Des Choses à lire
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Je te prie de trouver entre mes mots le meilleur de mon âme.

Georges Brassens, Lettre à Toussenot

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La date/heure actuelle est Jeu 28 Mar - 15:52

141 résultats trouvés pour biographie

Kaouther Adimi

Nos richesses

Tag biographie sur Des Choses à lire - Page 5 Images44

Alger, 1935, Edmond Charlot ouvre à l'âge de 20 ans une librairie-bibliothèque nommée Les Vraies Richesses, en hommage à un texte de Giono. Il s'improvise éditeur, côtoie Camus et autres noms devenus célèbre. Généreux, enthousiaste, passionné, c'est une figure emblématique de l'édition et des milieux littéraires.

Tag biographie sur Des Choses à lire - Page 5 Charlo10

Autour de cette partie biographique, Kaouther Adimi  intercale  des faits plus généraux en rapport avec l’histoire et l'indépendance de l'Algérie,  et une troisième histoire se passant en 2017, totalement fictive, d'un jeune homme sans culture livresque qui est chargé de vider la librairie, vendue à un marchand de beignets.

L'ingrédient est riche, donc, trop riche sans doute, chaque thématique n'est qu'effleurée. L' écriture est si factuelle qu'elle peine à partager la beauté de son personnage et  l'émotion de cette histoire. Elle se contente de mettre en appétit , et à grand regret, on arrive à lire sans passion cette histoire si alléchante.
Dommage...




mots-clés : #biographie #historique
par topocl
le Sam 25 Nov - 17:31
 
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Sujet: Kaouther Adimi
Réponses: 5
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Amaury Nauroy

Tag biographie sur Des Choses à lire - Page 5 Rondes10

Rondes de nuit
Longtemps, le narrateur de Rondes de nuit a vu dans les personnages du tableau de Rembrandt auquel il emprunte son titre, « une mystérieuse ronde de poètes », lui-même s’identifiant à l’enfant ébahie d’être là, « à qui la parole manque », au centre de la composition. Plus tard, au cours de l’ouvrage, sa compréhension du sens du tableau s’approfondira pour y voir désormais « la connivence des vivants et des morts sans quoi toute vie demeure irrespirable ». Les deux côtés de son existence se rejoignent, le portrait du grand-père paysan peut alors figurer dans le livre à côté de ceux de la famille d’élection.


Un auteur de la "génération intermédiaire" qui entreprend de remettre en vie ce qu'on peut qualifier d'une mythologie de la littérature suisse romande forcément ça méritait un coup d’œil. Bien qu'au début on ne sache pas trop ce qu'on va lire.

Et en appeler à des figures établies en passant par la case première personne par les temps qui courent c'est casse-gueule le "j'ai un avis sur tout et suis dans la lignée des... " est une ombre qui fait peur. C'est comme ça, tournée la page de Rembrandt qu'on entre dans le livre.

Si les univers littéraire non pas promis mais supposés sont bien là c'est cependant de façon indirecte. Pas de mimétisme, pas de citations à la pelle mais un détour par le chemin du quotidien. C'est assez tranquillement que commence la découverte du paysage du livre, une sorte d'enquête à épisodes qui commence chez Henri-Louis Mermod.

Mermod c'est parler de Ramuz, Cingria, Gustave Roud mais aussi Maurice Chappaz, Jacques Chessex ou Philippe Jaccottet. Voilà, plus que les oeuvres c'est une dynamique, une pensée diverse et des rencontres concrètes, des gestes, un mouvement prolongé par Amaury Nauroy qui a rencontrer et fréquenter les derniers d'entre eux.

L'anecdote et la citation hors sentier battu donnent de la chaleur à cet exercice périlleux et nous laisse à bonne distance du possible voyeurisme pour nous garder au chaud et alertes dans une lecture agréable pour ne pas dire confortable.

On peut se poser et peser la densité de ce que ça peut représenter pour nous lecteurs qui aimons lire et partager.

Si je compte bien revenir avec un ou deux extraits je ne vais pas être capable de vous résumer beaucoup mieux que ça cette belle lecture. Dans la partie catalogue je n'ai pas cités à côté des noms les plus connus d'autres qui le sont moins (et il est aussi question de peinture) et juste en faire la liste ne serait pas très élégant.

Ce que je peux dire c'est que cette première personne devant le catalogue en question a priori ce n'est pas mon truc mais que descendu de l'étagère et rendu à l'évidence et à la simplicité je profite volontiers du voyage qui va bien plus loin que l'étalage people alternatif de luxe.

Un très bon moment de lecture donc qui parle bel et bien de littérature se gardant bien toutefois de se prendre les pieds dans les tapis à la mode. Ca fait du bien !

A n'en pas douter une petite mine d'or pour certains d'entre vous.

mots-clés : #biographie #creationartistique
par animal
le Sam 18 Nov - 15:39
 
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Sujet: Amaury Nauroy
Réponses: 4
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Colombe Schneck

Sœurs de miséricorde

Tag biographie sur Des Choses à lire - Page 5 Images35

Azul, petite fille Quechua, est élevée par sa mère qui ne sait pas lire mais qui sait aimer, et transmettre l'amour du travail bien fait, et l'amour du prochain. Pauvre parmi les pauvres, déterminée, elle offre à ses neuf petits, sans jamais se plaindre, une enfance qui ressemble au paradis avec son verger croulant sous les fruits.
Mais dès 10 ans, Azul doit quitter l'innocence et, tout en étudiant, travailler pour survivre, subir la dure loi du machisme bolivien, élever à son tour deux enfants, et pour se faire, s'expatrier seule, à Rome ou à Paris. Dans cette solitude étrangère, recueillie par la générosité de religieuses, elle conserve précieusement cette force irradiante héritée de sa mère, et la transmet autour d'elle.

La matière de base du roman était riche, car toute la société bolivienne transparaît ici, c'est très documenté; et touchante, dans cette enfance bolivienne, cette lutte perpétuelle, cette immigration économique vécue par une jeune femme que la force ne quitte jamais. Voila, l'histoire sociale, cette proximité avec la résilience des personnages,  c'est le point fort de ce bouquin.

Seulement Colombe Schneck oublie trop souvent qu'elle écrit un livre et non un article de reportage, le style est  quand même  indigent.

Tant pis pour le style dirons-nous, mais alors , le message? Et bien j'ai été carrément gênée par ce discours implicite : le bonheur des pauvres, aux innocents les mains pleines, la bonté qui vient à bout de tout, etc...La jeune et riche patronne  parisienne d'Azul enviant sa capacité à si bien faire le ménage et convertie à la bonté, non, je dois dire, je n'ai pas marché...(mais j'ai le cœur sec, je sais pale )




mots-clés : #biographie #conditionfeminine #immigration #social
par topocl
le Ven 10 Nov - 14:23
 
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Sujet: Colombe Schneck
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W.G. Sebald

Tag biographie sur Des Choses à lire - Page 5 Sebald10

SEJOURS A LA CAMPAGNE

Sebald a rassemblé dans ce livre quelques écrivains proches de lui, spirituellement et géographiquement -en gros le paysage préalpin-
Il semble penser qu'à travers les ages et les lieux, se tissent d'étranges parentés, des affinités électives.
Et que la même "mélancolie lyrique" les accompagne.
Et Sebald va plus loin, l'écrivain -un certain type d'écrivain- est un être malade, mentalement malade, moins désireux d'écrire qu'incapable de ne pas le faire.
Autrement dit, l'écriture serait une contrainte tyrannique à laquelle l'écrivain ne peut échapper.
En pensant à ce type d'écrivains, Sebald précise :
"Le trouble du comportement pousse à transformer en mots tout ce qu'on éprouve, et avec une sureté surprenante à passer à coté de la vie".

A propos de Jean Jacques Rousseau :
"...on pourrait aussi comprendre l'écriture comme un acte en permanence contraignant prouvant que l'écrivain, de tous les sujets malades, est peut etre le plus incurable".

A propos de Morike :
"... l'écriture, ce vice qui en un sens permet un peu de compenser et bien souvent ne lache plus quiconque a commencé à s'y adonner".

Ce livre pourrait être lu seulement pour ce qu'il écrit sur Robert Walser, dans le texte intitulé "Le promeneur solitaire", tant Sebald manifeste de sympathie, de clairvoyance, de compassion pour le malheureux écrivain suisse.
Il faudrait tout citer...

"Walser et Gogol ont en commun d'être comme des oiseaux sur la branche, en commun aussi cette terrible fragilité, les changements d'humeur, la panique, l'humour merveilleusement fantasque et empreint d'une noire tristesse, la manie des bouts de papier et justement l'invention de tout un peuple de pauvres ames, d'un défilé ininterrompu de masques servant à la mystification autobiographique..."

Parlant des débuts d'écrivain de Walser :
"Il écrit sans arrêt avec de plus en plus de difficulté, il continue d'écrire jour après jour jusqu'à la limite et fréquemment un peu au delà..."

Dans le contexte des années 30 et la montée du nazisme, Sebald explique l'écriture des microgrammes "comme un exercice préparatoire à la vie en clandestinité, les messages secrets de quelqu'un qui se trouve rejeté dans l'illégalité...
Et c'est aussi le moyen de surmonter l'inhibition qui l'empéchait d'écrire et de tenter de se soustraire aux instances de jugement, de se musser sous le langage et de complètement s'effacer..."


Sebald conclut :
"Walser m'a sans cesse ccompagné. Il suffit que je quitte un moment mon travail quotidien pour l'apercevoir quelque part, à l'écart, figure reconnaissable entre toutes du promeneur solitaire qui contemple un instant le paysage qui l'entoure..."

Sebald, à plusieurs reprises insiste sur l'impossibilité de définir ou d'expliquer la singularité radicale de Walser.
Et j'ajouterai pour ma part que cette impossibilité de définir ou d'expliquer vaut tout autant pour Sebald et pour nimporte lequel d'entre nous.
Mais que la tentative de Sebald est belle et inoubliable !

Rapatrié

mots-clés : #biographie #creationartistique #essai
par bix_229
le Jeu 9 Nov - 17:02
 
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Sujet: W.G. Sebald
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Pierre Adrian

La piste Pasolini

Tag biographie sur Des Choses à lire - Page 5 Pasoli10


Originale: Français, 2015

On parle de qui ?
Pier Paolo Pasolini est un écrivain, poète, journaliste, scénariste et réalisateur italien, né le 5 mars 1922 à Bologne, et assassiné dans la nuit du 1er au 2 novembre 1975, sur la plage d'Ostie, près de Rome. Voir aussi le fil créé :
https://deschosesalire.forumactif.com/t1431-pier-paolo-pasolini?highlight=pasolini
Mais là on parle de PPP comme réalisateur. Il semble que pour beaucoup il excelle (encore plus?) dans la domaine de la poèsie et des articles (proches de pamphlets...)

CONTENU :
Quarante ans après sa mort, Pasolini éclate par sa dérangeante actualité. Pierre Adrian a mené une enquête personnelle, poétique et engagée. À 23 ans, il part pour l'Italie sur les traces d'un écrivain et réalisateur insaisissable et fascinant : Pier Paolo Pasolini. Du "Frioul vide et infini" aux errances dans Rome et ses "nuits sans frein", il hume, palpe cette vie à fleur de peau, à rebours de tous les clichés.
Magnifique quand il provoque la société, Pasolini n'a cessé de bousculer les idées reçues. Quarante ans après son assassinat, il reste vivant au point de nous brûler. Premier détracteur des téléviseurs et de la vie quotidienne, il s'attaque à la société de consommation, loue les joies du football et de la vie pastorale, s'insurge contre la tiédeur bourgeoise, les sentiments institués, et s'acharne à tout désacraliser. Pour s'approcher davantage du sacré.

Un récit de voyage au plus près de Pasolini, une enquête incarnée, mais aussi la quête d'un frère, d'un maître, d'un " meneur d'âmes, meneur de nos petites âmes paumées du nouveau siècle ".

REMARQUES :
Il s’agit pas ici d’une biographie distanciée, un rammassis de données objectives, mais d’un dialogue très personnel, poètique, engagé du jeune auteur avec la personne de PPP. Il voit en lui un « maître » qui nous a encore quelque chose à dire aujourd’hui. Et son cheminement, voyage à travers l’Italie au début de l’année 2015, dans les traces du génir, s’apparente à une confirmation d’intuitions, une initiation. Il aimerait tellement nous faire découvrir l’extrême actualité des interrogations de PPP. Et sa propre personne en est pour ainsi dire un témoin, un « actualisateur ».

Adrian est fasciné par cet homme inclassifiable : désacralisateur et au même moment pleine d’admiration pour, par exemple, la personne du Christ. Dénonciateur des méfaits de la société de consommation et poussé dehors du PC dont il faisait parti. Doux et aimé comme prof dans ses jeunes années, et puis expulsé pour ainsi dire, mis à l’écart à cause de sa homosexualité… Un homme dans des antagonismes, mais dans une vraie recherche qui fascine.

Ainsi il échappe à toutes catégorisations et est en lui-même l’homme comme mystère. Adrian en parle, pas passivement dans une distance, mais activement, touché, mû : il nous le rend proche et fascinant !

Un livre splendide qui fait nous remarquer un jeune auteur qu’il faudra suivre...


Extraits :

… tu dois savoir ceci : dans les enseignements que je te donnerai, je te pousserai – il n’y a pas le moindre doute – à toutes les désacralisations possibles, au manque total de respect pour tout sentiment institué. Mais le fond de mon enseignement consistera à te convaincre de ne pas craindre la sacralité et les sentiments, dont le laïcisme de la société de consommation a privé les hommes en les transformant en automates laids et stupides, adorateurs de fétiches.
(PPP)

… la magnifique habitude de notre vie. Celle de se lever avec le jour, prêt à tout. Le son des loches à heures fixes, les jeunes enfants qui courent autour de la maison, la mère qui déjà s’affaire au ménage. J’aime à croire qu’un poète, lorsqu’il se lève, est joyeux. Il connaît la béatitude. Il reconnaît que la vie est forlidable, et que chaque jous est une nouvelle vie qu’on projette .
(PA)

L’intelligence de sa condition humaine, on ne l’acquiert que lorsqu’on est en danger, qu’on vit tourmenté par le doute qui est la certitude d’être dans le vrai ; donc tu devrais simplement agir, en étant implacablement sévère avec toi-même, et puis on verra, le temps te donnera raison ou tort. (PPP)

Les hommes cherchent toujours à l’extérieur d’eux-mêmes la raison de leurs échecs spirituels ; ils ne veulent jamais se convaincre que a cause en est toujours et uniquemment leur faiblardise, leur manque de caractère et d’intelligence. Il existe un dilettantisme de la foi comme il y a un dilettantisme du savoir.
Gramsci, fondateur du PC italien


mots-clés : #biographie #creationartistique
par tom léo
le Ven 3 Nov - 7:53
 
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Kaouther Adimi

Tag biographie sur Des Choses à lire - Page 5 41k19q10

Nos richesses

L’histoire de ce livre est le récit de la librairie-maison d’édition “Vraies richesses” qu’Edmond Charlot à ouvert à Alger. Son combat pour promouvoir la littérature en temps de guerre. Pas de papier, pas d’encre…. Il en a connu du monde, ça a été l’aventure d’une bande de copains qui gravitaient autour de la librairie pour se faire éditer ou apporter leur soutien. Camus, Giono, Roblès, Bosco, Gide, Jules Roy, Temple, Mouloud Feraoun. Et puis, il y a la colonisation et l’insurrection en toile de fond, L’Algérie…..Bien écrit et instructif. Toute une époque!




mots-clés : #biographie #historique
par Pia
le Dim 29 Oct - 17:39
 
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Michèle Lesbre

Chère brigande

Tag biographie sur Des Choses à lire - Page 5 Image122


Ce n'est pas épais du tout du tout : ni en épaisseur (66 pages légères), ni en contenu.
C'est censé être une lettre écrite à Marion de Faouët, brigande bretonne du XVIIIème siècle qui finit pendue à 38 ans. Par un artifice assez curieux, Michèle Lesbre écrit à Marion en lui déroulant sa biographie, alors qu'a priori, celle-ci  la connaît, non? Bon, elle ne risque cependant pas l'ennui, Marion, parce que c'est tellement succinct qu'il n'y a pas de quoi y languir.

Michèle Lesbre parle aussi, de façon anecdotiques, d'autres Bretons, et d'autres brigands ou révoltés, mais c'est tellement fugitif que ça n’apporte pas grand chose (rien, soyons honnête). Elle parle d'elle-même aussi, c'est normal, une lettre c'est censé être intime. Elle a commencé ce livre après la disparition d'une SDF rousse habitant en bas de chez elle, qui l'a longtemps fascinée mais avec qui, honteuse, elle n'est jamais arrivée à établir une relation saine (le lien avec Marion, ténu je vous l'accorde, c'est que celle-ci volait les riches pour donner aux pauvres -  encore que cela soit contesté découvre t'on au décours d'un paragraphe). Elle évoque beaucoup une vague ancienne histoire d'amour bretonne avec un mystérieux "il",  sans guère de consistance , mais qui s’est déroulée sur les lieux même de la vie de Marion. Elle partage  des réflexions et souvenirs divers et variés, mais toujours superficiels, sur notre monde, dont vous ne savez peut-être pas qu'il est terrible et sombre. Cela tournant souvent autour de la pauvreté, de l'exclusion et de la façon dont nous payons notre indifférence et notre arrogance (le livre finit au lendemain du 14 juillet 2016, ce qui permet à  Michèle Lesbre de préciser, des fois qu'on n'aurait pas compris, son incroyable indépendance d'esprit: "Je n'ai aucun goût pour les chants guerriers,  je ne chante pas La Marseillaise ).

Bon, c'est joliment écrit si on néglige les deux-trois fautes de français ou tournures laborieuses, mais c’est totalement indigent, et un peu prétentieux. Tout cela est vendu sur le quatrième de couverture en ces termes "[son]livre, certainement le plus personnel". Wouaouh!



Tu la connaissais, Armor, cette Marion qui a l'air célèbre en Bretagne?


mots-clés : #biographie
par topocl
le Sam 23 Sep - 21:09
 
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Sujet: Michèle Lesbre
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Jacques Josse

L'ultime parade de Bohumil Hrabal

Tag biographie sur Des Choses à lire - Page 5 Cfxgbf10

Petit opuscule d'une soixantaine de pages, l'auteur choisit au travers de celui-ci une approche biographique pour déclarer sa flamme à l'auteur tchèque.
En décrivant l'amour de celui-ci pour son pays, pour Prague pour la culture, et son amour pour autrui Jacques Josse humanise un monstre littéraire, le plus illustre avec Kafka dans la ville aux mille clochers.
En nous narrant le quotidien, les habitudes les rituels et sa confrontation au Régime pour clore sur sa triste mort, Josse pleure un ami, pleure un génie, fête l'oeuvre passée à la postérité "Une trop bruyante solitude". C'est émouvant, c'est touchant, c'est joli.

Rien que pour ca cela mérite d'être lu.

mots-clés : #biographie
par Hanta
le Jeu 21 Sep - 21:09
 
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Sujet: Jacques Josse
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Georg Büchner

Georg Büchner
(1813-1837)

Tag biographie sur Des Choses à lire - Page 5 Unknow12

Georg Büchner (Goddelau, 17 octobre 1813 – Zurich, 19 février 1837) est un écrivain, dramaturge, révolutionnaire, médecin et scientifique allemand. Malgré la taille modeste de son œuvre — essentiellement trois pièces de théâtre, une nouvelle et un tract —, il est devenu tardivement l'une des figures marquantes de la littérature allemande du xixe siècle, surtout grâce à ses drames La Mort de Danton et Woyzeck.

Aîné d'une fratrie de six enfants, Karl Georg Büchner est le fils de Louise Caroline Reuss et d'Ernst Büchner, un ancien médecin de l'armée naopléonnienne devenu par la suite un industriel renommé, inventeur d'outils scientifiques.
Büchner est élevé dans un monde de sciences, de culture et d'art. À partir de 1821, sa mère se charge de son instruction : elle lui enseigne la lecture, les lettres, le calcul, l'initie aux grands textes religieux  et à l'histoire des peuples de la Terre. À 10 ans, Georg dévore les ouvrages de Schiller. Il s'intéresse aux sciences, et apprend plusieurs langues (anglais, français, italien).

Büchner entreprend des études de médecine à l'université de Strasbourg, où il entre en contact avec des groupes d'opposition républicains. Logé chez le pasteur protestant Johann Jakob Jäglé, il se fiance avec sa fille Wilhelmine en 1832.
En 1833, il s’installe à Giessen pour terminer ses études, et participe à l’agitation politique qui a saisi le sud de l’Allemagne après le Hambacher Fest, manifestation du 27 mai 1832 pour l’unité nationale s’opposant aux régimes despotiques en place dans la plupart des 39 États germaniques.
En 1834, Büchner, influencé par Auguste Blanqui et Saint-Simon, co-fonde une association secrète révolutionnaire : la Société des droits de l'Homme, défandant des idées socialistes. La même année, il entreprend avec le pasteur Weidig, figure de proue de l'opposition en Hesse, la rédaction d'un tract révolutionnaire. Intitulé Le Messager hessois, ce tract est destiné à susciter le soulèvement des populations paysannes, avec le mot d’ordre : « Friede den Hütten, Krieg den Palästen ! » (« Paix aux chaumières, guerre aux palais ! »)

À partir d'octobre 1834, Büchner travaille à la rédaction d'un drame, La Mort de Danton. Il écrit également de nombreux articles polémiques et satiriques, publiés dans Le Messager hessois, qui lui vaudront les foudres des autorités et de la censure. Le pasteur Weidig est arrêté, torturé et meurt emprisonné. Mis sous mandat d'arrêt pour trahison, Büchner s'enfuit à Strasbourg sous le nom de Jacques Lutzius.
Contraint de se tenir tranquille, il se concentre sur l'écriture. En moins de deux mois, il termine La mort de Danton, traduit deux pièces de Victor Hugo (Marie Tudor et Lucrèce Borgia), et rédige la nouvelle Lenz. En parallèle, Büchner poursuit ses recherches scientifiques. Il obtient un doctorat de l'université de Zurich, et déménage dans cette ville pour devenir professeur adjoint à l'université de médecine.

En février 1837, Georg Büchner tombe gravement malade. Atteint, du typhus, il revoit sa fiancée Wilhelmine Jäglé une dernière fois et meurt, le 19 février, à l'âge de 23 ans.
Son frère Ludwig recueille ses écrits et les fait publier avec une introduction et une biographie, en 1850, chez Sauerländer à Francfort.

source : Wikipédia

Bibliographie :

1834 : Le Messager hessois (Der Hessische Landbote), pamphlet, avec Friedrich Ludwig Weidig
1835 : La Mort de Danton (Dantons Tod), théâtre
1835 : Lenz, nouvelle
1836 : Léonce et Léna (Leonce und Lena), comédie satirique
1837 : Woyzeck, pièce de théâtre (inachevée)


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Tag biographie sur Des Choses à lire - Page 5 51fnet10


Lenz


Georg Büchner avait environ vingt-deux ans quand il a écrit cette ébauche, on ne sait pas s'il aurait continué, s'il n'était pas mort deux ans plus tard à peine. Le texte frappe immédiatement par son âpreté ; il fait froid, la fatigue et la désolation laissent place à la folie. Lenz se ronge de culpabilité, tout devient insurmontable, et cette torpeur est remarquablement décrite au sein d'une nature oppressante.

"Lenz lui répondit, agressif : «Partir d'ici, partir ? Chez lui ? Devenir fou là-bas ? Tu sais bien que je ne peux tenir nulle part ailleurs que par ici, dans cette région. Si je ne pouvais monter parfois sur une montagne, si je ne pouvais pas contempler toute la région, puis redescendre ici, traverser le jardin et aller regarder la fenêtre de la maison, je deviendrais fou, fou ! Laissez-moi tranquille ! Rien qu'un peu de tranquillité, maintenant que je suis un peu bien enfin ! Partir ? Je ne comprends pas, tout est foutu avec ces deux syllabes. »"


mots-clés : #biographie #pathologie
par Dreep
le Ven 8 Sep - 21:20
 
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Sujet: Georg Büchner
Réponses: 5
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Ralph Dutli

Tag biographie sur Des Choses à lire - Page 5 Dutli_10

Le dernier voyage de Soutine

Le "dernier voyage" du peintre Chaïm Soutine est un parcours imaginé, halluciné alors qu'il rejoint Paris en ambulance dans un état désespéré, à l'été 1943. Ce moment figé et chaotique permet à Ralph Dutli de saisir la vie et la personnalité de Soutine à travers une suite d'états d'âme, d'inspirations créatives. Si l'approche de la mort et les drames de la Seconde Guerre mondiale donnent à ce portrait une trame solennelle et affligée, l'écriture cherche sans arrêt à célébrer une liberté artistique, à exprimer une fougue qui transcende les tragédies.

Le roman est donc loin d'être une biographie linéaire et Dutli représente Soutine avec une aura remplie de mystère. De l'exil en France à une vie parisienne débridée, de l'éclat au désespoir, l'homme semble fuir les regards et ses toiles sont remplies de fièvre, de colère. Le rythme du roman évoque un flot incessant d'émotions vives, écorchées, qui échappent à la rigidité d'une temporalité.


mots-clés : #biographie #creationartistique
par Avadoro
le Lun 7 Aoû - 22:37
 
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Sujet: Ralph Dutli
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Vues: 757

Stefan Hertmans

Guerre et térébenthine

Tag biographie sur Des Choses à lire - Page 5 Guerre10

A partir des mémoires que celui-ci lui a léguées, Stefan Hertmans raconte la vie de son grand-père, un homme pieux au point d'en être puritain, d'une grande sensibilité artistique, mélomane, et qui a appris à peindre  en autodidacte alors qu'il travaillait tout jeune dans une fonderie. Après la mort de son père, la guerre de 14, où il défendait consciencieusement l'honneur de la patrie, tout en en voyant  l'absurdité, où il fut blessé 3 fois, fut la deuxième grande épreuve de sa vie, vite suivie par le décès de son amour de toute une vie par la grippe espagnole.

Cet homme, quoique fondamentalement conformiste, reste néanmoins très attachant. Ou bien est-ce l'amour de son petit-fils qui le rend attachant ? Toujours est-il que l'essentiel  du livre a beaucoup de charme, même si les années de guerre, où l'auteur fait raconter son grand-père à la première personne, sont, curieusement, plutôt ennuyeuses.Lecture qui n'a pas déclenché mon enthousiasme mais cependant plutôt agréable.


mots-clés : #biographie
par topocl
le Mar 4 Juil - 17:46
 
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Sujet: Stefan Hertmans
Réponses: 12
Vues: 3063

Rodrigo Hasbún

Tag biographie sur Des Choses à lire - Page 5 51gspc10

Les tourments


Originale : Los afectos (2015)

Editeur Buchet Chastel a écrit:Bolivie, années 1950 : Hans Ertl, ancien cameraman de Leni Riefenstahl, a quitté l’Allemagne avec sa famille pour s’installer à La Paz. Là, dans cette Amérique latine sauvage et mystérieuse, le patriarche hors norme se réinvente un destin d’explorateur, obsédé jusqu’à la folie par la cité inca perdue de Païtiti dans la forêt amazonienne. Ni sa femme ni ses trois filles ne sortiront indemnes de ces aventures ; et alors que la famille se délite et que chacun tente d’émerger de ce maelström, les soubresauts d’une autre histoire, celle des mouvements de libération nationale qui secouent l’Amérique latine, viennent à leur tour bouleverser la destinée des Ertl.

Le texte prend corps à travers les voix des trois filles et d’un des amants de l’aînée, Monika ; s’y mêle, sur près de vingt ans, fiction, éléments biographiques et faits historiques pour livrer une fresque concise et subtilement nostalgique sur le destin d’une de ces familles marquées au fer par les errances idéologiques du XXe siècle et sur l’histoire sanglante d’un pays, la Bolivie.




REMARQUES :
Inspiré par des personnages et des faits historiques, l'auteur raconte avec quatre perspectifs différents et en deux parties de six chapitres chacune. Ce sont les points de vues des trois filles de Hans Ertl (ancien cameraman de Leni Riefenstahl, explorateur, alpiniste, documentaliste) et d'un ami de l'une d'entre elles. C'est l'histoire d'une aliénation croissante entre quasiment tous les personnages, d'une forme de dislocation, désintégration de toute la famille. Chacun connaîtra ses gouffres, sa solitude, la perte des rêves, un isolement… C'est raconté avec beaucoup d'habilité, liant chaque récit à une voix propre, voir une langue, un style particuliers.

Rapidement on a le pressentiment d'une « catastrophe à venir ». Elle consistera en quoi ? Est-ce que – comme le père a fait un choix douteux sous le régime nazi et à du connaître une mise à part de lui et sa famille après la IIème guerre, maintenant, dans la Bolivie des années 50 et suite, un autre membre de la famille va connaître un pareil destin ? Mais sous autre paramètres ? On le comprendra vite : la personne concernée est Monique/Monika, l'ainée des trois filles Ertl, et peut-être le plus ressemblant au père ?! C'est elle qui – dans le contexte politique bolivienne des années mentionnées, va vivre une radicalisation jusqu'à prendre les armes et devenir recherchée par les autorités.

Donc, récit avec des multiples encastrements dans la grande Histoire. Et en plus ; authentique. En gros le récit va du milieu des années 50 jusqu'à la veille du nouveau millénaire.

La première partie était encore plus polyphone que la deuxième qui se concentre plus sur Monique. Mais en général bien fisselé, bien structuré. Peut-être le récit pourrait faire naître encore plus d'interrogations que je n'arrive à mentionner.

Auteur à suivre...


mots-clés : #biographie #politique
par tom léo
le Dim 25 Juin - 22:20
 
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Sujet: Rodrigo Hasbún
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Bernardo Carvalho

Tag biographie sur Des Choses à lire - Page 5 51dmgj10

Neufs nuits

Un jour, un article de journal attire l'attention de Bernardo Carvalho sur l'existence de Bell Quain, un ethnologue américain qui, venu au Brésil pour étudier la vie des indiens Krahô, a fini par se suicider au fin fond de la jungle amazonienne à seulement 27 ans. Mais pourquoi donc ce jeune homme brillant et prometteur a-t'il ainsi mis fin à ses jours ?
Tout ce que l'on sait, c'est que les indiens ont parlé d'une lettre, qui, reçue peu de temps auparavant, l'aurait profondément perturbé. Dans les missives trempées de larmes qu'il a adressées à ses proches, Bell Quain a pour sa part évoqué la maladie dont il serait atteint et la trahison de sa femme. Hors, on ne lui connaissait ni maladie, ni femme… Il n'en faut pas plus que s'éveille l'intérêt de l'auteur, qui se lance dans une quête inlassable de la vérité.

Je l'avoue, j'ai eu beaucoup de mal à entrer dans ce livre. Durant les quarante premières pages, je me suis un peu sentie noyée sous l'accumulation de détails sur la vie personnelle de Bell Quain, le tout me semblant décousu, parfois redondant, et surtout, sans réel fil conducteur.
Mon intérêt s'est évidemment éveillé lorsque l'auteur s'est enfin décidé à évoquer la vie de Bell Quain chez les indiens. J'avoue que j'espérais en apprendre plus sur les observations de l'ethnologue sur les coutumes des indiens Krahô. Mais le propos de Bernardo Carvalho est ailleurs. Ce qui l'intéresse, ce sont les raisons du suicide de Bell Quain, et les théories (plus ou moins fumeuses !) qu'il échafaude sur le sujet.

Il semble bien que quelque chose chez les indiens Krahô ait fait écho en Bell Quain. Il éprouvait pour eux des sentiments ambivalents. Bien loin des solides gaillards des îles Fidji qui l'avaient tant impressionné lors de sa toute première mission, les indiens Krahô étaient des êtres chétifs, vivant dans la peur perpétuelle des attaques ennemies. Bell Quain ne se mêlait pas à eux, et semblait même les mépriser un peu. Et pourtant, il était incapable de les quitter. Selon Bernardo Carvalho, leur situation désespérée entrait en résonnance avec le propre mal être de cet homme tourmenté, complexe, changeant, et peu adapté au puritanisme de son époque.

Avec Neuf nuits, Bernardo Carvalho nous livre un objet hybride assez bizarre, mi-roman mi-témoignage, dans lequel il n'hésite d'ailleurs pas à se mettre lui-même en scène à plusieurs reprises. Le moment le plus mémorable restera certainement le récit plein d'auto-dérision de sa propre expérience chez les indiens Krahô, épisode aussi drolatique que délectable - pour le lecteur tout au moins ! -
Neuf nuits n'est pas un texte "confortable" ;  il m'a tour à tour déroutée ou intéressée. Ce roman, parce qu'il est roman justement, rend inutile toute tentative de démêler le vrai du faux, ce qui au final n'a pas grande importance. La quête de vérité de l'auteur est bien plus intérieure que factuelle, mais Bernardo Carvalho se heurte aux limites des faits et de sa propre imagination. S'il a certainement éclairé quelques pans de la vie et de l'âme ambiguë de l'ethnologue, il a surtout mis en évidence à quel point Bell Quain (ou, peut-être, Bernardo Carvalho lui-même ?) aurait pu choisir pour devise une célèbre phrase de Rimbaud. Oui, décidément, parfois "Je est un autre"…


Merci à Barcarole de m'avoir suggéré ce livre lors de la chaîne de lecture. Wink


mots-clés : #biographie #minoriteethnique
par Armor
le Sam 29 Avr - 19:40
 
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Sujet: Bernardo Carvalho
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Jean Raspail

Le Roi de Patagonie (Moi, Antoine de Tounens)

Tag biographie sur Des Choses à lire - Page 5 Images67

Par charité chrétienne, il faudrait tordre le cou aux enfants qui rêvent, car ceux-la sont toujours malheureux…


C'est l'histoire vraie d'Antoine Tounens, petit paysan périgourdin, nourri aux romans d'exploration, qui s'empare d'une idée folle qui sera le substrat de toute sa vie. Autoproclamé Roi de Patagonie, sous l’œil  amusé,  moqueur ou exaspéré de ses amis , riche de l'argent généreusement offert par son frère qu'il va ruiner, le voilà parti pour le grand Sud, à la rencontre de son Royaume et de ses sujets .

Je hais l'ordinaire et le convenable…


Sous la figure tutélaire d’une douce Véronique perpétuellement fantasmée, malgré le légitime mépris des autorités, il finit par rencontrer une vague tribu indienne de sauvages sanguinaires prêts à lui passer tous ses caprices contre quelques litres de rhum. Mais ce n'est , une fois de plus qu’illusion et humiliation.

il raconte cela, moqué de tous, au crépuscule de sa vie, sublime roi déchu revenu en exil dans son Périgord natal.

iI n'existe que 2 formes de grandeurs appropriées à l'homme bien né,  le triomphe et le  désespoir. Elles se valent.


C'est d’abord un roman d'aventure qui nous fait gambader allégrement d'un continent à l'autre,  rencontrer des terres hostiles et encore inexplorées, fréquenter des colons exotiques et des "sauvages" d'anthologie.  C'est surtout le portrait plein de superbe et de douleur de cet homme halluciné, ne cédant rien malgré sa solitude, fidèle à sa foi non partagée. Un récit, très joliment écrit dans un style qui sied à un roi, où le cocasse le dispute en permanence au superbe et au désespoir.

Lorsqu'il ne subsiste que celle-là, la majesté de dérision est encore une royauté.


Tag biographie sur Des Choses à lire - Page 5 Images68


mots-clés : #biographie #minoriteethnique
par topocl
le Mer 5 Avr - 21:00
 
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Sujet: Jean Raspail
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Philippe Lançon

Tag biographie sur Des Choses à lire - Page 5 41axar10

Les Îles


"J'avais passé une partie exagérée de ma vie à juger les autres. C'était une manière efficace de ne pas les comprendre, de ne pas m'oublier en m' échauffant  ; il était temps de nous laisser, eux et moi, à la liberté et au silence du récit."

Mais ce récit s'il est forcément, puisque décidé, en liberté, celle de l' écrivain et celle de l'homme, son silence raisonne de nombreuses voix, la sienne et celles des personnages qu'il côtoie au gré de sa vie et des nombreuses digressions qui la jalonnent. Car sa vie ne semble faite que de digressions  (au temps, aux lieux, aux sentiments, aux amours,  à la mémoire) : apport ou prélèvement ? les deux certainement.

Il a donc besoin de consolation et ce rôle sera celui de Cuba, l'île que le lecteur découvre au travers des personnages qui y vivent ou la visitent pour le meilleur ou le pire.

L'auteur nous amènera en voyage à Hong-Kong où il a séjourné à plusieurs reprises et qui est  l'île de l'enchantement et pourtant j'ai le sentiment qu'il préfère se consoler à Cuba ; à force de digressions il ne reconnait plus sa vie, s'il l'a jamais connue ? ses amies le trouvaient d'ailleurs immature.

Les îles dans ce récit sont décors, la pièce se joue sur la scène de la vie, un peu, beaucoup, passionnément, à la folie...........

L'auteur s'est perdu souvent dans et par amour, mais s'est récupéré dans les amitiés, féminines tout spécialement.



La plume est affûtée, elle fait parfois des pâtés (certains détails de ses joutes sexuelles, inutiles à mon sens) les mots bien pesés, sans empathie toutefois (il n'aime pas cette qualité vulgarisée) donc je n'en userais pas avec lui, mais je lui accorde mon intérêt.


C'était tout de même une bonne lecture, et j’ai apprécié particulièrement les portraits des femmes

Ainsi que le personnage de « Rimbaud ».


(message récupéré)


mots-clés : #biographie #insularite #pathologie
par Bédoulène
le Dim 2 Avr - 11:21
 
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Sujet: Philippe Lançon
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Kenizé Mourad

De la part de la princesse morte

Tag biographie sur Des Choses à lire - Page 5 Tylych76

C'est une histoire authentique qui commence en 1918 à la cour du dernier sultan de l'Empire ottoman.

Selma a sept ans quand elle voit s'écrouler cet empire. Condamnée à l'exil, la famille impériale s'installe au Liban. Selma, qui a perdu à la fois son pays et son père, y sera " la princesse aux bas reprisés ". C'est à Beyrouth qu'elle grandira et rencontrera son premier amour, un jeune chef druze ; amour tôt brisé.

[i]Selma acceptera alors d'épouser un raja indien qu'elle n'a jamais vu. Aux Indes, elle vivra les fastes des maharajas, les derniers jours de l'Empire britannique et la lutte pour l'indépendance. Mais là, comme au Liban, elle reste " l'étrangère " et elle finira par s'enfuir à Paris où elle trouvera enfin le véritable amour. La guerre l'en séparera et elle mourra dans la misère, à vingt-neuf ans, après avoir donné naissance à une fille : l'auteur de ce récit.
[/i]

Ce n’est pas un livre historique à proprement parler, ni véritablement une biographie puisque Kenizé Mourad a fait appel à son imagination pour se rapprocher au plus près de sa mère. Pourtant, c’est une partie de l’histoire Ottomane, Libanaise et Indienne. Une fresque historique des plus enrichissantes et une immersion dans la cour du dernier sultan, avant la chute de l’empire Ottoman.
Au travers de Selma , c’est un plongeon au cœur d’Istanbul, cité merveilleuse et féérique aux palais somptueux, Beyrouth, cité intellectuelle, une visite de l’Inde et de ses coutumes au milieu des mouvements pour l’indépendance menés par Gandhi.
S’entrechoquent alors les diverses cultures, les idéaux mêlés aux traditions enracinées.
Destin tragique que celui de la mère de Kenizé Mourad, après avoir connu les fastes d’une princesse c’est tout une dignité qui est perdue. Loin du sultanat, c’est une étrangère partout qui jamais ne se sera vraiment trouvée.
Exposé aux tensions politiques et communautaires de l’époque c’est tout l’Orient qui gronde et l’auteure, spécialiste du Moyen-Orient et du continent Indien réussi avec savoir-faire à transmettre l’histoire et la destinée des siens.
Je lirai la suite , "Le jardin de Badalpour".


mots-clés : #biographie #historique
par Ouliposuccion
le Ven 17 Mar - 17:36
 
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Sujet: Kenizé Mourad
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José Frèches

Gengis khan

tome 1 L'homme qui aimait le vent

Tag biographie sur Des Choses à lire - Page 5 Tylych36


tome 2 Le conquérant

Tag biographie sur Des Choses à lire - Page 5 Tylych37

De la Chine aux frontières de l’Europe, il a régné sur le plus grand empire de l’Histoire.
Dès son enfance, Temüdjin, futur Gengis Khan, rêve de grands espaces. Son précepteur chinois, Vieille Cime, lui parle d’Alexandre le Grand : il veut le surpasser en nombre de conquêtes. Il apprend à manier l’arc, à monter à cheval, à apprivoiser les aigles. À la mort de son père, ce nomade prend la tête du clan des Quiyat, puis, en 1206, est élu chef des Mongols.
Séducteur, autoritaire, il rallie à lui de nombreux peuples, bousculant les grandes civilisations sédentaires qui l’entourent : à l’ouest, l’Europe des cathédrales, à l’est, la Chine des Song.
Pour atteindre son rêve de grandeur, Gengis Khan doit se révéler impitoyable.
Avec virtuosité, José Frèches nous raconte les années d’apprentissage et l’ascension fulgurante de ce guerrier implacable qui faisait corps avec ses chevaux et aimait les femmes avec passion et sensualité. Un homme qui voulait vivre tous ses rêves.
Le destin fascinant d’un personnage de légende


Ca faisait un moment que j'attendais de lire une biographie sur Gengis Khan , sans jamais en trouver une vraiment intéressante.
José Frèches qui ne m'était pas inconnu l'a faite , romancée certes , mais étant un historien de la Chine , ça me semblait une bonne chose de choisir celle-ci.
Fascinée par ce guerrier , les mongols , ces steppes d'Asie Centrale , cet empire gigantesque qui fut le plus grand au monde , je voulais connaître la psychologie de ce personnage , sa stratégie guerrière et déterminer si oui ou non , Gengis Khan n'était qu'un tyran sanguinaire ou un héros , puisqu'il est encore l'un où l'autre selon les contrées de l’Asie. Un despotique ou le père d'une nation , il reste un personnage qui encore aujourd'hui fait rêver ou trembler.
Ayant eu la chance de connaître divers endroits de la route de la soie , dont Boukhara , Ourgench et Samarcande qui fut des capitales détruites et pillées par l'armée de Gengis Khan , des lieux d’exactions et d'extermination massive , il m'a semblé qu'au travers de ces romans , José Frèches reste dans une narration assez crédule bien loin de la réalité que peuvent relater les historiens de toutes ces régions.
Encore à ce jour , une haine féroce gronde toujours en Ouzbekistan et au Kirghizistan lorsque l'on évoque Gengis Khan , 800 ans plus tard.
Difficile de juger un tel personnage quand on sait que les mongols défendaient un territoire peu à peu envahit par la grande puissance de Chine , les guerres de clans et les passages de plus en plus étendus de la route de la soie , faite de profit et de stratèges bien loin d'un système mongol proche de la nature et faite de trocs , luttant pour la liberté nomadisée et voyant la sédentarité comme une petite mort.
Sanguinaire peut-être , mais surtout réfléchi , instruit par une éducation auprès d'un sage chinois , Gengis Khan n'était pas le mongol inculte et imprudent , mais un homme qui avait un rêve «  outrepasser Guillaume le Conquérant et construire le plus grand empire mondial »
D'un idéal naît la vanité. Après avoir brisé la muraille de Chine , L'occident devient prenable et accessible.
Pourtant sous cette façade d'homme autoritaire , de conquérant implacable, existe le questionnement, le trouble et la naissance d'une question «  A quoi tout cela a t il servi ? »
2 353 000.
C'est le dernier nombre de morts qu'il a noté avant son décès sur un cahier qu'il ne quittait jamais, un décompte quotidien d'une vie.
Je n'ai pas ressenti ce côté sanguinaire , tout est enjolivé dans ce roman , l'auteur démontre bien plus le côté intellectuel de Gengis Khan , la naissance d'une nation ainsi que son système de répression.C'est un parti pris.
Il aurait pourtant été intéressant de ne pas survoler ce qui a fait de lui l'homme le plus impitoyable , d'aller au delà de la narration des villes prises et des déplacements d'une armée. Finalement très peu de passages illustrent la violence subie au delà de quelques lignes sur des amas de gens brûlés , décapités ou lapidés.
Non pas que j'aime lire cette violence , mais qu'elle est représentative de ce qu'étaient Gengis Khan et son armée barbare.
Représenté comme un homme sensuel et amoureux des femmes , on parle très peu des viols de masse et des meurtres de celles-ci , leurs enfants compris.
Ce n'est sans doute pas pour rien qu'encore à ce jour , il reste l'homme qui a la plus grande descendance au monde...
J'ai pu néanmoins m'égarer dans les steppes de Mongolie et d'Asie centrale avec grand plaisir , dans ces lieux que je connais tant , c'est la grande force narrative de José Frèches qui sait donner vie aux paysages.
Pour conclure , je dirais que ça reste une lecture très intéressante pour ceux qui méconnaissent ce pan de l'histoire fascinant , cet homme qu'est Gengis Khan , un peu moins pour ceux qui sont déjà sur un terrain connu , bien que quelques clés m'aient été données , je reste un peu sur ma faim du fait de tout ce qui n'a pas été relaté.


mots-clés : #biographie #historique #violence
par Ouliposuccion
le Lun 6 Mar - 18:05
 
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Sujet: José Frèches
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Eric Fottorino

Baisers de cinéma

Tag biographie sur Des Choses à lire - Page 5 Tylych29

« Je ne sais rien de mes origines. Je suis né à Paris de mère inconnue et mon père photographiait les héroïnes. Peu avant sa mort, il me confia que je devais mon existence à un baiser de cinéma. »


Première approche de cet auteur , j'ai donc découvert tardivement la délicatesse que vaporise Eric Fottorino dans l'ensemble de son livre , une écriture aérienne et intense qui fait renaître ce cinéma de la nouvelle vague avec la nette sensation de me noyer dans un film de Truffaut au beau milieu de toutes ces actrices qui ont fait du cinéma français l'art de la beauté et de la grâce.
Si Gilles Hector , photographe de plateau émérite, père du personnage de ce livre , laisse en héritage à son fils sa passion de la lumière , de l'expression divine de ces égéries qu'il a figé dans le temps , il en découle qu'elle met en évidence la difficulté à saisir le bon angle , la projection de sa propre vie , qui à l'instar d'une photographie , ne délivra jamais le secret de l'ombrage de l'âme , des blessures trop profondes que tout à chacun tente de reconstituer en sondant cette eau de vie qu'est l'essence même de nos racines.
Le rythme est lent , poétique , les mots glissent , les dialogues se font caressants , l'ambiance en huis clos reconstitue l'atmosphère intimiste qui sonde les êtres , à la recherche d'une mère elle se fait mélancolique , à la rencontre d'une femme , elle déverse le désir ensorcelant qui enivre et emprisonne .
Tels sont les thèmes , toujours exaltés , qui définissent l’introspection , qui nourrissent les ogres que nous sommes , affamés de réponses sur notre propre condition et avides d'amour.
Un roman empli de charme , une ode au cinéma d'art et d'essai très réussie.



mots-clés : #biographie #creationartistique
par Ouliposuccion
le Mar 28 Fév - 8:20
 
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Sujet: Eric Fottorino
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Peter Schneider

Encore une heure de gagnée : Comment un musicien juif survécut aux années du nazisme

Tag biographie sur Des Choses à lire - Page 5 Images31

On peut lire ça comme un "simple" roman d'aventure haletant. Konrad Latte , ce jeune pianiste juif, l'un des derniers Juifs dans Berlin qui n'ait pas émigré ou n'ait pas été déporté, survit dans Berlin, de cache en cache, sans baisser la tête, malgré l'absence d'argent, de logement, de papiers et de cartes d'alimentation. Il gagne sa vie comme organiste dans les différentes églises de la ville, puis part sur le front Est diriger un orchestre dans le but de distraire et encourager les soldats, car où est-on le mieux caché que dans la gueule du loup?
C'est tout à fait extraordinaire et palpitant.

Mais Peter Schneider l'a surtout voulu comme un hommage aux Justes qui l'ont aidé, un peu ou beaucoup, une cinquantaine de personnes au moins. Il prend le soin de  nommer tous ceux qui sont identifiables et de décrire leur destin. Une seule a été punie pour cela : celle qui lui a donné deux tickets de rationnement-textile pour s'acheter des lacets...
Et c’est là que Peter Schneider insiste : contrairement à ce qu'on a tant dit pour racheter les consciences, cette attitude de solidarité et de résistance était possible.

Passionnant de bout en bout.


mots-clés : #communautejuive #deuxiemeguerre #biographie
par topocl
le Dim 26 Fév - 20:24
 
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Sujet: Peter Schneider
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David Foenkinos

Charlotte

Tag biographie sur Des Choses à lire - Page 5 Tylych11

Ce roman retrace la vie de Charlotte Salomon, artiste peintre morte à vingt-six ans alors qu'elle était enceinte. Après une enfance à Berlin marquée par une tragédie familiale, Charlotte est exclue progressivement par les nazis de toutes les sphères de la société allemande. Elle vit une passion amoureuse fondatrice, avant de devoir tout quitter pour se réfugier en France. Exilée, elle entreprend la composition d'une œuvre picturale autobiographique d'une modernité fascinante. Se sachant en danger, elle confie ses dessins à son médecin en lui disant : "C'est toute ma vie." Portrait saisissant d'une femme exceptionnelle, évocation d'un destin tragique, Charlotte est aussi le récit d'une quête. Celle d'un écrivain hanté par une artiste, et qui part à sa recherche.

Si David Foenkinos a toujours été hanté et fasciné par cette femme, allant jusqu'à rechercher la moindre parcelle de sa vie pour mieux la saisir, si elle a influencé la sienne, alors ce livre ne pouvait être que profondément onirique.
Écrit sous forme de vers et de phrases courtes, toute l'étendue de l'émotion qui jaillit de ces pages se ressent, caresse le lecteur.
C'est un goutte à goutte de mots qui se diffuse et fait corps avec ce manteau pudique d'adoration qui cache la nudité d'une pensée qui aurait pu être trop inquisitrice, c'est le silence des mots qui circule et nous inonde jusqu'à nous envahir le cœur.
D'un destin tragique naît la beauté d'un témoignage, sans faux pas, il visite des abysses sans s'effondrer dans la noirceur oppressante d'un sujet glissant.
D'une obsession qu'il peine à retranscrire, Foenkinos nous livre la maturation de son travail, ses difficultés à s'approcher à proximité de son égérie et c'est avec soulagement et admiration que je salue cet aboutissement qui m'a permis de poser mes yeux sur un livre raffiné dans lequel je me suis lovée.
Exquis.

Les mots n'ont pas toujours besoin d'une destination.
On les laisse s'arrêter aux frontières des sensations.
Errant sans tête dans l'espace du trouble.
Et c'est bien le privilège des artistes : vivre dans la confusion.

Pendant des années, j'ai pris des notes.
J'ai parcouru son œuvre sans cesse.
J'ai cité ou évoqué Charlotte dans plusieurs de mes romans.
J'ai tenté d'écrire ce livre tant de fois.
Mais, comment?
Devais-je être présent?
Devais-je romancer son histoire?
Quelle forme mon obsession devait-elle prendre?
Je commençais, j'essayais, puis j'abandonnais.
Je n'arrivais pas à écrire deux phrases de suite.
Je me sentais à l'arrêt à chaque point.
Impossible d'avancer.
C'était une sensation physique, une oppression.
J'éprouvais la nécessité d'aller à la ligne pour respirer.

Alors, j'ai compris qu'il fallait l'écrire ainsi.



mots-clés : #biographie #creationartistique
par Ouliposuccion
le Dim 26 Fév - 11:45
 
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Sujet: David Foenkinos
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