Gironde

Bon c’est un peu raté pour ce premier partager mais … Je suis face à un dilemme, géographiquement en Charente-Maritime mais tellement proche du fleuve de la Gironde, j’espère que vous ne m’en voudrez pas pour ce petit écart de quelques kilomètres.
Petite randonnée de 3,5km (mon vieux Volo ne pouvant faire plus), pour voir une forteresse et un château.
Ca n’a pas été une grande réussite : la forteresse n’est ni accessible ni très visible (mangée par la végétation), le château quand à lui est totalement privé (je suis étonnée qu’il soit d’ailleurs signalé sur les cartes IGN comme lieu à voir … )
Mais les points de vus été eux magnifiques !

La forteresse de Conac (St Thomas de Conac)
Aux bords de l'estuaire de la Gironde, sur une ancienne falaise où la mer battait autrefois, se trouvent les restes de la forteresse de Cônac, datant du XI°s. Il fut la résidence de plusieurs barons et comtes de Cônac puis il connut de nombreux changements lors de la Guerre de Cent Ans et des guerres de religions, où il fut disputé de nombreuses fois. Ainsi, en 1570, alors qu'il était une place-forte catholique protégée par une garnison de 120 hommes, il fut prit par les armées huguenotes, où combattait notamment le capitaine Agrippa D'Aubigné. Cependant, au début du XVII°s, la forteresse devint la propriété du cardinal de Richelieu, désireux de s'implanter en Saintonge, afin d'y développer le commerce entre Bordeaux et Brouage, pour nuire à La Rochelle, place-forte de la religion réformée. Cônac restera dans la famille de Richelieu jusqu'à la Révolution. La vente des biens nationaux disperse les marais de Cônac, qui sont alors saisis contre le duc de Richelieu, tout comme son château dont il ne reste plus que des ruines.
Aujourd'hui, Il ne subsiste de cette forteresse qu'une partie de ses remparts, une tour rectangulaire et la base d'une tour ronde. D'après une description de 1790, l'édifice possédait une grande cour entourée de murs épais. Au milieu figuraient une maison, les ruines d'une église, un grand chai, une grange, un pavillon, une prison, une fuie, une esplanade et des douves



Le château du Roc
Berceau de la famille Laplanche, Sénéchauds du comté de Cosnac, et Heard, procureurs d'offices et notaires de Cosnac. Cette demeure du XVIIIe siècle traduit la prospérité du moment qui régnait à Saint-Thomas-de-Conac. On y retrouve ainsi Marie Anne Heard épouse en premières noces le 5 février 1742 de Jean Chasteauneuf, Juge et Sénéchal du Comté de Cônac et de la Châtellenie de Saint-Fort, et en secondes noces le 19 mars 1752 de Jacques Michel Laplanche Seigneur de la Chapelle, Procureur fiscal du marquisat de Mirambeau

Merci Silveradow ! C'est passionant, et je mesure toute la chance de vivre dans une contrée où demeurent des vestiges de l'histoire !

Ca s'est pas mal "castagnié", en mode sanglant, entre protestants et catholiques au 16e s. dans cette région

Très jolies vues dans cette petite balade !

@Tristram c'est vrai que j'aime beaucoup voir les édifices anciens et leurs histoires... j'adore également la nature mais sans monuments, je crois que je m'ennuierai !
@arensor ca s'est beaucoup castagnié partout pour différentes raisons à beaucoup d'époques différentes je pense
@animal ce n'est que le début !

Ravie que ma balade vous plaise

merci Silveradow, j'aime beaucoup moi les vestiges, ruines ou traces d'anciens lieux, j'imagine que tant d'autres ont porté leurs pas en ces lieux

Petite balade à la frontière du Lot et Garonne le long du canal latéral à la Garonne (quel nom original... )

je me vois bien balader là !

C'était très agréable et bien ombragé

Ciel d'orage ce soir. La pluie va faire du bien, même si elle a un goût de trop peu.

On change un peu de la Gironde et de la Garonne pour aller voir la Dordogne !
Petite visite pour aller voir cette statue d'une Coulobre par Catherine Lacroix, crée en 2018.

De tout temps, les gens de la Dordogne ont vécu avec des croyances et des superstitions pour combattre leur peur d'affronter cette rivière dont on disait que sa vitesse lorsqu'elle était marchande, était celle d'un cheval au grand galop.

Passé le Pas du Raysse, après Souillac, la rivière se faisait plus calme jusqu'aux fameux rapides de la Gratusse à la hauteur de Lalinde.

Un dragon « Le Coulobre » — il s'agissait d'un reptile monstrueux ailé qui pouvait aussi bien vivre sur terre, sur l'eau et voler — habitait une caverne près de Lalinde sur la falaise de Couze : on disait que la bête était si grande que lorsque sa tête buvait l'eau de la Dordogne sa queue était en haut de la falaise. Elle inspirait une grande frayeur. L'on disait qu'elle enlevait les habitants, les bateliers, elle les emportait dans sa tanière pour les dévorer.

Une délégation de villageois se rendit auprès de l'évêque de Périgueux saint Front, lequel vint à Lalinde, se rendit sur la falaise où se tenait le dragon, il monta dans sa grotte et dès qu'il le vit lui fit le signe de la croix lui ordonnant de s'en retourner dans l'océan d'où il venait. Le dragon prit peur et se précipita dans la Dordogne et disparut.

En reconnaissance, les villageois ont bâti une chapelle sur la falaise qui surplombe la rivière, côté rive gauche, elle est dédiée à Saint-Front.

Un dragon volant est présent sur les armoiries de la ville de Bergerac.

Il faudra donc que j'aille voir cette falaise à Lalinde dans la suite de mes explorations ...

Intéressant car il existe une légende très proche à Metz avec le Graoully.
Le Graoully est un monstre qui hantait l'amphithéâtre de Metz et qui à l'occasion mangeait quelques habitants. L'évêque Clément l'a domestiqué en lui passant son étole autour du cou.
Pour le suite, il y a deux versions
1) plutôt sympa : l'évêque Clément expulse le Graoully de la ville en lui faisant promettre de ne jamais y revenir
2) dramatique : l'évêque Clément noie le Graoully dans la Seille, affluent de la Moselle


L'image du Graoully est partout dans la ville de Metz

Je connaissais pas du tout merci Arensor ! C'est rigolo Graoully comme mot, ca fait pas très peur !
Il y a plein de légendes sur les dragons/serpents géants en France : la Vouivre par exemple

Pour le dragon de saint Marcel, on a un peu plus d’informations grâce à un article de Jacques Le Goff : Culture ecclésiastique et culture folklorique au Moyen Age : saint Marcel de Paris et le dragon, 1970 et repris dans Un autre Moyen Age, Quarto, Gallimard, p ; 229-293, 1999.
Saint Germain évêque de Paris a commandé à Venance Fortunat (v. 530-609) une vie de saint Marcel, un évêque qui doit avoir vécu au Ve siècle (J Le Goff est plus affirmatif que Charles Mériaux dans le Paris du Moyen Age), en tous cas avant saint Germain. « Un monstre – serpent-dragon- qui vient, dans les environs immédiats de Paris, semer la terreur parmi les populations, est chassé par le saint évêque, qui, en présence de son peuple, lors d’une confrontation dramatique, le soumet à son pouvoir d’essence surnaturelle et le fait disparaître. » Le Goff. C’est sur les lieux du miracle que fut construite l’église surburbaine Saint-Marcel dans le bourg du même nom (actuellement dans le XIIIe arrondissement) dans les marais de la Bièvre. Marcel fait partie des saint-évêques évangélisateurs, chassant des dragons, symbole du diable. A partir du XIIe siècle, il accompagne les processions des Rogations. Avant la Révolution, il y avait dans l’église un animal empaillé représentant le dragon. Marcel lui avait frappé trois fois la tête puis passé son étole autour du cou pour le dresser, une sorte de laisse ! Le saint ne tue pas le dragon, il le soumet, ce que l’on retrouve dans l’histoire d’Hilaire (également racontée par Fortunat) qui partage l’ile de Gallinaria sur la côte ligure entre un espace où les serpents peuvent s’établir et se déplacer et une partie où ils ne peuvent pas pénétrer. Saint Marcel et son dragon sont aussi sculptés (XIIe siècle) sur la porte Sainte-Anne de Notre Dame de Paris. Pendant les processions des Rogations, à partir du XIIe siècle, un grand dragon d’osier est promené près de Notre Dame et les Parisiens jettent dans sa gueule ouverte des fruits et des gâteaux. Il existe bien d’autres dragons : La Grande Gueule de Poitiers, le dragon crocodile de Niort, la Gargouille de Rouen, le dragon Chair salée de Troyes, le Kraulla ou Grand Bailla de Reims et bien sûr le Grawly ou Graouilly de Metz. Ceux du midi sont également nombreux dont la Tarasque de Tarascon.

Il y aurait encore bien des choses à dire sur ces dragons, serpents et autres bestioles domptés ou tués par des évêques ou des héros de l'Antiquité...sans parler de ceux que l'on rencontre dans la Bible...Ils deviennent souvent folkloriques à partir des XIIe et XIIIe siècles.
Merci Silveradow et Arensor pour cette promenade en leur compagnie

Sans compter saint Georges, avatar de Persée (salut si tu passes par là, Persée) !

Merci Pinky pour le dragon de St Marcel ! Il a pas de nom le tien, de mémoire c'est également le cas pour le dragon de St Michel ? J'aimerai savoir pourquoi certains ont eu le droit à un nom et pas d'autres ?
Merci pour vous connaissances en tout cas. J'ai hâte de vous emmener dans d'autres pérégrinations !

@Silveradow, je vais regarder si on trouve le nom du dragon de saint Marcel à Paris. C'est vrai que les autres ont des noms éloquents : on insiste sur leur Grande Gueule

@Tristram, l'histoire de Georges est un peu différente, si je peux me permettre. Ce n'est pas vraiment un évêque qui délivre un marais de son dragon mais un sorte de brigand dont le nom signifie "dragon", même s'il se cache aussi dans un marais (en tous cas, des terres à défricher, à assécher). Voilà l'extrait de Wikipedia
"En cours de route, il Georges] [passe par Lydda, où il met fin aux agissements d’une bande de pillards perses, dirigés par un certain Nahfr, dont le nom signifie « serpent », ou « dragon ». À l'abri dans des marais, ils anéantissent par surprise les troupes envoyées à plusieurs reprises contre eux, finissant par soumettre la population à un tribut arbitraire de deux moutons par jour, ou bien d'un esclave, s'il vient à en manquer. Comme « prix » de ses services, saint Georges ne négocie rien d'autre que la conversion de la population locale à la foi chrétienne. Il débarrasse alors celle-ci de Nahfr, tuant celui-ci d’un seul coup de son épée, ou de sa lance, ce qui permet de capturer sa troupe et de rétablir à nouveau le calme dans la région."
C'est compliqué ces histoires de serpent et de dragon....

Oui Pinky, mais dans La Légende dorée et dans l'iconographie, il y a bien un dragon (et souvent une "princesse"-Andromède), bref dans l'imaginaire. C'est d'ailleurs un des aspects de l'"édulcoration" des sacrifices, humains, puis animaux, jusqu'à l'hostie de l'Eucharistie !