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Angela Carter

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Message par topocl Ven 16 Déc - 18:37


Angela Carter (1940 - 1992)


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Angela Carter, née le 7 mai 1940 à Eastbourne et morte le 16 février 1992 (à 51 ans) à Londres, est une romancière et journaliste anglaise, connue pour ses œuvres de réalisme magique féministe et de science-fiction postmoderne.


Née Angela Olive Stalker à Eastbourne, en 1940, elle fut évacuée pour vivre dans le Yorkshire avec sa grand-mère maternelle. À l'adolescence, elle souffrit d'anorexie. Elle commença à travailler comme journaliste au Croydon Advertiser, suivant les traces de son père, journaliste lui aussi. Elle alla à l'Université de Bristol où elle étudia la littérature anglaise.

Ses écrits révèlent l'influence de sa mère, visible dans les références shakespeariennes de son roman Wise Children. Elle a aussi voulu se réapproprier les écrits d'auteurs masculins tels que le marquis de Sade (avec son pamphlet féministe La Femme sadienne), Villiers de l'Isle-Adam (voir La Passion de l'Eve nouvelle) et Charles Baudelaire (voir sa nouvelle "Vénus noire"), entre autres grands noms de la littérature. Mais la tradition matriarcale du conte oral la fascinait aussi, et elle récrivit plusieurs contes de fées pour son recueil La Compagnie des loups, y compris Le Petit Chaperon rouge.

Elle se maria deux fois, la première en 1960 avec Paul Carter. Ils divorcèrent après 12 ans de mariage. En 1969, Angela Carter utilisa l'argent qui accompagnait son prix Somerset Maugham pour quitter son mari et voyager au Japon, vivant pendant deux ans à Tokyo, affirmant qu'elle "apprit ce qu'est être une femme et se radicalisa" (Nothing Sacred, 1982). Elle écrivit des articles sur son séjour pour New Society, et un recueil de nouvelles, Fireworks (1974). On peut trouver des traces de ses expériences au Japon dans The Infernal Desires Machines of Doctor Hoffman (1972). Roland Barthes, qui relata son expérience dans L'Empire des signes (1970), s'y trouvait en même temps qu'elle.

Elle partit ensuite explorer les États-Unis, l'Asie et l'Europe, aidée par sa maîtrise du français et de l'allemand. Elle passa la plupart des années 1970 et 1980 en tant qu'écrivain résident dans des universités, à Sheffield, Université Brown, l'université d'Adelaide et l'université d'East Anglia. En 1977, Angela Carter prit pour second époux Mark Pearce.

En plus d'être un auteur de fiction prolifique, Carter a aussi écrit de nombreux articles pour The Guardian, The Independent et le New Statesman, recueillis dans Shaking a Leg. Elle écrivit aussi pour la radio, y adaptant plusieurs de ses nouvelles et deux pièces radiophoniques originales sur Richard Dadd et Ronald Firbank. Deux de ses récits furent adaptés au cinéma, La Compagnie des loups par Neil Jordan (1984) et The Magic Toyshop (1987). Elle participa étroitement à l'adaptation des deux films, dont les scénarios sont rassemblés dans The Curious Room avec les textes de ses pièces radiophoniques, le livret d'un opéra d'après Orlando de Virginia Woolf, et un scénario inédit intitulé The Christchurch Murders, inspiré du même fait-divers que le film de Peter Jackson, Heavenly Creatures.

Malade d'un cancer du poumon, Angela Carter est morte à l'âge de 51 ans en 1992.

Œuvres en français

Romans
La Danse des ombres
Le Magasin de jouets magique
Le Théâtre des perceptions
Love
Les Machines Infernales du Docteur Hoffman
La Passion de l'Ève nouvelle
Des nuits au cirque
Bien malin qui connaît son père

Nouvelles
Feux d'artifice
La Compagnie des loups
Vénus noire

Essais
La Femme sadienne

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Message par topocl Ven 16 Déc - 18:41

Angela Carter 415h3410

Bien malin qui connaît son père

Cette histoire de famille d'artistes à tiroirs, pleine d'une succulente impertinence, se place sous la férule de Shakespeare, salué par des chanteuses de music hall. L' ambiance est à la liberté joyeuse, à l' humour british décalé.

Dans cette famille prolifique et bancale, habile croisement des Hazard et des Chance, les enfants illégitimes sont une spécialité aussi importante que les légitimes, les hommes et les femmes valsent allègrement, les enfants naissent forcément jumeaux, les générations s'entrecroisent. Le cœur parle plus fort que le sang et les adultes restent d’éternels enfants qui n'ont qu'un but dans la vie, le plaisir sous toutes ses formes, chacun selon ses choix.

La scène finale réunit brillamment tous les personnages dans un foutoir loufoque, malicieux et raisonné : les révélations fusent et les comptes se règlent dans une causticité joyeuse. « Espérer le meilleur, se préparer au pire », Angela Carter y met une inventivité et une allégresse qui laissent le lecteur haletant, hilare, pantois. Du travail d'artiste, qui nous entraîne dans une ronde irrésistible de gaîté et de loufoquerie, ça n'est pas si souvent, profitons-en !

(commentaire rapatrié)


mots-clés : #famille #humour

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Message par Bédoulène Ven 16 Déc - 19:10

Angela Carter 512nt110

la Danse des ombres

c'est mon premier livre de cette auteure .

l'histoire est sombre, glauque, fantasmagorique comme le magasin de brocante qui ne reçoit pas de client. Deux hommes, deux amis ? pas sur, mais Morris ne sait prendre aucune décision sans Honeybuzzard lequel porte dans son nom ses deux identités. Morris est un perdant, il se sait lâche, inconsistant ; il admire Honey. Entre eux se dresse l' ombre de Gîslaine qu'Honey a tailladé au visage parce que Morris lui a jeté : "prends la et donnes lui une leçon". Morris fuit l' horreur de son visage, comme il fuit l'amour de sa femme, et ses responsabilités. Honey emmène à la boutique une jeune femme Emily qui se révèle très rationnelle ; c'est elle qui prendra la décision qui s'impose lorsqu' elle et Morris découvriront l' assassinat de Gîslaine. Morris lui aussi prendra une décision pour la première fois, alors qu'il est libéré de sa femme, il rejoint Honey parmi les ombres, monde auquel il appartient désormais.

L'écriture est pertinente, imagée, elle s'appuie sur des références culturelles, le choix des mots est parfois déroutant mais toujours intéressant. C'est un premier roman abouti.
je lirai certainement d'autres de ses oeuvres.

extraits

"Cela aurait au moins montré qu'il était lié à elle, s'il voulait la trahir ou la frapper. Mais il ne voulait pas être lié à elle ; il voulait qu'elle soit heureuse sans être lié à son bonheur. Ils vivaient ainsi, dans une contradiction incessante qui ne serait jamais résolue."

"Plus sérieux que Buster Keaton, HoneyBuzzard posa la main sur sa bouche de façon espiègle ; puis il sourit en laissant voir des dents de vampire. C'était un geste cruel et cynique. C'était son commentaire."

"Ils ramassèrent leur maigre butin dans la cuisine et, en laissant tomber des choses et en jurant, ils remontèrent à tâtons et avec peine le passage par lequel ils étaient descendus si facilement.Maisils s'enfuyaient ensemble, et ils s'entassèrent ensemble dans le camion. Honey roula jusqu'à la boutique à tombeau ouvert. Il claquait des dents et un muscle de sa joue sautait, mais Morris se rendit compte que, même s'il se contenait, il était dans un état d'énervement extrême."

"Quelque part au-dehors, l'horloge d'une église sonna trois fois, et dans un poulailler au fond d'un jardin, un coq chanta comme un imbécile au milieu de la nuit."

(commentaire rapatrié)

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Message par animal Ven 16 Déc - 22:27

ça me démange terriblement de lire Angela Carter depuis que j'ai lu London Overground de Iain Sinclair. il aime jouer avec les références et la façon dont il la présente fait très envie. ça laisse imaginer des lectures non dénuées d'un air anglais, du trait d'esprit qu'on associe volontiers à la littérature d'outre-manche mais surtout avec une longueur de vue et un esprit tout bonnement vif.

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Message par animal Lun 6 Mar - 20:23

Angela Carter Carter10

Venus noire

quatrième de couverture a écrit:Les contes qui constituent Vénus noire renvoient le lecteur au versant critique de l'œuvre d'Angela Carter (1940-1992), celui de La Femme sadienne. Ce recueil de nouvelles forme une sorte de prisme kaléidoscopique qui met en lumière différentes facettes du thème de "la femme nouvelle". Qu'elle s'inspire de Shakespeare, d'Edgar Alan Poe, de Baudelaire, des contes populaires ou des chroniques américaines, Angela Carter garde la même façon oblique et inimitable de traiter ses sujets. Il ne s'agit pas seulement d'une relecture analytique, mais de variations romanesques à l'érotisme cruel, trouble et inquiétant.
Traduit de l'anglais par Isabelle D.-Philippe

J'ai choisi une couverture "exotique" mais je l'ai lu en vf. J'étais impatient et j'avais des attentes, je voulais un livre malin, piquant et pas mal écrit... et j'ai été mieux que bien servi !

Angela Carter détourne des imageries littéraires, et s'amuse des, ou plutôt avec, les styles, avec toujours le souci de faire apparaître derrière la version établie une femme. Une version de la femme éclipsée par son cliché et/ou empêtrée dans son époque qui en fait volontiers peu de cas...

Sans jamais lâcher la forme. Elle utilise facilement un recul contemporain, avec des références à l'histoire par exemple, pour mieux jouer des boites qu'elle démonte savamment. Le piège de l'origine de sa nouvelle (la mère puis la femme de Poe ?), le piège de la forme en gardant le plaisir du genre mais en étant directe ou crue dans son érotisme ou dans ses propos en général... l'art de dire ce qui se tait le plus souvent. L'art d'interroger des réflexes devenus convenances.

Ca réveille, c'est bigrement bien écrit, rusé, stimulant et on se prend aussi facilement au jeu qu'on apprécie de se sentir un peu remis à sa place.

Je suis enchanté de cette lecture, charnelle, vivante, intelligente.

Mon seul regret : la faiblesse de certaines de mes références (ou manque de références).

You.pi.


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Message par Bédoulène Lun 6 Mar - 20:42

merci Animal, je note, j'avais beaucoup aimé le livre lu et tu dis "enchanté de cette lecture"

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