Poésie
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Re: Poésie
merci pour la traduction Aventin !
_________________
“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
[/i]
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21020
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Poésie
The Hinds
Walking in a waking dream
I watched nineteen deer
pour from ridge to glen-floor,
then each in turn leap,
leap the new-raised
peat-dark burn. This
was the distaff side;
hinds at their ease, alive
to lands held on long lease
in their animal minds,
and filing through a breach
in a never-mended dyke,
the herd flowed up over
heather-slopes to scree
where they stopped, and turned to stare,
the foremost with a queenly air
as though to say: Aren’t we
the bonniest companie?
Come to me,
you’ll be happy, but never go home.
Kathleen Jamie
Arturo, tu peux exercer tes talents de traducteur et mettre ce poème en français!
Walking in a waking dream
I watched nineteen deer
pour from ridge to glen-floor,
then each in turn leap,
leap the new-raised
peat-dark burn. This
was the distaff side;
hinds at their ease, alive
to lands held on long lease
in their animal minds,
and filing through a breach
in a never-mended dyke,
the herd flowed up over
heather-slopes to scree
where they stopped, and turned to stare,
the foremost with a queenly air
as though to say: Aren’t we
the bonniest companie?
Come to me,
you’ll be happy, but never go home.
Kathleen Jamie
Arturo, tu peux exercer tes talents de traducteur et mettre ce poème en français!
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Poésie
ah merci Bix, mais pour traduire j'ai besoin d'être familier de l'auteur, d'avoir lu au moins un recueil, et mieux plusieurs, voire tout.
Invité- Invité
Re: Poésie
OK ! Il y a du boulot, elle a publié plusieurs recueils qui ne sont pas traduits en français.Arturo a écrit:ah merci Bix, mais pour traduire j'ai besoin d'être familier de l'auteur, d'avoir lu au moins un recueil, et mieux plusieurs, voire tout.
Seuls trois recueils de récits.
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Poésie
La Comtesse de Die, épouse de Guillaume IX, duc d'Aquitaine et comte de
Poitiers, grand troubadour, elle s'était éprise d'un autre troubadour, Rainbaut
d'Orange. Son audace et son style font penser à Louise Labé.
Libres de mœurs ces seigneurs du XIIe siècle !
Grande peine m'est advenue
Pour un chevalier que j'ai eu,
Je veux qu'en tous les temps l'on sache
Comment moi, je l'ai tant aimé ;
Et maintenant je suis trahie,
Car je lui refusais l'amour.
J'étais pourtant en grand'folie
Au lit comme toute vêtue.
Combien voudrais mon chevalier
Tenir un soir dans mes bras nus,
Pour lui seul, il serait comblé,
Je ferais coussin de mes hanches ;
Car je m'en suis bien plus éprise
Que ne fut
Flore de
Blanchefleur.
Mon amour et mon cœur lui donne,
Mon âme, mes yeux, et ma vie.
Bel ami, si plaisant et bon,
Si vous retrouve en mon pouvoir
Et me couche avec vous un soir
Et d'amour vous donne un baiser,
Nul plaisir ne sera meilleur
Que vous, en place de mari,
Sachez-le, si vous promettez
De faire tout ce que je voudrais.
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Poésie
Kiki Dimoula est actuellement la grande voix, la voix majeure de la poésie grecque. Née en 1931, elle impose son univers si personnel, si détaché de toute espérance après les visions du monde lumineux ou combattant de Ritsos, Elytis ou Séféris. Le temps, l'absence, la mort, le néant sont les constantes d'une thématique très noire, mais incarnées dans des scènes quotidiennes inattendues, éclairées par un art de la métaphore et une invention verbale inouïs. Cette poésie, en fait, ne ressemble à rien de connu - sinon peut-être aux Metaphysical Poets du XVIIE siècle anglais. Comme eux, et comme tous les explorateurs lucides de l'être, Kiki Dimoula ne craint pas d'avouer : «Oui l'impossible me suffit».
S'il existait un Nobel de la poésie, elle mériterait sans doute.
Le peu de monde : Suivi de Je te salue jamais de Kiki Dimoula
LE PLURIEL
L'amour,
substantif,
très substantiel,
nom singulier,
genre ni féminin ni masculin,
genre désarmé.
Au pluriel
les amours désarmé(e)s.
La peur,
substantif,
singulier au début
puis pluriel :
les peurs.
Les peurs
devant tout désormais.
La mémoire,
nom propre des tristesses,
singulier,
singulier rien d'autre
et invariable.
Mémoire, mémoire, mémoire.
La nuit,
substantif,
genre féminin,
singulier.
Pluriel
les nuits.
Les nuits désormais.
S'il existait un Nobel de la poésie, elle mériterait sans doute.
LE PLURIEL
L'amour,
substantif,
très substantiel,
nom singulier,
genre ni féminin ni masculin,
genre désarmé.
Au pluriel
les amours désarmé(e)s.
La peur,
substantif,
singulier au début
puis pluriel :
les peurs.
Les peurs
devant tout désormais.
La mémoire,
nom propre des tristesses,
singulier,
singulier rien d'autre
et invariable.
Mémoire, mémoire, mémoire.
La nuit,
substantif,
genre féminin,
singulier.
Pluriel
les nuits.
Les nuits désormais.
Dernière édition par bix_229 le Ven 8 Nov - 19:45, édité 1 fois
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Poésie
Un autre :
Le plus proche
Encore ignorants du monde semble-t-il
et de ses lois, de jeunes oiseaux
malgré tout déjà fatigués
car les ailes ne sont pas un bienfait
un privilège sans chute
me demandent à moi, qui ça moi,
où se trouve la branche la plus proche
pour se poser.
N’importe quoi. Si je savais
où se trouve le Plus Proche
et qu’il existe un comparatif
pour le Proche inexistant,
je courrais l’attraper la première,
tout entier sans partager,
et les oiseaux les priorités la justice
pourraient tous crever
– solidarité, branches cassées.
Ils n’ont qu’à demander, ces oiseaux
à la grande Expérience
pour entendre ce qu’elle m’a dit à moi
lorsque abattue par une fatigue sans ailes
je lui demandais pour me poser où se trouve
l’arbre le plus proche.
N’importe quoi, a ricané
la grande Expérience : si je savais
où se trouve le Plus Proche
je sauterais dessus la première,
pour l’avoir tout entier sans partage,
et toi tu pourrais crever
car l’arbre le plus proche
c’est ta mort et ma vie.
Le plus proche
Encore ignorants du monde semble-t-il
et de ses lois, de jeunes oiseaux
malgré tout déjà fatigués
car les ailes ne sont pas un bienfait
un privilège sans chute
me demandent à moi, qui ça moi,
où se trouve la branche la plus proche
pour se poser.
N’importe quoi. Si je savais
où se trouve le Plus Proche
et qu’il existe un comparatif
pour le Proche inexistant,
je courrais l’attraper la première,
tout entier sans partager,
et les oiseaux les priorités la justice
pourraient tous crever
– solidarité, branches cassées.
Ils n’ont qu’à demander, ces oiseaux
à la grande Expérience
pour entendre ce qu’elle m’a dit à moi
lorsque abattue par une fatigue sans ailes
je lui demandais pour me poser où se trouve
l’arbre le plus proche.
N’importe quoi, a ricané
la grande Expérience : si je savais
où se trouve le Plus Proche
je sauterais dessus la première,
pour l’avoir tout entier sans partage,
et toi tu pourrais crever
car l’arbre le plus proche
c’est ta mort et ma vie.
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Poésie
survie, chacun pour soi !
_________________
“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
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"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21020
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Poésie
Merci Bix de parler de Kiki Dimoula!
Jack-Hubert Bukowski- Messages : 2490
Date d'inscription : 04/12/2016
Age : 42
Localisation : Montréal
Re: Poésie
« Je suis – mais qui je suis, nul ne sait ou s’en soucie ;
Mes amis me délaissent tel un souvenir vieux :
De mes propres souffrances je me rassasie-
Elles enflent et meurent dans un essaim oublieux
Comme les ombres de nos affres amoureuses-
Et pourtant je suis et je vis –ballotté, vaporeux,
Dans le vaste néant du mépris et du bruit,
Dans l’océan vivant des rêves éveillés
Sans le moindre bonheur et sans la moindre vie,
Seul le grand naufrage de mes vies estimées ;
Et même les êtres que j’aime, les êtres chers,
Me sont devenus étrangers –et je les perds.
Je rêve de lieux ou nul homme n’a marché,
Où nulle femme encore n’a souri ni pleuré,
Ainsi là avec Dieu, toujours, y demeurer,
Et rêver tel qu’enfant doucement j’ai rêvé,
Serein et calme, couché dans un songe éternel,
L’herbe en dessous –par-dessus, l’arche du ciel. »
John Clare
Nationalité : Royaume-Uni
Né(e) à : Helpston , le 13/07/1793
Mort(e) à : Northampton , le 20/05/1864
Biographie :
Poète romantique anglais, John Clare est fils d'ouvrier agricole. Passionné par la lecture et le chant, il deviendra l'un des poètes les plus importants de sa génération alors même qu'il quitte l'école à l'âge de 11 ans.
C'est le libraire Edward Drury, charmé par les premiers sonnets du jeune homme découverts en 1818, qui va l'encourager à publier ses oeuvres. Ce sera chose faite en 1820; le premier recueil de poèmes voit le jour.
En 1937, John Clare est interné à l'asile d'Essex. Là, il ré-écrit des poèmes célèbres et des sonnets de Lord Byron. En 1941, il quitte l'asile pour quelques mois mais sera de nouveau interné la même année. Il y meurt à l'âge de 71 ans.
Wikipedia
Mes amis me délaissent tel un souvenir vieux :
De mes propres souffrances je me rassasie-
Elles enflent et meurent dans un essaim oublieux
Comme les ombres de nos affres amoureuses-
Et pourtant je suis et je vis –ballotté, vaporeux,
Dans le vaste néant du mépris et du bruit,
Dans l’océan vivant des rêves éveillés
Sans le moindre bonheur et sans la moindre vie,
Seul le grand naufrage de mes vies estimées ;
Et même les êtres que j’aime, les êtres chers,
Me sont devenus étrangers –et je les perds.
Je rêve de lieux ou nul homme n’a marché,
Où nulle femme encore n’a souri ni pleuré,
Ainsi là avec Dieu, toujours, y demeurer,
Et rêver tel qu’enfant doucement j’ai rêvé,
Serein et calme, couché dans un songe éternel,
L’herbe en dessous –par-dessus, l’arche du ciel. »
John Clare
Nationalité : Royaume-Uni
Né(e) à : Helpston , le 13/07/1793
Mort(e) à : Northampton , le 20/05/1864
Biographie :
Poète romantique anglais, John Clare est fils d'ouvrier agricole. Passionné par la lecture et le chant, il deviendra l'un des poètes les plus importants de sa génération alors même qu'il quitte l'école à l'âge de 11 ans.
C'est le libraire Edward Drury, charmé par les premiers sonnets du jeune homme découverts en 1818, qui va l'encourager à publier ses oeuvres. Ce sera chose faite en 1820; le premier recueil de poèmes voit le jour.
En 1937, John Clare est interné à l'asile d'Essex. Là, il ré-écrit des poèmes célèbres et des sonnets de Lord Byron. En 1941, il quitte l'asile pour quelques mois mais sera de nouveau interné la même année. Il y meurt à l'âge de 71 ans.
Wikipedia
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
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Re: Poésie
Et grâces soient rendues à (autre) un bon libraire, nous avons aussi un fil : John Clare
_________________
Keep on keeping on...
Re: Poésie
« Ils passent et nous pensent », écrit Niki Giannari.
« Les morts que nous avons oubliés,
les engagements que nous avons pris et les promesses,
les idées que nous avons aimées,
les révolutions que nous avons faites
les sacrements que nous avons niés,
tout cela est revenu avec eux.
Où que tu regardes dans les rues ou les avenues de l’Occident,
ils cheminent : cette procession sacrée
nous regarde et nous traverse.
Maintenant silence.
Que tout s’arrête.
Ils passent. »
Niki Giannari est née en 1968 dans le Péloponnèse. Elle vit et travaille à Thessalonique. Elle écrit des récits et des poèmes en prose liés aux formes de vie dans la Grèce contemporaine. Elle a publié plusieurs interventions dans le contexte des luttes politiques actuelles, notamment dans le cadre de l’entraide médicale et sociale en Grèce du Nord. Elle est coauteur avec Maria Kourkouta du documentaire, [size=15]Des spectres hantent l'Europe, tourné dans un camp à Idomeni en Grèce.
[/size]
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
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Re: Poésie
Galway Kinnell, décédé en octobre 2014, est une grande voix de la poésie américaine. Dans la lignée de Walt Whitman, sa poésie s'accomplit non dans l'imaginaire mais dans une relation passionnée à la vie des gens, à leurs douleurs, à leurs plaisirs. Elle est traversée d'un sentiment puissant de la beauté ordinaire et de la solitude. Ses textes ont ainsi l'étrange pouvoir, au-delà de la forte émotion qu'ils suscitent, d'inquiéter et rassurer à la fois, comme la voix d'un mineur fraternel au fond d'un boyau sombre. Prix Pulitzer de poésie, ce grand voyageur né en Providence (Rhode Island), engagé dans le mouvement des droits civiques et contre la guerre au Vietnam, fut l'ami d'Yves Bonnefoy et le traducteur en anglais de poètes aussi différents que François Villon et Rainer Maria Rilke. Ce recueil, inédit en français, est un concentré de son art. On y voit venir à la lumière, révélée dans le bain des mots, nos visages troublants de vivants douloureux.
Galway Kinnell – Quand on a longtemps vécu seul
Quand on a longtemps vécu seul,
que la grive solitaire lance son appel et reçoit une réponse,
que la grenouille-taureau, tête à demi hors de l’eau, fait entendre
les cantillations qu’elle chantait à son premier printemps,
que le serpent s’aplatit sous le seuil de la porte
et s’éloigne en rampant parmi les pierres, on voit
que tous vivent pour s’accoupler avec les leurs, et on sait,
après une longue période de solitude, après ces nombreux pas
qui éloignent de son espèce et conduisent vers d’autres règnes,
que la fervente prière que recèle son propre chant
demande à revenir, si on le peut, vers les siens,
monde presque disparu, dans l’exil qui se densifie,
quand on a longtemps vécu seul.
*
When one has lived a long time alone,
and the hermit thrush calls and there is an answer,
and the bullfrog head half out of water utters
the cantillations he sang in his first spring,
and the snake lowers himself over the threshold
and creeps away among the stones, one sees
they all live to mate with their kind, and one knows,
after a long time of solitude, after the many steps taken
away from one’s kind, toward these other kingdoms,
the hard prayer inside one’s own singing
is to come back, if one can, to one’s own,
a world almost lost, in the exile that deepens,
when one has lived a long time alone.
***
Galway Kinnell – Quand on a longtemps vécu seul
Quand on a longtemps vécu seul,
que la grive solitaire lance son appel et reçoit une réponse,
que la grenouille-taureau, tête à demi hors de l’eau, fait entendre
les cantillations qu’elle chantait à son premier printemps,
que le serpent s’aplatit sous le seuil de la porte
et s’éloigne en rampant parmi les pierres, on voit
que tous vivent pour s’accoupler avec les leurs, et on sait,
après une longue période de solitude, après ces nombreux pas
qui éloignent de son espèce et conduisent vers d’autres règnes,
que la fervente prière que recèle son propre chant
demande à revenir, si on le peut, vers les siens,
monde presque disparu, dans l’exil qui se densifie,
quand on a longtemps vécu seul.
*
When one has lived a long time alone,
and the hermit thrush calls and there is an answer,
and the bullfrog head half out of water utters
the cantillations he sang in his first spring,
and the snake lowers himself over the threshold
and creeps away among the stones, one sees
they all live to mate with their kind, and one knows,
after a long time of solitude, after the many steps taken
away from one’s kind, toward these other kingdoms,
the hard prayer inside one’s own singing
is to come back, if one can, to one’s own,
a world almost lost, in the exile that deepens,
when one has lived a long time alone.
***
bix_229- Messages : 15439
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Localisation : Lauragais
Re: Poésie
La Patience - a une Apparence paisible -
La Patience - Regarde au fond -
C'est la force futile d'un insecte
Entre deux - infinis -
Fuyant de l'Un - à l'Autre
S'élançant sans succès -
La Patience - c'est l'effort de Sourire
Au milieu des frissons -
Emily Dickinson
Extrait d' Un ciel étranger. - Ed Unes
La Patience - Regarde au fond -
C'est la force futile d'un insecte
Entre deux - infinis -
Fuyant de l'Un - à l'Autre
S'élançant sans succès -
La Patience - c'est l'effort de Sourire
Au milieu des frissons -
Emily Dickinson
Extrait d' Un ciel étranger. - Ed Unes
Dernière édition par bix_229 le Mar 26 Nov - 18:08, édité 1 fois
bix_229- Messages : 15439
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Localisation : Lauragais
Re: Poésie
AIR GITAN
Une rue lisible.
Une fille
Sortie illuminer la lune.
Et des pays lointains,
Et des pays sans traces…
Un rêve salé.
Une voix
Qui creuse la hanche dans la pierre.
Va, mon amour,
Sur mes cils… ou sur les cordes.
Une lune blessante.
Un silence
Qui brise vent et pluie
Et change le fleuve, en aiguille,
Dans une main qui tisse les arbres.
Un mur qui nage.
Une maison
Qui disparaît chaque fois qu’elle apparaît.
Ils nous tueront, peut-être
Ou dormiront dans le vestibule.
Un temps qui démasque.
Une mort
Qui nous désire, quand elle passe.
Tout est fini à présent.
Nous nous sommes rapprochés du fleuve.
Le périple des gitans s’est achevé
Et nous sommes las des voyages.
Une rue lisible.
Une fille,
Sortie coller des photographies
Sur les murs de ma dépouille.
Et mes tentes sont lointaines,
Et elles ne laissent pas de traces.
Mahmoud Darwwich : La Terre nous est étroite et autres poèmes.
Une rue lisible.
Une fille
Sortie illuminer la lune.
Et des pays lointains,
Et des pays sans traces…
Un rêve salé.
Une voix
Qui creuse la hanche dans la pierre.
Va, mon amour,
Sur mes cils… ou sur les cordes.
Une lune blessante.
Un silence
Qui brise vent et pluie
Et change le fleuve, en aiguille,
Dans une main qui tisse les arbres.
Un mur qui nage.
Une maison
Qui disparaît chaque fois qu’elle apparaît.
Ils nous tueront, peut-être
Ou dormiront dans le vestibule.
Un temps qui démasque.
Une mort
Qui nous désire, quand elle passe.
Tout est fini à présent.
Nous nous sommes rapprochés du fleuve.
Le périple des gitans s’est achevé
Et nous sommes las des voyages.
Une rue lisible.
Une fille,
Sortie coller des photographies
Sur les murs de ma dépouille.
Et mes tentes sont lointaines,
Et elles ne laissent pas de traces.
Mahmoud Darwwich : La Terre nous est étroite et autres poèmes.
Invité- Invité
Re: Poésie
Mahmoud Darwich, encore un poète que j'aurais dû lire...
_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15559
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane
Re: Poésie
Sans doute, mais j'ai maintenant du mal, comme beaucoup de gens semble-t-il, peut-être avec l'âge, à lire de la poésie versifiée...
_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15559
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane
Re: Poésie
La versification est une contrainte pour l'auteur et pour le lecteur.
Et meme si elle a eu ses champions, il faut libérer la poésie.
Chose faite.
Et meme si elle a eu ses champions, il faut libérer la poésie.
Chose faite.
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Poésie
A propos, voici encore un poète que je méconnais : Marceline Desbordes-Valmore.
https://www.franceculture.fr/litterature/marceline-desbordes-valmore-pionniere-de-la-poesie-romantique?actId=ebwp0YMB8s0XXev-swTWi6FWgZQt9biALyr5FYI13OqmOnxLi6rsVN8SkIKwMoFh&actCampaignType=CAMPAIGN_MAIL&actSource=552768#xtor=EPR-2-[LaLettre26112019]
https://www.franceculture.fr/litterature/marceline-desbordes-valmore-pionniere-de-la-poesie-romantique?actId=ebwp0YMB8s0XXev-swTWi6FWgZQt9biALyr5FYI13OqmOnxLi6rsVN8SkIKwMoFh&actCampaignType=CAMPAIGN_MAIL&actSource=552768#xtor=EPR-2-[LaLettre26112019]
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Tristram- Messages : 15559
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Localisation : Guyane
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