Mike Leigh

Hard Labour (1972)

Dur ce téléfilm qui nous dépeint la vie laborieuse et familiale de Liz femme de ménage catholique. En déphasage complet avec son employeuse. En déphasage certain avec son fils et sa belle fille qui fait tout ce qu'elle peut pour jouer à la classe moyenne qui réussit. En déphasage avec son mari qui est gardien d'un entrepôt de jouets et passe pas mal de temps au pub et encore plus à se plaindre de tout. Un peu moins en déphasage avec sa fille même si celle-ci à moins de mal à témoigner de l'affection à ses ami(e)s.

Liz en fait elle passe son temps à bosser pour trois fois rien et à rendre service à tout le monde pour pas plus voire moins. Et en plus elle se dit qu'elle n'aime pas assez les gens... ça pèse lourd. Heureusement que le coup d’œil de Mike Leigh pour les attitudes domestiques et les incommunicabilités est juste (les dialogues...) parce que c'est aussi profondément humain que c'est sombre.

A noter que le téléfilm est tourné dans le quartier où a grandi Mike Leigh. A éviter si vous avez besoin de vous remonter le moral, sinon oui !

(Pour les curieux on peut aussi noter la présence de Ben Kingsley dans le rôle du copain indien/taxi de la fille).

J'aimerais bien le visionner. J'avais juste vu Another Year de ce réalisateur et avais été conquise, alors ?

Merci !

pas encore vu Another Year !

Vera Drake 2004



Très beau film - encore un, mais je ne suis guère objective quand il s'agit de Mike Leigh - sur une "faiseuse d'anges" des années 50 à Londres.


Femme exemplaire de dévotion à ceux qui l'entourent, courageuse dans ses labeurs quotidiens , pleine d'abnégation dans sa place de femme de ménage, Vera essaye de rendre la vie facile et douce à ceux qui lui sont proches.
Secrètement, elle aide aussi les femmes de condition modeste à avorter.

Véritable plaidoyer face à une société qui est trop injuste dans sa différence de classes, ce film vaut surtout par le magnifique portrait de femme remplie d'humanité qu'est Vera.
Tout est dit dans les attitudes des personnages - mention spéciale pour l'inspecteur Webster - , les regards, les silences. Pas besoins de longs discours...

Un film à voir  et pour la lumière des images tout autant.

Tu colles à l'actualité, kashmir!
c'était très prenant, Vera Drake, en effet!

Oui, c'est ce que j'ai pensé en le regardant !
Mais, j'ai été très émue par ce film qui ne m'a pas quittée en pensées depuis.

Another Year (2010)

La vie normal d'un couple "de la génération des parents" avec son fils, son frère et les amis. Une manière étonnante de renvoyer de la douceur pour s'arrêter sur les images de la vie réussie et la peine de vies qui ne se sont pas construites comme elles l'auraient voulu.

Solitude, bavardise, jardinage, quelques tasses de thé et beaucoup de verres de vin (et des canettes de bière) pour accompagner les regards, les envies, les sourires... et des agacements, des non-dits (qui ne se diront pas), des appels au secours à peine masqués. Énormément ce choses qui passent dans ce film qui n'en fait pas des tonnes. Quoique. Oui et non. Son écriture ne manque pas de finesse en tout cas. Les acteurs sont excellents, l'image est belle...

On s'amuse aussi l'air de rien en frôlant la caricature. Mais pudeur, excès, faiblesses et remarquable mise en perspective de distance mouvante entre les êtres.

Il est doué Mike Leigh et il fait décidément de bien beaux films. Et la confrontation des images entre l'épanouissement et l'échec est pourtant dure...

Another year : je l'ai vu et revu, celui-là ! Je dirais presque : "mon préféré" !! Et les saisons rythmées par le potager... Merci d'en parler.

Tiens revu, Another Year, que je ne me souvenais plus avoir vu. Touchant, et surtout tout sauf méchant. C'est triste mais ça fait du bien aussi.

Je le re-re-re...regarderais bien, en ce moment, tiens.