Adrian McKinty
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Adrian McKinty
Adrian McKinty, né le 6 août 1968 à Belfast, en Irlande du Nord, est un écrivain irlandais, auteur de roman policier et de littérature d'enfance et de jeunesse.
Il grandit à Carrickfergus, dans le comté d'Antrim (Irlande), sur la côte est de l'Irlande du Nord. Il étudie le droit à l'Université de Warwick, puis les sciences politiques et la philosophie à l'Université d'Oxford.
Au début des années 1990, il déménage aux États-Unis, vivant d'abord à Harlem. En 1998, il fait paraître son premier roman, Orange Rhymes With Everything. À partir de 2001, il s'installe à Denver, au Colorado, où il enseigne l'anglais au secondaire et continue à écrire des fictions. À partir de 2004, il se lance dans le roman noir avec À l'automne, je serai peut-être mort, premier titre d'une trilogie ayant pour héros Michael Forsythe, un ancien agent du FBI, autrefois responsable de l'arrestation d'un gang de mafieux de Boston et qui tente maintenant de refaire sa vie en Irlande du Nord. Cette trilogie place McKinty parmi les représentants de la nouvelle vague du polar irlandais, aux côtés de Ken Bruen, Declan Hughes et John Connolly, et même comme un maître du roman noir moderne, non loin de Dennis Lehane. Pourtant, les romans de McKinty rappellent plutôt ceux de James Ellroy, en raison d'un recours fréquent et explicite à la violence, et ceux d'Elmore Leonard pour la présence en filigrane de l'ironie et de l'humour noir dans l'évocation lyrique de ses sombres univers.
En 2012, il amorce une série de romans policiers historiques située pendant la guerre civile irlandaise des années 1980 et ayant pour héros le sergent Sean Duffy, un flic catholique en plein Ulster.
Romans
Trilogie Michael Forsythe
1. À l'automne, je serai peut-être mort, Pygmalion, 2003 ((en) Dead I Well May Be, 2003), trad. Isabelle Arteaga
2. Le Fils de la Mort, Gallimard, 2008 ((en) The Dead Yard, 2006), trad. Patrice Carrer
3. Retour de flammes, Gallimard, 2009 ((en) The Bloomsday Dead, 2007), trad. Patrice Carrer
Trilogie The Lighthouse (littérature jeunesse)
1. (en) The Lighthouse Land, 2006
2. (en) The Lighthouse War, 2007
3. (en) The Lighthouse Keepers, 2008
Série Sean Duffy
1. Une terre si froide, Stock, 2013 ((en) The Cold Cold Ground, 2012), trad. Florence Vuarnesson
2. Dans la rue j'entends les sirènes, Stock, 2013 ((en) I Hear The Sirens in the Street, 2013), trad. Éric Moreau
3. Ne me cherche pas demain, Actes Sud, 2021 ((en) In The Morning I'll Be Gone, 2014), trad. Laure Manceau
4. (en) Gun Street Girl, 2015
5. (en) Rain Dogs, 2016
Romans indépendants
• (en) Orange Rhymes With Everything, 1998
• Le Fleuve caché, Gallimard, 2007 ((en) Hidden River, 2005), trad. Patrice Carrer
• (en) Fifty Grand, 2009
• (en) Falling Glass, 2011
• (en) Deviant, 2011
• (en) The Sun Is God, 2014
• La Chaîne, Mazarine, 2020 ((en) The Chain, 2019), trad. Pierre Reignier
(Wikipédia retouché)
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15559
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane
Re: Adrian McKinty
Une terre si froide
Voici le premier polar historique d’Adrian McKinty mettant en scène l’inspecteur Sean Duffy, et son originalité tient évidemment à ce personnage de catholique dans un quartier protestant, au cœur de la guerre civile en Irlande du Nord. Du coup je manque des références (sans parler des marques de fringues et du showbiz). C’est le même procédé qu’a employé Philip Kerr, mais ici la part est belle à la violence, épicée d’ironie et d’humour noir, voire même de cynisme.
C’est donc une sorte de regard-témoignage sur cette région où la violence est quotidienne, attentats et meurtres s’appelant l’un l’autre, aussi sous forme de misère, de rackett, de corruption, également une contrée où l’homosexualité est illégale, de même que l’avortement. Mais, comme de coutume, le terroriste de l'un est toujours le héros de l'autre.
Évidemment le conflit est central, basé sur la révolte indépendantiste vis-à-vis de l’Angleterre et la réunification éventuelle avec l’Éire, démultiplié par les antagonismes confessionnaux et la profusion des petits chefs et clans de guerre.
Un curieux fil de mythologie gréco-romaine court tout au long du roman, qui relève la présence toujours notoire du latin dans la langue anglaise (ce qui n’est pas pour indifférer le latiniste contrarié que je suis). Et cela nous permet d’entendre un officier du MI5 citer Horace, Ars poetica, 25 :
\Mots-clés : #criminalite #historique #insurrection #polar #politique #terrorisme #violence #xxesiecle
Voici le premier polar historique d’Adrian McKinty mettant en scène l’inspecteur Sean Duffy, et son originalité tient évidemment à ce personnage de catholique dans un quartier protestant, au cœur de la guerre civile en Irlande du Nord. Du coup je manque des références (sans parler des marques de fringues et du showbiz). C’est le même procédé qu’a employé Philip Kerr, mais ici la part est belle à la violence, épicée d’ironie et d’humour noir, voire même de cynisme.
C’est donc une sorte de regard-témoignage sur cette région où la violence est quotidienne, attentats et meurtres s’appelant l’un l’autre, aussi sous forme de misère, de rackett, de corruption, également une contrée où l’homosexualité est illégale, de même que l’avortement. Mais, comme de coutume, le terroriste de l'un est toujours le héros de l'autre.
Évidemment le conflit est central, basé sur la révolte indépendantiste vis-à-vis de l’Angleterre et la réunification éventuelle avec l’Éire, démultiplié par les antagonismes confessionnaux et la profusion des petits chefs et clans de guerre.
Dans l’Ulster à feu et à sang, on reste quand même au Royaume-Uni de Thatcher et du mariage de Lady Di avec Charles, héritier du trône britannique.« − Il n’y a aucune différence entre le militant type de l’IRA et celui de l’UVF. Les marqueurs sont toujours les mêmes : issu de la classe ouvrière, pauvre, père généralement alcoolique ou absent. On voit ça tout le temps. Les profils psychosociaux sont identiques à part que l’un s’identifie comme protestant et l’autre comme catholique. Beaucoup viennent d’ailleurs de familles mixtes sur le plan religieux, comme Bobby Sands. Ils représentent souvent le noyau dur et essaient de s’affirmer en face de leurs coreligionnaires. »
Une curieuse notation de psychologie collective sera réitérée :« Le monde peut partir totalement à vau-l’eau, le mariage royal a lieu dans deux mois et c’est tout ce qui compte. »
« Les Anglais ont toujours excellé à verser de l’huile sur le feu lorsqu’une situation difficile se présentait en Irlande. Que ce soit pendant le soulèvement de Pâques 1916 ou, plus récemment, du Bloody Sunday, durant toute la période de l’Internement aussi, ils ont toujours fourni de formidables outils de propagande pour les mouvements radicaux. […]
L’élection de Bobby Sands au Parlement, puis sa mort au bout de soixante-six jours de grève de la faim, ont constitué les événements médiatiques de cette décennie et les recruteurs de l’IRA doivent aujourd’hui refuser des centaines de jeunes volontaires, hommes et femmes désireux de rejoindre leurs rangs. »
Le livre est conçu d’une seule pièce, sans séparation par chapitres ; le style est par périodes syncopé, ou plutôt laconique, déstructuré.« − L’Irlande du Nord n’a jamais connu de tueur en série, m’oppose-t-il.
− C’est vrai. Quiconque ayant ce genre de dispositions aurait pu rejoindre un camp ou l’autre. Torturer et tuer à loisir tout en défendant la "cause". »
« L’Irlande du Nord n’est pas un terreau pour les tueurs en série. En Irlande, si on a des envies de tuer, on rejoint les paramilitaires pour assouvir ses penchants sociopathes. »
Un curieux fil de mythologie gréco-romaine court tout au long du roman, qui relève la présence toujours notoire du latin dans la langue anglaise (ce qui n’est pas pour indifférer le latiniste contrarié que je suis). Et cela nous permet d’entendre un officier du MI5 citer Horace, Ars poetica, 25 :
Sinon, toutes les qualités d’un bon polar, y compris suspense et singularité des péripéties et dénouement.« Brevis esse laboro, obscurus fio » (Quand je travaille à être bref, je deviens obscur.)
\Mots-clés : #criminalite #historique #insurrection #polar #politique #terrorisme #violence #xxesiecle
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Tristram- Messages : 15559
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Localisation : Guyane
Re: Adrian McKinty
merci Tristram, j'aime bien lire des polars aussi
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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
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"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21018
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Re: Adrian McKinty
Humm ça pourrait bien me plaire, je pense. Je note !
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Armor- Messages : 4589
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