Anjan SUNDARAM
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Anjan SUNDARAM
Né à Ranchi en Inde, Anjan Sundaram a grandi entre l'Inde et Dubai. Il a étudié à la Rishi Valley School et à la Dubai Gem Private School à Dubai. Après s'être inscrit à l'Indian Institute of Technology Madras, il part aux Etats-Unis et sort diplômé de l'Université de Yale en 2005. Il est diplômé d'un master d'algèbre générale et a été étudié auprès de Serge Lang.
Anjan Sundaram est l’auteur de deux livres-reportages, Kinshasa jusqu’au cou et Bad News, qui furent immédiatement loués par la presse. Après sa première expérience de correspondant au Congo (RDC) pour l’Associated Press, il continue à travailler comme journaliste indépendant et formateur au Rwanda. Entre autres prix, il a reçu le Reuters prize en 2006 pour son récit sur les tribus pygmées et le Frontline Club Award pour son travail de correspondant de guerre en Centrafrique en 2015.
Sources : wikipedia.org et éditions Marchialy
Bibliographie :
2013 : Stringer: A Reporter's Journey in the Congo / Kinshasa jusqu'au cou
2016 : Bad News: Last Journalists in a Dictatorship
2016 : The Road Through War: Anarchy and Rebellion in the Central African Republic
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Re: Anjan SUNDARAM
Kinshasa jusqu'au cou
éditions Marchialy a écrit:Dans la lignée de Ryszard Kapuściński et de V. S. Naipaul, Anjan Sundaram raconte une année de quête de vérité, une poursuite effrénée dans un pays ravagé par la misère et la violence.
Sa route est toute tracée : études de mathématiques dans la prestigieuse université américaine Yale et offre d’emploi chez Goldman Sachs. Un chemin balisé que le jeune Anjan Sundaram décide de quitter en 2005. Il abandonne tout pour plonger dans l’inconnu et prend un aller simple pour la République démocratique du Congo. Il sera désormais reporter. Ou, plutôt, essaiera de le devenir. Car derrière le romantisme de la vie d’aventures, Anjan Sundaram découvre une réalité hostile. De déconvenues en rebondissements, l’apprenti journaliste doit apprendre à survivre dans la jungle urbaine de Kinshasa. Malgré l’euphorie de l’élection présidentielle de 2006 – premières élections libres et démocratiques depuis quarante ans –, la chaleur paralysante est à l’image d’un pays qui suffoque.
Entre reportage journalistique et roman d’aventures Kinshasa jusqu’au cou est le portait sensible et humain d’un pays trop souvent réduit aux gros titres de journaux. Anjan Sundaram prend le temps de nous dévoiler la République démocratique du Congo dans toute sa complexité à travers la description d’une ville hors norme, une galerie de personnages éloquente et des aventures inédites.
Une découverte en forme de récit autobiographique de la République Démocratique du Congo ou plutôt de l'envers du décor. L'envers des titres des journaux du monde, l'envers des communiqués, une immersion aussi dans un imaginaire d'idées parfois préconçues ?
Anjan se fait loger par des connaissances de sa banquière. Loin des hôtels climatisés de la "ville", sa contribution financière à la vie de cette famille du quartier de VIctoire s'avère essentielle. Son apprentissage de la vie locale inclut de la débrouille, la peur, des amitiés incertaines et toujours une distance particulière entre lui et les autres. Lui et d'autres journalistes étrangers, d'autres indiens installés dans le pays, surtout lui et les Africains.
Il a beau partager une part de leur précarité le fait est que de pouvoir s'en aller, de pouvoir avoir plus de moyens, d'avoir plus d'opportunités le rend forcément étranger. Désireux par ses articles, en plus du brut besoin de liquidités, de faire la lumière sur un Congo plus "vrai" on sent que ce statut a quelque chose de conflictuel. Il bénéficie de cette vision qui se perpétue et ronge le pays depuis la colonisation.
Au fil des pages on rencontre un peuple qui ne s'appartient plus vraiment et ce depuis si longtemps qu'il semble que ça en soit devenu pour ainsi dire culturel. Pays Européens, Etats-Unis, Chine, Inde et voisins africains tout le monde semble en vouloir toujours plus ou autant et à l'abris des regards du monde. Ce qui est simple quand la région concernée par la déforestation, l'exploitation minière et une violence sans fin est difficilement accessible, Au cœur des ténèbres et plus loin encore peut-être. Si l'éloignement ne suffit pas le contrat commercial, l'écologie ou encore l'ONU font apparemment amplement l'affaire.
De ce côté on tombe au moins aussi bas que les baisses de moral de notre journaliste esseulé quand il quitte la ville pour des reportages éventuels au milieu de nulle part. La mise en scène, mise en place des élections laissent songeur. Au delà d'un résultat attendu l'images de familles faisant des kilomètres pour voter... avec des haricots secs ? a quelque chose de... fou.
Une folie qui n'est qu'une fibre de celles plus vaste de Kinshasa violente, tumultueuse, injuste dans son élan vital destructeur, une ville repliée sur elle-même, ses quartiers repliés sur eux-mêmes.
Un portrait troublant, très simple dans la forme, tentaculaire et étouffant dans son contenu, les rapports de force et d'intérêts omniprésents entre individus. Un pas infranchissable vers l'autre, de la colère, de la frustration sans verser vers le document proprement à charge ou la leçon de vie.
La distance qui persiste, l'énigme culturelle imposée dans cette histoire contemporaine. C'est un fichu voyage celui dans lequel nous embarque le journaliste qui n'est plus en devenir. Et quelques impressions que je ne sais pas formuler...
mots-clés : #medias #mondialisation #politique
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Re: Anjan SUNDARAM
Je l'avais repéré, celui-ci. Un constat lucide et un peu désespéré, si j'ai bien compris ?
Très tentant.
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Armor- Messages : 4589
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Re: Anjan SUNDARAM
Oui avec l'avantage-inconvénient de trouver ses limites. on aimerait plus mais c'est une impossibilité ? Ca t'intéressera certainement pour plus d'une raison !
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Re: Anjan SUNDARAM
Eh voilà, je l'ai enfin lu, ce livre qui me faisait de l'oeil depuis sa sortie. animal, je n'ai pas l'impression qu'on en ait fait tout à fait la même lecture, même si on se rejoint sur certains points.
En tout cas c'est un bouquin dont on ne sort pas indemne...
Kinshasa jusqu'au cou
En 2005, Anjan Sundaram décide de plaquer ses études de mathématiques aux USA pour entreprendre une carrière de journaliste. Sur un coup de tête, il choisit le Congo, ravagé par la guerre civile et les dictatures successives.
Bien loin des hôtels luxueux où les privilégiés étalent leur réussite, Anjan Sundaram, complètement fauché, est logé dans un quartier pauvre de Kinshasa. Il apprend le métier de journaliste sur le tas, entre plans foireux et confrontation douloureuse avec la réalité violente du pays. Les morts, qui se comptent journellement par milliers, n'intéressent plus grand-monde. Il faut donc trouver le sujet qui fera vendre en Occident...
Tout au long du livre, Anjan Sundaram nous fait partager ses doutes et son amer constat d'une situation bouchée. Ce Congo-là, la violence à fleur de peau, exsude la peur par tous ses pores. Dans la moiteur de la jungle, dans la touffeur de la ville, chaque jour se fait l'écho de nouveaux massacres, de déplacés, d'orphelins. Pendant ce temps, le monde entier cherche à s'accaparer les richesse minières du pays, et tous les coups sont permis. Une atmosphère étouffante, qui prend le lecteur à la gorge, lui aussi englué jusqu'au cou dans ce bourbier où même les relations humaines ont un goût d'inachevé.
Souvent renvoyé à sa condition d'étranger, Anjan Sundaram traîne son mal être au fil de ces pages désenchantées. Il nous livre un récit « en immersion », très factuel, qui colle à son quotidien d'apprenti journaliste aussi déboussolé que plein de bonnes intentions.
On ne sort pas indemne de cette lecture, même si j'avoue que j'espérais un peu plus de recul et d'analyse, pour tenter de comprendre les enjeux auxquels le pays est confronté. Ca n'est tout simplement pas le propos du livre, qu'il faut lire pour son atmosphère, et pour l'instantané glaçant qu'il nous délivre.
En tout cas c'est un bouquin dont on ne sort pas indemne...
Kinshasa jusqu'au cou
En 2005, Anjan Sundaram décide de plaquer ses études de mathématiques aux USA pour entreprendre une carrière de journaliste. Sur un coup de tête, il choisit le Congo, ravagé par la guerre civile et les dictatures successives.
Bien loin des hôtels luxueux où les privilégiés étalent leur réussite, Anjan Sundaram, complètement fauché, est logé dans un quartier pauvre de Kinshasa. Il apprend le métier de journaliste sur le tas, entre plans foireux et confrontation douloureuse avec la réalité violente du pays. Les morts, qui se comptent journellement par milliers, n'intéressent plus grand-monde. Il faut donc trouver le sujet qui fera vendre en Occident...
Tout au long du livre, Anjan Sundaram nous fait partager ses doutes et son amer constat d'une situation bouchée. Ce Congo-là, la violence à fleur de peau, exsude la peur par tous ses pores. Dans la moiteur de la jungle, dans la touffeur de la ville, chaque jour se fait l'écho de nouveaux massacres, de déplacés, d'orphelins. Pendant ce temps, le monde entier cherche à s'accaparer les richesse minières du pays, et tous les coups sont permis. Une atmosphère étouffante, qui prend le lecteur à la gorge, lui aussi englué jusqu'au cou dans ce bourbier où même les relations humaines ont un goût d'inachevé.
Souvent renvoyé à sa condition d'étranger, Anjan Sundaram traîne son mal être au fil de ces pages désenchantées. Il nous livre un récit « en immersion », très factuel, qui colle à son quotidien d'apprenti journaliste aussi déboussolé que plein de bonnes intentions.
On ne sort pas indemne de cette lecture, même si j'avoue que j'espérais un peu plus de recul et d'analyse, pour tenter de comprendre les enjeux auxquels le pays est confronté. Ca n'est tout simplement pas le propos du livre, qu'il faut lire pour son atmosphère, et pour l'instantané glaçant qu'il nous délivre.
(…) Un vendeur m'aborda, un vieil homme qui vendait des bonshommes en fil de fer qui se balançaient. Il me dit de mettre une pichenette dans l'une des figurines : elle bascula sur un côté, manqua de tomber, mais s'arrêta à la dernière minute et retrouva son équilibre. Le truc, c'était le contrepoids du bas. Le vendeur m'expliqua en riant qu'il l'avait fabriquée lui-même. Puis il s'en alla. Ce ne fut qu'après, bien plus tard, que je me rendis compte qu'il s'agissait peut-être du premier vendeur congolais qui voulait distribuer sa marchandise, mais aussi l'amusement qu'elle créait.
Dernière édition par Armor le Mar 22 Mai - 23:48, édité 1 fois
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Armor- Messages : 4589
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Re: Anjan SUNDARAM
en prévision, donc je vous lirai plus tard. J'aime la couverture !
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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
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