Des Choses à lire
Visiteur occasionnel, épisodique ou régulier pourquoi ne pas pousser la porte et nous rejoindre ou seulement nous laisser un mot ?

Après tout une communauté en ligne est faite de vraies personnes, avec peut-être un peu plus de liberté dans les manières. Et plus on est de fous...


Je te prie de trouver entre mes mots le meilleur de mon âme.

Georges Brassens, Lettre à Toussenot

Des Choses à lire
Visiteur occasionnel, épisodique ou régulier pourquoi ne pas pousser la porte et nous rejoindre ou seulement nous laisser un mot ?

Après tout une communauté en ligne est faite de vraies personnes, avec peut-être un peu plus de liberté dans les manières. Et plus on est de fous...


Je te prie de trouver entre mes mots le meilleur de mon âme.

Georges Brassens, Lettre à Toussenot

Le Deal du moment :
Google Pixel 7 5G – Smartphone 6,3″ OLED ...
Voir le deal
316 €

Reinaldo Arenas

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas

Reinaldo Arenas Empty Reinaldo Arenas

Message par Dreep Sam 14 Mai - 13:12

Reinaldo Arenas

Reinaldo Arenas Reinaldo-Arenas-Cuba-Ecrivain

(1943 - 1990)

Biographie :

Abandonné par son père, Reinaldo Arenas est né à Holguín le 16 juillet 1943. Le petit Reinaldo grandit ainsi dans une famille paysanne pauvre, sa mère s'étant réfugiée chez ses parents : « Mon enfance a été d'une splendeur unique parce qu'elle s'est déroulée dans la misère absolue, mais aussi la liberté absolue ».

À 13 ans, le jeune Reinaldo montre déjà des talents d'écrivain, de poète. Il s'engage alors auprès des révolutionnaires castristes pour les aider à triompher du dictateur Batista.

La révolution achevée, il étudie à l'université de La Havane puis travaille pour la Bibliothèque Nationale José Martí. Il doit alors tout au régime castriste, qui lui a offert l'éducation et un travail. Il rêve d'embrasser une carrière d'écrivain. Le jeune homme paraît sur la bonne voie. Son premier roman Celestino antes de alba (Célestin avant l'aube qui deviendra " Le Puits ") s'est distingué au concours national d'écriture. Il se satisfait d'autant mieux du régime qu'il peut profiter pleinement d'une grande liberté sexuelle, et vivre librement son homosexualité.

Le pouvoir veut bientôt reprendre les Cubains en main et la révolution culturelle se durcit. Les écrivains doivent censurer leurs écrits, les homosexuels sont considérés comme déviants : « Mais quel avenir a un écrivain dans un pays où chaque mot qu'il écrit est contrôlé une fois, deux fois par un fonctionnaire du système qui considère la littérature comme un moyen d'augmenter la production ou de chanter les louanges du Parti ?. / Vous voyez que (bien malgré moi) je suis devenu un écrivain politique. Dans le cas contraire, dites-vous bien, mes amis, que j'aurais tout simplement dû renoncer à être écrivain : il m'aurait fallu me trahir et cesser d'être moi-même ».

Arenas commence à subir les persécutions des autorités souvent à la suite des dénonciations des comités de quartier qui organisent la délation dans la population cubaine, mais il continue d'écrire et de vivre sa sexualité comme il l'entend afin de pouvoir demeurer libre. Il ne peut plus faire paraître ses œuvres sur l'île, mais parvient à les envoyer illégalement à l'étranger. Le peintre cubain Jorge Camacho, exilé en France, l'aide à faire paraître ses livres dans le reste du monde.

Ses critiques contre le pouvoir et son homosexualité lui valent de connaître la prison et les camps de réhabilitation par le travail avec les Unités militaires d'aide à la production. Il est aussi emprisonné au sein de la Villa Marista où ses tortionnaires menacent de le supprimer. Cela ne l'empêchera jamais d'écrire. Tous les moyens sont bons pour transmettre ses écrits. En prison, il fait par exemple appel aux rectums de visiteurs. Il quitte l'île en 1980, au cours de l'exode de Mariel, en compagnie de milliers de dits rebuts de la société expulsés par le régime cubain.

Il reçoit une bourse Guggenheim en 1981.

En 1983, il témoigne dans le film documentaire Mauvaise Conduite à propos de la réalité des unités militaires d'aide à la production mises en place par le régime castriste pour enfermer les Cubains qualifiés d'asociaux.

En 1987, Arenas apprend qu'il est atteint du sida. En 1990, après avoir lutté contre la maladie, il met fin à ses jours en absorbant un mélange d'alcool et de médicaments. Il laisse une lettre destinée à être publiée :

« En raison de mon état de santé et de la terrible dépression qu'elle me cause du fait de mon incapacité à continuer à écrire et lutter pour la liberté de Cuba, je mets fin à ma vie [...] je veux encourager le peuple Cubain dans l'île comme à l'extérieur, à continuer le combat pour la liberté. [...] Cuba sera libérée. Je le suis déjà. »

Bibliographie :

Romans

Celestino antes del alba (1967), Publié en français sous le titre Le Puits, traduit par Didier Coste, Paris, Seuil, 1973, Celestino avant l'aube 2003
El mundo alucinante (1969) Publié en français sous le titre Le Monde hallucinant,Seuil, 1969, 2002 Seuil
El palacio de las blanquisimas mofetas (1980) Publié en français sous le titre Le Palais des très blanches mouffettes, Seuil 1975, 2006
La vieja Rosa (1980)
Otra vez el mar (1982) en français sous le titre Encore une fois la mer, Seuil 1987, 2004
El color del verano (1982) en français sous le titre La Couleur de l'été, Stock 1996, 2007
Arturo, la estrella más brillante (1984) en français sous le titre Arturo, l'étoile la plus brillante, Seuil 1985, 2004
El portero (1987) en français sous le titre Le Portier, Presses de la Renaissance 1988
La Loma del Angel (1987) en français sous le titre La Colline de l'ange, Presses de la Renaissance 1989, 2002 Actes Sud
El Asalto (1988) en français sous le titre L'Assaut Stock 2000
Viaje a La Habana (1990) en français sous le titre Voyage à La Havane, presses de la Renaissance 1990; Actes Sud 2001

Nouvelles

Con los ojos cerrados (1972)
Termina el desfile (1981) en français sous le titre Fin de défilé, Presses de la Renaissance 1988, 2003
Adiós a Mamá (1996) en français sous le titre Adiós a Mamá,  Le Serpent à plumes, 1993, 1997
Mona and Other Tales (2001), publication posthume  recueil de nouvelles parues en Espagne entre 1995 et 2001

Poésie

El central (1981) en français sous le titre La Plantation, Seuil 1983, 2005
Voluntad de vivir manifestándose (1989)
Inferno (2001), anthologie posthume

Autobiographie

Antes que anochezca (1990) en français sous le titre Avant la nuit, Juilliard 1991, Babel 2000
Final de un cuento (El Fantasma de la glorieta) (1991)

Essai
Necesidad de libertad (1986)

Théâtre
Cinco obras de teatro bajo el título Persecución

Correspondance

Lettres à Margarita et Jorge Camacho (1967-1990), traduit par Aline Schulman, Arles, Actes Sud, coll. « Archives privées », 2008
Dreep
Dreep

Messages : 1539
Date d'inscription : 08/12/2016
Age : 31

  • Revenir en haut
  • Aller en bas

Reinaldo Arenas Empty Re: Reinaldo Arenas

Message par Dreep Sam 14 Mai - 13:14

Encore une fois la mer

Reinaldo Arenas 51nxn59ktyl._sx195_

Deux voix ― une femme et son compagnon Hector ― se succèdent dans le roman de Reinaldo Arenas. Sous forme de six proses poétiques (six journées) pour l'une, sous forme d'une flopée de poèmes (six chants) et de jeux typographiques pour l'autre. L'un et l'autre ne se parlent quasiment pas. Encore une fois la mer ne raconte rien ou presque : une chaleur écrasante au bord de la mer, les moustiques, une voisine qui jacte à propos de son jeune fils ― un bel mais morne éphèbe, un peu le Tadzio de La Mort à Venise ― mais surtout la terreur castriste (ou son avatar ?). Celle-ci éclate en scènes grotesques ou cauchemardesques. Hector-Arenas évoque tous les aspects du régime, comme toutes les parties d'une bête immonde.

Encore une fois la mer ne raconte rien mais décrit, dans une prose dense et multiforme, une torpeur vécue intérieurement. Des ressassements lyriques, des paysages marins et des listes Whitmaniennes se mêlent aux hommages, imitations ou invocations de quelques grands noms de la littérature : féconde impuissance de l'écrivain ayant lu tout ce qu'il aurait voulu écrire, si l'on me permet cet oxymore ? En quelques sortes ou peut-être pire puisque toutes ces tentatives rebelles d'Hector-Arenas s'accumulent (ici la colère de l'auteur et celle de son personnage s'expriment à l'unisson) et le plonge dans une sensation d'étouffement, non seulement d'insatisfaction : à Cuba, la poésie n'a plus lieu d'être... à cause de la censure, Reinaldo Arenas a dû réécrire son roman trois fois...
Dreep
Dreep

Messages : 1539
Date d'inscription : 08/12/2016
Age : 31

  • Revenir en haut
  • Aller en bas

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut

 Des Choses à lire :: Lectures par auteurs :: Écrivains d'Amérique Centrale, du Sud et des Caraïbes


 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum