Des Choses à lire
Visiteur occasionnel, épisodique ou régulier pourquoi ne pas pousser la porte et nous rejoindre ou seulement nous laisser un mot ?

Après tout une communauté en ligne est faite de vraies personnes, avec peut-être un peu plus de liberté dans les manières. Et plus on est de fous...


Je te prie de trouver entre mes mots le meilleur de mon âme.

Georges Brassens, Lettre à Toussenot

Des Choses à lire
Visiteur occasionnel, épisodique ou régulier pourquoi ne pas pousser la porte et nous rejoindre ou seulement nous laisser un mot ?

Après tout une communauté en ligne est faite de vraies personnes, avec peut-être un peu plus de liberté dans les manières. Et plus on est de fous...


Je te prie de trouver entre mes mots le meilleur de mon âme.

Georges Brassens, Lettre à Toussenot

Le Deal du moment : -50%
-50% sur les sacs à dos pour ordinateur ...
Voir le deal
19.99 €

John Fante

Page 2 sur 3 Précédent  1, 2, 3  Suivant

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas

immigration - John Fante - Page 2 Empty Re: John Fante

Message par bix_229 Mer 2 Oct - 20:19

J'ajouterai parmi les livres que j'ai lus : Demande à la poussière et
Reves de Bunker Hill.
L'univers de Bandini est en partie autobio et on retrouve tranches
de vie et personnages revisités.
bix_229
bix_229

Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais

  • Revenir en haut
  • Aller en bas

immigration - John Fante - Page 2 Empty Re: John Fante

Message par Invité Mer 2 Oct - 21:16

Oui ce sont parmi ses meilleurs à mon goût. Mon préféré est peut-être La route de Los Angeles.
Mais pour Armor, voire Bédou, je conseillerais plutôt les options que j'ai mentionnées plus haut.

Invité
Invité


  • Revenir en haut
  • Aller en bas

immigration - John Fante - Page 2 Empty Re: John Fante

Message par églantine Mer 2 Oct - 21:18

Et pour moi ? Suspect
églantine
églantine

Messages : 4431
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Savoie

  • Revenir en haut
  • Aller en bas

immigration - John Fante - Page 2 Empty Re: John Fante

Message par Invité Mer 2 Oct - 21:34

Pour toi, c'est trop difficile ! Razz

Spoiler:

Invité
Invité


  • Revenir en haut
  • Aller en bas

immigration - John Fante - Page 2 Empty Re: John Fante

Message par Tristram Ven 3 Jan - 23:10

Les Compagnons de la grappe

immigration - John Fante - Page 2 Les_co10


The Brotherhood of the Grape aurait peut-être été mieux traduit par « la fraternité de la vigne », comme il est dit dans le roman lui-même ? La traduction de Brice Matthieussent m’a aussi paru douteuse par endroits (comme ces « briques rouges immaculées »)…
Le narrateur, Henry Molise, est un écrivain quinquagénaire qui évoque ses relations familiales, notamment avec son père, Nick, immigré des Abruzzes, ancien maçon et tailleur de pierre de soixante-seize ans, autoritaire ‒ un tyran domestique ‒, buveur, joueur, coureur et violent. Les rapports entre ce dernier, sa femme et les quatre enfants sont toujours conflictuels, dans une alternance passionnée de haine et d’amour, haute en couleur et typiquement ritale. C’est en fait la même saga familiale que Fante raconte dans ses précédents romans, avec l’exubérance, l’infantilité, la sentimentalité, la rage latines.
« Un peu d’ail écrasé sous ses narines lui fit reprendre conscience, et avec le courage d’une sainte Bernadette elle se mit à vaciller dans la cuisine pour poser du vin et des tartes génoises sur la table, où une discussion de ses problèmes avec papa s’ensuivit. »

« De fait, nous formions un clan impulsif, imprévisible, imbattable pour les décisions prises à chaud et les remords lancinants. »

« Le cimetière de Valhalla grouillait d’anges en marbre blanc sculptés par mon père, les ailes déployées, leurs bras et leurs longs doigts tendus, graves et concentrés comme des oiseaux de proie, figés en une posture menaçante, tels des vautours protégeant leur charogne. Perchés un peu partout, on avait l’impression qu’ils avaient déjà profané les tombes. »

« Mon père n’avait jamais désiré d’enfants. Il avait désiré des poseurs de briques et des tailleurs de pierre. Il a eu un écrivain, un comptable dans une banque, une fille mariée, et un serre-freins. En un sens il a essayé de faire de ses fils des maçons comme on façonne la pierre – en cognant dessus. »
C’est la lecture qui permit à Henry de s’évader de l’emprise paternelle, lui révélant sa vocation :
« Alors c’est arrivé. Une nuit que la pluie tambourinait sur le toit indigné de la cuisine, un grand esprit s’est glissé à jamais dans ma vie. Je tenais son livre entre mes mains tremblantes tandis qu’il me parlait de l’homme et du monde, d’amour et de sagesse, de souffrance et de culpabilité, et j’ai compris que je ne serais plus jamais le même. Il s’appelait Fiodor Mikhaïlovitch Dostoïevski. Personne n’en savait autant que lui sur les pères et les fils, les frères et les sœurs, les prêtres et les fripons, la culpabilité et l’innocence. Dostoïevski m’a changé. L’Idiot, les Possédés, les Frères Karamazov, le Joueur. Il m’a bouleversé de fond en comble. J’ai découvert que je pouvais respirer, voir des horizons invisibles. La haine que j’éprouvais pour mon père a fondu. Je me suis mis à l’aimer, cette pauvre épave livrée à ses obsessions et à la souffrance. J’ai aussi découvert mon amour pour ma mère, et pour toute la famille. L’heure était venue de devenir un homme, de quitter San Elmo pour m’ouvrit au monde. Je voulais penser et sentir comme Dostoïevski. Je voulais écrire. »
S’ensuivit une période de vagabondage à Los Angeles, narrée avec humour, avant un piteux retour au foyer où il s’initie à l’écriture.
Mais l’emprise paternelle est telle qu’Henry suit aujourd’hui son père pour l’aider à construire un fumoir de granit dans les montagnes…
« Agenouillés près du torrent, nous avons tété le cruchon en tournant nos visages hâves vers le résultat de nos efforts – une petite bâtisse trapue qui ressemblait à un bunker arabe dans le Sinaï. Ce fumoir était mal fichu et tout de guingois. On aurait dit que les pierres avaient été jetées dans le mur plutôt que posées l’une sur l’autre. Les murs ondulaient comme du linge qui claque au vent, tantôt convexes, tantôt concaves, pleins de bosses et de creux, et puis ils étaient très épais, beaucoup plus épais que ce qu’avait promis papa. Le mortier dégoulinait de partout et maculait la pierre. Malgré tous ces défauts esthétiques, ce fumoir semblait indestructible. […]
Ça ne ressemblait pas du tout à un bâtiment, davantage à une charretée de pierres déversées en vrac. Fatigué, ivre, en proie à des hallucinations, je me suis mis à voir une ancienne tombe indienne. Puis un iceberg. J’ai cligné des yeux et regardé encore. Maintenant c’était un ours polaire. Puis le mont Whitney, puis une formation rocheuse sur la lune. Le brouillard envahissait la clairière tandis que je roulais les tuyaux et rassemblais les outils. Quand j’ai regardé de nouveau la chose, c’était un navire qui avançait lentement dans la brume. »
C’est l’occasion de célébrer le fruit de la vigne, le vrai sang italien.
« Nous pénétrions dans les vignobles d’Angelo Musso, la terre sacrée de mon père et de ses amis. Depuis cinquante ans ils éclusaient le Chianti et les crus authentiques produits par ces collines rocheuses. Ils étaient non seulement les clients d’Angelo, mais aussi ses esclaves, éperdus d’inquiétude quand la récolte s’annonçait mauvaise, car ce vin était le lait de leur seconde enfance, livré une fois par mois à la porte du client en cruchons d’un gallon, tandis que les verres vides étaient rapportés à la propriété.
Tous les cinq ans environ le gel détruisait les vignes ou bien le vin nouveau tournait mystérieusement à l’aigre, et les paisani devaient se rabattre sur une autre marque. Pareille catastrophe semait le désespoir parmi eux, ainsi que l’insomnie et les rhumatismes. Jusqu’au dernier, les clients d’Angelo vivaient dans la terreur qu’il ne mourût avant eux. […]
Angelo Musso était incapable de parler, car dix ans plus tôt on lui avait retiré les cordes vocales à cause d’un cancer. La cendre de ses cigarettes laissait un sillage gris sur le devant de sa chemise bleue, et il toussait par intermittence, car il fumait sans discontinuer ; sur la table, devant lui, étaient posés deux paquets de Camel à côté d’une carafe de vin, d’un briquet et d’un cendrier plein à ras bord. Mon père et la plupart des Italiens qui habitaient depuis longtemps le comté de Placer considéraient Angelo Musso comme un être extraordinaire, un oracle antique qui ne dispensait aucune sagesse, un sage qui ne donnait aucun conseil, un prophète sans prédictions, un dieu qui faisait fermenter le vin le plus magique du monde sur un minuscule vignoble de trente âcres généreusement doté de gros cailloux et de ceps sublimes. Cela faisait de lui un être divin. Son mutisme obligé contribuait aussi à cette métamorphose. Parce qu’il ne pouvait parler, tout le monde venait lui soumettre ses problèmes. Et chacun trouvait sa solution dans les yeux jaunâtres d’Angelo. »
« J’étais fait pour être fils. »

Mots-clés : #famille #immigration #relationenfantparent

_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram
Tristram

Messages : 15559
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane

  • Revenir en haut
  • Aller en bas

immigration - John Fante - Page 2 Empty Re: John Fante

Message par Bédoulène Sam 4 Jan - 7:57

merci Tristram, trop d'envies, trop peu de temps !

_________________
“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia



[/i]
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène
Bédoulène

Messages : 21020
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence

  • Revenir en haut
  • Aller en bas

immigration - John Fante - Page 2 Empty Re: John Fante

Message par Invité Sam 4 Jan - 8:32

J'ai pour projet de relire tout Fante en VO. Smile

Invité
Invité


  • Revenir en haut
  • Aller en bas

immigration - John Fante - Page 2 Empty Re: John Fante

Message par Bédoulène Sam 4 Jan - 9:25

je suis sure que tu y arriveras ! Smile

tu devrais nous faire suivre ta progression dans ton fil "les chemins de lecture"

_________________
“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia



[/i]
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène
Bédoulène

Messages : 21020
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence

  • Revenir en haut
  • Aller en bas

immigration - John Fante - Page 2 Empty Re: John Fante

Message par Nadine Dim 12 Juil - 17:49

Oh, j'esperais lire Tom Leo bounce .
Patience donc Smile
Nadine
Nadine

Messages : 4832
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 48

  • Revenir en haut
  • Aller en bas

immigration - John Fante - Page 2 Empty Re: John Fante

Message par Nadine Dim 12 Juil - 17:52

Eglantine, moi je te conseille Ask the dust. Demande à la poussière. C'est celui que je préférais, jeune fille. Je ne m'en souviens plus, ni des autres, mais je l'avais relu 3 fois. Sur 5 ans.
Il doit avoir quelque chose !!
Je crois qu'il est "romantique". Et son titre est envoutant.
Nadine
Nadine

Messages : 4832
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 48

  • Revenir en haut
  • Aller en bas

immigration - John Fante - Page 2 Empty Re: John Fante

Message par Tristram Dim 12 Juil - 19:01

Je plussoie, le titre déjà ; je le relirais bien, tiens, quitte à le faire tomber de son piédestal, tel un vulgaire... démodé...

_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram
Tristram

Messages : 15559
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane

  • Revenir en haut
  • Aller en bas

immigration - John Fante - Page 2 Empty Re: John Fante

Message par tom léo Lun 13 Juil - 22:32

immigration - John Fante - Page 2 51wuj510

Mon chien Stupide


Originale : My dog Stupid (Anglais/Etats-Unis, paru posthume en 1985)

CONTENU :
Un énorme chien à tête d'ours, obsédé et très mal élevé, débarque un soir dans la vie d'Henry J. Molise, auteur quinquagénaire raté et désabusé qui n'a qu'une envie : tout plaquer et s'envoler loin de sa famille qui le rend fou. Malgré l'affection d'Henry pour la bête, sa femme Harriet et ses quatre enfants restent méfiants à l'égard de ce canidé indomptable. Dans la coquette banlieue californienne de Point Dume, au bord du Pacifique, ce monstre attachant s'apprête à semer un innommable chaos.

REMARQUES :
Avec ce resumé on n’a encore rien dit, car l’essentiel ici consiste bien dans le style de l’auteur, sa langue parfois (trop) directe et son balancement entre humour noir et mélancolie. Le chien paraît pas seulement comme un monstre énorme, mais aussi un petit obsedé (selon les observateurs) qui essaie parfois en vain de « monter » la gente masculin autour. On peut en rire, on peut aussi en être gêné un peu. Dans une partie au milieu le chien disparaît légèrement quand les quatre enfants, adolescents, jeunes adultes de Henry et Harriet sont sur l’avant de la scène. Leur façon de se comporter – et la façon des parents de se laisser faire – est un peu étonnant. Une sorte de  compagnonnage qui a l’air déplacé parfois ? A chacun son truc. Parfois Henry se resigne, parfois il se rêve loin de cette maison, en Italie.

Dans les 25 chapitres  Fante travaille avec pas mal de références autobiographiques. Cela commence avec les lieux près de Los Angeles, la carrière de Henry de descendance italienne, voir même le nom de son agent.

Donc, une sorte de comédie avec certaines virements dans la mélancolie. Pas tous les choix de langage et de sujets devraient réjouir chacun, mais c’est assurement une langue bien particulière. Pas trop étonnant qu’avec Charles Bukowski ils formaient un couple d’amis très proche...

tom léo
tom léo

Messages : 1353
Date d'inscription : 04/12/2016
Localisation : Bourgogne

  • Revenir en haut
  • Aller en bas

immigration - John Fante - Page 2 Empty Re: John Fante

Message par Bédoulène Mar 14 Juil - 10:20

merci Tom Léo, c'est décidé, avec ton commentaire et l'encouragement de Quasi, je lirai ce livre !

_________________
“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia



[/i]
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène
Bédoulène

Messages : 21020
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence

  • Revenir en haut
  • Aller en bas

immigration - John Fante - Page 2 Empty Re: John Fante

Message par Quasimodo Mar 14 Juil - 10:34

tom léo a écrit:On peut en rire, on peut aussi en être gêné un peu.
C'est vrai, mais heureusement ce n'est pas l'essentiel.

Après avoir fini ce livre, je n'ai rien lu pendant quelques jours, car rien ne me paraissait assez savoureux ni assez passionnant. Pourtant, je partais avec un a priori négatif...
Quasimodo
Quasimodo

Messages : 5461
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 28

  • Revenir en haut
  • Aller en bas

immigration - John Fante - Page 2 Empty Re: John Fante

Message par Invité Mer 24 Fév - 13:01

Demande à la poussière

Bien apprécié cet Arturo si sensible, ces pics de joie à la réponse (et au chèque) de son éditeur et ces élans de méchanceté amoureuse à sa mexicaine. Roman rempli d'émotions contradictoires, d'élans passionnés & d'humour cynique (les passages avec la folle immigration - John Fante - Page 2 1390083676). J'ai beaucoup aimé la sincérité de l'écriture.

Invité
Invité


  • Revenir en haut
  • Aller en bas

immigration - John Fante - Page 2 Empty Re: John Fante

Message par Tristram Mer 24 Fév - 13:31

Oui, peut-être mon John Fante préféré, auto-bio-fiction (volume 3 sur 4) vraiment écrite avec le cœur et les tripes, et fatalité de la poussière où tout retourne. Son talent attentif à poétiser l'ordinaire, donner du sens à l'insignifiant, et ce vague à l'âme...
« On n’était pas vraiment en vie ; on s’en approchait, mais on n’y arrivait jamais. »
Du coup, je me l'inscris pour relecture !

_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram
Tristram

Messages : 15559
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane

  • Revenir en haut
  • Aller en bas

immigration - John Fante - Page 2 Empty Re: John Fante

Message par Invité Mer 24 Fév - 14:14

Il semblerait que l'Arturo soit le meilleur de tous. cat

Invité
Invité


  • Revenir en haut
  • Aller en bas

immigration - John Fante - Page 2 Empty Re: John Fante

Message par Invité Mer 24 Fév - 14:30

J'espère pour toi que tu es moins prompt à dilapider ton argent ! immigration - John Fante - Page 2 3933839410

Invité
Invité


  • Revenir en haut
  • Aller en bas

immigration - John Fante - Page 2 Empty Re: John Fante

Message par Nadine Mer 24 Fév - 18:35

Merci @tom Léo, Arturo, secrètement et Tristam pour ces retours. Ma jeunesse a tant aimé ce ton !
Nadine
Nadine

Messages : 4832
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 48

  • Revenir en haut
  • Aller en bas

immigration - John Fante - Page 2 Empty Re: John Fante

Message par Tristram Ven 8 Avr - 13:02

Demande à la poussière

immigration - John Fante - Page 2 Demand10

Le famélique Arturo Bandini est puant, parfaitement infect : incroyablement infatué, incapable au plus haut point, racisé raciste, catholique à la manque (l’héritage religieux mal vécu est plus prégnant qu’on ne le signale généralement – Nietzsche est même cité deux fois), méchant quand il croit avoir trouvé plus misérable, plus minable que lui dans la grande Dépression en Californie écrasée de soleil et couverte de poussière, un rêve déçu à Los Angeles, et plus précisément Bunker Hill ; on peine à voir le talent dont il se targue, écrivain torturé par le manque d’inspiration dont le style est plutôt banal.
« J’ai commencé une prière mais on aurait dit que c’était de la poussière que j’avais dans la bouche. Alors pas de prières. »
Son univers fictionnel, presque du dédoublement de personnalité avec cet alter ego d’un Arthur Bandini héroïque, une sorte de compensation à sa lâcheté, sa peur de raté, demeure puérils fantasmes ; c’est notamment évident au moment du tremblement de terre, qui suscite chez lui une crainte panique des murs de briques. Pitoyables rêves songe-creux, il s’accroche perpétuellement à un « nouveau Bandini » qui le rachèterait ; il reste dérisoire jusque dans le larcin manqué, ses continuels mensonges et vaines promesses, aussi inutiles qu’odieux à sa mère, ses créanciers, lui-même. Ses rapports avec les femmes surtout sont détraqués, halluciné dans sa libido aussi effrénée que maladroite. Ses relations avec Camilla Perez, une jeune serveuse mexicaine, sont assez pathétiques et indubitablement cruelles, particulièrement sordide sa rencontre avec Vera Rivken, une alcoolique juive à la terrible odeur de saccharine. Il est vrai que sa seule autre relation est son voisin, Hellfrick, un minable petit retraité radin qui alterne cures de gin et de viande rouge, allant jusqu’à massacrer un veau sous la mère alors que Bandini aime « hommes et bêtes tout pareil » et dilapide l’argent quand il en a. Errements lamentables, errances urbaines, il y a une dimension célinienne dans ce personnage de pantin.
Bandini a quand même publié une nouvelle dans un magazine, puis une autre ; à ce titre il est admiré par Sammy, le barman dont Camilla est l’amante malheureuse, qui s’est retiré malade dans le désert Mojave pour y écrire – mise en miroir d’écrivains, sans compter Fante lui-même dans ce roman au moins partiellement autobiographique.
Je m’interroge sur le sens du verbe « rondillonner » :
« Toute la journée que je reste à rondillonner comme ça ; et je repense à d’autres Italiens illustres, Casanova, Cellini, et j’en reviens à Arturo Bandini et là je me ficherais des claques. »

« Moi je tournais en rond, et je rondillonnais aussi : c’est moi qui avais provoqué tout ça, c’était de ma faute. »
De même, « foutin » : sans doute foutoir, au sens de désordre ?
On a beau être lucide et sévère avec soi-même : malgré son propre cas d’ado bancal, il reste difficile de s’identifier à cet antihéros : Bandini si imbu de lui-même, c’est de la super autocomplaisance, du supra autoapitoiement, et/ou de la méga-autodérision. Mais/et c’est aussi un portrait majeur d’États-unien, ou plus largement d’Occidental ou occidentalisé, broyé par sa culture.
Et, malgré tout, peu à peu, au fil de la lecture on est conquis par l’histoire, le ton, la tristesse, jusqu’au drame final.
J’ai découvert ce livre au Caire, Égypte, il y a de cela entre vingt et trente ans, et cette déglingue existentielle m’y a beaucoup parlé, y compris avec ses bibliques palmiers dépenaillés.
« Le désert serait toujours là, blanc, patient, comme un animal à attendre que les hommes meurent, que les civilisations s’éteignent et retournent à l’obscurité. »

« Sur toute cette désolation régnait une suprême indifférence, juste une nuit qui prenait fin et un jour de plus qui commençait, et pourtant l’intimité secrète de ces collines, leur merveilleux silence consolateur, faisaient de la mort une chose de peu d’importance. Vous pouviez toujours mourir, le désert demeurerait là pour cacher le secret de votre mort, resterait là après vous pour recouvrir votre mémoire de vents sans âge, de chaleur et de froid. »

« Le monde n’est que poussière et retournerait à la poussière. »

_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram
Tristram

Messages : 15559
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane

  • Revenir en haut
  • Aller en bas

immigration - John Fante - Page 2 Empty Re: John Fante

Message par Contenu sponsorisé


Contenu sponsorisé


  • Revenir en haut
  • Aller en bas

Page 2 sur 3 Précédent  1, 2, 3  Suivant

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut

 Des Choses à lire :: Lectures par auteurs :: Écrivains des États-Unis d'Amérique

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum