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Bernardo Carvalho

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Message par Armor Sam 29 Avr - 18:20

Bernardo Carvalho
Né en 1960

Bernardo Carvalho Bernar10

Bernardo Teixeira de Carvalho, plus connu sous le nom de Bernardo Carvalho (Rio de Janeiro, 1960), est un écrivain et journaliste brésilien. Il a été l'éditeur du supplément culturel "Folhetim", et correspondant de la Folha de São Paulo à Paris et New York.

Ecrivain prolifique, il a publié près de huit romans en trente ans. C'est avec le recueil de nouvelles Aberration qu'il se fait remarquer sur la scène littéraire brésilienne.
Ses récits, qui se déroulent aussi bien au fond du Brésil qu'en Mongolie, au Japon ou en Russie, reflètent son goût du voyage et sa grande inventivité. Ses livres sont traduits dans dix langues, et il a reçu de prestigieux prix littéraires au Brésil (notamment le Prix Jabuti pour Neuf nuits).

Bernardo Carvalho vit actuellement à São Paulo.
sources : wikipédia et Babelio

Ouvrages traduits en français :

1993 : Aberração (recueil de nouvelles) - Aberration
1996 : Os Bêbados e os Sonâmbulos (roman) - Les ivrognes et les somnambules
1999 : As Iniciais (roman) - Les initiales
2002 : Nove Noites (roman) - Neuf nuits ; Page 1
2003 : Mongólia (roman) - Mongolia
2007 : O Sol se Põe em São Paulo (roman) - Le soleil se couche à São Paulo
2009 : O Filho da Mãe (roman) - Ta mère
2013 : Reprodução (roman) - Reproduction
2014 : Dizer o que você não pensa em línguas que você não fala (théâtre) - Dire ce qu'on ne pense pas dans des langues qu'on ne parle pas.

MAJ de l'index le 2/11/17


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Message par Armor Sam 29 Avr - 19:40

Bernardo Carvalho 51dmgj10

Neufs nuits

Un jour, un article de journal attire l'attention de Bernardo Carvalho sur l'existence de Bell Quain, un ethnologue américain qui, venu au Brésil pour étudier la vie des indiens Krahô, a fini par se suicider au fin fond de la jungle amazonienne à seulement 27 ans. Mais pourquoi donc ce jeune homme brillant et prometteur a-t'il ainsi mis fin à ses jours ?
Tout ce que l'on sait, c'est que les indiens ont parlé d'une lettre, qui, reçue peu de temps auparavant, l'aurait profondément perturbé. Dans les missives trempées de larmes qu'il a adressées à ses proches, Bell Quain a pour sa part évoqué la maladie dont il serait atteint et la trahison de sa femme. Hors, on ne lui connaissait ni maladie, ni femme… Il n'en faut pas plus que s'éveille l'intérêt de l'auteur, qui se lance dans une quête inlassable de la vérité.

Je l'avoue, j'ai eu beaucoup de mal à entrer dans ce livre. Durant les quarante premières pages, je me suis un peu sentie noyée sous l'accumulation de détails sur la vie personnelle de Bell Quain, le tout me semblant décousu, parfois redondant, et surtout, sans réel fil conducteur.
Mon intérêt s'est évidemment éveillé lorsque l'auteur s'est enfin décidé à évoquer la vie de Bell Quain chez les indiens. J'avoue que j'espérais en apprendre plus sur les observations de l'ethnologue sur les coutumes des indiens Krahô. Mais le propos de Bernardo Carvalho est ailleurs. Ce qui l'intéresse, ce sont les raisons du suicide de Bell Quain, et les théories (plus ou moins fumeuses !) qu'il échafaude sur le sujet.

Il semble bien que quelque chose chez les indiens Krahô ait fait écho en Bell Quain. Il éprouvait pour eux des sentiments ambivalents. Bien loin des solides gaillards des îles Fidji qui l'avaient tant impressionné lors de sa toute première mission, les indiens Krahô étaient des êtres chétifs, vivant dans la peur perpétuelle des attaques ennemies. Bell Quain ne se mêlait pas à eux, et semblait même les mépriser un peu. Et pourtant, il était incapable de les quitter. Selon Bernardo Carvalho, leur situation désespérée entrait en résonnance avec le propre mal être de cet homme tourmenté, complexe, changeant, et peu adapté au puritanisme de son époque.

Avec Neuf nuits, Bernardo Carvalho nous livre un objet hybride assez bizarre, mi-roman mi-témoignage, dans lequel il n'hésite d'ailleurs pas à se mettre lui-même en scène à plusieurs reprises. Le moment le plus mémorable restera certainement le récit plein d'auto-dérision de sa propre expérience chez les indiens Krahô, épisode aussi drolatique que délectable - pour le lecteur tout au moins ! -
Neuf nuits n'est pas un texte "confortable" ;  il m'a tour à tour déroutée ou intéressée. Ce roman, parce qu'il est roman justement, rend inutile toute tentative de démêler le vrai du faux, ce qui au final n'a pas grande importance. La quête de vérité de l'auteur est bien plus intérieure que factuelle, mais Bernardo Carvalho se heurte aux limites des faits et de sa propre imagination. S'il a certainement éclairé quelques pans de la vie et de l'âme ambiguë de l'ethnologue, il a surtout mis en évidence à quel point Bell Quain (ou, peut-être, Bernardo Carvalho lui-même ?) aurait pu choisir pour devise une célèbre phrase de Rimbaud. Oui, décidément, parfois "Je est un autre"…


Merci à Barcarole de m'avoir suggéré ce livre lors de la chaîne de lecture. Wink


mots-clés : #biographie #minoriteethnique


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Message par Barcarole Sam 29 Avr - 20:22

Je suis contente que tu aies pu apprécier, même de façon un peu mitigée ou avec réserve parfois, ce roman. J'ai apprécié de mon côté cette quête de l'auteur, les contacts avec les Indiens et l'atmosphère que ce livre produit qui fut assez magique pour moi.

Quelques mois se sont écoulés depuis ma lecture, je ne peux plus échanger comme j'aurais pu le faire à chaud, c'est bien dommage, mais il me reste le souvenir vibrant de cette expérience de Carvalho sur les pas de Bell Quain (peut-être son double) chez les Indiens Krâho.
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Message par Bédoulène Dim 30 Avr - 8:54

merci Armor pour ton commentaire.

j'ai un bon souvenir de ma lecture "le soleil se couche sur Sao Paulo

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Message par shanidar Mar 2 Mai - 18:04

Neuf nuits

Bernardo Carvalho Neuf_n10

Et bien je dois avouer que j'ai éprouvé pas mal de difficulté à aller au bout de ce livre et que les quarante premières pages dont parle Armor dans son commentaire se sont pour moi étalées sur l'ensemble de ma lecture.

Je n'ai jamais vraiment réussi à comprendre les motivations de l'auteur et les raisons qui lui faisait choisir un mode narratif plutôt qu'un autre. Comme perdue dans la jungle amazonienne, c'est à coup de machette que j'ai tenté d'ouvrir une voie dans la densité littéraire d'un projet complexe. Et même le choix de l'auteur de recourir à un narrateur attendant l'arrivée d'un personnage à qui il s'adresse directement (donnant ainsi au lecteur le sentiment d'être l'attendu et donc partie prenante de l'aventure) et auquel il est censé remettre une lettre écrite par Bell Quain et conservée depuis des lustres, m'a semblé obscurcir la lecture plutôt que de lui donner un sens, une direction, une profondeur. Au fond j'ai eu le sentiment tout le long de la lecture que Carvalho compliquait à outrance une narration qui aurait mérité un traitement moins emberlificoté, peut-être plus réaliste, moins tiré par les cheveux.

Quant à son expérience personnelle au cœur d'une tribu indienne, elle a éveillé en moi le sentiment d'une immense tristesse, comme si la rencontre improbable, impossible entre la modernité et des êtres en voie de disparition ne pouvait aboutir qu'à un immense gâchis. Je sais bien que sans doute Carvalho est plus juste dans sa description d'une impossible compréhension entre les deux mondes que d'autres récits peut-être plus enjôleurs (à ce titre cela me donne envie de lire le dernier livre d'Anne Sibran titré Enfance d'un chaman) et qu'il a le mérite de ne pas tromper son lecteur en lui faisant miroiter une rencontre ontologique bouleversante mais ce réalisme même a fait naître en moi une sorte de gêne, d'inconfort, comme si cette relation avortée, d'emblée exsangue marquait le point limite de la fin d'une certaine humanité (celle du 'Sauvage') à laquelle je ne veux pas croire. J'en suis donc sortie abasourdie, un peu amère et surtout triste à pleurer…

Bref, il m'a fallu lutter pour aller au bout de cet étrange proposition textuelle (à la fois trop réaliste et en même temps trop irréelle) et je regrette de ne pas pouvoir lire un commentaire de Barcarole qui m'aurait sans doute fait comprendre (à l'instar de celui d'Armor, dont je salue la pertinence) ce que je n'ai pas réussi à dépasser ou à appréhender.

Il n'empêche qu'en buttant sur tous les écueils rencontrés durant cette lecture, ce livre me permet d'approfondir encore une fois ma relation personnelle avec ce jeu magique et parfois frictionnel entre le réel et l'imaginé.

N.B. : J'attire le regard des Chosiens sur la couverture du livre qui montre le petit Bernardo en personne, encore enfant, tenant la main d'un géant du Xingu, photo qui a longtemps et durablement retenue mon attention pour ce qu'elle dit de l'Altérité.


N.B.2 : Il faudrait se donner le temps de faire le tour des auteurs partis à la recherche d'une figure énigmatique et dont les échos d'une œuvre à l'autre expriment les difficultés à nourrir leur quête et tout l'intérêt qu'il y a à mélanger fiction et réalité (B. Carvalho, C. Garcin, E. Faye, P. Deville…).
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Message par Barcarole Mar 2 Mai - 20:43

Comme je l'ai dit plus haut à Armor, je suis incapable de faire un commentaire un an après avoir lu le livre. J'ajoute seulement que mon intérêt pour ce type de livre me renvoie à une époque où j'étais plongée dans certains thèmes anthropologiques et certaines expériences de terrain. Cette époque n'est plus qu'un souvenir. Peut-être que je ne suis pas suffisamment objective sur la qualité de ce livre. C'est une hypothèse, mais ce n'est pas certain non plus.

A l'irréalité et aux fantasmes de l'auteur, se mêlent à coup sûr tous les miens. Idem pour d'autres auteurs qui me font vibrer en réveillant ces souvenirs sans doute eux aussi enjolivés, et à nouveau fantasmés pour, un jour, toucher ces lointaines étoiles.
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Message par Armor Mer 3 Mai - 0:26

Je comprends tout à fait ton ressenti, shanidar, même si j'ai pour ma part trouvé des choses positives dans cette lecture. Je te rejoins notamment sur ceci :
shanidar a écrit:J'ai eu le sentiment tout le long de la lecture que Carvalho compliquait à outrance une narration qui aurait mérité un traitement moins emberlificoté, peut-être plus réaliste, moins tiré par les cheveux.

Personnellement, le séjour chez les Indiens qui m'a attristée est celui de Quain, qui ne se mêle pas à ce village qui l'héberge, qui reste à l'écart. Et qui semble mépriser un peu (beaucoup) les Krahô. Il les observe, les dissèque, mais ne s'implique pas sur le plan humain…
Et puis, la description de ce groupe en perdition que le moindre bruit affole, ça ne peut que remuer…

Par contre, le séjour de l'auteur chez les Krahô m'a beaucoup amusée. Quand même, le voir manger de nuit en cachette de piteuses barres de céréales pour ne pas avouer qu'il trouve leur nourriture immangeable… Et puis être défait au matin parce que personne n'a été dupe… Bernardo Carvalho 1390083676
Et puis, imaginer ce grand couard paniquer à l'idée d'être peint ou enduit de plumes, c'est assez tordant. Enfin je trouve.
J'y ai quand même vu un refus d'implication de la part de Carvalho, là encore. Il était venu pour "prendre", c'est à dire pour recueillir le témoignage d'un témoin, mais il n'a pas voulu "donner" en participant à des rituels qui semblaient importants pour les Krahô. N'est-ce pas plutôt lui, le perdant ?

En même temps, il faut reconnaître que les rapports sont viciés d'emblées, parce que les "Blancs" sont perçus comme pourvoyeurs naturels des biens de la société consumériste. Les indiens exigent leur part sans pudeur. Dès lors, la fin de leur mode de vie est déjà actée...
Les sentiments (et l'analyse) que fait Carvalho de sa relation avec les Indiens après son retour à Sao Paulo est d'ailleurs assez ambigüe, et m'a laissée dubitative. Est-ce aussi ton cas ?
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Message par shanidar Sam 6 Mai - 15:59

Armor a écrit:Les sentiments (et l'analyse) que fait Carvalho de sa relation avec les Indiens après son retour à Sao Paulo est d'ailleurs assez ambigüe, et m'a laissée dubitative. Est-ce aussi ton cas ?

Je n'ai aucune idée de ce dont tu parles, Armor !! Je vais ressortir mon exemplaire... scratch
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Message par Armor Sam 6 Mai - 20:22

Je te recopie donc le passage qui m'a laissée perplexe, avec des sentiments mêlés. Il n'est pas question ici de faire de l'angélisme, et de juger bêtement le comportement de l'auteur auquel on peut reconnaître une louable volonté d'honnêteté.
Mais son analyse de l'attitude des Indiens (sujet complexe s'il en est) m'a paru simpliste, et même, quelque peu condescendante. Qu'en penses-tu ?

De même que les Indiens vous adoptent quand ils vous reçoivent dans un village, de même ils s'attendent à ce que vous aussi, vous les adoptiez quand ils vont en ville. C'est une relation apparemment réciproque, mais au fond étrange et très souvent déplaisante. Ce n'est pas une relation d'égal à égal, mais d'adoption mutuelle, ce qui fait toute la différence : au village, vous êtes leur enfant ; en ville, ils sont votre enfant. Je n'ai jamais vu personne traiter les enfants avec autant de tendresse et de liberté. De retour à Sao Paulo, après mon passage par le village, j'ai commencé à recevoir des coups de téléphone en PCV. Les Indiens me téléphonaient chaque fois qu'ils passaient par Carolina. Ils quémandaient des choses. En général, de l'argent. Sans aucune cérémonie. Comme s'ils étaient désormais mes enfants. Leurs demandes étaient sans fin. Maintenant, j'étais leur débiteur éternel. D'enfant, j'étais devenu un père qui a manqué à tous ses devoirs et qui enfin la possibilité de réparer les erreurs passées et son absence. C'est une relation difficile à comprendre. Ils sont les orphelins de la civilisation. Ils sont abandonnés. Ils ont besoin d'alliances dans le monde des Blancs, un monde qu'ils essaient de comprendre avec beaucoup de difficultés et généralement en vain.

L'ennui, c'est que la relation d'adoption mutuelle est déséquilibrée d'entrée de jeu, car la fréquence avec laquelle les Krahô vont vers les Blancs dépasse de beaucoup celle avec laquelle les Blancs vont vers les Krahô. Car le monde appartient aux Blancs. Les Indiens souffrent d'une carence irrémédiable. Ils ne veulent pas être oubliés. Ils s'accrochent comme ils le peuvent à tous ceux qui passent par le village comme si les visiteurs étaient leurs parents disparus depuis longtemps. Ils veulent que vous fassiez partie de leur famille. (…)

Cette relation paternaliste et des plus malcommodes et agaçantes, et Quain lui-même en a souffert. Elle ne pèse pas à certaines personnes. Ce ne fut pas mon cas. Je ne suis pas anthropologue et je n'ai pas une belle âme. J'en ai eu plein le dos. À partir d'un certain moment, j'ai décidé que je ne répondrais plus aux messages qu'on me laissait, me demandant de rappeler sans faute le lendemain soir. Le sentiment de culpabilité résultant de cette décision m'a lui aussi agacé, mais moins que l'idée qu'on puisse venir frapper à ma porte d'un instant à l'autre. Avant que je ne quitte le village, devant mon refus d'être baptisé, Gersila s'est approchée de moi, mi-blessée mi-ironique, et elle m'a lancé à la figure que j'étais comme tous les Blancs, que je les abandonnerais, que je ne reviendrais plus jamais au village, que je ne penserais plus jamais à eux. J'ai juré que ce n'était pas vrai. J'avais peur de ce qu'ils pourraient me faire (rien, sinon me couvrir de plumes et me donner un nom et une famille dont je ne pourrais plus jamais me dépêtrer). Ma peur était visible. J'ai fait piètre figure. Et ils ont ri de ma lâcheté. J'ai juré que je ne les oublierais pas. Et je les ai abandonnées, comme tous les Blanc.


Neuf nuits, p 121-122 (en grand format, éditions Métailié)
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Message par shanidar Lun 8 Mai - 19:46

Pas évident de répondre quand on ne connait rien aux Indiens... je trouve qu'il fait preuve d'une certaine honnêteté en concédant que comme tout le monde il lui arrive de faire des promesses qu'il ne peut pas tenir et surtout que l'éloignement fait très vite oublier... Il nous faudrait peut-être lire d'autres livres d'anthropologues, cette fois, pour mieux comprendre la complexité des relations entre le Blanc et l'Indien... Mais je vois bien ce qui a pu te gêner, de mon côté, je crois que j'avais déjà dépassé le stade de la concentration pour 'juger' ou du moins relever les termes 'condescendants' employés par Carvalho.

Je n'ai jamais vraiment réussi à comprendre s'il visait à une certaine forme de transparence quitte à passer pour un goujat, s'il désirait se mettre dans la peau de Quain qui n'aima pas son séjour chez les Krahô, ou si, 'naturellement' Carvalho raconte ce qu'il a vécu sans chercher à placer aucun filtre (même pas celui de la transparence).
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Message par Tristram Lun 28 Aoû - 17:03

Neuf nuits

Bernardo Carvalho Neuf-n10

Je n’ai pas eu tout à fait le même ressenti que vous : j’ai été intéressé dès le début par cette perception de la "vérité" indienne :

Demandez aux Indiens. Posez-leur n'importe quelle question. La première qui vous traversera l'esprit. Et demain en vous réveillant, redemandez la même chose. Et recommencez après-demain. Posez toujours la même question. Et chaque jour vous recevrez une réponse différente. La vérité est perdue au milieu de toutes les contradictions et les incohérences. Quand vous viendrez cherche ce que le passé a enfoui, sachez que vous serez aux portes d’une terre où la mémoire ne peut être exhumée car le secret, qui est le seul bien qu’on emporte dans la tombe, est aussi le seul héritage qu’on laisse à ceux qui restent et qui, comme vous et moi, sont en quête d’un sens, ne serait-ce que parce qu’ils flairent un mystère et qu’ils finissent par mourir de curiosité.

J’ai rapproché ce passage de cet autre, de Darcy Ribeiro dans sa préface à ses Carnets indiens :

Vous remarquerez qu’il y a des versions différentes d’un même mythe. Les Indiens n’ont pas le fanatisme de la vérité. Plusieurs versions différentes d’un même événement sont parfaitement assumées.

J’ai été moins perdu dans ce long début du livre, connaissant partiellement les œuvres des ethnologues cités, ce que sont le rocou et le génipa, etc., même s’il m’a semblé que l’ouvrage était un peu mou, confus au milieu. Il faut dire que l’enquête proprement dite, avec son chapelet de coïncidences-résonances, ne ranime l’intérêt que plus loin.
Mais j’ai trouvé pertinente l’approche de la mentalité indienne dans l’extrait cité par Armor : ces Indiens hors de notre monde n’ont que leur mode de pensée pour essayer de l’appréhender. Il est bien connu qu’on est le plus souvent accueilli de façon exemplaire par les plus déshérités de la planète. Mais que se passe-t-il quand la famille si hospitalière lors de votre passage au Maghreb débarque dans votre studio parisien ? Dans le même esprit, j’avais été marqué lors d’un échange culturel avec des Polonais : chez eux, j’avais distribué libéralement le peu qui était disponible sans qu’il m’en coûte grand-chose, et sans toujours percevoir les sacrifices qu’ils faisaient pour les étrangers que nous étions (j’ai su ensuite que le ticket pour un kilo de sucre donné par une inconnue dans un magasin représentait le droit à cette denrée pour sa famille et pour un mois ; j’ai trouvé saugrenu de banqueter d’une seule boîte de sardines avant d’apprendre que ce régal était réservé pour les fêtes de fin d’année). Lors de leur arrivée en France, le budget pour leur séjour a été pratiquement épuisé par une tasse de thé en terrasse aux Champs-Elysées, et ils n’avaient même pas l’air impressionnés. La Pologne à l'époque était un pays pour les Pandas : que des patates à bouffer. Mais je digresse…

Je rapproche le problème apparemment insoluble de l’extinction de cultures/ peuples du taux de suicide chez les Amérindiens de Guyane, signe d’une sorte d’autodestruction de certains groupes devenus trop minoritaires, impuissants à s’intégrer (ce qui serait une autre forme d’effacement ?)

J’ai eu l’impression que ce "roman" n’a été rattaché à ce genre que par précaution, pour éviter tout recours pratique (Carvalho est journaliste), tout en permettant les développements personnels (ses souvenirs d’enfance avec son père aviateur ont beaucoup de saveur), et le déploiement de plusieurs significations entre réel et irréel. La confession de l’auteur sur sa répugnance et sa lâcheté me semble méritoire : je reconnais sans honte être incapable de manger du poisson pourri pour être poli, et que je ne me conduirais pas mieux dans la même situation. Se trouver immergé, seul dans un monde si différent du nôtre doit constituer une expérience terrible. Et j’ai la chance de connaître assez la forêt amazonienne pour ressentir ce qui est narré. Citer Ponge dans ce contexte m’a paru hallucinant (Conrad était plus évident).

Merci à toutes pour cette lecture !

Pour qui serait intéressé par le thème de l’explorateur disparu dans la brousse, je conseille la lecture d’Aventures en Guyane, de Raymond Maufrais, en fait son journal, retrouvé après sa disparition dans la forêt guyanaise en 1950. Vu les conditions dans lesquelles il part, on comprend rapidement son peu de chance d’en sortir, ce qui rend cette lecture fort poignante :

« Que vois-je ? Que suis-je ? Qui pense dans mon crâne ? Doute perpétuel ! Bizarre, cette angoisse ! Je serais curieux de savoir si d’autres ont éprouvé cette sensation. »

« Hélas ! pour faire ce voyage et le goûter pleinement, il ne faudrait avoir personne à chérir. Aventure et sentiment sont deux mots qui ne riment guère. Sa propre souffrance n’est rien, on la vainc, mais penser à celle des êtres que l’on aime vous laisse sans force, souffrant doublement de leur peine. […]
J’ai un peu honte de ma faiblesse, je me sens lâche, geignard et, pourtant, je suis un homme, j’ai un cœur qui peut et sait aimer. Je ne suis pas la bête courant le bois rechercher sa pâture. Qu’ai-je à attendre ici en fait d’amour ?
En moi se disputent ce besoin constant d’affection, de solitude et en même temps du risque de l’aventure. »

Je n’ai pas (encore) lu A la recherche de mon fils, témoignage des vaines recherches de son père.

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Message par Armor Lun 28 Aoû - 17:38

C'est très intéressant, Tristram, et bien sûr, tu connais le sujet mieux que nous.

Après, ce qui m'a gênée dans l'attitude de l'auteur, (car les passages qui le concernent n'ont en effet rien d'un "roman"), ce n'est pas qu'il n'arrive pas à manger la nourriture des Krahô, par exemple, ça je le comprends et j'avais même de l'empathie pour lui ! Non, l'ennui, c'est qu'il refuse absolument TOUT ce que les Kraho lui proposent de faire, même ce qu'il sait pertinamment être amical. Parce qu'il n'arrive quand même pas en ne sachant rien d'eux, en bon journaliste il s'était documenté avant...
shanidar supposait que, peut-être, il avait voulu se rapprocher de Bell Quain, qui n'avait pas aimé son séjour chez les Kraho et avait refusé toute proximité avec eux. J'avoue que je n'ai pas su démêler les raisons de ce refus systématique de l'auteur de s'impliquer, ne serait-ce qu'un minimum... mais j'en ai gardé un sentiment diffus de malaise.

De même, je reconnais volontiers l'honnêteté de l'auteur, qui ne se donne pas toujours le beau rôle. Ce n'est pas son attitude, bien humaine, qui là encore m'a dérangée, mais l'analyse qu'il fait de la relation indiens-blancs. Evidemment, il énonce des vérités, mais n'est-ce pas un peu simpliste de tout résumer par une relation père-enfant teintée de culpabilisation ?


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Message par Bédoulène Lun 28 Aoû - 17:54

dans tous les cas vos commentaires ont un grand intérêt pour qui n'a pas lu le livre, si, si !

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Message par Tristram Lun 28 Aoû - 17:57

C'est encore mieux si on le lit, Bédoulène ! Et comme ça on aura ton avis sur cette épineuse question de la relation anthropologue-Amérindien !

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Message par Tristram Lun 28 Aoû - 18:00

Armor, Buell Quain ne voulait-il pas (aussi) préserver un devoir de réserve nécessaire pour un ethnologue dans le cadre de ses études, ou quelque chose comme ça (observateur détaché) ?
Pour l'auteur, c'est peut-être quand même à mettre sur le choc civilisationnel, et surtout l'étrangeté ? Pour montrer la distance ? Et surtout, il faut tenir compte de la crainte (je me souviens d'avoir mangé chez des soi-disant anthropophages, et je regardais les potions à ingurgiter avec suspicion ; maintenant j'en souris : ils ne mangeaient que leurs morts !)
Quant à la relation père-enfant, c'est plutôt "adoptant-adopté", comme il le dit, l'étranger étant accueilli par une sorte de devoir (en plus d'une empathie naturelle), et la réciproque est attendue. On a plein d'exemples de cela un peu partout (mais surtout dans le passé). Quand j'étais petit, on laissait encore une place à table à certains repas de fête, "pour le pauvre de passage" (mais je n'y ai jamais vu de mendiant). Paternalisme ou pas, il faut malheureusement reconnaître que l'on ne sait plus accueillir dans notre société. En Egypte, par exemple, les plus démunis ne peuvent pas manger sans vous offrir leur peu ragoutante gamelle, "Fadda, Bey", et ça n'existe plus chez nous.

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Message par Bédoulène Lun 28 Aoû - 18:17

en provence aussi le soir de Noël il était coutume de mettre une assiette de plus pour le pauvre qui passerait (ça c'est perdu)

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Message par Armor Lun 28 Aoû - 18:31

J'ai corrigé un peu ma phrase, Tristram. Je parlais du refus d'implication de l'auteur, pas de celui de Bell Quain.
Dans tous les cas c'est compliqué, et seul l'auteur serait à même de répondre à certaines de nos interrogations...

Adoptant-adopté, oui... Il n'empêche que, comme il le dit lui-même, ce n'est pas une relation d'égal à égal, les Indiens étant par la force des choses plus souvent dans la position de l'enfant que dans celle du parent...
Je ne sais pas, il m'a semblé que mettre ainsi les Indiens dans une position infantile menaçait de tomber dans une forme d'angélisme quelque peu condescendant. Une sorte de mythe du "bon sauvage" démuni face au monde des blancs, qui attendrait simplement de l'autre qu'il l'accueille à bras ouverts.
Je pense que c'est terriblement plus complexe que ça, et que cette pensée, d'une certaine manière, leur dénie le droit au calcul, aux arrière-pensées, au machiavélisme même, pourquoi pas, dans leur mode relationnel avec les blancs...
Après, encore une fois, je ne maîtrise pas ces notions, et j'ai bien regretté de ne pas avoir un minimum de connaissances à ce sujet durant la lecture. Ce sont des questions de néophyte. Je n'arrive d'ailleurs pas à bien exprimer ma pensée, et c'est frustrant.

Pour finir, je te rejoins sur le fait qu'il est bien dommage de voir les belles traditions d'accueil se dissoudre dans le consumérisme et le replis sur soi... Elles existent encore, de façon parfois terriblement émouvante comme tu l'as bien exprimé.

PS : excellente, l'anecdote de ta propre expérience chez les cannibales, Tristram ! Brrrr ! affraid

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Message par Tristram Lun 28 Aoû - 19:03

Je suis en train de relire le passage pour approfondir.

cette pensée, d'une certaine manière, leur dénie le droit au calcul, aux arrière-pensées, au machiavélisme même, pourquoi pas, dans leur mode relationnel avec les blancs


Il y a bien calcul de la part de Neno, à la "plaque de plastique en guise de corset orthopédique", qui réclame un avocat. Et des autres avec leurs "demandes d'argent". Humour un peu forcé de l'auteur, mais encore une fois je comprends qu'il soit déstabilisé (promiscuité, incompréhension mutuelle, hostilité chez certains).
En tout cas, je suis d'accord pour reconnaître que la question est fort complexe.

Cette histoire me rappelle une foule de souvenirs, comme cette fois où je suivais des chasseurs en forêt (petite foulée pendant des heures, et j'avais un peu de mal à suivre) : au passage des cours d'eau sur des arbres renversés, mes "guides" étaient parfois sur le point d'oublier d'attendre complaisamment que je traverse précautionneusement sur le tronc glissant, devaient penser "on a failli larguer l'handicapé", autrement patientant très poliment ; en ville, ils n'auraient même pas été fichus de respecter les feux routiers sans aide. On est toujours l'imbécile d'un autre.

Je retourne me concentrer sur ma relecture.

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Message par Armor Mar 29 Aoû - 0:22

Tu vois, j'ai déjà oublié des choses...

Je pense que tu as forcément une vision plus aiguisée, et que tu comprends aussi mieux les intentions de l'auteur, alors qu'elles sont parfois restées absconces pour shanidar ou moi-même. Wink
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Message par Tristram Mer 30 Aoû - 16:46

Je confirme mon impression : dégoût physique chez l'auteur, genre déni ou désarroi somatisé, et puis il n'est pas ethnologue, mais venu, mal préparé, chercher des renseignements sur un évènement ancien assez traumatisant :
Les vieux étaient inquiets, ils voulaient savoir pourquoi je venais fouiller dans le passé et il n'aimait pas que les vieux soient inquiets. [...] Il ne disait rien sauf : "Pourquoi voulez-vous remuer le passé ?" Il le répétait. Et devant son insistance bovine, j'ai dû me rendre à l'évidence que j'étais incapable de répondre à sa question.

L'incommunicabilité totale... Evidemment pas l'idéal en matière de rencontre de deux cultures...

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