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Thomas De Quincey

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Message par Quasimodo Lun 5 Déc 2016 - 11:10

Thomas De Quincey (1785-1859)

criminalite - Thomas De Quincey De_qui10

Thomas De Quincey (1785-1859), est un écrivain britannique. Il naît dans la ville industrielle de Manchester.

Élève brillant, il écrit en grec avec aisance à treize ans, compose des vers et le parle couramment à quinze. Encore adolescent, il est transporté par Les ballades lyriques de Wordsworth et de Coleridge. Il s'enfuit de la Manchester Grammar School à dix-sept ans, pour rejoindre le Pays de Galles. Avant de rentrer chez lui, il mène une vie misérable à Londres; réduit à la mendicité, il s'évanouit dans la rue. Il est alors sauvé par une jeune prostituée de seize ans, Ann. Cependant, il la perd sans recours en manquant l'un de ses rendez-vous, elle hantera alors à jamais son esprit. C'est durant ses années d'études au Worcester College d'Oxford que De Quincey découvre l'opium, dont il fait un usage strictement thérapeutique au début, souffrant de douleurs à l'estomac.

En 1807, il devient ami intime de Coleridge, qui le fait entrer dans le cercle des Poètes du Lac, où il fait la connaissance entre autres de William Wordsworth. Il les rejoint pour quelque temps dans la région du Lake District.

Entre 1812 et 1813, il consomme régulièrement de l'opium, mais il arrive encore à contrôler ses doses. Il épouse Margaret Simpson, fille de fermier, qui lui donnera six enfants (il sera veuf en 1837).
Ayant dilapidé sa fortune personnelle, il se lance dans une carrière de journaliste, qui lui permettra de subvenir aux besoins de sa famille pour les trente années à venir.
En 1816, il s'installe à Édimbourg. Il devient totalement dépendant de l'opium, ce qui lui inspirera les Confessions d'un mangeur d'opium anglais (1822)2 où il s'analyse lucidement face à la drogue. Cet ouvrage sera commenté par Baudelaire et permettra au poète français de décrire les répercussions physiques et mentales de la prise d'opium dans son texte Les Paradis artificiels.

En 1827, il publie De l'assassinat considéré comme un des beaux-arts, où des érudits devisent d'affaires criminelles comme s'il s'agissait de chefs-d’œuvre et élaborent les critères « esthétiques » d'un « bon » assassinat.
(tiré de wikipedia)

Oeuvres traduites en français :

- Confessions d'un mangeur d'opium anglais (1822)
- Du heurt à la porte dans Macbeth (1823)
- De l'assassinat considéré comme un des Beaux-Arts (1927 à 1854)
- Les derniers jours d'Emmanuel Kant (1827 à 1854)
- Suspiria de profundis (1845/1846)
- La malle-poste anglaise (1849)
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Message par Quasimodo Lun 5 Déc 2016 - 11:18

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De l'assassinat considéré comme un des Beaux-Arts

L'œuvre, à mi-chemin entre essai et roman, est composée de quatre parties d'importance très inégale :
- Une introduction à la conférence qui va suivre
- Une conférence sur le mérite esthétique des meurtres célèbres
- Un mémoire supplémentaire à L'assassinat
- Un long post-scriptum, qui est la partie plus "romanesque" de l'ouvrage.

L'introduction est intitulée "Avertissement d'un homme morbidement vertueux". Le ton est donné. Ici, un narrateur nous apprend l'existence d'un cercle effroyable où des intellectuels se réunissent pour discuter de la valeur artistique des assassinats. Il se propose de publier une conférence prononcée lors d'une de ces réunions qui lui est, soi-disant, tombée entre les mains. Le but est d'alerter l'opinion publique sur les agissements de cette société.

Suit la conférence, qui doit porter sur les crimes de Williams (assassin célèbre du temps de De Quincey). Le conférencier commence par passer en revue les meurtres les plus célèbres de l'histoire. Mentionne pêle-mêle Caïn, le vieux de la montagne et son armée d'assassins ou encore le meurtre politique. Puis vient un plaisant exposé sur les tentatives d'assassinat sur philosophe, censées démontrer la valeur de leur pensée. Petit extrait :

Car, messieurs, c'est un fait qu'au cours des deux derniers siècles tout philosophe éminent a été assassiné, ou du moins s'est vu tout prêt de l'être; tant et si bien que, si un homme se prétend philosophe et qu'on n'ait jamais attenté à sa vie, vous pouvez être assuré qu'il n'a pas d'étoffe; et je tiens en particulier pour une objection sans réplique (à supposer qu'il nous en faille une) à la philosophie de Locke le fait qu'il ait promené sa gorge sur lui en ce monde pendant soixante-douze ans sans que personne ait jamais condescendu à la lui couper.

Viennent ensuite quelques croustillantes anecdotes sur des affaires criminelles, dont on ne comprend pas bien ce qu'elles viennent démontrer. La conférence d'achève sur quelques points visant à théoriser la beauté d'un meurtre.

Un point est intéressant. La conférence, censée porter sur les meurtres du sinistre Williams, ne fait que les mentionner - les qualifiant de chefs-d'oeuvre du genre. Le conférencier semble éviter le sujet, et, sous couvert de second degré, semble prendre un plaisir bien réel à disserter sur de telles horreurs. Une culpabilité peut-être inconsciente et un sentiment trouble de sa propre déviance lui font sans doute oublier le vrai sujet de sa conférence.

Le mémoire supplémentaire s'ouvre sur une phrase tout à fait révélatrice. On en apprend de fameuses sur l'homme morbidement vertueux de l'introduction, celui-là même qui avait publié la conférence dans le but de nuire à cette société d'amateurs d'assassinats.
Une nouvelle soirée de cette association est relatée. L'ambiance de cette soirée n'est plus la même que celle de la première conférence, durant laquelle l'assistance avait observé un silence respectueux. Cette soirée, organisée pour fêter les récents "exploits" des Thugs de l'Inde, est rythmée par les toasts, portés aux différents maîtres de l'art. L'assistance, de plus en plus intenable, chante, crie, dans une atmosphère infernale. Fini la légère ironie de la première soirée, on bascule progressivement dans l'horreur.

Horreur qui atteint son paroxysme dans le long post-scriptum, dans lequel sont décrits,  dans le style le plus sombre et le plus passionné, les meurtres de Williams. Cette partie dévoile largement la noirceur du narrateur. On peut l'envisager comme un moyen de vivre par procuration l'excitation du meurtre, d'assouvir presque son désir; enfin, de soulager sa culpabilité en l'analysant, en l'illustrant, en la saisissant dans une idée.




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Message par Exini Ven 9 Déc 2016 - 21:26

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Un petit mot sur "De l'Assassinat considéré comme un des Beaux-Arts". Malheureusement je n'ai pris aucune note, ce n'est qu'une impression générale. De Quincey cherchait apparemment à parodier, par cet "essai", le roman gothique - très en vogue en Angleterre fin XVIIIè-début XIXème siècle, et que je ne connais pas.
Ce que j'ai surtout retenu de "De l'assassinat..." et de son "Mémoire supplémentaire..." c'est son style acéré et néanmoins détaché, dandy à disséquer l'histoire des meurtres, assassinats de personnages célèbres réels ou de fiction, liant l'"esthétisme" à l'humour . Quel scandale pour l'époque ! Mais "Qu'en termes élégants ces choses-là sont dites" est peut-être la meilleure façon de transcrire ce dont je me souviens.

Dans son "Post-scriptum", il défend d'abord ses textes, simples jeux d'esprit et, finalement, ce genre de style, certes sanglant, mais qui n'a pas grand-chose à voir avec la réalité et est-peut-être nécessaire  à la canalisation de la propre violence intérieure du lecteur. Mais mes mots ne sont rien face à ceux de l'auteur :

"Il est impossible de se concilier des lecteurs de si saturnienne et si sombre espèce qu'ils ne sauraient entrer en cordiale sympathie avec quelque gaieté que ce soit, à plus forte raison quand la gaieté empiète un peu sur le domaine de l'extravagant. En pareil cas, ne pas sympathiser, c'est ne pas comprendre; et l'enjouement, s'il n'est pas goûté, devient plat ou insipide, ou bien encore perd toute signification. Heureusement, maintenant que pareils rustres se sont tous retirés, hautement mécontents, de mon auditoire, il reste une grande majorité de lecteurs qui reconnaissent bien haut l'amusement qu'il ont pris à ce petit mémoire, prouvant en même temps la sincérité de leurs louanges par une unique, et hésitante, censure. On m'a laissé entendre à maintes reprises que, peut-être, l'extravagance quoique clairement voulue et participant à la drôlerie générale de la conception, aillait trop loin. Quant à moi, je ne suis pas de cet avis et je me permets de rappeler à ces censeurs amicaux que c'est l'un des objets, l'un des buts directs de cette bagatelle que d'effleurer le bord de l'horreur et de tout ce qui, le vît-on vraiment réalisé, inspirerait le plus grand dégoût. De fait l'excès même de l'extravagance, en suggérant continuellement au lecteur que toute cette spéculation n'est que vent, constitue le plus sûr moyen d'exorciser l'horreur qui, sinon, risquerait de l'accabler."

Puis il s'essaie lui-même au style, avec maestria, en racontant deux meurtres survenus en Angleterre, et qui sont restés dans la mémoire de tous. De Quincey, précurseur du roman noir, qui l'eût-cru ?

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Message par bix_229 Lun 18 Sep 2017 - 17:07

Dans  Les Confessions d'un mangeur d' opoium, De Quincey raconte comment il fut pratiquement sauvé de la mort par une jeune prostituée de 15 ou 16 ans.
Non seulement, il lui en fut extrêmement  reconnaissant, mais il ne l'oublia jamais.
Il crut même la revoir en rêve.

"Il lui sembla, un jour, qu’il était debout à la porte de son cottage ; c’était (dans son rêve) un dimanche matin du mois de mai, un dimanche de Pâques, ce qui ne contredit en rien l’almanach des rêves. Devant lui s’étendait le paysage connu, mais agrandi, mais solennisé par la magie du sommeil. Les montagnes étaient plus élevées que les Alpes, et les prairies et les bois, situés à leurs pieds, infiniment plus étendus; les haies, parées de roses blanches. Comme c’était de fort grand matin,
aucune créature vivante ne se faisait voir, excepté des bestiaux qui se reposaient dans le cimetière sur des tombes verdoyantes, et particulièrement autour de la sépulture d’un enfant qu’il avait tendrement chéri (cet enfant avait été réellement enseveli ce même été; et un matin, avant le lever du soleil, l’auteur avait réellement vu ces animaux se reposer auprès de cette tombe). Il se dit alors : « Il y a encore assez longtemps à attendre avant le lever du soleil; c’est aujourd’hui dimanche de Pâques; c’est le jour où l’on célèbre les premiers fruits de la résurrection. J’irai me promener dehors; j’oublierai aujourd’hui mes vieilles peines; l’air est frais et calme; les montagnes sont hautes et s’étendent au loin vers le ciel; les clairières de la forêt sont aussi paisibles que le cimetière; la rosée lavera la fièvre de mon front, et ainsi je cesserai enfin d’être malheureux. » Et il allait ouvrir la porte du jardin, quand le paysage, à gauche, se transforma. C’était bien toujours un dimanche de Pâques, de grand matin; mais le décor était devenu oriental. Les coupoles et les dômes d’une grande cité dentelaient vaguement l’horizon (peut-être était-ce le souvenir de quelque image d’une Bible contemplée dans l’enfance). Non loin de lui, sur un pierre, et ombragée par des palmiers de Judée, une femme était assise. C’était Ann!

« Elle tint ses yeux fixés sur moi avec un regard intense, et je lui dis, à la longue : « Je vous ai donc enfin retrouvée! » J’attendais; mais elle ne me répondit pas un mot. Son visage était le même que quand je le vis pour la dernière fois, et pourtant, combien il était différent! Dix-sept ans auparavant, quand la lueur du réverbère tombait sur son visage, quand pour la dernière fois je baisai ses lèvres (tes lèvres, Ann! Qui pour moi ne portaient aucune souillure), ses yeux ruisselaient de larmes; mais ses larmes étaient maintenant séchées; elle semblait plus belle qu’elle n’était à cette époque, mais d’ailleurs en tous points la même, et elle n’avait pas vieilli. Ses regards étaient tranquilles, mais doués d’une singulière solennité d’expression, et je la contemplais alors avec une espèce de crainte. Tout à coup, sa physionomie s’obscurcit; me tournant du côté des montagnes, j’aperçus des vapeurs qui roulaient entre nous deux; en un instant tout s’était évanoui; d’épaisses ténèbres arrivèrent; et en un clin d’oeil je me trouvai loin, bien loin des montagnes, me promenant avec Ann à la lueur des réverbères d’Oxford-street, juste comme nous nous promenions dix-sept ans auparavant, quand nous étions, elle et moi, deux enfants. »


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Message par Invité Mar 5 Déc 2017 - 15:48

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Suite à la chaîne de lecture, j'ai lu De l'assassinat considéré comme un des Beaux-Arts. Recommandé par Quasimodo, qui lui-même l'avait découvert par Exini ... Pour qui la suite ?

Mes deux compères en ont bien parlé au-dessus. Pour ma part, je suis assez resté sur ma faim, je dois le concevoir. Le début m'a assez ennuyé, hormis quelques passages. Le post-scriptum démarrait bien, puis à nouveau j'ai flanché.

Je ne sais pas, je m'attendais peut-être à trop. A du marquis de Sade ?
La langue est belle, l'esthétisme est là, mais tout cela ne m'a guère embarqué. Je n'ai jamais vraiment réussi à rentrer dans ce texte.

Je te remercie tout de même, Quasimodo, de me l'avoir conseillé. De toute façon, je pensais le lire depuis plusieurs années.

Peut-être que Les confessions d'un mangeur d'opium seront plus dans mes cordes... A voir.

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Message par Quasimodo Mar 5 Déc 2017 - 19:45

Dommage Arturo ! (même la fin n'a pas réussi à t'embarquer ?? je me souviens l'avoir lue dans une fièvre rarement atteinte, brrr...)
Mais si tu manques de goût pour le romanesque (?), c'est peut-être ce que je n'ai pas assez vu avant de te proposer un choix. Wink
Les Confessions d'un mangeur d'opium, en revanche, très peu pour moi. Voilà de quoi me mettre terriblement mal à l'aise...  

Alors si ça doit me donner une telle idée de Sade, il est temps que je m'y mette.
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Message par Invité Mar 5 Déc 2017 - 20:26

Le romanesque ? J'imagine en effet que ça ne m'attire que peu. Sans doute ce qui m'a rebuté chez Dickens par exemple. Et ce qui me rebute à lire un auteur comme Dumas.
Sade en est très loin en tout cas ! criminalite - Thomas De Quincey 1390083676 (mais ce n'est pas pour autant que j'aime tellement le lire, je sature vite avec Sade). Mais je m'imaginais De Quincey plus empreint de perversité et de sadisme.

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Message par Quasimodo Mer 6 Déc 2017 - 11:23

Voilà où gît le lièvre ! Smile Je ne conseille pas Dumas dans ce cas, bien que je l'aime beaucoup.

De Quincey je n'en sais rien, mais il y a une sacrée dose de perversité dans ce bouquin Shocked (sans même parler de John Williams, le narrateur m'a paru du plus maniaque, et atteindre à un point d'insanité rare). Et c'est d'autant plus troublant que ce n'est pas spécialement démonstratif.
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Message par Tristram Mar 26 Avr 2022 - 12:35

De l'Assassinat considéré comme un des Beaux-Arts

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En complément aux commentaires approfondis précédents, mais je retiens surtout l'aspect farcesque et provocateur.
« En tant qu’inventeur de l’assassinat et que le père de l’art, Caïn dut être un génie de premier ordre. Tous les Caïns furent des hommes de génie. Tubal-Caïn a inventé les tubes, je crois, ou quelque chose de ce genre. »

« En effet, pour peu qu’un homme se laisse aller à l’assassinat, il en viendra bientôt à boire et à enfreindre le sabbat, et de là il tombera dans l’impolitesse et la nonchalance. Une fois engagé sur cette pente, qui sait où il s’arrêtera ? Plus d’un homme a daté sa ruine de tel ou tel assassinat auquel, en son temps, il n’avait guère attaché d’importance. »
Le Post-scriptum (tenant plus de la moitié de l’ouvrage), commente principalement les fameux assassinats de John Williams à Londres.
« Mais dans la suite, cet étranger repoussant d’une lividité cadavérique, aux cheveux extraordinaires et aux yeux vitreux, qui s’était montré par intermittence de 8 heures à I l heures du soir, revint à la mémoire de tous ceux qui l’avaient fixement observé, avec à peu de chose près l’effet glacial que produisent les deux assassins dans Macbeth lorsqu’ils se présentent fumants du meurtre de Banquo, et qu’avec leurs terribles visages ils se profilent obscurément sur l’arrière-plan brumeux, à travers les pompes du banquet royal. »
Humour donc, mais aussi façon de pointer la fascination morbide des membres de toute société humaine pour les faits divers sanglants et la mort (amplifiée par la rumeur), à la racine de la peur de l’étranger, et donc du racisme…
« Un homme sur trois, pour le moins, y pouvait être tenu pour un étranger. On rencontrait à chaque pas des Lascars, des Chinois, des Maures, des Nègres. »
(Les lascars sont vraisemblablement des "matelots des Indes".)
Un pastiche à la Poe, qui raille aussi le ton didactique et grandiloquent en le caricaturant, et n’épargne pas même Coleridge, ami de l’auteur.
Pas étonnant que cet auteur figure dans l'Anthologie de l'humour noir d'André Breton (dans laquelle il manque notamment Ambrose Bierce, qui s’apparente assez à de Quincey) !

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