Au fil de nos lectures
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Re: Au fil de nos lectures
Je viens de relire Cher Diego, Quiela t'embrasse, d'Elena Poniatowska : très beau texte (nouvelle). C'est la détresse épistolière d'Angelina Berloff, première épouse de Diego Rivera, laissée par icelui à Paris (celui des peintres de La Rotonde, de Vollard et d'Elie Faure...), où son propre talent pictural s'étiole entre l'amour qui ne répond plus et leur jeune enfant mort, comme elle rêve du Mexique... On pense bien sûr à Camille Claudel...
_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15559
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane
Re: Au fil de nos lectures
J' ai croisé ce titre, mais je ne me doutais pas que le Diego en question était Diego Rivera.Tristram a écrit:Je viens de relire Cher Diego, Quiela t'embrasse, d'Elena Poniatowska : très beau texte (nouvelle). C'est la détresse épistolière d'Angelina Berloff, première épouse de Diego Rivera, laissée par icelui à Paris (celui des peintres de La Rotonde, de Vollard et d'Elie Faure...), où son propre talent pictural s'étiole entre l'amour qui ne répond plus et leur jeune enfant mort, comme elle rêve du Mexique... On pense bien sûr à Camille Claudel...
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Au fil de nos lectures
Par souci de véracité, il faut se rappeler que la nouvelle a été basée sur la lecture de lettres de la première femme de Diego Rivera : ce n'est pas un "vrai" témoignage.
_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15559
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane
Re: Au fil de nos lectures
Journal d' un étranger à Paris : Curzio Malaparte (Suite)
Pour résumer les épisodes précédents, Malaparte voyage en France en 194-48 et comme auparavant,
il a conservé l' habitude d' aboyer aux les chiens la nuit.
Et donc, il récidive.
Ce qui lui vaut des remontrances des hoteliers et des gendarmes...
Chamonix, 24 mars
M. Cachet, le propriétaire de l' hotel de la Sapinière, est venu me prier de ne plus aboyer aux chiens la nuit, car ses clients ne peuvent pas dormir, ils ont peur, ils disent que je
dois etre fou, ou bien que je suis enragé.
M. Cachet est très ennuyé de devoir me dire ça, mais on pourrait se plaindre à la Mairie,
et la Mairie pourrait ordonner que l' on me fasse subir le traitement de Pasteur.
"Ce sont des piqures très douloureuses, me dit M. Cachet.
- Mais je ne suis pas enragé, lui dis-je.
- Je sais que vous n' ètes pas enragé, mais mes clients veulent dormir.
- Et si j' étais un chien, un véritable chien ? Est-ce qu' ils se plaindraient ?
- Non, me dit M. Cachet, évidmment non. Mais ils savent que vous n' ètes pas un chien et cela leur fait peur de vous entendre aboyer comme un chien.
- Je suis libre d' aboyer la nuit, si cela me plait. Dites à vos clients que je suis un véritable
chien et cela les tranquillisera.
- Oh non ! me dit M. Cachet en secouant la tete, oh non ! Je crains que vous n' ayez des ennuis.
- Je n' aurai pas d' ennuis, M. Cachet. Pendant quelques jours je n' aboierai pas, mais
ensuite, je recommencerai. C' est mon seul plaisir dans la vie que d' aboyer avec les chiens
la nuit."
M. Cachet est parti, secouant la tete.
Ses souliers faisaient sur la neige un bruit doux, comme le pas du renard que j' ai entendu
à Crans, cet hiver.
Pour résumer les épisodes précédents, Malaparte voyage en France en 194-48 et comme auparavant,
il a conservé l' habitude d' aboyer aux les chiens la nuit.
Et donc, il récidive.
Ce qui lui vaut des remontrances des hoteliers et des gendarmes...
Chamonix, 24 mars
M. Cachet, le propriétaire de l' hotel de la Sapinière, est venu me prier de ne plus aboyer aux chiens la nuit, car ses clients ne peuvent pas dormir, ils ont peur, ils disent que je
dois etre fou, ou bien que je suis enragé.
M. Cachet est très ennuyé de devoir me dire ça, mais on pourrait se plaindre à la Mairie,
et la Mairie pourrait ordonner que l' on me fasse subir le traitement de Pasteur.
"Ce sont des piqures très douloureuses, me dit M. Cachet.
- Mais je ne suis pas enragé, lui dis-je.
- Je sais que vous n' ètes pas enragé, mais mes clients veulent dormir.
- Et si j' étais un chien, un véritable chien ? Est-ce qu' ils se plaindraient ?
- Non, me dit M. Cachet, évidmment non. Mais ils savent que vous n' ètes pas un chien et cela leur fait peur de vous entendre aboyer comme un chien.
- Je suis libre d' aboyer la nuit, si cela me plait. Dites à vos clients que je suis un véritable
chien et cela les tranquillisera.
- Oh non ! me dit M. Cachet en secouant la tete, oh non ! Je crains que vous n' ayez des ennuis.
- Je n' aurai pas d' ennuis, M. Cachet. Pendant quelques jours je n' aboierai pas, mais
ensuite, je recommencerai. C' est mon seul plaisir dans la vie que d' aboyer avec les chiens
la nuit."
M. Cachet est parti, secouant la tete.
Ses souliers faisaient sur la neige un bruit doux, comme le pas du renard que j' ai entendu
à Crans, cet hiver.
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Au fil de nos lectures
L'autisme fait parti intégrante de ma vie. Mon petit fils de 6 ans 1/2 maintenant a été diagnostiqué avec un trouble du spectre autistique. ( Anciennement il aurait été classé asperger). Il a aussi un haut potentiel. Il est en première année à l'école normale.
- J'ai donc lu '' L'empereur c'est moi de Hugo Horiot''. Un livre qui m'aide à avancer dans le monde de l'Autisme.
- J'ai donc lu '' L'empereur c'est moi de Hugo Horiot''. Un livre qui m'aide à avancer dans le monde de l'Autisme.
- A trente ans, il écrit son propre livre, L’Empereur, c’est moi paru le 28 mars 2013 aux Editions l’Iconoclaste. Un récit à la première personne écrit en à peine un mois tant le flux des phrases lui a été naturel et évident. Chaque chapitre retrace une période de son enfance. Le lecteur est embarqué dans l’esprit du jeune auteur et de ses obsessions, des ses questionnements, de ses colères. C’est dans un livre unique, que s’exprime enfin librement un de ces enfants du silence.
Bulle- Messages : 50
Date d'inscription : 20/12/2016
Age : 67
Localisation : Laurentides
Re: Au fil de nos lectures
Louna, par le biais fictionnel, je te conseille Moi de Sabina Berman. (Merci pour la douceur de l'avatar, je veux être chat dans une autre vie, c est dit !
Nadine- Messages : 4832
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 48
Re: Au fil de nos lectures
Tristram a écrit:Je viens de relire Cher Diego, Quiela t'embrasse, d'Elena Poniatowska : très beau texte (nouvelle). C'est la détresse épistolière d'Angelina Berloff, première épouse de Diego Rivera, laissée par icelui à Paris (celui des peintres de La Rotonde, de Vollard et d'Elie Faure...), où son propre talent pictural s'étiole entre l'amour qui ne répond plus et leur jeune enfant mort, comme elle rêve du Mexique... On pense bien sûr à Camille Claudel...
J'avais commencé à le lire à la médiathèque et je m'étais promis d'y revenir, merci de me le rappeler.
shanidar- Messages : 1592
Date d'inscription : 02/12/2016
Re: Au fil de nos lectures
en lisant l'intervention de Tristram sur le fil d'Andreï Makine qui s'étonne de l'attachement des français à leurs cafés, je me demande quelle est la relation des russes à leurs bistros, alors même que le mot utilisé en France est d'origine russe (si je ne me trompe pas et veut simplement dire : vite !)...
shanidar- Messages : 1592
Date d'inscription : 02/12/2016
Re: Au fil de nos lectures
Peut-être qu'ils ne prennent pas le temps de s'asseoir et discuter ?
_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15559
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane
Re: Au fil de nos lectures
Rien de tel que ce bon vieux Marcel pour vous enivrer :
Citation prise dans A l'ombre des jeunes filles en fleurs.
Proust a écrit:Et c'était par conséquent toute sa vie qui m'inspirait du désir ; désir douloureux, parce que je le sentais irréalisable, mais enivrant, parce que ce qui avait été jusque-là ma vie ayant brusquement cessé d'être ma vie totale, n'étant plus qu'une petite partie de l'espace étendu devant moi que je brûlais de couvrir, et qui était fait de la vie de ces jeunes filles, m'offrait ce prolongement, cette multiplication possible de soi-même, qui est le bonheur.
Citation prise dans A l'ombre des jeunes filles en fleurs.
Invité- Invité
Re: Au fil de nos lectures
Au fil de la lecture de ta lecture, Arturo,
je repense à ce film d'Akerman, avec Testud et Merhar, inspiré de La prisonnière, de Proust : je vous le recommande vivement. C'est très accessible,(je precise car parfois Akerman a des mises en scènes qui arrêtent ) et très très bien monté et joué. Un bijou. Je l'ai découvert il y a moins d'un an, je crois en replay sur arte suite à la mort de cette réalisatrice. C'est certes un film resserré, sans action, mais très psychologique et expressif.
je repense à ce film d'Akerman, avec Testud et Merhar, inspiré de La prisonnière, de Proust : je vous le recommande vivement. C'est très accessible,(je precise car parfois Akerman a des mises en scènes qui arrêtent ) et très très bien monté et joué. Un bijou. Je l'ai découvert il y a moins d'un an, je crois en replay sur arte suite à la mort de cette réalisatrice. C'est certes un film resserré, sans action, mais très psychologique et expressif.
Nadine- Messages : 4832
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 48
Re: Au fil de nos lectures
Bien noté, merci. J'essaierai de le trouver, et le regarder après ma lecture (je suis encore loin de La prisonnière).
Invité- Invité
Re: Au fil de nos lectures
Non, je ne ris pas...
«Fatrasies»
«Pourquoi disent-ils traitement de texte»
demande Gaston
«est-ce que le texte est malade?»
Ne faut-il pas changer le nom de
Yougoslavie
en celui de «i gossent la vie»?
Gérald Godin, Les Botterlots cité dans Humour et poésie. 30 poètes québécois
Jack-Hubert Bukowski- Messages : 2490
Date d'inscription : 04/12/2016
Age : 42
Localisation : Montréal
Re: Au fil de nos lectures
que veut dire le verbe 'gosser' par chez toi, jack ? Il n'existe pas en français...
shanidar- Messages : 1592
Date d'inscription : 02/12/2016
Re: Au fil de nos lectures
Gosser dans la vie, comme dans le sens de déranger, d'importuner ou d'énerver quelqu'un. Il est aussi possible de faire le lien avec les «gosses», soit les testicules.
Lien : http://www.je-parle-quebecois.com/lexique/definition/gosse.html
Lien : http://www.je-parle-quebecois.com/lexique/definition/gosse.html
Jack-Hubert Bukowski- Messages : 2490
Date d'inscription : 04/12/2016
Age : 42
Localisation : Montréal
Re: Au fil de nos lectures
Je tenais à laisser Jack répondre d'abord, mais j'ai tout de suite pensé à gausser ; si je consulte Le Robert,
Gausser qqn, se moquer de lui.
Au passif : être gaussé : être tourné en ridicule (dans Balzac)
Montaigne : plaisanter.
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Tristram- Messages : 15559
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane
Re: Au fil de nos lectures
ah merci Tristram ! Je me disais bien que j'avais déjà entendu ça mais je n'étais plus sûre
Silveradow- Messages : 664
Date d'inscription : 30/12/2016
Age : 31
Localisation : Nomade
Re: Au fil de nos lectures
on tomberait sur une parenté avec le "lâcher la grappe" ?Jack-Hubert Bukowski a écrit:Gosser dans la vie, comme dans le sens de déranger, d'importuner ou d'énerver quelqu'un. Il est aussi possible de faire le lien avec les «gosses», soit les testicules.
Lien : http://www.je-parle-quebecois.com/lexique/definition/gosse.html
_________________
Keep on keeping on...
Re: Au fil de nos lectures
Autre essai de définition :
gosser (v.) 1) essayer, sans trop de succès : gosser après le couvercle, gosser après un travail; 2) ennuyer avec une demande sans cesse répétée : y gosse toujours ses parents pour de l’argent. Syn. têter ; 3) travailler le bois avec un couteau de poche.
gosses (n. f.) organes sexuels masculins : y’a rien de pire qu’un bon coup de pied d’ein gosses. partir sur une gosse (adj.) * : partir très vite, avec empressement : à matin y’était tellement pressé qu’y’é parti rien qu’sur une gosse.
Source : https://www.immigrer.com/dictionnaire-des-expressions-quebecoises/
Jack-Hubert Bukowski- Messages : 2490
Date d'inscription : 04/12/2016
Age : 42
Localisation : Montréal
Re: Au fil de nos lectures
Maintenant je pourrais dire tu me casses les gosses (que je n'ai pas) avec le sourire ! merci pour les tentatives de définitions, en s'y mettant tous on parvient à de belles perspectives !
shanidar- Messages : 1592
Date d'inscription : 02/12/2016
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