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Ernest Hemingway

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Message par Chamaco Lun 5 Déc - 13:40

Ernest Hemingway
(1899-1961)

Ernest Hemingway    Avt_er10

Ernest Miller Hemingway, né le 21 juillet 1899 à Oak Park dans l'Illinois aux États-Unis et mort le 2 juillet 1961 à Ketchum (Idaho), est un écrivain, journaliste et correspondant de guerre américain. Son style d'écriture, caractérisé par l'économie et la litote, a influencé le roman du xxe siècle, comme l'ont fait sa vie d'aventurier et l'image publique qu'il entretenait. Il a écrit la plupart de ses œuvres entre le milieu des années 1920 et le milieu des années 1950, et sa carrière a culminé en 1954 lorsqu'il a remporté le prix Nobel de littérature. Ses romans ont rencontré un grand succès auprès du public du fait de la véracité avec laquelle il dépeignait ses personnages. Plusieurs de ses œuvres furent élevées au rang de classiques de la littérature américaine. Il a publié sept romans, six recueils de nouvelles et deux œuvres non romanesques de son vivant. Trois romans, quatre recueils de nouvelles et trois œuvres non romanesques ont été publiés à titre posthume.

Après avoir quitté le lycée, il a travaillé pendant quelques mois en tant que journaliste, avant de partir pour le front italien et devenir ambulancier pendant la Première Guerre mondiale, ce qui a servi de fondement à son roman L'Adieu aux armes. Il fut grièvement blessé et passa alors plus de trois mois à l'hôpital. À sa sortie, il s'engagea dans l'armée italienne. En 1922, Hemingway épousa Hadley Richardson, la première de ses quatre épouses, et le couple s'installa à Paris où il travailla comme correspondant étranger. Au cours de cette période, il rencontra et fut influencé par des écrivains et des artistes modernistes des années 1920 de la communauté expatriée connus sous le nom de Génération perdue. Son premier roman, Le soleil se lève aussi, a été écrit en 1926. Après avoir divorcé d'Hadley Richardson en 1927, Hemingway épousa Pauline Pfeiffer ; ils divorcèrent après le retour d'Hemingway d'Espagne où il avait couvert la guerre civile espagnole, qui lui permit d'écrire Pour qui sonne le glas. Martha Gellhorn devint sa troisième femme en 1940, mais il la quitta pour Mary Welsh Hemingway après la Seconde Guerre mondiale, période pendant laquelle il fut présent le jour du débarquement en Normandie et celui de la libération de Paris. Peu de temps après la publication de Le Vieil Homme et la Mer, en 1952, qui lui valut le prix Pulitzer en 1953, Hemingway participa à un safari en Afrique, où il faillit être tué dans un accident d'avion qui le laissa perclus de douleur et en mauvaise santé pendant une grande partie du reste de sa vie. Hemingway avait habité à Key West, en Floride et à Cuba pendant les années 1930 et 1940, mais, en 1959, il quitta Cuba pour Ketchum, dans l'Idaho, où il se suicida au cours de l'été 1961.

source : wikipédia

Oeuvres traduites en français :

Romans
1926 : Torrents de printemps  (The Torrents of Spring)
1926 : Le soleil se lève aussi (The Sun Also Rises) ; Page 2
1929 : L'Adieu aux armes (A Farewell to Arms)
1937 : En avoir ou pas (To Have and Have Not)
1940 : Pour qui sonne le glas (For Whom the Bell Tolls) : Page 1
1950 : Au-delà du fleuve et sous les arbres (Across the River and into the Trees)
1952 : Le Vieil Homme et la Mer (The Old Man and the Sea) : Page 1
Posthume : Iles à la dérive (Islands in the Stream )
Posthume : Le jardin d'Eden (The Garden of Eden)

Récits autobiographiques
1932 : Mort dans l'après-midi (Death in the Afternoon)
1935 : Les vertes collines d'Afrique (Green Hills of Africa) : Page 3
Posthume : Paris est une fête (A Moveable Feast) ; Page 2
Posthume : La vérité à la lumière de l'aube (True at First Light)

Recueils de nouvelles (composition identique aux originaux)
1961 : Les neiges du Kilimandjaro (The Snows of Kilimanjaro and Other Stories)
Posthume : Les Aventures de Nick Adams  (The Nick Adams Stories) ; Page 3

Recueils de nouvelles uniquement en traduction française :
- Cinquante mille dollars
- Paradis perdu, suivi de La Cinquième colonne
- Le chaud et le froid

Nouvelles notables
Clic:

Autres
1932 : Mort dans l'après-midi (Death in the Afternoon ; récit de l'histoire de la tauromachie)
Posthume : En ligne (By-Line: Ernest Hemingway)
Posthume : E.H., apprenti reporter (Ernest Hemingway: Cub Reporter)
Posthume : 88 poèmes (88 Poems)
Posthume : L'été dangereux (The Dangerous Summer ; chroniques)

màj le 19/12/2021
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Message par Chamaco Lun 5 Déc - 13:43

La casa vigia, la maison d'Hemingway dans la banlieue de La Havane, on y voit la Pilar le bateau du Vieil Homme et la mer, c'est un diaporama....

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Message par Chamaco Lun 5 Déc - 13:44

Certains commentaires sur cet auteur condamnent l'homme et parfois l'auteur, il est vrai que si nous essayons de le comprendre avec un regard contemporain on peut retracer des grands traits de son caractere qui de nos jours sont montrés du doigt (par exemple son côté macho), mais si nous nous replacions dans le contexte de l'epoque son attitude est banale, elle est presente chez beaucoup d'auteurs de cette epoque, par exemple Joseph Kessel. Lire une oeuvre avec un oeil critique actuel c'est la denaturer, un auteur a son histoire, qui est celle des gens de son epoque, ses reactions sont à l'aune de celle de ses contemporains. Lorsque je lis un ecrivain je recherche sa biographie, je veux savoir à quoi se refere son oeuvre, par exemple pour Hemingway l'exasperation de son côté machiste tiendrait peut être à sa petite enfance : sa mère aurait voulu qu’il soit une fille et pour ce faire l’habillait en fille, ne lui coupait pas les cheveux et l’appellait « poupée chérie », Hemingway haissait sa mère et la qualifiait de «salope»...

Voici une relation de l'oeuvre et de la vie d'Hemingway ecrite par Leonardo Padura (ecrivain Cubain) parue dans le Figaro :

L'Article du Figaro : Hemingway vu par Leonardo Padura (écrivain cubain)

"Cuba : Adios Hemingway

Il ne cesse de rallumer nerveusement une cigarette dont il fume quelques bouffées avant de l'éteindre à nouveau. Pour faire durer. La rumeur du boulevard envahit la pièce. Leonardo Padura ferme la fenêtre, tire une taffe. La lecture de Hemingway a fait de moi un écrivain. Je l'ai admiré, infiniment. Mais j'ai découvert sa part d'ombre. Et j'ai écrit Adios Hemingway pour régler mes comptes avec lui.

L'intrigue commence comme un polar. Dans le parc de La Vigía, demeure de Hemingway transformée en musée, un ouragan arrache un manguier. Sous la souche, des ossements humains. Mario Conde, ex-policier, fan de Hemingway et écrivain en herbe, est chargé de résoudre cette ténébreuse affaire sur laquelle plane l'ombre du plus célèbre des Cubains d'adoption.

Remontons le temps. Jusqu'à ce printemps 1928, où l'écrivain foula pour la première fois le pavé havanais en compagnie de sa seconde épouse, Pauline Pfeiffer, lors d'une escale du vapeur Orita en provenance de La Rochelle. C'est le coup de foudre. Hemingway revient à Cuba pour pêcher l'espadon, il y découvre la saveur des fruits tropicaux, le goût du rhum. L'île est propice à l'écriture. L'auteur, déjà célèbre, s'installe dans la chambre 511 de l'Hotel Ambos Mundos. Il y travaille à L'Adieu aux armes, un roman qui s'appuie sur ses souvenirs d'ambulancier héroïque lors de la guerre de 1914-1918, où il a été grièvement blessé.

Transformée en minimusée, la chambre 511 accueille les nostalgiques de “Papá”, surnom affectueux que les Cubains donnaient à Hemingway. Ils y trouvent photos et souvenirs. Mais c'est la vue, depuis la fenêtre d'angle, qui ouvre sur l'âme de l'écrivain : la mer, dont jamais il ne voulut trop s'éloigner, et le port s'y devinent au nord. Au sud, la cathédrale émerge de l'océan des toits de tuile de la Vieille Havane, inscrite au patrimoine de l'humanité. Les quais ne sont qu'à quelques centaines de mètres.

Au pied de l'immeuble néo-colonial, un carrefour, joyeux, bruyant. La musique, toutes les musiques cubaines, montent vers le ciel: salsa, son, rumba, cha-cha-cha, boléros se mélangent dans la rue, font vibrer l'air moite. 1936 : la guerre d'Espagne éclate. L'écrivain y est correspondant de guerre, et continue de forger le mythe planétaire d'un Hemingway dur à cuire, qui n'hésite pas à faire le coup de feu. Un mythe que Padura démonte dans son roman. Car jamais, en effet, l'auteur de Pour qui sonne le glas ne prit les armes en d'autres occasions que lors de ses nombreuses parties de chasse, où il fit montre d'un goût consommé pour le sang et la poudre.

«Il n'aurait pas eu les couilles pour tuer quelqu'un», fait dire Padura à son héros désenchanté. Ce qui n'empêche pas Hemingway, de retour à sa table de travail de l'Hotel Ambos Mundos, d'écrire un roman intitulé fort à propos : En avoir ou pas. Le récit prend pour cadre La Havane : «Tu sais comment est La Havane tôt le matin, avec les vagabonds appuyés contre les murs, avant que les camions frigorifiques apportent la glace aux bars.» De fait, La Havane est un port, canaille, comme tous les ports. Il suffit de passer les limites de la zone classée par l'Unesco pour accéder à l'âme profonde de la ville, suintant de ses façades lézardées, pour retrouver, intacte, la cité évoquée par Hemingway. Splendeur fanée des frontons décrépits, des couloirs ombreux aux senteurs humides, une poésie que l'on imaginait reléguée aux arrière-cours des immeubles du Paris du XIXe siècle décrites par Maupassant, émane des rues en damier de la Vieille Havane.

N'empêche, il y a péril en la demeure, comme en témoignent les nombreux immeubles effondrés, privés de toits, de balcons. Il faut, à contre-courant, fendre la foule des badauds qui se pressent le long des vitrines de la rue Obispo. Enfin, le Floridita offre le havre de sa fraîcheur climatisée. Le bar fut l'un des quartiers généraux de Papá Hemingway. Une statue de bronze à son effigie, accoudée au comptoir, rappelle qu'il y éclusa force daïquiris, dont il inventa ici une recette singulière, le «Papá Doble» : double ration de rhum. Sans sucre. Une hérésie pour Leonardo Padura, qui affirme son goût pour le sucre de canne, seul apte – nous ne lui donnerons pas tort – à rendre buvable un daïquiri digne de ce nom.

Il faut de l'imagination pour convoquer en ces lieux les fantômes d'Errol Flynn, de Sartre ou de Gary Cooper parmi les touristes, dont certains flanqués de jineteras bien trop jeunes pour eux. Les nostalgiques préféreront sans doute la barrade La Bodeguita del Medio, au début de l'étroite rue Empedrado. Un simple trou dans le mur également fréquenté par les spectres du poète cubain Nicolás Guillén, du Chilien Salvador Allende. «Mon daïquiri au Floridita, mon mojito à la Bodeguita», lançait, dit-on, Hemingway, un verre dans chaque main. Le cocktail culte de Cuba y demeure la boisson de référence, et la recette en reste inchangée depuis qu'Angel Martínez servait Papá.

Ce dernier ne tarda pas à poser son sac à Cuba après qu'en 1939, Franco a triomphé de la République espagnole. En Europe, la guerre gronde. Hemingway, qui la couvrira jusqu'au débarquement de Normandie, est de retour dans la chambre 511. Il entame la rédaction de Pour qui sonne le glas, chef-d'œuvre qu'il achèvera à La Vigía. Papá est habitué à écrire dans des chambres d'hôtel, des bars, des lieux improbables, trimballant partout sa machine à écrire portative. Mais l'Hotel Ambos Mundos est devenu trop bruyant. Ce sont les arbres des neuf hectares du paisible parc de la Finca La Vigía, une demeure perchée sur les hauts de San Francisco de Paula, qui séduiront l'écrivain. «Sans eux, La Vigía n'est rien», écrit encore Padura.

Hemingway y réside jusqu'en 1959, alternant voyages aux Amériques – notamment à Key West, Floride, puis à Ketchum, Idaho, où il acquiert son ultime maison – et en Afrique, où il survit miraculeusement au crash de son avion au cours d'un safari. Quand il est à La Vigía avec sa quatrième épouse, Mary Welsh, Papá écrit, boit, reçoit. Les toreros Dominguín et Ordóñez, Gary Cooper, sans oublier les plus belles femmes du monde : Ingrid Bergman, Ava Gardner. En 1942, à bord de son yacht, El Pilar, Hemingway sillonne les Caraïbes à la recherche de sous-marins allemands.

Padura n'est pas dupe, qui parle d'épopée imbibée et foutraque. Nul, hormis les chercheurs, n'est autorisé à pénétrer dans le sanctuaire de La Vigía. Le visiteur découvre l'univers hemingwayen à travers les fenêtres ouvertes. La maison est en ordre. Comme si l'écrivain venait de s'absenter. Comme au lendemain de son départ vers les Etats-Unis en 1959, en route vers son suicide au seuil de la folie, deux ans plus tard.

Une ultime mise en scène, pour Mario Conde, amer et lucide, soliloquant dans Adios Hemingway : partout, des trophées de chasse, des armes. Sur une étagère, la machine portative Royal, avec laquelle il écrivait, debout comme un boxeur, dit la légende. Parce qu'une vieille blessure lui rendait la station assise douloureuse, corrige Padura. Qu'importe, le mythe est intact.

Sur le bureau de Papá, un étrange panonceau clame : «Les visiteurs non invités ne seront pas reçus.» Dans le dressing, uniforme de correspondant de guerre, bottes et chaussures astiquées patientent, comme à la parade. C'est dans la salle de bains que Mario Conde découvre les inscriptions les plus touchantes, relatives au poids de Hemingway, véritable obsession. Se croyant physiquement atteint, à la fin de sa vie, Papá se pèse quotidiennement et note le résultat à même la cloison.

Cet homme- là, saisi de peur devant la vieillesse qui approche, la folie qui guette, trouve enfin grâce aux yeux de Leonardo Padura. Quand son humanité profonde, sa fragilité, se laissent entrevoir derrière une légende lézardée. La Vigía est d'abord la maison d'un romancier. Les livres sont partout, jusque dans la salle de bains. Quelque 9000 ouvrages, la plupart annotés de la main de Hemingway. Sa correspondance, des lettres d'Adriana Ivancich, comtesse de 19 ans dont il tomba éperdument amoureux, et 3 000 photos et négatifs qui font la joie des chercheurs et des biographes.

De la tour, la vue sur La Havane et la mer qu'il chérissait tant est époustouflante. Là, son épouse installa un bureau où jamais il n'écrivit. Il semble qu'à la vue de l'océan il préféra certains jours celle, imprenable, d'Ava Gardner se baignant nue dans la piscine, sans savoir qu'un jour elle serait l'objet des rêves érotiques d'un héros de polar.

L'autre domicile de Hemingway est un yacht. El Pilar, veillé par les tombes des chiens défunts de l'écrivain, sommeille, protégé des embruns par un auvent. Son inconsolable capitaine, Gregorio Fuentes, qui inspira Le Vieil Homme et la mer, l'avait reçu en héritage de Papá. Le marin fit don du Pilar à l'État et vécut jusqu'à 104 ans. Témoin silencieux d'une passion, le fauteuil de pêche au gros où Hemingway lutta contre thons et espadons. Sa vérité est là. Pas dans le sanctuaire de la Virgen del Cobre, patronne des Cubains, où Papá fit déposer le Nobel reçu en 1954 – encore une mise en scène, affirme l'auteur d'Adios Hemingway –, mais dans le petit port voisin de Cojímar où mouillait habituellement le Pilar.

Au bar La Terraza, où l'écrivain éclusa des litres de rhum en compagnie de pêcheurs qui se moquaient bien de ses best-sellers. Hemingway les payait bien, les considérait. Les jours de mouise, il leur offrait même le produit de sa pêche. Il était devenu l'un des leurs. Si bien qu'à sa mort ils se cotisèrent pour récolter du bronze et faire fondre un modeste buste qui contemple la mer et le vieux fort. Le sculpteur n'exigea pas un peso. «C'est ce qui m'a réconcilié avec Hemingway, affirme Leonardo Padura. L'hommage des pêcheurs est le seul sincère et désintéressé qui lui ait jamais été rendu.» À l'homme, pas à sa légende.
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Message par topocl Lun 5 Déc - 19:48

Pour qui sonne le glas

Ernest Hemingway    Images48

Pendant la guerre civile espagnole, Robert Jordan, un américain des Brigades Internationales est envoyé, deux sacs de  dynamite sur le dos, auprès d'un groupe de guerilleros, avec pour mission de faire sauter un pont. Pendant les trois jours qui précèdent l'action, il s'intègre au groupe, y installe son autorité bienveillante. Il découvre la fraternité de ces paysans analphabètes, unis par l'idée que le monde est si beau qu'il mérite que l'on meurt pour le sauver. Des amitiés et des trahisons se dessinent, ainsi qu’une histoire d'amour aussi passionnée que cela peut se passer quand on sait que l'on risque de mourir demain.

C'est ainsi que Robert Jordan était obligé maintenant d'employer ces gens qu'il aimait, comme on emploie des soldats envers lesquels, si l'on veut réussir, il ne faut éprouver aucun sentiment.

Hemingway nous montre ces personnages qui s'activent, qui parlent (beaucoup), qui mangent, qui boivent (beaucoup). À côté d'un récit scrupuleusement technique des actes et déplacements, les dialogues sont un élément crucial du livre. Si personne ne doute de la nécessité fondamentale de la guerre, chacun exprime ses propres incertitudes : le sens de la violence, la nécessité de la mission, la capacité de chacun à faire face à l'épreuve, le rejet de la foi qui est souvent quelque chose de plus théorique que réel, le poids des superstitions, la solitude au sein de la communauté…

Tu ne sais pas que c'est mal de tuer ? Si. Mais tu le fais ? Oui. Et tu continues à croire absolument que ta cause est juste ? Oui.

Cela parle beaucoup dans ce livre, et si cela soulève des questionnements des plus intéressants, il faut reconnaître que c’est quand même parfois un peu redondant.

C'est  beau cette histoire d'amour pathétique, qui se doit de se vivre dans toute son intensité, sans tristesse, à défaut de s'envisager une durée. Cette femme et cet homme qui se donnent chacun une force, elle pour renaître, et lui pour combattre. Les dialogues sont parfois… tellement enflammés qu’ils peuvent être à la limite du niais. Mais tant pis, la personne qui m'a donné à lire ce livre avec injonction de l'aimer m’a expliqué : « mais c'est normal, maman, l'amour, c’est niais » – et elle n’a peut-être pas tort.)

Chose particulièrement marquante, c'est la capacité que Hemingway a de se mettre dans la tête des autres, et, sans faire dans le psychologique ou de l'introspectif (pas du tout), à suivre le cheminement chaotique de la pensée, les associations d'idées, les fils directeurs comme les coqs à l’âne, mêlant réflexion, action et détails dérisoires. Ces monologues intérieur sont le reflet de la tension intérieur des personnages, de leurs hésitations, de leur déterminisme, de ce désir qui leur échappe , parfois, d'avoir droit à une parcelle de vie normale.

Tous les meilleurs, quand on y songeait, étaient gais. Il valait bien mieux être gai, et en outre, c'était un signe, une espèce d'immortalité terrestre. Un peu compliqué. Il n’en restait pas beaucoup, cependant, non il n'en restait pas beaucoup de gais. Il en restait diablement peu. Et si tu continues à penser comme ça, mon garçon, toi non plus, tu ne dureras pas longtemps. Change de disque maintenant, vieux routier, vieux camarade. Tu es un destructeur de pont maintenant. Pas un penseur. Tu as faim, vieux frère, songea-t-il. Pourvu qu'on mange bien chez Pablo.

L'ensemble donne, à condition d'accepter des longueurs, une belle progression dramatique qui nous mène crescendo jusqu'à la scène–long chapitre finale, où l'émotion étreint le lecteur dans un puissant chant du cygne.

La colère, le vide, la haine qui l’avait envahi, une fois le pont sauté, quand, levant la tête, il avait vu Anselmo, tout cela était encore en lui. En lui il y avait aussi le désespoir, le chagrin que les soldats transforment en haine pour pouvoir continuer à être des soldats. Maintenant que c'était fini, il se sentait seul, détaché et sans joie, et il détestait tout ce qu'il approchait.

Je dois dire que, d' Hemingway, je redoutais un peu  l'aspect amitié virile, exaltation du mâle avec un grand M. Alors s’il est certain que les femmes sont plus là pour préparer la bouffe et transporter les munitions, il n'en demeure pas moins qu’on a deux magnifiques portraits de femmes, Maria et Pilar,  en face desquelles les hommes savent reconnaître leurs fragilités.

Et donc c'est quoi, ce livre ? Un roman d'aventure, un roman de guerre, un roman d'amour, un roman d'amitié ? Tout cela à la fois. Mais aussi une espèce d’autoportrait transfiguré d’Hemingway, une ode à certaines valeurs, un document historique, une magistrale réflexion sur le sens de nos vies et de la mort. La version cinématographique (Gary Cooper et Ingrid Bergman), ça doit valoir son pesant de grattons!



(commentaire rapatrié)


mots-clés : #guerredespagne

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Message par topocl Sam 17 Déc - 18:39

Le vieil homme et la mer

Ernest Hemingway    Images11

Il faut que je vous dise que Hemingway, c'est un des petits cailloux qu’il y a dans la chaussure de notre couple, à M. Topocl et à moi. Il a bien essayé régulièrement de m’en refiler, pendant 25 ans, puis, depuis quelques années, il a renoncé (Je vous laisse deviner le nombre de ces « quelques années»). Alors, l'autre jour, quand je suis allée chercher Le vieil homme et la mer sur une étagère, et que je suis descendue de mon escabeau avec l'air un peu gêné, il a d'abord eu un petit sourire sarcastique. J'ai pris mon air le plus dégagé possible, et  quand j'ai dit « c'est animal qui me l'a conseillé», je me demande si le regard n'est pas devenu vaguement bougon…

Au début, il y a cette relation tout en tendresse sans mots entre le garçon et le vieil homme et ça me plaisait bien. Et puis, dans son ironie mal placée, M. Topocl était presque content de m’entendre soupirer en tournant les pages, car je dois reconnaître que je ne suis pas une adepte de la pêche. Mais, peu à peu, cet homme qui a décidé de suivre son chemin, et qui s’y tient, qui ne se plaint pas, qui continue, il a fini par me plaire.

« Mais l'homme ne doit jamais s'avouer vaincu, dit-il. Un homme, ça peut être détruit, mais pas vaincu. (…) Raisonne pas tant, bonhomme, dit-il tout haut. Navigue de ton mieux, et prend les choses comme elles viennent. »

Et M. Topocl, je dois dire, n'était pas mécontent de voir que, après toutes ces années,  « il » était arrivé à ses fins : j'avais fini un Hemingway ! Et (presque) sans grogner, en plus ! Hemingway, c'est des romans de mecs, mais là, le côté force virile, est atténué par une certaine douceur, une certaine tendresse, c'est un vieil homme, il a ses rêves, ses pensées, ce n'est pas Superman. Un vieil homme qui veut rester homme, et qui est heureux d'être humble et obstiné. C'est sans fioritures, Hemingway n'est pas du genre à dire des choses inutiles, à s'apitoyer ou à s'étendre sur la psychologie. Hemingway arrive à faire pleurer un petit garçon sur plusieurs pages sans que cela tombe dans le pathétique. Hemingway est un homme, un vrai, un dur. Enfin c'est l'impression qu'il veut donner, car si l'on gratte un peu, on trouve une fragilité assez émouvante, il l’a bien prouvé d'ailleurs après, le pauvre.


(commentaire récupéré)

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Message par Chamaco Sam 17 Déc - 20:52

topocl a écrit:

Hemingway, c'est des romans de mecs, mais là, le côté force virile, est atténué par une certaine douceur, une certaine tendresse, c'est un vieil homme, il a ses rêves, ses pensées, ce n'est pas Superman. Un vieil homme qui veut rester homme, et qui est heureux d'être humble et obstiné.

C'est sans fioritures, Hemingway n'est pas du genre à dire des choses inutiles, à s'apitoyer ou à s'étendre sur la psychologie. Hemingway arrive à faire pleurer un petit garçon sur plusieurs pages sans que cela tombe dans le pathétique. Hemingway est un homme, un vrai, un dur. Enfin c'est l'impression qu'il veut donner, car si l'on gratte un peu, on trouve une fragilité assez émouvante, il l’a bien prouvé d'ailleurs après, le pauvre.


(commentaire récupéré)

Merci pour ce commentaire que je n'avais jamais lu et que je découvre, Hemingway un bonhomme qui dérange c'est sur, surtout dans une grande première partie de sa vie, "le vieil homme et la mer" est l'écrit d'un homme âgé, assagi mais pas encore abattu par la maladie, ce dernier comme tu le note en allusion finale refusera de continuer de façon dégradante pour son égo et prendra une décision. C'est l'ouvrage de lui qui m'a plu le plus...Bien des années après l'avoir lu dans une marina à son nom je suis tombé sur un grand hotel à l'enseigne "le vieil homme et la mer", cela m'avait rappelé ma lecture.
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Message par animal Dim 18 Déc - 0:14

Arf, on s'était bien amusé avec Le Vieil homme et la mer clown

je reprends mon commentaire d'alors (et on récupère Antigone dans la foulée) :

Ernest Hemingway    Lion-010

Le vieil homme et la mer

Le vieil homme et la mer, c'est un peu comme Antigone. Avec un côté plus primitif. Prenons les problèmes dans le désordre pour découvrir ce qui grouille derrière cette écriture simple. D'abord on pourrait être tenté de parler de force tellurique pour ce récit qui cherche des racines de l'homme sauf que ça se passe sur la mer, ce n'est pas le même élément, et ce n'est pas une mer déchainée qui engloutie les hommes mais une mer de désolation mais nourricière, un espace de solitude et d'abandon mais aussi de réflexion et source de vie. Ensuite si on poursuit et qu'on s'éloigne de la côte pour se retrouver au milieu de nulle-part et rejetés du temps avec seulement le vieux et le poisson, on les trouves comme unité revendiquée mais indéchiffrable puisque pris dans une lutte qui trouve difficilement son sens, dommageable même, mais inévitable. Pour s'accomplir l'action va à l'encontre de. Et c'est là que viennent l'orgueil, les souvenirs et les mythes. Perdus dans l'immensité de la mer, hors du lieu et hors du temps, très forts mais revenus, rendus à rien ou presque rien, ils n'ont plus d'enjeu, ils n'ont plus que leur réalité. Pas tout à fait une fatalité. Et puis la question des générations, il en manque, le gamin n'est plus tout à fait un gamin mais n'est pas un adulte et le vieux vit encore mais n'est plus un adulte dans la force de l'âge, il s'efface. Pourtant ils se reconnaissent, ils se connaissent et devant cette figure du vieux qui se lutte jusqu'à dépasser le sens de l'accomplissement l'émotion du gamin est riche du signe de cette reconnaissance de cette communion, c'est presque d'une Pietà qu'il s'agit en plaçant de façon poignante cette échange d'inspiration et de transmission, et en rupture avec les âges admis pour l'ancrer plus profondément dans la nature de l'homme. Enfin il y a les lions, le songe, le souvenir, le spectacle de la nature dans toute sa splendeur, un rivage calme en vue et toute la force et la beauté des fauves apaisés, l'image salvatrice qui vient dans le sommeil et hante le vieux. Elle est très belle cette image. Très belle mais pas pour autant résolue, car comment idéaliser ou rendre angélique cette vision de fauve et l'ombre de la chasse sanglante qui vient avec, qui se tisse de très loin avec cette pêche sans réelle fin que son anéantissement qui ne résout rien.

C'est pour ça que j'ai pensé (rapidement en fait) à Antigone (lu que celui de Anouilh) et que par delà le côté taquin de ce rapprochement ça me parle, il y a un acte incontournable entre le juste et le destructeur (côté destructeur ici plus mis en avant), surtout inévitable, porteur de conséquences et de résonances difficiles à détricoter. Et le récit ne serait rien sans le gamin qui veille, qui lui aussi à son petit côté Antigone.Tout ça est dans l'ensemble défait des liens d'une société quelconque avec seulement ce petit village que seuls les touristes peut-être viennent rattacher au monde ne rendant que plus seule la vanité de l'orgueil mais plus grand aussi l'élan tellement solitaire (qui ne peut être que solitaire) du vieux, cet élan qu'il n'est pas possible de dissocier de celui du gamin. Le baseball, les boites de conserves, le langage simple tout ça participe à la beauté de cette fulgurance d'humanité dépouillée. Et même la lenteur, la douceur de cette lutte entre l'homme et le poisson (autre frère peu habituel) contrarie la violence de l'affrontement. Tout comme est contrariée celle du combat contre les requins par la défaite sans solution. Il n'y a plus de victoire et celle de l'homme sur l'homme est très improbable. Je comprends qu'on puisse trouver ça léger avec une langue simple et des symboliques très dessinées mais je me suis pris à la grande humanité du dessein désolé et j'ai beaucoup goûté la retenue et la réserve qui servent à raconter cette folie de grandeur et d'existence. C'est un très beau texte que j'espère bien relire un jour en vo.

mini extrait :

   "J'ai la tête tout ce qu'il y a de claire, pensa-t-il. Trop claire même. Claire comme les étoiles qui sont mes p'tites sœurs. Mais faut tout de même que je dorme. Les étoiles ça dort ; la lune aussi ; et le soleil, alors ? Même l'océan quelques fois il dort, les jours où y a pas de courant et où c'est le calme plat.


mots-clés : #nature

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Message par Chamaco Mar 20 Juin - 15:33

un nouveau bouquin parlant d'Hemingway vient de sortir : Mrs Hemingway de Naomi Wood, l'histoire sur plusieurs décennies des quatre épouses d'Hemingway
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Message par topocl Ven 22 Sep - 12:00

Avec son fils.
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Message par Tristram Ven 22 Sep - 15:56

Hemingway, chantre de l'instant présent, de "l'immortalité terrestre" :
« Tandis que l'aiguille qu'il ne regardait plus glissait sur sa montre, ils s'enlacèrent, sachant que rien ne pourrait plus jamais n'arriver à l'un qui n'arriverait à l'autre, que rien ne pourrait jamais arriver de plus que ceci ; que ceci était tout et toujours : le passé, le présent, cet avenir inconnu ! Ce qu'ils ne devaient jamais avoir, ils l'avaient maintenant. Ils l'avaient dans le présent, et pour le passé et pour toujours, et maintenant, maintenant, maintenant ! Oh, maintenant, tout de suite, ce présent, le seul présent, présent par-dessus tout ! Il n'y a pas d'autre présent que toi, présent, et le présent est ton prophète ! Le présent est pour toujours présent. Viens maintenant, présent, car il n'y a pas d'autre présent que maintenant. Oui, maintenant, maintenant, je t'en prie, maintenant, rien d'autre que ce présent. Et où es-tu, et où suis-je, et où est l'autre… mais pas de pourquoi, jamais de pourquoi, rien que ce présent, maintenant et pour toujours, je t'en prie toujours présent, toujours présent, pour maintenant toujours un présent ; un seul, un seul, il n'y en a pas d'autre, pas d'autre présent ; un seul présent, qui passe, maintenant, qui monte maintenant, qui flotte maintenant, qui s'en va maintenant, qui roule maintenant, qui s'envole maintenant, parti maintenant, au loin maintenant, très loin maintenant ; un plus une égale un, égale un, égale un, un encore, un toujours… égale un avec apaisement, égale un doucement, égale un avec désir, égale un avec bonté, égale un avec bonheur, égale un avec tendresse, égale un pour chérir, égale un sur la terre, maintenant, [… »
Ernest Hemingway, « Pour qui sonne le glas », chapitre XXXVII

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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
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Message par bix_229 Ven 22 Sep - 16:04

Il y a des oeuvres d' Hemingway que les éditeurs ont dispersé dans différents recueils de nouvelles.
Il s' agit de celles où apparait le personnage de Nick, autoportrait de l' auteur
enfant.
Sensible, attaché au père, aux indiens, à la nature.
Il est bon de lire ces nouvelles pour tempérer l' image qu' on a du personnage
bravache, macho, surviril, agaçant.
Mais miné par le doute et l' angoisse.
Je m' étonne qu' on ait pas publié et regroupé ces nouvelles dans un recueil à
part.
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Message par Chamaco Ven 22 Sep - 18:12

Merci pour cet éclairage sur le personnage, oui c'est dommage qu'il manque ce recueil.. Very Happy
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Message par Chamaco Jeu 30 Nov - 13:32

sur un autre forum (pas celui que vous connaissez) j'avais rédigé un bout de biographie d'Hemingway, avec surtout beaucoup de photos, notamment sur la ville de Ronda en Andalousie que j'ai visitée et où on trouve des traces du passage de cet auteur inspiré par les arènes de la ville.

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Ernest Hemingway    2006-010

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Ernest Hemingway    Ronda_10

Ernest Hemingway    Pho-0910

Ernest Hemingway    Arenes11  Ernest Hemingway    B6d9c210
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Message par Chamaco Jeu 30 Nov - 13:39

Discours de reception du prix Nobel de Litterature :



voici la traduction en Français de ce discours :
"En 1954, Hemingway reçoit le prix Nobel de littérature. Dans son discours de remerciements, il expose sa vision de l'écrivain.

"Messieurs les Membres de l'Académie suédoise, Mesdames, Messieurs,
Comme je n'ai aucune facilité pour faire des discours, ni le don de l'éloquence, ni le sens de la rhétorique, je désire simplement remercier de ce prix ceux qui gèrent la donation généreuse d'Alfred Nobel.

Tout écrivain, sachant quels grands écrivains n'ont pas reçu ce prix, ne peut l'accepter qu'avec humilité. Il est inutile de dresser la liste de ces écrivains. Chacun des assistants peut dresser sa propre liste selon ses connaissances et sa conscience. Je ne saurais demander à l'ambassadeur de mon pays de lire un discours dans lequel un écrivain dirait tout ce qui est dans son coeur. Ce qu'un homme veut dire n'est pas toujours immédiatement perceptible dans ce qu'il écrit et, pour ce qui est de cela, il a quelquefois de la chance ; mais, à la fin, ce qu'il veut dire deviendra tout à fait clair et c'est cela, et le degré d'alchimie qu'il possède, qui déterminera s'il durera ou sera oublié.

La vie d'un écrivain, en mettant les choses au mieux, est une vie solitaire. Les groupements d'écrivains pallient la solitude, mais je doute qu'ils améliorent son style. Son importance grandit aux yeux du public lorsqu'il renonce à sa solitude, mais souvent son oeuvre en souffre.

Car il oeuvre dans la solitude et, s'il est assez bon écrivain pour cela, il doit chaque jour affronter l'éternité, ou son absence.

Chacun de ses livres devrait être, pour un véritable écrivain, un nouveau commencement, un départ une fois de plus vers quelque chose qui est hors d'atteinte. Il devrait toujours essayer de faire quelque chose qui n'a jamais encore été fait, ou que d'autres ont essayé de faire, mais en vain. Alors, quelquefois, avec beaucoup de chance, il réussira.

Comme il serait simple d'écrire s'il fallait seulement écrire autrement ce qui a déjà été bien écrit. C'est parce que nous avons eu de si grands écrivains dans le passé qu'un écrivain est maintenant obligé d'aller très loin par-delà l'endroit qu'il peut normalement atteindre, là où personne ne peut plus l'aider.

J'ai parlé trop longtemps pour un écrivain. Un écrivain devrait écrire ce qu'il a à dire au lieu de parler. De nouveau je vous remercie."
Lu par l'ambassadeur des Etats-Unis en Suède, le 10 décembre 1954. Traduction R. Asselineau "
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Message par Bédoulène Jeu 30 Nov - 15:34

merci Chamaco ! (l'un des points que je n'aime pas chez lui sa passion pour la tauromachie )

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Message par Chamaco Jeu 30 Nov - 15:54

oui les temps ont changé Very Happy , à son époque ce n'était pas le cas, je pense qu'on ne peut cataloguer une personne en la sortant de son cadre, Hemingway focalise beaucoup de négativité, c'est vrai qu'il le recherchait aussi, mais de nos jours avec d'autres normes ce qui passait ne passe plus...Socrate, à son epoque, avait des esclaves, on ne lui en tient pas rigueur pour autant.
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Message par Bédoulène Jeu 30 Nov - 16:43

en effet il y a eu évolution et pour ma part c'est tant mieux. Et de toute façon lui et Socrate n' entendraient pas mes critiques ! Smile

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Message par Chamaco Jeu 30 Nov - 17:35

Ernest Hemingway    3866672782 Ernest Hemingway    3866672782 Ernest Hemingway    3866672782 dommage
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Message par bix_229 Jeu 30 Nov - 18:03

Bédoulène a écrit:merci Chamaco !  (l'un des points que je n'aime pas chez lui sa passion pour la tauromachie )
Le coté drôle de son aficion, c'est qu'il pensait que les taureaux de combat devraient être utilisés pour combattre les fachos.
ça faisait partie de sa panoplie de macho. Mais c'était à la mode à l'époque dans le monde artistique.
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Message par Tristram Jeu 30 Nov - 18:33

Tout cela fait partie des bas instincts qui disparaissent avec le progrès (je ne citerai que l'homme antédiluvien, qui chassait la faune de l'époque, et... en mangeait la chair !)
Pour ce qui est de l'esclavage, par contre, ce n'est pas fini...

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