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Bret Easton Ellis

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Message par Nadine Lun 5 Déc - 17:53

Bret Easton Ellis
Né en 1964

Bret Easton Ellis 00000011

C'est l'un des auteurs principaux du mouvement Génération X, classé parfois parmi les romanciers d'Anticipation sociale. Il se considère comme un moraliste, bien que certains voient en lui un nihiliste. 

Après des études secondaires dans une école privée, The Buckley School, il suit un cursus musical à Bennington College (l'université qui inspire le « Camden Arts College » dans Les Lois de l'attraction). 

C'est l'un des auteurs principaux du mouvement Génération X, classé parfois parmi les romanciers d'Anticipation sociale. Il se considère comme un moraliste, bien que certains voient en lui un nihiliste.

Après des études secondaires dans une école privée, The Buckley School, il suit un cursus musical à Bennington College (l'université qui inspire le « Camden Arts College » dans Les Lois de l'attraction).
Parallèlement à ses études, il joue dans divers groupes musicaux, dont The Parents. Il est toujours étudiant à la sortie de son premier livre, "Moins que zéro". Bien reçu par la critique, il s'en vend 50 000 exemplaires dès la première année.

En 1987, il s'installe à New York pour sortir son deuxième roman "Les Lois de l'attraction". Ce roman est adapté au cinéma en 2001 par Roger Avary. C'est notamment dans ce livre que l'on voit apparaître un personnage nommé Bateman, que l'on retrouvera dans son roman suivant.

Son ouvrage le plus controversé est sans doute "American Psycho". Son éditeur Simon & Schuster lui avait versé une avance de 300 000 dollars pour qu'il écrive une histoire à propos d'un serial killer. Suite aux nombreuses protestations, l'éditeur refuse de publier le roman. En effet, le roman est notamment considéré comme dangereusement misogyne. Il sort finalement en 1991, édité par Vintage. Certains voient dans ce livre, dont le protagoniste Patrick Bateman est une caricature de yuppie matérialiste et un tueur en série, un exemple d'art transgressif. American Psycho est porté à l'écran en 2000 par Mary Harron.

Ellis situe ses romans dans les années 1980, faisant du mercantilisme et de l'industrie du divertissement de cette décennie un symbole. Ses livres, des contre-utopies (autrement dit des dystopies) qui se déroulent souvent dans des métropoles américaines (comme Los Angeles et New York), sont peuplés de personnages récurrents.


Oeuvres traduites en français :

Moins que zéro
Les lois de l'attraction
American Psycho
Page 1
Zombies
Glamorama
Luna Park
Suites impériales
White
(essai)

Maj 12 mai 2019
Nadine
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Message par Tristram Sam 10 Déc - 11:00

Avec American psycho, L’Orange mécanique, le roman d’Anthony Burgess, adapté à l'écran par Stanley Kubrick, n'est plus de l'anticipation : nous y sommes...

« - Alors, que disait Ed ? demande Hamlin avec intérêt.
- Il disait : Quand je vois une jolie fille passer dans la rue, je pense à deux choses. Une partie de moi voudrait sortir avec elle, parler avec elle, être vraiment gentil, tendre, correct avec elle… Je m’interromps et vide mon J&B d’une traite.
- Et que voudrait l’autre partie de lui ? Demande Hamlin d’une voix hésitante.
- Elle voudrait voir de quoi sa tête aurait l’air, plantée au bout d’une pique. »

« Les jours passent. La nuit, je dors par périodes de vingt minutes. Je me sens désœuvré, tout me paraît sinistre, et mon besoin compulsif de meurtre, qui surgit, s’évanouit, resurgit, pour disparaître à nouveau, me laisse à peu près tranquille pendant ce paisible déjeuner au Alex Goes to Camp, où je prends la salade de saucisse de mouton au homard et les haricots blancs arrosés de citron vert et de vinaigre de foie gras. Je porte un jean délavé, une veste Armani, et un T-shirt Comme des Garçons à cent quarante dollars. J’appelle chez moi pour écouter mes messages. Je rapporte des cassettes vidéo. Je fais halte à un distributeur de billets. Hier soir, Jeanette m’a demandé " Patrick, pourquoi gardes-tu des lames de rasoir dans ton portefeuille ?" Au Patty Winters show de ce matin, il était question d’un garçon qui était tombé amoureux d’un paquet de lessive. »

« La caméscope Sony CCD-V200 8 mm comprend un effaceur sept couleurs, un marqueur de lettres, une fonction édition autorisant également l’enregistrement image par image, ce qui me permet de filmer, disons, un cadavre en décomposition à intervalles de quinze minutes, ou les dernières convulsions d’un petit chien empoisonné. »

« C’était la géographie autour de laquelle gravitait ma réalité : il ne m’était jamais, jamais venu à l’esprit que les gens pussent être bons, ou qu’un homme pût changer, ou que le monde pût être meilleur au travers de ce plaisir que l’on prend à tel sentiment, telle apparence ou tel geste, à recevoir l’amour ou l’amitié de son prochain. Rien n’était affirmatif, le terme de "bonté d’âme" ne correspondait à rien, c’était un cliché vide de sens, une sorte de mauvaise plaisanterie. Le sexe, c’est la mathématique. L’individualité n’a plus lieu d’être. Que signifie l’intelligence ? Définissez ce qu’est la raison. Le désir… un non-sens. L’intellect n’est pas un remède. La justice, morte. La peur, le reproche, l’innocence, la compassion, le remords, la gaspillage, l’échec, le deuil, toutes choses, toutes émotions que plus personne ne ressent vraiment. La pensée est vaine, le monde dépourvu de sens. Dieu ne vit pas. On ne peut croire en l’amour. La surface, la surface, la surface, voilà ce dans quoi on trouve une signification… C’est ainsi que je vis la civilisation, un colosse déchiqueté… »

« Il existe une idée de Patrick Bateman, une espèce d’abstraction, mais il n’existe pas de moi réel, juste une entité, une chose illusoire et, bien que je puisse dissimuler mon regard glacé, mon regard fixe, bien que vous puissiez me serrer la main et sentir une chair qui étreint la vôtre, et peut-être même considérer que nous avons des styles de vie comparables, je ne suis tout simplement pas là. Signifier quelque chose : voilà ce qui est difficile pour moi, à quelque niveau que ce soit. Je suis un moi-même préfabriqué, je suis une aberration. Un être non-contingent. Ma personnalité est une ébauche informe, mon opiniâtre absence profonde de cœur. Il y a longtemps que la conscience, la pitié, l’espoir m’ont quitté (à Harvard, probablement), s’ils ont jamais existé. Je n’ai plus de barrière à sauter. Tout ce qui me relie à la folie, à l’incontrôlable, au vice, au mal, toutes les violences commises dans la plus totale indifférence, tout cela est à présent loin derrière moi. Il me reste une seule, une sombre vérité : personne n’est à l’abri de rien, et rien n’est racheté. Je suis innocent, pourtant. Chaque type d’être humain doit bien avoir une certaine valeur. Le mal, est-ce une chose que l’on est ? Ou bien est-ce une chose que l’on fait ? Ma douleur est constante, aiguë, je n’ai plus d’espoir en un monde meilleur. En réalité, je veux que ma douleur rejaillisse sur les autres. Je veux que personne n’y échappe. Mais ceci avoué - ce que j’ai fait des milliers de fois, presque à chaque crime -, une fois face à face avec cette vérité, aucune rédemption pour moi. Aucune connaissance plus profonde de moi-même, aucune compréhension nouvelle à tirer de cet aveu. Je n’avais aucune raison de vous raconter tout cela. Cette confession ne veut rien dire… »

« Jeanette devrait s’en remettre - elle a toute la vie devant elle - enfin, si elle ne tombe pas sur moi. En outre, son film préféré est Pretty in Pink, et elle trouve Sting sympa, ce qui fait que, somme toute, ce qui lui arrive n’est pas totalement immérité, et qu’il n’y a aucune raison de la plaindre. Cette époque n’est pas faite pour les innocents. »


Dernière édition par Tristram le Lun 13 Mai - 1:42, édité 1 fois
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Message par Mordicus Sam 10 Déc - 15:36


Bret Easton Ellis, mes premières claques littéraires de grande personne.

Moins que zéro, Les lois de l'attraction, American Psycho.

Masterpieces.

Evidemment, mes lectures de cet auteur sont un peu loin. Mais Bret Easton Ellis a le talent du rythme, l'impression de lire sous cocaïne ou alors, au contraire, d'être dans une léthargie dépressive.
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Message par Hanta Jeu 17 Aoû - 15:32

American Psycho

Bret Easton Ellis Sm_cvt12


J'ai adoré ce livre, je viens de le relire et je l'adore toujours autant.
Tout d'abord l'histoire n'est pas seulement révélatrice de l'ambiance des années 80 dans les affaires. Ma maigre expérience pro au sein des commerciaux m'a démontré qu'Ellis ne grossit même pas le trait. Ce n'est ni du cynisme ni du nihilisme dans cet ouvrage mais simplement du réalisme. Tout y est.
L'énumération des marques est toujours impressionnante, on est au coeur d'une tempête marketing qui représente la totale absence de culture de ces milieux là. Lorsque Bateman s'habille j'ai l'impression de revoir dans ma tête le formatage des commerciaux des banques et assurances : tous habillés de la même façon, mêmes gestuelles et mêmes langages.
La caricature ne vient même pas de l'auteur mais du monde qu'il décrit. Il le décrit de manière tellement pertinente que cela relève quasiment du documentaire.
Les scènes criminelles sont retranscrites de manière violente et pulsionnelle ce qui exprime un contraste marqué avec les dialogues très policés des protagonistes. le style est d'ailleurs agréablement rythmé, et équilibré entre descriptions volontairement abusives, dialogues volontairement peu intéressants et scènes de crimes soudaines et violentes.
Un vrai roman social où le personnage ne vit que lorsqu'il commet un crime qu'il soit imaginé ou réel.


mots-clés : #criminalite
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Message par Invité Ven 18 Aoû - 19:56

Il faudra que j'essaie un jour American Psycho, mais alors Moins que zéro m'avait tellement ennuyé que je ne m'en suis pas remis. ça doit bien faire facile cinq ans cette histoire. Il est fort quand même !

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Message par Tristram Sam 19 Jan - 15:16

Un aperçu social qui remonte à 1998, et qui éclaire rétrospectivement l'actualité, à la manière de l'Histoire...
« − Quoi, vous êtes en train de me dire que nous ne pouvons plus croire ce qu’on nous montre ? Que tout est trafiqué ? Que tout est un mensonge ? Que tout le monde va croire ça ?
− C’est un fait, dit Palakon.
− Alors qu’est-ce qui est vrai ?
− Rien, Victor. Il existe différentes vérités.
− Et nous qu’est-ce qu’on devient ?
− Nous changeons. Nous nous adaptons.
− À quoi ? Au mieux ? Au pire ?
− Je ne suis pas sûr que ces termes soient encore applicables.
− Pourquoi pas ? Pourquoi ne le seraient-ils plus ?
− Parce que plus personne ne se préoccupe de "mieux". De "pire", dit Palakon. C’est fini. C’est différent à présent. »
Bret Easton Ellis, « Glamorama », IV, 8

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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
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Message par Tristram Lun 13 Mai - 2:53

https://www.franceculture.fr/emissions/le-temps-des-ecrivains/bret-easton-ellis?xtor=EPR-3
Interview d'une heure suite à son essai après un décennie de silence éditorial.
« L'écriture c'est une tentative de contrôler le monde, c’est une tentative de contrôler le monde, écrire c'est une tentative de clarifier et de comprendre ses sentiments au moment. »
On y apprend (sans grande surprise) que Patrick Bateman s'est fort réjoui de l'élection de Trump...
Bon, les jeunes (millenials) sont des pleurnichards, qui ne lisent plus, de mon temps, tout ça... mais j'aime la notion d'"art acceptable" !

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Message par Plume Mar 21 Jan - 14:42

Je termine avec difficultés la lecture de White.

Les critiques françaises n'avaient pas été très bonnes... et je confirme...
Journal qui reprend et développe les twitts (même ceux écrits bourré) de l'auteur...

En raison du style d'écriture et de la densité du livre, il me semble que la lecture se ferait plus facilement en anglais...
Les thèmes abordés sont tellement sans intérêts ou mal traités...

Il semble que Mr Ellis vive sur ses lauriers... (Moins que zéro, American Psycho)...

Bref, amis chosiens, texte tout à fait à l'opposé de ce que vous aimez.... à éviter!
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Message par Romain Ven 31 Jan - 18:21

J’ai lu American Psycho en premier. J’ai eu du mal avec les 200 ou 300 premières pages. C’est long, redondant, futile. 20 pages suffisaient il me semble.
Puis vient les meurtres. J’ai pensé, à l’époque, qu’il jouait sur la caricature, que cet aspect « blanc de la pensée » était joué volontairement. Je me disais qu’une nouvelle aurait pu suffire mais, après tout, pourquoi pas. Ça changeait, j’en suis ressorti interloqué, dérangé (C’est important d’être bousculé par un livre).

J’ai ensuite voulu lire Moins que zéro ( J’en ai tout oublié) et là je me suis posé la question concernant ce vide en question. J’ai eu l’impression que Brett Easton Ellis ne le dénonçait pas mais qu’il s’y complaisait. Les critiques lues sur White semblent me conforter dans cet avis (à tort peut-être).
J’ai Lunar Park de côté. Ma lecture sera peut-être plus éclairante. Ou alors j’irai feuilleter Vogue.

Romain

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