Corinne Morel Darleux
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Corinne Morel Darleux
Corinne Morel Darleux (Morel d'Arleux à l'état civil), née le 1er octobre 1973 à Paris, est une autrice, essayiste, chroniqueuse et militante écosocialiste française.
Diplômée de l'ESC Rennes et après l'obtention de son doctorat britannique (PhD), Corinne Morel Darleux commence sa carrière en tant que consultante et anime des séminaires stratégiques pour les grandes entreprises du CAC 40. Indignée par le milieu dans lequel elle évolue et désireuse de rendre son expérience utile, elle décide de démissionner de son poste, et s'engage alors en politique. Elle prend de nouvelles fonctions à la ville des Lilas en Seine-Saint-Denis, au service éducation et temps d’enfant de la commune, et adhère en premier lieu en 2005 au Mouvement Utopia, puis au Parti socialiste, afin d'y défendre la nécessité d'une radicalité écologique, sociale, et économique, notamment lors du congrès de 2008.
Un an plus tard, elle choisit de rejoindre le Parti de gauche, récemment créé par Jean-Luc Mélenchon. Elle y devient secrétaire nationale et prend dès sa création la responsabilité du secteur écologie puis de l'écosocialisme jusqu'en 2014. Elle est à l'initiative des Assises pour l'écosocialisme, qui se sont tenues à Paris le 1er décembre 2012, et du réseau écosocialiste européen. Elle a coordonné la rédaction collective du Manifeste pour l'écosocialisme, que le Parti de gauche adopte officiellement à son congrès et qui devient par ailleurs l'appellation officielle de son idéologie. Elle quitte le Parti de gauche et La France Insoumise en 2018.
Elle a été secrétaire nationale de l'écosocialisme au Parti de gauche, membre du bureau de la Fondation Copernic et du Mouvement Utopia et a effectué deux mandats, de 2010 à 2021, comme conseillère régionale de Rhône-Alpes puis d'Auvergne-Rhône-Alpes.
En janvier 2021, elle a intégré le Conseil d’administration de la Fondation Danielle Mitterrand – France Libertés, avec laquelle elle poursuit son engagement auprès de l’expérience démocratique en cours au Rojava et dans le Nord-Est syrien. Elle est également sociétaire de la coopérative L'Atelier Paysan et membre de son Conseil d’appui et d’orientation depuis juin 2021. Elle intervient dans de nombreux festivals et rencontres sur le climat, l’écologie, les métamorphoses, la radicalité, l’imaginaire, la politique. En juillet 2021, elle participe au lancement de l’École des vivants avec Alain Damasio.
Publications (partiel)
L'écologie, un combat pour l'émancipation, Paris, Bruno Leprince, coll. « Politique à gauche », décembre 2009
Nos colères fleuriront, t. 1 : Arracher les mauvaises herbes du capitalisme vert, Paris, Bruno Leprince, coll. « Politique à gauche », mars 2012
Nos colères fleuriront, t. 2 : Cueillir les fruits de l'émancipation, Paris, Bruno Leprince, coll. « Politique à gauche », août 2012
L'écologie, combien de divisions ? : la lutte des classes au vingt et unième siècle, avec Fabrice Flipo et Christian Pilichowski, Vulaines-sur-Seine, Éditions du Croquant, 2015
Plutôt couler en beauté que flotter sans grâce : Réflexions sur l'effondrement, Libertalia, 2019
Là où le feu et l'ours. Histoire de Violette, Libertalia, 2021
La Sauvagière, Dalva, 2022
(Wikipédia)
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15559
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane
Re: Corinne Morel Darleux
La sauvagière
La narratrice raconte comme elle fut cuisinière dans une brasserie, puis réceptionniste dans un hôtel.
Restée seule, elle vit une « fugue de l’esprit » :
L’aspect irréel est clairement établi (il y a deux lunes, par exemple), on est peut-être dans le futur, suite à un cataclysme majeur. J’ai pensé à Le Mur invisible de Marlen Haushofer.
L’extrait suivant ramentoit Pierres et L’écriture des pierres, de Roger Caillois :
\Mots-clés : #fantastique #nature #social
La narratrice raconte comme elle fut cuisinière dans une brasserie, puis réceptionniste dans un hôtel.
Elle est excédée par le bruit, la ville, la société.« L’hôtel, comme la brasserie, formait une voie de délestage sur laquelle les clients pouvaient se décharger de toutes les nécessités matérielles du quotidien. Cuisiner, faire les courses, la vaisselle, ranger, nettoyer… nous étions leur délivrance ; nous étions leur domesticité. »
« Petit à petit, j’avais simplifié ma vie, réduit mes possessions et rendu superficielles toutes mes relations. Je voulais me détacher, que personne ne dépende de moi et ne plus rendre de compte à qui que ce soit. »
Puis, fuyant cette société abusive, elle a un accident de moto – et se réveille dans une étrange sauvagière (c’est le lieu où l’on se retire, à l’écart dans la nature ; Bosco l’évoque dans Le Mas Théotime, début du chapitre XII). Stella et Jeanne l’y soignent comme dans un cocon, puis elle participe aux travaux de culture pour subvenir à leurs besoins, au rythme des saisons et en communion avec la nature, en pleine autarcie dans cette maison forestière d’un vallon de montagne. Des bestioles imperceptibles habitent avec elles. Stella a une « crise clastique », puis disparaît. La narratrice reçoit des messages par flashs d’un mystérieux « messager » ; puis elle surprend Jeanne « en plein mulotage » : bondir sur une proie et la mordre, comme un renard ; à son tour, la chasseresse rousse ne revient pas.« L’infinie litanie des gestes quotidiens m’obsédait. »
Restée seule, elle vit une « fugue de l’esprit » :
Jeanne la renarde revient un moment. Quant à la narratrice, très attentive à ses sensations plus ou moins troublantes, après le confort utérin de ses couvertures elle succombe à l’attrait d’une souille de sangliers.« Je ne contrôlais pas vraiment mes déplacements aériens. Je me laissais guider par les émotions que je percevais, fuyant les effrois et recherchant la joie. J’en trouvai la forme la plus accomplie dans la chaleur de cinq petites lueurs orangées, blotties les unes contre les autres. Elles étaient si délicates que j’avais failli passer à côté. Profondément assoupies, elles n’étaient traversées que de légers frémissements qu’on ne sentait dictés par aucun conflit, aucune fuite à anticiper. On sentait là une disposition à l’effacement des signes même de la vie. J’attribuai cet abandon du souffle et du cœur à une tribu de loirs ou de marmottons en profonde léthargie. Et j’eus soudain désespérément envie de les rejoindre et d’éprouver le doux sentiment d’un collectif endormi. Mais j’étais déjà en train de réintégrer mon corps. Violemment frustrée et tout autant épuisée, je tombai à mon tour dans un sommeil dont émanait une faible lueur nacrée.
Ce fut la première nuit où la petite animale me rejoignit. Je me réveillai le lendemain avec une impression de naissance en moi, le souvenir de caresses dans ma main et d’un vif chaud blotti contre mes côtes. »
L’aspect irréel est clairement établi (il y a deux lunes, par exemple), on est peut-être dans le futur, suite à un cataclysme majeur. J’ai pensé à Le Mur invisible de Marlen Haushofer.
L’atmosphère est onirique, ou peut-être davantage celle d’un imaginaire débridé. Le constat sur notre société et notre rapport à l’environnement débouche sur un monde fantastique, ou plutôt fantasmatique, un rêve d’harmonie et de sororité, sensuel et sensible. Outre le rapport à l’animalité, j’ai surtout été frappé par l’inclination au repli sur soi, une sorte de tropisme du nid, de littérature du terrier, voire de la bauge…« L’idée que le monde dehors a peut-être disparu n’en finit pas de me tracasser. »
L’extrait suivant ramentoit Pierres et L’écriture des pierres, de Roger Caillois :
« J’explorai toutes les fissures des murs et arpentai chaque zone d’ombre en tentant d’y déceler des miniatures, comme sur les pierres de rêve, ces pièces de marbre veiné venues de Chine qui invitent à entrer dans le paysage. »
\Mots-clés : #fantastique #nature #social
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15559
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Re: Corinne Morel Darleux
merci Tristram, encore une fois tentée
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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
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Bédoulène- Messages : 21020
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