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Message par Tristram Mer 5 Sep - 14:14

Merci Nadine pour cette "note de bas de page" qui (me) faisait défaut ! Je ne connaissais pas cette poétesse "au Dieu noir", et sans un minimum d'explication la phrase de Vincenot n'a pas de sens.
« Sa machine [au brandevinier] ronronne, ruminant, dans son ventre de cuivre rouge, qui brille dans le soir, un suc qui gargouille dans le dôme et tombe goutte à goutte dans la goulotte. »
Henri Vincenot, « Le pape des escargots », quatrième partie, 1
« La Saint-Vincent aux Ruhautes ? Une franche frairie où bien des records d’endurance étaient battus : sept heures à table pour dîner, une petite sortie pour pencher l’eau sur le fumier, et l’on repartait pour le souper. En tout douze heures à table. »
Henri Vincenot, « Le pape des escargots », quatrième partie, 2
Savoureux, non ?

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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
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Message par Nadine Mer 5 Sep - 19:51

Oui voilà, savoureux, l'alambic, la bonne chair, je suis presque à la fin du roman, quelque essoufflement peut-être, ou moins de foi à l'affaire, à devoir résoudre l'affaire d'Eve, mais c'est bien agréable tout de même, l'énergie du Verbe.
Et un vrai coup de foudre sur a manière d'écrire l'énergie de Gilbert, lorsqu'il entre dans une mesure différente du temps que celui de Eve,
la vie gargouillait à plaisir dans la gorge de Gilbert qui ne pensait plus qu'au lendemain, au surlendemain, jamais à hier. Hier était une espèce de cadavre déjà sec confondu avec l'herbe du chemin.
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Message par Nadine Mer 19 Sep - 20:06

Le pape des esçargots

identité - Henri Vincenot - Page 2 41d5z210


(J'ai un problème de çlavier, mes ç seront aveç çédille désolée)

Et bien voilà, je l'aurai lu, çe fameux livre, et aveç rapidité, ça passe tout seul, la langue est joyeuse et roulante, les sentiments bruts et topiques, et on en redemande. J'aime bien les livres qui balisent; çomme ça, le "bien penser", ça a un air çonservateur mais ça me plais, ça me ramène à l'enfançe, à l'avant -intelleçt, lorsque le mot même de maniçhéïsme n'existait pas pour moi.
Pour autant, si les çamps sont brossés çlairement, je trouve à çe livre des finesses aussi, des finesses psyçhologiques bien partiçulières, des finesses passeuses de posture. Gilbert est prit dans sa  passion, il oublie même l'amour, ok le pape des esçargots applaudi, mais on sent çomme ça n'a rien à voir aveç un dédain, on sent çomme la vie peut parfois mener à ne pas çhoisir d'être présent à tout, malgré soi. çet aspeçt est  beau, pudique , vrai. çomme la volée fraternelle mène la danse, ça se déçrit, et pas si façilement qu'on çroit.
@Arturo tu pointes la misogynie, en est-çe une ? Il y a en effet le rire quant à çelle de Gazette, mise en sçène çomme telle ; Mais quoi, raçonter que des femmes sont gourmandes et d'autres non, est-çe misogyne ? Que Gilbert préfère les seçondes, est-çe misogyne ? Je ne çrois pas dutout.

Je suis légèrement sur ma faim sur le plan du travail du bois et de la pierre, ç'est un çompagnon du devoir , non leçteur, qui l'avait çité, pour me donner envie, çomme référençe. Alors ç'est vrai que j'ai regardé la gargouille -sirène de la çathédrale de Moulins d'un autre oeil, après leçture, et qu'il me plais bien d'imaginer qu'on ne veuille tailler une oeuvre dédiée à la guerre, par exemple, mais seulement des églises, ça donne une idée plus jolie de la Foi.
Je pense que ça ne peut pas plaire à tout le monde, quand même, ç'est sans doute trop çousu de fils blançs, mais ç'est bien joli tout de même..


Dernière édition par Nadine le Mer 19 Sep - 21:35, édité 1 fois
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Message par Tristram Mer 19 Sep - 20:28

Ton commentaire tombe à pic, Nadine, je passe justement non loin d'Auxerre avec Lacarrière, Chemin faisant, dans un mixte toujours non résolu d'appétences pour le passé identitaire rural et l'ouverture au vaste monde...

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Message par Invité Mer 19 Sep - 20:42

Je t'avoue que je n'ai plus les détails en tête. Je pensais sûrement aux saillies de La Gazette contre les femmes, pour protéger son poulain et ne pas le détourner de son oeuvre. Les femmes sont présentées sous un angle maléfique il me semble. Enfin, moi ça m'avait fait rire. Et ça fait sens aussi ? identité - Henri Vincenot - Page 2 1156247026

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Message par Nadine Mer 19 Sep - 21:38

@Tristam, tu nous en reparleras, donç..
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Message par Tristram Mer 19 Sep - 21:59

Sans doute un mot ou deux, Nadine, mais je ne sais pas trop où...

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Message par Nadine Jeu 20 Sep - 9:10

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Message par Tristram Jeu 20 Sep - 11:26

Eh oui...

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Message par Pia Jeu 20 Sep - 12:34

Et bien ça donne envie.
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Message par Tristram Sam 15 Juin - 16:59

La Billebaude

identité - Henri Vincenot - Page 2 La_bil10

D’abord, le titre :
En note (de l’auteur vraisemblablement) dans le livre :
Billebauder : chasser au hasard des enceintes [zone de remise des animaux en forêt] et des voies [ensemble des traces laissées par un animal, permettant de l’identifier et de le suivre] ; faire les choses au hasard.
Chasser à la billebaude : chasse au hasard des rencontres.
« Et voilà que je me laisse entraîner dans des digressions qui s’emmanchent l’une dans l’autre et qui met là où je n’avais pas prévu d’aller, mais n’est ce pas que ça que billebauder ? C’est notre façon de chasser certes mais la vie toute crue n’est-elle pas une billebaude permanente ? »
Chez Littré :
Billebaude : « Terme familier qui signifie confusion, désordre. »
À la billebaude : « En confusion. »
« Tir à la billebaude, tir irrégulier et à volonté, s'est dit autrefois soit à la guerre, soit à la chasse. »
Pour le TLFi :
À la billebaude : en désordre, dans la confusion,
Chasser, tirer à la billebaude : chacun à sa fantaisie, sans que des places précises aient été assignées.
Wiktionnaire :
Billebaude : sorte de traque du gibier menée au hasard.
Billebauder : chasser au hasard et généralement mal, en parlant de chiens.
À la billebaude : (Bourgogne) (familier) à la fantaisie ; au hasard.
En billebaude : en parlant d'un type de chasse ou d'attaque dans lequel les chasseurs ou les soldats ne sont ni postés, ni alignés.

Œuvre principale, ou la plus connue (vendue) de Vincenot, ce livre (autobiographique dans une large mesure) mérite une précaution liminaire : il n’est plus mainstream. D’entrée le narrateur-auteur enfant découvre l’anus du chevreuil braconné par son grand-père :
« Ce fut une sorte d’ivresse : cette fiente sentait bon ! On peut avoir une idée de son parfum en broyant ensemble des noisettes, des mûres dans du lait aigre avec un je-ne-sais-quoi qui rappelait la terre, le champignon, la mousse, la touffeur des ronciers épais où n’entrent jamais les rayons du soleil. C’était plus qu’il n’en fallait à l’époque pour me saouler. »
C’est qu’on aime la sauvagine et son fumet, dans la famille Tremblot ! Et on y parle vert, et dru !
Texte savoureux : terroir, identité forte, les mots et les mets, le dialecte et celui de la cuisine ; encore cette liberté de randonner dans de vastes terres boisées ‒ d’y chasser !
« À les entendre, la chasse devenait ce qu’elle était vraiment : la plus noble, la plus sûre, la plus haute préoccupation de l’être humain, roi de la terre. »
Il faudra certes bémoliser… De même, Vincenot le bourguignon revendique fièrement l’appartenance à « l’ancienne civilisation », gauloise, celte, voire mégalithique, « le temps des grosses pierres » ‒ ce qui est sans doute erroné… Et dire que les propos issus de ce milieu traditionnel frôlent parfois le conservatisme voire le réactionnaire ne me semble pas excessif ; cet ardent pamphlétaire va même jusqu’à préconiser l’Inquisition pour limiter « la réussite des cuistres ! »… On trouve cependant profit à lire ces réflexions (achevées et parues en 1978) sur le "progrès", le risque technologique, la destruction de l’environnement et du monde rural :
« Ce n’est que plus tard que je compris encore autrement les choses, mon "exceptionnelle intelligence" n’avait pas encore à cette époque la maturité voulue, ni l’expérience, pour se cabrer contre cet écrémage du monde rural de l’artisanat et de l’agriculture qui lui enlevait ses meilleurs éléments dès leur certificat d’études primaires pour les verser à jamais dans le monde de la théorie, pour en faire des administratifs, des bureaucrates ou des hauts théoriciens de tout poil, des ingénieurs, des inutiles coûteux, des nuisibles bien payés, perdus à jamais pour le monde sain et équilibré de l’ouvrage bien fait.
Là commençait cette crise qui dévore comme chancre la société moderne et qui la tuera aussi sûr que furet saigne lapin ! Mais du diable si toutes ces idées contestataires pouvaient me venir. Autour de moi, on s’extasiait au contraire devant ce merveilleux élitisme scolaire et universitaire qui permettait aux enfants des milieux les plus modestes de s’élever vers les plus hautes destinées, et autres fariboles. »

« Mon bel avenir ! Mais je lui tournais le dos ! Mon avenir était dans les pâturages, dans les bois où les derniers de la classe jouaient à la tarbote [jeu d’adresse] en gardant les vaches, en attendant d’aller à la charrue ou d’apprendre à raboter les planches. Leur école avait le ciel pour plafond, et que me restait-il à moi, condamné aux études à perpète ? Une journée de liberté par semaine, celle de la grande promenade, pour reprendre respiration, comme une carpe de dix livres qui vient happer une goulée d’air à la surface d’un plat à barbe, oui, voilà l’impression que je me faisais.
Devant moi, je le pressentais sans bien l’imaginer avec précision, s’étendait une vie où je ne vivrais vraiment qu’un jour sur sept, comme tous les gens des villes et des usines, le jour de la grande promenade des bons petits citadins châtrés. »

« Or, tous les poètes, tous les rêveurs, tous les "littéraires", comme on disait, choisissaient comme moi le groupe qui devait gagner les espaces rupestres, sylvestres, champêtres, les zones imprécises et inutiles, sans clôture, sans chemin, sans ciment et sans bitume. Les forts en mathématiques, au contraire, se trouvaient tous dans le groupe qui se traînait en ville sur le macadam et cherchait à voir passer des automobiles pour les compter, fourrer leur nez dans le capot si par bonheur l’une d’elles venait à tomber en panne.
A tort ou à raison, je vis dans ce clivage naturel, quoique manichéen, le partage spontané de l’humanité en deux, dès l’enfance ; d’un côté, les gens inoffensifs, de bonne compagnie, un tantinet négligents, mais dotés d’imagination, donc capables de savourer les simples beautés et les nobles vicissitudes de la vie de nature, et, de l’autre, les gens dangereux, les futurs savants, ingénieurs, techniciens, bétonneurs, pollueurs et autres déménageurs, défigureurs et empoisonneurs de la planète.
Certes, ce n’est que quelques années plus tard que je devais découvrir ce paradoxe bien celte, énoncé par mon frère celte Bernard Shaw : Les gens intelligents s’adaptent à la nature, les imbéciles cherchent à adapter à eux la nature, c’est pourquoi ce qu’on appelle le progrès est l’œuvre des imbéciles. […]
Et je ne croyais pas si bien dire ! Mais, qui, à l’époque, ne m’eût pas considéré comme un plaisantin ? Aujourd’hui, pourtant, parce que l’on se désagrège dans leur bouillon de fausse culture, que l’on se tape la tête contre les murs de leurs ineffables ensembles-modèles, que l’on se tortille sur leur uranium enrichi comme des vers de terre sur une tartine d’acide sulfurique fumant, que l’on crève de peur en équilibre instable sur le couvercle de leur marmite atomique, dans leur univers planifié, les grands esprits viennent gravement nous expliquer en pleurnichant que la science et sa fille bâtarde, l’industrie, sont en train d’empoisonner la planète, ce qu’un enfant de quinze ans, à peine sorti de ses forêts natales, avait compris un demi-siècle plus tôt. Il n’y avait d’ailleurs pas grand mérite car, déjà à cette époque, ça sautait aux yeux comme le cancer sur les tripes des ilotes climatisés. Et, que l’on me pardonne, il m’arriva de vouloir, déjà à cette époque, arrêter le massacre, endiguer le génocide généralisé, mettre un terme à la fouterie scientifique et effondrer le château de cartes des fausses valeurs. »

« ‒ Un seul conduira la Cormick [la toute nouvelle faucheuse mécanique, qui remplace dix faucheurs] ! mais les neuf autres ? hein ? Qu’est-ce qu’ils feront les neuf autres ? Tu veux que je te le dise ? Ils iront à Dijon, à Paris, esclaves dans les usines ! Et les villages deviendront vides comme des coquilles d’escargots gelés. Le ventre des maisons se crèvera, qu’on ne verra plus que les côtes de leurs chevrons ! Et eux qu’est-ce qu’ils deviendront, là-bas, dans la ville ? Des mendiants de l’industrie, des mécontents-main-tendue, des toujours-la-gueule-ouverte !… »

« Une horloge pointeuse !
Lorsque je vis cet instrument pour la première fois et qu’un huissier m’expliqua comment je devais m’en servir, je crus à une plaisanterie de bizuthage. Je répondis bravement que je trouvais cela plaisant et je passai outre. Mais on me rattrapa vivement en me disant que le pointage était obligatoire !
Oui brave gens : à l’avant-garde du progrès et des techniques de pointe en matière de gestion des entreprises, d’économie et de sociologie, l’École des Hautes Études commerciales donnait, dès cette époque, l’exemple, en imposant aux admirables élites estudiantines, aux futurs dirigeants de la société rationnelle, standardisée, technocratique et totalitaire en pleine gestation en Europe, cet avilissement quatre fois quotidien, cette abjecte génuflexion devant la machine. Ce mouchard impavide ridiculisait tout simplement ce que le Compagnon-fini avait de plus noble et de plus efficace : la Conscience et le libre arbitre.
Le déclic de cet engin pointeur, c’était le bruit de la dignité qui se brisait et toute joie d’œuvrer et de vivre alors m’abandonna.
J’étais atterré. […]
Halte à la technique ! Halte à la croissance ! »
Il y a bien sûr aussi un aspect historique de cette société riche en femmes après la première Guerre Mondiale, et même un témoignage pratiquement de valeur ethnologique sur le lieu. Artisanat et compagnonnage, bourrellerie, forge (feu, fer ‒ puis locomotives !), paysannerie, importance de l’Église ‒ et de croyances plus anciennes.
Beaucoup d’aperçus étonnants, comme l’importance du chant (notamment à l’église, justement), ou la longévité inattendue à cette époque, que les « astuces de la statistique » nous masquent aujourd’hui :
« Oui, pleines de femmes étaient alors les maisons ! Pas de camarade à moi qui n’eût lui aussi, dans nos pays de prodigieuse longévité, deux mémères-bi, une Tontine aussi et, bien entendu, sa mère. Que de girons pour s’y cacher ! […]
Tout ce monde vivait dans la maison familiale au rythme des chansons. On pouvait entrer à n’importe quelle heure, on était sûr d’entendre au moins chanter une femme, et les plus vieilles n’étaient pas les dernières. Le plus souvent, d’ailleurs, elles chantaient toutes ensemble, à l’unisson il est vrai, car la race n’est pas musicienne et se contente de la romance ; on les entendait alors jusque sur le pâtis.
Il faut dire que la radio leur était inconnue. Elles fabriquaient donc elles-mêmes leur musique. »

« En tout, un bon tiers d’animal, quelque vingt-cinq kilos d’une viande noire à force d’être rouge, encore en poil, bardée d’os blancs comme ivoire.
Toutes ces femmes avaient passé deux jours à dépiauter, à mignarder cette chair musquée comme truffe, pour la baigner largement dans le vin du cousin, où macéraient déjà carottes, échalotes, thym, poivre et petits oignons. Tout cela brunissait à l’ombre du cellier dans les grandes coquelles en terre. C’était moi qui descendais dans le cellier pour y chercher la bouteille de vin de table et lorsque j’ouvrais la porte de cette crypte, véritable chambre dolménique qui recueillait et concentrait les humeurs de la terre, un parfum prodigieux me prenait aux amygdales et me saoulait à défaillir. C’était presque en titubant que je remontais dans la salle commune, comme transfiguré par ce bain d’effluves essentiels et je disais, l’œil brillant :
‒ Hum ! ça sent bon au cellier !
Alors les femmes radieuses me regardaient fièrement. Ma mère, ma grand-mère, la mémère Nannette, la mémère Daudiche, toutes étaient suspendues à mes lèvres pour recueillir mon appréciation. C’était là leur récompense.
De son côté, le grand-père s’occupait des viandes à rôtir. Aux femmes les subtiles et multiples combinaisons des bouilletures, meurettes, gibelottes, salmis, civets, saupiquets, qui supposent les casseroles, coquelles, cocottes et sauteuses, mais aux hommes, toujours, depuis le fond des temps, l’exclusivité des cuissons de grand feu, des rôts et des grillades, celles où brasier et venaisons communient sans intermédiaire. C’était alors ainsi. Les dons spécifiques des sexes étaient utilisés, même dans les plus petits détails de la vie. C’était là une des caractéristiques de notre vieille civilisation. »
Mais « la vie à la campagne au temps de la civilisation lente » n’était pas non plus le paradis :
« Aux vacances de Noël, c’était autre chose : le bûcheronnage. À celles de Pâques, les bêchages, les débardages de bois avec trois juments de file dans les fondrières de la montagne, et, en tout temps, deux heures de scie par jour pour débiter, dans le bûcher, le bois pour la journée. »
Encore que l’exercice permette de dévorer impunément, et de garder le contact avec la nature primordiale…
« Qui n’a pas couru pieds nus dans le fumier ne sait pas ce que c’est que la joie de vivre, le fumier frais surtout, somptueux, qui fume dans la fraîcheur du matin et vous entre, bien tiède, entre les orteils. Voilà l’image que j’ai de la misère de cette époque dans nos pays. Je ne peux pas vous en dire davantage, sans inventer mensonge. »
Célébration d’un mode de vie à la fois fort économe et fondé sur l’abondance de bonne chère comme sur l’activité physique (notamment manuelle et pédestre) :
« Après moisson, nous glanions avec acharnement, ramassant épis après épis, pour les volailles. En définitive, qu’achetait-on ? Cinq livres de plat de côtes ou de rondin par semaine, pour le pot-au-feu et chaque mois un litre de caillette pour emprésurer dix litres de lait par jour, car notre vache, une montbéliarde, nous donnait en moyenne vingt à vingt-trois litres quotidiens. On faisait des fromages gras, de gros fromages qui mûrissaient dans le cellier et qu’on lavait à l’eau salée tous les soirs ; ils devenaient roses et mauves sur leur feuille de platane étalée. Le petit lait servait à faire la pâtée du cochon et à me désaltérer en été.
Nous mangions au moins un fromage de quatre livres dans la journée, soit frais, soit passé, c’est-à-dire mûri à cœur et couvert d’une peau rougeâtre qui se ridait à la surface et dont les grand-mères conduisaient la fermentation en le lavant à l’eau plus ou moins salée ou bien la ralentissaient en temps voulu avec des ablutions d’eau-de-vie. »
On retrouve l’inéluctable sacrifice annuel du porc, avec une belle morale finale :
« Chacun connaît si bien son petit travail personnel qu’en moins de deux, les jambons et les épaules sont détachées, les filets levés, le filet mignon mis à l’écart, avec le foie, le cœur, les rognons et la saignette, le côtis partagé en six carrés, les pattes grattées, les ergots arrachés et jetés aux gamins qui tournent autour du sacrifice, avec les chiens, prévenus on ne sait comment.
Ils se les disputent pour les croquer tout crus pendant qu’on fend la hure en deux et que la cervelle jaillit, toute rose, hors de son alvéole. Tous les morceaux s’étalent sur un linge blanc sur la grande table et le grand-père prépare "les présents".
Ce sont les morceaux traditionnels que je vais aller porter à sept ou huit voisins. Ce n’est pas charité, mais équité, car lorsque ces gens-là tuent leur cochon, ils réservent les mêmes morceaux pour nous.
On dit : "Deux façons de conserver le cochon : le sel et l’amitié." Toujours cette morale utilitaire qui règle et stimule les élans du cœur.
Il faut comprendre que la viande qui va au saloir, on la retrouvera salée, tout au long de l’hiver, mais celle qui va au voisin, elle vous reviendra aussi, mais fraîche, sous la forme de présent en retour, avec, en plus, une intention d’amitié qui vous réchauffe. »
C’est encore une expérience de communion à la nature, de prise directe sur la réalité, qui disparaît avec ces mœurs :
« Puis cela se perdit dans les combes, mais, alors que tout redevenait majestueusement silencieux, j’entendis le léger "froutt froutt" d’un lièvre qui se dérobe. Je pensais que c’était la bête de chasse qui, les oreilles en arrière, s’approchait. Et j’en eus la certitude lorsque tout à coup à cent mètres de moi, il y eut une ruée brutale, fulgurante, puis un cri incroyablement aigu. C’était le cri d’agonie du capucin. Là, à une portée de fusil de moi, le couple de renards venait de réussir sa merveilleuse stratégie, maintes fois répétée et modifiée, mise au point inlassablement. Sa stratégie vitale. Et un lièvre venait de manquer la sienne. Tout prenait un sens, le plan universel se déroulait, et moi j’avais ma place dans ce plan. Chacun de nous, le lièvre, le couple Renard et moi étions là où il fallait que nous fussions. »
De façon assez originale, le protagoniste-Vincenot, en pension, dessine une carte des environs qu’il parcourait, et y organise ses rêveries cynégétiques ; une philosophie rustique en découle :
« Nous n’avions pas encore fini d’étudier le premier acte d’Athalie et le dixième théorème de géométrie plane que je me trouvais déjà en possession d’une carte assez satisfaisante de mes propriétés, car je possédais tout cela pour l’avoir parcouru, regardé et retenu dans ma tête et dans mon cœur.
Un mois de claustration, de cette claustration tant redoutée, avait suffi (à quelque chose malheur est bon !) à me faire admettre cette définition de la liberté et de la richesse, que j’inscrivis à l’intérieur de mon pupitre et que je savais par cœur pour l’avoir trouvée je ne sais où, peut-être dans mes propres rêveries :
Toute chose t’appartient que tu peux amasser dans ta mémoire et conserver dans ton cœur.
Je devais y ajouter un peu plus tard, lorsque nous fîmes connaissance des épicuriens et des stoïciens, …et cette richesse-là, rien ni personne ne pourra jamais te l’arracher.
Enfin, cette phrase d’Épictète :
Considère-toi comme homme libre ou comme esclave, cela ne dépend que de toi.
La carte ainsi obtenue était un prodigieux monument de subjectivité. Ainsi les terriers de garenne ou de renard, les repaires des chats sauvages y étaient indiqués soigneusement, les moindres bourbiers que l’on nomme chez nous des mouilles, où les sangliers viennent se vautrer à plaisir, y figuraient avec une grande précision ainsi que les roches, les éboulis, les grands arbres, foyards, chênes et tilleuls sacrés, que l’on appelait les "Ancêtres", et qui pouvaient se vanter d’avoir vu passer les hommes d’armes de Charles le Téméraire et, qui sait ? les convois de la croisade de saint Bernard partant de Vézelay et gagnant, par le travers de nos monts, ces pauvres régions barbares situées au sud de Mâcon, brûlées de soleil, où les guettaient les punaises, la peste et les pires malandres [maladies (lèpre), malheurs ? ]. »
On rencontre aussi de beaux personnages, tels ces colporteurs de nouvelles, Jean Lépée, « messager » plus que roulier, et la Gazette, trimardeur, « le vicaire des alouettes, le prophète des étourneaux, le pape des escargots », celui-là même du roman éponyme.
« Jean Lépée était un des plus grands philosophes que j’aie jamais connus. S’il était à la pêche et qu’on lui demandât : "Ça mord ?", il répondait : "Un peu, un peu, y a pas à se plaindre. – Mais, Jean, votre bourriche est encore vide ? – Oui, oui, j’ai bien encore rien pris, mais ça ne va pas tarder, le vent tourne."
Je l’ai vu rentrer fin bredouille. Il disait à ceux qu’il rencontrait : "Bonne journée ! Bonne journée !" S’il pleuvait, ça faisait pousser ses salades. S’il faisait sec, ça faisait mûrir ses nèfles. La vie était merveilleuse autour de lui.
Le chariot avançait en balançant sa lanterne au rythme des mulets endormis qui marchaient par cœur. Ils s’arrêtaient pour pisser, on descendait en faire autant ; ils repartaient avant qu’on ait fini, on les rattrapait cinq cents mètres plus loin. Ça dégourdissait les jambes. Si on s’endormait, ils continuaient tout seuls, ils connaissaient bien sûr le trajet par cœur. La campagne était immense et le temps était infini. »

« La Gazette but une troisième goulée, puis continua :
‒ … Il est assis dans un très grand fauteuil de velours rembourré, et les anges lui apportent à manger. Et il mange ! Il mange sans s’arrêter, parce qu’il peut manger sans attraper d’indigestion, lui. Pardi, sa panse est grande comme l’univers ! Il peut avaler des mondes et des mondes sans s’arrêter, il a toute l’éternité… Les anges lui versent des tonneaux de passetougrain dans la bouche et quand il avale, cré milliard de loups-garous, ça fait le bruit de la cascade du Goulou ! Oui !… C’est le repas de Dieu !
La Gazette vient de s’étaler sur un sac de riz, le ventre débridé, la mine épanouie et savoure sa phrase finale comme un verre de ce passetougrain divin. »
Dans ce livre décousu, où les chapitres sont de durées fort inégales et vaguement organisés chronologiquement ou par thèmes, un épisode marquant est celui, ultime, de la découverte de la Peuriotte, « ce hameau abandonné dans la plus belle des combes de toute la Bourgogne chevelue », que Vincenot fera revivre.
« Une espèce de sentier nous prit et nous conduisit près d’un lavoir brisé où coulait l’eau d’une source captée entre deux roches, elle remplissait un petit lavoir et, au-delà, elle se perdait dans le cresson, le baume de rivière et la menthe, et divaguait dans un verger mangé de ronces, d’épines noires et d’herbes plates. »
Et bien sûr il trouve femme parfaite pour refonder la Combe-Morte, au « vieux pays »…

Mots-clés : #enfance #famille #identite #nature #ruralité #traditions #xxesiecle

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Message par Chamaco Sam 15 Juin - 17:27

Un tres bon souvenir de "les étoiles de Compostelle"
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Message par Invité Dim 16 Juin - 16:19

Voilà qui fait envie, je pense replonger avec Vincenot tout bientôt, La billebaude, ou Les étoiles de Compostelle, à voir.

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Message par Invité Mer 19 Juin - 14:52

- Balthazar, tu ne connais pas la vie moderne. Tu ne peux pas juger ! Tu parles comme un vieux fou...

- Quoi la vie moderne ? En quoi elle est différente de la vie ancienne ? Elle ne l'a pas trouvé dans un chou, son petiot ? Elle l'a bien fait ! Et avec toi, j'espère ! Elle a bien trouvé le coup de rein pour le faire ? Il n'est pas moderne le coup de rein, il est vieux et sacré comme le monde !
Henri Vincenot, Le maître des abeilles, p. 37

Roman posthume, écrit à la fin de sa vie (années 80 et qui devait être le premier d'un triptyque) ; argumentation qui ne tient plus aujourd'hui avec les bébés éprouvettes, la PMA et la GPA. Bien tenté tout de même, Henri !

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Message par Tristram Mer 19 Juin - 15:15

Le maître des abeilles est dans ma PAL (mais pas pour tout de suite) !

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Message par Tristram Dim 9 Fév - 19:51

Le maître des abeilles, Chronique de Montfranc-le-Haut

identité - Henri Vincenot - Page 2 Le_maz11

Bref roman publié posthumément : Louis Châgniot, Bourguignon monté à Paris voilà 45 ans pour devenir inspecteur des impôts, rêve de l'effondrement de sa vieille maison familiale, et retourne à Montfranc-le-Haut, « là-haut en pays perdu », pour constater qu’effectivement le pigeonnier d’angle s’est abattu.
Dix-huit « indigènes » vivent là à l’écart, laborieusement et gaiement, « de treuffes [pommes de terre], d’ails, d’avoine, d’orge, » et de troc.
Julien Bichot, le Mage Balthazar, maître des abeilles, est la figure centrale de ce libelle contre le monde moderne.
Vincenot assume une position nettement conservatrice, et conspue la société citadine des « ilotes » :
« Mais si, mon garçon, tout le monde peut en être exempt : il suffit de réagir à temps. Réactionnaire qu’il faut être, en permanence. »

« Messieurs, nous avons là sous les yeux une société qui a été entièrement pervertie au communisme intégral, au collectivisme total, parfait, à l’étatisme systématique, et sacrifiée, sur l’autel du productivisme, au dieu État… ! Saluez !… »

« Tu crois que c’est un progrès de surproduire avec les machines qu’on ne peut pas payer, de faire dans ses braies chaque trimestre quand les échéances du Crédit Agricole arrivent et de pleurnicher parce qu’on ne peut pas vendre ce qu’on surproduit ou de le vendre à perte ? »

« C’est là que j’ai flairé que votre Progrès consistait de plus en plus à faire chèrement et difficilement les choses simples, faciles et bon marché. »
Loulou, fils de Louis, étudiant en sociologie toxicomane (avant guérison miracle à la gelée royale) :
« Le drogué s’était réveillé. Il ouvrait ses grands yeux chagrins et, les bras tombants, la barbe et les cheveux pendant comme des oreilles de beagles de chaque côté de ses joues hâves, la poitrine creuse et l’air las, il ressemblait tout à fait à un intellectuel de gauche, porteur d’un lourd et mystérieux message, tellement lourd et tellement précieux qu’il en était accablé. »
Vision de la femme « libérée » :
« Et il s’aperçut alors combien cette personne, qui avait été une charmante jeune femme, ressemblait de plus en plus à un homme et même à un homme perverti.
Tout à coup, oui, il lui sauta aux yeux qu’une profonde, effroyable et bouleversante mutation avait transformé en mâle fatigué cette jolie petite femelle de jadis. »
Toujours politiquement peu correct :
« Ce sont des Turcs qui vont couper nos chênes de futaie. Il y a pour trois ans de travail. On leur a installé une petite roulotte avec couchettes, chauffage et tout. Et dans le coin il y a plus de quarante bûcherons qui se bavent sur les genoux en calculant leur allocation de chômage, mais on fait venir des Scythes, voui, Messieurs… »
En quelque sorte les extrêmes limites du retour à la terre… heureusement sauvé par quelques bonheurs d’expression.

Mots-clés : #ruralité #traditions

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Message par Quasimodo Dim 9 Fév - 20:22

Ça me fait penser à la vieille émission d'apostrophe à laquelle il participe et que j'ai vue récemment; beaucoup d'humour, quelques fulgurances, et une complicité inattendue (pour moi) avec les monarchistes Michel Déon et Marcel Jullian, qui fait dire à Jean d'Ormesson, hilare : "vous êtes en train de me faire passer pour l'homme de gauche de ce plateau".
Il me laisse un peu perplexe, Vincenot, et c'est probablement voulu de sa part.
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Message par Bédoulène Lun 10 Fév - 11:49

je sais pas s'il va me plaire cet auteur ; "femelle" ; "dans le coin il y a plus de quarante bûcherons qui se bavent sur les genoux en calculant leur allocation de chômage" ....

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Message par Tristram Lun 10 Fév - 12:01

Ce maître des abeilles, un des derniers livres sinon le dernier en date de Vincenot, est aussi nettement le moins bon dans le palmarès de ceux que j'ai lu de lui. A mon sens, cela ne retire rien à des bouquins passionnants comme La Billebaude. C'est un peu comme les auteurs dont on n'apprécie pas la vie privée ou l'attitude politique : là, celui-là vieillit mal, il vire à la caricature...

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Message par Bédoulène Lun 10 Fév - 13:04

donc si je m'y risque tu me conseilles la Billebaude !

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