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Arundhati ROY

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Message par topocl Ven 26 Jan - 11:27

Arundhati Roy
Née en 1961


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Arundhati Roy (née le 24 novembre 1961 à Shillong en Inde) est une écrivaine et militante indienne. Elle est notamment connue pour le roman Le Dieu des Petits Riens, pour lequel elle a obtenu le prix Booker en 1997, et pour son engagement en faveur de l'écologie, des droits humains et de l'altermondialisme.
Elle a également travaillé ponctuellement pour le cinéma ou la télévision, comme scénariste ou actrice.

Arundhati Roy est née à Shillong, dans l'État du Meghalaya (Inde).
Arundhati Roy va à l'école Corpus Christi de Kottayam puis la Lawrence School de Lovedale au Tamil Nadu. Elle étudie ensuite l'architecture à l'École d'aménagement et d'architecture ( School of Planning and Architecture) de Delhi où elle rencontre l'architecte Gerard da Cunha. Roy et da Cunha vivent ensemble à Delhi puis Goa avant de se séparer. Roy retourne alors à Delhi où elle obtient un poste à l'Institut national des Affaires urbaines (National Institute of Urban Affairs).
En 1984, elle écrit le scénario du film Massey Sahib en collaboration avec le réalisateur Pradip Krishen qui deviendra son mari. Ils collaborent ensuite sur une série télévisée qui porte sur le mouvement pour l'indépendance de l'Inde et sur deux films, In Which Annie Gives It Those Ones et Electric Moon2. Déçue par le monde du cinéma, Roy enchaîne plusieurs emplois et se sépare de Krishen.
Son roman, Le Dieu des Petits Riens, publiée en 1997, lui permet de poursuivre sa carrière dans l'écriture.
Elle vit aujourd'hui à Delhi.

Arundhati Roy est aussi connue pour son activisme pacifiste. Son premier essai, intitulé The End of Imagination (La Fin de l'imagination), était une réaction aux tests nucléaires indiens de Pokharan au Rajasthan. Suivront The Greater Common Good (Le plus grand bien commun), contre la politique des grands barrages menée par le gouvernement indien, et The Reincarnation of Rumpelstiltskin (La réincarnation de Rumpelstiltskin), qui analyse la privatisation des canaux de distribution de choses essentielles comme l'eau et l'électricité.
Elle défend l'idée d'après-développement et a participé à sa conceptualisation, ainsi elle a participé à plusieurs forums sociaux, notamment celui de Mumbai (2004).
En mars 2002, elle est condamnée par la Cour suprême indienne pour avoir dénoncé la décision de justice autorisant la construction d'un barrage sur la Narmadâ, condamnation symbolique d'un jour de prison et de 2000 roupies (35 € au cours de février 2004). En 2004, Roy reçut le prix Sydney de la Paix pour son engagement dans des campagnes sociales et son appui au pacifisme. En 2005, elle participa au Tribunal mondial sur l'Irak.
Le 29 mars 2010, le magazine indien Outlook publie le récit de sa visite dans les zones contrôlées par la guérilla naxalite. Ce récit qui veut apporter au public les raisons de cette lutte connaît un écho national et international. Le 7 mai le ministère de l’Intérieur indien et la police de l’État du Chhattisgarh annoncent avoir enregistré une plainte à l'encontre de l'auteure, pour violation des dispositions du CSPSA (loi spéciale de sécurité publique du Chhattisgarh). Une pétition internationale de soutien a été lancée par la Confédération des ouvriers de Turquie en Europe (ATIK).

Œuvres en français :

Romans
Le Dieu des Petits Riens [« The God of Small Things »], Gallimard, 1997,
Le Ministère du Bonheur Suprême [« The Ministry of Utmost Happiness »], Gallimard, 2018 ; Page 1

Essais
Le Coût de la vie, Paris, Gallimard, coll. « Arcades », 1999,
Ben Laden, secret de famille de l'Amérique, Gallimard,  2001,
L'Écrivain-militant, intégralité des essais et articles politiques écrits depuis 1998, 2003
La Démocratie : notes de campagne, Gallimard
Capitalisme : une histoire de fantômes, Paris, Gallimard,  2016

MAJ de l'index le 01/10/2018

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Message par topocl Ven 26 Jan - 13:38

Le Ministère du Bonheur Suprême

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C'est un roman qui se veut total, brillant, phénoménal. Qui emprunte au conte merveilleux façon Rushdie, à la folie façon Garcia Marquez, au militantisme tous azimuts façon Arindathi Roy, le tout saupoudré d'instants de poésie magique. L'auteur y multiplie les détails, les joyaux, les extravagances entrecroisés avec passion. On ne compte plus les personnages, les lieux, le temps éclate pour n'être plus linéaire. Tout cela est d'une richesse inouïe, mais un peu gaspillée car l'effet final est  d'une confusion (sans doute alimentée par la pauvreté de ma culture en histoire indienne) qui a fini par me mener à l'ennui. Tant de péripéties donnent paradoxalement  l'impression qu'il ne se passe pas grand chose, et les personnages, à force de singularité, deviennent archétypaux et désincarnés.

Y échappe Anjum, la hijrat, femme dans un corps d'homme, construisant une chambre d'hôtes entre les tombes, accueillante aux hommes et aux  animaux, curieux symbole d'une Inde déchirée entre ses diverses identités, et qui donne une belle vie aux 200 premières pages (malheureusement il en reste 350...).

Mots-clés : #historique #identitesexuelle #regimeautoritaire

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Message par Bédoulène Ven 26 Jan - 14:58

merci topocl. Armor lira peut-être le livre ?

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Message par topocl Ven 26 Jan - 15:09

Tristram et Armor qui m'avez interpelée sur ce livre (ou tous les autres, aussi), vous aviez lu Le dieu des petits rien? Vous l'aviez aimé? Je me souviens l'avoir lu, mais plus du tout de ce que j'en avais pensé (ce que je suis vieille! Arundhati ROY 2441072346 )

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Message par Tristram Ven 26 Jan - 15:28

Je le lirai, ne serait-ce qu'en continuation de Le Dieu des Petits Riens. Et c'est vrai que c'est à nos yeux confus comme le panthéon hindou, une autre façon d'envisager l'univers ; à ce propos,
« Peu importait que l’histoire ait déjà commencé : le khatakali sait depuis longtemps que le secret des Grandes Histoires, c’est précisément de n’en point avoir. Les Grandes Histoires sont celles que l’on a déjà entendues et que l’on n’aspire qu’à réentendre. Celles dans lesquelles on peut entrer à tout moment et s’installer à son aise. Elles ne cherchent ni la mystification par le biais du suspense et de dénouements inattendus, ni la surprise de l’incongru. Elles sont aussi familières que la maison qui vous abrite. Que l’odeur d’un amant. On les écoute jusqu’au bout, alors qu’on en connaît la fin. De même que l’on vit comme si l’on ne devait jamais mourir, tout en sachant pertinemment qu’on mourra un jour. Dans les Grandes Histoires, on sait d’avance qui vit, qui meurt, qui trouve l’amour et qui ne le trouve pas. Mais on ne se lasse jamais de le réentendre.
C’est là ce qui fait leur mystère, leur magie.
Pour le danseur de khatakali, ces histoires sont ses enfants et son enfance. Il a grandi avec elles. Elles sont la maison qui l’a vu croître, les prairies qui l’ont vu jouer. Ses fenêtres et sa vision du monde. Si bien que quand il raconte une histoire, il la traite comme il traiterait son enfant. La taquine. La punit. L’envoie rebondir comme une balle. La cloue au sol pour ensuite la relâcher. Rit d’elle parce qu’il l’aime. Il est capable de vous faire traverser l’univers en quelques minutes, mais peut passer des heures à contempler une feuille qui se fane. Ou à jouer avec la queue d’un singe endormi. Il passe sans effort des tueries de la guerre au bonheur d’une femme qui se lave les cheveux dans un torrent de montagne. De la joie maligne d’un démon qui vient d’avoir l’idée d’un nouveau tourment à l’avidité d’une commère malayali qui se réjouit d’un nouveau scandale à colporter. De la sensualité d’une femme allaitant son enfant à la séduction espiègle du sourire de Krishna. Il est capable de mettre au jour la douleur qui est au cœur du bonheur. La vase de la honte qui se cache dans un océan de triomphe.
Il raconte des histoires de dieux, mais son histoire sort tout droit su cœur, humain et faillible. »
Arundhati Roy, « Le Dieu des Petits Riens », 12

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Message par Bédoulène Ven 26 Jan - 15:44

un extrait intéressant ; je ne me suis je crois jamais frottée à la littérature des Indes

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Message par topocl Ven 26 Jan - 16:41

Tristram a écrit:Je le lirai,
Arundhati ROY 1171367610

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Message par Armor Ven 26 Jan - 23:37

Ton avis rejoint plusieurs autres commentaires que j'ai pu lire sur le net. Un début prometteur et une suite tellement fouillie qu'elle en devient indigeste.
Je ne vais pas me précipiter dessus, du coup. Je le lirai aussi, mais je vais attendre qu'une médiathèque l'acquière, sinon je l'achèterai quand il sortira en poche.

Je n'ai pas encore lu Le dieu des petits riens. Je me souviens qu'à l'époque, les avis avaient été dithyrambiques, et comme souvent dans ces cas-là, il y avait eu le retour de baton et la foule de commentaires très négatifs (caricatural, plein de clichés, etc...)
Du coup j'avais décidé d'attendre, histoire laisser décanter pour me faire ma propre opinion. Il attend toujours... Arundhati ROY 1390083676

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Message par Armor Dim 11 Mar - 23:50

topocl, j'ai mis le temps, mais voilà mon avis...

Le ministère du bonheur suprême

Arundhati ROY 61javi10
Au début, lorsqu’elle était venue s’y installer, elle avait enduré des mois de cruauté insouciante comme l’aurait fait un arbre, sans broncher. Elle ne se retournait pas pour voir quel mouflet lui avait jeté une pierre, ne se dévissait pas le cou pour lire les insultes gravées dans son écorce. Quand les gens l’invectivaient - clown sans cirque, reine sans palais - , elle laissait la blessure traverser ses branches comme une brise, et de la musique de ses feuilles bruissantes elle tirait un baume pour apaiser la douleur.

Ce livre commence comme un tourbillon qui vous happe et ne vous lâche plus. Inspiré, enlevé et foisonnant, le style de l’auteur, qui n’est pas sans rappeler un certain Salman Rushdie, multiplie les trouvailles. Les quelques 200 pages consacrées au personnage follement romanesque d’Anjum sont un enchantement. Dans ce roman parfois très cru sur la réalité indienne, Arundhati Roy semble avoir voulu laisser en partie de côté ce que le quotidien des hijras peut avoir de sordide pour créer une figure flamboyante, rebelle et insondable, agréant autour d’elle, dans le cimetière dont elle a fait son domaine, une petite communauté hétéroclite et attachante. Une sorte d’idéal bancal de syncrétisme et de tolérance. L’Inde (presque) rêvée d’Arundhati Roy ?

Mais le rêve n’a qu’un temps, et le reste du roman délaisse Anjum pour se consacrer à des pages autrement plus politiques, multipliant les allusions à l'actualité indienne qu'un lecteur un minimum averti sera probablement plus à même d'apprécier. Toutefois, cette seconde partie est surtout consacrée au conflit au Cachemire, qui perdure depuis 70 ans, avec des horreurs perpétrées de tous côtés, et au milieu, une population équilibriste qui jongle pour sa survie. Les personnages de Tilo, Naga et Musa, sont là pour nous rappeler toute l’âpreté de cette existence en sursis.
Malheureusement, si Arundhati Roy retrouve régulièrement sa verve et son talent dans des pages particulièrement poignantes, celles-ci sont noyées dans de longues digressions qui saturent le lecteur. L'auteur a voulu mettre dans son roman toute la démesure et la folie d’une situation bouchée, mais aussi les doutes et les indignations de la militante qu’elle est depuis tant d’années, perdant parfois de vue qu’elle n’écrivait pas un nouvel essai... Inévitablement, ses héros en pâtissent, et font souvent figure d’alibis. J’aurais dû trembler pour eux, j’aurais voulu trembler pour eux, mais pour cela, il aurait fallu pouvoir s’attacher…

Arundhati Roy semble avoir eu pour projet d'écrire une sorte de roman total sur l'Inde, ou plutôt sur « son » Inde. Le pari n’est qu’en partie réussi. Une fois passé un premier tiers enchanteur dont la grâce n’est jamais revenue, le récit se fait quelque peu poussif. A vouloir absolument multiplier les péripéties pour évoquer tous les grands maux de l’Inde contemporaine, l’auteur s’est parfois perdue. Pourtant, quelque chose m’a retenue, malgré tout. Car c’est là un roman peu banal, qui agace, qui remue, qui veut crier au monde ce que l’Inde tient tant à cacher, qui émeut dans sa volonté farouche de rétablir l’humain dans les espaces où il est nié.
Je regrette évidemment le livre extraordinaire qu’Arundhati Roy aurait pu écrire si tout avait été à l’avenant du premier tiers, si les quelques fulgurances de la partie cachemirie n’avaient pas été engluées dans tant de redites... Mais rien que pour son début magnifique, ce roman vaut la peine. Rien que pour le style et l’évidente sincérité d’un auteur sans concession, il vaut la peine. Rien que pour la lutte obstinée contre la haine et l'obscurantisme, il vaut la peine. Et si le bonheur semble chaque jour plus illusoire, ce n’est pas une raison pour ne pas essayer d’y croire... un peu.

Il n’y avait pas de guide touristique à sa disposition pour lui expliquer qu’au Cachemire les cauchemars étaient volages. Infidèles à leurs propriétaires, ils s’invitaient dans les rêves des autres pour y folâtrer en toute impudeur. Des génies de l’embuscade qu’aucune fortification, aucune clôture ne pouvait tenir à distance. Au Cachemire, la seule chose à faire avec eux, c’était de les étreindre comme de vieux amis et de les manoeuvrer comme de vieux ennemis. Elle allait apprendre, bien sûr, bientôt.


mots-clés : #amitié #guerre #identitesexuelle #politique


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Message par Armor Dim 11 Mar - 23:53

Notes subsidiaires :

Pour connaître un peu la communauté des hijras, on peut par exemple lire cet article : clic

Par ailleurs, pour ceux qui seraient tentés par la lecture de ce livre, je conseille d’avoir quelques notions sur certains faits de l’actualié récente du pays. Rassurez-vous, on peut le lire sans ça, et nul n’est besoin d’être très calé (ce que je en suis de toute façon pas du tout.) Cela dit, pour mieux comprendre certains passages, voici quelques faits sur lesquels il me semble intéressant qu’un chosien curieux se penche un minimum :

- Le conflit au Cachemire. J’ai trouvé que cet article était un bon résumé : clic

- L’histoire incroyable d’Anna Hazare, militant anti-corruption qui souleva un immense engouement il y a quelques années. Avec ses méthodes pacifistes (il pratiquait notamment la grève de la faim), on voyait déjà en lui le nouveau Gandhi. Mais c’était avant que ne lui viennent des ambitions politiques et que, délaissant son domaine de l’anti-corruption, il ne fasse des déclarations très, très peu gandhiennes… Voir par exemple, tout simplement, cet article Wikipédia : clic

- Les émeutes du Gujarat, en 2002, dans lesquelles le gouverneur de la région de l’époque, (un certain Narendra Modhi… aujourd’hui premier ministre indien) joua un rôle des plus ambigus. Je conseille par exemple la lecture de cet article : clic

- La main mise actuelle des partis nationaliste hindous (dont le BJP, actuellement au pouvoir). Leur emprise sur les médias et la justice, leur travail de sape au quotidien, leur rêve d’une nation purement hindoue, sont régulièrement évoqués par les auteurs indiens inquiets. Les nationalistes fustigent les idéaux de tolérance et le sécularisme des pères fondateurs de l’Inde. Outre leur intolérance religieuse, ils tentent de mettre en avant la supériorité des hindous. Ainsi, selon un discours (véridique et ubuesque !) de l’actuel premier ministre Narendra Modhi, l’histoire de la création du dieu Ganesh, résultant de la greffe d’une tête d’éléphant sur le corps d’un jeune homme décapité, prouve que les indiens avaient inventé la chirurgie esthétique il y a des lustres… (hélas non, ce n’est pas une blague !)

- Enfin, pourquoi ne pas se renseigner un peu sur les rebelles maoïstes (appelés naxalites), dont le mouvement a pris beaucoup d’ampleur dans certains états (très pauvres) de l’Inde. (où, notamment, les compagnies minières spolient sans vergogne les Adivasi de leurs terres ancestrales)


Dernière édition par Armor le Lun 12 Mar - 15:38, édité 1 fois

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Message par Tristram Lun 12 Mar - 0:10

Merci Armor ! On a guides, cartes, tout pour profiter pleinement de ce livre !
Je suis justement dans Rushdie... Là, il faut être pointu en mythologies et... rock ! pour suivre...

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Message par tom léo Lun 12 Mar - 8:12

J'avais lu à l'époque le "Dieu des petits rien" et dans mon entourage (comportant aussi des Indiens) on était unanime d'y voir qqe chose de grande: elle s'y attaquait à un problème ignoré à l'époque, ou à peine mentionné. Il me semble que l'épaisseur ne devrait pas mp^cher la lecture, car cela se lisait rapidement.

Le nouveau livre trouve un très bon écho autour de moi; un jour je devrais le lire malgré l'épaisseur. Vu son engagement de militante au cours des dernières années on ne pouvait pas s'attendre ici à un roman purement "romanesque". Des digressions, allusions politiques et autres, me semblent faire partie de la façon d'être présent sur la scène (inter-)nationale.

Merci à Armor de mentionner certains de ces liens avec une actualité!
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Message par Bédoulène Lun 12 Mar - 9:08

très intéressant, je ne connaissais absolument rien de la situation géopolitique de l'inde.

mais je n'ai pu lire le conflit car je n'y voit rien sur ce fond noir (j'ai donc une vision juste effleurée) (j'ai regardé sur wiki)

merci Armor

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Message par topocl Lun 12 Mar - 9:10

Et bien Armor, une fois n'est pas coutume, nous partageons exactement ce ressenti. 200 pages enthousiasmantes un peu cher payées ensuite...
Et merci pour ton courageux travail de documentaliste!

tom léo a écrit:. Des digressions, allusions politiques et autres, me semblent faire partie de la façon d'être présent sur la scène (inter-)nationale.

Certes, certes, et tu nous diras ton ressenti, mais pour moi, le message, bien que certainement international et élevé,  est perdu,  car sans souci réel du lecteur.

Bédoulène, tu peux copier le texte et le mettre sur un document word pour le rendre lisible, non?

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Message par Bédoulène Lun 12 Mar - 9:11

ah ! je vais essayer, merci topocl

idiote que je suis en surlignant le fond devient bleu et l'écriture blanche ! Arundhati ROY 1038959943

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Message par Armor Lun 12 Mar - 10:57

bédou, personnellement j'ai un texte tout à fait normal, noir sur fond blanc. C'est vraiment bizarre ça ! Arundhati ROY 2042282828

topocl a écrit:
tom léo a écrit:. Des digressions, allusions politiques et autres, me semblent faire partie de la façon d'être présent sur la scène (inter-)nationale.
Certes, certes, et tu nous diras ton ressenti, mais pour moi, le message, bien que certainement international et élevé,  est perdu,  car sans souci réel du lecteur.

Je rejoins topocl ; Arundhati Roy a parfois oublié son lecteur... A certains moments, j'ai eu l'impression qu'elle enchaînait les péripéties juste parce qu'il fallait absolument parler de tel ou tel fait de société, même de façon succincte. Forcément, l'aspect romanesque en pâtit.
Je ne m'attendais certainement pas à un roman "neutre" de la part de cette infatiguable militante, mais l'équilibre est parfois rompu. Et ce d'autant plus qu'à rester ainsi dans un entre-deux (ni essai ni tout à fait roman), certains passages deviennent abscons du fait que l'auteur, procédant par allusions, ne donne pas toutes les clés de compréhension à son lecteur.
Ce qui n'enlève rien à la magie de certaines pages...

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Message par Bédoulène Lun 12 Mar - 14:56

si un de ces jours je me lance je pense le faire chronologiquement par rapport au conflit entre l'Inde et le Pakistan pour plus de compréhension. (car à ce que j'ai lu c'est très complexe)

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