Nicole Krauss
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Nicole Krauss
Nicole Krauss
Née en 1974
Nicole Krauss est une romancière américaine.
Elle a grandi à Long Island, est diplômée à Stanford, à Oxford et enfin à l'Institut Courtauld de Londres où elle étudie la poésie.
Elle est finaliste au prix du poète le plus jeune de Yale. Sa poésie apparaît dans les revues telles que Les Socs, et le Doubletake à Paris.
Après avoir passé une thèse sur le sculpteur Joseph Cornell, elle arrête d'écrire de la poésie. Elle publie en 2002 son premier roman, Man Walks into a Room, puis en 2005, The History of Love, publié en 2006 en France sous le nom de l'Histoire de l'amour, récompensé par le prix du Meilleur livre étranger en 2006.
Elle a été la compagne du romancier Jonathan Safran Foer.
Bibliographie "française" :
L'Histoire de l'amour, 2006
La Grande Maison, 2011
Sources : Wikipédia et Babélio
Invité- Invité
Re: Nicole Krauss
Quatrième de couvertureQue reste-t-il quand on a tout perdu ?
Nadia vit à New York. Son mari l'a quittée, son appartement est presque vide, les livres qu'elle écrit se vendent peu.
À Londres, Arthur affronte la maladie de sa femme, Lotte. Il découvre qu'elle lui a caché une partie de son passé. Isabel, une américaine venue étudier à Oxford, rencontre un antiquaire qui mène une traque incessante pour retrouver les biens juifs confisqués par les Nazis.
Au même moment, à Jérusalem, Aaron tente de se rapprocher de son fils, Dov, et lui adresse une lettre bouleversante.
Exilés de leur propre vie, tous sont liés sans le savoir par un objet mystérieux, un bureau comportant dix-neuf tiroirs qui aurait appartenu à Federico Garcia Lorca.
Ce livre où les récits s'entremêlent célèbre le pouvoir de l'écriture. Malgré les ombres de l'Histoire, une force subsiste, poussant chacun vers la vie, la rédemption.
Autant le dire tout de suite, j'ai adoré cette lecture même si je l'ai trouvée, pour bien des raisons, très perturbante.
C'est un roman à plusieurs voix, qui vont forcément à un moment, se répondre ou s'entremêler, mais il faut attendre la fin du livre pour en savoir un peu plus.
- Spoiler:
- Quoique certaines questions resteront en suspens...
Je l'ai découvert comme un roman sur l'incommunicabilité entre les êtres pourtant liés par des sentiments très intimes, un roman sur l'étouffement d'un amour trop fort, un roman sur le regard que l'on porte sur une vie écoulée.
Le livre fait évoluer les personnages au milieu de l'Histoire du vingtième siècle et , en cela, est enrichissant. On s'attache à certains personnages plutôt qu'à d'autres, on essaye de comprendre la motivation de leurs actes sans jamais oublier que les tourments des guerres modifieront à jamais leur perception de l'existence choisie ou subie.
C'est aussi un roman sur l'écriture, le travail de l'écrivain et les choix qu'il entraîne.
Au milieu de cela, le bureau aux nombreux tiroirs dont un seul est verrouillé...quel lien le lie aux différents époques, aux différents personnalités ?
Juste une dernière précision - j'ai choisi de ne pas vous dévoiler le roman car chacun l'approchera avec son propre vécu - : la dernière page tournée, il vous hantera longtemps car il vous aura laisser beaucoup de questions auxquelles, il vous faudra tenter de répondre.
mots-clés : #amour #contemporain #creationartistique
Dernière édition par églantine le Ven 11 Jan - 12:46, édité 1 fois (Raison : Mise en forme /image centrée)
Invité- Invité
Re: Nicole Krauss
C'est un peu comme le fil de Confiteor, de Cabré ?
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15559
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Re: Nicole Krauss
J'avais beaucoup aimé l'Histoire de l'amour et j'attendais avec impatience celui-ci… J'avais envie de l'aimer à 100 % ayant beaucoup de sympathie pour cette auteure précise, mais extravagante, « technique » mais profondément humaine.
J'ai beaucoup aimé aussi La grande maison, je retournerai certainement lire certains passages qui font preuve d'une grande sensibilité, j’ai cependant des réserves à émettre.
La présentation du roman se plie à une maquette assez répandue : des personnages de très fortes personnalités, disséminés aux 4 coins du monde, n'ayant à voir entre eux qu'un fil ténu et qu’ils ne connaissent même pas, ce fameux bureau à 19 tiroirs, ayant pu appartenir à Garcia Lorca, et qu’ils se passent de l'un à l'autre. Premier hic : cela fait en fait 3 nouvelles, qui sont chacune formidable, certes. Le fil qui les réunit est finalement assez mince, même si cela nous réserve quelques pages sublimes sur l'histoire propre de ce bureau. Par ailleurs j'ai eu beau chercher, je n'ai pas vu apparaître le bureau entre les lignes de l'histoire du vieux juif israélien qui, après son veuvage, n'arrive pas à se réconcilier avec son fils. Donc, et ceci n'enlève rien à la qualité du texte, cet épisode-là apparaît vraiment comme un cheveu sur la soupe.
Tout cela laisse supposer (ou espérer ?) que Nicole Krauss va pouvoir progresser, trouver une réelle unité et progression dans sa narration, construire enfin un vrai roman, sans perpétuellement coller côte à côte des petits bouts artificiellement rapprochés.
Ces réserves faites, je trouve que Nicole Krauss décrit des personnages d'une grande humanité, tous plus ou moins perdus dans une solitude et un retrait du monde, un certain décalage, ce qui confère au récit une espèce de mélancolie désenchantée, une poésie triste. Nicole Krauss fait preuve une grande habileté à décrire ces personnages un peu différents, un peu hors du monde, avec une clairvoyance et une sensibilité séduisante.
Au fil du récit, j'ai pu penser à Les enfants terribles de Cocteau (pour le couple de jeunes frère et sœur abandonnés à eux-mêmes et à leur passion dans une grande maison).j’ai aussi pensé à Mon cœur mis à nu, de JCO pour leur relation avec leur père, faite d’autoritarisme passionné cachant un amour maladroit et démesuré.
Comme dans L'histoire de l'amour, tout n'est pas donné au lecteur : c'est une lecture qui mérite un effort, et dont j'imagine qu'il s'enrichit à la relecture, que certaines choses doivent s'éclairer. Cependant même après cette relecture, je pense qu'il doit rester des zones d'ombre, tout n'est pas parfaitement expliqué, comme dans la vie : on ne sait finalement jamais réellement d'où vient ce bureau, quel est son mystère, d'où viennent certains personnages, pourquoi ils ont agi comme ils l'ont fait. Cela peut être pris directement comme un roman à énigmes, qui conserve ses interrogations, cela peut aussi ouvrir sur des suppositions, une rêverie qui continue après la fin du livre. Le lecteur garde des droits sur le roman, comme si l'auteur nous faisait une proposition dont nous pouvions disposer librement.
J’ai certainement une tendance à l'indulgence vis-à-vis de Nicolas Krauss, sans doute une affinité personnelle qui fait que je suis prête à lui pardonner ses erreurs, à apprécier pleinement ses qualités qui sont nombreuses, et que, à nouveau, j'attends avec impatience le prochain.
Récup 2011
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Flore Vasseur
topocl- Messages : 8395
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Re: Nicole Krauss
merci à toutes deux pour votre commentaire, ressenti plus mitigé pour toi topocl
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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
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"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21018
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Re: Nicole Krauss
topocl a écrit:
Par ailleurs j'ai eu beau chercher, je n'ai pas vu apparaître le bureau entre les lignes de l'histoire du vieux juif israélien qui, après son veuvage, n'arrive pas à se réconcilier avec son fils. Donc, et ceci n'enlève rien à la qualité du texte, cet épisode-là apparaît vraiment comme un cheveu sur la soupe.
Oui, Topocl, j'ai cherché aussi et je me suis dis que "la nouvelle" était dans le même contexte que la relation qui unit Lotte et Arthur, même si on le découvre plus tard, l'absence de parfaite confiance entre deux êtres qui s'aiment cependant.
Invité- Invité
Re: Nicole Krauss
Eh bien, la forêt a été vraiment obscure pour moi. Il y a là une recherche de virtuosité, dans une tentative pseudo(?)-philosophique tournant autour de l’identité, du double, de la métamorphose, des univers multiples qui nuit férocement au romanesque. Les discours « penseurs » envahissent le paysage et nuisent aux deux intrigues, qui devraient être des thrillers psychologiques, mais sont plutôt des objets cocasses que j’ai abordés avec un certain détachement
Il y a donc deux personnages (dont une écrivaine prénommée Nicole qui ne supporte plus son mari), menés en chapitres alternés, qui ont certes beaucoup de points communs : tous deux abandonnent leur vie américaine plus ou moins ordinaire, insatisfaits l’un de sa réussite vaine l’autre de son mariage en échec, s’exilent sans trop savoir pourquoi, s’installent au Hilton de Tel-Aviv, sont chacun pris en charge par un personnage mystérieux et atypique qui veut leur imposer l’un des histoires de judéité en rapport avec la kabbale, l’autre une curieuse histoire autour de Kafka dont la mort n’aurait été qu’un simulacre lui permettant une deuxième vie à l’abri de la notoriété. Le problème narratif, c’est qu’au-delà de ces similitudes, ils ne se rencontrent qu’à la dernière page dans une pirouette temporelle assez naïve.
J’aspire à un roman comme une clairière, dont le récit linéaire se suffirait à lui-même,sans thèse, sans thème, sans démonstration,
où l’auteur n’aurait pas le besoin de montrer qu’il ou elle est un ou une brillant(e) intellectuel(le), n’aurait pas besoin de Kafka comme mentor, ni de régler ses comptes avec son ex.
mots-clés : #absurde #autofiction #communautejuive #creationartistique #identite #philosophique
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Flore Vasseur
topocl- Messages : 8395
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Age : 64
Localisation : Roanne
Re: Nicole Krauss
topocl a écrit: J’ai certainement une tendance à l'indulgence vis-à-vis de Nicolas Krauss, sans doute une affinité personnelle qui fait que je suis prête à lui pardonner ses erreurs, à apprécier pleinement ses qualités qui sont nombreuses, et que, à nouveau, j'attends avec impatience le prochain Récup 2011
Pas Nicolas, Topocl, mais Nicole. C'est une fille. N'empêche j'ai failli aussi me faire avoir en confondant avec Karl Kraus. Du coup, j'ai remis le livre sur l'étagère Emmaüs
topocl a écrit: J’aspire à un roman comme une clairière, dont le récit linéaire se suffirait à lui-même,sans thèse, sans thème, sans démonstration,
où l’auteur n’aurait pas le besoin de montrer qu’il ou elle est un ou une brillant(e) intellectuel(le), n’aurait pas besoin de Kafka comme mentor, ni de régler ses comptes avec son ex.
Oh, oui. Finalement, je ne regrette pas de ne pas avoir pris le livre
ArenSor- Messages : 3366
Date d'inscription : 02/12/2016
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Re: Nicole Krauss
un que je ne noterai donc pas, merci topocl !
Bouvier !
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Bédoulène- Messages : 21018
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Nicole Krauss
ArenSor a écrit:topocl a écrit: J’ai certainement une tendance à l'indulgence vis-à-vis de Nicolas Krauss, s Récup 2011
Pas Nicolas, Topocl, mais Nicole. C'est une fille.
Bien sûr, Arensor, merci ( Apprendre à relire, topocl!!)
(c'est même une femme !)
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topocl- Messages : 8395
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 64
Localisation : Roanne
Re: Nicole Krauss
Je ne voudrais pas mettre mon grain de sel - - mais j'ai lu Forêt obscure et j'ai aimé même si je pense que je suis passée à coté de certains concepts religieux ou philosophiques du livre. Je ne suis pas assez cultivée pour tout cela.
Par contre, j'aimé qu'on me parle de Kafka même si c'est pour me faire lire un conte. Et la narration partagée entre deux histoires, deux êtres, deux situations de vie.
Je me suis laissée porter par le récit, en fait.
Et j'ai aimé la futaie, à la différence de Topocl juste parce qu'il faut y revenir pour tout découvrir !!
Mon préféré de cet auteur reste cependant La grande maison.
Par contre, j'aimé qu'on me parle de Kafka même si c'est pour me faire lire un conte. Et la narration partagée entre deux histoires, deux êtres, deux situations de vie.
Je me suis laissée porter par le récit, en fait.
Et j'ai aimé la futaie, à la différence de Topocl juste parce qu'il faut y revenir pour tout découvrir !!
Mon préféré de cet auteur reste cependant La grande maison.
Invité- Invité
Re: Nicole Krauss
kashmir a écrit:Je ne voudrais pas mettre mon grain de sel -
Si, si on est là pour ça, et pour avoir des avis divergeants qui stimulent d'autres à avoir envie de lire. Mes avis n'engagent jamais que moi.
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topocl- Messages : 8395
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Age : 64
Localisation : Roanne
Re: Nicole Krauss
Au contraire kashmir, c'est très intéressant de lire vos deux commentaires ! A l'occasion, j'y jetterais bien un coup d'œil
Je suis sûr que tu as plein d'idées !
topocl a écrit:J’aspire à un roman comme une clairière, dont le récit linéaire se suffirait à lui-même,sans thèse, sans thème, sans démonstration,
où l’auteur n’aurait pas le besoin de montrer qu’il ou elle est un ou une brillant(e) intellectuel(le), n’aurait pas besoin de Kafka comme mentor, ni de régler ses comptes avec son ex.
Je suis sûr que tu as plein d'idées !
Quasimodo- Messages : 5461
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 28
Re: Nicole Krauss
J'aime beaucoup aussi cette phrase de Topocl ; c'est un peu Sartre en négatif qui est décrit, d'ailleurs !
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Tristram- Messages : 15559
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane
Re: Nicole Krauss
Quasimodo a écrit: A l'occasion, j'y jetterais bien un coup d'œil
Je l'avais bien dit!
Et puis pour un fan de Kafka, ça peut avoir de attraits qui m'ont échappé.
Tristram a écrit:J'aime beaucoup aussi cette phrase de Topocl ; c'est un peu Sartre en négatif qui est décrit, d'ailleurs !
Quand je pense ce que j'ai adoré les romans de Sartre!
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topocl- Messages : 8395
Date d'inscription : 02/12/2016
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Localisation : Roanne
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