Charif Majdalani
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Charif Majdalani
Charif Majdalani
Né en 1960
Né en 1960
Charif Majdalani, né à Beyrouth en 1960, est un écrivain professeur d'université, chroniqueur de presse
libanais de langue française.
Charif Majdalani quitte son pays en 1980 à destination de la France pour suivre des études de lettres modernes à l'université d'Aix-en-Provence. Il revient au Liban en 1993 après avoir soutenu sa thèse sur Antonin Artaud. Dans un premier temps, il occupe un poste d'enseignant à l'université de Balamand puis à l'université Saint-Joseph de Beyrouth où il est professeur de lettres.
À partir de 1995, il participe à la revue d'opposition L'Orient-Express, chargé de la rubrique littéraire. Cette collaboration s'achèvera en 1998 année de la cessation de publication de ce journal.
En 1999, Charif Majdalani revient à l'enseignement à l'université Saint-Joseph de Beyrouth où il est responsable du département de lettres françaises. Ce poste lui permet d'accueillir des romanciers français et libanais. Lors du sommet de la francophonie 2002, il publie un livre Le petit traité des mélanges. Parallèlement à l'enseignement, on peut lire sous sa plume des articles d'opinion dans divers journaux français et libanais (L'Orient-Le Jour, An Nahar, Le Monde, Libération). Il a tenu pendant un an, entre 2007 et 2008, une chronique dans le journal La Montagne et est, depuis 2006, membre du comité de rédaction de L'Orient littéraire. Depuis 2012, Charif Majdalani est président de la Maison internationale des écrivains à Beyrouth.
Œuvres
Petit traité des mélanges : du métissage culturel considéré comme un des beaux-arts, Éditions Layali, 2002.
Histoire de la Grande Maison, roman, Éditions du Seuil, 2005
Caravanserail, Éditions du Seuil, 2007
Nos si brèves années de gloire, Éditions du Seuil, 2012
Le Dernier Seigneur de Marsad, roman, Éditions du Seuil, 2013
Villa des femmes, roman, Éditions du Seuil, 2015
L'Empereur à pied, roman, Éditions du Seuil, 2017
Texte radiophonique
Un rendez-vous dans la montagne, fiction commandée par Radio France, diffusée sur France Culture (Fictions/Perspectives contemporaines), le 17 novembre 2007 et le 17 octobre 2008.
Textes divers
Monologue de Jamilé, l'Humanité, 20 août 2015.
Chambre 11, hôtel Al-Mansour, King Fayçal street, Amman, Jordanie, collaboration à l’ouvrage de Olivier Rolin et Cie, Rooms, Seuil, coll. « La Librairie du XXIe siècle », Paris, 2006.
Beyrouth 79, dans l’ouvrage collectif Avoir vingt ans, Meet, Maison des écrivains étrangers et des traducteurs, Saint-Nazaire, 2007.
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Etre dans le vent, c'est l'histoire d'une feuille morte.
Flore Vasseur
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Localisation : Roanne
Re: Charif Majdalani
Le dernier seigneur de Marsad
On est dans le Liban de la deuxième moitié du XXème siècle, la fin d'une époque, la fin du clan Khattar, ces bourgeois marchands chrétiens. C'est la fin parce que les jeunes ne tiennent plus aux mêmes valeurs, parce que l’Histoire en décide autrement, peut-être tout simplement parce qu'il faut payer pour ses fautes passées . Déliquescence familiale, anéantissent commercial, mais Chakib reste ce qu'il a toujours été, un homme exigent, froid, tyrannique, avec un sens de l’honneur qui balaie tout et tous sur son passage.
C'est donc l'histoire d'un pays à travers l'histoire d'un homme et de sa famille, sous la plume chantante de Charif Majdalani, que j'ai trouvé plus habile à dresser le portait des individus qu'à rapporter le destin d'une nation (mais sans doute manqué-je de bases historiques suffisantes sur l'histoire contemporaine du Liban).
Il en restera surtout le portrait d'un homme du passé, qui, confronté à la réalité d'un présent qui ne veut plus de lui, garde le cap, dans une solitude qu'on put trouver arrogante, mais où l'auteur sait déceler des failles.
Récup 2015
On est dans le Liban de la deuxième moitié du XXème siècle, la fin d'une époque, la fin du clan Khattar, ces bourgeois marchands chrétiens. C'est la fin parce que les jeunes ne tiennent plus aux mêmes valeurs, parce que l’Histoire en décide autrement, peut-être tout simplement parce qu'il faut payer pour ses fautes passées . Déliquescence familiale, anéantissent commercial, mais Chakib reste ce qu'il a toujours été, un homme exigent, froid, tyrannique, avec un sens de l’honneur qui balaie tout et tous sur son passage.
C'est donc l'histoire d'un pays à travers l'histoire d'un homme et de sa famille, sous la plume chantante de Charif Majdalani, que j'ai trouvé plus habile à dresser le portait des individus qu'à rapporter le destin d'une nation (mais sans doute manqué-je de bases historiques suffisantes sur l'histoire contemporaine du Liban).
Il en restera surtout le portrait d'un homme du passé, qui, confronté à la réalité d'un présent qui ne veut plus de lui, garde le cap, dans une solitude qu'on put trouver arrogante, mais où l'auteur sait déceler des failles.
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Flore Vasseur
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Re: Charif Majdalani
L'empereur à pied
En un siècle et demi, le Liban, de terre ancestrale légendaire est devenu un lieu de luttes économiques, géo-politiques et religieuses impitoyables. Au fil des décennies, chez les Jbeili, si la noblesse s'est perdue au passage, l'âpreté au gain, la vénalité et l'autoritarisme sont bien les mêmes. C'est bien ce qu’illustrent les 5 générations de cette famille , dont le patriarche, venu de nulle part avec ses trois fils, a commencé en défrichant des terres hostiles . Ses descendants devenus négociants font fructifier un pactole acquis pas toujours honnêtement, mais subissent aussi la loi dictée par l'ancêtre: seuls les aînés peuvent se marier, et enfanter. Les cadets seront donc des personnages qui vont compenser la stérilité de leur vie intime par le rêve, l'aventure, le nomadisme. Et de l'autre côté, le commerce se déploie, l'héritage fructifie, par des moyens nobles et moins nobles.
Cette histoire, cette tradition familiale, est racontée par divers narrateurs de la famille, comme un conte ensorcelant, au fil de longs monologues sous d'élégantes vérandas. Ce sont des récits plaisants, des héros fascinants, des destinées hors pair. Comme dans toute légende, les versions officielles ou officieuse, peuvent varier, et rien n'est vraiment sûr, le récit s'offre aux suppositions et à la rêverie. Ce qui est sûr c'est cette malédiction qui transfigure les générations, c'est cet appât de puissance, financière ou aventureuse qu'ils partagent tous. Ce qui est sûr c'est le désastre final d'un pays dévasté par la guerre, la corruption, l'avidité.
mots-clés : #famille #historique #traditions
Pourtant, depuis que j'avais entendu cette histoire racontée par mon père qui la tenait de Chehab Jbeibi, je le l'avais si souvent imaginée, réélaborée, tournée et retournée dans ma tête, qu'elle avait acquis force de loi à mes yeux. Elle était devenue indiscutable, j'y croyais comme on croit aux légendes, aux choses lointaines dans le temps autant que dans la géographie et qui n'ont pas la même logique que ce qui nous entoure immédiatement, ce qui semble correspondre aux lois de la raison.
En un siècle et demi, le Liban, de terre ancestrale légendaire est devenu un lieu de luttes économiques, géo-politiques et religieuses impitoyables. Au fil des décennies, chez les Jbeili, si la noblesse s'est perdue au passage, l'âpreté au gain, la vénalité et l'autoritarisme sont bien les mêmes. C'est bien ce qu’illustrent les 5 générations de cette famille , dont le patriarche, venu de nulle part avec ses trois fils, a commencé en défrichant des terres hostiles . Ses descendants devenus négociants font fructifier un pactole acquis pas toujours honnêtement, mais subissent aussi la loi dictée par l'ancêtre: seuls les aînés peuvent se marier, et enfanter. Les cadets seront donc des personnages qui vont compenser la stérilité de leur vie intime par le rêve, l'aventure, le nomadisme. Et de l'autre côté, le commerce se déploie, l'héritage fructifie, par des moyens nobles et moins nobles.
À partir de moi, le passé devient légende et pourra être défait. Et une autre histoire pourra commencer.
Cette histoire, cette tradition familiale, est racontée par divers narrateurs de la famille, comme un conte ensorcelant, au fil de longs monologues sous d'élégantes vérandas. Ce sont des récits plaisants, des héros fascinants, des destinées hors pair. Comme dans toute légende, les versions officielles ou officieuse, peuvent varier, et rien n'est vraiment sûr, le récit s'offre aux suppositions et à la rêverie. Ce qui est sûr c'est cette malédiction qui transfigure les générations, c'est cet appât de puissance, financière ou aventureuse qu'ils partagent tous. Ce qui est sûr c'est le désastre final d'un pays dévasté par la guerre, la corruption, l'avidité.
L'entropie est partout, le monde se défait, la laideur gagne à toute allure.
mots-clés : #famille #historique #traditions
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Flore Vasseur
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