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Michela Murgia

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Message par bix_229 Dim 26 Nov - 22:16

Michela Murgia
(Née en 1972)

Michela Murgia Murgia10

Michela Murgia est une romancière et une femme politique italienne, qui a été candidate à la présidence de la région Sardaigne lors des élections régionales de 2014.

Elle fait partie de la Nouvelle Vague littéraire sarde.

Dans son premier livre, "Le monde a besoin de savoir", initialement conçu comme un blog, elle décrit la réalité des télévendeurs dans le centre d'appel d'une importante société multinationale (Kirby), décrivant l'exploitation économique et de la manipulation psychologique que subissent les travailleurs temporaires dans ce secteur. Le livre, né d'une expérience personnelle dans le télémarketing de Kirby, a été adapté pour le théâtre (David Emmer, Teresa Saponangelo), et a inspiré le scénario du film Tutta la vita davanti (2008) de Paolo Virzi.

Elle a un blog, "Il Mio Sinis" dans lequel elle décrit le Sinaï, au moyen de portraits photographiques.
En mai 2008 elle publie, pour la maison d'édition Einaudi, Voyage en Sardaigne, un guide décrivant les zones les moins explorées de l'île.

En 2009, elle publie le roman "Accabadora", une histoire qui se déroule dans la Sardaigne des années cinquante et aborde l'euthanasie et les problèmes d'adoption, et pour lequel elle remporte le Prix du SuperMondello et le Prix Campiello.

En 2012, elle publie "L'incontro", l’histoire d’un village partagé entre deux paroisses et dont l’intrigue, basé sur ses souvenirs d'enfances, se déroule à Cabras, son lieu de naissance.

source :  Babélio

Bibliographie :

- Accabadora, 2011
- La Guerre des saints, 2013
- Leçons pour un jeune fauve, 2017

Tous parus aux Editions du Seuil
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Message par bix_229 Dim 26 Nov - 22:20

Michela Murgia Cvt_ac10

Accabadora

Je viens de terminer[i] Accabadora et j'ai été  saisi par la grande force de ce livre qui met l' accent sur une question fondamentale et éternelle. Celle de la mort.

Je sais que beaucoup ont lu et apprécié ce livre et j'y reviendrai.
Et j'invite ceux qui l'ont lu à rajouter leur grain de sel.


mots-clés : #mort #traditions
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Message par bix_229 Lun 27 Nov - 16:00

"Quand s'achève le deuil, Tzia?"
La vieille femme n'avait même pas pris la peine de détourner les yeux du tablier auquel elle mettait la dernière main.
"Quelle question... le deuil s'achève quand s'achève le chagrin.
- Alors on prend le deuil pour montrer son chagrin... avait commenté Maria, croyant avoir compris, tandis que la conversation s'estompait déjà dans le lent silence du fil et de l'aiguille.
- Non, Maria. Le chagrin est nu. Le noir sert à le couvrir, non à l'exhiber."



Ainsi s' exprime Maria enfant à Tzia Bonaria Urrai.
"Fillus de anima. C'est ainsi qu' on appelle les enfants doublement engendré, de la pauvreté d'une femme de la stérilité d'une autre. De ce second accouchement était née Maria Listru, fruit tardif de l' ame de Bonaria Urrai."

C'est ainsi, en toute connaissance de cause que Tzia Bonaria Urrai adoptera Maria, six ans, une file en surnombre dans une famille très pauvre et déjà amplement pourvue d'enfants.
On est dans les années 50 dans un pauvre village de Sardaigne, où subsistent encore des coutumes et des rites qui ont force de lois. Plus que la religion et beaucoup plus anciens qu'elle.

Tzia Urrai est couturière de son métier et quand elle prend la mesure d'un client, elle sait tout de suite à qui elle a affaire.
Elle a aussi une autre tache, qu'elle tait à Maria par crainte d'être incomprise.
De fait, Maria apprendra la vérité trop tôt dans sa vie, et se séparera d elle pendant quelques années. Soupçonnant sa mère adoptive d' une faute qu'elle lui cache.

Cruelle séparation pour toutes deux puisqu'elles s'aiment profondément, se respectent, se comprennent avec ou sans mots.

Un jour, elle est prévenue par une amie du village que sa mère adoptive est en train de mourir.
Elle revient immédiatement  s'occupe de Bonaria avec le soin et l' affection d' une fille pour sa mère.
Bonaria s'affaiblit de plus en plus. Bientôt, elle n'a plus que la peau sur les os. Mais elle ne meurt pas.

Maria essaie de savoir ce qui la retient ainsi en vie.
Mais Bonaria est à moitié paralysée et ne peut plus s'exprimer.
Maria pense que c'est parce qu'elle a contractée une dette dont elle ne s'est pas acquittée si elle ne meurt pas.
Mais un jour, un ami d'enfance qu'elle connait et apprécie lui dit durement "qu'elle est devenue arrogante avec les péchés des autres", lui demandant s'il lui était seulement venu à l'idée qu'il n'y avait rien à pardonner...
En un instant, Maria comprend tout, et c est avec sérénité et douceur qu'elle rend à Bonaria l'ultime service qu' elle pouvait attendre.

Tel est ce récit, âpre et sans concession, mais où domine la tendresse. Et qui touche à une question fondamentale et éternelle sur le passage de la vie à la mort.
Dans ces moments ultimes où le corps est abandonné à la souffrance au point de n'être plus que souffrance seule.

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mots-clés : #lieu #mort #relationenfantparent #traditions
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Message par Invité Mar 28 Nov - 13:16

En tout cas, tu donnes envie de le lire, Bix ! Wink

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Message par bix_229 Mar 28 Nov - 15:24

kashmir a écrit:En tout cas, tu donnes envie de le lire, Bix ! Wink
Merci Kashmir !

Bien que traitant des problèmes graves, ce livre n' est nullement morbide.
Peut etre grace à ce personnage tellement humain d' "accabadora."


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Message par Barcarole Mar 28 Nov - 16:18

Je l'ai commandé ce Accabadora ! Il m'a tenté aussi !
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Message par topocl Dim 3 Déc - 14:22

Accabadora

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On est en Sardaigne de l’après guerre. L'île à donné ses hommes à la puissance souveraine, mais garde son identité singulière.
Maria, quatrième fille non désirée d'une veuve de guerre miséreuse, est adoptée contre rétribution par une vielle femme, Bonaria : son  fiancé n'est pas revenu de la guerre, la vie n'a pas été ce qui était prévu. Maria devient sa "fille de l'âme", elle peut étudier, elle héritera.
Dans ses ruelles tortueuses,  le village reste accroché à la religion et aux superstitions, à ses rites obscurs, aux cancanages. Mais cette tradition  n'exclue pas les transgressions, en matière de filiation, de transmission et de mort. Bonaria en est l'un des instruments, secret de polichinelle soigneusement occulté aux yeux de l'enfant.
Il va lui falloir des années pour comprendre a noire mission de sa mère adoptive, quelques secondes pour la comprendre, l'exécrer et la fuir, et tout un cheminement pour revenir et l’accepter.

C'est un très beau roman plein de sagesses ancestrales autour des mystères de la vie, une initiation à comprendre que la vie et la mort sont complexes, que le bien et le mal sont étroitement enchevêtrés. La phrase de Michela Murgia est ample et mélodieuse, elle donne son poids à la tragédie universelle comme à l'humble paix du quotidien.

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Message par Invité Sam 20 Jan - 18:41

Je termine la lecture d'Accabadora, je reviendrai commenter un peu plus tard. Je dis juste que j'ai beaucoup aimé ce livre.

A vingt ans, Bonaria avait assez vécu pour savoir que le mot "héros" constitue le masculin singulier du mot "veuves", et pourtant elle aimait s'imaginer mariée quand, allongée sur l'herbe, sous les pins, elle serrait sur sa poitrine le tête bouclée de Raffaele Zincu, inspirant à pleins poumons les parfums de le terre résineuse. page111



Aucun être vivant n'atteint son heure sans avoir eu des pères et des mères à tous les coins de rues.
page 153

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Message par Invité Jeu 8 Fév - 10:37

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Accabadora

J'ai énormément aimé l'atmosphère de ce roman, cette "culture" sarde, ces lois que seul ce peuple possède, même si elles sont parfois cruelles, cette vie décidée selon leurs propres critères. Une certaine forme de liberté dans laquelle la force et les sortilèges sont partie prenante.

Bien sûr, il y a l'histoire de cette enfant, d'une nouvelle famille, de cette femme que l'on convie la nuit aux chevet des mourants, il y a aussi "ces sorts", ce chien emmuré pour "détruire" la récolte du rival : c'est tout un monde que l'auteur nous laisse pénétrer....

Au fil des pages, on sent le soleil caresser la peau de notre visage, on déguste les amandes des recettes évoquées, les olives pas encore à maturité. Tout un monde de sensations...

Et puis, l'Accabadora ne quitte pas nos pensées, nous pousse à réfléchir, à repenser au choix de nos sociétés.


C'est une très belle lecture faite grâce à vous et je vous en remercie : ce livre m'habitera longtemps, je pense.

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Message par Barcarole Sam 17 Mar - 10:40

Accabadora

Michela Murgia M_murg10

Les rites et les coutumes ancestraux n’ont pas disparu par magie au tournant du XXe siècle. C’est le cas de l’accabadora, une vieille coutume sarde, qui aux yeux d’un profane ou d’un étranger, peut paraître cruelle.

L’accabadora est une pratique qui est née avec la souffrance des agonisants, c'est aussi le nom de celui qui la pratique. On n’avait alors que deux options : soit laisser souffrir un mourant, soit mettre fin à sa souffrance. L’accabadora est la pratique qui met fin à la souffrance.

Dans l’Accabadora de Michela Murgia, c’est une femme mûre et solitaire, vêtue de noir (on est en Sardaigne) qui réside dans le village, Tzia Bonaria Urrai , qui vient au chevet des malades. Et sa pratique mystérieuse, qui est aussi critiquée dans le village (on dirait une sorcière), elle l’utilise avec parcimonie.

Un jour, elle demande à Maria Listru, une veuve du village, de lui confier sa fille Maria, pour l’adopter définitivement.

Maria est intriguée par ce qui se passe la nuit et se demande bien pourquoi Bonaria Urrai s’absente… Elle découvre que sa mère adoptive Bonaria est l’accabadora.

« L’accabadora examina Tziu Jusepi Vargiu, dont les yeux écarquillés avaient l’immobilité sans retour des objets cassés. Elle saisit la main décharnée, tâtant poignet et avant-bras. Soudain elle sursauta. “Ils ont fini par t’appeler”, déclara le vieillard d’une voix rauque. »


La Sardaigne rurale et pauvre, la difficulté d’élever des enfants qu’on ne peut nourrir, tout est magnifié sous la plume de Michela Murgia.

Un coup de cœur !
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Message par topocl Sam 17 Mar - 10:51

Il fait son chemin petit à petit, ce bouquin. Merci, bix!

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Message par Tristram Sam 17 Mar - 11:24

Pas le choix : LAL !

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Message par Quasimodo Sam 17 Mar - 11:43

Oui, au moins ! C'est le genre de livres qui me poussent le plus à découvrir la littérature contemporaine.
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Message par Tristram Mer 6 Juin - 18:03

Accabadora

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Beau roman sur des attitudes, devant la mort et l'adoption, disparues chez nous _ et sur l’âpreté sarde.
Style soutenu, qui va à l'essentiel (peut-être un peu ampoulé par moments).
Mais personne, à Soreni, n'estimait avoir atteint un degré de civilisation tel qu’on pût priver ses concitoyens de solidarité à l’occasion d’un décès […

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