Dan Chaon

Adopté à sa naissance, Dan grandit au Nebraska. Adolescent, il adore les histoires d'horreur et écrit des nouvelles un peu sinistres et étranges qu'il envoie, sous le pseudonyme D. Dean Chaon, à The New Yorker et à TriQuarterly, dont l'éditeur encourage Dan à s'inscrire à Northwestern University. Il y obtient un diplôme en cinéma et en anglais, suivi, en 1990, par un Master en fiction de Syracuse University. Son premier recueil, 'Fitting Ends and Other Stories', est publié en 1996 par Northwestern University Press. En 2001, paraît 'Among the Missing' (' Parmi les disparus', 2002), douze nouvelles sur la perte et le manque. Chaon aime explorer l'étrangeté de la vie ordinaire et mettre en scène des gens un peu 'limite'. Le recueil a été nommé Notable Book of the Year par le New York Times et a obtenu le Raymond Carver Memorial Award. Ses nouvelles sont souvent sombres et déconcertantes. Son premier roman, 'You remind me of me' (2004, 'Le Livre de Jonas', 2006) sonde à nouveau l'absence, le manque et l'abandon, ainsi que la question des autres vies possibles si les circonstances avaient été autres. Chaon dit avoir appris de Michael Cunningham 'Les Heures' et Jonathan Franzen 'Les Corrections' ainsi que des films de P.T. Anderson et de Robert Altman. Dan Chaon est enseigne également 'l' écriture créative' à Oberlin College.

Source: evene.fr

Oeuvres traduites en français :

Romans
2004 : Le livre de Jonas
2009 : Cette vie ou une autre

Recueils de nouvelles
2001 : Parmi les disparus
2012 : Surtout rester éveillé

Cette vie ou une autre  




Ce qui est ennuyeux avec ce roman de Dan Chaon, c'est que son génie tient à son dernier tiers, où l'auteur nous donne enfin les clés tant attendues, remet les repères spatio-temporels en place pour un résultat ébouriffant de brio. On avait bien compris que dans ces 3 histoires menées en parallèle, il y avait une clé commune et qu’on allait la trouver à la fin du roman. On se croyait bien malin mais on a été totalement manipulé (au bon sens du terme) pendant toute notre lecture, croyant identifier des lignes communes, des détails qu’on prenait pour autant d’indices (les hommes aux cheveux attachés en arrière, les Russes sympathiques mais inquiétants, les chemises western à fleur), mais, en fait, on n’avait rien compris, nos certitudes nous avaient aveuglés, et les révélations progressives de la dernière partie nous laissent assez pantois d'admiration.

Donc je ne dis rien de plus de cela, et le génie laissé de côté, je m'étendrai volontiers sur le grand talent de Dan Chaon, qui m’a permis de me régaler bien avant  les révélations finales. Il  mène en parallèle trois destins pour une réflexion sur l'identité en forme de jeu subtil. Les personnages sont tous à leur façon des orphelins, les relations fraternelles sont complexes, chacun fuit en quelque sorte son destin, croit choisir sa vie, s'épanouir auprès de « la seule personne qui l’ aime au monde",  pour découvrir  nos identités sont beaucoup, beaucoup plus complexes qu'on ne le croit, et que chercher à faire dévier le destin risque de se payer le prix fort. C'est tellement bien écrit, les personnages tellement présents et attachants que chaque fois qu’on finit un chapitre, on regrette de passer au suivant et on regrette aussi  que Dan Chaon n'ait pas décidé d’écrire réellement trois romans qui auraient tous été totalement attachants et palpitants. La fin, comme je l'ai dit, grandiose, nous fait changer d'avis, donne l'unité de tout cela. Chapeau.

Au passage, cela m'a bien plus :





(commentaire rapatrié)

(il y a quand même des gens qui se ressemblent grandement... )