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Henri Thomas

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Message par ArenSor Sam 23 Mar - 19:09

Henri Thomas
(1912-1993

Henri Thomas Thomas10

Henri Thomas est né dans le Vosges le 7 décembre 1912, d'un père cultivateur et d'une mère institutrice. Son père meurt à la fin de la guerre 14-18. Il fait ses études au collège de Saint-Dié puis au lycée Henri IV à Paris, en Lettres et en Philosophie où il devient l'élève d'Alain. En 1934, il renonce au concours d'entrée à l'Ecole Normale Supérieure et le désir d'une vie plus libre le pousse au voyage et à l'errance. Il rencontre Gide et ses premiers poèmes paraissent en 1938 dans la revue “Mesures”. En 1940, il est au régiment de Tirailleurs algériens en Moselle d'où il entretient une correspondance avec Gide et Malaquais, puis la même année, Gallimard édite « Le Seau à charbon ». Des poèmes paraissent en 1941 chez le même éditeur sous le titre Travaux d'aveugle. Il se marie en 1942 avec Colette René Gibert qui deviendra l'une des “filles de cœur” d'Antonin Artaud. À cette période, il fréquente beaucoup André Gide, Jean Paulhan, Marcel Arland, il continue de publier dans diverses revues et sa première traduction est éditée : « Sur les falaises de marbre » de Ernst Jünger. En 1945, Henri Thomas devient le secrétaire d'un hebdomadaire créé par Pierre Herbart “Terre des Hommes” puis il travaille comme traducteur à la B.B.C., activité qu'il ne quittera qu'en 1957. Il crée en 1947, avec Marcel Bisiaux, André Dhôtel et Alfred Kern la revue 84. Henri Thomas se sépare de Colette Gibert en 1952; deux ans plus tard, naîtra Nathalie, fille d'Henri et de Jacqueline Le Beguec qu'il épouse en 1957. En 1958, il part enseigner la littérature française à l'université Brandeis (Boston) où il retrouve Yves Bonnefoy. Il revient en France en 1960, année où il obtient le prix Médicis pour son roman « John Perkins » publié chez Gallimard. Il vit seul à Paris après la mort de sa seconde épouse Jacqueline Le Beguec, en 1965 et fait de fréquents séjours en Bretagne. En 1970, il obtient le prix Valéry Larbaud pour l'ensemble de son œuvre. Il fonde, en 1978, la revue “Obsidiane” dirigée par François Boddaert et son œuvre est couronnée l'année suivante par la Société des Gens de Lettres. Il s'installe en 1982 sur l'île de Houat où il vit une période d'intense créativité puis choisit en 1988 d'habiter Quiberon. Après un grave accident de santé en 1991, il est hospitalisé à Vannes puis installé dans une maison de retraite parisienne. Il meurt le 3 novembre 1993.
(site : « Le Temps qu’il fait »)

Romans

Le Seau à charbon, Gallimard, 1940
Le Précepteur, Gallimard, 1942
La Vie ensemble, Gallimard, 1945
Les Déserteurs, Gallimard, 1951
La Nuit de Londres, Gallimard, 1956
La Dernière Année, Gallimard, 1960
John Perkins : suivi d'un scrupule, Gallimard, 1960 prix Médicis
La chasse aux trésors, Gallimard, 1961
Le Promontoire, Gallimard, 1961 prix Femina
Le Parjure, Gallimard, 1964
La Relique, Gallimard, 1969
Le Croc des chiffonniers, Gallimard, 1985
Une saison volée, Gallimard, 1986
Un détour par la vie, Gallimard, 1988
Le Gouvernement provisoire, Gallimard, 1989
Le Goût de l'éternel, Gallimard, 1990
Ai-je une patrie, Gallimard, 1991
Le Cinéma dans la grange, Cognac, Le temps qu’il fait, 1991
Le Poison des images, Cognac, Le temps qu’il fait, 1992
La Chasse aux trésors II, Gallimard, 1992, prix Novembre
L'Étudiant au village, Cognac, Le temps qu’il fait, 1998
L'Ingrat, suivi de L'Impersonnel, introduction de Paul Martin, Cognac, Le temps qu’il fait, 2002
Le Plein Jour, introduction de Paul Martin, Cognac, Le temps qu’il fait, 2002
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Message par ArenSor Sam 23 Mar - 19:18

La Nuit de Londres

Henri Thomas Nuit_d10

Encore un écrivain passé aux oubliettes ! Toutes les références à Henri Thomas que j’ai trouvées sur le net insistent sur les qualités d’écriture d'Henri Thomas, mais aussi sur le fait qu’il soit resté inconnu du grand public. Pourquoi ? Probablement en raison d’une profonde modestie ; peut-être également par un style d’écriture qui peut dérouter de prime abord.
En effet, il m’a fallu un certain temps pour entrer réellement dans « La Nuit de Londres ». Et ne vous demandez surtout pas où veut en venir l’auteur ? à rien justement, si on prend pour critères le roman traditionnel ; mais à beaucoup de choses si on cherche un peu plus.
De quoi s’agit-il ? d’un modeste employé, désargenté, employé à Londres dans une agence et qui passe ses nuits à parcourir la ville. Oh, il ne fait pas de rencontres exceptionnelles, mais chacune est une vraie aventure, la pièce de monnaie avec laquelle il joue dans sa main, la feuille morte plantée sur le poteau d’une grille ! Il se pose aussi beaucoup de questions, se voit à l’intérieur de la foule, puis à l’extérieur, en observateur soi-disant impartial. Il se demande ce qu’est cette foule, anonyme et pourtant constituée d’individus, ce qui l’anime, la fait vivre, ce qu’est le vide quand elle a disparue ? Pourquoi certaines images, aussi insignifiantes soient-elles, se fixent et d’autres non ? Qui sont ces visages croisés, ces enseignes lumineuses, à peine entrevues, mais qui sont inhérents à la déambulation nocturne ? Quel rapport entretenons-nous avec toutes ces choses ?
Vous voyez, combien de sujets passionnants Henri Thomas peut aborder, mais de manière discrète, à la marge, sans insister. En marchant quoi ! libre à nous d’en faire ce que nous voulons.
Il y a un peu de l’esprit du Nouveau roman dans « La Nuit de Londres » ; description minutieuse des choses, rapport entre l’individu et le monde extérieur ; mais sans le carcan d’une construction rigoureuse. Il s’agit plutôt d’une divagation poétique.
C’est un livre à recommander à tous les grands arpenteurs de pavés nocturnes, de Rétif de la Bretonne à Léon-Paul Fargue, et beaucoup d’autres.
Un beau coup de cœur en ce qui me concerne.


« Tout ce qu’un pauvre, élevé dans notre civilisation, désire voir, peut surgir à ses yeux, amené du fond de la nuit par le mouvement perpétuel qui fait qu’un visage est presque aussitôt remplacé par un autre, alors que dans la vie quotidienne, les mêmes visages vous entourent, et que leur disparition s’appelle la mort. Le dernier des hommes, plongeant dans la foule, entre dans un monde où la disparition n’est pas une cause d’inquiétude, où elle n’est plus la mort, ni même l’absence ; elle est ressentie comme un battement de cil dans la vision ; elle est chaque fois comme l’enlèvement d’un obstacle, à peine aurait-il surgi : ce visage, ce regard une seconde rencontré, ces façades où toutes les ombres basculent au passage. »

« Je suis depuis quelque temps déjà la ligne qui se trace devant moi à mesure que j’avance ; bien quelle me soit invisible, je ne peux l’imaginer que blanche, - d’un blanc presque gris, comme tracée à la craie depuis assez longtemps pour qu’elle soit devenue par la pluie et la poussière presque indistincte sur le trottoir ; je ne sais jamais quand je fais les premiers pas sur cette ligne, qui n’existe plus derrière moi ; subitement, elle est là, sa fin m’échappe comme son commencement.»

« … la pluie tombe si fort que je l’entends crépiter sur le toit du taxi ; et par instants je sens des gouttes sur mon visage ; la vitre de mon côté n’est pas complètement fermée : il y a une mince bande de nuit noire avec des lueurs comme une toile cirée qui semble bouger tout près de mes yeux ; toutes les nuits seront de plus en plus comme cela, maintenant, et c’est par une nuit pareille que je suis arrivé à Londres il y a … trois, quatre ans. Je dirais dix ans, ce serait pareil : il y aurait le même espoir, celui du premier soir et de maintenant. Libre et à bout de force, et heureux, - et attendre de comprendre pourquoi je suis heureux, attendre que le taxi trouve ma rue, et puis dormir, et me réveiller à un certain moment de la fin de l’automne, non pas demain ni les jours qui viennent, mais après des années, et pas dans cette ville ; il y aura encore beaucoup de nuits encore à traverser ; j’ai eu tout le temps et tout l’espace, et je n’ai gardé que cette petite bande de ciel noir si proche qui glisse au haut de la vitre ; c’est le sommeil de la foule peut-être. »

« Pour pouvoir porter longtemps la fatigue, il faut marcher d’un pas égal ; la fatigue est alors comme un fardeau qui s’équilibre peu à peu, jusqu’à ne plus être senti comme fatigue, mais comme un état nouveau, un état de corps et d’âme qui peut durer, durer, durer… autant que nous-même. »

« Les traces de pas sont partout nombreuses, mais plus ou moins confondues ; il y a des piétinements par endroits, comme si l’on s’était battu ; mais partout c’est comme une écriture – la foule de cette nuit a écrit tout cela, chaque passant a prononcé quelque chose là. »

« Je ne sais pas bien regarder, je ne suis pas à ce qui est rare et beau ; quatre ans de Londres sans en sortir, et je n’ai vu que des murs qui sont comme des buvards ayant tellement servi qu’ils sont noirs de toutes sortes d’encres. »

« C’était facile, il y avait abondance de repères de tous côtés, la rose des vents était toute marquée autour de moi dans la brume, en un grand cercle qui était Londres, jusqu’à l’horizon, comme si les nuages, un peu soulevés au-dessus de Saint-Paul, retombaient là-bas pareils à une tente de cirque bien fermée. Tout était dans ce cirque, et j’allais y redescendre bientôt ; j’avais froid, j’étais fatigué, et la pluie recommençait. Alors j’ai repensé à la feuille accrochée à sa grille : dans cette espèce de gouffre, il y avait donc cela – une feuille morte, immobile, noyée, oubliée de tout, et je savais le chemin qui me mènerait exactement à elle. Je n’étais pas seulement orienté vers le pourtour du cercle et par-delà, je savais ma route aussi vers le centre, vers quelque chose qui était là – ou qui n’y était plus peut-être, mais le chemin passait là, descendait plus loin vers le centre – et ce ne serait jamais le centre, mais toujours mon chemin, image après image, ma vérité de fonctionnaire et de chien mouillé. »

(petit aparté : le livre trouvé à Emmaüs porte de petites annotations au crayon, comme "Les Eaux étroites" de Gracq et "L'Arrêt de mort" de Blanchot. J'ai donc commencé la lecture de ce dernier. Soyons fous !  Very Happy )


Mots-clés : #autobiographie #autofiction #lieu #solitude #viequotidienne
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Message par animal Sam 23 Mar - 19:38

Roooooh ça m'a l'air d'être une belle découverte. Je note Henri Thomas 1798711736 !!!

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Message par bix_229 Sam 23 Mar - 19:41

DERNIERS BEAUX JOURS

Cristal de septembre
fragile, embué
d’un souffle léger,

la prunelle est bleue
le long du sentier
confus de clarté,

paroles dorées
qu’une voix timide
prononce à l’orée

des bois vieillissants
donnez à ma vie
quelque ombre de sens.
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Message par bix_229 Sam 23 Mar - 20:01

Henri Thomas fut aussi un grand traducteur.
Les Sonnets de Shakespeare et Le Grand escroc de Melville.
Mais surtout de l'allemand.
Kleist, Hofmannstahl et surtout Stifter dont il fut l'introducteur
en France dès 1943.
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Message par animal Sam 23 Mar - 20:02

De plus en plus intrigant Henri Thomas 1171367610

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Message par bix_229 Sam 23 Mar - 20:10

Tu n'avais pas remarqué qu'il était le traducteur des Grands bois ?
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Message par animal Sam 23 Mar - 20:15

Le nom ne m'est/était pas inconnu mais je n'y aurais rien associé de précis ! (Mais avec Stifter ça fait doublement baver).

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Message par ArenSor Dim 24 Mar - 19:09

animal a écrit:Roooooh ça m'a l'air d'être une belle découverte. Je note Henri Thomas 1798711736 !!!

Figure-toi que j'ai pensé en le lisant que c'était un ouvrage pour le Panda (l'image d'un panda déambulant la nuit dans les rues de Londres me fait sourire Very Happy )
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Message par Tristram Dim 24 Mar - 21:18

J'ai mis cette Nuit de Londres directement dans mon panier virtuel.

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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
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Message par Tristram Sam 30 Mar - 21:10

La nuit de Londres

Henri Thomas Nuit_d10

Autobiographie et/ou autofiction (ou ses origines ‒ publié en 1956, dans les débuts du nouveau roman) : marches dans la nuit londonienne, aussi genèse d’un texte, d’un personnage (Mr. Smith) dans un certain vide existentiel, et, encore et toujours le monstre informe et stupide, la foule, le « manège » de la foule urbaine :
« La foule n’a aucun souvenir distinct ; les images du moment n’innovent guère sur les précédentes, de sorte que la même impression persiste, et que ce qui serait souvenir dans une conscience personnelle est ici seulement à l’état de revenez-y d’aimantation générale. »

« Je suis ignorant comme la foule ; le Kha s’ignore lui-même dans la foule ; et si j’étais dans ma foule, – qui n’est pas celle de cette ville, ni de Paris, ni d’aucun endroit où j’ai vécu, – je ne chercherais pas d’explication ; je disparaîtrais inexpliqué comme tous les Smith qui meurent en ce moment. »
(Le Kha en question est le ka de l’ancienne Égypte, énergie vitale et double spirituel de l’être humain.)
« …] c’était le présent, la foule ici et en ce moment qui ne cesse de se refermer sur elle-même et de regarder en elle-même sans rien voir que son propre piétinement. »

« Un homme a erré chaque jour pendant plusieurs années, des milliers d’heures, dans cette ville, avec la foule qui n’est jamais une autre et jamais la même, la foule qui se referme continuellement sur elle-même comme sur un centre d’où elle est en même temps chassée. »
Les autres thèmes abordés dans ce bref texte (pas même un récit; près de 170 pages) sont la solitude, l’impécuniosité d’un obscur traducteur de « l’Agence Presse-Radio », et l’expatriation.
Dans une sorte de postface, un second narrateur évoque l’"auteur", qui serait un certain Paul Souvrault, écrivain et collègue du premier narrateur, connu depuis Paris et rencontré à Londres au cours de ses errances nocturnes.
(Selon la Société des lecteurs d'Henri Thomas, http://henrithomas.pbworks.com/w/page/17790059/Biographie, un site où est étudiée son œuvre, il faudrait y reconnaître « Emmanuel Peillet, son condisciple au lycée Henri IV, fondateur après la guerre du Collège de Pataphysique ».)
En dire plus serait divulgâcher ; j’ajouterai simplement que ce livre prouve à l’envi que persister dans une lecture, même comme ici au-delà des quatre-cinquième, permet parfois d’éprouver une magnifique surprise, qu’on n’attendait même pas, et qui en redouble l’intérêt.
« …] s’était mis à aimer la nuit, ou plus exactement, si je l’ai compris, la foule de la nuit, et le vide quelle découvre en se dispersant (et cette feuille morte accrochée à la grille). »


J’ajoute :

Mots-clés : #autobiographie #autofiction

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Message par animal Sam 30 Mar - 21:48

Trouvé à la librairie ce matin Henri Thomas 1171367610

(et mots-clés ajoutés aux précédents).

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Message par Tristram Sam 30 Mar - 21:59

J'espère que tu apprécieras (il y a là-dedans un petit côté Dürrenmatt ?) et que tu y trouveras d'autres choses encore (à nous faire découvrir)...

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Message par Jack-Hubert Bukowski Sam 30 Jan - 12:47

Je marque une longue hésitation avant de plonger dans La nuit de Londres. Mon livre est dans mon sac et je marine...

Pour faire le lien avec le fil de poésie et les commentaires de Nadine sur les sons - page 30 -, j'ai immédiatement fait le lien avec Henri Thomas. C'est un des sauts du coq-à-l'âne caractéristiques dont je suis capable...

Bref, Henri Thomas a écrit des poèmes itou... dont :


«Un oiseau»


Un oiseau, l’oeil du poète

s’en empare promptement

puis le lâche dans sa tête,

ivre, libre, éblouissant.

Qu’il chante, qu’il ponde, qu’il

picore, mélancolique,

d’invisibles grains de mil

dans les près de la musique,

quand il regagne sa haie,

jamais cet oiseau n’oublie

les heures qu’il a passées

voltigeant dans la féerie

où les rochers nourrissaient

leurs enfants de diamant,

où chaque nuage ornait

d’une fleur le ciel dormant.

On trouvera l’oiseau mort

avant les froids de l’automne,

le plaisir était trop fort,

c’est la mort qui le couronne.

Il me semble que la poésie, c'est un peu ça... entre l'émotion bixienne et l'oeil du poète, il n'y a qu'un pas... Je vois la langue puisque je la signe et la chuchote, des motifs se superposent...
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Message par bix_229 Sam 30 Jan - 14:59

Salut, Jack Hubert, tu te fais rare et tu nous manques...
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Message par animal Dim 21 Fév - 20:09

La nuit de Londres

Un livre déjà bien présenté. Ruminations nocturnes d'un solitaire sans le sou suivies d'une fermeture de parenthèse pas vraiment ouverte par "l'autre" ou "un autre".

Plaisir évident dans les premières pages qui s'est trouvé voilé à la reprise du livre avant de réapparaître autrement sur la fin. Le plaisir d'une langue qui coule de source et la description de ce qu'on pourrait appeler un effacement de la personne, observé à travers le prisme de la foule urbaine c'est facilement séduisant. L'errance elle-même plus personnelle, la fatigue des trop longues heures dehors, les fluctuations de la pensée, quand on lit ce "dur" de cette Nuit de Londres dont l'indéfinition grandissante ne peut que susciter une forme de distance, on se trouve mis ailleurs. D'un point de vue narratif pas grand chose, dans le fond malaise à la profondeur incertaine et auquel le narrateur ne semble pas chercher à nous faire adhérer. Cette indéfinition se retrouve peut-être dans la conclusion depuis un point de vue plus posé et c'est certainement quelque chose de rassurant.

Cet ouverture ou interrogation du sens, de la possibilité de comprendre ou de s'identifier, le zeste de romantisme un peu morbide qui subsiste, par un biais différent ça m'a rappelé un petit peu Blanchot. En tout cas une lecture non pas inégale mais variable dont les mouvements sont néanmoins constitutifs de l'intérêt !

Merci les compères. Henri Thomas 1252659054

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Message par Dreep Mer 5 Oct - 17:19

Le Promontoire

Henri Thomas Promontoire

Sous l'emprise du vin chaud ou d'une étrange inertie, le personnage d'Henri Thomas écrit, non comme un romancier dit-il, mais parce qu'il se sent acculé à une tâche : relater des faits, qui se sont produits à Lornia (un village de bord de mer en Corse) avant que lui-même y prenne racine. Il commente sa propre écriture ; donnant l'impression que son stylo court sans interruption sur ces feuillets épars qui s'accumulent dans sa chambre ou dans sa poche. Une prise de note désordonnée, mêlant hypothèses, digressions, souvenirs, observations brutes et "... je dois d'ailleurs m'acheter des légumes secs"... Pourtant, le récit est clair, simple mais circonstancié ; les diverses notations sur la mer, le cimetière, les maisons, la neige, le sable, la tempête, font que ce décor s'imprègnent nettement dans l'imagination du lecteur. D'ailleurs ces éléments jouent le un rôle essentiel dans Le Promontoire, l'écrivant (et peut-être aussi l'écrivain ― Henri Thomas) se sent moins réel qu'eux et fait ressentir leur emprise de manière enveloppante ; l'écriture dans cette simplicité apparente, nous entraîne dans cette torpeur tantôt âpre, tantôt douce et amère.
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Message par Bédoulène Mer 5 Oct - 17:43

merci Dreep, je me rend compte que j'ai plusieurs de ses livres et je ne l'ai jamais lu

_________________
“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia



[/i]
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
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