LC Une terre d'Ombre de Ron Rash
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Re: LC Une terre d'Ombre de Ron Rash
Bédoulène a écrit:
Kashmir, dès les premières pages j' ai pensé que tu aimerais !
Ce n'est pas le premier livre de Ron Rash que je lis et c'est vrai que j'aime beaucoup l'atmosphère de ses récits !
Invité- Invité
Re: LC Une terre d'Ombre de Ron Rash
J'ai terminé Avant la fin d’Ernesto Sábato (et rendu mon commentaire) : je me mets à Une terre d'ombre.
Pour éviter de polluer ce fil, je n'en lirai et n'y posterai rien avant d'avoir achevé ma lecture
Pour éviter de polluer ce fil, je n'en lirai et n'y posterai rien avant d'avoir achevé ma lecture
_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15559
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Re: LC Une terre d'Ombre de Ron Rash
Hummm … j'avance et j'ai l'impression que se dessine si clairement au fil des pages des choses qui ne vont pas me plaire. Le tableau est dressé pour aller vers ce qui doit advenir.
chrysta- Messages : 568
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Re: LC Une terre d'Ombre de Ron Rash
Tristram a écrit: je me mets à Une terre d'ombre.
Pour éviter de polluer ce fil, je n'en lirai et n'y posterai rien avant d'avoir achevé ma lecture
Pourquoi, c'est dommage, l'intérêt est de partager et de croiser nos impressions.
Chrysta, tu me tentes !! J'avais arrêté un peu la lecture...du coup, je repars !
Tu en sais davantage sur le médaillon ?
Invité- Invité
Re: LC Une terre d'Ombre de Ron Rash
kashmir a écrit:
Chrysta, tu me tentes !! J'avais arrêté un peu la lecture...du coup, je repars !
Tu en sais davantage sur le médaillon ?
Oui, j'en sais davantage sur le médaillon, et notamment sur ce qui est écrit dessus.
Bon, je me suis laissée prendre à la lecture, je suis p 237,j'aurai terminé ce soir.
chrysta- Messages : 568
Date d'inscription : 15/01/2017
Age : 51
Localisation : Var
Re: LC Une terre d'Ombre de Ron Rash
chrysta a écrit:Hummm … j'avance et j'ai l'impression que se dessine si clairement au fil des pages des choses qui ne vont pas me plaire. Le tableau est dressé pour aller vers ce qui doit advenir.
Oui, c'est la même chose pour moi.
Et je me suis laissée prendre à tourner les pages pour toujours vouloir en savoir davantage, tout comme toi.
On parle beaucoup des éphémères dans ce livre :
Tout est finalement suggéré par le détour des mots et des images :l'ombre du vallon, le silence des bois profonds, les éphémères...
Invité- Invité
Re: LC Une terre d'Ombre de Ron Rash
Livre terminé, je vais mettre en spoiler ce qui ne doit être lu qu'après l'avoir fini.
Le chant des cigales et du ventilateur ont bercé ma lecture d’ « Une terre d’ombre » de Ron Rash que j’ai dévoré en deux jours, accélérant ma lecture dès lors que les éléments se sont mis en place pour ouvrir sur l’attente anxieuse d’une fin dure et injuste, vers laquelle je m’approchais inéluctablement tout en gardant tout de même un soupçon d’espoir et un noeud au ventre de ce que j’y découvrirai.
Ron Rash, par le truchement d’un jeu de regard entre trois personnages que sont Laurel, Walter et Chauncey, nous amène à les rencontrer au détour d’éléments de leur psychologie, ce dans un contexte historique et socio-culturel particulier, et à peu à peu subodorer vers où nous mène le récit par rapport aux indices laissés.
Dans « Une terre d’ombre », on se retrouve en Amérique, dans la chaîne des Blue Ridge, à la période de la première guerre mondiale qui, au long du roman, est encore en cours. Au cœur d’un vallon de cette chaine montagneuse, Laurel et son frère Hank, après la mort de leurs parents, s’occupent du lopin de terre que ceux-ci avaient acheté à bas coût du fait qu’il soit encaissé dans un vallon toujours à l’ombre.
Cette ombre, élément principal du titre à mon sens, fait écho, au-delà de la réalité du vallon, à l’ombre qui s’abat sur ceux habitant ce vallon, à l’obscurantisme de cette région en proie à ses peurs et à ses superstitions, à l’ombre de la malédiction qui semble peser sur ce lieu et à laquelle Laurel se prend souvent à croire, à l’ombre de la guerre et de ses morts, à l’ombre des parents sur soi même si ceux-ci ne sont plus là. L’ensemble des protagonistes est en proie à ses ombres, que celles-ci soient individuelles ou collectives.
Oui Kashmir, l’éphémère fait partie de ce roman, la vie de l’homme infime en temps par rapport aux montagnes environnante, la durée de sa vie étant minime par rapport à l’éternité de celles-ci. L’éphémère de chaque instant traverse nos vies chaque jour, comme il a traversé la juxtaposition des instants de chacun des personnages, chacun pouvant d’un moment à l’autre basculer de la joie à la tristesse, de la peur à la sécurité, … , de vie à trépas
Le chant des cigales et du ventilateur ont bercé ma lecture d’ « Une terre d’ombre » de Ron Rash que j’ai dévoré en deux jours, accélérant ma lecture dès lors que les éléments se sont mis en place pour ouvrir sur l’attente anxieuse d’une fin dure et injuste, vers laquelle je m’approchais inéluctablement tout en gardant tout de même un soupçon d’espoir et un noeud au ventre de ce que j’y découvrirai.
Ron Rash, par le truchement d’un jeu de regard entre trois personnages que sont Laurel, Walter et Chauncey, nous amène à les rencontrer au détour d’éléments de leur psychologie, ce dans un contexte historique et socio-culturel particulier, et à peu à peu subodorer vers où nous mène le récit par rapport aux indices laissés.
Dans « Une terre d’ombre », on se retrouve en Amérique, dans la chaîne des Blue Ridge, à la période de la première guerre mondiale qui, au long du roman, est encore en cours. Au cœur d’un vallon de cette chaine montagneuse, Laurel et son frère Hank, après la mort de leurs parents, s’occupent du lopin de terre que ceux-ci avaient acheté à bas coût du fait qu’il soit encaissé dans un vallon toujours à l’ombre.
Cette ombre, élément principal du titre à mon sens, fait écho, au-delà de la réalité du vallon, à l’ombre qui s’abat sur ceux habitant ce vallon, à l’obscurantisme de cette région en proie à ses peurs et à ses superstitions, à l’ombre de la malédiction qui semble peser sur ce lieu et à laquelle Laurel se prend souvent à croire, à l’ombre de la guerre et de ses morts, à l’ombre des parents sur soi même si ceux-ci ne sont plus là. L’ensemble des protagonistes est en proie à ses ombres, que celles-ci soient individuelles ou collectives.
- Spoiler:
- Laurel, avec laquelle on entre dans l’histoire, est une jeune fille affublée d’une marque de naissance qui la désigne pour les gens de la région, incultes, peureux et superstitieux, comme sorcière. Elle est de ce fait évitée, mise au ban, le moindre contact avec elle pouvant générer la mort aux yeux de ces imbéciles. Elle fait office de bouc émissaire au sens grec du terme, le pharmakos, être adulé tout autant qu’honni dans lequel était projeté les affres d’une société et qui était rejeté pour mettre hors de la cité les poisons qui l’assaillait.
Ayant grandi avec sur elle le poids de la malédiction, avec le fait que ce qui se passe de mauvais alentour lui est imputé d’une manière ou d’une autre, elle a une part d’elle sous ‘emprise de la croyance parfois qu’elle pourrait effectivement porter malheur, et donc ne pas croire au bonheur et au droit qu’elle a de le vivre. Elle a, à côté de cela, une grande sensibilité, est une observatrice assidue de cette nature qui fleurit à côté d’elle, et est touchée par celle-ci et les êtres qui y vivent. Elle est notamment fascinée par les perroquets, eux qui, malgré leurs belles couleurs sont si incompris et trop souvent décimés pour des raisons fallacieuses couvrant la seule volonté de violence gratuite telle un exutoire à la violence imprimée par les affres de la première guerre si à vif encore dans les esprits. Elle-même est à l’image de ces perroquets.
Puis elle rencontre Walter au travers des mélodies qu’il joue. Flutiste solitaire, elle l’épie en cachette et se laisse subjuguer par sa musique. Au travers des notes égrenées par lui, elle semble déceler une âme sensible, et persiste dans cette idée quand elle découvre la plume verte qu’il a conservée et considère comme une sorte de trésor. Il y autour de lui un certain mystère dès les premières lignes qui le concernant.
Walter est longtemps nimbé d’une aura de mystère. Il ne parle pas, se disant muet de naissance, et cache un médaillon dont la valeur semble pour lui excéder celle de l’argent. Laurel est depuis le début en partie méfiante vis-à-vis de lui, enregistrant sans y prêter attention différents points qui l’alerte sur l’imposture que Walter pourrait être.
On travers des yeux de Walter, on apprend effectivement qu’il n’est pas celui qu’il prétend être, et le pourquoi il laisse une part de lui dans l’ombre. Au travers de ce besoin de se cacher, on rencontre le « racisme » (si tant est que le mot soit approprié) et la chasse aux sorcières lancée contre les dits « boches » tenus responsable de tous les maux des enfants de la patrie morts ou grièvement blessés. Il faut que quelqu’un paye pour cela, et pour les étroits d’esprit ce ne peut être que les allemands.
Walter n’est pas un militaire mais un musicien, envoyé en Amérique pour être protégé de la guerre qui gronde en Europe et espérer intégrer un orchestre. Or, l’histoire le mène en prison dont il s’évade, et toute la suite sera pour lui une sorte d’échappée, jusqu’à un moment de bonheur et de répit auprès de Laurel et de son frère en qui il trouve une forme de famille.
La « nécessité de souffrir » est une pensée commune à Laurel et Walter. Pour elle en lien avec sa place damnée depuis l’enfance et le ressenti d’être responsable de ce qui peut arriver, pour lui car on lui a laissé entendre qu’il ne serait un bon musicien qu’après avoir éprouvé la souffrance d’une perte en amour.
Chauncey, troisième voix du roman, est un recruteur de guerre en manque d’estime de lui, qui a besoin de se donner une contenance, de se prouver être un homme. Existant dans l’ombre d’un père qui a payé pour lui éviter le front, il a une estime de lui quasi nulle et essaie de la restaurer dans l’image qu’il tente de donner et à laquelle il semble croire. Dans les projections qu’il fait sur les autres, repérant la couardise chez ceux qui sont partis et revenus, on repère sa propre couardise, celle qu’il ne reconnaît pas chez lui qui n’a jamais été au front et reproche à ceux qui l’ont vécu d’avoir eu peur, envie d’y échapper, d’être planqués… reflets de comment il s’est lui-même soustrait à cela en devenant recruteur sûrement grâce aux connaissances de ses parents (argent),de son père. « Il se planquait dans une université quand les vrais hommes étaient à la guerre. » On perçoit en cette simple phrase les rouages de son esprit, et on perçoit comment se prouver (et prouver aux autres et à son père) qu’il est un vrai homme aura d’impact sur la suite de l’histoire. LA guerre est pour lui un moyen de se faire valoir il en redoute la fin : « Pourvu qu’elle ne soit pas finie » se disait-il souvent en entendant qu’on sonnait la cloche de l’église
Au fil de ses pages, c’est comme si un destin inéluctable s’écrivait et nous menait à la fin plus ou moins attendue, celle de la mort d’un ou plusieurs des protagonistes.
Oui Kashmir, l’éphémère fait partie de ce roman, la vie de l’homme infime en temps par rapport aux montagnes environnante, la durée de sa vie étant minime par rapport à l’éternité de celles-ci. L’éphémère de chaque instant traverse nos vies chaque jour, comme il a traversé la juxtaposition des instants de chacun des personnages, chacun pouvant d’un moment à l’autre basculer de la joie à la tristesse, de la peur à la sécurité, … , de vie à trépas
- Spoiler:
- L’histoire amènera à clore un chapitre pour en ouvrir un autre. Finalement, tout n’est pas que drame et injustice, la vie et les « hasards » de celle-ci mènent à ce que chaque instant fugace qui meurt permette qu’un autre s’ouvre. C’est l’enchainement de tout ce qui s’est passé qui ouvre à Walter un pan de vie qu’il n’aurait certainement pas vécu sans cette expérience, inscrivant l’idée que chaque chose est la résultante d’autres, et que les pires expériences et drames peuvent ouvrir sur un ailleurs.
chrysta- Messages : 568
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Re: LC Une terre d'Ombre de Ron Rash
où est Tristram ?
j'en suis au chapitre III - Quatorze
j'en suis au chapitre III - Quatorze
- Spoiler:
- Je connais donc le drame de Slidell, j'ai compris que Walter était un détenu évadé (le petit garçon l'a reconnu sur la fiche de recherche à la gare).
J'ai bien vu toutes les mesquineries faites à Laurel, tous les gestes de protection des habitants contre la "sorcière" (Ansel fait un signe de croix sur son coeur et passe du sel sur lui)les "grigris" pendus aux arbres....
Me semble que si Slidell n'apporte plus les journaux chez Hank et Laurel c'est qu'il doit être au courant de sa situation de fuyard et qu'il veut ménager Laurel.
Hank et Laurel ont tenu le coup parce qu'ils étaient deux, s'épaulant quand le père est tombé malade (je le trouve d'ailleurs bien égoïste).
Hank est très fort puisqu'il s'habitue à son handicap sans se morfondre, par contre je ne comprends pas qu'il est tu son prochain mariage à sa soeur et le fait qu'il habiterait ailleurs.
Quel délit, crime a commis Walter pour s'être retrouvé en détention ? Que signifie le mot gravé sur le médaillon ? Vaterland signifiant Patrie en allemand, peut-être est-il allemand ? Joue-t-il un rôle auprès de Laurel ou bien a-t-il vraiment des sentiments pour elle ?
Laurel a des doutes.
Le recruteur est prétentieux et idiot (comme vouloir retiré les livres écrits en allemand à l'Uté et renvoyer le professeur.
Les descriptions sont toujours très belles. Kashmir connaissais tu les vertus de la lobélie cardinale et de la potion à la carot te sauvage ?
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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
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"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21020
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Re: LC Une terre d'Ombre de Ron Rash
merci Chrysta je te relirai dès que j'aurais terminé aussi ce court livre. (c-à-dire que j'ouvrirai les spoiler, merci
Tristram tu peux discuter, nous avons avancé, donc tu ne dévoileras rien.
je mettrais au fur et à mesure le chapitre ou le sous-chapitre où j'en suis.
Tristram tu peux discuter, nous avons avancé, donc tu ne dévoileras rien.
je mettrais au fur et à mesure le chapitre ou le sous-chapitre où j'en suis.
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Bédoulène- Messages : 21020
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: LC Une terre d'Ombre de Ron Rash
Bédoulène, tu as bien avancé, alors ...
- Spoiler:
- Oui, Walter est peut-être allemand pourtant autant durant la seconde guerre mondiale, les ressortissants allemands ont été internés autant je n'en suis pas aussi certaine durant la première. ??
En même temps, ses conditions de détention telles qu'elles sont décrites suggèrent cela...
Oui, j'avais déjà lu cela à propos de ces plantes mais je ne me souviens plus où.
Un autre personnage attachant est l'institutrice de Laurel qui a toujours lutté contre la bêtise des habitants de ce bourg...
Invité- Invité
Re: LC Une terre d'Ombre de Ron Rash
J’en suis presque au mitan (ou à la mi-temps) du livre, et ma seule remarque pour le moment sera de notifier mon agacement grandissant pour les titres racoleurs des traductions en édition française : plus j’avance, et plus une translation littérale de The cove, le vallon, ou mieux la combe, me paraît seule adaptée, plutôt que cette putassière (quoique picturale) « terre d’ombre ». De là à croire que voilà pourquoi je ne suis point transcendé par le texte, il n’y a qu’un pas que je franchirai peut-être…
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Tristram- Messages : 15559
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Re: LC Une terre d'Ombre de Ron Rash
Comme Chrysta l'a relevé, dès le prologue le décor est installé : le vallon va être enseveli sous l'eau ; noyé.
La réflexion du nommé Parton et l'acquiescement de ceux qui sont présents laisse penser que ce lieu était redouté par les habitants de la ville.
Retour sur les derniers habitants du lieu.
Tristram penses que tu lis un livre titré "le vallon" alors !
La réflexion du nommé Parton et l'acquiescement de ceux qui sont présents laisse penser que ce lieu était redouté par les habitants de la ville.
Retour sur les derniers habitants du lieu.
Tristram penses que tu lis un livre titré "le vallon" alors !
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Bédoulène- Messages : 21020
Date d'inscription : 02/12/2016
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Localisation : En Provence
Re: LC Une terre d'Ombre de Ron Rash
Ténèbres, silence et solitude sont les trois mots de la trame du récit : ils évoquent la bétise, la lâcheté et le mépris des habitants envers "ceux" du vallon. Hank et Laurel sont seuls, tout comme Slidell, ils sont à part, on ne vient pas jusque là.
Et puis Walter arrive et les couleurs apparaissent ; celles des perroquets, de la plume verte que Walter a gardée, ces couleurs qui vont dessiner les rêves et les espoirs que Laurel s'autorise désormais.
Les éphémères rappellent qu'il faut vivre le moment présent en toute intensité et que les projets d'avenir ne restent parfois que des projets par la faute d'une haine entretenue ou d'un refus de générosité.
Ron Rash sait mêler habilement intrigue et liens avec la faune ou la nature, avec les intempéries, comme si tout était lié et que dans notre monde , animaux, cieux, et hommes interagissaient sans vouloir le reconnaître et la malédiction ne serait finalement que ce refus d'en prendre conscience.
Je crois que je n'oublierai pas Laurel....
Et puis Walter arrive et les couleurs apparaissent ; celles des perroquets, de la plume verte que Walter a gardée, ces couleurs qui vont dessiner les rêves et les espoirs que Laurel s'autorise désormais.
- Spoiler:
- Le vert est important dans ce roman comme un porte-malheur : le vert de la plume qui dit que l'histoire n'est pas celle que l'on espère pour Laurel, le vert de la robe de la passagère du Lusitania et le vert de la robe de Laurel au pique-nique.
Les éphémères rappellent qu'il faut vivre le moment présent en toute intensité et que les projets d'avenir ne restent parfois que des projets par la faute d'une haine entretenue ou d'un refus de générosité.
Ron Rash sait mêler habilement intrigue et liens avec la faune ou la nature, avec les intempéries, comme si tout était lié et que dans notre monde , animaux, cieux, et hommes interagissaient sans vouloir le reconnaître et la malédiction ne serait finalement que ce refus d'en prendre conscience.
Je crois que je n'oublierai pas Laurel....
Invité- Invité
Re: LC Une terre d'Ombre de Ron Rash
pas de temps de lecture aujourd'hui à plus tard
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Bédoulène- Messages : 21020
Date d'inscription : 02/12/2016
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Localisation : En Provence
Re: LC Une terre d'Ombre de Ron Rash
Pour abonder dans le sens du commentaire de Kashmir à propos de la prégnance des couleurs, et notamment du vert, associés à Walter, il faudrait aussi se rappeler son hallucination, où il y a certainement beaucoup de signification :
Le lendemain après-midi, sur son chemin Walter rencontra un ruisseau et le suivit. Il se sentait fiévreux. Une musique qu’il n’avait jamais entendue montait du cours d’eau. Les notes n’étaient pas que des sons, elles avaient des couleurs, des fils éclatants tissés dans le courant. Un peu de cette eau éblouissante venait éclabousser la berge. Elle était verte et scintillante, il en prit au creux de sa paume et elle se transforma en plume. Le vent fit bruire les branches et il imagina une armada de zeppelins se frottant à la cime des arbres.
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Tristram- Messages : 15559
Date d'inscription : 09/12/2016
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Localisation : Guyane
Re: LC Une terre d'Ombre de Ron Rash
Joli passage !
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: LC Une terre d'Ombre de Ron Rash
Tristram quelle page cet extrait stp ? même si c'est un livre papier à quelques pages près je pourrais la retrouver
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Bédoulène- Messages : 21020
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: LC Une terre d'Ombre de Ron Rash
A 17 % sur la liseuse d'epub ; tu ne peux pas utiliser la fonction "rechercher" ??
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Tristram- Messages : 15559
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane
Re: LC Une terre d'Ombre de Ron Rash
ah! je ne sais pas trop m'en servir, vais essayer, c'est que je me demandais si j'avais cet extrait.
D'autre part me souviens pas non plus des éphémères dont parle kashmir
sinon j'ai terminé aussi le livre
D'autre part me souviens pas non plus des éphémères dont parle kashmir
sinon j'ai terminé aussi le livre
- Spoiler:
- Je pense que le crane découvert dans le seau remonté du puits est celui de Chauncey, il y est tombé en reculant dans la nuit après avoir assassiné Hank. La mort de Hank et de Laurel démontre encore une fois que ce n'est pas le vallon qui tue mais bien les hommes
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Bédoulène- Messages : 21020
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: LC Une terre d'Ombre de Ron Rash
Alors là il y a vraiment un souci, Bédoulène : j'ai achevé ma lecture, j'ai bien les éphémères au début du chapitre IV et tout et tout, mais pas de crâne dans un seau ou ailleurs... A-t-on bien lu le même livre ??? D'un autre côté, je me demandais aussi où ce bon Chauncey était tombé...
J'ai lu également les divulgâchages, c'est donc l'heure du verdict, soyons strict :
l’atmosphère est en effet bien rendue, le récit est ancré dans la nature d’une façon qui m’a plu. Mais il n’y a guère de psychologie fouillée, ainsi Chauncey n’est qu’une ébauche ‒ il est vrai qu’il n’a pas grand-chose dans la tête, mais il aurait été intéressant par exemple d’approfondir l’implication dans son dernier acte du fait que Hank l’a battu alors qu’il n’avait qu’un bras, l’autre perdu à la guerre dont il fut avantageusement exempté. L’intelligente Laurel constitue cependant un personnage attachant, à la fois pugnace et pitoyable.
Ce roman est en fait une ode à la médiocrité, à l’infâme bêtise ‒ et la vraie arriération mentale, plus que l'ostracisme attardé, c’est surtout la haine de l’ennemi en tant qu’autre, et qui mène à une violence particulièrement injuste et minable. Mais les USA n’ont pas le monopole des lynchages, effectivement une variante (particulièrement ignoble) du mécanisme "bouc émissaire".
J’ai aussi apprécié l’allusive plume verte…
J'ai lu également les divulgâchages, c'est donc l'heure du verdict, soyons strict :
l’atmosphère est en effet bien rendue, le récit est ancré dans la nature d’une façon qui m’a plu. Mais il n’y a guère de psychologie fouillée, ainsi Chauncey n’est qu’une ébauche ‒ il est vrai qu’il n’a pas grand-chose dans la tête, mais il aurait été intéressant par exemple d’approfondir l’implication dans son dernier acte du fait que Hank l’a battu alors qu’il n’avait qu’un bras, l’autre perdu à la guerre dont il fut avantageusement exempté. L’intelligente Laurel constitue cependant un personnage attachant, à la fois pugnace et pitoyable.
Ce roman est en fait une ode à la médiocrité, à l’infâme bêtise ‒ et la vraie arriération mentale, plus que l'ostracisme attardé, c’est surtout la haine de l’ennemi en tant qu’autre, et qui mène à une violence particulièrement injuste et minable. Mais les USA n’ont pas le monopole des lynchages, effectivement une variante (particulièrement ignoble) du mécanisme "bouc émissaire".
J’ai aussi apprécié l’allusive plume verte…
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