LC Train de Pete Dexter
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Re: LC Train de Pete Dexter
J'ai moi aussi perçu ces petites incohérences ou questionnements, Bédoulène. Dans le même répertoire, il y a également le meurtre (suggéré ? supposé ?) du beau-père ; ce sont des évènements qui restent comme à la marge de la conscience du narrateur. Je les note dans ma mémoire-tampon, ou mémoire (très) courte, mais cela ne m'arrête pas dans la lecture d'une fiction ; c'est une bonne chose, parce que là n'est pas l'essentiel (je crois) dans Train, qui n'est pas un polar traditionnel avec énigme pour lecteur cherchant à la découvrir. C'est plus un éventail des turpitudes dans la société états-unienne du milieu du XXe, avec focalisation sur son racisme invétéré (mais pas que).
Pour cette raison, je pense qu'il n'y a pas trop de risques de divulgâchage, d'ailleurs on est deux dans la LC (et Animal peut éviter de la lire avant de se lancer dans sa lecture). J'ai terminé le livre et j'ai quelques remarques générales (et citations), si cela te convient je peux les poster !
Pour cette raison, je pense qu'il n'y a pas trop de risques de divulgâchage, d'ailleurs on est deux dans la LC (et Animal peut éviter de la lire avant de se lancer dans sa lecture). J'ai terminé le livre et j'ai quelques remarques générales (et citations), si cela te convient je peux les poster !
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15559
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane
Re: LC Train de Pete Dexter
j'ai terminé le livre Tristram !
oui Train a bien tué Mayflower le compagnon de sa mère, parce qu'il lui avait volé son argent et il se douter de plus qu'il était responsable de l'état de sa chienne.
Je continue à penser que le trait essentiel de Miller c'est bien son aptitude à être son propre spectateur, de se voir et dans ces moments là je dirais que cela semble conforté par le ressenti de Train qui le nomme 'l'Homme du lointain" (il voit qu'il n'est plus "présent".
Train, oui il s'est lui-même reconnu dans : toujours là au mauvais moment, au mauvais endroit ; cela se confirme tout au long de sa vie.
Norah elle se rend compte qu' en dehors du traumatisme subi lors de l'agression sur le voilier, c'est bien de Miller qu'elle a peur. Elle ne sait jamais ce qu'il va faire, où il est, il lui est insaisissable.
Plural a reçu tant de coups à la boxe qu'il en a le cerveau perturbé et Train qui s'occupe de lui quand il devient aveugle se rend compte combien il compte pour lui, plus que Miller, l'argent et le golf.
Comme tu le dis si bien
l'homme nommé Hollingswarth est un bel exemple de ces turpitudes, les paris sur le golf, l'attitude des voisins Moffits et autres.....................
oui Train a bien tué Mayflower le compagnon de sa mère, parce qu'il lui avait volé son argent et il se douter de plus qu'il était responsable de l'état de sa chienne.
Je continue à penser que le trait essentiel de Miller c'est bien son aptitude à être son propre spectateur, de se voir et dans ces moments là je dirais que cela semble conforté par le ressenti de Train qui le nomme 'l'Homme du lointain" (il voit qu'il n'est plus "présent".
Train, oui il s'est lui-même reconnu dans : toujours là au mauvais moment, au mauvais endroit ; cela se confirme tout au long de sa vie.
Norah elle se rend compte qu' en dehors du traumatisme subi lors de l'agression sur le voilier, c'est bien de Miller qu'elle a peur. Elle ne sait jamais ce qu'il va faire, où il est, il lui est insaisissable.
- Spoiler:
- sauf après qu'elle lui ait tiré dessus, Miller se rend compte qu'il ne maîtrise plus rien
Plural a reçu tant de coups à la boxe qu'il en a le cerveau perturbé et Train qui s'occupe de lui quand il devient aveugle se rend compte combien il compte pour lui, plus que Miller, l'argent et le golf.
Comme tu le dis si bien
"C'est plus un éventail des turpitudes dans la société états-unienne du milieu du XXe, avec focalisation sur son racisme invétéré (mais pas que).
l'homme nommé Hollingswarth est un bel exemple de ces turpitudes, les paris sur le golf, l'attitude des voisins Moffits et autres.....................
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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
[/i]
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21018
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: LC Train de Pete Dexter
En tout cas on s'étend moins sur la mort de Mayflower (ah le choix des noms de personnages : là, c'est le navire fondateur des USA !) que sur le pied de chaise qui la lui a causée.
Mon empathie pour Train demeure pourtant, et son côté le plus attachant me paraît être son loyalisme envers plus faible que lui, son chien, son collègue Plural devenu aveugle. À ce propos, la photo de couverture Points est particulièrement incongrue, présentant une agaçante micro-frappe qui (se) joue le dur avec une clope et un canif, sans compter le regard vide du blasé d’opérette.
Le message principal véhiculé par Train est évident :
Les autres personnages principaux, Norah ou Packard, sont moins vus de l’intérieur, et restent donc largement énigmatiques.
À ce propos, un passage qui m’a fait rire :
Un autre beau portrait, pour un personnage secondaire, c’est Melrose le maquereau.
Et un bel exercice de style :
Mon empathie pour Train demeure pourtant, et son côté le plus attachant me paraît être son loyalisme envers plus faible que lui, son chien, son collègue Plural devenu aveugle. À ce propos, la photo de couverture Points est particulièrement incongrue, présentant une agaçante micro-frappe qui (se) joue le dur avec une clope et un canif, sans compter le regard vide du blasé d’opérette.
Le message principal véhiculé par Train est évident :
Pourtant il s'en sort, par accident (mais aussi parce qu'il est doué). Avant, Il lui fallait être transparent, ce qui généralement ne lui était pas difficile…« Mais à vrai dire, un noir n’avait pas plus d’avenir dans le golf que dans le reste. »
Les autres personnages principaux, Norah ou Packard, sont moins vus de l’intérieur, et restent donc largement énigmatiques.
À ce propos, un passage qui m’a fait rire :
On comprend juste que Packard est revenu de tout et a tendance à s’ennuyer, mais l’intéressant de cette approche, c’est que le personnage tient debout tout en étant impénétrable et imprévisible. Et qu'il va falloir que j'ajoute Avunculaire et crescendo à ma liste de jurons favoris.« Et donc, pour passer le temps, Packard s'était mis à la course à pied.
Voici en quoi consistait son entraînement : à minuit, il se pointait dans un quartier où il n'était pas le bienvenu, disons à Kensington ou dans le Devil's Pocket. Il entrait dans un bar, commandait une bière et insultait un autochtone. Pour ça, le meilleur moyen était de sortir un mot inconnu de l'intéressé. Avunculaire, bulbeux, crescendo. Un simple avunculaire, et en moins de deux vous aviez quinze types qui vous couraient au cul avec des battes de base-ball, en criant : "On va te crever, pédé !"
Et le plus beau, c'est qu'ils ne plaisantaient pas. S'ils vous chopaient, vous étiez mort. Mais Packard, en parfaite condition physique, demeurait invaincu, et il allait devoir se mettre en quête d'adversaires plus coriaces. »
Bon, elle s'est fait violer assez violemment par deux Noirs, et sans être une excuse, ça me paraît quand même constituer un bon motif de ressentiment.Bédoulène a écrit:Elle qui s'était investie pour ceux de Waycross, elle ne veut plus rien avoir à faire avec les gens de couleur.
Un autre beau portrait, pour un personnage secondaire, c’est Melrose le maquereau.
Et un bel exercice de style :
Des réflexions bien formulées :« Packard écrase le frein et l’arrière de la Jaguar commence à se déporter, il ne peut plus rien faire avec le volant, le chevreuil est droit devant, il ne bouge pas, la voiture quitte alors la chaussée mais le chevreuil aussi, au même moment, et il y a un bruit, quelque chose de vivant, ça s’entend, la fin d’une vie, puis l’animal réapparaît et le pare-brise éclate, la voiture frotte contre la glissière et, rejetée sur la chaussée en tournant sur elle-même, elle franchit le petit terre-plein central et finit par s’arrêter sur le bord de l’autre voie, face à la mer. »
Bref, un très bon polar !« Le paysage, on pouvait s’y fondre, mais on pouvait aussi en disparaître. »
« ‒ Tu peux être n’importe quoi, y a toujours quelque chose quelque part qui aime te bouffer. C’est la nature. C’est comme ça que le monde reste propre. »
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Tristram- Messages : 15559
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane
Re: LC Train de Pete Dexter
Un très bon livre conviendrait mieux, l'étiquette "polar" ayant souvent des connotations péjoratives souvent justifiées mais bien trop générales.
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: LC Train de Pete Dexter
Débat bien identifié : ne plus parler de polar (ou de SF) quand un bouquin est bon, dans une sorte de langue de bois ou de discrimination positive, quitte à discréditer encore plus les œuvres laissées à croupir dans le genre ?!
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Tristram- Messages : 15559
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane
Re: LC Train de Pete Dexter
Enfermer un auteur dans une catégorie ou un genre est un procédé réducteur et qui montre
bien ses limites étroites et approximatives.
Pas mal d'écrivains "noirs" américains écrivaient dans des magazines populaires au début du
20 e siècle.
Ils n'avaient pas le choix et publiaient leurs textes dans les Pulp Fictions, du moins au début.
Les qualités des meilleurs furent reconnues plus tard et publiées dans des éditions généralistes.
Marcel Duhamel rendit certes un grand service en les faisant connaitre dans sa fameuse
Série Noire en France.
Sauf que les traductions étaient baclées et affublées de titres grotesques. Sans parler de textes parfois amputés.
La vogue actuelle du polar a permis au moins de remettre un peu d'ordre et de faire connaitre enfin les meilleurs auteurs dans de meilleures conditions.
bien ses limites étroites et approximatives.
Pas mal d'écrivains "noirs" américains écrivaient dans des magazines populaires au début du
20 e siècle.
Ils n'avaient pas le choix et publiaient leurs textes dans les Pulp Fictions, du moins au début.
Les qualités des meilleurs furent reconnues plus tard et publiées dans des éditions généralistes.
Marcel Duhamel rendit certes un grand service en les faisant connaitre dans sa fameuse
Série Noire en France.
Sauf que les traductions étaient baclées et affublées de titres grotesques. Sans parler de textes parfois amputés.
La vogue actuelle du polar a permis au moins de remettre un peu d'ordre et de faire connaitre enfin les meilleurs auteurs dans de meilleures conditions.
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: LC Train de Pete Dexter
Nous sommes d'accord ! D'ailleurs je ne crois pas que Hammett, directement dans l'ascendance spirituelle de Dexter me semble-t-il, aurait dénié l'appellation hard-boiled ou roman noir (puisqu'il faut bien préciser la catégorie dont on parle).
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Tristram- Messages : 15559
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane
Re: LC Train de Pete Dexter
d'accord avec toi Tristram pour la couverture, elle ne correspond pas du tout, tous s'accordent à trouver Train, beau, sain.
Oui le Mayflower célèbre, et Miller porte un nom de voiture
polar mais un très bon !
je lirai d'autres livres de cet auteur (quand je les aurais achetés)
J'espère qu'Animal appréciera aussi le livre.
merci Tristram de m'accompagner.
Oui le Mayflower célèbre, et Miller porte un nom de voiture
polar mais un très bon !
je lirai d'autres livres de cet auteur (quand je les aurais achetés)
J'espère qu'Animal appréciera aussi le livre.
merci Tristram de m'accompagner.
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Bédoulène- Messages : 21018
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: LC Train de Pete Dexter
Mais ce fut un plaisir pour moi, Bédoulène !
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Tristram- Messages : 15559
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane
Re: LC Train de Pete Dexter
les réflexions de Plural quand il ne disjoncte pas sont intéressantes.
et il se lave bien ! ( Tide me semble que c'est une lessive ! )
et il se lave bien ! ( Tide me semble que c'est une lessive ! )
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Bédoulène- Messages : 21018
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: LC Train de Pete Dexter
je n'ai pas lu grand chose du fil, on verra le moment venu. ça m'inquiète cette histoire de golf.
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Keep on keeping on...
Re: LC Train de Pete Dexter
- Spoiler:
- Tristram tout de même la Norah, même si le viol c'est sur a contribué à son rejet des Noirs, elle va mettre le coup de feu qu'elle tire sur Miller au compte de Train (Plural se ne serait pas trop crédible, quoi que)
donc encore une fois Train pourra dire : au mauvais endroit au mauvais moment !
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Bédoulène- Messages : 21018
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
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