Nuri Bilge Ceylan
Page 1 sur 1 • Partagez
Nuri Bilge Ceylan
Nuri Bilge Ceylan, né le 26 janvier 1959 à Istanbul, est un cinéaste et photographe turc.
Son œuvre, exigeante et austère, décrit par petites touches impressionnistes la difficulté de vivre pleinement sa vie dans les sociétés modernes à travers la peinture des relations intimes et sociales, contaminées par le rapport de classes : la famille, l'amitié et bien sûr le couple, ce qui vaut au cinéaste des comparaisons avec Michelangelo Antonioni, voire Ingmar Bergman dans un registre toutefois beaucoup plus méditerranéen. Il est par ailleurs rapproché de Theo Angelopoulos. Ceylan affirme également puiser son inspiration dans l'œuvre littéraire d'Anton Tchekhov et Henrik Ibsen. Winter Sleep (Kış Uykusu) transpose justement le canevas de trois nouvelles de Tchekhov dans la Turquie contemporaine. Le critique Jean-Michel Frodon souligne également sa capacité « à se déplacer à travers [son] pays pour en restituer, sans aucun folklore, les multiples facettes ». Producteur, scénariste, réalisateur, mais également monteur et chef opérateur de la plupart de ses films, Ceylan cultive une forme très personnelle d'auto-fiction cinématographique qui le rapproche d'auteurs tels que Woody Allen et Nanni Moretti.
Si une partie de la critique internationale admire son œuvre, l'autre reproche souvent au metteur en scène son extrême lenteur, son esthétisme, voire son académisme auteuriste. C'est souvent la notion de durée qui rebute le spectateur dans les films de Ceylan qui privilégient les temps de latence, les moments de vide et d'attente, ainsi que la réduction de l'intrigue et des dialogues au strict minimum. Winter Sleep (Kış Uykusu) constitue toutefois une exception car les dialogues se veulent plus longs, denses et littéraires qu'à l'accoutumée. Le cinéaste filme au plus près la souffrance muette et indicible de ses personnages dans une esthétique contemplative et mélancolique.
source wikipedia
Filmographie :
1995 : Koza (court métrage)
1998 : Kasaba
1999 : Nuages de mai (Mayıs sıkıntısı, mot à mot « Ennui de mai »)
2002 : Uzak (« Loin »)
2006 : Les Climats (Iklimler)
2008 : Les Trois Singes (Üç Maymun)
2011 : Il était une fois en Anatolie (Bir Zamanlar Anadolu'da)
2014 : Winter Sleep (Kış Uykusu)
2018 : Le Poirier sauvage (Ahlat Ağacı)
Invité- Invité
Re: Nuri Bilge Ceylan
Je prépare un peu le terrain, pour me motiver à faire quelques kilomètres et aller voir en salle son dernier film, Le poirier sauvage ...
J'ai vu tous ses films, j'aime beaucoup en général. Avec peut-être une préférence pour Winter sleep et son ambiance. Vive les troglodytes, la neige, et le froid !
De bons souvenirs aussi de Uzak, et Il était une fois en Anatolie, avec cette enquête interminable dans la nuit.
J'ai vu tous ses films, j'aime beaucoup en général. Avec peut-être une préférence pour Winter sleep et son ambiance. Vive les troglodytes, la neige, et le froid !
De bons souvenirs aussi de Uzak, et Il était une fois en Anatolie, avec cette enquête interminable dans la nuit.
Invité- Invité
Re: Nuri Bilge Ceylan
J'ai beaucoup aimé les trois que tu cites Arturo
_________________
“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
[/i]
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21098
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Nuri Bilge Ceylan
Le poirier sauvage (2018) :
Thème récurrent de l'incapacité d'un aspirant artiste à s'intégrer dans une société productiviste, qui n'a pas besoin de lui. D'une Turquie des petites gens, où chacun cherche avant tout à survivre plus qu'autre chose. Ceylan se serait pas mal inspiré de Dosto et Tchekhov pour son film.
Je pense qu'on peut reprocher au film d'être un peu trop bavard, avec des pseudos débats philosophiques. ça colle parfois un peu mal avec les personnages. Puis le perso principal est finalement assez antipathique. Il est à la fois mou et en colère contre tout, mais sans que ce soit un Houellebecq non plus. C'est assez particulier je trouve. J'ai eu du mal avec lui. Je le trouve un peu creux.
Reproche de la longueur aussi : 3h08.
Reste que c'est du Bilge Ceylan, et que c'est un vrai voyage esthétique.
Je ne révèlerai pas la fin pour ceux qui le verront, mais j'ai beaucoup aimé la définition du poirier sauvage.
Bref, j'ai aimé, mais pas mon préféré non plus de l'auteur.
Thème récurrent de l'incapacité d'un aspirant artiste à s'intégrer dans une société productiviste, qui n'a pas besoin de lui. D'une Turquie des petites gens, où chacun cherche avant tout à survivre plus qu'autre chose. Ceylan se serait pas mal inspiré de Dosto et Tchekhov pour son film.
Je pense qu'on peut reprocher au film d'être un peu trop bavard, avec des pseudos débats philosophiques. ça colle parfois un peu mal avec les personnages. Puis le perso principal est finalement assez antipathique. Il est à la fois mou et en colère contre tout, mais sans que ce soit un Houellebecq non plus. C'est assez particulier je trouve. J'ai eu du mal avec lui. Je le trouve un peu creux.
Reproche de la longueur aussi : 3h08.
Reste que c'est du Bilge Ceylan, et que c'est un vrai voyage esthétique.
Je ne révèlerai pas la fin pour ceux qui le verront, mais j'ai beaucoup aimé la définition du poirier sauvage.
Bref, j'ai aimé, mais pas mon préféré non plus de l'auteur.
Invité- Invité
Re: Nuri Bilge Ceylan
Vu "Uzak", 'Climats" et "Winter Sleep" et à chaque fois, j'ai été impressionné par le talent de ce cinéaste. Je suis donc très curieux de découvrir "Le Poirier sauvage", si le cinéma de ma petite ville de province daigne le programmer un jour entre "Neuilly, ta mère" et autres c...
ArenSor- Messages : 3372
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Rue du Nadir-aux-Pommes
Re: Nuri Bilge Ceylan
Je viens de voir Le poirier sauvage et je partage complètement ton avis Arturo, vraiment superbe mais tout de même un peu trop bavard car on est par moment trop scotché aux sous-titres pour essayer de suivre les différentes discussions. Et puis il ne se passe quand même pas grand chose.
C'est vrai que le personnage principal auquel on a d'abord envie de s'attacher se présente ensuite sous d'autres jours, à l'inverse de son père d'ailleurs, mais je pense qu'il décrit bien une réalité.
Le film de Ceylan que je préfère est Il était une fois en Anatolie mais je reverrai Le poirier sauvage dans quelques temps avec plaisir.
C'est vrai que le personnage principal auquel on a d'abord envie de s'attacher se présente ensuite sous d'autres jours, à l'inverse de son père d'ailleurs, mais je pense qu'il décrit bien une réalité.
Le film de Ceylan que je préfère est Il était une fois en Anatolie mais je reverrai Le poirier sauvage dans quelques temps avec plaisir.
silou- Messages : 101
Date d'inscription : 27/02/2017
Re: Nuri Bilge Ceylan
C'est certain , l'intérêt des dvd est de permettre des arrêts sur image, tant on voudrait parfois s'arrêter et contempler.Arturo a écrit:Ce sont vraiment des films à voir au ciné.
silou- Messages : 101
Date d'inscription : 27/02/2017
Re: Nuri Bilge Ceylan
Vu ce soir le "poirier sauvage" : impression tres mitigée, j'avais plus aimé Winter Sleep, là toujours de belles images, jeux de lumière, couleurs, mais beaucoup de bavardage, d'accord avec Arturo là dessus, j'ai deconnecté un moment lors de la discussion entre les deux imams et le heros, petit coup de ras le bol sur la religion, cela meriterait peut etre d'y revenir mais là c'etait un peu trop, le heros a le chic pour se faire des ennemis avec son côté immature, beau rôle du père, je tairai aussi la fin et la prise de conscience des realités par le heros mûrissant à son retour de l'armée, c'est prenant quand même ce film, beaucoup de personnages secondaires, c'est surtout un passage en revue de tous les sujets de la société turque avec quand même un côté positif dans la noirceur..Dialogue surealiste du héros apprenti-ecrivain avec un ecrivain reconnu et fin en queue de poisson comique du dit dialogue...Un bon moment, parfois dans la douleur...J'attend mieux...
Cela faisait au moins un an que j'étais pas retourné au "cigalon"...
Cela faisait au moins un an que j'étais pas retourné au "cigalon"...
Chamaco- Messages : 4307
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 77
Localisation : Corse du sud
Re: Nuri Bilge Ceylan
Winter Sleep
Aydin, comédien à la retraite, chroniqueur pompeux dans une feuille de choux locale qui comble sa suffisance est bien installé dans ses convictions et son confort matériel. Propriétaire d'un hotel troglodyte en Cappadoce (anatolie centrale), il est marié à une femme belle et beaucoup plus jeune que lui. Celle ci ne l'aime plus depuis longtemps, mais sa présence lui est indispensable.
Le couple vit avec la soeur d'Aydin qui souffre de son divorce récent.
L'Hotel accueille de rares touristes de passage, et d'autant moins nombreux que l'hiver et la neige arrivent.
Il ne faut pas s'attendre à de l'action dans ce beau film de Nuri Bilge Ceylan, palme d'or à Cannes 2014, au contraire chaussez vos pantoufles les plus chaudes et laissez vous bercer par la monotonie au hasard de paysages fabuleux.
Si la nature turque incline au calme on sent progressivement qu'un volcan endormi par l'arrivée de l'hiver et de la neige sourd lentement au centre des relations entre ces trois personnages.
On peut penser à du Bergman (en moins enquiquinant), à du Antonioni (en moins flamboyantà)
C'est un bon film qui amène à réfléchir sur les soit-disant "bonnes consciences", sur les personnalités dénuées de doutes, la phraséologie dénuée d'experience du réel, l'hypocrisie des êtres,. Ce petit coin d'Anatolie est à l'image du monde qui nous entoure
(article rapatrié)
Aydin, comédien à la retraite, chroniqueur pompeux dans une feuille de choux locale qui comble sa suffisance est bien installé dans ses convictions et son confort matériel. Propriétaire d'un hotel troglodyte en Cappadoce (anatolie centrale), il est marié à une femme belle et beaucoup plus jeune que lui. Celle ci ne l'aime plus depuis longtemps, mais sa présence lui est indispensable.
Le couple vit avec la soeur d'Aydin qui souffre de son divorce récent.
L'Hotel accueille de rares touristes de passage, et d'autant moins nombreux que l'hiver et la neige arrivent.
Il ne faut pas s'attendre à de l'action dans ce beau film de Nuri Bilge Ceylan, palme d'or à Cannes 2014, au contraire chaussez vos pantoufles les plus chaudes et laissez vous bercer par la monotonie au hasard de paysages fabuleux.
Si la nature turque incline au calme on sent progressivement qu'un volcan endormi par l'arrivée de l'hiver et de la neige sourd lentement au centre des relations entre ces trois personnages.
On peut penser à du Bergman (en moins enquiquinant), à du Antonioni (en moins flamboyantà)
C'est un bon film qui amène à réfléchir sur les soit-disant "bonnes consciences", sur les personnalités dénuées de doutes, la phraséologie dénuée d'experience du réel, l'hypocrisie des êtres,. Ce petit coin d'Anatolie est à l'image du monde qui nous entoure
(article rapatrié)
Chamaco- Messages : 4307
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 77
Localisation : Corse du sud
Re: Nuri Bilge Ceylan
J'ai énormément aimé le début, la première partie, c'est à dire tout ce qui se déroule de nuit, c'était ... somptueux ! Les cadrages, la composition, le clair obscur ... de quoi faire pâlir Rembrandt ! Les images étaient poétiques, j'étais vraiment fascinée, je suis d'accord avec @Silou , on a envie de faire un arrêt sur image et de rester là à regarder ce merveilleux paysage nocturne.
Le reste m'a plus ennuyé je dois dire, j'ai pas mal décroché...
Mais le début sauve absolument tout.
J'ai vu Winter Sleep aussi mais ... je ne m'en souviens plus !
Le reste m'a plus ennuyé je dois dire, j'ai pas mal décroché...
Mais le début sauve absolument tout.
J'ai vu Winter Sleep aussi mais ... je ne m'en souviens plus !
Silveradow- Messages : 664
Date d'inscription : 30/12/2016
Age : 31
Localisation : Nomade
Re: Nuri Bilge Ceylan
Merci, Silveradow !
J'aime beaucoup ce cinéaste, dont je n'ai vu que 2 films, dont "Il était une fois en Anatolie."
J'aime beaucoup ce cinéaste, dont je n'ai vu que 2 films, dont "Il était une fois en Anatolie."
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Nuri Bilge Ceylan
Attiré par vos commentaires, j'ai vu Winter Sleep.
J'ai beaucoup apprécié l'image, et l'Anatolie (j'ai toujours été attiré par la Cappadoce et les troglodytes).
Par contre, je n'ai pas trop compris où l'intrigue psychologique devait emmener le spectateur, j'ai trouvé ça brouillon, voire illisible (mais ça ne m'a pas dérangé plus que ça).
J'ai beaucoup apprécié l'image, et l'Anatolie (j'ai toujours été attiré par la Cappadoce et les troglodytes).
Par contre, je n'ai pas trop compris où l'intrigue psychologique devait emmener le spectateur, j'ai trouvé ça brouillon, voire illisible (mais ça ne m'a pas dérangé plus que ça).
_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15610
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane
Re: Nuri Bilge Ceylan
Je t'avoue que je ne me souviens plus de grand chose de ce film, mais ça me rassure tu as la même impression que moi avec Il était une fois en Anatolie
Silveradow- Messages : 664
Date d'inscription : 30/12/2016
Age : 31
Localisation : Nomade
Des Choses à lire :: Discussions arts divers :: Cinéma, TV et radio :: Réalisateurs
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
|
|