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Alexandra David-Néel

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Message par Tristram Ven 2 Aoû - 23:31

Alexandra David-Néel
(1868 - 1969)


religion - Alexandra David-Néel Alexan10


Alexandra David-Néel est une orientaliste, tibétologue, chanteuse d'opéra et féministe, journaliste et anarchiste, écrivaine et exploratrice, franc-maçonne et bouddhiste française.
Elle fut, en 1924, la première femme occidentale à atteindre Lhassa, capitale du Tibet, exploit dont les journaux se firent l'écho un an plus tard et qui contribua fortement à sa renommée, en plus de ses qualités personnelles et de son érudition.

Sa biographie détaillée vaut la peine d’être lue, de même que son œuvre !

Bibliographie :

Essais et récits
• 1898 : Pour la vie - réflexions sur tous les faits de société (Éditions « les nuits rouges »)
• 1909 : Le féminisme rationnel (Éditions « les nuits rouges »)
• 1911 : Le Modernisme bouddhiste et le bouddhisme du Bouddha (Alcan)
• 1921 : Le Bouddhisme du Bouddha (Éditions du Rocher)
• 1927 : Voyage d'une Parisienne à Lhassa (Plon)
• 1929 : Mystiques et magiciens du Tibet (Plon)
• 1930 : Initiations lamaïques (Pygmalion)
• 1931 : La Vie surhumaine de Guésar de Ling : L'Iliade des Tibétains, (Éditions du Rocher) - avec la collaboration de Lama Yongden
• 1933 : Au pays des brigands-gentilshommes (Plon)
• 1939 : Le Bouddhisme : ses doctrines et ses méthodes (Éditions du Rocher)
• 1940 : Sous des nuées d'orage (Plon)
• 1949 : Au cœur des Himalayas : le Népal (Pygmalion)
• 1951 : Astavakra Gita - réédité dans « Astavakra Gita - Avadhuta Gita, poèmes sanscrits védantins » (Éditions du Rocher)
• 1951 : Les Enseignements secrets des bouddhistes tibétains, la vue pénétrante (Pygmalion)
• 1951 : L'Inde hier, aujourd'hui, demain, réédité et augmenté en 1969 sous le titre L'Inde où j'ai vécu (Plon)
• 1952 : Textes tibétains inédits (Pygmalion)
• 1953 : Le Vieux Tibet face à la Chine nouvelle (Plon)
• Grammaire de la langue tibétaine parlée
• 1958 : Avadhuta Gita - réédité dans « Astavakra Gita - Avadhuta Gita, poèmes sanscrits védantins » (Éditions du Rocher)
• 1958 : La connaissance transcendante (Pygmalion)
• 1961 : Immortalité et réincarnation. Doctrines et pratiques. Chine - Tibet - Inde (Plon)
• 1961 : Les Enseignements secrets des bouddhistes tibétains, la vue pénétrante, deuxième édition revue et augmentée (Adyar - Paris)
• 1964 : Quarante siècles d'expansion chinoise (Plon)
• 1970 : En Chine - l'Amour universel et l'Individualisme intégral (Plon) - édition posthume
• 1972 : Sortilèges du mystère (Plon) - édition posthume
• 1975 : Vivre au Tibet : cuisine, traditions et images (Robert Morel éditeur, Apt) - édition posthume
• 1975 : Journal de voyage : Lettres à son mari, 11 août 1904 - 27 décembre 1917. Vol. 1 (Éd. Marie-Madeleine Peyronnet)
• 1976 : Journal de voyage : Lettres à son mari, 14 janvier 1918 - 31 décembre 1940. Vol. 2 (Éd. Marie-Madeleine Peyronnet)
• 1986 : La Lampe de sagesse (Éditions du Rocher)
• 1998 : Pour la vie, et autres textes libertaires inédits, 1895-1907, présentés par Joëlle Désiré-Marchand (Éditions Les Nuits Rouges)
• 2000 : Le féminisme rationnel (articles inédits du journal La Fronde) (Éditions Les Nuits Rouges)

Romans
• 1902 : Le Grand Art, le Tripode, 2018
• 1935 : Le Lama aux cinq sagesses, Alexandra David-Néel, Lama Yongden (Plon)
• 1938 : Magie d'amour et magie noire. Scènes du Tibet Inconnu (Plon)
• 1954 : La Puissance du néant, roman du lama Yongden, traduit et annoté par Alexandra David-Néel (Plon)

(D’après Wikipédia)


Dernière édition par Tristram le Ven 2 Aoû - 23:45, édité 1 fois

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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
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Message par Tristram Ven 2 Aoû - 23:44

Le Lama aux cinq sagesses

religion - Alexandra David-Néel Le_lam10

Alexandra David-Néel présente ce roman comme une traduction d’un texte de son fils adoptif, le Lama Yongden, rédigé afin de présenter le Tibet sans fiction…
C’est donc une visite guidée de la région, surtout sous l’angle religieux, avec un intérêt ethnologique et métaphysique, spirituel.
Mipam (« invincible »), enfant de paysan, aspire à l’amour universel bouddhique, et les péripéties du destin lui font suivre la voie religieuse. Disciple d’un tsipa (astrologue), il apprend à lire et fait preuve d’une excellente mémoire. Il apprendra même d’un naldjorpa (yogi, initié), que les mots lus ont un sens :
« ‒ Ah ! dit-il, lorsque le garçon l’eut salué par les prosternations habituelles, c’est toi qui veut apprendre ce que "disent les livres". Tu croyais que lire n’était que produire des sons ; plus d’un le croit aussi, mais il n’en est rien. »
Amoureux de la petite Dolma (« déesse ») et rêvant de la contrée pleine de compassion, Mipam est bien humain (gourmand, emporté et un peu vaniteux) même si sa naissance a été entourée de prodiges et s’il se pense fils du Bodhisatva suprême. Ces aventures mêlent spiritualité bouddhique et magie superstitieuse. Le thème duel des végétarisme-carnivorisme revient souvent dans le livre. Mipam devient commerçant pour faire fortune et pouvoir épouser Dolma ‒ lui-même partagé entre vies laïque et spirituelle.
Mipam est aussi confronté aux Blancs et à la religion chrétienne :
« Mipam répondait en indiquant les contradictions existant entre certaines de leurs théories et les faits réels. Lorsqu’ils lui parlaient de l’amour de Dieu pour ses créatures, il leur rappelait l’universelle détresse des êtres en proie à la maladie, à la vieillesse, à la mort. Il désignait les drames de la nature, le plus faible servant de nourriture au plus fort ; l’insecte à l’oiseau, le chevreuil au léopard ; il leur disait l’angoisse de l’arbre fixé au sol, qui sent la liane s’attacher à lui, croître et l’enserrer, ou les mousses tisser autour de ses branches immobiles un linceul qui l’étouffera. Si nous n’avons pas vécu d’autres vies avant notre vie présente, où donc est la justice, la divine bonté, quand certaines naissent aveugles, infirmes ou stupides. Qui donc s’amuse à les créer ainsi ? »
Mais c’est bien sûr l’aspect tibétain qui est principalement présenté, comme la croyance en la réincarnation :
« ‒ La fille à qui tu penses, n’est-ce-pas ?  ‒ C’est d’elle qu’il s’agit. Il y a longtemps, longtemps que vos chemins se rencontrent pour votre bonheur ou pour votre malheur. Bien des fois, au cours de vos vies passées, vous avez fait route ensemble. Et la voilà revenue sur ta voie. Mais les compagnons de voyage n’avancent pas toujours du même pas. L’un ralentit sa marche, s’engage dans un sentier de traverse, s’attarde à quelque hostellerie s’ouvrant sur le bord du chemin ou, fatigué, s’assoit au pied d’un arbre, tandis que l’autre se hâte et le dépasse… »

« Et peut-être, ainsi, s’étaient-ils rencontrés des milliers de fois au cours de leurs vies successives, naissant et se rejoignant, mourant et se séparant, sans parvenir à se vraiment comprendre, à se vraiment aimer. »
J’ai profité de la lecture de ce roman pour ouvrir le fil de l’auteure, qui le mérite éminemment, mais surtout pour sa peinture du Tibet ; je recommanderais sans doute plus volontiers ses récits de voyage, dont son journal-lettres à son mari, à qui chercherait une porte d’entrée à cette œuvre.

Mots-clés : #religion #spiritualité #voyage

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Message par Bédoulène Sam 3 Aoû - 7:45

merci Tristram ! j'ai toujours eu l'idée de lire cette voyageuse et Isabelle Eberhardt aussi)

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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia



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Message par Tristram Dim 17 Juil - 17:54

L’Inde où j’ai vécu – Avant et après l’Indépendance

religion - Alexandra David-Néel Lainde10

« Je ne me propose pas de rédiger un journal de voyage dans lequel mes mouvements à travers l'Inde et les divers épisodes qui les ont accompagnés se succéderaient par ordre chronologique. Ce que je désire offrir ici, c'est plutôt une série de tableaux présentant la vie mentale, encore plus que la vie matérielle de l’Inde ; il convient donc de ne point morceler ces tableaux et de grouper en un tout les informations obtenues à divers moments sur un même sujet. »
Ce livre, paru en 1951, constitue me semble-t-il un témoignage majeur en Occident sur le monde (en particulier spirituel) de l’Inde : les notions qui peuvent être familières y sont étayées d’observations personnelles, de l’anecdote à la citation de textes sacrés en passant par des photos de l’autrice, qui sont regroupées assez librement par thèmes et réfléchies dans des analyses autorisées par le vécu, les études et les initiations de David-Néel.
« Temps aimables où il pouvait y avoir de la douceur dans les relations entre les Indiens et ceux des étrangers qui savaient les comprendre ... Temps à jamais révolus, je le crains.
Au cours de quarante années, j'ai graduellement vu s’accentuer les sentiments de xénophobie, non seulement dans l'Inde, mais partout en Asie. »
Images terribles des famines, des épidémies, des ghâts du Gange :
« Les solides gaillards préposés au service de la crémation, qui travaillent le torse nu, un court doti couvrant le haut de leurs cuisses, contribuent à leur opération macabre un vague et banal air de cuisine. Armés de longues gaules, ils tournent et retournent dans le feu les morceaux déjà disjoints des corps, le bassin surtout dont les os résistent les derniers.
Souvent, les familles pauvres n'ont pas les moyens d’acheter une quantité de bois suffisante pour amener une prompte et complète combustion. Alors, quoi ? Il faut pousser dans le Gange les restes à demi carbonisés.
Du reste, en période d'épidémie plus qu'en tout autre temps, il faut se hâter. Couchés sur des civières, enveloppés dans un linceul, les pieds ou la moitié du corps baignant dans le fleuve sacré pour assurer leur salut, d'autres "clients" attendent leur tour actuellement, ils font "queue". »
Sa vision de la colonisation, elle aussi vue de l’intérieur, semble plus nuancée que la nôtre ; nettement favorable à l’Indépendance, elle paraît reconnaître des aspects positifs de l’occupation anglaise, comme la lutte contre le système des castes ou les superstitions qui mènent à des excès tel le satî, suicide par le feu des veuves.
« Les dévots de Kâli-Dourgâ ne se sont pas arrêtés là. L'idée d'offrir à la Mère des victimes plus nobles que des animaux, les hantent. Ils voudraient lui offrir des hommes.
Que ceux qui entretiennent de pareilles pensées soient nombreux à notre époque, j'en doute fortement, mais je ne peux pas nier qu'il en existe.
Un jour, me trouvant dans le sud de l'Inde, un de ces fanatiques me déclara franchement : "Nous sacrifions des chèvres à la Mère, elle préférerait des hommes, mais nous ne pouvons pas lui en donner. Les Anglais le défendent." »
L’intérêt du témoignage de David-Néel est intéressant en tant que celui d’une femme et d’une étrangère qui s’emploie avec respect des usages locaux à observer par elle-même les cérémonies qui sont interdites d’accès aux non-initiés.
« Mon désir de me rendre compte par moi-même est trop fort pour me permettre de me contenter, en n'importe quelle matière, de ce que je puis apprendre dans les livres ou· par les récits d'autrui. »

« La curiosité surexcitée, mêlée d'un soupçon d'appréhension, me causait, pendant l'attente, un léger énervement qui, ma foi, n'était pas désagréable. Un subtil parfum d'aventure se mêlait aux effluves suaves qui emplissaient la salle et l'aventure est pour moi l'unique raison d'être de la vie. »
Le shaktisme (tantrique) et ses rites mystérieux, à la base métaphysique et la dérive orgiaque :
« Shakti, son nom l'indique − et, ceux qui ont sont initiés à ses mystères le savent − c’est l’Énergie. […]
"Sache, ô Sage, que nous les dieux, nous dépendons de Shakti, que nous n'existons que par elle, qu'elle est la cause de tous les phénomènes, qu'elle revêt toutes les formes comme par jeu.
"C'est par Shakti que Brahmâ est créateur, Vishnou conservateur et Shiva destructeur : ils sont aussi inertes que des cadavres. Seule l’Énergie (Shakti) est agissante.
Qu'est devenu le riche panthéon indien devant cette déclaration, de forme très orientale d'athéisme transcendant ?... »
Dubitation face aux gourous (dont Rabindra Nath Tagore et Aurobindo Gosh) et leurs ashrams :
« Le besoin de révérer un maître ou de se faire révérer comme maître paraît inné chez les Indiens et la faculté qu'ils ont, de s'illusionner sur le caractère et les mérites des guides spirituels qu'ils se donnent, est invraisemblable. Je sais bien que la même observation peut être faite au sujet des chefs religieux ou politiques que suivent les masses occidentales. Ne nous enorgueillissons donc pas d'une supériorité que nous ne possédons pas. »

« D'une idée très belle en elle-même, celle du sage qui initie le jeune homme aux résultats de ses longues méditations, le système de l'enseignement donné par le gourou en est venu à couvrir les plus absurdes pratiques et les plus grotesques individus. Ce n'est point que l'on ne rencontre de respectables gourous, j'en ai connu, mais ils sont rares et ne souffrent point de publicité faite à leur sujet. »
Même approche des « saints professionnels », sadhous (« libérés », souvent nus, soit « vêtus des quatre points cardinaux »), yoguins et fakirs (David-Néel raconte avoir pris la place d’un ascète absent sur son lit de clous…), y compris les sannyâsins (de « rejet »), sortes de rebelles (aussi politiques), de sceptiques renonçant à la société.
« Un saint professionnel est un homme dont l'unique profession, son gagne-pain, est d'être soit un ascète, un mystique contemplatif, un philosophe cynique, un pèlerin perpétuel, ou de s'en donner les apparences. »
Nombreux sont les imposteurs et vauriens, mais pas tous… David-Néel retouche aussi les portraits de Gandhi et Nehru, et la notion de non-violence.
« "Dans l’Inde de mes rêves, disait-il [Gandhi], il ne peut pas y avoir de place pour "l'intouchabilité", pour les boissons alcooliques et les drogues stupéfiantes, pour les femmes jouissant des mêmes droits que les hommes." »

\Mots-clés : #spiritualité #traditions #voyage

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