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Pascal Picq

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Message par Tristram Lun 12 Aoû - 13:59

Pascal Picq
(Né en 1954)


nature - Pascal Picq Pascal10
Paléoanthropologue et Maître de conférences au Collège de France, « spécialiste de l’évolution morphologique et sociale de la lignée humaine dans le cadre des théories modernes de l’évolution, mais aussi des grands singes, des entreprises et des sociétés », il s'est fait connaître du grand public par ses nombreux ouvrages de vulgarisation scientifique.
Né le 22 janvier 1954 à Bois-Colombes (Hauts-de-Seine), ses parents sont maraîchers, et au début des années 1960, lorsque la banlieue s'urbanise, son père se reconvertit dans le transport routier et sa mère va travailler en usine. Élève peu doué pour les matières classiques et surtout passionné par le sport, il effectue ses études secondaires dans le lycée technique d'Argenteuil et obtient son bac E (Mathématiques et techniques). Il s'oriente initialement vers les études de physique. Au cours de l'année de sa licence, Pascal Picq rencontre les professeurs Bernard Vandermeersch et Yves Coppens qui le font s'orienter vers la paléoanthropologie. Après un DEA de paléontologie des vertébrés et de paléontologie humaine et une thèse sur l'articulation temporo-mandibulaire des hominidés, il obtient son doctorat en 1983. Ses études post-doctorales ont lieu aux États-Unis à l'université Duke où il devient chercheur associé et enseignant en anatomie au Duke University Medical Center sous la houlette de l'anthropologue William Hylander. C'est au cours de son séjour américain qu'il rencontre sa femme.
Pascal Picq rentre en France avec elle et leurs deux premiers enfants en 1991 et devient maître de conférences au Collège de France, attaché à la chaire de Paléoanthropologie et Préhistoire du professeur Yves Coppens, position qu'il occupe de nombreuses années avant de devenir responsable de l'unité de paléoanthropologie et d'anatomie fonctionnelle (UPAF) appartenant à cette chaire.
Après avoir introduit l’éthologie dans le champ de l’anthropologie évolutionniste (Il était une Fois la Paléoanthropologie), il s’est impliqué dans des questions de sociétés en dénonçant les archaïsmes à l’encontre de la diversité et des femmes (Nouvelle Histoire de l’Homme), pour la défense de la laïcité (Lucy et l’Obscurantisme) et un essai (im)pertinent sur les origines naturelles de la politique au moment des élections présidentielles (L’Homme est-il un grand Singe politique ?).
Ses réflexions et ses travaux intéressent de plus en plus le monde économique et social sur les processus de l’innovation et du management des groupes autour du concept d’Anthroprise (Un Paléoanthropologue dans l’Entreprise). Il est associé à l’APM, à l’Académie des Entrepreneurs et à la Fabrique de l’Industrie. Ses travaux récents décrivent comment, de la Préhistoire à demain, les mêmes mécanismes adaptatifs font que l’Homme ne survit que par ses entreprises.

Ouvrages :

• L'articulation temporo-mandibulaire des hominidés : biomécanique, allométrie, anatomie comparée et évolution, Éditions du Centre national de la recherche scientifique, « Cahiers de paléoanthropologie », 1990.
• Les Origines de l'homme : l'odyssée de l'espèce, préface d'Yves Coppens, Tallandier, 1999
• Aux origines de l'humanité, avec Yves Coppens (dir.), préface d'Yves Coppens ; projet scientifique conçu par Pascal Picq, 2 vol., Fayard, 2001 ; vol. 1, De l'apparition de la vie à l'homme moderne ; vol. 2, Le propre de l'homme
• Un paléoanthropologue dans l'entreprise : S'adapter et innover pour survivre, Edition Eyrolles, 2001.
• À la recherche de l'homme, avec Laurent Lemire, Nil éditions, 2002.
• Le singe est-il le frère de l’homme ? Éditions le Pommier, « Les petites pommes du savoir », 2002.
• Au commencement était l'homme : de Toumaï à Cro-Magnon, illustrations d'Olivier-Marc Nadel, éditions Odile Jacob, 2003. Page 1
• Qu'est-ce que l'humain ?, avec Michel Serres et Jean-Didier Vincent, Éditions le Pommier, 2003.
• Les premiers outils, avec Hélène Roche, Éditions le Pommier, « Les origines de la culture », 2004.
• Les Tigres, photographies de François Savigny, préface de Nicolas Hulot, Odile Jacob, 2004.
• Nouvelle histoire de l'homme, Perrin, 2005.
• Les origines du langage, avec Jean-Louis Dessalles et Bernard Victorri (dir.), Éditions le Pommier, « Les origines de la culture », 2006.
• Les animaux amoureux, d'après le film de Laurent Charbonnier, photographies d'Éric Travers, Chêne, 2007.
• Danser avec l'évolution, avec Michel Hallet Eghayan, photos de Henriette Ponchon de Saint-André, préface de Annie Mamecier-Demounem ; préambule de Michel Serres, SCÉRÉN-CRDP Académie de Grenoble ; Éditions le Pommier, 2007
• Lucy et l'obscurantisme, Odile Jacob, 2007
• La plus belle histoire du langage, avec Laurent Sagart, Ghislaine Dehaene, Cécile Lestienne, Seuil, 2008. Collectif La plus belle histoire du langage
• Au commencement était l’homme, Odile Jacob, 2009 : Page 1
• Le sexe, l'homme et l'évolution (avec Philippe Brenot), Odile Jacob, 2009
• Le monde a-t-il été créé en sept jours ?, Perrin, 2009
• Il était une fois la paléoanthropologie, Odile Jacob, 2010
• Regards sur le sport, collectif, dirigé par Benjamin Pichery et François L'Yvonnet, Le Pommier/INSEP 2010
• Les Hommes de Rio, Plon, 2012
• De Darwin à Lévi-Strauss. L'homme et la diversité en danger, Odile Jacob, 2013. Page 1
• Le Retour de Madame Neandertal. Comment être sapiens ? Odile Jacob, 2015
• La Marche. Sauver le nomade qui est en nous, Autrement, 2015 : Page 1
• Qui va prendre le pouvoir ? Les grands singes, les hommes politiques ou les robots, Odile Jacob, 2017 : Page 1
• L'intelligence artificielle et les chimpanzés du futur, Odile Jacob, 2019

Pour la jeunesse :
• La vie des gorilles et des chimpanzés, illustrations de Véronique Ageorges, Nathan, « Monde en poche », 1992.
• Lucy et les premiers hominidés, illustrations de Véronique Ageorges, Nathan, « Monde en poche », 1993.
• Lucy et son temps, dir. artistique par Nicole Verrechia, Fontaine-Mango, « Regard d'aujourd'hui », 1996.
• Cro-Magnon & nous, direction artistique par Michel Coudeyre, Mango jeunesse, « Regard d'aujourd'hui », 2000
• La préhistoire, illustrations de Jean-Denis Pendanx, Mango jeunesse, « Regard junior », 2001.
• Darwin et l'évolution expliqués à nos petits-enfants, Seuil poche, 2009
• Les origines de l'homme expliquées à nos petits-enfants, Seuil poche, 2010

Wikipédia et http://www.pascalpicq.fr/

MAJ le 21/07/2023


Dernière édition par Tristram le Ven 21 Juil - 12:08, édité 12 fois

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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
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Message par Tristram Lun 12 Aoû - 14:18

De Darwin à Lévi-Strauss ‒ L’homme et la diversité en danger

nature - Pascal Picq De_dar10

« Quand Christophe Colomb touche les Amériques en 1492, la même année, les juifs sont chassés d’Espagne, qui ne s’en remettra jamais. Les empires, les royaumes et les États s’écroulent quand ils commencent à exclure. Tel est le vieux monde pétri d’histoire et d’humanités, mais incapable d’apprendre de sa propre histoire alors qu’il prétend l’imposer au reste du monde. Y a-t-il de l’espoir dans le nouveau monde ?
Un siècle est passé entre l’arrivée de Darwin et celle de Lévi-Strauss au Brésil. Entre-temps, presque toute la Terre a été explorée, exploitée, aujourd’hui surexploitée. Tous deux, juste avant de mettre le pied à terre, ont décrit le spectacle étonnant de bancs de petites plantes dérivant le long des côtes. Après cet enchantement, l’un a découvert la luxuriance des tropiques, l’autre leur tristesse. L’un a aimé le voyage, l’autre pas. »
Ces quelques phrases présentent bien le projet épistémologique de ce livre, rapprochement entre ces deux génies et bilan de la dégradation de la planète par l’homme entre leurs voyages en Amérique du Sud à un siècle d’intervalle : pertes de diversité naturelle et culturelle, sauvage et domestique.
Ensuite, cet ouvrage est utile pour préciser les notions d’évolution (la descendance avec modification) et de biodiversité, si faciles à mésentendre, ainsi que les enjeux :
« Voilà un bon exemple de la fonction adaptative de la diversité : la probabilité qu’existent des individus différents susceptibles de mieux répondre à des changements de l’environnement. C’est la véritable assurance-vie d’une espèce. Quand on dit qu’une espèce "s’adapte, ce ne sont pas les individus qui se transforment. L’adaptation est la conséquence d’une sélection sur une diversité préexistante d’individus, dont certains étaient ou semblaient moins adaptés dans les circonstances précédentes. La diversité est la matière première, la condition nécessaire de la sélection et in fine de l’adaptation. »
Pour Pascal Picq, diversité biologique et diversité culturelle sont tout un :
« Depuis, nous savons que nous vivons dans un monde qui change constamment. En revanche, ce dont nous avons moins conscience ‒ et que Darwin avait déjà compris ‒, c’est que l’homme a déjà engagé une entreprise de destruction de la diversité naturelle et qu’il en va de même pour les populations humaines confrontées à l’expansion planétaire de la société occidentale. »
Il précise la notion de coévolution :
« La coévolution, c’est l’évolution qui s’appuie sur la biodiversité et les interactions entre les espèces. »

« Or la biodiversité n’est pas une question d’espèce : c’est l’ensemble de la diversité des gènes, des interactions, des individus et des populations des espèces qui constituent un écosystème. Par conséquent, si un acteur d’éteint, c’est l’ensemble de la communauté écologique qui est menacée. Pourquoi ? Parce que la biodiversité est intrinsèquement liée à la coévolution. »
Picq insiste sur la mobilité de l’homme ‒ voyages, migrations ‒ mais on peut rester dubitatif quant à ses motivations :
« Trois faits majeurs caractérisent le genre Homo [à sa sortie d’Afrique]. Sur le plan biologique, il hérite d’une bipédie et d’une physiologie qui l’autorisent à faire de longs déplacements et à transporter armes et objets ; il avance dans le monde. Sur le plan technique, il invente des outils de pierre taillée plus efficaces, met au point des chaînes opératoires complexes d’une structure cognitive identique à celle du langage, maîtrisant le feu et construisant des abris ; il transforme le monde. Sur le plan cognitif, il développe le langage et témoigne d’expressions symboliques complexes par l’esthétique des bifaces ‒ matière, couleur, forme ‒ et l’usage de colorants ; il construit des représentations symboliques du monde. »

« Homo sapiens ne s’arrête pas comme cela puisqu’il navigue depuis plus de cent mille ans. Plusieurs vagues atteignirent l’Australie, les Amériques et l’Océanie. Comme ces migrations ne sont pas le fait d’une seule population, il s’agit donc d’une étrange pulsion de notre espèce à aller par-delà les horizons et les lignes de crête. C’est certainement la conséquence de sa propension à s’inventer des mondes. »
Il souligne aussi l’érosion de la biodiversité domestique :
« Aujourd’hui, on évoque rarement la disparition en quelques décennies de toute cette biodiversité de races et de variétés de plantes et d’animaux domestiques, et encore moins les pratiques et les savoir-faire qui allaient avec. Les nouvelles plantes génétiquement modifiées et qui éliminent toutes les autres formes d’agriculture, sont un déni de l’évolution : le "cauchemar de Darwin". »

« Cette agrodiversité est liée à des pratiques et à des savoir-faire portés par des mots, des langues, des gestes et des croyances. C’est l’un des facteurs les plus fondamentaux pour espérer conserver toute la biodiversité ; il faut œuvrer pour que les peuples, les langues et leurs savoirs ne disparaissent pas, ce qui serait un désastre d’une ampleur encore plus dommageable que l’incendie de la grande bibliothèque d’Alexandrie. »
On arrive à l’avenir de notre alimentation (et survie) :
« Toutes les recherches entreprises depuis une quinzaine d’années aboutissent au même résultat : plus il y a de la diversité dans un écosystème, quelle que soit sa superficie, plus la productivité de chaque variété est augmentée, la stabilité de la communauté écologique renforcée et la qualité des sols en nutriments améliorée. »
Il y a aussi un intéressant détour par la médecine (qui a particulièrement retenu mon attention comme je pâtis actuellement d’une bactérie opportuniste qui serait d’après la faculté cause de maladies nosocomiales en métropole) :
« On persiste de plus en plus à vouloir éradiquer les maladies et les agents pathogènes, ce qui conduit à l’aberration des maladies nosocomiales. D’une manière générale, en éliminant des bactéries avec lesquelles nous avons coévolué ‒ et même si elles ont des effets peu désirables ‒, on a libéré des "niches écologiques" pour d’autres agents pathogènes redoutables, non pas en soi, mais parce qu’on a aucune histoire épidémiologique avec eux.
D’une manière plus générale, on lit de plus en plus de travaux qui évoquent la moindre résistance aux infections ou la diminution de la tolérance à certaines nourritures, sans oublier les allergies. […] D’une certaine façon, la médecine évolutionniste nous enseigne qu’il vaut mieux coévoluer avec des maladies qu’on sait soigner que de les éradiquer au risque d’en favoriser d’autres. »

« D’une façon plus générale et sans nier les apports de la biologie fondamentale, il serait grand temps de comprendre que la plupart des maladies qui affectent l’homme proviennent de ses activités (agriculture, élevage, villes, pollutions, comme en atteste la direction REACH de la Commission européenne). »
Picq rappelle des évidences utiles à garder à l’esprit pour éviter toute dérive suprématiste :
« Aucune lignée n’est restée en panne d’évolution ou à un stade ancien par rapport à la nôtre. Toutes les espèces qui nous entourent sont les représentantes actuelles de leurs lignées respectives. »
L’ouvrage s’achève par une Esquisse des progrès de l’esprit et des sociétés humaines en annexe, qui distingue les époques et révolutions de façon nouvelle.
« Dans une perspective darwinienne, il faut toujours distinguer la question de l’apparition d’un caractère ou de son origine de celle de sa diffusion et de sa participation au succès d’une espèce (adaptation). C’est aussi la différence épistémologique, au sens de Joseph Schumpeter ‒ qui avait très bien lu Darwin ‒ entre invention et innovation. Un changement de société, ce n’est pas tout inventer, mais appréhender et arranger des inventions déjà existantes et les intégrer dans un projet porté par une nouvelle représentation du monde. Sans savoir où nous allons, tout ce qui a accompagné l’idée de progrès ‒ économie, démocratie, travail, politique, société ‒ est en train de changer ; en un mot, les rapports de l’homme à son évolution et à la nature du progrès sont à inventer. »
Peu de bouleversements peut-être dans cette actualité des sciences de l’évolution (2013), mais les pensées sont magistralement synthétisées en quelques mots qui disent beaucoup :
« Le début du XXe siècle hérite d’une tension formidable entre les utopies scientistes et progressistes exprimées par la naissance de la science-fiction ‒ Jules Verne, H. G. Wells ‒ et les promesses d’utopies sociales nourries par la condition misérable des classes sociales dont témoignent les œuvres de Charles Dickens et d’Émile Zola. Le rêve d’un progrès de l’humanité s’effondre dans l’horreur de la Première Guerre mondiale, où les hommes sont broyés par les machines. »
Ce livre collationne beaucoup de faits, d’ordres de grandeur, de moyens d’appréhension, de rapprochements parlants.
Picq fait référence à Jay Gould aussi bien qu’à Hampâte Bâ ou Conrad.
Bien que ce ne soit pas du tout nécessaire pour cette lecture, il est quand même recommandé d’avoir lu Claude Lévi-Strauss, au moins Tristes tropiques, et bien sûr, sinon d’avoir lu Darwin (pourtant passionnant même pour qui a peu de bagage scientifique, mais le goût des voyages aventureux), de connaître un minimum la théorie de l’évolution (et ça, ça devrait être au programme de tous).
Fait partie de ces ouvrages de vulgarisation qui sont si stimulants, au moins pour l’imagination !

Mots-clés : #ecologie #essai #historique #minoriteethnique #mondialisation #nature #science

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Message par Bédoulène Lun 12 Aoû - 16:25

me parait des plus intéressant !  merci Tristram !

Il y a aussi un intéressant détour par la médecine (qui a particulièrement retenu mon attention comme je pâtis actuellement d’une bactérie opportuniste qui serait d’après la faculté cause de maladies nosocomiales en métropole)

elle a un nom cette bactérie" ? ne serait-ce pas le staphylocoque ?

On persiste de plus en plus à vouloir éradiquer les maladies et les agents pathogènes, ce qui conduit à l’aberration des maladies nosocomiales. D’une manière générale, en éliminant des bactéries avec lesquelles nous avons coévolué ‒ et même si elles ont des effets peu désirables ‒, on a libéré des "niches écologiques" pour d’autres agents pathogènes redoutables, non pas en soi, mais parce qu’on a aucune histoire épidémiologique avec eux.

inquiétant ! (à trop vouloir aseptiser, les enfants ne rencontrent plus des maladies avec lesquelles ils auraient pu évoluer ?)

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Message par Tristram Lun 12 Aoû - 19:26

Pas les moyens pour une bactérie dorée : juste un pseudomonas vert.
Bédoulène a écrit:à trop vouloir aseptiser
Ce n'est que trop vrai ; en ce qui me concerne, je ne me lave plus, comme le chien, qui d'ailleurs dort dorénavant dans mon lit (au pied). C'est pas moi qui me ferais attraper par une maladie infantile, même si les gens maintenant ne se font plus vacciner.

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Message par Bédoulène Mar 13 Aoû - 8:26

je ne connaissais pas le vert mais il n'a pas l'air plus sympa que le doré.

J'espère que les chercheurs trouveront un prédateur naturel contre la bestiole Smile

Dans ta région ils doivent se sentir à l'aise avec l'humidité.

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Message par Tristram Mar 13 Aoû - 12:07

Chaleur + humidité = cocktail explosif !
Toute cette microfaune et flore avec ses interactions et ses modifications dans le temps c'est fort complexe, mais il semble que tout se passe mieux quand l'homme limite ses actions de grande envergure !

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Message par Bédoulène Mar 13 Aoû - 15:36

oui comme toujours l'homme est en grande partie responsable.


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Message par bix_229 Mar 13 Aoû - 15:47

Utile,  nécessaire, mais qui fera enfin bouger tous ceux qui sont concernés au lieu de manifs justifiées
certes, mais à courte vue, égoistes, corporatistes, finalement.
Et oui, tout devrait passer par Darwin, top peu connu.
Son Autobiographie. - Points/Seuil, pour commencer.
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Message par Bédoulène Mar 13 Aoû - 20:10

merci Bix !

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Message par Tristram Ven 29 Nov - 0:20

Pascal Picq, à partir de 1H13 environ dans la vidéo_ mais toute l'émission est intéressante, vu la qualité des participants :
https://www.france.tv/france-5/la-grande-librairie/la-grande-librairie-saison-12/1109053-speciale-sauvons-la-planete.html
Pensée écosystémique, coévolution, et d'autres voies pour sauver l'humanité (et la biodiversité, et la planète) esquissées dans la hantise de passer un message très vite, en peu de temps imparti.
Je pense que Picq est à suivre, comme on dit sur les réseaux connectés !

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Message par Tristram Lun 4 Mai - 1:47

https://www.franceinter.fr/societe/pascal-picq-ce-virus-met-l-accent-sur-tous-les-exces-humains
Il y a une leçon de l'évolution. À force de vouloir optimiser ce que nous sommes dans un monde donné, cela nuit à notre capacité de réagir dans un monde qui va être nouveau et qui va changer.
Ah ! ces stocks, qui coûtent si cher !!
Depuis 30 ans, cette politique de consommation du "tout accessible immédiatement" et du "tout jeter et remplacer" nous amène dans cette crise où, d'une part, ça nous place dans la fragilité et où, d'autre part, ça nous met dans l'impossibilité de réagir.

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Message par Tristram Lun 26 Oct - 0:42

https://www.franceculture.fr/emissions/la-grande-table-idees/pascal-picq (33')
Un avis qui me paraît déterminant dans nos questionnements actuels ! A écouter !

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Message par Tristram Lun 28 Déc - 23:44

Au commencement était l'homme ‒ De Toumaï à Cro-Magnon

nature - Pascal Picq Au_com10


A la fois rappel sur nos origines et mise à jour de ce qu’on en sait, le tout dans un langage accessible, avec en seconde partie une comparaison des théories de Coppens, Chaline et lui-même pour expliquer comment une diversité d’espèces a conduit à uniquement la nôtre :
« Nous sommes uniques tout simplement parce que nous sommes seuls. »

« Un court essai l’accompagne dont l’ambition est de dégager cette science de l’homme du déterminisme métaphysique qui l’entrave et de l’inscrire dans le cadre des sciences de l’évolution. »
Cette synthèse avec rappel à la rigueur scientifique use d’un langage plus technique, mais on peut se référer au glossaire en fin d’ouvrage ; Picq met aussi en garde contre les biais, mythes, naïvetés et autres erreurs d’appréciation.
Petit florilège de phrases bien senties :
« Notre évolution n’est pas singulière mais mosaïque, plurielle, buissonnante. »

« Pour ce qui est des capacités mentales, on peut ajouter, par comparaison avec les autres singes, celles d’avoir conscience de soi, d’imiter l’autre, de se mettre à sa place (empathie) et de comprendre ce qu’il ressent (sympathie), de mentir et de manipuler, de montrer (culture/éducation), d’afficher ou de camoufler ses intentions et d’être apte à se réconcilier. Tous ces caractères se retrouvent chez les hommes, les chimpanzés et les bonobos, et font partie des bagages légués par un lointain ancêtre commun. »

« …] actuellement, par exemple, notre cerveau représente 2 % de notre masse corporelle mais consomme 20 % de l’énergie apportée par l’alimentation. »
(On le sait, mais il faut le garder en mémoire au cas où on envisagerait un régime hypocalorique.)
« L’homme est le seul singe migrateur : c’est le début de l’aventure humaine. »

\Mots-clés : #essai #historique #science

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Message par Bédoulène Mar 29 Déc - 8:53

merci Tristram (du coup je me dédouane pour les chocolats, marrons etc... consommés ces derniers jours)

un bel extrait que le dernier

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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia



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Message par Bédoulène Jeu 22 Avr - 7:23


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Message par Tristram Ven 29 Oct - 17:35

La Marche. Sauver le nomade qui est en nous

nature - Pascal Picq La_mar10

La marche – et la bipédie −, voilà le propre de l’homme qui pense (sujet déjà évoqué maintes fois sur le forum). Pascal Picq va plus loin :
« Cet essai commence pour sa première partie avec l’étude de la nature actuelle pour revisiter les diversités des bipédies et des modes de locomotion associés. Puis il nous entraîne dans le monde des mythes et de la science-fiction où se rencontrent les canons de l’anthropomorphisme qui hantent les esprits philosophiques et anthropologiques autour de la bipédie et de la marche. Ensuite, dans sa deuxième partie, il s’aventurera chez les espèces éteintes avant d’arriver à la lignée humaine. On verra alors que ce n’est pas la bipédie qui fait l’homme, mais que l’homme fait et adapte sa bipédie. En effet, la famille des grands singes pratique des formes de bipédies arboricoles et parfois terrestres depuis plus de dix millions d’années, alors que tous vivaient dans le monde des forêts. »
L’influence néfaste de convictions métaphysiques et philosophiques en science est donc pointée :
« Hélas, deux fois hélas, l’excellence de la biologie française comme le génie de ses écrivains passe à côté de la révolution darwinienne. C’est aux contextes sociaux et aux caractères des personnages que s’applique le naturalisme. Loin d’être une biologie, même de l’âme, il est au contraire lié à l’émergence d’une science de l’Homme et de la société, une sociologie stimulée par le positivisme d’Auguste Comte. Aujourd’hui, l’ennui du naturalisme se mesure à la pléthore des romans de chaque rentrée littéraire, aux centaines de livres sur les affres et les introspections d’auteurs qui nous offrent leurs états d’âme. Qu’ils aillent donc prendre l’air ! »

« …] (ce n’est pas la jungle qui produit des monstres, mais les regards portés aux bêtes). »
L’évolution rapide des espèces sous contrainte anthropique est discrètement soulignée :
« Espérons que notre siècle comprendra tout ce que l’homme partage avec les grands singes, notamment à propos de la bipédie et de la marche, car ils auront tous disparu d’ici la fin du XXIe siècle et il en va de la dernière possibilité d’édifier un récit universel des origines de toute l’humanité [… »
Le fameux « chaînon manquant » :
« À la manière des chevaliers en quête du Saint Graal, rien n’a jamais fait autant courir les paléoanthropologues partis à la recherche de ce qui, de toute évidence, n’a jamais existé : une forme fossile du passé, intermédiaire entre deux formes vivantes et contemporaines, l’homme et un grand singe élu de la nature actuelle selon les hypothèses en lice. »
L’ouvrage ne manque pas d’humour, rapportant des points de vue "scientifiques" farfelus (et erronés), comme non-scientifiques ou interdisciplinaires, tel le DAC, célèbre humoriste et Dernier Ancêtre Commun :
« Et il m’arrive souvent de penser que seule la pataphysique peut sauver la paléoanthropologie de la métaphysique. »
En dehors des contraintes structurales/ historiques et de plasticité des organismes des espèces dites "complexes",
« …] les sources des adaptations se trouvent dans les variations génétiques et l’environnement n’affecte jamais ces variations, mais les sélectionne. »
Pour l’homme,
« On retrouve le couple variation/sélection au cœur de la théorie darwinienne de la sélection naturelle qui, dans notre affaire, ne repose pas sur des variations génétiques, mais sur des contraintes historiques et sur la plasticité. Lucrèce l’avait bien vu au début de notre ère et Gould l’a conceptualisé magistralement à la fin du XXe siècle. Quel paradoxe (apparent) : des caractères qui apparaissent grâce à des contraintes ! Ou, comme nous verrons à propos de notre bipédie, comment une spécialisation peut proposer de nouvelles plasticités/potentialités. »
Quelques savoureux coups de gueule :
« Comme trop longtemps dans le cadre de la justice française, l’intime conviction balaie avec mépris toutes les preuves matérialistes, même celles de la police scientifique. Voilà un des travers de l’esprit humain cause de tant de malheurs : le "ce que je crois" prévaut toujours sur "ce qui est démontré". La charge de la preuve revient toujours à ceux qui observent et non pas à ceux qui revendiquent leurs convictions, ce qu’on appelle une "immunité épistémique" selon l’expression du philosophe Jean-Marie Schaeffer. C’est toute la différence entre être cartésien et scientifique : la réfutabilité. »

« Un tel aveuglement du monde de la paléoanthropologie, préférant s’accrocher aux certitudes ontologiques et anthropocentriques plutôt qu’aux grands singes et aux pionniers de la biomécanique, est tout simplement consternant. »
Et ce que je ne peux m’empêcher de voir comme des allusions à l’actualité :
« De même pour les cris de nos bébés et les jeux bruyants de nos enfants, sans oublier les colères et les cris qui sont les premières négociations de la vie avec les adultes. Tous ces comportements sont vite atténués chez les jeunes chimpanzés par les mères et les grands mâles pour éviter d’attirer des prédateurs ou des groupes de chimpanzés hostiles. Pour qu’une espèce admette de tels comportements, il faut un minimum de sécurité (et depuis deux décennies, jamais nos sociétés n’ont été aussi néoténiques avec des "adultes" continuant à se comporter comme de grands enfants jamais contrariés). »
J’ai découvert l’arboricolisme (auquel j’adhère sans modération), et des auteurs que je compte lire, des projets :
« Le projet Danser avec l’évolution a été une aventure scientifique et artistique digne de l’évolution : une rencontre inattendue, un "bricolage" entre science et danse, la mise en évidence de la plasticité et de caractères non mobilisés par les corps et les traditions chorégraphiques, des improvisations, les unes sélectionnées et perfectionnées, les autres abandonnées. »
Le secret du destin particulier de l’homme :
« Alors que toutes les sortes de proies se sont adaptées à des prédateurs bondissant soudainement sur elles, mais en étant capables de maintenir leur course rapide que sur quelques centaines de mètres, voici qu’arrive un nouveau prédateur avec une stratégie prédatrice inédite : la traque ou chasse par épuisement. »

« Car le prédateur humain associe trois caractéristiques redoutables : l’endurance, la capacité d’attaquer et de se défendre en lançant des objets et la coopération. Seuls les canidés, comme les lycaons en Afrique, les dholes en Inde ou les loups dans l’hémisphère nord adoptent de telles stratégies de traque ; et quand les hommes et les loups, qui deviennent des chiens, se rencontrent il y a plus de 30 000 ans, plus aucune espèce ne peut leur résister. »

« L’Homme a inventé une nouvelle course de l’évolution qui, on le sait maintenant, procède par élimination de trop de diversité, à commencer par les espèces les plus proches ou les plus grandes. »
L’avenir est sombre :
« À la fin du dernier âge glaciaire, des sociétés humaines s’orientent vers des économies de production et inventent deux fléaux qui affectent durement nos sociétés actuelles : le travail et la sédentarité. »

« Quand deux espèces proches exploitent les mêmes niches écologiques, ou elles divergent écologiquement, ou l’une des deux disparaît. »
Une question qui m’a toujours turlupiné :
« Mais d’où viennent ces rêves, ces pensées qui poussent notre espèce Homo sapiens à aller par-delà les horizons, les plaines, les déserts, les montagnes… […] C’est plus certainement une curiosité doublée d’une volonté d’aller marcher par-delà de grands espaces. »
En conclusion, après avoir rappelé le traitement peu enviable des femmes, Pascal Picq pointe une régression humaine depuis le début de l’Histoire (taille du cerveau, etc.) – et nous incite à renouer avec la marche. Une des choses que j’apprécie le plus chez lui, c’est le bon sens dans une vulgarisation accessible ; fréquemment on se dit : c’est évident, et pourtant je serais tombé dans ce biais !
Je voudrais encourager à cette lecture, qui intéresserait un lectorat plus vaste qu’on ne pourrait croire, tant on y trouve d’idées, d’observations, d’images aussi pertinentes qu’inattendues !
« Et dire qu’il y en a qui persistent à dire que la science désenchante le monde. »

\Mots-clés : #essai #historique #science

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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
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Message par Tristram Ven 21 Juil - 12:05

Qui va prendre le pouvoir ? Les grands singes, les hommes politiques ou les robots

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Dans son introduction à cet essai paru en 2017, Pascal Picq rappelle que les grands singes vont disparaître « d’ici 2050 », et annonce que les hommes pourraient faire de même.
« Si les grands singes se trouvent menacés par les hommes, et non pas l’inverse, en quoi intéressent-ils notre avenir immédiat ? Tout simplement parce que d’autres formes d’intelligence menacent, elles aussi, nos sociétés postindustrielles avec notamment l’arrivée massive des robots collaboratifs et l’intelligence artificielle forte. »
Prenant La Planète des singes de Pierre Boulle en référence, Picq avance que notre lignée de primates pourrait sombrer « dans la décadence d’une vie trop assistée » :
« …] les humains cessèrent d’être actifs, intellectuellement et physiquement. Devenus incapables de réagir, ils finirent par glisser d’un état d’esclavage volontaire à celui d’asservissement sous la férule des grands singes. »

« …] comment apprendre à vivre avec ces nouvelles intelligences artificielles pour assurer un futur meilleur à l’humanité ? Ma réponse d’éthologue et de paléoanthropologue est qu’il nous faut d’abord comprendre les intelligences naturelles qui accompagnent notre évolution, à savoir celles des singes et des grands singes. Si nous continuons à mépriser les intelligences les plus proches de nous dans la nature actuelle, comment imaginer une collaboration avec les nouvelles intelligences artificielles et les objets connectés ? Notre avenir avec les machines intelligentes ne pourra se construire qu’à cette condition. Sinon, nous serons les esclaves des robots. »
Puis l’auteur présente diverses espèces de singes, sans jamais vraiment perdre de vue l’Homo sapiens (ici en le comparant aux capucins dans les choix économiques) :
« Mais comment peut-on un seul instant attendre d’un individu, même humain, qu’il évalue le plus rationnellement possible ses choix et qu’il en mesure toutes les conséquences ? Comment croire, car il s’agit bien de croyance, que le marché, en admettant qu’il en existe une définition claire, se retrouve spontanément en situation d’équilibre ? À partir du moment où nous avons affaire à des individus différents les uns des autres, qui ont des intérêts plus ou moins conscients (plutôt moins que plus), des émotions et des intentions qui les traversent et les dépassent souvent, sans parler du fait qu’ils évoluent dans des groupes sociaux complexes et des environnements qui ne le sont pas moins, comment, donc, croire un seul instant en un idéal rationnel et équilibré ? Il en va de même pour la théorie des équilibres des marchés, c’est un non-sens évolutionniste. […] L’agent économique rationnel, égoïste et calculateur au mépris et au détriment d’autrui, n’est pas un produit de l’évolution, mais une invention des théories économiques. »
Ce texte est plein d’humour, ce qui ne va pas sans induire quelques équivoques ou confusions. Les rapprochements avec des hommes (et femmes) politiques, surtout français (mais pas que), directement nommés et contemporains (campagne présidentielle de 2017), est à la fois savoureux et désappointant (car peu explicité).
« Cela explique une énigme longtemps non résolue dans un groupe ancestral dans lequel les mâles se prévalaient d’un modèle de référence athlétique et blond qui faisait fureur alors que leur chef était petit, chétif et brun. »
Dans la seconde partie, Picq aborde le politique chez les chimpanzés.
« L’accès aux positions dominantes dans leurs systèmes hiérarchiques ne repose pas que sur la force, le sexe ou les liens de parenté : le pouvoir dépend des capacités des individus à constituer des coalitions et des alliances dans le but de monter dans la hiérarchie et de se maintenir par l’exercice du pouvoir, d’en avoir les privilèges et d’en assumer plus ou moins bien les obligations morales envers ses alliés et les autres. »
Picq renvoie au Prince de Machiavel, qui « peut se lire comme le premier traité d’éthologie politique humaine » et à Du rififi chez les chimpanzés, film de Pascal Picq et Nathalie Borgers, Doc en Stock/Arte, 1998, que je n’ai pas pu trouver (mais j’ai vu Les grands singes, qui passait sur ARTE jusqu’au 15 juin).
Il part des observations, notamment de Frans De Waal et lui-même (et d’autres comme Jane Goodall en Tanzanie, etc.), de la colonie de chimpanzés du zoo d’Arnhuem, en Hollande, et d’abord de la femelle dominante, Mama.
« Aucun mâle ne pouvait accéder au statut de dominant sans le soutien de Mama. Elle intervenait dans les conflits entre les mâles, bien plus puissants, en jouant des équilibres et surtout en œuvrant pour les réconciliations et les alliances. »

« Chaque soir, elle veillait à ce que toutes les familles et les clans aient rejoint leurs quartiers de nuit respectifs et, après un dernier tour pour vérifier que tout était en ordre, elle venait saluer l’animalier ou le chercheur responsable de la bonne exécution du mouvement avant de pénétrer dans sa loge. Traduction : « Je me suis chargée de la bonne marche des choses et, surtout, je suis la médiatrice du pouvoir des hommes envers les miens. » »

« Mama représentait le pouvoir des femelles et si ses intérêts passaient du mâle alpha à un prétendant, le pouvoir pouvait basculer. Évidemment, tout cela n’arriverait pas si les mâles se montraient stables et fidèles dans leurs alliances… »
Picq aborde aussi les bonobos, plus proches parents des chimpanzés avec nous-mêmes, au moins du point de vue des affinités sociales et comportementales (ressemblances éthologiques, dans la « classification phénotypique, car fondée sur des caractères adaptatifs sélectionnés arbitrairement », sinon sous l’angle des « relations phylogénétiques, ou de parenté, [qui] sont données par la systématique moléculaire et l’anatomie (ou classifications fondées sur les ressemblances à partir des caractères génétiques et anatomiques). »).
« Sans aucune exagération, les femelles bonobos apportent la démonstration que les archaïsmes machistes en politique sont relativement récents, même s’ils ont la peau dure. Car tout cela remonte à très loin. Chez les singes, les femelles restent généralement toute leur vie dans leur troupe natale et sur le même territoire. Par conséquent, étant donné qu’il n’y a pas d’inceste dans la nature, les mâles arrivés à maturité sexuelle quittent leur groupe pour se reproduire ailleurs (exogamie des mâles ; P. Picq et P. Brenot Le Sexe, l’Homme et l’Évolution, Odile Jacob, 2009). Mais, comme toujours, il y a des exceptions à la règle et on observe le cas de mâles dits « patrilocaux » et de femelles qui s’en vont à l’adolescence (femelles exogames). Ce sont justement les chimpanzés, les bonobos et les hommes. »
Les faits sont frappants, et leur exposition dénuée de tout anthropomorphisme (comme s’en défend Picq, en égratignant au passage les sciences humaines) : a même été observé le « meurtre politique », « meurtre prémédité »…
La prise du pouvoir et le maintien au pouvoir sont basés sur « un moyen de s’imposer aux autres avec ce que ne possèdent pas les autres (les bidons), auquel s’associe la perception des rivalités entre les clans. Tout l’imaginaire et la symbolique du pouvoir dans les sociétés humaines reposent sur de tels artifices, comme le pouvoir de droit divin, qui est bidon comme chacun sait, mais cela a pris des siècles et des siècles pour s’en apercevoir ». Cela explique les « fondamentalismes religieux qui, sous prétexte de contester les théories de l’évolution, œuvrent pour installer des théocraties, notamment aux États-Unis ».
« Tout candidat doit aller sur le terrain et prendre contact avec les électeurs. Chez les chimpanzés et tous les singes, dont l’homme, cela s’appelle l’épouillage.
Chez les chimpanzés, on connaît la chanson depuis fort longtemps. Un mâle voulant accéder au sommet de sa hiérarchie va s’évertuer dans un premier temps à s’assurer le soutien des femelles. Il usera parfois d’intimidation physique mais, le plus souvent, de relations aimables. Il les épouille, partage volontiers la nourriture et leur assure protection. Puis, il en fait de même avec les autres mâles, sans manquer de rassurer le mâle dominant. Une fois qu’il se croit assez sûr de la qualité de ses relations avec les femelles et les autres mâles, il commence à défier le mâle dominant.
L’épouillage entre singes est ainsi le principal moyen de se construire des alliances, avec le partage de la nourriture. Et c’est bien ce que font aussi nos candidats lorsqu’ils viennent dans des lieux publics, participent à des manifestations collectives ou se déplacent sur les places de marché. Le langage et le discours deviennent secondaires. Le plus important se trouve dans les attitudes, les mains serrées, les embrassades, les attouchements. Comme chez les chimpanzés. »

« Pour les primatologues, l’épouillage est l’ancêtre du langage par ses fonctions sociales et politiques. Mais ce n’est pas parce que le langage et les modes de communications ont évolué, de l’agora athénienne aux réseaux sociaux actuels, qu’il a perdu de son importance, bien au contraire. »

« Chez les chimpanzés, on trouve, comme chez les hommes, une acceptation sociale de la violence qui, si elle s’exacerbe, peut finir par se retourner contre les tyrans. Autre caractéristique de la politique et de la violence chez ces singes : leur propension à se faire la guerre. Les mâles apparentés d’une communauté peuvent former des coalitions dans le seul but de s’en prendre aux mâles de la communauté voisine, voire de les exterminer méthodiquement, sans oublier d’accaparer les femelles. »

« …] les chimpanzés nous offrent aussi un des facteurs les plus courants de la politique parmi les hommes, celui d’une menace extérieure qui incite les individus à accepter des formes plus ou moins coercitives de pouvoir contre une hypothétique protection. Les sociétés humaines, plus complexes, inventeront les castes de guerriers dont la justification repose sur la menace que font peser les guerriers d’à côté et qu’ils font eux-mêmes peser sur leurs voisins. Des chimpanzés aux lois liberticides du gouvernement Bush en passant par la guerre froide, l’existence d’une menace extérieure, concrète ou fictive, favorise l’acceptation d’une perte de liberté en échange d’une sécurité, réelle ou illusoire. On touche ici à la question fondamentale de la liberté et de la sécurité, du contrat social comme du Léviathan : concéder une part de liberté individuelle en échange de la sécurité. »

« Entre l’immoralisme pragmatique de Mandeville et le moralisme de la transparence absolue, comment faire de la politique ? Il devient impératif de rechercher de nouvelles formes de consentement au risque de ruiner nos démocraties, si ce n’est la démocratie. »
Dans la troisième partie, Picq expose ce qu’il appelle « le syndrome de la planète des singes » :
« des femmes et des hommes servis par des machines et des grands singes qui, sombrant dans le confort et la paresse physique et intellectuelle, passent du statut d’Homo sapiens à Homo consommatus. Actuellement, des dizaines de millions de personnes du monde occidentalisé ne lisent plus, ne marchent plus, ne réfléchissent plus. Elles se contentent de répondre aux flots des messages futiles des réseaux sociaux et aux stimuli des annonces commerciales. Les dernières études statistiques et épidémiologiques décrivent une baisse de l’espérance de vie comme du QI [… »
Il explique pourquoi la compréhension des (grands) singes nous serait utile aujourd’hui, surtout par rapport au travail (et au revenu universel) et aux droits.
« Notre espèce se distingue de toutes les autres par une capacité unique d’exploiter son prochain et les espèces proches. Le propre d’Homo sapiens semble bien être l’esclavagisme. Aussi loin que nous puissions remonter dans l’histoire de toutes les grandes civilisations, on rencontre des esclaves. Et il en est encore de même de nos jours, les consommateurs des pays riches feignant de ne pas comprendre que chaque centime d’euro gagné sur les produits qu’ils achètent, selon la logique délétère du prix le plus bas, et sous prétexte de sauver le pouvoir d’achat, se gagne sur le labeur et la misère de millions d’enfants, de femmes et d’hommes ailleurs dans le monde, tout en détruisant leurs propres emplois. »
Regard perspicace sur notre société, qui se transforme « à la vitesse du numérique » (cf. le changement d’environnement pour les singes).
« Nous voilà donc face à un immense paradoxe : nous n’avons jamais eu autant de revendications sur la réduction du temps de travail ou de son partage, alors que, chaque jour, nous effectuons de plus en plus de tâches qui, il n’y a pas si longtemps, étaient effectuées par des personnes ayant emplois et rémunérations. »

« Ce qui fait l’humain, c’est la distinction entre les causes immédiates et les causes ultimes. »

« Plus de deux siècles après les Lumières et après la fin des grandes idéologies du XXe siècle, nous savons que notre monde change à l’échelle mondiale. Se produit une révolution « invisible » ou « fluide » qui, pour l’heure, n’a pas de nom et ne répond à aucun projet énoncé, et encore moins annoncé. »
Picq souligne l’importance du ressenti d’iniquité suscité par les inégalités.
« Certes, la pauvreté a massivement reculé dans le monde, mais nos démocraties sont désormais malades de la bipolarisation entre des riches de plus en plus riches et une multitude grandissante de pauvres. Et nos systèmes politiques se montrent impuissants à résoudre ces problèmes socio-économiques. Alors les électeurs, fatigués, votent contre le consensus ou bien osent la différence. Il serait grand temps que nos partis politiques, y compris en France, comprennent le jeu de l’ultimatum : le peuple a désormais moins à perdre en osant la différence que tous les bénéficiaires de ces rentes partisanes de plus en plus fossilisées. Le jeu gagnant/gagnant à deux bosses de plus en plus inégales devient un jeu perdant/perdant quand celles et ceux qui gagnent peu par rapport à ceux qui gagnent beaucoup ressentent un profond sentiment d’iniquité. Dans cette optique, les débats et les décisions prises autour de la taxation ou non des heures supplémentaires et seulement pour quelques euros de plus sont tout simplement insultants. »

« Chez les singes les plus sociaux comme chez les hommes, la vie en société ne consiste pas à nier les différences, mais à faire en sorte qu’elles ne deviennent pas des inégalités, ce qui constitue une rupture du « consentement » cher à Claude Lévi-Strauss. Comme je l’ai dit plus haut, l’anthropologie culturelle a montré que les sociétés « consentent » aux privilèges de celles et ceux qui ont la responsabilité de diriger le groupe. Il s’agit d’un contrat social accepté en pleine conscience. Mais s’il y a rupture, cela conduit à une crise, souvent violente, avec le meurtre, réel ou symbolique, des leaders. On connaît de tels exemples chez les chimpanzés. Il n’y a que dans nos sociétés dites modernes, minées par les idéologies, que les dictateurs finissent dans leur lit (Staline, Mao, Castro) ou au terme d’un chaos dévastateur parce que les peuples n’ont pas osé ou pu s’en débarrasser assez tôt (Hitler, Mussolini, Ceausescu…). Cette question du consentement n’apparaît pas dans les débats actuels alors même que tout le monde a conscience que nous sommes au cœur d’une crise de gouvernance. »

« La tyrannie de l’immédiateté et de la réactivité fait qu’aujourd’hui la viralité des réseaux sociaux impose son désordre. Là aussi, quels changements en quelques années ! Il suffit de comparer l’usage des réseaux, et tout particulièrement de Twitter dans la campagne présidentielle de Barack Obama et dans celle de Donald Trump, sans oublier le récent Brexit. On se retrouve avec des pro-Brexit élus, mais sans programme, qui se défilent et un Président américain presque surpris de se retrouver à la Maison Blanche. Un nouveau terme sert désormais à décrire ce phénomène, celui de post-trust, ou « post-vérité ». Autrement dit, deux piliers fondamentaux de nos démocraties modernes, la politique et le journalisme, se retrouvent hors jeu. Big Brother est déjà dans nos poches et les paranoïas sécuritaires nous précipitent à la vitesse du numérique dans les rets d’une dictature digitale dont nous sommes les victimes actives et consentantes. Relisons vite La Servitude volontaire de La Boétie, car seule la culture sauvera l’humanité postmoderne. »

« Notre système politique et notre démocratie souffrent d’un profond problème de gouvernance entre l’usage de l’article 49-3, les sondages et les référendums. Nos sociétés ont sombré dans l’enfer des causes immédiates, sans plus aucun intérêt pour l’histoire et donc sans avenir. »

« Les mouvements religieux les plus fondamentalistes expriment de plus en plus leurs velléités réactionnaires, notamment aux États-Unis (évangélistes), en Turquie (islam fondamentaliste), en Russie (orthodoxie) et en Chine (confucianisme, mais qui n’est pas une religion au sens strict). De quoi s’inquiéter quand on sait que Vladimir Poutine, Recep Erdogan et Xi Jinping affirment des pouvoirs de plus en plus personnels et autoritaires. Attendons l’évolution de Donald Trump qui, pour l’heure, a inventé la plouto-gérontocratie, tandis que les autres consolident leurs « démocratures », ces régimes de moins en moins démocratiques mais dont la légitimité repose sur des élections démocratiques. »
Aucun programme politique en vue, et disparition déjà bien amorcée de la main-d’œuvre et du « cerveau-d’œuvre » : guère de perspective d’adaptation dans notre monde globalisé…
L’observation des singes est captivante, et le regard sur notre société est révélateur. Je comprends mieux les rapprochements que je fais depuis longtemps entre nos comportements et ceux d’autres animaux, et aussi pourquoi le "politique" me dégoûte !

\Mots-clés : #essai #politique

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Message par Laurentides Mer 16 Aoû - 19:23

Merci à ce fil de lecture qui est responsable d'une sortie de ma "zone de confort" ! Je me suis lancé dans la lecture du livre de Pascal Picq, Qui va prendre le pouvoir ? Les grands singes, les hommes politiques ou les robots.

J'ai mis du temps à aller au bout parce que ça va très vite mais les questions soulevées sont passionnantes. De nombreux passages gagneraient à être développés pour un quidam dans mon genre (très peu de culture anthropologique, encore moins d'anthropologie évolutionniste ou d’éthologie). Les réflexions sur nos hommes et femmes politiques m'ont moins convaincu. J'ai aussi été gêné par le "saut" du vivant au machinique et les questions soulevées sont déroutantes, même pour l'amateur de science-fiction que je suis, parce que ce n'est justement plus tout à fait de la fiction...

Au bout de compte, il me reste un certain nombre de choses à lire !!!
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Message par Tristram Mer 16 Aoû - 22:15

Content que ça t'ai intéressé, Laurentides ! Effectivement, le rapprochement entre IA et grands singes est surprenant, et celui avec les personnages politiques mériterait d'être explicité... Accrocheur et/ou ingénieux, voire capillotracté... Mais cet auteur mérite d'être lu, comme d'autres, tant l'évolutionnisme, l'éthologie et l'anthropologie sont des sciences fécondes aujourd'hui. On aimerait pouvoir lire le monde actuel avec leurs éclairages, pas assez appréhendés je pense.

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