Au fil de nos lectures
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Au fil de nos lectures
On pourra poster ici nos idées, réflexions, questions, impressions sur nos lectures en cours (ce que nous avons appelé ailleurs le read in progress).
Dernière édition par shanidar le Lun 5 Déc 2016 - 10:09, édité 3 fois
shanidar- Messages : 1592
Date d'inscription : 02/12/2016
Re: Au fil de nos lectures
peut-être ajouter "Impressions de lectures en cours " ?
pour que nos dissipés cerveaux ne confondent pas avec nos annonces de lecture du mois ?
pour que nos dissipés cerveaux ne confondent pas avec nos annonces de lecture du mois ?
Nadine- Messages : 4832
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 48
Re: Au fil de nos lectures
Dans le titre, je pense...shanidar a écrit:c'est fait !
NB : tu peux supprimer mon message après l'avoir lu !
Fancioulle- Messages : 215
Date d'inscription : 04/12/2016
Age : 30
Localisation : çà et là
Re: Au fil de nos lectures
c'est fait aussi (remplacé recherche qui s'apparente plus aux lectures comparées que pour les lectures en cours) !
shanidar- Messages : 1592
Date d'inscription : 02/12/2016
Re: Au fil de nos lectures
Ouaip, je verrais aussi plus ça dans le "vrai" titre. Là on confond avec les lectures du mois, je trouve.
_________________
"Et au plus eslevé trone du monde, si ne sommes assis, que sus notre cul." (Michel de Montaigne)
Armor- Messages : 4589
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 42
Localisation : A l'Aise Breizh
Re: Au fil de nos lectures
au bout de la troisième intervention, ça rentre ! si, si, je vous assure !
shanidar- Messages : 1592
Date d'inscription : 02/12/2016
Re: Au fil de nos lectures
Voilà, c'est ce que je suggérais : un titre comme "Au fil de nos lectures" pour éviter la confusion.Armor a écrit:Ouaip, je verrais aussi plus ça dans le "vrai" titre. Là on confond avec les lectures du mois, je trouve.
Fancioulle- Messages : 215
Date d'inscription : 04/12/2016
Age : 30
Localisation : çà et là
Re: Au fil de nos lectures
(Ce n'est que moi. Ne vous inquiétez pas.
Mais.
"Impressions de lecture en cours" on dirait que mon ordi m'informe de la progression de la sortie imprimante.
"Morceaux de lecture[s] en cours" ?
"Extraits et impressions de lecture[s] en cours" ?
Genre. Voyez.)
Mordicus- Messages : 858
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Myocarde
Re: Au fil de nos lectures
Au fil de nos lectures, ça me semble bien... ça sonne léger, fluide.
On va tenter.
On peut changer.
On va tenter.
On peut changer.
shanidar- Messages : 1592
Date d'inscription : 02/12/2016
Re: Au fil de nos lectures
*petit pouce*
Mordicus- Messages : 858
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Myocarde
Re: Au fil de nos lectures
Voici les premières lignes de La plus limpide région de Carlos Fuentes :
Je me suis longuement arrêtée sur ses phrases, je les ai relues, je me suis demandée ce que outrage voulait dire pour moi, dans ma langue. Outrage, c'est de l'ordre du viol ou d'une violence faite à la Loi.
Mais alors quelle nuance nous apporte le fait qu'à Mexico les tragédies se transforment en outrages ?
La tragédie ou ce qui est tragique : inspire une émotion intense, par son caractère effrayant ou funeste (selon mon Petit Robert), alors que l'outrage est une offense, quelque chose qu'un homme fait à un autre homme. Avec l'idée que l'outrage est moins grave que la tragédie. Pourquoi ? Parce qu'on peut laver un affront ? mais qu'on ne peut lutter contre une tragédie ?
Bon. Bon. Je réfléchis...
Je m'appelle Ixca Cienfuegos. Je suis né à Mexico. Ce n'est pas grave. A Mexico il n'y a pas de tragédie : tout devient outrage.
Je me suis longuement arrêtée sur ses phrases, je les ai relues, je me suis demandée ce que outrage voulait dire pour moi, dans ma langue. Outrage, c'est de l'ordre du viol ou d'une violence faite à la Loi.
Mais alors quelle nuance nous apporte le fait qu'à Mexico les tragédies se transforment en outrages ?
La tragédie ou ce qui est tragique : inspire une émotion intense, par son caractère effrayant ou funeste (selon mon Petit Robert), alors que l'outrage est une offense, quelque chose qu'un homme fait à un autre homme. Avec l'idée que l'outrage est moins grave que la tragédie. Pourquoi ? Parce qu'on peut laver un affront ? mais qu'on ne peut lutter contre une tragédie ?
Bon. Bon. Je réfléchis...
shanidar- Messages : 1592
Date d'inscription : 02/12/2016
Re: Au fil de nos lectures
C'est intéressant ... Je suis d'accord avec ce que tu dis. Peut-être aussi que la différence est dans les émotions que provoquent l'outrage et la tragédie. L'outrage provoque la colère, la vengeance; la tragédie l'horreur, la tristesse. L'outrage a un caractère inachevé, "circulaire" (puisque l'outrage se lave, souvent en en commettant un nouveau, suscitant par là un nouveau désir de vengeance). Je vois la tragédie plus achevée, qu'on peut regarder comme un tout. Si on le voit comme ça, l'outrage n'est pas moins grave que la tragédie. Il n'y a peut-être pas de dénouement tragique (considéré comme pire que le seul outrage isolé), mais il n'y a pas de fin.
Je ne sais pas trop si je suis clair, et c'est peut-être des bêtises ... tu nous diras ? La suite te donnera sûrement de quoi réfléchir ?
Je ne sais pas trop si je suis clair, et c'est peut-être des bêtises ... tu nous diras ? La suite te donnera sûrement de quoi réfléchir ?
Quasimodo- Messages : 5461
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 28
Re: Au fil de nos lectures
C'est très clair et très juste et j'imagine que l'outrage covient mieux à Fuentes que j'imagine comme un homme sanguin plus que tragique ; plus tourné vers les hommes que vers les dieux...
A suivre...
A suivre...
shanidar- Messages : 1592
Date d'inscription : 02/12/2016
Re: Au fil de nos lectures
Ou alors, le "ce n'est pas grave", c'est de l'ironie. Où une manière de ne pas se poser en victime. Mais là, c'est la suite qui pourra trancher.
En tout cas, c'est une belle entrée en matière. J'espère que tu reviendras parler de cet auteur, ça m'intrigue.
En tout cas, c'est une belle entrée en matière. J'espère que tu reviendras parler de cet auteur, ça m'intrigue.
Quasimodo- Messages : 5461
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 28
Re: Au fil de nos lectures
Il y a à boire et à manger dans Le Journal d' un étranger à Paris de Malaparte, mais il y a des moments vraiment irrésistibles
Notamment celui où il rencotre Mussolini, ou encore à propos d' un personnage de Kaputt (son livre le plus connu avec La Peau), le comte Augustin de Foxa,
ambassadeur de Franco en Finlande pendant l' hiver 1942.
Ce sont des moments d' anthologie.
En voici un autre :
Crans, 31 janvier 1948
On m' avait pourtant averti que la Suisse est un peuple extravagant.
Hier soir, à peine arrivé dans cette petite auberge du Pas de l' Ours, caché dans la foret de sapins au dessus de Crans, j' ai appelé les chiens des alentours.
Je suis allé sur la terrasse et je me suis mis à aboyer. Et tout de suite les chiens m' ont répondu, d' ici, de là, à travers la nuit...
Je fais toujours la meme chose quand j' arrive dans un endroit nouveau. Je fais connaissance avec les chiens des alentours, je ne fais rien de mal.
Mais ce matin, est venu me trouver le gendarme de Crans, pour me prier de ne plus aboyer la nuit.
"Vous n' ètes pas un chien, Monsieur.
- J' aime aboyer avec les chiens la nuit. Je ne fais rien de mal.
- En Suisse on ne fait pas des choses pareilles, monsieur. Les règlements vous l' interdisent.
- Merci. Je ne le ferai plus. Mais je ne resterai pas en Suisse. Je retournerai en France. Là, on peut aboyer la nuit tant qu' on veut.
- Je regrette, monsieur ! Les étrangers se plaisent beaucoup en Suisse, seulement voilà, ils n' aboient pas la nuit. Vous ètes, je crois, le premier.
- Je rentrerai en France, là les étrangers peuvent aboyer tant qu' ils veulent.
- Je n' en doute pas, monsieur. La France est un pays de moeurs faciles, monsieur.
- Ce n' est pas avoir des moeurs faciles que d' aboyer la nuit.
- On commence par aboyer, monsieur, et l' on finit par mordre. Les Suisses n' aiment pas etre mordus."
Je ne resterai pas en Suisse. Je partirai demain. Je n' aime pas les pays où l' ont ne peut meme pas aboyer la nuit.
Grandiose ! On dirait Mark Twain.
Notamment celui où il rencotre Mussolini, ou encore à propos d' un personnage de Kaputt (son livre le plus connu avec La Peau), le comte Augustin de Foxa,
ambassadeur de Franco en Finlande pendant l' hiver 1942.
Ce sont des moments d' anthologie.
En voici un autre :
Crans, 31 janvier 1948
On m' avait pourtant averti que la Suisse est un peuple extravagant.
Hier soir, à peine arrivé dans cette petite auberge du Pas de l' Ours, caché dans la foret de sapins au dessus de Crans, j' ai appelé les chiens des alentours.
Je suis allé sur la terrasse et je me suis mis à aboyer. Et tout de suite les chiens m' ont répondu, d' ici, de là, à travers la nuit...
Je fais toujours la meme chose quand j' arrive dans un endroit nouveau. Je fais connaissance avec les chiens des alentours, je ne fais rien de mal.
Mais ce matin, est venu me trouver le gendarme de Crans, pour me prier de ne plus aboyer la nuit.
"Vous n' ètes pas un chien, Monsieur.
- J' aime aboyer avec les chiens la nuit. Je ne fais rien de mal.
- En Suisse on ne fait pas des choses pareilles, monsieur. Les règlements vous l' interdisent.
- Merci. Je ne le ferai plus. Mais je ne resterai pas en Suisse. Je retournerai en France. Là, on peut aboyer la nuit tant qu' on veut.
- Je regrette, monsieur ! Les étrangers se plaisent beaucoup en Suisse, seulement voilà, ils n' aboient pas la nuit. Vous ètes, je crois, le premier.
- Je rentrerai en France, là les étrangers peuvent aboyer tant qu' ils veulent.
- Je n' en doute pas, monsieur. La France est un pays de moeurs faciles, monsieur.
- Ce n' est pas avoir des moeurs faciles que d' aboyer la nuit.
- On commence par aboyer, monsieur, et l' on finit par mordre. Les Suisses n' aiment pas etre mordus."
Je ne resterai pas en Suisse. Je partirai demain. Je n' aime pas les pays où l' ont ne peut meme pas aboyer la nuit.
Grandiose ! On dirait Mark Twain.
Dernière édition par bix_229 le Jeu 8 Déc 2016 - 13:33, édité 1 fois
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Au fil de nos lectures
Je m'appelle Ixca Cienfuegos. Je suis né à Mexico. Ce n'est pas grave. A Mexico il n'y a pas de tragédie : tout devient outrage.
Outrage à qui?
Le terme est dérivé de outre qui vient du latin ultra signifiant au-delà de. Un outrage consiste à dépasser des limites envers une autre personne, alors que cette transgression est considérée comme très grave (par les mœurs, par la loi ou par la personne.Wikipedia
J'espère que tu développeras après! En tout cas, beau début!
Et qui aboie la nuit avec les chiens, Bix? Cet ambassadeur?
Marie- Messages : 641
Date d'inscription : 02/12/2016
Re: Au fil de nos lectures
Il s' agit du journal de Malaparte et donc, c' est lui qui raconte.
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Au fil de nos lectures
bix_229 a écrit:Il y a à boire et à manger dans Le Journal d' un étranger à Paris de Malaparte, mais il y a des moments vraiment irrésistibles
Notamment celui où il rencotre Mussolini, ou encore à propos d' un personnage de Kaputt (son livre le plus connu avec La Peau), le comte Augustin de Foxa,
ambassadeur de Franco en Finlande pendant l' hiver 1942.
Ce sont des moments d' anthologie.
En voici un autre :
Crans, 31 janvier 1948
On m' avait pourtant averti que la Suisse est un peuple extravagant.
Hier soir, à peine arrivé dans cette petite auberge du Pas de l' Ours, caché dans la foret de sapins au dessus de Crans, j' ai appelé les chiens des alentours.
Je suis allé sur la terrasse et je me suis mis à aboyer. Et tout de suite les chiens m' ont répondu, d' ici, de là, à travers la nuit...
Je fais toujours la meme chose quand j' arrive dans un endroit nouveau. Je fais connaissance avec les chiens des alentours, je ne fais rien de mal.
Mais ce matin, est venu me trouver le gendarme de Crans, pour me prier de ne plus aboyer la nuit.
"Vous n' ètes pas un chien, Monsieur.
- J' aime aboyer avec les chiens la nuit. Je ne fais rien de mal.
- En Suisse on ne fait pas des choses pareilles, monsieur. Les règlements vous l' interdisent.
- Merci. Je ne le ferai plus. Mais je ne resterai pas en Suisse. Je retournerai en France. Là, on peut aboyer la nuit tant qu' on veut.
- Je regrette, monsieur ! Les étrangers se plaisent beaucoup en Suisse, seulement voilà, ils n' aboient pas la nuit. Vous ètes, je crois, le premier.
- Je rentrerai en France, là les étrangers peuvent aboyer tant qu' ils veulent.
- Je n' en doute pas, monsieur. La France est un pays de moeurs faciles, monsieur.
- Ce n' est pas avoir des moeurs faciles que d' aboyer la nuit.
- On commence par aboyer, monsieur, et l' on finit par mordre. Les Suisses n' aiment pas etre mordus."
Je ne resterai pas en Suisse. Je partirai demain. Je n' aie pas les pays où l' ont ne peut meme pas aboyer la nuit.
Grandiose ! On dirait Mark Twain.
Extraordinaire ! Et qui colle très bien au personnage (ce que j'en sais en tout cas)
ArenSor- Messages : 3366
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Rue du Nadir-aux-Pommes
Re: Au fil de nos lectures
Ça vaut vraiment la peine d'en parler. Merci Bix! Aboyons en chœur!
Jack-Hubert Bukowski- Messages : 2490
Date d'inscription : 04/12/2016
Age : 42
Localisation : Montréal
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