André Breton
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André Breton
source toupie.orgAndré Breton est l'un des fondateurs et animateurs du mouvement surréaliste. Originaire d'un milieu modeste, il commence sans enthousiasme des études de médecine et est mobilisé en 1916 comme infirmier militaire à Nantes. Il y fait la connaissance de Jacques Vaché, qui se suicide à 24 ans et qui aura une grande influence sur lui.
Avec Louis Aragon et Philippe Soupault, André Breton fonde en 1919 la revue "Littérature". Ami de Guillaume Apollinaire, il fréquente aussi Tristan Tzara, initiateur du mouvement Dada. Dans "Les Champs magnétiques" (1920), texte poétique écrit avec Philippe Soupault, il met en oeuvre le principe de l'écriture automatique et explore les possibilités de l'état hypnotique. André Breton publie en 1924 le premier "Manifeste du Surréalisme" où il prône l'exploration poétique de l'inconscient en réhabilitant l'imaginaire et le rêve. Avec ses amis, Philippe Soupault, Louis Aragon, Paul Eluard, René Crevel, Michel Leiris, Robert Desnos, Benjamin Péret, il crée le "Bureau de recherches surréalistes" et la revue "La Révolution surréaliste".
Dans le second "Manifeste surréaliste" (1930) André Breton qui tente de réconcilier le rêve et la réalité et de promouvoir une "libération totale", donne du surréalisme la définition suivante : "Automatisme psychique pur par lequel on se propose d'exprimer soit verbalement, soit de toute autre manière, le fonctionnement réel de la pensée..."
En 1927 André Breton entre au Parti communiste avant de rompre tout lien avec lui en 1935. Il s'oriente alors vers une pensée libertaire, rejetant toute contrainte, militaire, cléricale, sociale... Principal animateur du mouvement surréaliste dont il incarne avec fougue et autorité l'orthodoxie, il réussit à lui donner un développement quasi mondial. Après la guerre et son exil à New York de 1940 à 1946, il tente en vain de raviver le surréalisme.
Oeuvres :
- Spoiler:
Poésie et récits
1919 : Mont de piété (1913-1919), avec deux dessins d'André Derain, Paris, éditions Au sans pareil, coll. Littérature
1920 : Les Champs magnétiques, avec Philippe Soupault, écrits en 1919
1923 : Clair de terre,
1928: Nadja ; réédition 196376
1929 : Le Trésor des jésuites, en collaboration avec Louis Aragon
1930 :
Ralentir travaux, en collaboration avec René Char et Paul Éluard
L’Immaculée conception, en collaboration avec Paul Éluard
1931 : L'Union libre
1932 : Le Revolver à cheveux blancs77
1934 :
L'Air de l'eau
Point du jour
1936 : Au lavoir noir
1937 :
Le Château étoilé
L'Amour fou
1940 : Fata morgana
1943 : Pleine marge
1944-1947 : Arcane 17
1946 : Young cherry trees secured against hares / Jeunes cerisiers garantis contre les lièvres
1947 : Signe ascendant
1948 :
Martinique, charmeuse de serpents, avec des dessins d'André Masson
La Lampe dans l'horloge
1949 : Au regard des divinités
1954 : Adieu ne plaise
1959 : Constellations, 22 textes en écho à 22 gouaches de Joan Miró
1961 : Le La
Essais
1924 : Manifeste du surréalisme ; augmenté de la Lettre aux voyantes, 1929
1924 : Les Pas perdus [rééd. revue et corrigée Gallimard Idées, 1970]
1926 : Légitime défense
1928 : Le Surréalisme et la Peinture ; dernière édition revue et augmentée de 1965
1930 : Second manifeste du Surréalisme
1932 : Misère de la poésie
Les Vases communicants
1934 : Qu'est-ce que le surréalisme ?
1935 : Position politique du surréalisme
1936 : Notes sur la poésie, en collaboration avec Paul Éluard
1938 :
Trajectoire du rêve
Dictionnaire abrégé du surréalisme
1940 : Anthologie de l'humour noir ; édition augmentée 1950
1945 : Situation du surréalisme entre les deux guerres
1946 : Prolégomènes à un troisième manifeste du surréalisme ou non, précédé d'une réédition des deux Manifestes
1947 :
Yves Tanguy
Ode à Charles Fourier
1949 : Flagrant délit
1952 : Entretiens avec André Parinaud, retranscriptions d'entretiens radiodiffusés78
1953 : La Clé des champs, recueil d'essais publiés entre 1936 et 1952
1954 : Du surréalisme en ses œuvres vives
1957 : L’Art magique, en collaboration avec Gérard Legrand, rééditions 1992 et 2003
Correspondance
édité par Jean-Michel Goutier, Lettres à Aube (1938-1966), Paris, Gallimard, coll. « Blanche », 2009 (ISBN 9782070125012)
Lettres à Simone Kahn (1920-1960), édité par Jean-Michel Goutier, Paris, Gallimard, coll. « Blanche », 2016 (ISBN 978-2-07-019687-6)
Lettres à Jacques Doucet (1920-1926), édité par Étienne-Alain Hubert, Paris, Gallimard, coll. « Blanche », 2016 (ISBN 9782070197088)
André Breton et Benjamin Péret, Correspondance 1920-1959, présentée et éditée par Gérard Roche, Paris, Gallimard, 2017.
Correspondance avec Tristan Tzara et Francis Picabia 1919-1924, présentée et éditée par Henri Béhar, Paris, Gallimard, 2017.
L'intégralité de la correspondance d'André Breton, conformément à ses dispositions testamentaires79, est accessible en ligne depuis septembre 2016
Invité- Invité
Re: André Breton
Je reviens régulièrement à André Breton. Voilà des années que je parcours son oeuvre, un peu au hasard de mes flâneries littéraires.
Et je prends avec plus de hauteur son parcours en lisant le superbe album pléiade qui lui a été consacré. Riche d'une iconographie touffue et d'une biographie étayée. Un très beau travail de Robert Kopp.
Pour commencer, par rapport à la bio que j'ai choisie pour son fil, je préciserais que Breton a tendu vers l'anarchisme depuis le plus jeune âge, et il n'a pas attendu la rupture avec le PCF dans les années 30. D'ailleurs les relations entre Breton et les communistes furent pour le moins orageuses. D'où la rupture avec Aragon et bien d'autres. Mais Breton semblait avoir un caractère pour le moins autoritaire (je me souviens du roman Gilles, de Drieu la Rochelle, qui dresse un portrait particulièrement dur de Breton). Mais tout ne fut que mouvementé entre toutes ces figures de l'avant-garde de l'époque. Rupture, guerres d'egos, politique. Ça reste pour moi fascinant de lire tout ça, d'imaginer tout ce beau monde se réunir, essayer de transcender la vie, de prolonger l'héritage rimbaldien, de chercher une autre voie. Dadaïsme, puis surréalisme.
Le surréalisme fut la grande aventure de Breton, il ne lâchera pas sa conviction, même après la Guerre, quand tout le monde se moquait de lui, et le traitait de ringard.
D'aucuns diront qu'il a échoué, que le surréalisme n'a jamais su s'ancrer dans le concret, n'est jamais parvenu à la Révolution tant espérée. Mais Guy Debord a aussi souligné par la suite, qu'il devait beaucoup au Surréalisme, et qu'il avait le terreau fertile des futures révoltes.
J'ai lu aujourd'hui l'Ode à Charles Fourier. Breton était toujours à la pointe, exhumant des penseurs iconoclastes, des personnages exaltés, des prosateurs et poètes qui ont changé le monde : Rimbaud, Lautréamont... Il rend hommage dans son Anthologie de l'Humour noir, à ceux qui ont compté à ses yeux.
Breton a aussi beaucoup écrit sur l'Amour (Nadja, L'Amour four, ou encore son grand poème Fata Morgana), et a connu beaucoup de femmes différentes, enchaînant les demandes en mariage impromptues.
Je me souviens également avoir vu un documentaire sur une de ses femmes Jacqueline Lamba, j'avais beaucoup aimé sa peinture.
Bref, il y a aussi le Breton critique d'art, qui a été toujours à l'avant-garde, côtoyant et lançant ceux qui allaient devenir les plus grands : Dali, Ernst, Tanguy, et d'autres.
De multiples facettes à découvrir, allez un poème pour ouvrir le fil :
Et je prends avec plus de hauteur son parcours en lisant le superbe album pléiade qui lui a été consacré. Riche d'une iconographie touffue et d'une biographie étayée. Un très beau travail de Robert Kopp.
Pour commencer, par rapport à la bio que j'ai choisie pour son fil, je préciserais que Breton a tendu vers l'anarchisme depuis le plus jeune âge, et il n'a pas attendu la rupture avec le PCF dans les années 30. D'ailleurs les relations entre Breton et les communistes furent pour le moins orageuses. D'où la rupture avec Aragon et bien d'autres. Mais Breton semblait avoir un caractère pour le moins autoritaire (je me souviens du roman Gilles, de Drieu la Rochelle, qui dresse un portrait particulièrement dur de Breton). Mais tout ne fut que mouvementé entre toutes ces figures de l'avant-garde de l'époque. Rupture, guerres d'egos, politique. Ça reste pour moi fascinant de lire tout ça, d'imaginer tout ce beau monde se réunir, essayer de transcender la vie, de prolonger l'héritage rimbaldien, de chercher une autre voie. Dadaïsme, puis surréalisme.
Le surréalisme fut la grande aventure de Breton, il ne lâchera pas sa conviction, même après la Guerre, quand tout le monde se moquait de lui, et le traitait de ringard.
D'aucuns diront qu'il a échoué, que le surréalisme n'a jamais su s'ancrer dans le concret, n'est jamais parvenu à la Révolution tant espérée. Mais Guy Debord a aussi souligné par la suite, qu'il devait beaucoup au Surréalisme, et qu'il avait le terreau fertile des futures révoltes.
J'ai lu aujourd'hui l'Ode à Charles Fourier. Breton était toujours à la pointe, exhumant des penseurs iconoclastes, des personnages exaltés, des prosateurs et poètes qui ont changé le monde : Rimbaud, Lautréamont... Il rend hommage dans son Anthologie de l'Humour noir, à ceux qui ont compté à ses yeux.
Breton a aussi beaucoup écrit sur l'Amour (Nadja, L'Amour four, ou encore son grand poème Fata Morgana), et a connu beaucoup de femmes différentes, enchaînant les demandes en mariage impromptues.
Je me souviens également avoir vu un documentaire sur une de ses femmes Jacqueline Lamba, j'avais beaucoup aimé sa peinture.
Bref, il y a aussi le Breton critique d'art, qui a été toujours à l'avant-garde, côtoyant et lançant ceux qui allaient devenir les plus grands : Dali, Ernst, Tanguy, et d'autres.
De multiples facettes à découvrir, allez un poème pour ouvrir le fil :
Du rêve
Mais la lumière revient
Le plaisir de fumer
L'araignée-fée de la cendre à points bleus et rouges
N'est jamais contente de ses maisons de
Mozart
La blessure guérit tout s'ingénie à se faire reconnaître je parle et sous ton visage tourne
le cône d'ombre qui du fond des mers a appelé les perles
Les paupières les lèvres hument le jour
L'arène se vide
Un des oiseaux en s'envolant
N'a eu garde d'oublier la paille et le fil
A peine si un essaim a trouvé bon de patiner
La flèche part
Une étoile rien qu'une étoile perdue dans la fourrure de la nuit
New York, octobre 1943.
Invité- Invité
Re: André Breton
Il faut souligner l'ouverture d'un fil d'André Breton. Il s'agit d'un auteur devant qui j'hésite à aborder son oeuvre.
Pour faire suite à cette ouverture sur un de ses poèmes, je propose un choix dans la facture d'un poème en prose :
Pour faire suite à cette ouverture sur un de ses poèmes, je propose un choix dans la facture d'un poème en prose :
«Chiffres et Constellations Amoureux D'une Femme»
Au globule de vie toute la chance et pour cela qu'il s'agglomère à lui-même autant de fois que la goutte de pluie sur la feuille et la vitre, selon les tracés pas plus tôt décidés que disparus dont elle garde le secret et cela en autant de sens qu'indiquent les rayons du soleil.
C'est comme les perles de ces petites boites rondes de l'enfance jouet comme on n'en voit plus qui ne tenaient pas quitte tant qu'au prix d'une longue patience on n'en avait pas ponctué jusqu'au dernier alvéole une bouche esquissant un sourire.
La tête d'Ogmius coiffée du sanglier sonne toujours aussi clair par l'ondée d'orage : à jamais elle nous offre un visage frappé du même coin que les cieux.
Au centre, la beauté originelle, balbutiante de voyelles, servie d'un suprême doigté par les nombres.
Jack-Hubert Bukowski- Messages : 2490
Date d'inscription : 04/12/2016
Age : 42
Localisation : Montréal
Re: André Breton
Je propose un autre choix :
J'ai pigé ça là : https://www.poemes.co/andre-breton.html
«L'Inscription Bi-Ailée»
Le long des rues bruissantes, les belles enseignes polychromes déteintes épuisent toutes les variétés de caractères romantiques.
L'une d'elles un moment me tient sous le charme pervers des tableaux de l'époque négativiste de René Magritte.
Mais ce que je contemple de loin est d'un Magritte extrêmement nuancé — avec la réalité en voie de rupture ou de conciliation?
Qu'on se représente, de la taille d'un aigle, un papillon bleu ciel sur lequel se lit en lettres blanches le mot pigeon.
Au demeurant, un naturaliste de ce nom, simplement...
J'ai pigé ça là : https://www.poemes.co/andre-breton.html
Jack-Hubert Bukowski- Messages : 2490
Date d'inscription : 04/12/2016
Age : 42
Localisation : Montréal
Re: André Breton
Qui a succombé au charme énigmatique de Nadja n'appréciera peut-être pas cette divulgation des dessous de l'amour fou _ mais qui a aimé et garde une once de poésie dans l'âme :
https://www.franceculture.fr/litterature/la-veritable-histoire-de-nadja-de-breton?actId=ebwp0YMB8s0XXev-swTWi6FWgZQt9biALyr5FYI13OqmOnxLi6rsVN8SkIKwMoFh&actCampaignType=CAMPAIGN_MAIL&actSource=561033#xtor=EPR-2-[LaLettre09012020]
https://www.franceculture.fr/litterature/la-veritable-histoire-de-nadja-de-breton?actId=ebwp0YMB8s0XXev-swTWi6FWgZQt9biALyr5FYI13OqmOnxLi6rsVN8SkIKwMoFh&actCampaignType=CAMPAIGN_MAIL&actSource=561033#xtor=EPR-2-[LaLettre09012020]
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15559
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane
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