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Jim Harrison

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Message par Nadine Mer 4 Déc - 21:55

J'ai eue le sentiment en le lisant que ce n'était pas un truc qui me nourrissait, vous savez les mystères des réceptions, comme moi. Mais à lire ton commentaire, Tristam, je me dis que c'est dommage que ça ne me parle pas : ton partage est vraiment intéressant. Merci. Et de citer autant, toujours, comme Bédou entre autres, c'est vraiment génial. je m'en veux de le faire si peu.
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Message par Tristram Sam 4 Juil - 15:03

Nord-Michigan

famille - Jim Harrison - Page 3 Nord-m10

À quarante-trois ans, Joseph s’interroge sur sa vie. Né à la ferme, il y travaille tout en étant enseignant, mais ce qu’il préfère c’est la pêche et la chasse, (boire et manger,) sans compter la lecture, telle que la poésie de Yeats, et ses deux amantes (Rosealee, l’amie d’enfance veuve de son ami mort à la guerre, et une de ses élèves, fringante et mineure). Estropié depuis l’enfance, il rêve de l’océan, lui qui n’a pratiquement jamais quitté sa campagne.
C’est en grande partie la propre histoire de Big Jim qui, dès un de ses premiers romans, commence ses moroses méditations d’homme vieillissant, et il évoque là sa propre famille de « Suédois bornés » :
« On ne pouvait échapper aux morts. C’était comme s’ils appartenaient à une autre planète, toute proche mais pourtant invisible à nos yeux. Et chacun de nos pas était soumis à sa force d’attraction. »

« Il s’arrêta à l’idée que la vie n’était qu’une danse de mort, qu’il avait traversé trop rapidement le printemps et puis l’été et qu’il était déjà à mi-chemin de l’automne de sa vie. Il fallait vraiment qu’il s’en sorte un peu mieux parce que chacun sait à quoi ressemble l’hiver. »
L’existence est misérable à la ferme, et dur le travail qui ne le passionne pas (le titre original, c’est Farmer) :
« Ce qu’il y a de cruel dans la pauvreté, c’est qu’elle donne à ses victimes le sentiment d’être indignes, et qu’il suffit d’une crise économique pour que les gens se laissent intimider et repousser par la vie. »

« Après son accident, son père lui avait appris à ne jamais s’apitoyer sur son sort. Une telle pitié ne pouvait qu’accroître la faiblesse d’un individu et le rendre plus vulnérable encore dans un monde impitoyable par nature. C’est pourquoi personne dans la famille ne se plaignait jamais, sauf dans les circonstances les plus extrêmes. »

« Joseph lui avait expliqué que leur mode de vie à la ferme ne relevait d’aucun système économique élaboré, et qu’il était en train de régresser
rapidement sous la pression des événements. Ce n’était pour eux qu’un moyen de subsister, ou plus exactement "d’exister". »

« C’était une terre dénudée, presque dévastée par le sable qui s’infiltrait à travers les fougères et les ronces. Elle n’aurait jamais dû être cultivée en fait. Elle était d’ailleurs si peu cultivable que les seuls endroits où poussait une herbe vraiment verte étaient les carrés où s’élevait autrefois le tas de fumier, derrière les étables. C’était un mauvais tour qu’on avait joué à ceux qui avaient émigré vers le nord, un demi-siècle plus tôt, et qui n’avaient pas su faire la différence entre une bonne et une mauvaise terre, ou bien qui étaient trop pauvres pour acheter les bonnes. »
Avis du vieux médecin (son ami, qui euthanasie sa mère agonisante à sa demande) sur le fils de Rosealee, qui se révèle homosexuel :
« Que pouvons-nous faire ?
‒ Rien. Vous feriez bien de le laisser vivre sa vie. Il ira probablement s’installer en ville où il trouvera des amis. C’est pas la peine que tu t’en mêles et ne laisse pas Rosealee s’en mêler non plus. C’est un homme maintenant, et ça le regarde. Vous n’y pouvez rien changer. Il y en a qui le sont et d’autres qui ne le sont pas, et il en a toujours été ainsi. […]
Nous avons assez de cinglés, de maris qui battent leurs femmes et de poivrots pour critiquer les pédés, tu ne trouves pas ? Et aussi assez de mauvais mariages pour faire grimper au mur le médecin que je suis. »
Et bien sûr, il y a la nature :
« Il essaya d’ignorer le regard trop humain de l’oiseau, mais il ne parvenait pas à chasser de son esprit l’idée que c’était par notre regard que nous étions le plus proches des autres animaux. »
En définitive, le thème principal est celui de l’irrésolution de Joseph (reflétée dans les propos du médecin) :
« Tu raisonnes comme si tu pouvais retourner une balle de golf dans tous les sens avant de décider quel est le bon angle pour frapper. Joseph, mon vieux, il faut trouver autre chose que de rester là assis à te dire que la vie t’a plaqué. Voilà ce que je voulais te dire. Si tu veux te marier, marie-toi. Et si tu ne veux pas, alors dis à Rosealee que tu ne veux pas l’épouser. Mais ne reste pas là à tourner en rond et à réfléchir en gâchant ta vie. »
Roman assez court, qui n’est pas le plus marquant de Jim Harrison à mes yeux.

Mots-clés : #ruralité

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Message par Bédoulène Sam 4 Juil - 17:56

merci Tristram !
"C’est en grande partie la propre histoire de Big Jim qui, dès un de ses premiers romans, commence ses moroses méditations d’homme vieillissant, et il évoque là sa propre famille de « Suédois bornés »"

il était vieux avant l'âge le grand Jim ? (je n'ai lu que Dalva et la suite)

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Message par Tristram Sam 4 Juil - 18:07

Il semble en tout cas qu'il ait commencé jeune à se morfondre et tourmenter _ à cause de son œil perdu notamment je pense, pendant de la jambe bousillée de Joseph dans son livre. Contrairement aux apparences, Big Jim le colosse fort en gueule (boire, manger, etc.) est aussi un angoisseux...

"que Dalva et la suite", c'est déjà pas mal !

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Message par bix_229 Sam 4 Juil - 18:24

Oui, il en parle abondamment dans son autobiographique En marge.
Notamment après la perte accidentelle de l'un de ses yeux.
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Message par Bédoulène Sam 4 Juil - 18:46

merci pour vos réponses Tristram et Bix, la perte d'un oeil doit être difficile pour l'écrivain et le lecteur !

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Message par Tristram Dim 20 Sep - 12:57

Un sacré gueuleton - Manger, boire et vivre

famille - Jim Harrison - Page 3 Un_sac10

On retrouve le style dense des essais et mémoires de Harrison dans ce recueil d’articles de critique œnologique et littéraire. Et gourmande, voire gloutonne, quoi que gourmet…
Un sacré gueuleton, c’est celui réalisé à l’initiative de Gérard Oberlé, trente-sept plats et dix-neuf vins (repas de treize heures) ; le menu, « fondé sur les recettes de grands cuisiniers et essayistes gastronomiques du passé », est sans doute le plus époustouflant que j’aie jamais lu. C’est le même Oberlé qui lui prépara la tarte de cinquante groins de cochons de lait, d’après une recette du XVe.
Il y a quelques recettes ; extrait :
« Retirez l'excédent de gras à la cuillère ou buvez-le à la paille. »
Le vin donc ‒ roboratif lui aussi :
« Quand votre sang est trop liquide, buvez du sang. Même du faux sang fait l'affaire. Notre force vient de la métaphore, pas de la réalité. »

« (J'avoue entretenir certains préjugés contre la plupart des vins californiens, dont on peut se servir pour peindre une maison en violet foncé, mais il y a certes quelques exceptions.) »

« Quand on me raconte que la vallée de Napa est le nouveau Vatican du monde du vin, je réponds qu'elle me fait plutôt penser à un fief dominé par le télévangéliste Pat Robertson. »
Savoureux séjours en France, évocations des amis :
« Marc [Meneau] nous avait préparé un déjeuner spécialement pour nous aider à nous remettre d'aplomb face à la brutalité inhérente de notre époque. Pareil repas exige de rester longtemps à table et celui-ci prit six heures, durant lesquelles tous les problèmes du monde furent judicieusement résolus. Mon français laissant à désirer, j'ai eu plus de temps que les autres pour manger. […]
Marc, qui savait que je ratais la saison des morilles chez moi, a eu la gentillesse de préparer une paume de ris de veau rôtie aux morilles et galette de pommes de terre au jus de morilles. J'ai bousillé une chemise à 8 dollars en plantant ma fourchette dans la patate reconstituée, d'où le jus de morille a jailli avec une force énorme. »
Quelques avis politiques non expurgés ; c’est utile puisque, l’éditeur n’ayant pas jugé bon de spécifier les dates des articles, les références à Reagan et Bush permettent de se repérer historiquement.
« Nous nous rappelons tous comment en Irak nos médias nationaux se sont retrouvés coincés dans le cul des militaires, tels des poils incarnés. Notre culture de la consommation, qui est en fait devenue notre culture tout court, a pour objectif de nous piéger sans le moindre oxygène dans son transit intestinal où nous sommes seulement supposés coopérer à notre propre dévoration. »
Quelques coups de gueule, tout aussi politiquement incorrects, à l’attention notamment des végétariens et autres contempteurs de la chasse :
« La colère est prompte à me rendre de brèves visites. »

« Avis à certains de vos lecteurs gauchisants, postillonneurs, écolo-gagas : je tue presque tout ce que je mange – canards, cailles, chevreuils, grouses, bécasses, truites, saumons, crapets, l'humble carpe (la carpe croustillante et épicée du Hunan). Ces chochottes devraient savoir que, d'un point de vue technique, leurs germes de soja hurlent quand on les arrache de terre. Tout ce qui vit finit en étron »

« Manger est une course contre la montre. Ce matin, j'ai abattu un énième crotalidé (serpent à sonnettes) près des marches de mon bureau, son corps agité de soubresauts s'effondrant enfin en point d'interrogation. Finis les déjeuners de rongeurs pour ce salopard de républicain dont un parent a tué Rose, mon setter anglais bien-aimé ! J'ai jeté le serpent mort en pâture aux cochons, et la grosse truie, Mary, l'a dévoré avec le plaisir évident d'un homme affamé se régalant d'une assiette de foie gras. Elle m'a souri comme pour me dire : "Merci, nous sommes bien ensemble sur terre. Quand tu dégusteras mes gros jambons, je gambaderai au paradis dans un champ de maïs doux et de melons cantaloups bien mûrs." »
Avec quand même des commentaires sur la littérature (uniformisée, @Topocl) :
« En littérature, notre pragmatisme [états-unien] a parfois des effets pervers : regardez la centaine d'ateliers d'écriture créative dispensés par nos universités, qui défendent une méthode unique pour enseigner aux gens à écrire de la poésie et de la fiction. Cela produit de la fiction et de la poésie genre Cabernet californien, et il n'y a que deux ou trois étudiants sur mille pour tirer leur épingle du jeu. Certains de ces cours engendrent à l'année plus de pseudo-écrivains qu'il n'y a d'auteurs dans tout le mouvement romantique anglais. »

« Lors d'un récent voyage à Toronto, un éminent critique littéraire canadien, qui ne tient pas à ce que je révèle son nom, m'a déclaré que les romans d'Updike, de Roth et de DeLillo gagneraient grandement à être illustrés de photos de filles nues. »
C’est un Jim Harrison vieillissant…
« Je n'ai jamais été l'homme que j'étais autrefois. »

« Franchement, beaucoup de nos préoccupations s'évaporent. L'ambition s'éloigne tel un cercueil à la dérive lors d'une inondation. L'horaire et la composition des repas deviennent infiniment plus importants que les mauvaises critiques de vos livres. Les littérateurs ont du mal à admettre que leur dieu Kafka désirait réellement ouvrir un restaurant. »
… qui médite en digérant…
« Il en va de la nourriture comme du sexe, des bains, du sommeil et de la boisson : leurs effets ne durent pas. Toutes ces choses se répètent, mais sont en nombre fini. La vie est une expérience proche de la mort et notre esprit tortueux est prêt à tout pour en accroître l'intérêt. »

« Je constate que je découvre souvent des choses que beaucoup de gens savent déjà. Ce qui me rappelle un fait indiscutable : quand nous avons découvert le Grand Canyon, mille Indiens Havasupai y vivaient déjà. »
… qui souhaitait manifestement être reconnu comme poète (quelqu’un qui aurait lu de ses poèmes ? @Jack-Hubert Bukowski peut-être ?)…
« ‒ Écris de la poésie. C'est la seule activité qui me remonte le moral au milieu des souffrances désolantes que j'endure. Assis dans mon studio durant cette longue vague de chaleur, je me sens chanceux de ne pas être Mandelstam essayant de semer Staline dans la Russie hivernale ou Lorca sur son versant de colline attendant que les balles calibre 30.06 s'enfoncent dans son dos et son cul, car il était gay et ses bourreaux cherchaient à le punir. Quand tu doutes, travaille sur un poème, c'est la seule chose qui améliore ton humeur. C'est ta vocation. Quant à ton boulot alimentaire – les romans, etc. –, il ne fait aucun bien à ton âme. Le poète est un anthropologue de l'âme. »
… et qui se confie pour le grand plaisir de ses lecteurs.
« J'ai toujours eu du mal à comprendre certaines choses, comme le feu, l'air, l'électricité, l'eau et l'argent. »

« Lorsqu'on se retrouve sans vin ou sans papier toilette, ou qu'on a le moral en berne, on est fait comme un rat mort. »

« Si l'Univers a choisi d'avoir quatre-vingt-dix milliards de galaxies, alors j'ai bien entendu le droit d'avoir une âme. »
La constante de ces textes, c’est l’humour.
« Il existe une vraie possibilité – et je le dis avec ma modestie habituelle – que je ne raconte que des sornettes. »

« Mais la vie n'est-elle pas un combat permanent pour réunir les fonds nécessaires à la satisfaction de nos vices ? »

« Souffrant d'une claustrophobie aiguë, je dois impérativement occuper un siège de la première rangée. Il y a des années, j'ai dû m'asseoir dans une rangée du fond de la cabine et la sueur de ma terreur animale a trempé mes vêtements tout neufs. C'est vraiment infernal d'être un poète hypersensible doté de gènes en partie canins. »

« Demain je dois subir à Tucson un examen médical qui implique un jeûne de vingt-quatre heures. Ce genre de pratique est inédite pour moi et je soupçonne que je vais très vite me retrouver dans la peau de mon ancien héros, Gandhi. Sans être d'une précision désagréable, je révélerai néanmoins que le chirurgien, qui possède apparemment un diplôme crédible, visitera mes entrailles depuis deux directions différentes pour découvrir lequel de mes quinze mille repas a provoqué, il y a quelques semaines, une explosion couleur cerise dans mes entrailles. Croyez-moi, sept piments jalapeños, c'est un de trop dans un plat de porc thaï. Je me demande parfois si ma sagesse ne décline pas. Quand j'entends l'expression "la sagesse du corps", je suis perplexe. Peut-être ai-je trop dévoré le monde ? L'anus d'un éléphant cuit dans un trou de pierres brûlantes en bordure du Kikuyu africain a peut-être mal fait son boulot, à moins que ce ne soit le concombre de mer vieux de mille ans mangé à Shanghai ? Peut-être dois-je incriminer la potée bien trop sèche de maman, ou le caribou fermenté du Labrador ? »

« La sécurité obnubile le cerveau humain, un concept qui manque de panache aux yeux des poètes, ces voleurs de feu, mais surtout chapardeurs de briquets Bic. »
Délicat à lire : intenable à jeun, impossible lorsqu’on est repu. Et le pire, c’est de se restreindre en extraits…

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Message par Bédoulène Dim 20 Sep - 13:16

merci Tristram ! ta dernière phrase m'interpelle ! Smile

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Message par bix_229 Dim 20 Sep - 15:36

Le coté gueuleton, c'est justement ce que je n'ai pas apprécié. Petit mangeur je suis.
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Message par Tristram Dim 20 Sep - 15:51

Hélas, moi aussi, en vieillissant, je peine à partir du troisième sanglier (même pata negra même bellota, même convenablement farci de truffes blanches)...
Harrison appréciait Rabelais ; il y a une dimension d'abondance et d'excès dans le banquet, qui s'est pratiquement totalement perdue de nos jours, pour des tas de raisons pas forcément mauvaises, mais quand même regrettables.

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Message par bix_229 Dim 20 Sep - 16:24

Oui, Rabelais, mais sa forme d'excès est novatrice littérairement et meme poétiquement
(les mots gelés).
Meme si elle n'a pas été suivie en France.
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Message par Tristram Dim 20 Sep - 16:56

Sa trace est toujours perceptible (même chez Echenoz !) mais il a été rangé dans les populos has been lorsqu'on lui a préféré l'esprit cartésien. Finalement, que sa tonitruance continue son chemin souterrainement ne me déplaît point ! Il ne saurait d'ailleurs en être autrement, son oeuvre nous étant une sorte d'inconscient collectif, de système racinaire culturel.

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Message par bix_229 Dim 20 Sep - 17:04

Ah Decartes et Boileau et Malherbes... famille - Jim Harrison - Page 3 486671555
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Message par Tristram Dim 20 Sep - 18:08

Ou tout à le moins ce que l'on a retenu d'eux...

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Message par Tristram Lun 11 Jan - 19:18

Gray Ranch

famille - Jim Harrison - Page 3 Terres10

« Les chouettes naines qui se rassemblaient dans le chêne noir au-dessus de notre feu de camp sur le Gray Ranch firent davantage pour que je me sente chez moi sur Terre, que la ferme où j’habite depuis vingt-cinq ans. La présence d’autant de chouettes naines dans un seul arbre vous décape le cerveau au point que vous les voyez d’un autre œil, avec un regard qui ressemble presque au leur. Le vers de William Blake s’impose en l’occurrence : "Ne comprends-tu donc pas que le moindre oiseau qui fend l’air est un immense monde de délices fermé à tes cinq sens ?" Cette attitude s’oppose à l’anthropomorphisme si justement méprisé par les savants épris de littérature. Je suis entièrement d’accord avec la conception visionnaire de Neil Claremon, pour qui la réalité est l’agrégat des perceptions de toutes les créatures. »
Style caractéristique, basé sur des enchaînements sans transition d’éléments disparates, coq-à-l’âne ou chouette-à-grizzly qui cependant font sens.
Humour toujours imprévisible :
« J’ai ressenti le besoin agaçant de chanter "la majesté des montagnes pourpres" ou de réactualiser ce fantasme rousseauiste : tout au fond d’un lointain arroyo des Animas, maintenant enveloppé des ombres de janvier, toutes les créatures boivent du lait dans le même bol doré. »
Big Jim évoque ses potes Doug Peacock et Edward Abbey, sinon il ne change pas :
« Ce genre de déjeuner est indispensable si vous avez l’intention de faire la sieste [… »
Avec ce texticule (sans doute pour faire la paire, merci Queneau) est publié Le Pays d’où je viens, un témoignage de James Welch, un Blackfeet, le tout paru sous le titre de Terres d’Amérique.

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Message par Bédoulène Mar 12 Jan - 17:28

merci Tristram ! (et je ne connaissais pas texticule ; toujours réactif Tristram) Smile

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Message par Dreep Mer 17 Mar - 23:51

Nord-Michigan

famille - Jim Harrison - Page 3 Nord-michigan-10-18-livre-occasion-14047

Mon impression est restée assez longtemps mitigée à cause de cette histoire sentimentale assez pathétique et même parfois ennuyeuse. En regard de ce que Harrison décrit et développe, elle semble de trop, un à-côté vainement antipathique du fermier qui la vit. Ce Joseph, qui est aussi enseignant, couche avec une de ses élèves. Il y a une manière de vivre dans ce trou paumé de Nord-Michigan, qui n’est pas unique au monde ― traditionnel, pour dire le mot ― mais que l’auteur a su transmettre sous la forme d’un sentiment qui se manifeste dans chaque détail de la vie de ses personnages et qui petit à petit a fini par me saisir. Les souvenirs de Joseph se mêlent aux actes répétés du présent (la chasse, le travail de la ferme) dans un seul récit organique, comme si le temps s’immobilisait dans une éternité toute tracée. Depuis le début Joseph sait qu’il doit épouser la femme qu’il connait depuis son enfance et finir ses jours avec elle. Son horizon est brisé quelque part puisqu’il ne verra jamais l’océan. Tout ce contexte a façonné Joseph comme dans un moule : il a des désirs mais pas la moindre volonté, il est incapable d’assumer quoi que ce soit et ne semble plus croire en rien. Tout bien considéré, le récit de sa liaison avait un sens, celui d’une révolte aussi molle qu’indécente, ou même pas une révolte : une déviation non-réfléchie, comme instinctive.
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Message par Tristram Ven 26 Mar - 23:56

Le Vieux Saltimbanque

famille - Jim Harrison - Page 3 Le_vie10

Autobiographie avec narrateur en « il », une mise à distance autofictionnelle :
« J’ai décidé de poursuivre mes mémoires sous la forme d’une novella. À cette date tardive, je voulais échapper à l’illusion de réalité propre à l’autobiographie. »
Ce « il » est aussi appelé « le poète » ; il faut rappeler que Jim Harrison tient à ce titre.
« Tout a commencé à quatorze ans, quand j’ai décidé de consacrer ma vie à la poésie. »
On retrouve (une dernière fois) le solide bon sens de Big Jim :
« Comment bien écrire quand on pense tout le temps à la bouffe ? On ne peut pas essayer d’écrire sur la sexualité, le destin, la mort, le temps et le cosmos quand on rêve en permanence d’un énorme plat de spaghettis aux boulettes de viande. »

« Les jeunes désirent que le temps accélère, les vieux qu’il ralentisse. »
Harrison revient sur des épisodes marquants de son existence, certains déjà connus de ses lecteurs, mais ces mémoires constituent aussi un témoignage sur une époque passée :
« Depuis un moment, les étudiantes étaient devenues strictement taboues, en grande partie à cause du féminisme ; mais à la belle époque, quand il enseignait, tout le monde fermait les yeux. »
Il n’a pas hésité à coucher avec ses étudiantes, qui en contrepartie ont su tirer de lui des notes et diplômes "dessous-de-table"…
Un autre souvenir est remarquable à plus d’un titre : peu après la perte de son œil gauche à sept ans, il assista au spectacle annuel des saltimbanques alors qu’il était fiévreux, et l’expérience devint un cauchemar qui le poursuivit toute sa vie.
« Il ne réussit plus jamais à assister au moindre spectacle. »

« Se croire hanté par des saltimbanques jusqu’à la fin de ses jours avait quelque chose de tristement comique. »
Incidemment, « le visage enduit de cirage noir » des notables qui se produisent (une sorte de revue, pièce comico-satyrique de l’actualité ?) atteste de la tradition états-unienne du blackface.
Harrison va et vient entre son enfance et sa vie actuelle, parle de ses obsessions au fil de la plume (sexe, alcool, cuisine, etc.).
« Il commença à trouver l’école très ennuyeuse en comparaison des plaisirs qu’il puisait dans les romans. »

« Il adorait sentir la cuisine s’emparer de son esprit pour résoudre ses problèmes psychologiques habituels, ce qu’elle réussissait toujours à faire. Il soupçonnait qu’elle était au cœur même de son équilibre mental, si jamais il en avait un. »
Son irrésistible humour alterne avec une tonalité mélancolique, lorsqu’il évoque ses dépressions et avoue avoir été tenté par le suicide.
« Ces pensées obscures ne le quittèrent jamais tout à fait, mais il découvrit un léger hiatus en constatant que ses réflexions poétiques sur la mort étaient souvent troublées par l’évidence cruelle de la faim. Peut-être devait-il manger quelque chose avant de se suicider. »
Jim raconte comment il réalisa son rêve d’enfance, élever un cochon (puis vivre en France) ; il parle surtout d’écriture :
« S’il écrivait des poèmes et des romans, c’était sans doute parce qu’il ne supportait pas de dire la simple vérité. »

« On pond un premier vers formidable, mais la pensée n’est pas assez puissante pour en enchaîner d’autres et, au beau milieu de la création, les mots s’ennuient et se font la guerre. Nos carnets sont remplis de ces fragments, le shrapnel de nos intentions. La vie est pingre en conclusions, voilà pourquoi on se bat souvent pour achever un poème. Certains sont perdus à jamais. On se promène parfois en ruminant plusieurs versions d’un même texte qui n’aboutissent à rien. On est l’esclave de cette langue du chaos qui nous fait cogiter des jours et des semaines entières. Quand le poème finit par fonctionner, on nage dans le bonheur et on oublie les difficultés passées, tout comme on oublie très vite ses souffrances. »

« …] les écrivains ont toujours le goût de la surprise. Leur tâche consistait à découvrir ce qu’ils allaient écrire ensuite. »

« Selon une autre de ses obsessions, guère partagée par le monde étriqué de la poésie, chaque poète était tenu de lire toute la poésie publiée, dans tous les pays et à toutes les époques. Il consacra d’innombrables années à cette tâche. Comment écrire sans connaître ce qui s’était fait de mieux dans toute l’histoire du monde ? Quand il allait pêcher et camper avec des amis au chalet proche du lac, ils apportaient des tas de magazines de cul alors que lui ouvrait seulement des anthologies de poésie chinoise et russe. Il se fichait qu’on se moque de lui, car il était le plus gros et le plus fort du groupe et ses amis limitaient leurs railleries de peur de prendre une rouste. »
Aussi un testament ?
« Dans toute l’Amérique, les jeunes gens demandent de bons conseils à de mauvais écrivains. Les universités proposent trop de programmes d’écriture créative et n’embauchent pas assez de bons écrivains pour y enseigner. »

\Mots-clés : #autobiographie

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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
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Message par Tristram Mar 15 Juin - 0:23

Dernières nouvelles

famille - Jim Harrison - Page 3 Derniz11

En fait deux novellas et une nouvelle proprement dite.

Les œufs
Novella racontant la vie de Catherine (et d’autres personnages), qui depuis toute petite aime la ferme.
« À quatre-vingt-cinq ans, Catherine s'occuperait encore elle-même de ses poulets. Quand on savourait une poule au pot, Catherine connaissait son petit nom. Cela ne la dérangeait pas. Son trépas faisait tout bonnement partie de la vie. »
Elle veut un enfant, mais pas du géniteur.
« Elle sentit un vide dans son âme à l'endroit où l'amour des hommes aurait dû s'épanouir, mais les deux seuls hommes qu'elle se rappelait avec une vraie tendresse étaient ses grands-pères. »
Une certaine impression à la lecture d’inachevé, de mal assemblé, de répétitions involontaires, de pas relu.

Le-Chien
C’est la dernière aventure de Chien Brun (personnage qui revient de La femme aux lucioles à Les jeux de la nuit). Gretchen, assistante sociale, son amour sans espoir depuis dix ans (elle est lesbienne) et mère de leur fille Susi, lui a trouvé son « premier vrai boulot » à cinquante ans : attrapeur de chiens remplaçant dans un petit village du nord du Middle West…
« La simple perspective de l'euthanasie lui mettait les larmes aux yeux. C.B. considérait les chiens comme une autre espèce d'êtres humains qui, eux aussi, méritaient une bonne retraite. »
Bruno le terrier caractériel est un personnage à part entière, de même que d’autres chiens, dans cette novella comme dans la précédente.
« Fred revint avec un faon dans la gueule, une vision désagréable mais contre laquelle on ne pouvait rien faire sinon accepter la cruauté en même temps que la beauté. »
C.B. est confronté à nombre de tracas existentiels, et à la mélancolie.
« Il était remué, mais pas assez remué pour jeûner. Au cinéma, quand il y avait une dispute, le couple sortait de table en abandonnant leur repas, ce qui était complètement idiot. »
Pêche à la truite, fascination libidineuse, alcool et cuisine (ail et piment), péripéties diverses (oui, lui aussi ressemble à son auteur). Il apprendra finalement la vérité sur ses origines indiennes : il est fils d’un Lakota de la famille Le-Chien, révolté et violent ; il semble parvenir à un bonheur familial bancal, sans bien sûr échapper au charme de la nature sauvage en général.
« Les oiseaux font oublier
ce lourd tribut d'être ce qu'on n'est pas. »
L’Affaire des Bouddhas hurleurs
À soixante-six ans, l’inspecteur retraité Sunderson (Grand Maître, et Péchés capitaux) reprend du service pour enquêter sur une escroquerie zen, mais surtout sombre dans l’attrait pour les mineures… jusqu’à en mourir.
« Une lubricité aveugle, voilà tout. Mais il n'arrivait pas à la définir clairement. Ça ressemblait à une crampe d'estomac qui vous taraudait le bide dès l'âge de douze ans et ne vous lâchait plus jusqu'à vos soixante-dix ans et des poussières, et encore. »
Big Jim a fait vivre ces personnages attachants une dernière fois (c’est là qu’il excellait : à faire vivre des personnages attachants) ; nous restent les relectures.

\Mots-clés : #nouvelle

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Message par Bédoulène Ven 18 Juin - 18:27

merci Tristram !

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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
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