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Jacques Chardonne

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Message par Dreep Lun 19 Juin - 10:56

Jacques Chardonne

Jacques Chardonne Chardo10


(1884 - 1968)

Jacques Chardonne, nom de plume de Jacques Boutelleau, né à Barbezieux le 2 janvier 1884 et mort à La Frette-sur-Seine le 29 mai 1968, est un écrivain et éditeur français.

Aîné charentais de l'écrivain Pierre-Henri Simon, il fait partie du Groupe de Barbezieux avec Geneviève Fauconnier, Henri Fauconnier, Maurice Delamain, Jacques Delamain, Germaine Boutelleau, sans que ce groupe « géographique » partage les mêmes vues.

Considéré comme un auteur d'extrême droite, il est avec Paul Morand un des pères spirituels de ceux qu'on a appelés « Les Hussards », les écrivains Roger Nimier, Jacques Laurent, Antoine Blondin et Michel Déon.

Famille :
Spoiler:
En 1907, il commence son service militaire mais est réformé pour des raisons de santé ce qui le conduit à prendre un temps de repos à Grasse où il écrira son premier ouvrage, Catherine, puis à aller en Suisse. Il découvrira alors le village de Chardonne, nom dont il s'inspirera pour son nom d'auteur.

« Enfant j'aimais Jaurès, et je lisais ce qu'il écrivait. Vers 1910, je l'ai connu et l'ai vu souvent jusqu'à sa mort [...] il a prophétisé des sombres choses qui n'ont pas manqué d'arriver. Ces idées m'ont marqué à jamais. »

Travaul Edition :
Spoiler:


En apparence, il se tient à l'écart de la politique. En privé, il cultive un certain conservatisme et se montre même ouvert aux idées monarchistes : « ll faut dire au comte de Paris qu'un éloge royal est, entre tous, délicieux. Viendrait-il du diable, l'éloge serait encore bon. S'il veut me séduire tout à fait, il doit exterminer son aile gauche, cette bande de jeunes chenapans bolcheviks-royalistes : Brasillach, Thierry Maulnier, Claude Roy ; et même les vieux : Gaxotte, Varillon, etc. »

Seconde guerre mondiale et ses positions :
Spoiler:
À la Libération, il craint d'être fusillé à cause de son engagement collaborationniste.

Jacques Boutelleau doit alors assumer sa collaboration car il est signalé comme étant un des douze auteurs de la première liste noire formulée par le Comité national des écrivains18. Ces auteurs ne peuvent alors plus être publiés sans que tous les autres auteurs refusent d'apporter des manuscrits aux maisons d'édition qui les ont acceptés.

Arrestation et suites :
Spoiler:

De 1951 à 1959, il entreprend de nombreux voyages principalement en Italie et au Portugal. Toutefois, sa santé décline entre-temps et il subit une importante opération en 1952.

Bien que vivant retiré, il accepte de prononcer, le 30 juin 1956, un discours pour la distribution des Prix du collège de Barbezieux.

Il poursuit son activité d'écrivain tout en affectant de mépriser les honneurs : « Je continue d'écrire. Je refuse l'Académie. Et on me couvre de fleurs, comme une tombe. »

En 1961, la maison d'édition Stock est rachetée pour devenir membre du groupe Hachette.

L'année suivante, Jacques Boutelleau est endeuillé par deux pertes, celle de Roger Nimier puis de son fils.

En 1966, après l'envoi d'un livre au Président de la République, Charles de Gaulle, celui-ci, « remettant la politique à sa juste place » selon Ginette Guitard-Auviste, le remercie ainsi dans une lettre du 9 avril : « Cher maître, vos Propos comme ça m'enchantent. J'admire l'ampleur et la désinvolture de votre pensée. Je goûte votre style pur et sans accessoire », dont Chardonne est ému et assez fier pour la montrer à son entourage.

Cependant, le chef de l'État reste pour lui une « cible » de choix dans la longue correspondance qu'il entretient avec Paul Morand de 1952 à 1968 (publiée fin 2013 et consultable depuis 2000 à la bibliothèque de Lausanne), « tout en se montrant (plus) vulnérable aux côtés monarchistes et droitiers du grand homme31 », et où, face à l'antisémitisme de Morand, « il joue, selon François Dufay, les philosémites avec des arguments sentant leur antisémitisme, vantant Léon Blum, Raymond Aron, tout en pestant contre les métèques qui envahissent sa banlieue. » Ce qui n'empêche pas sa biographe, Ginette Guitard-Auviste, d'affirmer que Chardonne n'a jamais manifesté « de racisme d'aucune sorte, ni racial ni social ».

Refusant les honneurs post mortem, il fait part à ses proches de ses dispositions testamentaires : « pas de rue, pas de plaque »
Il meurt à La Frette-sur-Seine, où il vivait depuis 1926, dans la Villa Jacques-Chardonne, construite sur ordonnance par Henri Pacon.

Bibliographie :

1921 : L'Épithalame (Paris, librairie Stock et Vienne, Larousse, 1921 ; Grasset, 1929 ; Ferenczi, 1933 ; Albin-Michel, 1951 ; S. C. Edit. Rencontre, Lausanne, 1961 ; L.G.F., 1972 ; Albin-Michel, 1987) ;
1927 : Le Chant du Bienheureux (Librairie Stock, 1927 ; Albin-Michel, 1951) ;
1929 : Les Varais, dédié à Maurice Delamain (Grasset, 1929 ; Ferenczi et fils, 1932 ; Albin-Michel, 1951 ; Grasset, 1989) ;
1930 : Eva ou le journal interrompu, dédié à Camille Belguise, sa seconde épouse (Grasset, 1930 ; Ferenczi et fils, 1935 ; Albin-Michel, 1951 ; Gallimard, 1983) ;
1931 : Claire, dédié à Henri Fauconnier (Grasset, 1931 ; Ferenczi et fils, 1936 ; Piazza, 1938 ; Albin-Michel, 1952 ; club du Livre du Mois, 1957 ; Rombaldi, 1975 ; Grasset, 1983) ;
1932 : L'Amour du Prochain, dédié « à mon fils Gérard » (Grasset, 1932 ; La Jeune Parque, 1947 ; Albin-Michel, 1955) ;
1934 : Les Destinées sentimentales (Grasset, 1934-1936), trilogie : La Femme de Jean Barnery, dédié à Jacques Delamain (id., 1934) ; Pauline (id., 1934) ; Porcelaine de Limoges (id., 1936 ; Grasset, 1947 ; Albin-Michel, 1951 ; L.G.F., 1984) — En 1999, ce roman a été adapté par le cinéaste Olivier Assayas, avec Charles Berling, Isabelle Huppert et Emmanuelle Béart.
1937 : Romanesques, dédié à Paul Géraldy (Stock, 1937 ; édit. Colbert et Stock, 1943 ; Albin-Michel, 1954 ; La Table Ronde, 1996) ;
1937 : L'Amour, c'est beaucoup plus que l'amour, dédié « à Jean Rostand son ami » (Stock, 1937, 1941 ; Albin-Michel, 1957, puis 1992) ;
1938 : Le Bonheur de Barbezieux, dédié à Marcel Arland (Stock, 1938, 1943 ; Monaco, édit. du Rocher, 1947 ; Albin-Michel, 1955, Stock, 1980) ;
1940 : Chronique privée, dédié « à ma fille France » (Stock, 1940) ;
Chronique privée de l'an 40, dédié à Maurice Delamain (id.) ;
1941 : Voir la Figure - Réflexions sur ce temps, dédié « à mon ami André Thérive (...) souvenirs de l'année 1941 à Paris » (Grasset, 1941) ;
1941 : Attachements - Chronique privée (Stock, 1941 ; Albin-Michel, 1955) ;
1943 : Le Ciel de Nieflheim, 1943. « qu'il détruit sur le point d'être publié. Il en interdit à jamais toute publication » (Caroline Hoctan — présentation de la correspondance Chardonne/Paulhan, op. cit., p. 22). Extraits publiés dans les Cahiers Jacques-Chardonne no 2 et 3 ;
1948 : Chimériques (Monaco, édit. du Rocher, 1948 et 1992 ; Albin-Michel, 1954) ;
1953 : Vivre à Madère (Grasset, 1953 ; Albin-Michel, 1954) ;
1954 : Lettres à Roger Nimier et quelques réponses de Roger Nimier (Grasset, 1954 ; Albin Michel, 1955, rééd. Albin Michel, 1986)
1956 : Matinales, dédié à André Sabatier (Albin-Michel) ;
1959 : Le Ciel dans la fenêtre, dédié à Roger Nimier (Albin-Michel, 1959 ; La Table Ronde, 1998) ;
1961 : Femmes - contes choisis et quelques images, dédié à Camille Belguise (Albin-Michel) ;
1962 : Détachements, Paris, édit. td - Jean-Paul Caracalla (1962 ; Albin-Michel, 1969) ;
1964 : Demi-jour - suite et fin du Ciel dans la fenêtre (Albin-Michel) ;
1964 : Catherine (Albin-Michel) ;
1966 : Propos comme ça (Grasset).
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Message par Dreep Lun 19 Juin - 10:57

Claire

Jacques Chardonne Claire-chardonne

Plume élégante, suave, parfois subtile ; Jacques Chardonne entre dans les replis incertains de la psychologie amoureuse, dans un couple où l’on préfère rester dans la retenu, un silence respectueux et étouffant. Seulement, cette plume n’a vraiment pas ce goût de reviens-y que m’offre en ce moment celle de Claude Simon, plus exigeante, certes, moins classique de toute évidence. Ici, on est peut-être assez proche de Benjamin Constant pour l’analyse des sentiments, quoique que l’amant de Claire (le narrateur) soit nettement moins de mauvaise foi que ce cher Adolphe. Mais encore on peut saluer l’effort de Chardonne pour faire exister ce personnage féminin. Chardonne pouvait profiter d’une omniscience narrative pour rentrer dans le cerveau de Claire, il pouvait à l’inverse la traiter en personnage fantomatique ; il a tenté l’entre-deux, prêtant la jeune femme plus qu’un passé trouble et perturbant ― des idées. Je dis cela tout en concédant ma déception sur cette dernière toutefois, elle est trop passive, trop victime, trop taiseuse. Son amant tente de combler le vide de son silence, il analyse leur amour comme les nervures d’une feuille morte, ou aussi fragile que la vie. Les visages changent, la vieillesse s’insinue dans signes les plus infimes, un air, juste un air. Le narrateur aiguise son intelligence sur une morceau du problème, tandis que le reste s’obscurcit ; il s’aveugle mais se remet en question de façon constante et dans une pensée globalement pessimiste, mélancolique ; mais tout ceci s’accompagne en même temps d’un tel étalage de platitudes et de paresse du cœur (de l’une et de l’autre) que j’ai décroché assez rapidement, me réveillant de temps à autres grâce à telle remarque ou tel développement plus fin que l’ensemble ― très inégal.
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Message par ArenSor Lun 19 Juin - 17:59

Dreep a écrit: Plume élégante, suave, parfois subtile  
C'est l'impression que m'avait laissé la lecture des "Destinées sentimentales".
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