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Silvina Ocampo

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Message par Nadine Ven 9 Oct - 16:11

Silvina Ocampo
(1903-1993)


Silvina Ocampo Silvin10



Née en Argentine en 1903, au 550 de la rue Viamonte à Buenos Aires, Silvina Ocampo est la cadette d'une famille de six sœurs.
Ses parents, Manuel Ocampo et Ramona Aguirre, issus tous les deux de familles aisées de l’élite aristocratique argentine, lui offrent à l’adolescence de poursuivre ses études à Paris : elle suit des cours de dessin et de peinture sous la tutelle de Giorgio de Chirico et de Fernand Léger, artistes déjà réputés.

Lorsque Silvina Ocampo termine ses études, sa sœur aînée, Victoria, femme influente et éditrice de la revue Sur, l’invite à y écrire.
Pendant environ vingt-cinq ans, elle écrit pour ce magazine des articles, poèmes et nouvelles. C’est par l’entremise de Sur qu'elle se fait connaître.
Dès son entrée dans le monde littéraire, elle se lie d’amitié avec beaucoup d’écrivains sud-américains qui deviendront plus tard célèbres, tel Jorge Luis Borges. C’est en compagnie de ce dernier qu’elle rencontre, à l’âge de 28 ans, l’homme de sa vie, Adolfo Bioy Casares, autre écrivain argentin, qu’elle épouse en 1940, et avec qui elle aura une fille, Marta.

Comparativement à ses collègues et amis, Silvina Ocampo est une femme réservée qui, malgré son succès, refuse de se « médiatiser ». Sa notoriété ainsi longtemps demeurée dans l’ombre de celles de ses fidèles acolytes. Malgré cela, elle collabore avec Borges et Casarès à deux anthologies de la littérature fantastique de l'époque, Antología de la literatura fantástica, en 1940, et Antologìa poética argentina, en 1941.

Les domaines de prédilection de Silvina Ocampo restent, malgré la parution de ces deux anthologies, la poésie et l’écriture de nouvelles.
Dans sa carrière d’écrivaine, elle publie sept recueils de nouvelles entre 1937 et 1988 et traduit une bonne vingtaine d’œuvres de ses auteurs favoris, tel Edgar Allan Poe. On compte parmi ses ouvrages les plus marquants : Los que aman odian (roman policier, écrit en collaboration avec Adolfo Bioy Casares) en 1946, Autobiografía de Irene (recueil de nouvelles) en 1948, Los nombres (poèmes) en 1953 et La furia y otros cuentos (recueil de nouvelles) en 1959.

Silvina Ocampo s’éteint à son domicile, en 1993.

Bibliographie des oeuvres traduites:

   Faits divers de la Terre et du Ciel, (en espagnol : El Destino en la ventanas), 1974.
   Autobiografía de Irene (contes), 1948.
   La furia (contes fantastiques), 1959.
   Las invitadas (contes), 1961.
   Ceux qui aiment haïssent, avec Adolfo Bioy Casares, [« Los que aman, odian »]1989.
   La Tour sans fin, [« La torre sin fin »], 1992.
   Mémoires secrètes d'une poupée, [« Y así sucesivamente »] 2012
   La Promesse,  2017.
    Sentinelles de la nuit,2018.
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Message par Tristram Ven 9 Oct - 16:33

Merci pour cette ouverture, Nadine : Ocampo la mérite !
« ‒ Noter les événements avant ou après qu’ils arrivent, c’est la même chose : il est plus facile d’inventer que de se souvenir. »
Silvina Ocampo, « Le journal de Porfiria Bernal », in « Faits divers de la Terre et du Ciel »

_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
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Message par bix_229 Ven 9 Oct - 17:04

Le rêve récurrent
 
J’arrive comme je suis arrivée, solitaire, effrayée,

à la porte de rue en bois ciré.

 
J’ouvre la porte et j’entre, silencieuse, parmi les tapis.
Les ombres des murs et des meubles m’effrayent.
 
Je gravis les marches de marbre jaune,
avec des reflets rosés. Je pénètre dans un couloir.
 
Il n’y a personne, mais il y a quelqu’un caché dans les portes.
Les sombres volets sont tous ouverts.
 
De jour les hauts plafonds semblent
un ciel d’étoiles éteintes grandissantes.
 
Le souvenir conserve une ancienne rhétorique,
il s’élève comme un arbre ou une colonne dorique,
 
habituellement il dort dans nos rêves
et nous en sommes, en secret, ses maîtres exclusifs.
[size=13](Trad: Colette)[/size]
 
El sueño recurrente

Llego como llegué, solitaria, asustada,
a la puerta de calle de madera encerada.

Abro la puerta y entro, silenciosa, entre alfombras.
Los muros y los muebles me asustan con sus sombras.

Subo los escalones de mármol amarillo,
con reflejos rosados. Penetro en un pasillo.

No hay nadie, pero hay alguien escondido en las puertas.
Las persianas oscuras están todas abiertas.

Los cielos rasos altos en el día parecen
un cielo con estrellas apagadas que crecen.

El recuerdo conserva una antigua retórica,
se eleva como un árbol o una columna dórica,

habitualmente duerme dentro de nuestros sueños
y somos en secreto sus exclusivos dueños.
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Message par Nadine Ven 9 Oct - 22:35

Merci Tristam, c'est ta recommandation qui fait ouvrir ce fil. O César.

Bix, je suis ravie que tu ais posté , ça me laisse le temps de rédiger mon retour. (Dis donc je me rends compte que je suis nulle en conjugaisons : que tu ais, que tu aies, etc ouh là, bescherelles mon ami, viens à grands pas)

J'ai commencé le recueil "Faits divers de la Terre et du Ciel".

Par le texte "L'imposteur".
Il m'a beaucoup plu.
Mais il n'a pas fini de me faire des impressions, je dois attendre pour comprendre.
En attendant, je lis ceci qui suit, et cela me semble assez juste , donc voici, comme mise en bouche :

Roger Bozzetto a écrit:Lorsqu'elle nous fait perdre nos repères spatio-temporels ou nous confronte à nos abîmes, l'étrangeté de la réalité chez A Bioy Casares et Silvina Ocampo n'a rien à voir avec le trouble produit par le roman gothique, ni même celui des fantastiques européens. L'étrangeté est située au centre d'une réalité stable que nous croyons connaître, mais que ces récits déstabilisent en faisant intervenir des paramètres incongrus, comme la malléabilité spatio-temporelle ou la subjectivité perverse d'une narration. Ils introduisent ainsi des incertitudes qui problématisent le statut de la psychologie, et donc du regard sur la réalité et les objets du monde. La réalité n'apparaît plus comme univoque et tangible, elle devient multiple, aléatoire, variable et liée à la subjectivité de personnages qui sont différents entre eux et qui nous paraissent à la fois familiers et étrangers. Mais une ambiguïté demeure, ou pour employer le langage de Cortàzar, des « interstices » sont là, qui permettent de saisir, l'espace d'un éclair (de lucidité ou de folie) la présence d'une réalité monstrueuse, la présence du « réel ». Mais d'un « réel » très riche et proche de celui dont parle A. Breton dans Le surréalisme et la peinture « une surréalité qui serait contenue dans la réalité même ».
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Message par Chamaco Sam 10 Oct - 4:01

belle poesie sur les reves, j'ai aimé Silvina Ocampo 3245407319
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