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Pascal Quignard

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enfance - Pascal Quignard Empty Pascal Quignard

Message par ArenSor Ven 9 Déc - 17:02

Pascal Quignard (Né en 1948 )

enfance - Pascal Quignard Pascal10

Pascal Quignard est un écrivain français, né à Verneuil-sur-Avre le 23 avril 1948.
Né dans une famille d'enseignants, il grandit au Havre. Adolescent, ses goûts se portent sur la musique, le latin, le grec et les littératures anciennes.
En 1968, il est étudiant en philosophie à Nanterre sous la direction d 'Emmanuel Levinas. Son premier essai " L'Être du balbutiement ", consacré à Sacher-Masoch est publié en 1969, mais c'est grâce à " Le Salon du Wurtemberg " (1986) puis " Les Escaliers de Chambord " (1989), qu'il est révélé au grand public.
Enseignant à l’université de Vincennes et à l’École pratique des hautes études en sciences sociales, il fonde avec le président François Mitterrand le festival d’opéra et de théâtre baroque de Versailles.

Pascal Quignard collaborera longtemps aux éditions Gallimard (lecteur extérieur à partir de 1969, puis membre du comité de lecture en 1976 et enfin en charge du secrétariat général du service littéraire, en 1990).
En 1991, il écrit le roman " Tous les matins du monde ", qui est adapté au cinéma par Alain Corneau. En 1994, il démissionne de toutes ses fonctions, pour se consacrer uniquement à son travail d’écrivain. Il déclare alors "Je suis plus heureux d’être libre et solitaire".
Le prix Goncourt 2002, obtenu pour " Les ombres errantes ", a été perçu comme le couronnement d'une œuvre à mi-parcours. Pour plus de précision, ce sont les trois premiers volumes de "Dernier Royaume" que le Prix Goncourt a récompensés et non seulement le premier.
En 2011, il publie son roman "Les Solidarités mystérieuses", et continue toujours l'écriture des volumes du "Dernier Royaume".
(source : Babelio)

Bibliographie :

Pour accéder à la bibliographie de cet écrivain prolifique, cliquer ici:

màj le 12/03/2024


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Message par ArenSor Ven 9 Déc - 17:04

Les Larmes

enfance - Pascal Quignard 97822411


Il y avait jusqu’à présent le Quignard de textes courts mi-philosophiques mi-poétiques, tels les « Petits traités » ou « Dernier royaume » et celui des romans. J’étais beaucoup plus sensible aux premiers qu’aux seconds. Avec « Les Larmes », Pascal Quignard inaugure une nouvelle forme qui associe les deux précédentes. Et je trouve cette synthèse remarquablement réussie.
Nous voici plongés à l’époque carolingienne, à l’abbaye de Saint-Riquier, dans la Somme, haut lieu de culture, sous la gouverne du comte-abbé Angilbert. Celui-ci s’est pris de passion pour Berthe, fille de Charles, bientôt empereur d’Occident. De leur union naissent Nithard et Hartnid, faces opposées de la gémellité. Nithard deviendra l’historien chroniqueur de Charles le Chauve, tandis qu’Harnid parcourt le monde, de l’Irlande à Bagdad en passant par Cordoue, à la poursuite d’un visage de femme.
Le livre commence par la rencontre improbable d’un cavalier avec le Christ en train de mourir sur le Golgotha, celle d’un passeur de rivière avec un geai, l’amour d’un frère pour un chat noir. Puis, entre en scène Sar, la chamane, qui prophétise,  et dont les beaux yeux bleus crevés donnent naissance à la rivière Somme. Histoires étranges qui se disent, s’écrivent dans un monde où l’homme est encore tellement proche de la nature, faisant corps avec elle, où réel et surnaturel ne se distinguent pas encore, où le miracle se voit à chaque pas. Rien d’étonnant donc que les oiseaux dialoguent avec les hommes, que ceux-ci puissent se réincarner en eux, que les corbeaux emportent l’âme des morts dans un autre monde, que temps et distances puissent s’abolir. Sous la forme des anciens livres (liber), Quignard s’inspire de vieux mythes et épopées, tels les Mabinogion, les Nibellungen, les sagas des Normands qui viennent hanter les côtes, les associant à la tradition gréco-romaine, aux récits merveilleux de la chrétienté. Par là même, il laisse entrevoir quel pouvait être l’univers culturel et spirituel des hommes de l’époque. Mais surtout il magnifie cet ensemble par la poésie.
L’acmé du livre est cette fameuse rencontre dans la plaine où fut Argentorate et qui devient alors Strazburg :
« C’est alors que, le vendredi 14 février 842, à la fin de la matinée, dans le froid, une étrange brume se lève sur les lèvres.
On appelle cela le français »
Comme cet instant magique où nait une langue est magnifiquement dit !
« On assiste au désarroi – qu’engendre le nouveau règne symbolique qu’il intronise d’un coup. Il n’y a pas de demi-langue : un souffle humain dans l’air froid change de langue. On touche au vide : à la contingence pure. »
Et Nithard est le premier à écrire le français.
« Ainsi, un jour d’hiver, un vendredi, le français et l’allemand se retrouvent-ils côte à côte à la fois dans une plaine d’Alsace et à l’intérieur d’une chronique qui, elle, est rédigée en latin, sous la plume d’oie de Nithard, le secrétaire palatial, sur une peau de veau soigneusement épilée et raclée. C’est la pierre de rosette trilingue de l’Europe.
Argentariae Sacramenta. Strazburger Eide. Serments de Strasbourg »
.
Vient rapidement le premier poème en français « In figure de colombe volat al ciel ».
Les derniers chapitres voient la mort des protagonistes de l’histoire. Voire, écouter avec attention le chant d’un oiseau dans une branche, alors qu’on est parti couper du bois, peut vous entraîner dans une étrange aventure !
« Les Larmes », partout présentes, disent la douleur des hommes. Elles viennent se mêler aux eaux immémoriales de l’Océan.
« Les Larmes » est un livre majeur de Quignard, l’un de ceux que j’aie eu le plus plaisir à lire.
Amoureux des chats, je terminerai par cette citation :
« Au terme de sa vie Frater Lucius avait fait le constat que les humains qui n’aiment pas les chats avaient tous, sans exception, une aversion pour la liberté. »


mots-clés : #moyenage #fantastique


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Message par Bédoulène Ven 9 Déc - 17:20

merci Arensor pour ce commentaire qui invite à la lecture

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Message par animal Ven 9 Déc - 23:54

Mince pour Quignard aussi je devrais compiler ma mémoire. J'ai eu une phase de lectures masos du dimanche. J'ai préféré les livres du début (?) dans lesquels il développe un texte plus ample et épais, consistant. Je me reconnais cependant comme assez réfractaire.

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Message par tom léo Sam 10 Déc - 15:46

Tous les matins du monde

enfance - Pascal Quignard 510qtz10


Originale : Français, 1991

CONTENU :
Monsieur de Sainte Colombe aima passionnément sa femme, décédée en 16650. Au-délà de sa mort il continue à la désirer, à vouloir la rencontrer. Maintenant il se consacre encore plus au jeu de la gambe à laquelle il a ajouté une septième corde (de là le titre allemand : « La septième corde »). Il est un musicien pas seulement doué, mais habité aux profondeurs : ce n'est pas juste une maîtrise technique de l'instrument, une virtuosité, mais le flux des émotions et de l'âme. Il est tourné de tout coeur vers ses deux filles malgré un certain silence, un manque de paroles. Elles deviennent à leurs tours des joueuses de gambe splendides. Ensemble ils feront des concerts dans leur propriété simple auxquels d'autres viennent pour les entendre. L'invitation de jouer à la cour du Roi Soleil va être refusée : la place de Sainte Colombe est ailleurs.

Un jour Marin Marais apparaît et deviendra élève de lui. Il deviendra rapidement un virtuose, mais aux yeux de son maître ses façons de la cour, son désir aux honneurs etc ne trouvent pas de faveur...

STRUCTURE :
27 chapitres de deux à six pages avec toujours un nouvel éclairage, une nouvelle observation sur l'histoire.

REMARQUES :
C'est un roman si court, dans un certain sens, mais on pourrait encore en dire beaucoup plus ! Quelle densité et richesse. Pas d'étonnements trop grands que ce livre fait souvent partie des tâches du bac.

Et il s'appuie vraiment à des personnages historiques : Monsieur de Sainte Colombe, plutôt un peu en retrait, comptant comme un des plus grands gambistes, et puis aussi son élève, Marin Marais qui est représenté ici dans une certaine relation ambivalente envers l maître.

Bien sûr on pourrait souligner dans ce roman les relations amoureuses entre Marais et les filles du maître ; le refus (ou pas) d'être au service des grands de l'époque, ou alors les souvenirs mélancoliques de Sainte Colombe à sa femme décédée. Ce dernier point fait penser à quel point parfois une certaine douleur peut même devenir source de créations artistiques et autres extraordinaires.

Mais finalement il me semble qu'au coeur de cette œuvre il s'agit de la question de la transmission : où se nourrit un talent ? Qu'est-ce qui nous aide à vivre certains dons jusqu'au bout ? Le vieux maître voit bien chez le jeune l'art, la virtuosité, mais il lui demande, et à nous : Est-ce que c'est bien cela déjà la musique ? Qu'est-ce qui doit s'y ajouter ? Où est-ce qu'un art reçoit comme une âme ?

Je ne veux pas manquer de faire mention d'une adaptation au cinéma par Alain Corneau, avec Gérard et Guillaume Depardieu ainsi que Jean-Pierre Marielle.


mots-clés : #creationartistique
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Message par Bédoulène Sam 10 Déc - 17:00

c'était mon premier livre de Quignard, puis Terrasse à Rome, mais Villa Amalia je n'étais pas rentrée dedans

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Message par Hanta Jeu 15 Déc - 13:33

L'Enfant au visage couleur de la mort

enfance - Pascal Quignard 31exjc10

Conte, court par définition, mais incroyablement écrit.
Récit typique de la structure du conte avec une répétition des péripéties, l'amour maternel, paternel puis conjugal comme fil directeur mais avec une résolution et une conclusion surprenantes.
L'originalité réside également dans la place de la lecture et dans l'avertissement de l'auteur, qui peut sembler paradoxal pour un écrivain mais qui demeure plein de sagesse.
Le style est magnifique, le vocabulaire est assez riche, on peut être ravis de remarquer qu'il existe encore des oeuvres qui utilisent une richesse du langage prononcée.
Le bémol étant que certaines tournures peuvent paraître inutilement ampoulées mais il faut être, ce me semble, très pointilleux pour faire ce reproche.
Une très agréable mais courte (hélas) lecture. A étudier en classes de français.


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Message par Hanta Jeu 15 Déc - 13:33

Le nom sur le bout de la langue


enfance - Pascal Quignard 52112010

Composé d'un conte qui se nomme tel le titre de l'ouvrage, et d'un essai tant autobiographique que philosophique sur l'étude du langage.
Le conte est fascinant, il rappelle les contes tchèque de Nemcova dans la construction mais également l'atmosphère qui demeure indescriptible; la décrire serait du moins une gageure car je pense en réalité que ce conte a l'atout renversant de toucher le coeur du lecteur et de lui permettre d'y apposer l'atmosphère qui lui "parle" le plus.
Un conte dont la fin surprend, car lorsque l'on connait un peu les contes de Quignard il est commun d'y voir une leçon ou un enseignement, là ce dernier est secondaire ou plutôt l'enseignement réside dans l'essai qui suit et qui est amplement argumenté.
Essai autobiographique donc, sur le langage également, sur la relation entre l'auteur et les mots, universalisé ensuite en une pensée sur la place du langage dans notre psyché et dans notre humanité.
Essai plein, confus davantage quand il s'agit de théoriser, que de raconter sa propre expérience et sa propre "souffrance" passée dans sa relation aux mots, cet essai s'illustre par une belle analyse néanmoins sur des mythes et textes littéraires liant le langage à toutes nos pulsions et désirs. Peut être un peu trop psychanalytique pour moi et avec un petit manque de rigueur cette seconde partie m'intéressa surtout pour comprendre le point de vue de Quignard l'écrivain et homme que de Quignard l'intellectuel. Pour ce qui est du cheminement de pensée sur ce thème je préfère Rosset et son oeuvre "Le choix des mots."


mots-clés : #contemythe #essai
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Message par Hanta Jeu 15 Déc - 13:34

La leçon de musique

enfance - Pascal Quignard Sm_cvt11


Je lisais précédemment Stasiuk, il est donc difficile pour le livre qui suit une telle lecture de demeurer à un même niveau de qualité.
Et ce livre de Quignard est ma plus grosse déception depuis que je connais cet auteur.
Beaucoup de mots pour peu d'idées, des notes amoncelées ca et là sur la musique et notamment sur la viole par le biais d'un portrait de Marais.
Le conte asiatique qui conclut ce livre n'est pas beaucoup plus passionnant, j'avais hâte que cela se finisse alors que le livre est court.
Quignard est capable de fulgurances néanmoins comme celle-ci :

Quignard a écrit:La nature produit du vivant insignifiant. L'art produit des êtres morts signifiants.

Mais le plaisir est de courte durée. Lecture un peu creuse, dommage.
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Message par animal Dim 8 Jan - 0:26

je me relis, me remixe et je commence soft.

enfance - Pascal Quignard Produc20

Villa Amalia

Je me relis et suis assez surpris de mes bonnes impressions d'il y a quelques années. Il faut croire qu'avec la distance mon rapport conflictuel avec l'auteur prend le dessus.

Quelques accords ou raccords fondamentaux, en fait élémentaires ? et la fluidité de l'ensemble, le rythme qui reste souple et un certain confort dans les postures de replis. Ce sont les ingrédients que je trouverais à distance responsable de ce qui va bien.

Les clichés et les mouvances irréelles d'une vie d'artiste mythifiée : hôtel, vide, voyages, piano, alcool. Ce cocktail avec l'échappée à de faux airs de rêve sur papier glacé.

Le déroulé cinématographique des étapes facilite la lecture mais peut aussi se ressentir comme une facilité.

Le reste, le contenu du livre est probablement livré aux affaires de goût et d'affinités. Le portrait de femme et de l'auteur à travers elle je présume a des côtés touchants et des côtés agaçants, volontairement agaçants ? une inconstance aux accents un poil factice. J'avais noté aussi une insistance légèrement affecté à des détails faisant office de motifs comme les Lucky, le Renault Espace, Internet, Destop. Une concrétisation artificielle ou une binarité entre l'esprit et le décor dont il devient ignorant (au sens détaché) ?

Là, voyez on se laisserait reprendre au piège. Parce que j'ai généralement une impression de piège avec Quignard. dans Villa Amalia il y a plus de facilité mais plus ça se précise et plus ça se referme , plus ça se développe et plus c'est fermé. La musique, les mots (la maigreur)...l'opposition au corps pourtant nécessaire oui et non et l'enrobage est manipulateur.

Avec la distance il m'en reste une image caricaturale, la pointe de misogynie, ce truc qui me reste du "j'abandonne internet" et quelques pages plus loin "je paye mes impôts en ligne", des raccords géographiques et temporels outrancièrement improbables ?

Et le sentiment de désincarnation, la froideur tout ne devant ramener au final qu'à une image ténue qui tient de la part d'autoportrait.

Il m'avait fallu conclure pour le plaisir que j'y avais malgré tout trouvé sur une définition.

Facile, facilité :
- Disposition naturelle ou acquise, grâce à laquelle on exécute quelque chose sans peine, sans effort.
- Qualité de ce qui est fait, employé sans peine.
- Tendance à se plier aux circonstances, à se prêter à ce que l’on attend de vous.


Et le nom. Ann Hidden. Ca sonne série B. A l'image du livre pouvant passer pour élégant ou simplement trop voyant ?

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Message par Silveradow Dim 8 Jan - 20:00

J'avais beaucoup apprécié Tous les matins du monde, découvert pendant mon bac L puisque c'était une des quatre oeuvres pouvant tomber lors de l'examen. J'aimais beaucoup l'ambiance, la poésie se dégageant de ce livre, la force aussi.

Tous les matins du monde sont sans retour. Les années étaient passées.

Le combat est double entre janséniste et jésuite, entre viole de gambe et violoncelle, entre tradition et modernité. Le film n'a pas été fait après le livre mais en même temps, voire avant, petite singularité. Les deux se marient très bien, Gérard et Guillaume DEPARDIEU jouant merveilleusement bien le rôle de Marin Marais (jeune et vieux).

: extrait du film, et du plus joli des morceaux : le tombeau des regrets . Dans cet extrait, la représentation des vanités est très présente : le vin, la nourriture, la musique même. Le côté janséniste de Ste Colombe est lui même paradoxale, malgré son retrait de la cour, du Monde, il apprécie toujours les choses de la vie, même si ce n'est pas vraiment pour lui-même. (Petite anecdote, les mains de Gérard Depardieu sont totalement doublées, alors que Guillaume "joue" vraiment).

tombeau (musique) :
Dans la musique occidentale savante, un tombeau est un genre musical en usage pendant la période baroque.

Il était composé en hommage à un grand personnage ou un collègue musicien (maître ou ami), aussi bien de son vivant qu'après sa mort, contrairement à ce que le nom de ce genre musical pourrait laisser penser.

Il s'agit généralement d'une pièce monumentale, de rythme lent et de caractère méditatif, non dénué parfois de fantaisie et d'audace harmonique ou rythmique. C'est le plus souvent une allemande lente et élégiaque ou une pavane, danse de la Renaissance depuis longtemps tombée en désuétude à l'époque de la mode des tombeaux.
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Message par ArenSor Dim 8 Jan - 20:33

Bédoulène a écrit: Villa Amalia je n'étais pas rentrée dedans
Pareil. Je n'ai même gardé aucun souvenir de ce roman que j'avais trouvé un peu creux. De toute façon, je ne suis pas un fan des "romans" de Quignard
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Message par animal Dim 8 Jan - 20:36

Je ne l'ai pas lu je crois Tous les matins du monde, je me mélange entre les autres lectures et des souvenirs d'une séance partielle de diffusion tv. J'avais probablement été gêné par mes lectures d'ailleurs, accrochant sur le texte, le rythme particulier qui est presque un tic.

Au passage j'ai retrouvé une phrase qu'on peut trouver représentative d'une part du style du bonhomme : Ann posa ses fesses sur le bord du lit, sur le couvre-pied d'Evelyne Roehlinger.

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Message par Tristram Dim 8 Jan - 22:40

quelques extraits d'ouvrages où le sens de la formule de l'auteur est évident.
Ces livres sont aussi de passionnantes plongées dans l'étymologie latine.  
« Si les mots étaient porteurs de vérité, nous ne pourrions pas nous en servir pour mentir.
Si les mots étaient mensongers, nous ne pourrions pas nous en servir pour mentir. »
Pascal Quignard, « Petits traités », XXe, « Langue »
« Écrire désire. Lire jouit. »
Pascal Quignard, « Le sexe et l’effroi », XII
« Au mot présent il faut préférer le mot plus sûr de passant. »
Pascal Quignard, « Les Ombres errantes », chapitre LI
« Les poissons sont de l’eau à l’état solide.
Les oiseaux sont du vent à l’état solide.
Les livres sont du silence à l’état solide. »
Pascal Quignard, « Sur le jadis », chapitre XIV
« La chasse est le fond de l’art.
Le guet est le fond de la contemplation.
La faim le fond du désir.
La carnivorie le fond de l’admiration. »
Pascal Quignard, « Abîmes », chapitre VII

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Message par bix_229 Sam 17 Juin - 16:19

enfance - Pascal Quignard 510qtz10

J'ai beaucoup aimé Tous les matins du monde.
Un beau texte classique où tous les mots sont nécessaires dans leur sobriété et leur exigence.
Tellement classique que je me demandais au début si ce n'était pas un simple exercice de style. Une coquetterie un peu parodique d'un siècle, le XVIIe.
Si on ne savait à quel point Quignard est sérieux et impliqué. Habité.
Je ne reviendrai pas sur l'histoire et les personnages. Ils sont suffisamment connus depuis le film même s'il est un peu différent du livre.
Ils sont les symboles d'une exigence personnelle, d'un dépassement de soi loin des foules, de la transmission.
C'est aussi l'exaltation de la musique qui, au delà de tout, s'impose sans la nécessité des mots.

En tout cas, j'ai envie de lire l'un de ses derniers livres, Dans ce jardin qu'on aimait.
Quelqu'un l'a lu ?
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Message par Invité Mar 18 Juil - 12:07

Je ne connais pas encore les œuvres de Pascal Quignard, mais j’ai lu, dernièrement, une interview de lui que j’ai beaucoup aimée, notamment lorsqu’il a dit à propos des honneurs :

« Il y a pour moi quelque chose de douloureux dans le fait que la société, la famille, les amis, les proches attendent ce circuit de prix alors qu’on n’a pas songé à écrire pour pouvoir suivre cette course. Il y a bien sûr un plaisir fou à les avoir pour s’en débarrasser à jamais. Ce ne sont pas les honneurs qui me plaisaient, mais j’ai connu un vrai soulagement à ne plus voir mon nom dans les listes qui circulaient. Vous avez remercié tout ce monde-là une fois pour toutes ! N’y voyez pas là, je vous assure, un quelconque mépris social. L’Académie et les jurys ont bien compris que je n’appartiendrai jamais à leur cercle. »

Sur le fait d’entrer à l’Académie française ou faire partie du jury Goncourt :

« On m’a déjà fait des propositions, mais, rien à faire, c’est impossible. Une telle activité constituerait un assujettissement de ma propre liberté. Les honneurs sont faits pour ceux qui les aiment. Je n’ai rien à regretter de mon mode de vie qui me remplit de joie, et j’aurais même du chagrin à mourir prochainement. Je suis très bien comme ça, dans mon ombre. »

À propos des coupes qu’il fait dans ses écrits :

« C’est la joie de vieillir. Je ne conserve que ce que j’aime. »

Sur les genres littéraires :

« J’ai toujours eu un problème avec les genres… J’ai de l’admiration pour des gens comme Valéry, Goethe, Blanchot ou Caillois – que j’ai bien connu – et leur volonté de conscience de savoir ce qu’ils font. Savoir ce qu’est écrire. Ce qu’est la création. Voilà quelque chose qui m’échappe complètement. J’aurais tendance à dire que je ne veux pas savoir ce que je fais et comment. Il y a beaucoup d’imposture à prétendre savoir ce qu’est la création. Et il y a un plaisir à se perdre dans ce qu’on produit et à ne pas hisser la tête au-delà de ce qu’on fait. C’est plus franc, plus sincère. Je ne dis pas ça par déficience intellectuelle ; c’est juste que je n’y crois pas ! »

(Propos recueillis par Baptiste Liger pour le magazine Lire de juin 2017.)

J’aime donc beaucoup sa façon de penser, ce qui me donne forcément envie de découvrir ses écrits…

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Message par Baleine Mar 18 Juil - 12:19

Merci pour les extraits, Christelle. Je garde un bon souvenir de Tous les matins du monde, mais je n'ai pas lu les autres livres de cet auteur. A suivre.
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Message par tom léo Sam 2 Sep - 22:54

Dans ce jardin qu'on aimait


2017

Grasset a écrit:Le révérend Simeon Pease Cheney est le premier compositeur moderne à avoir noté tous les chants des oiseaux qu’il avait entendus, au cours de son ministère, venir pépier dans le jardin de sa cure, au cours des années 1860-1880.
Il nota jusqu’aux gouttes de l’arrivée d’eau mal fermée dans l’arrosoir sur le pavé de sa cour.
Il transcrivit jusqu’au son particulier que faisait le portemanteau du corridor quand le vent s’engouffrait dans les trench-coats et les pèlerines l’hiver.
J’ai été ensorcelé par cet étrange presbytère tout à coup devenu sonore, et je me suis mis à être heureux dans ce jardin obsédé par l’amour que cet homme portait à sa femme disparue.

REMARQUES :
Simeon Pease Cheney (1823-1890) fut professeur de chant à Geneseo dans l’État de New York. Il affirme avoir été le premier aux Etats-Unis à transcrire en notes musicales les chants des oiseaux communs de la Nouvelle-Angleterre. Comme feront, plus tard, Maurice Ravel et Olivier Messiaen. Poétiquement savantes, ces portraits d'oiseaux ne concernent pas seulement les musiciens ou les ornithologues, mais tous ceux qui aiment la nature et ses sonorités. (ainsi la 4ème de couverture du livre « La musique des oiseaux », traduction en français de quelques pages du livre avec les partitions et les remarques du Pasteur Cheney ; Original voir ici p ex : https://en.wikisource.org/wiki/Popular_Science_Monthly/Volume_39/June_1891/The_Music_of_the_Birds )

Cette introduction au personnâge principal du nouveau roman de Pascal Quignard est alléchant : homme de foi, de musique, de nature – et comment réunir ces trois dans une synthèse, en quelque sorte ! Cela a de quoi attirer.

Ici : cette attraction de transcrire en notes les sons de la nature, du « jardin qu’on aimait », est clairement un tribut du Pasteur à sa femme morte en couches à 24 ans, à peine un an après leur mariage. Le temps avance, et son travail sur nous : l’enfant survècut atteint dans un deuxième chapitre les 27 ans, sera « plus âgée que sa mère quand celle-ci est morte ». Insupportable pratiquemment pour Simeon qui est quasimment obsessionellement lié à sa femme morte. Et si le fantôme de cette femme lui donnait un autre regard ? Et si il sera même tenté de jeter sa fille dehors parce qu’il ne peut plus la voir ?

Cette obsession presque maladive pourrait plaire aux un(e)s et justement rendre malades les autres. Elle me laisse perplexe. Mais aussi avec la question si c’est le choix de Quignard de transformer un « hymne » à la création et au Créateur dans un chant presque inacceptable, ou obsessionel ? Est-ce que c’est perçu comme partage d’un amour (pour la nature), ou un isolement du Pasteur sur un île de souffrance, et de désirs ???

Je ne trouve pas de réponse, mais ne peut pas me satisfaire entièrement de l’oeuvre de Quignard. A voir vous-mêmes...

Nombre de personnes très restreintes : le Pasteur, sa fille Rosemund, le Récitant, un narrateur. Des indications qui rendent une atmosphère de pièce de théâtre.

« Even inanimate things have their music. Listen to the water dropping from a faucet into a bucket partially filled » (Même les choses inanimées ont leur musique. Prêtez l’oreille à l’eau du robinet qui goutte dans le seau à demi plein) »
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Message par ArenSor Mer 29 Nov - 19:28

Les Solidarités mystérieuses

enfance - Pascal Quignard Quigna10

Autant  prévenir dès le départ que les lecteurs qui trouvent que les romans de Pascal Quignard sont un peu creux  et artificiels n’aimeront pas ce livre. Les autres qui sont sensibles à ce style d’écriture tout en nuances, non-dits et suggestions, aux ellipses, aux ruptures temporelles et autres, dont je fais partie, adoreront.

C’est l’histoire de Claire, mais elle a d’autres prénoms, une femme dans la quarantaine, revenue sur le sol natal, près de Dinan, à l’occasion d’un mariage et qui ne va plus le quitter. C’est aussi l’histoire de son petit frère Paul qui vit une liaison avec le prêtre Jean, de madame Landon et de quelques années. C'est une famille au passé traumatique. C’est un récit polyphonique d’un amour  impossible entre une femme étrange, presque « border line » et son ami d’enfance, Simon, le maire d’un petit port.

C’est surtout l’histoire d’une terre sauvage, de plantes, d’oiseaux, d’embruns marins et de sel, de grandes bouffées de vent et tempêtes et les saisons qui passent. C’est l’histoire de la fusion d’un être avec la nature.

C’est surtout une écriture très belle, épurée qui opère souvent par petites touches sensible, une écriture impressionniste.  Certains appelleront cela des afféteries, pour moi c’est du style. Et… c’est très beau ! drunken

« Quel étrange corps que le nôtre ! Que d’étranges âges, si décoordonnés, nos corps nous imposent ! »

« Les choses vivantes sont toujours des souvenirs. Nous sommes tous des souvenirs vivants de choses qui étaient belles. La vie est le souvenir le plus touchant du temps qui a produit le monde. »

« Elle faisait brûler le passé en lui-même comme font les étoiles, qui sont elles aussi, tout simplement, le passé qui brûle.
Il s’agit, au fond de l’âme, de replonger tout ce qui arrive dans la combustion plus ancienne qui, du fond du ciel, s’avance. »
« Tout, sans exception, même le plus bas, une fois nommé, accroît son existence, accentue son indépendance, devient somptueux. »


« Elles parlèrent une demi-heure de tout, de rien, elles se turent, elles se regardaient, la marée se retirait, les bateaux se couchaient, le vent sentait la vase. »

« Elle avança la main.
Elle prit la main toute froide, si légère, dans sa paume.
Elle caressa les os si fins sous la peau de sa main.
Elle caressa la peau si douce, si friable, comme de la crêpe dentelle, des morts.
Elle caressa un à un les doigts si minces morts. »


« Peu à peu les lumières s’éteignaient, les couleurs ternissaient, le silence grandissait, le crépuscule l’atteignait, l’ombre l’enveloppait, la nuit descendait, elle devenait tout cela en même temps que cela se produisait.
Et elle était la nuit.
Ses yeux se fermaient. »

« Chaque jour, le soleil apparaissait dans une densité, dans une modestie, dans une splendeur, dans une faiblesse de plus en plus épurées, de plus en plus raffinées, de plus en plus imprévisibles. »

« Le tourteau, sa tante Guite, autrefois, l’appelait un houvet.
Elle déplaça son verre de vin blanc sur la nappe blanche.
C’est l’extase du houvet.
Elle rompt les pinces. Elle cherche à l’ouvrir en deux, elle le déchire bruyamment, elle entre à l’intérieur du tourteau, imagine la vie sous l’eau, périlleuse dans les fissures, profonde dans l’obscurité, sous les algues, dans la nuit bruyante et mouvementée de la mer. Elle est heureuse. Elle-même a le front bombé des houvets. Butée, la tête en avant, elle pousse sa carapace bombée sous les algues, elle tend ses pinces vers les petits poissons qui filent, les pelouses qui glissent, les hippocampes qui montent.
Quand elle décortique un tourteau on n’entend plus le son de sa voix.
Elle n’est plus de ce monde tant elle est heureuse à l’intérieur de son crabe. »
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Message par Tristram Mer 29 Nov - 19:44

Alléchant !

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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
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