Des Choses à lire
Visiteur occasionnel, épisodique ou régulier pourquoi ne pas pousser la porte et nous rejoindre ou seulement nous laisser un mot ?

Après tout une communauté en ligne est faite de vraies personnes, avec peut-être un peu plus de liberté dans les manières. Et plus on est de fous...


Je te prie de trouver entre mes mots le meilleur de mon âme.

Georges Brassens, Lettre à Toussenot

Des Choses à lire
Visiteur occasionnel, épisodique ou régulier pourquoi ne pas pousser la porte et nous rejoindre ou seulement nous laisser un mot ?

Après tout une communauté en ligne est faite de vraies personnes, avec peut-être un peu plus de liberté dans les manières. Et plus on est de fous...


Je te prie de trouver entre mes mots le meilleur de mon âme.

Georges Brassens, Lettre à Toussenot

Le Deal du moment :
Cartes Pokémon : la prochaine extension ...
Voir le deal

Lope de Vega

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas

Lope de Vega Empty Lope de Vega

Message par Dreep Mer 20 Oct - 13:23

Lope de Vega

Lope de Vega 280px-LopedeVega

(1562 - 1635)

Biographie :

Lope Félix de Vega Carpio, né le 25 novembre 1562 à Madrid et mort le 27 août 1635 dans la même ville, est un dramaturge et poète espagnol. Il est considéré comme l'un des écrivains majeurs du Siècle d'or espagnol.
Surnommé par Miguel de Cervantes « le Phénix, le monstre de la nature », il est le fondateur de la Comedia nueva1 ou tragi-comédie à l'espagnole à un moment où le théâtre devenait un phénomène culturel de masse.
Lope de Vega a été un auteur extrêmement prolifique : il aurait écrit environ 3 000 sonnets, 9 épopées, des romans, 1 800 pièces profanes, 400 drames religieux, de nombreux intermèdes2. Il a cultivé tous les tons et abordé tous les thèmes.
Ami de Quevedo et de Juan Ruiz de Alarcón, ennemi de Luis de Góngora et envié par Cervantes, il eut une vie aussi extrême que son œuvre, il était chevalier de Malte de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem.
Jeunesse :
Enfant précoce, il sait lire le latin et le castillan dès l’âge de cinq ans. C’est à cet âge qu’il compose ses premiers vers. Il révèle lui-même que c’est à douze ans qu’il écrit des comedias (Yo las componía de once y doce años / de a cuatro actos y de a cuatro pliegos / porque cada acto un pliego contenía)3. Son talent lui ouvre les portes de l’école madrilène du poète et musicien Vicente Espinel qu’il citera toujours avec vénération, comme dans ce sonnet : « Aquesta pluma, célèbre maestro / que me pusisteis en las manos, cuando / los primeros caracteres firmando / estaba, temeroso y poco diestro... » Il continue sa formation à la Compagnie de Jésus qui deviendra plus tard le Colegio Imperial (1574).

Il poursuit ensuite des études à l’université d’Alcalá de Henares pendant quatre ans (1577-1581) mais n’obtient aucun diplôme. Sa vie amoureuse dissolue l’éloigne du sacerdoce et le prive des bourses d’études de ses protecteurs. Il vit d'expédients, gagne sa vie comme secrétaire de secrétaire d’aristocrates, gagne un peu d'argent en écrivant des comedias et piezas de circunstancias.

En 1583, il s’engage dans la marine et livre bataille contre les Portugais à l’Isla Terceira, sous les ordres de son futur ami, Álvaro de Bazán, marquis de Santa Cruz de Mudela.

Étudiant alors la grammaire aux Teatinos et les mathématiques à l'Academia Real, il sert de secrétaire au marquis de las Navas, mais il est distrait de toutes ses activités par ses nombreuses relations amoureuses.
Exil :
De son premier grand amour naît… l’exil. Elena Osorio (la "Filis" de ses vers), femme mariée à l’acteur Cristobal Calderón, et fille du metteur en scène Jerónimo Velázquez, devient son premier grand amour. Séparée de son premier mari, elle se remarie (obligée par son père, qui forcera la rupture avec Lope) au noble Francisco Perrenot. Lope, par vengeance, insulte la famille de ce dernier via des libelles. Il dénonce la situation dans sa comedia Belardo furioso et dans une série de sonnets. Il est alors traduit en justice et la sentence est sévère : cinq ans d’interdiction de séjour à Madrid et deux ans d’exil du royaume de Castille, le tout sous peine de mort.
Amours et mariage :
Lope se souviendra de cet amour dans son roman La Dorotea. Mais il est déjà de nouveau amoureux d’Isabel de Alderete y Urbina (il usa de l'anagramme "Belisa" dans ses vers), avec qui il se marie en 1588 après l’avoir enlevée (le mariage l'ayant sauvé d'un nouveau procès). Cette même année, Lope s’engage dans l’Invincible Armada sur le galion San Juan.

Après la débâcle de l’Invincible Armada, au naufrage de laquelle il survit miraculeusement, Lope revient à Valence en décembre 1588 avec Isabel de Urbina. Le théâtre est alors en pleine effervescence, Lope perfectionne sa mise en scène, assiste à de nombreuses représentations dont celles de l’Academia de los nocturnos (Théâtre local). Il y remarque le refus de l’unité d’action, l’imbroglio italien.

En 1590, Lope s'installe de nouveau à Tolède et se met au service de don Francisco de Ribera Barroso et du duc d'Alba, don Antonio de Toledo y Beamonte, en s’introduisant comme gentilhomme de chambre à la cour ducale d’Alba de Tormes, où il vécut de 1592 à 1595. Il y découvre le théâtre de Juan del Encina, et en reprendra le personnage du gracioso (valet bouffon) en perfectionnant son aspect dramatique.

Isabel de Urbina meurt en 1594. C’est à ce moment qu’il écrit son roman pastoral La Arcadia.

En 1595, passés les huit années d’exil, Lope revient à Madrid. L’année suivante, il subit un nouveau procès pour cause de concubinage avec l’actrice Antonia Trillo.

En 1598, il se marie avec Juana de Guardo, fille d’un riche commerçant de viande de la cour, ce qui lui attire l’ironie et la moquerie de plusieurs des grands esprits de l’époque (dont Luis de Góngora). Juana était apparemment vulgaire, au sang douteux5, et le mariage semblait plus dicté par l’argent que par l’amour. Lope eut pourtant avec Juana son fils préféré, Carlos Félix, ainsi que trois filles.

Il vit jusqu’en 1603 à Séville en tant que secrétaire du futur comte de Lemos, et entretient une relation sérieuse avec Micaela de Luján à qui il dédie nombre de ses vers. Femme mariée, actrice, il eut cinq enfants avec elle, dont ses préférés, Marcela et Lope Félix. C’est une des relations amoureuses importantes de Lope, et il semble que cette dernière se termine en 1608.

Vivant entre plusieurs foyers familiaux et un grand nombre de maîtresses – beaucoup d’actrices, comme le démontre le procès de concubinage de 1596 - Lope se voit dans l’obligation d’assurer un train de vie onéreux et de soutenir plusieurs relations et enfants légitimes ou non. Il y arrive grâce à un travail acharné, écrivant sans relâche poésies et comedias, parfois imprimées sans relecture. Ce n’est qu’à trente-huit ans que Lope peut enfin corriger et éditer une partie de son œuvre. En tant qu’écrivain professionnel, il demande l’obtention de droits d’auteur sur ceux qui imprimaient ses comedias sans sa permission et, à défaut, le droit de correction de ses propres œuvres.

En 1605 Lope entre au service de Luis Fernández de Córdoba y Aragón, duc de Sessa. Leur amitié dure jusqu'à la mort de Lope de Vega.

En 1609, Lope présente son Arte nuevo de hacer comedias, œuvre théorique capitale. Il entre à la confrérie d'esclavos del Santísimo Sacramento à laquelle appartenaient alors les grands écrivains, dont Francisco de Quevedo, ami personnel de Lope, et Cervantes, avec qui il a entretenu des relations tendues suite aux allusions contre lui que donne Don Quichotte.

En 1612, la mort de son fils préféré, puis celle de sa femme Juana, l'année suivante, marquent un tournant dans sa vie.

Le 24 mai 1614, Lope de Vega entre dans l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem. Sa vie désordonnée, ses amours coupables et la mort de ses proches ont sans doute provoqué une crise existentielle chez lui, qui se traduit par une inspiration plus spirituelle et religieuse. C’est à ce moment qu’il écrit les Rimas sacras et de nombreuses œuvres pieuses, et ses vers se teintent d’inspirations philosophiques.

Luis de Góngora provoque alors une révolution esthétique dans ses Soledades. Même si l’on sent chez Lope une nouvelle évolution dans l’écriture de ses vers, il tient à se distancier de cette « nouvelle esthétique » culturaniste et s’en moque même dès qu’il en a l'occasion. Ce à quoi Góngora réagit de son côté, notamment en écrivant des satires.

Lope doit essuyer d’autres critiques qui portent sur le non-respect des trois règles d’unité. Pedro Torres Rámila, auteur d’une Spongia en 1617, dénigre non seulement le théâtre de Lope de Vega, mais aussi toute son œuvre narrative, épique et lyrique. Ce à quoi ont répondu plusieurs amis humanistes du Phénix, Lopez de Aguilar à leur tête, dans un texte de 1618 « Expostulatio Spongiae a Petro Hurriano Ramila nuper evulgatae. Pro Lupo a Vega Carpio, Poetarum Hispaniae Principe », et qui contient leurs éloges, pour les plus connus, Tomás Tamayo de Vargas, Vicente Mariner, Luis Tribaldos de Toledo, Pedro de Padilla, Juan Luis de la Cerda, Hortensio Félix Paravicino, Bartolomé Jiménez Patón, Francisco de Quevedo, le Comte de Salinas, et Vicente Espinel.

C’est donc critiqué et attaqué, mais encouragé par le texte qui le défend, que Lope continue de s’essayer dans le genre épique (La Filomena, 1621 – La Andrómeda, 1621 – La Circe, 1624 – La rosa blanca, 1624 – La corona trágica, 1627, sur la vie et la mort de Marie Stuart).



Bibliographie :

La Foire de Madrid (Las ferias de Madrid), texte présenté, traduit et annoté par Pierre Dupont.
Peribañez et le commandeur d'Ocaña, texte présenté, traduit et annoté par Pierre Dupont.
L'Eau ferrée de Madrid (El Acero de Madrid), texte présenté et annoté par Nadine Ly, traduit par Patrice Bonhomme et Nadine Ly.
L'Adultère pardonnée (La adultera perdonada), texte présenté, traduit et annoté par Michel Garcia.
Fuente Ovejuna, traduit par Dominique Aubier.
Fuente Ovejuna, texte présenté, traduit et annoté par Pierre Dupont.
Mudarra le Bâtard (El bastardo Mudarra), texte présenté, traduit et annoté par Pierre Blasco.
La Petite Niaise (La dama boba), texte présenté, traduit et annoté par André Nougué et Robert Marrast.
Le Chien du jardinier (El Perro del hortelano), texte présenté, traduit et annoté par Frédéric Serralta.
Le Paysan dans son coin (El Villano en su rincon), texte présenté, traduit et annoté par Jean Testas.
Le meilleur alcade est le roi (El mejor alcalde, el Rey), texte présenté, traduit et annoté par Jean Testas.
Le Mari le plus constant, Orphée (El marido mas firme, Orfeo), texte présenté, traduit et annoté par Jean-Pierre Ressot.
Le Chevalier d'Olmedo (El caballero de Olmedo), texte présenté, traduit et annoté par Jean Testas.
Le Châtiment sans vengeance (El castigo sin venganza), texte présenté, traduit et annoté par Robert Marrast.
L'Étoile de Séville (La Estrella de Sevilla - dont l'attribution à Lope de Vega est aujourd'hui remise en cause), texte présenté, traduit et annoté par Bernard Gille.
Dreep
Dreep

Messages : 1539
Date d'inscription : 08/12/2016
Age : 31

  • Revenir en haut
  • Aller en bas

Lope de Vega Empty Re: Lope de Vega

Message par Dreep Mer 20 Oct - 13:25

Le Chien du Jardinier

Lope de Vega Product_9782070395811_195x320

Existe-t-il une réciprocité amoureuse dans Le Chien du Jardinier ? Oui et non. Teodoro n’est-il qu’un amant intéressé ? On pourrait répondre de même, ainsi qu’à d’autres questions jalonnant cette pièce légère, et puisque celle-ci repose sur une indécision proverbiale (voir le sens du titre*) c’est un jeu d’aller-retour entre ce oui et ce non qui structure la pièce de Lope de Vega. Le motif ? Une comtesse ne saurait épouser son secrétaire sans détruire sa réputation et son grade. Je suis tenté de dire que le dénouement (qu’un ressort dramatique assez grossier permet) n’existe que parce qu’il faut bien qu’il y en ait un. J’ai eu en tout cas le sentiment que, pour le coup, la pièce se prêtait assez mal à une simple lecture et est fondamentalement une pièce à jouer. Ce qui en revanche rend la pièce tout à fait crédible, c'est ce que Teodoro nomme les "mille intervalle de lucidité", où toute l'ambiguïté des sentiments, sinon leur versatilité.

Lope de Vega a écrit:Ne sois pas étonné, car elle est folle de désir amoureux, et comme son honneur en tient la réalisation pour méprisable, elle veut abîmer mon visage, parce que mon visage est le miroir où elle regarde son honneur, et elle se venge en le voyant enlaidi.

*: « Le proverbe dit du chien du jardinier qu’il ne mange ni ne laisse manger. »
Dreep
Dreep

Messages : 1539
Date d'inscription : 08/12/2016
Age : 31

  • Revenir en haut
  • Aller en bas

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut

 Des Choses à lire :: Lectures par auteurs :: Écrivains de la péninsule Ibérique


 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum