John Cowper Powys
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Re: John Cowper Powys
merci Tristram !
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"Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal" Le Club des incorrigibles optimistes de J.M. Guenessia "
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 12887
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Localisation : En Provence
Re: John Cowper Powys
Wahou ! Pareil pour moi ! Je l'ai souvent vu en librairie ou chez les bouquinistes, ces derniers temps. La prochaine fois je l'emporte !
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Entre les deux coups de feu qui décidèrent de son destin, il eut le temps d'appeler une mouche : "Madame".
Quasimodo- Messages : 3361
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Age : 24
Re: John Cowper Powys
Givre et sang, je l' ai lu deux fois avec la meme émotion.
Personne encore n' a lu l' Autobiographie ?
Dommage.
Placez-le sur votre table de nuit, c' est un excellent livre de chevet
et ça aide à connaitre l' extraordinaire personnage qu' il était !
Esprits frères également, qui met en valeur l' époustouflante famille
Powys.
Personne encore n' a lu l' Autobiographie ?
Dommage.
Placez-le sur votre table de nuit, c' est un excellent livre de chevet
et ça aide à connaitre l' extraordinaire personnage qu' il était !
Esprits frères également, qui met en valeur l' époustouflante famille
Powys.
bix_229- Messages : 10647
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: John Cowper Powys
Si, Arturo l'a lu je crois ?
Mais je ne l'oublie certainement pas, Bix !
Mais je ne l'oublie certainement pas, Bix !
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Entre les deux coups de feu qui décidèrent de son destin, il eut le temps d'appeler une mouche : "Madame".
Quasimodo- Messages : 3361
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 24
Re: John Cowper Powys
Je n'ai pas tout lu pour être honnête, mais c'est une bien belle écriture.
Arturo- Messages : 3112
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Age : 33
Localisation : Par-delà le bien et le mal
Re: John Cowper Powys
Givre et Sang

Dorset, début du XIXe (livre initialement publié en 1925). Les Ashover : Rook l’aîné qui malgré son sceptique détachement égotiste aime tant son frère tuberculeux, Lexie qui aime tant la vie, derniers descendants mâles de la famille et du manoir ; leur mère, veuve, et la fille de sa sœur, cousine Ann, chasseresse mythologique, ancienne amante de Rook ; Netta Page, sa nouvelle amante, une roturière, l’intruse, et stérile ; Nell(y), également aimée de Rook, l’épouse du pasteur William Hastings, misanthrope nihiliste qui écrit un livre maléfique, sa « machine infernale ».
Traitant de l’hérédité et du destin, c’est aussi une variation sur la bâtardise et les tares, plus précisément les enfants illégitimes (des aristocrates), plus ou moins dégénérés.
Les somptueuses métaphores filées et images de la nature/ campagne sauvent de l’empesé décadentisme. Cas-limite, du givre sur une vitre :

Dorset, début du XIXe (livre initialement publié en 1925). Les Ashover : Rook l’aîné qui malgré son sceptique détachement égotiste aime tant son frère tuberculeux, Lexie qui aime tant la vie, derniers descendants mâles de la famille et du manoir ; leur mère, veuve, et la fille de sa sœur, cousine Ann, chasseresse mythologique, ancienne amante de Rook ; Netta Page, sa nouvelle amante, une roturière, l’intruse, et stérile ; Nell(y), également aimée de Rook, l’épouse du pasteur William Hastings, misanthrope nihiliste qui écrit un livre maléfique, sa « machine infernale ».
Roman gothique (flamboyant), drame d’un symbolisme préraphaéliste, shakespearien dans l’intention, voire hugolien, avec un net ressouvenir de La Chute de la maison Usher de Poe et quelque chose de l’imaginaire morbide des marais putrides d’Huysmans (notamment dans Là-bas).« Alors, en un éclair, il [Hastings] vit combien les êtres sont animés par la puissance vorace de la vie, cette vie mystérieuse contre laquelle il menait sa lutte métaphysique insensée. » (XV)
Traitant de l’hérédité et du destin, c’est aussi une variation sur la bâtardise et les tares, plus précisément les enfants illégitimes (des aristocrates), plus ou moins dégénérés.
Les somptueuses métaphores filées et images de la nature/ campagne sauvent de l’empesé décadentisme. Cas-limite, du givre sur une vitre :
Car Rook ("Corbeau") le puritain apprécie le frigide du givre cimmérien…« Le temps acerbe ressemblait à un vieil ébéniste allemand, venu de Nuremberg ou de Rothenburg, ciselant de son instrument de fer, entre ses doigts osseux, une forme en volute qui serait comme l’essence platonique ou l’émanation spirituelle d’un végétal pétrifié par le gel dans la Forêt-Noire. » (VII)
« Il [Rook, sur les tombes de ses ancêtres] percevait la menace furieuse s’élevant de la poussière humaine enterrée, qui allait le maudire s’il n’ouvrait pas à leur lignée les portes du futur, et le condamner s’il verrouillait ces portes dans la jouissance égoïste du plaisir stérile.
Alors qu’il caressait Nell dans cette sombre église, en ce jour singulier, il sentait qu’il avait infligé une défaite à la volonté opiniâtre des morts, concentrée pendant six cents ans, et qui cherchait à se projeter dans l’avenir. Tant de pères qui avaient engendré tant de fils, tant de fils qui avaient engendré tant de pères, tout cela pour que, d’un sarcastique "Couchés, morts lubriques, couchés !", il les rejetât dans le noir du néant.
[…] Rook avait l’impression de prendre une revanche sur le destin lui-même. Car il se vengeait de l’avidité à transmettre la vie qui était propre à sa lignée. Il lui niait tout avenir. Il clamait à la vaste et informe assemblée des Ashover futurs : "Vous ne serez pas !"
[…] Il avait résolu de trancher le cordon ombilical entre les aïeux et les descendants : que les uns soient totalement oubliés, et que les autres ne voient jamais le jour ! » (VI)
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 8467
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 63
Localisation : Guyane
Re: John Cowper Powys
merci Tristram ! tes rapprochement avec les livres d'autres auteurs me permettent de noter de prochaines lectures de la même veine ou d'un même sang ! 

Dernière édition par Bédoulène le Mar 2 Avr - 13:56, édité 1 fois
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"Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal" Le Club des incorrigibles optimistes de J.M. Guenessia "
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 12887
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 74
Localisation : En Provence
Re: John Cowper Powys
Owen Glendower

Dans ce roman d'inspiration historique, John Cowper Powys plonge le lecteur au début du XVème siècle. Au coeur de la guerre de Cent Ans, le Pays de Galles aperçoit la possibilité de s'affranchir de l'Angleterre et une révolte militaire s'organise entre 1400 et 1415, avec à sa tête le prince Owen Glendower. Si cette tentative se révélera un échec, elle incarne les dernières velléités d'indépendance des Gallois avant l'incorporation du territoire au Royaume d'Angleterre, et possède à ce titre une forte dimension symbolique, voire mythologique.
En suivant les pas d'un jeune étudiant, Rhisiart, venu rejoindre Glendower, Cowper Powys s'attache à décrire le Pays de Galles dans toute sa complexité, sa beauté, dans un isolement géographique qui peut nourrir une rébellion et renforcer une sensation de grandeur et d'euphorie. La chronologie est cependant très vite laissée de côté pour saisir des instantanés, entre tensions religieuses, confrontations et perspectives amoureuses. L'écriture, tour à tour flamboyante, poétique, picaresque, n'est pas évidente à suivre car empruntant sans cesse des détours, des chemins de traverse. Mais il faut se laisser porter par cette démesure romanesque, où la chute semble immédiatement suivre une apogée, reflétant la fragilité et l'impermanence des sentiments.

Dans ce roman d'inspiration historique, John Cowper Powys plonge le lecteur au début du XVème siècle. Au coeur de la guerre de Cent Ans, le Pays de Galles aperçoit la possibilité de s'affranchir de l'Angleterre et une révolte militaire s'organise entre 1400 et 1415, avec à sa tête le prince Owen Glendower. Si cette tentative se révélera un échec, elle incarne les dernières velléités d'indépendance des Gallois avant l'incorporation du territoire au Royaume d'Angleterre, et possède à ce titre une forte dimension symbolique, voire mythologique.
En suivant les pas d'un jeune étudiant, Rhisiart, venu rejoindre Glendower, Cowper Powys s'attache à décrire le Pays de Galles dans toute sa complexité, sa beauté, dans un isolement géographique qui peut nourrir une rébellion et renforcer une sensation de grandeur et d'euphorie. La chronologie est cependant très vite laissée de côté pour saisir des instantanés, entre tensions religieuses, confrontations et perspectives amoureuses. L'écriture, tour à tour flamboyante, poétique, picaresque, n'est pas évidente à suivre car empruntant sans cesse des détours, des chemins de traverse. Mais il faut se laisser porter par cette démesure romanesque, où la chute semble immédiatement suivre une apogée, reflétant la fragilité et l'impermanence des sentiments.
Avadoro- Messages : 780
Date d'inscription : 07/12/2016
Age : 34
Re: John Cowper Powys
merci Avadoro, j'ai bien envie de retenter cet auteur donc je note !
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"Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal" Le Club des incorrigibles optimistes de J.M. Guenessia "
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 12887
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 74
Localisation : En Provence
Re: John Cowper Powys
Nous sommes de misérables vers de terre et des insectes débles, mais ausi des etres dotés, comme les dieux, du pouvoir magique de créer, et lorsque nous sommes tourmentés, comme c' est souvent le cas par les délires, les terreurs, les fantasmes et les illusions, la meilleure politique est alors, je l' ai découvert au cours de ces douze dernières années, de devenir chacun notre propre analyste, pour conjurer ces horreurs en
fonction de notre expérience individuelle.
POWYS - Ma philosophie à ce jour
Powys semble avoir trouvé en soi les ressources nécésssaires pour surmonter les travers de la vie, grace à sa complexité ou malgré elle.
En tout cas, sa quete personnelle est tout à fait passionnante...
Et utile, parfois.
fonction de notre expérience individuelle.
POWYS - Ma philosophie à ce jour
Powys semble avoir trouvé en soi les ressources nécésssaires pour surmonter les travers de la vie, grace à sa complexité ou malgré elle.
En tout cas, sa quete personnelle est tout à fait passionnante...
Et utile, parfois.
bix_229- Messages : 10647
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: John Cowper Powys
Merci pour vos commentaires !
Aux livres historiques de Powys que j'ai lus je préfère les romans, presque toujours autobiographiques, de près ou de loin.
Dans Givre et sang (ou encore les Sables de la mer ou Wolf Solent), Powys est un incroyable écrivain de nature, poétique et lyrique
Les pensées de Rook n'avaient peut-être jamais atteint à une tristesse plus grande. La paix de cet instant, les innombrables bruissements légers et éphémères de l'été, le mouvement d'un nuage de moucherons indolents qui montaient et plongeaient dans la lumière du soleil, chacun d'eux devenu une tâche dansante intensément consciente, le martèlement continuel et aigu d'un pivert quelque part au-dessus de leur tête, le balancement de l'herbe courbée par un vent plus léger que le souffle même du sommeil, tout contribuait à révéler, à accentuer la futilité pitoyable de la vie humaine et ses erreurs, ses tâtonnements, ses pauvres malentendus.
De très loin, des prairies inondées, lui parvenait de temps à autre le cri rauque d'un oiseau nocturne isolé, d'un engoulevent peut-être, ou d'un butor, et ce cri confirmait sa tragique vision des choses. N'était-il pas lui-même un corbeau de nuit solitaire se lamentant dans une langue inconnue tandis que les souffles humides des eaux en crue recouvraient les marais ?
Il est tout autant un virtuose des passions les plus complexes ou même contradictoires.
Dans Givre et sang il y a encore un élément autobiographique très fort, la passion
qui lie Rook à son frère cadet Lexie, gravement malade.
Dans sa vie aussi, Powys a toujours éprouvé un amour très fort pour son frère cadet Lewellyn, atteint de tuberculose.
C'est pour cela qu'il faut lire son Autobiographie où il se raconte librement, tout autant
qu'un Montaigne.
Aux livres historiques de Powys que j'ai lus je préfère les romans, presque toujours autobiographiques, de près ou de loin.
Dans Givre et sang (ou encore les Sables de la mer ou Wolf Solent), Powys est un incroyable écrivain de nature, poétique et lyrique
Les pensées de Rook n'avaient peut-être jamais atteint à une tristesse plus grande. La paix de cet instant, les innombrables bruissements légers et éphémères de l'été, le mouvement d'un nuage de moucherons indolents qui montaient et plongeaient dans la lumière du soleil, chacun d'eux devenu une tâche dansante intensément consciente, le martèlement continuel et aigu d'un pivert quelque part au-dessus de leur tête, le balancement de l'herbe courbée par un vent plus léger que le souffle même du sommeil, tout contribuait à révéler, à accentuer la futilité pitoyable de la vie humaine et ses erreurs, ses tâtonnements, ses pauvres malentendus.
De très loin, des prairies inondées, lui parvenait de temps à autre le cri rauque d'un oiseau nocturne isolé, d'un engoulevent peut-être, ou d'un butor, et ce cri confirmait sa tragique vision des choses. N'était-il pas lui-même un corbeau de nuit solitaire se lamentant dans une langue inconnue tandis que les souffles humides des eaux en crue recouvraient les marais ?
Il est tout autant un virtuose des passions les plus complexes ou même contradictoires.
Dans Givre et sang il y a encore un élément autobiographique très fort, la passion
qui lie Rook à son frère cadet Lexie, gravement malade.
Dans sa vie aussi, Powys a toujours éprouvé un amour très fort pour son frère cadet Lewellyn, atteint de tuberculose.
C'est pour cela qu'il faut lire son Autobiographie où il se raconte librement, tout autant
qu'un Montaigne.
bix_229- Messages : 10647
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
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