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John Williams

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Message par topocl Sam 10 Déc - 11:16

John Williams (1922-1994)

nature - John Williams A241910


John Williams , né au Texas, a étudié au Colorado et obtenu son doctorat dans le Missouri où il a fait ses premiers pas de professeur. Après avoir servi dans l’armée de l’air de 1942 à 1945, il a enseigné la littérature et l’art d’écrire pendant trente ans à l’université de Denver. Il est l’auteur de deux recueils de poèmes, d’une anthologie sur la poésie anglaise de la Renaissance et de quatre romans, dont Stoner, publié en 1965.

Oeuvre en français
Butcher's Crossing (1960) - Butcher's Crossing, éditions Piranha, 2016 : Page 1
Stoner (1965) - Stoner, éd. Le Dilettante, 2011 : Page 1


màj le 4/11/2017

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Message par topocl Sam 10 Déc - 11:17

Stoner.

nature - John Williams 51tlgr10

Stoner. William Stoner. Les désarrois d’un type ordinaire. Et ses petites joies, dont il apprend à se contenter.
Un type qui ne prend pas souvent de décision, il a plutôt tendance à subir avec un côté léger et pas larmoyant, , et il a sans doute raison, car chaque fois qu’il prend son destin en main, ça se termine plutôt mal : méprisé et ballotté par son épouse, cassé par ses collègues. Bien maladroit à rattraper ses erreurs, désarmé, et baissant souvent les bras (compromission ou philosophie ?), mais sachant ne pas se plaindre et se rabattre sur sa passion de la littérature et de l’enseignement pour compenser. Une amitié qui tient la route au fil des ans, une flamme au passage quand il se voit, à sa grande surprise, amoureux, mais sa maladresse naturelle va reprendre le dessus sur cette issue illusoire à laquelle il avait cru, le laissant avec ses questionnements désabusés. Plus une langueur, qu’une douleur.

On le suit de sa naissance dans une ferme jusqu’à sa mort dans sa chère université du Missouri pour un bilan personnel en demi teinte : pas un héros, pas un génie, mais un homme qui a aimé, s’est passionné sans laisser pour autant la raison de côté, ne s’est pas laissé abattre par ses échecs. Aurait il moins souffert s’il était resté sagement dans la ferme de ses parents ? Peut-être mais il n’aurait pas connu les joies de la littérature qui fut son soutien quotidien…Il fut sans soute plus marqué par la douleur du destin du monde que du sien propre, qu’il tient à distance grâce à une espèce de bulle protectrice.

Un personnage attachant car extrêmement humain dans ses erreurs, ses échecs , son instabilité maladroite. Ce qui rend ce roman si attachant c’est que Stoner n’est justement pas un héros de roman, mais un homme plein de contradiction, qui tâche de tenir la souffrance à l’écart, de retenir les éclairs de joie, de ne pas se plaindre, sans doute car il a peur d’affronter le conflit et qu’il préfère y oppose un bloc de refus. Décrit avec une vivacité prodigieuse, on le connaît comme s ‘il était vivant à nos côtés. Ce roman paraît à la fois léger et profond, triste et plein d’humour, de douceur et d’amertume, prenant comme la vie. Les contradictions perpétuelles du personnage, qui font parfois penser à une certaine incohérence, ne sont que l’expression de son grand malaise à mener sa vie .

On n’a aucune envie d’abandonner ce livre en route malgré certaines légèretés de la traduction (quelques fautes de français, des pronoms qui ne renvoient à rien), plutôt ponctuelles au milieu d’une prose bien menée, et sur lesquelles il serait dommage de s’arrêter. Ce serait se priver de l’ excellent plaisir de lecture qu’on prend à ce roman psychologique, mais sans une tonne de psychologie, mais basé sur des faits, des actes, des sentiments et des histoires.



   Il se soupçonnait d'être en train de comprendre, avec dix années de retard, qui il était vraiment, et ce qu'il découvrait était à la fois mieux et moins bien que ce qu'il avait imaginé. Voilà, se disait-il, je deviens un enseignant, un passeur, un homme dont la parole est juste et auquel on accorde un respect et une légitimité qui n'ont rien à voir avec ses carences, ses défaillances, et sa fragilité de simple mortel.


   Il avait quarante deux ans. Il n'y avait rien devant qui le motivât encore et si peu derrière dont il aimait se souvenir…


(commentaire rapatrié)


Dernière édition par topocl le Jeu 15 Déc - 11:18, édité 1 fois

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Message par topocl Sam 10 Déc - 11:18

Anna Gavalda, à propos de Stoner, dont elle a assuré la traduction

anna gavalda a écrit:
   C’est en lisant une interview de Colum McCann parue dans le quotidien anglais The Guardian il y a quelques années que j’ai découvert Stoner de John Williams. McCann affirmait que ce roman, publié en 1965, était un grand oublié de la littérature américaine, ajoutait qu’il en avait déjà acheté plus d’une cinquantaine d’exemplaires pour l’offrir à ses amis et que c’était un texte qui touchait autant les écrivains que les simples lecteurs. Cette précision m’avait mis la puce à l’oreille et je m’étais empressée de le lire. De le lire, de l’aimer et d’avoir envie de le partager à mon tour. Hélas, il n’avait jamais été édité en français. La suite est simple : j’ai demandé à mon éditeur d’en acquérir les droits, ai vaguement cherché un traducteur patenté et ai fini par m’avouer ce que je savais déjà, à savoir que William Stoner, c’était moi, et que c’était à moi de m’y coller. Pour le meilleur, pour ce « vertige de l’orpailleur » évoqué dans le chapitre IX – expression qui n’est pas dans le texte original et que je me sais gré d’avoir inventée – ceux qui liront jugeront, et pour le pire: des heures et des heures passées arc-boutée sur un bout de phrase que je comprenais, que je « voyais » mentalement, mais qu’il m’était impossible de traduire… Pourquoi tant d’enthousiasme et tant de peines ? Je ne sais pas. Voilà un roman qui n’a rien de spectaculaire. Le récit d’une vie âpre, austère, une vie de prof, une vie passée sous silence et tout entière consacrée à la littérature, bref pas très sexy, j’en conviens et n’en espère aucun miracle, mais je suis bien heureuse d’avoir été au bout de ce projet. D’une part parce qu’il m’a beaucoup appris sur « le métier », toutes ces histoires de légitimité, de liberté, de respect dû à une voix plutôt qu’à une langue m’ont passionnée, d’autre part parce c’est un roman qui ne s’adresse pas aux gens qui aiment lire, mais aux êtres humains qui ont besoin de lire. Or, avoir besoin de lire n’est pas forcément un atout, ce peut être, même, souvent, un handicap. Se dire que la vie, bah… tout compte fait, n’est pas si importante que ça et que les livres pareront à ses manquements, c’est prendre le risque, souvent, de passer à côté. William Stoner donne cette impression de gâchis. D’ailleurs c’est une question qui le hante au moment de sa mort : parce que j’ai aimé lire plus que tout, j’ai déçu mes parents, perdu des amis, abîmé ma famille, renoncé à ma carrière et eu peur du bonheur, ai-je raté ma vie ?
   Quelques battements de cils plus tard, il y répond et, en essayant de le servir le mieux possible, j’y ai répondu aussi. Car en vérité, et nous pouvons l’avouer, que nos vies soient ratées ou pas nous importe moins que cette question posée par un professeur à ce jeune homme gauche, fruste et solitaire qui n’a encore jamais mis les pieds dans une bibliothèque et qui deviendra mon héros :
   « M.Stoner, M.Shakespeare s’adresse à vous à travers trois siècles. L’entendez-vous ? »

(message rapatrié)

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Message par bix_229 Lun 25 Sep - 23:01

Ne vous en faites pas. Je reviendrai mort ou vif !. Stoner est un livre magnifique que je ne suis pas prêt d'oublier. B
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Message par tom léo Mar 26 Sep - 18:20

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Butcher's Crossing


Originale : Anglais (E-U), 1960

CONTENU :
C'est vers 1870 que Will Andrews quitte Harvard après trois ans d'études pour pouvoir suivre une idée : rechercher un contact plus originel avec la nature. Muni d'une adresse, il tombe à Butcher's Crossing sur une ville au carrefour de la chasse vers les derniers grands troupeaux de buffles. Il y va se joindre à un groupe d'hommes, guidé par un certain Miller, qui lui, parle d'une vallée cachée avec un troupeau pas encore découvert. L'excursion se prépare et les quatre hommes partent. Le voyage et ensuite l'arrivée dans cette vallée reculée, la chasse aux buffles et la (sur)vie des hommes vont être racontés : on deviendra insatiable...

REMARQUES :
Après l'incroyable « Stoner » de John Williams, je ne pouvais que continuer à explorer cet auteur. J'ai donc pris ce roman antérieur de plusieurs années à Stoner, écrit en 1960. Et à notre grand étonnement nous découvrons que ce roman se situe complètement ailleurs : dans la deuxième moitié du XIXème siècle, dans le cadre du Far Ouest, d'abord avec les clichés y associés : cow-boys, filles légères, salon, coiffeur, chevaux dans un village de croisement, de départ et de retour d'expéditions pour chasser les derniers grands troupeaux de buffles. Mais déjà faut-il de plus en plus loin pour des troupeaux de moins en moins grands.

Assez rapidement, et sur la recommandation d'une vague connaissance, Will Andrews contacte un aventurier qui parle de ce qu'il avait découvert des années auparavant : une vallée isolée, cachée, ignorée, avec un énorme troupeau de buffles. C'est vraiment rapidement que le projet prend forme, qu'on se munit du nécessaire et qu'on partira à quatre. Le voyage, inclus une période sans eau et une perte d'orientation, puis l'arrivée dans la vallée (comme une arrivée à la terre promise…) ouvre vers la partie centrale, qui se déroule alors dans cette vallée : chasse, campement, surpris par l'hiver… Se déroule alors dans ces grandes espaces une sorte de huis-clos entre quatre hommes de trempes différentes.


Disons en passant que ce cadre bien différent de Stoner peut convaincre plus d'un sur la maîtrise, la flexibilité de Williams dans son écriture… Ayant souligné alors cette diversité on pourrait explorer cette curiosité que l'auteur donne au protagoniste Andrews son nom de famille comme prénom : William/Will. Donc de là la vague idée d'une forme de souvenirs autobiographiques. Pas du Far Ouest, mais peut-être de la confrontation avec la violence que constituaient probablement pour lui sa participation à la guerre mondiale. Car il faut bien souligner que notre héros Will est peut-être pas mal intentionné, mais qu'il est certainement pas entièrement préparé : les durétés de l'expédition vont le changer à jamais, lui qui était arrivé à Butcher's Crossing comme un garçon innocent.

Donc, le lien avec la vie de l'auteur sont bien sûr juste des idées personnelles possibles, mais ce qui est sûr c'est que des expressions, des réalités très différentes (Stoner ; Butcher'sCrossing) peuvent rendre dans leur complémentarité une idée d'une personne.

Le lieu (« Croisement des bouchers ») me fait penser à un carrefour de décision de vie ce qui est probablement le cas pour Will.

On pourrait (âmes sensibles) retenir le massacre des buffles dans la deuxième partie du roman, mais cette chasse ne constitue qu'une partie du récit. Donc, la comparaison avec le roman légendaire de McCarthy « Méridien de sang ou le rougeoiment du soir dans l'Ouest » n'est pas justifié coté sang, massacre, violence inouie. S'il y a parenté, éventuellement par le fait que l'Ouest américain se créa sa propre fin ? Le massacre aux buffles, presque anéantis entièrement, sont un parabole nous invitant à la réflexion.

Un centre d'intérêt de ce roman serait certainement la vie en univers clos : quatre hommes, liés pour une période prolongée les uns aux autres. Presque un huis clos donc.

Un très bon roman qui n’atteint peut-être pas encore la qualité de Stoner mais laisse présager le meilleur ! Invitation à la lecture !

mots-clés : #aventure #initiatique #nature #violence
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Message par bix_229 Mar 26 Sep - 19:00

Merci Tom Leo !

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Je suis en train de me demander comment parler de Stoner.
Un livre d'une telle épaisseur, d'une telle densité, qui ne fléchit jamais...
Tout cela pour pour traiter du destin d'un homme, fils de pauvres cultivateurs.
Mais quel homme !
Qui découvre tout d'un coup la beauté.
Celle de la nature, de l'amitié, de la littérature.
Plus tard de l'amour.
Et dont le regard change sur tout et sur lui-même.
Un changement fabuleux qui ne lui évitera pas le pire, lorsque la vie sera passée sur lui.
Mais elle l'illumine aux yeux de tous.
Et aussi de ceux qui auront la chance de lire ce livre.
J'y reviendrai peut-être...
Mais cette lecture rend humble.

Ce qui m'a fait énormément plaisir, c'est de constater que sur Internet, cette machine mondialisée, gérée par une bande de requins, toujours là à nous espionner, à nous faire consommer davantage...
Il y a aussi une contre société fraternelle qui nous communique ses coups de coeur, avec la seule volonté de faire connaître et de faire plaisir.
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Message par Tristram Mar 26 Sep - 20:31

@Tom Léo : buffle = bison, non ?

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Message par Invité Mar 26 Sep - 20:55

- bix- tu remercies Tom Léo et je te remercie , par avance ( même si cela ne se fait pas quand on est bien élevé ! tongue ) car je sais déjà quelle sera ma prochaine lecture ! Tu donnes vraiment envie de découvrir ce livre.

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Message par bix_229 Mar 26 Sep - 21:09

Bof, je n' ai rien dit !
Je n' ose pas. J' ai pris des notes pourtant, mais je reste sec.
Peut etre, réussiras-tu mieux que moi, Kashmir ?
Je te le souhaite !
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Message par tom léo Mar 26 Sep - 21:39

Tristram a écrit:@Tom Léo : buffle = bison, non ?

Euh, oui!? Il faudra me pardonner jusqu"à la fin des erreurs en français...

Juste pour clarifier: il me semble aussi que Stoner est encore un étage au-dessus, mais de toute façon, ce sont des OVNIs et je me joinds aux recommandations de bix. Donc, bon choix kashmir! Mais pour celui qui a touché l'or, il va continuer à fouiller... Juste que je n'avais pas fait une recension in extenso en français au moment de la lecture, et que bix avait pour ainsi dire annoncer la couleur.
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Message par topocl Mer 27 Sep - 8:35

En fait je réalise seulement maintenant grâce à Tom Léo que Butcher's crossing est du même auteur que Stoner. M topocl l'a lu, Butcher's crossing, et ne l'a pas trouvé super, donc je l'avais rangé sans le lire. Mais je vais de ce pas le ressortir! Et mettre Stoner dans la PAL de M topocl.
C'est vraiment tout ce qu'il a écrit, cet homme  Crying or Very sad ?

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Message par topocl Lun 2 Oct - 9:47

nature - John Williams 515hxf10

Butcher's Crossing

Frais émoulu d'Harvard, William Edwards débarque à Butcher's Crossing, petite ville de la Frontière, à l'essor économique aussi fantastique qu'éphémère. Il s’engage avec trois compères dans une vaste  équipée de chasse aux bisons. Ils vont descendre l'une après l'autre 4000 têtes, bien consciencieusement, ravis de leur bonne fortune. Cette aventure ne va pas sans péripéties, bien sûr, qui constituent les étapes du passage à l'âge adulte d'Edwards, comme le prouve  l'évolution de sa relation avec Francine, la prostituée allemande.

Les amateurs d'aventure, de nature sauvage, et d'Ouest lointain apprécieront ce récit dont l'originalité tient à la dénonciation du "génocide" des bisons, sujet moins habituel que celui de leurs compagnons d'infortune, les Amérindiens.
Pour ma part j'ai regretté l'absence absolue de toute psychologie, aussi bien pour décrire les hommes que leurs émotions.

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Message par Invité Lun 23 Oct - 21:04

Stoner

nature - John Williams Stoner10

Je me souviendrai de cette lecture, première faite sur vos conseils, les chosiens, d'un livre que j'avais acheté, intéressée, et enfoui sur mes étagères ! Ressorti, après vous avoir lus : comment vous remercier ?


En reprenant mon travail en début d'après-midi, plusieurs personnes dont j'ai eu à m'occuper ont dû se demander pourquoi j'avais les yeux rouges : comment leur expliquer que je venais de quitter définitivement William Stoner et que j'étais triste de ne plus partager sa vie...

Oui, c'est l'histoire ordinaire d'un homme ordinaire mais c'est surtout l'histoire d'un homme qui décide de vivre selon ses choix, selon son coeur, en marge d'une société ou d'une confrérie qui n'accepte pas l'image de son bonheur apparent, ne le comprenant pas puisque sa vie n'est pas que réussite. Mais , justement, au milieu des choix peu appropriés, des mesquineries des collègues, il lui reste le trésor de savoir regarder, la nature, celle qu'il aime, son ami, ses livres et de vivre intensément de sa curiosité sans cesse renouvelée.

Je l'aime ce William Stoner parce qu'il a choisi d'être différent, de ne jamais répondre dans l'humeur et de s'inventer, par obligation au début, une vie d'admiration de ce qui l'entoure et le touche.

C'est, pour moi, un livre d'apprentissage : accepter ce qui vient et savoir débusquer le "beau" de chaque situation.

Merci pour me l'avoir mis dans les mains.

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Message par bix_229 Lun 23 Oct - 21:17

Content que ça t' aie plu, Kashmir !
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Message par Invité Lun 23 Oct - 21:25

C'est peu dire, Bix même si c'est très difficile d'en parler, finalement...

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Message par Bédoulène Mar 24 Oct - 10:05

il est dans ma PAL ce livre donc un de ces jours............

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Message par Tristram Mar 5 Oct - 16:39

Butcher's Crossing

nature - John Williams 515hxf10

William Andrews, vingt-trois ans, quitte Boston pour l’ouest, avide d’aventure dans la nature. Il finance une expédition de chasse aux bisons (qui deviennent rares) dans une vallée secrète que Miller à découverte dans les montagnes, à laquelle ils participent avec Fred Schneider, écorcheur, et Charley Hoge, conducteur du chariot à bœufs et homme de camp, qui a perdu une main à cause du gel et se partage entre la Bible et le whisky.
La traversée de la grande prairie sera notamment l’occasion d’une description saisissante de la soif encourue.
« Au cours de leur progression ininterrompue vers l’ouest, la grande plaine tanguait sous leurs pas. L’herbe riche, dont s’engraissaient les animaux malgré la pénibilité du trajet, changeait de couleur au cours de la journée. Le matin, elle était vert vif. À midi, elle se teintait de bleu. L’après-midi, avec l’intensité du soleil, les brins perdaient dans le lointain toute singularité. Une nette pointe de jaune perçait alors sous le vert, si bien que lorsqu’une brise légère traversait la prairie, la couleur semblait la parcourir, vivante, pour disparaître et réapparaître d’instant en instant. Le soir après le coucher du soleil, l’herbe devenait violette, comme si elle avait absorbé toute la lumière du ciel et qu’elle ne devait pas la restituer. »
Puis c’est la restitution de l’abattage et de l’écorchage des près de 5000 bisons présents ; suivent un blizzard aussi exactement rendu, et un hivernage dans la vallée inaccessible. Le côté légèrement didactique de l’exposé correspond à l’apprentissage du jeune Andrews, et l’ensemble paraît constituer un témoignage historique.
« Tous des chasseurs et des durs à cuire. Sans nous, c’est à ça que ressemblerait ce pays. Des gens qui se contentent de vivre de la terre, sans chercher à l’exploiter. »
Sans trop divulgâcher, l’issue de l’expédition sera un échec, un monstrueux gaspillage significatif de la quasi extinction des bisons.

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Message par topocl Mar 5 Oct - 16:41

Merci Tristram, tout ceci me permet de relire le fil, d'apprendre que je l'ai déjà lu, et de le rayer de ma LAL nature - John Williams 1038959943

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Message par Tristram Mar 5 Oct - 16:44

Oui, cinq ans déjà (sans commentaire superfétatoire).

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Message par Tristram Ven 30 Déc - 12:48

Stoner

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William Stoner, fils unique de paysans assez misérables, va fortuitement à l’université du Missouri à Columbia (que fréquenta John Williams), s’y complaît et commence à y faire carrière dans l’enseignement lorsque la Première Guerre mondiale survient, intrusion du monde extérieur dont il est à l’abri dans ce sanctuaire du savoir et de la culture.
Gordon Finch vu par David Masters (collègues à l’université) :
« – Mais tu es assez malin, disons juste assez malin, pour pouvoir deviner ce qui t’arriverait une fois dehors : tu es un raté et tu le sais parfaitement. Tu es tout à fait capable de te comporter comme un salopard, mais tu n’es pas assez impitoyable pour l’être en permanence. De plus, et bien que tu ne sois pas exactement l’homme le plus honnête qu’il m’ait été donné de connaître, tu n’es pas non plus LE salaud magnifique. D’un côté, tu es capable de donner le change avec juste ce qu’il faut de fumisterie pour ne pas travailler autant que le monde pourrait l’exiger de toi, de l’autre, tu n’es pas encore assez malin pour pouvoir lui faire gober que tu es important… Et puis tu n’es pas chanceux… du moins pas vraiment. Tu n’as aucun charisme et tu as toujours l’air un peu niaiseux… Dehors, tu passerais toujours à – Masters écarta légèrement le pouce et l’index – ça du succès et ce sentiment d’échec te détruirait complètement. Donc tu as été choisi. Élu. La providence, dont le sens de l’humour m’enchantera toujours, t’a arraché aux cruelles mandibules de ce monde et t’a placé ici même, en sûreté, au milieu de tes frères… »
Archer Sloane, son professeur :
« Une guerre ne tue pas seulement quelques milliers ou quelques centaines de milliers de jeunes hommes, elle détruit aussi, chez un peuple, quelque chose qui ne pourra jamais être remplacé… Et si ce même peuple traverse plusieurs guerres successives, très vite, la seule chose qui demeure, c’est la brute. »
William étudie la littérature anglaise.
« L’intitulé du sujet de thèse avait été De l’influence de l’Antiquité grecque et romaine dans la poésie lyrique du Moyen Âge et il passa beaucoup de temps, cet été-là, à relire les poètes en latin classique et médiéval. Et plus particulièrement leurs écrits sur la mort. De nouveau, il admira la simplicité et l’élégance avec lesquelles les poètes romains en acceptaient l’idée. Comme si le néant qui les attendait n’était que le juste tribut à payer pour toute la richesse des années dont ils avaient pu jouir. »
Il rencontre puis épouse la pâle et délicate Edith Elaine Bostwick, de Saint-Louis, qui se révèle une conjointe distante, déconcertante, dans « leur intime inimitié ». Ils ont une fille, Grace, dont lui s’occupe.
Sloane décédé, le désinvolte et ambitieux Finch assure l’intérim régulièrement reconduit de sa présidence du département et Hollis Lomax est nommé maître de conférences à sa place ; c’est un infirme, lui aussi sauvé par les livres.
« Il comprit que Lomax avait eu une sorte de révélation – une appréhension du monde rendue possible par les mots, mais que les mots, justement, ne pouvaient traduire – semblable à celle qui l’avait saisi un matin d’hiver pendant l’un des cours d’Archer Sloane. »
À l’instigation d’Edith, Stoner a acquis une maison, dispendieuse au regard de ses maigres émoluments, mais où il a son bureau.
« En s’activant ainsi dans cette pièce qui commençait tout juste à prendre forme, il réalisa que pendant de très nombreuses années, il avait vécu avec une image cadenassée quelque part dans les méandres de son inconscient. Une image refoulée comme s’il s’était agi d’un secret honteux et qui prétendait se faire passer pour un lieu, mais qui, en réalité, n’était autre qu’une représentation de lui-même. Ainsi donc, c’était lui et lui seul qu’il essayait de circonscrire en aménageant ce bureau.
En ponçant ces vieilles planches pour les transformer en bibliothèques, il les sentait devenir plus douces sous sa paume. Il regardait disparaître la patine grisâtre du temps qui, éclat après éclat, laissait deviner l’essence du bois et la pureté de ses veines. En rafistolant ces vieux meubles, en les disposant du mieux qu’il pouvait, c’était lui qu’il façonnait lentement. C’était lui qu’il arrangeait, qu’il retapait et c’était à lui aussi qu’il offrait une seconde chance. »
Stoner s'adonne entièrement aux livres.
« Cet amour de la littérature, de la langue, du verbe, tous ces grands mystères de l’esprit et du cœur qui jaillissaient soudain au détour d’une page, ces combinaisons mystérieuses et toujours surprenantes de lettres et de mots enchâssés là, dans la plus froide et la plus noire des encres, et pourtant si vivants, cette passion dont il s’était toujours défendu comme si elle était illicite et dangereuse, il commença à l’afficher, prudemment d’abord, ensuite avec un peu plus d’audace et enfin… fièrement. […]
Voilà, se disait-il, je deviens un enseignant, un passeur, un homme dont la parole est juste et auquel on accorde un respect et une légitimité qui n’ont rien à voir avec ses carences, ses défaillances et sa fragilité de simple mortel. »
À la mort de son père banquier pendant la crise de 1929, Edith change de vie, écarte William de sa fille chérie, puis de son bureau où il écrivait un second livre.
Charles Walker, un étudiant protégé par Lomax, est un trublion d’une telle inaptitude que Stoner s’oppose à son maintien en cours, ce qui dresse contre lui Lomax ; devenu le nouveau doyen, et son ennemi, ne pouvant éliminer un titulaire, ce dernier use de toutes les brimades possibles.
« Il prenait une sorte de plaisir amer et jouissif à ressasser que le peu de connaissances qu’il avait réussi à acquérir jusque-là l’avait mené à cette seule et unique certitude : en définitive, tout, toute chose, et même ce magnifique savoir qui lui permettait de cogiter ainsi, était futile et vain et finirait par se dissoudre dans un néant qu’il avait été incapable ne serait-ce que d’égratigner. »
Stoner rencontre Katherine Driscoll, et c’est réciproquement l’amour, tant physique que spirituel, jusqu’à leur séparation, à cause de Lomax.
« Au cours de sa quarante-troisième année, William Stoner apprit ce que d’autres, bien plus jeunes, avaient compris avant lui : que la personne que l’on aime en premier n’est pas celle que l’on aime en dernier et que l’amour n’est pas une fin en soi, mais un cheminement grâce auquel un être humain apprend à en connaître un autre. »
Son désespoir existentiel s’approfondit, mais il inflige un revers à Lomax et devient une vedette pour ses étudiants ; il est maintenant sans prise dans son « armure d’indifférence » pour la malveillante Edith, qui se replie sur elle-même.
« Enfin, de guerre lasse, épuisée et presque reconnaissante, elle finit par accepter sa défaite. Les crises se firent plus rares et moins bruyantes jusqu’à devenir aussi convenues que l’intérêt qu’il leur portait et ses longs silences devinrent autant de replis dans une intimité dont il ne s’émouvait plus guère plutôt qu’une attitude de reproche à son égard.
À quarante ans, Edith Stoner était aussi mince qu’elle l’était jeune fille, mais avec une dureté et une friabilité que l’on pouvait imputer à une sorte d’extrême raideur. Comme un corset qui n’aurait pas été taillé à sa mesure et qui, à force d’entraver ses mouvements, avait fini par la blesser. La peau de son visage émacié semblait tendue sur ses pommettes comme une toile sur un châssis et tout en elle n’était qu’angles, arêtes et douleur.
Chaque matin, elle usait de tant de fards et de poudre qu’on avait l’impression qu’elle se composait un visage sur un masque blanc. Ses mains étaient extrêmement maigres, comme si un squelette avait enfilé des gants de peau sèche et puis elles remuaient sans cesse. Se tordant, s’ouvrant, se refermant et se crispant, même dans les moments les plus tranquilles. »
Grace tombe enceinte avec détachement, en fait par fuite. La Seconde Guerre mondiale survient, et son mari y meurt ; elle s’adonne à l’alcool.
« Comme beaucoup d’autres qui avaient déjà vécu une époque similaire, il était… hébété. Ce malaise sans nom tentait de se faire passer pour une sorte de torpeur, seulement lui savait. Il savait que c’était un sentiment dû à des émotions tellement profondes et tellement terribles que l’on s’interdisait de les admettre pour la seule et bonne raison qu’il était impossible de vivre avec. C’était, pensait-il, la force des grandes tragédies. Elles jetaient sur l’humanité une telle chape de malheur qu’elles replaçaient aussitôt nos petites misères dans une tout autre perspective. Les petites histoires se fondaient dans la grande et le fait même qu’elles soient ainsi emportées dans une sorte de maelström qui les dépassait les rendait plus émouvantes encore. Comme une tombe paraît d’autant plus poignante qu’elle a été creusée au milieu de nulle part… »

« Il avait vu la folie du monde et des siens dans les années qui avaient suivi la Grande Guerre. Il avait vu la haine et la méfiance devenir une sorte d’aliénation qui avait gangrené tout le pays aussi sûrement qu’une peste noire. Il avait vu des jeunes gens, des garçons, repartir faire la guerre, piaffer d’impatience et marcher gaiement vers un destin qui n’avait aucun sens. Le chagrin et la pitié qu’il en concevait étaient si absolus et si profondément ancrés en lui que rien ne semblait plus pouvoir l’atteindre… »
Stoner meurt d’un cancer.
« Il laissa ses doigts courir sur le grain du papier et ressentit un léger picotement : ces mots… ils étaient vivants… Ce fourmillement remonta le long de ses poignets et vint se répercuter dans tout son corps. Il y fut très attentif, guetta leur cheminement et attendit d’en être tout entier embrasé. Que cette passion de toujours, cette ardeur, qui avait été comme un affolement, l’épinglât là où il se trouvait étendu. Pourtant il ne pouvait pas lire ce qu’il avait écrit un jour : un rayon de soleil dansait dessus.
Un bruit sourd vint troubler le silence.
Il avait lâché prise et son livre en tombant s’en trouva refermé. »
Ce roman, classiquement chronologique, est rédigé dans un style académique qui lui donne une sorte de pureté détachée ; il est empreint d’une distance partiellement due à l’austère retenue tant de Stoner que de l’auteur, à l’indécision sur les motivations des personnages (malgré une description approfondie par le narrateur omniscient), à l’impression de rendu d’évènements réels dans leur incohérence caractéristique, et au manque avoué d’une représentation nette de cet univers de la littérature illuminant Stoner, passion vitale où il alterne étude et enseignement. Car c’est aussi ce métier qui est le thème du livre (dans la lignée des Coe, Lodge, Philip Roth, Cercas et tutti quanti), et encore le cours du XXe siècle avec ses guerres sidérantes. Mais la matière principale demeure ces solitudes, voire amertumes juxtaposées dans l’insignifiance résignée.

\Mots-clés : #psychologique #xxesiecle

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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
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