Ann Patchett

Ann Patchett, née le 2 décembre 1963 à Los Angeles, est une femme de lettres américaine. Installée depuis l’âge de six ans à Nashville, où elle vit toujours, elle est l'auteur de cinq romans dont Bel canto, pour lequel elle a obtenu le PEN/Faulkner Award en 2002.

Bibliographie en français

   • Bel canto, éditions Rivages, 2002
   • Dans la course, éditions Jacqueline Chambon, 2010 
   • Anatomie de la stupeur, éditions Actes Sud, 2014
   • Orange amère, éditions Actes Sud, 2019
   • La maison des hollandais, éditions Actes Sud, 2021

Merci à wikipédia

La maison des Hollandais

Est-ce une histoire de famille américaine terriblement bien ficelée ? L’introspection d’un homme qui finit par comprendre que les dés jetés peuvent être ramassés puis relancés ? Un conte traditionnel : le frère et la sœur riches jetés dans le vaste monde par la méchante belle-mère, qui ne se lâchent pas la main une seconde et finissent par émerger, entre ténacité et fatalité ? Un ode à la résilience et au pardon ? Ou tout simplement l’histoire dune maison extraordinaire, haïe ou détestée, et qui colle au destin de chacun.e?

Un peu de tout cela, très habilement entremêlé, magnifiquement écrit, d’une belle humanité pour ses personnages qui sont formidablement attachants, plein d‘émotion et d’une tendre noirceur.

C’est vraiment réussi, et Mme Patchett aura bientôt un nouvelle  visite de ma part.

merci topocl, tu me le proposerai ?

Si tu n'avais pas déjà une LAL/PAL déraisonnable, je te le proposerais, oui.

merci, je te fais confiance.

Anatomie de la stupeur




Chercheuse pour une entreprise pharmaceutique du Minnesota, le Dr Marina Singh est envoyée au Brésil sur les traces de son ancien mentor, Annick Swenson. Celle-ci semble avoir totalement disparu dans la jungle amazonienne alors qu’elle travaillait sur un nouveau médicament potentiellement révolutionnaire : une pilule qui rallongerait la fertilité de plusieurs années. Personne ne sait où se trouve le Dr Swenson, et Anders Eckman, le collègue de laboratoire de Marina délégué sur place, est mort avant d’avoir mené sa mission à son terme. Rongée par l’angoisse, Marina embarque pour cette odyssée vers une jungle infestée d’insectes, dans l’espoir de trouver son ancien professeur et des réponses aux questions troublantes qui entourent la disparition de son ami, l’avenir de son entreprise, ainsi que son propre passé.

Lorsqu’elle la retrouve enfin, Annick Swenson est toujours aussi impitoyable et intransigeante qu’à l’époque des réunions médicales de l’hôpital Johns Hopkins. Elle domine et manipule aussi bien son équipe de chercheurs que les indigènes sur lesquels elle mène son étude. Guère moins menaçante que la jungle elle-même, elle s’impose les plus grands sacrifices au nom de la science et n’en attend pas moins de son entourage. Peu importent les conséquences.

Roman conradien ponctué de flèches empoisonnées, de serpents voraces et de tribus cannibales, Anatomie de la stupeur est un monde en soi, où la beauté de l’inattendu côtoie l’intensité de la perte.

Et bien, on peut dire que j'ai été effectivement stupéfaite par ce roman !!!

Comment Ann Patchett dont j'avais lu un roman splendide : BEL CANTO que je recommande par ailleurs, a-t-elle pu écrire ce livre sans intérêt, complètement abracadabrantesque ?

Donc, une chercheuse découvre ,au sein d'une tribu de la forêt amazonienne, que les femmes en ingérant l'écorce d'un certain arbre acquièrent une fécondité quasiment inextinguible....jusqu'à un âge canonique.

Evidemment, un labo est tout de suite sur les rangs pour financer les recherches....

Marina, l'héroïne, qui vit une histoire d'amour à éclipses avec le dirigeant du labo, est donc envoyée au Brésil, pour, d'une part, apprécier l'état des recherches, et d'autre part, tirer au clair la mort d'un collègue chercheur...dont la mort subite a stupéfait Marina, la femme d'Anders, le chercheur décédé, et le Dr Fox, le responsable du laboratoire.

Bref, je passe les détails, mais ayant vécu en Guyane et ayant fait moi-même des virées en forêt, je suis stupéfaite (encore) de l'assaut de tous ces insectes sur cette malheureuse Marina....je ne sais si l'auteure y a été elle-même et a vécu ces mésaventures..., mais si c'est le cas, elle est sans doute maudite

Mais le clou des aventures de Marina en pleine forêt, est malgré tout la capture d'un Anaconda à mains nues, du bord d'un bateau, par un jeune homme....qui l'a hissé à bord avec une facilité déconcertante. Pour rappel, un Anaconda : entre 6 et 8 m et 200kg minimum

Bref, je ne recommande pas ce roman. Elle l'aurait écrit en vue d'une finalité cinématographique, que ça ne me surprendrait pas ! Aucun intérêt !

Simla tu as peut-être une peau résistante aux insectes !

Ben...en tout cas, les moustiques ne m'épargnent pas non plus, hélas

Mais là, franchement, ça m'a bien fait rigoler ces descriptions apocalyptiques de toutes ces bestioles....

Le vieux poncif de l'enfer vert a la vie dure. La grande forêt a toujours eu cette valeur redoutable dans l'imaginaire collectif, souvent associée à une connotation diabolique. L'ennui, c'est que ces fantasmes inconscients brouillent notre représentation, et cautionnent la destruction de cet univers perçu comme inhumain, inutile, hostile. Il reste vrai que la (sur)vie en Amazonie peut se révéler assez pénible...

Exact ! Avant de partir en Guyane, que n'ai-je entendu de descriptions épouvantables !! Le climat, les serpents, les araignées, les requins, etc....  

En fait, j'ai adoré, surtout les virées en forêt, le cri des singes, l'immensité verte, ça m'a fait un effet...extraordinaire....je suis partie à reculons....et je le regrette vivement. Tu rentres d'un resto le soir, un boa sur la route....dans ma chambre un iguane...qu'on a sorti avec un balai..un paresseux sur la route qu'on a mis en lieu sûr vu sa rapidité déplacement...

Par ailleurs, il y a des tribus qui vivent très retirées, en bordure d'un fleuve et même des marginaux et ils survivent très bien.

Bref, ce n'est pas l'enfer vert tant décrié...sauf évidemment pour les forçats à une certaine époque....mais on n'en est plus là heureusement.

Mais, toi-même tu y vis....donc tu sais tout ça

Oui Simla, et je pense que ça mérite d'être plus connu et moins dénigré. Je constate malheureusement une accélération de la dévastation, liée notamment à l'orpaillage, aussi à la forte immigration haïtienne actuelle ("mise en valeur" agricole des terres, production de charbon de bois). Un changement positif : de plus en plus de (jeunes) scientifiques et naturalistes observent et documentent l'environnement, où il y a tant à découvrir.

Oui et c'est tant mieux. Il doit toujours y avoir l'IRD et ses chercheurs...et ce territoire offre une telle diversité d'animaux et une végétation si extraordinaire qu' il ne peut manquer d'attirer de jeunes chercheurs et scientifiques..

On peut toutefois reconnaître à l'humain un grand savoir-faire dans la destruction et le massacre de tout ce qui est vivant.

La forêt est aussi en train de perdre quelques hectares pour leur mine d'or....etc...et je sais que l'insécurité a énormément augmenté...c'est vraiment consternant tout ça.

Orange amère

Deux familles voisines. Le père de l’une et la mère de l’autre vont devenir amants, et fonder deux nouvelles familles recomposées, 6 enfants soudés par ce ciment si particulier qui colle les fratries malgré les antagonismes.

Un formidable roman de famille américains comme ils savent si bien en écrire, épicé ici par le fait que l’une des filles, devenue adulte épouse un romancier et que cette vie familiale, avec ses inévitables secrets et traumatismes devient un roman à succès. Jeu de miroir, fiction et réalité sont de nouveaux enjeux dans le récit.

Très réussi.

merci topocl