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Georges Brassens, Lettre à Toussenot

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Julian Barnes

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Message par topocl Ven 16 Déc - 9:43

Julian Barnes  
Né en 1946

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Julian Barnes, né le 19 janvier 1946 à Leicester, est un romancier anglais publiant également sous le pseudonyme de Dan Kavanagh.

Après des études de langues et de littérature à l'Université d'Oxford, il travaille comme linguiste pour l'Oxford English Dictionary. Il entreprend une carrière de journaliste pour le Times Literary Supplement et pour la New Review à partir de 1977. Parallèlement, en 1981, il publie un premier roman, Metroland (Prix Somerset-Maugham 1981), et la même année un premier roman policier, Duffy, sous le pseudonyme de Dan Kavanagh. Il publiera quatre romans policiers au total, toujours sous le même pseudonyme.

Il se consacre ensuite entièrement à la création littéraire et publie des romans qui seront traduits en plus de vingt langues.

Julian Barnes est aussi à l’occasion traducteur d’Alphonse Daudet. Il est l'exécuteur testamentaire de Dodie Smith, romancière, dramaturge et scénariste britannique connue pour son œuvre Les 101 Dalmatiens.

Œuvres traduites en français

Romans
Metroland, 1995
Avant moi, 1991
Le Perroquet de Flaubert, 1986 : Page 1
Le Soleil en face,  1987
Love, etc., 1992
Le Porc-épic,  1993
England, England,  2000
Dix ans après, 2002 : Page 1
Arthur et George,2007
Une fille, qui danse, 2013 : Page 1
Le Fracas du temps, 2016
La seule histoire, 2018 : Page 2, 3
L'Homme en rouge, 2020 : Page 4

Essais
Lettres de Londres, 1996
Quelque chose à déclarer, 2004
Un homme dans sa cuisine, 2005
Rien à craindre, 2009 : Page 1

Mémoires
Quand tout est déjà arrivé, 2014 : Page 1

Recueils de nouvelles et de récits
Outre-Manche, 1998
La Table citron, 2006
Pulsations, 2011
Une histoire du monde en 10 chapitres 1/2, 1990
Par la fenêtre, 2015

Romans policiers (Ces romans ont tous été publiés sous le pseudonyme de Dan Kavanagh.)
La nuit est sale, 1981
Le Port de la magouille, 1982
Arrêt de jeu, 1985
Tout fout le camp, Actes Sud, 1991

màj le 23/04/2023

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Message par topocl Ven 16 Déc - 9:45

Une fille qui danse

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Une fille, qui danse, deux parties :

Une première partie qui montre un vieil homme se souvenant de son adolescence, une histoire assez souvent lue de jeunes hommes ne pensant qu’aux filles sans oser les toucher, une belle amitié estudiantine, des certitudes de jeunesse qui évitent de se poser des questions… Et la vie qui sépare tout ce petit monde. Tony aborde l'existence avec une certaine paresse qu’il camoufle sous le terme pompeux d « instinct de survie », se retrouve à tondre son gazon le dimanche… La Vie va, on n'a pas rempli les  espoirs fous de sa jeunesse, mais on n’est pas malheureux, c’est déjà ça, et on se remémore ces temps avec ce qui ressemblerait à une satisfaction, une nostalgie amusée.
Rien de bien original dans tout cela, mais une acuité d'observation, une élégance du récit, un humour British font que le lecteur se réjouit de cette entrée en matière, la trouve plutôt brillante et sacrément accrocheuse .



  J'avais voulu que la vie ne m’embête pas trop, et obtenu ce que je voulais - et comme c'était pitoyable


Et puis, dans la 2e partie, il s'avère que les choses n'ont pas été aussi simples, que les préoccupations quotidiennes, l'indifférence, et une certaine prudence ont habilement distordu le souvenir, que la vie se chargeait de distribuer les rôles d’une façon autrement plus complexe et douloureuse, Tony va l'apprendre à ses dépens et boire la vérité jusqu’à la lie.
Le texte prend alors une âpreté douloureuse, le bilan de vie remet en cause les certitudes et les croyances, et la découverte du vrai destin de ces adolescents perdus de vue pendant 40 ans bouleverse tout aussi efficacement le narrateur que le lecteur.


   
Après un certain âge, on espère un peu de repos, non ? On pense le mériter. Je le pensais, en tout cas. Mais alors on commence à comprendre que la récompense du mérite n'est pas l'affaire de l'existence.

(commentaire rapatrié)

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Message par tom léo Ven 16 Déc - 17:28


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Le perroquet de Flaubert

Originale : Flaubert’s Parrot (anglais, 1984)

CONTENU :
Médecin anglais spécialiste de Flaubert, Geoffrey Breathwaite découvre dans un recoin du musée Flaubert, à Rouen, le perroquet empaillé qui inspira à Louise, la vieille servante de « Un coeur simple », une étrange passion. Mais à Croisset, la propriété de famille des Flaubert, se trouve un second perroquet avec les mêmes prétentions à l'authenticité. Où est le vrai perroquet, qui est le vrai Flaubert, où est la vérité de l'écrivain ? Si rien n'est certain, l'inspecteur Barnes, au bout de son éblouissante enquête littéraire, démontre néanmoins, avec élégance et humour, que la seule chose importante, c'est le texte... (Description par l’éditeur Stock)

STRUCTURE :
15 chapitres titrées de 7 à 38 pages, pouvant partiellement encore être sous-divisés par des façons différentes et originales

REMARQUES :
Il est vrai que le perroquet pourrait être considéré comme un motif cadrant ces pages entre essai et roman. Néanmoins les propos dépassent de loin la description dans la recherche du « bon perroquet ». J’avais fait la bêtise de parler ailleurs du fait que c’est bien Flaubert dans le focus. Mais au même moment ce serait peut-être ce qu’il aurait nié : ce ne doit pas être l’auteur le principal, mais le texte, et dans ce sens-là alors, Barnes dans la personne de son savant Braithwaite rend service à l’auteur français ?!

Mais bien sûr : il parle finalement de Flaubert, et c’est ça une petite contradiction à tout hommâge fait à lui ? Geoffrey Braithwaite parkle de différents aspects de la vie et de l’oeuvre de Flaubert, mais en plus il le fait dans une forme aussi bien variée que drôle, utilisant la narration puis la lettre imaginaire, une chronologie de la vie (en trois temps et en trois perspectifs différents ! Très impressionant!) et des énumérations d’ »idées reçues », des descriptions de voyages et des questions d’interprétation de textes, et finalement régulièrement de la place de l’écrivain dans ou à coté de son œuvre. Ainsi – on le devine – les chapitres sont sur un plan de contenu ET sur le plan de style multiformes et riches, sans correspondre pourtant à une biographie pure et traditionelle.

Un(e) tel(le) pourrait dire qu’il ou elle n’a pas d’idée de l’oeuvre de Flaubert (à part que nous avons tous entendu au moins de Madame Bovary?) et qu’il n’y a pas d’intérêt. Possible que ce livre de Barnes devient encore plus parlant en connaissant déjà certains détails..., mais pour sûr : il donne envie de découvrir l’ours de Rouen dans son œuvre dont on fait souvent allusion, allant des différentes romans aux lettres. En ceci Barnes se montre le francophile qu’il est, qui a travaillé aussi comme traducteur justement de Flaubert en anglais ! Certainement il aimerait nous inciter de prendre des lectures de Gustave Flaubert.

Le narrateur apparaît tantôt discrètement, tantôt très présent entre les lignes comme acteur ou lecteur. Il parle aussi de lui-même, venant à Rouen après une quarantaine d’années. Il y avait été lors du débarquement dans la Normandie en 1944. Donc, on peut situer le « présent » du narrateur vers 1984. Il avait été médecin, marié, et il a des enfants adultes. Mais oui, il est un savant de Flaubert, on l’a compris.

Donc, un livre qu’en anglais (je pense d’avoir lu cet adjectif parlant de ce roman, mais je ne retrouve plus l’endroit) on pourrait décrire comme « witty », donc un bon mélange entre virtuosité intellectuelle et humour ?

Je me suis bien regalé !
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Message par Tristram Sam 17 Déc - 0:12

« Je n’aime pas du tout les coïncidences. C’est un peu comme les histoires de revenants ; pendant un instant vous vous rendez compte à quoi cela doit ressembler de vivre dans un univers que Dieu dirige et organise, dans lequel Il vous surveille par-dessus votre épaule en laissant entrevoir, par signes grossiers, un plan cosmique. Je préfère ressentir que les choses sont chaotiques, indépendantes, folles de façon permanente ou temporaire – ressentir la certitude de l’ignorance humaine, sa brutalité, sa déraison. »
Julian Barnes, « Le Perroquet de Flaubert »
« Il me semble que cela peut être une des différences entre la jeunesse et la vieillesse : quand on est jeune, on invente différents avenirs pour soi-même ; quand on est vieux, on invente différents passés pour les autres. »
Julian Barnes, « Une fille, qui danse », II
« Ce doit être un instinct de la race humaine, ne pensez-vous pas ? Quand elle est menacée, elle se disperse. Elle ne fuit pas simplement le danger, mais s’efforce d’augmenter ses chances de survie en tant qu’espèce. »
Julian Barnes, « La survivante », in « Une histoire du monde en 10 chapitres ½ »

_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
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Message par Marie Sam 17 Déc - 2:33

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Rien à craindre
traduit de l'anglais par Jean Pierre Aoustin
Mercure de France

Voici un livre qui n’est ni une œuvre de fiction, ni une biographie, ni vraiment un essai. Ce n’est pas non plus un livre de philosophie, bien que..
Plutôt une flânerie , très littéraire dans l’écriture et la construction ( redoutablement efficace, car elle rend le livre passionnant alors que le sujet , la mort, et la peur de la mort, c’est dit, peut dissuader..). Pleine d’humour, de citations ( beaucoup de Jules Renard , cela m’a donné l’envie de lire son Journal, tant les extraits empruntés m’ont semblé fins et drôles . Un connaisseur certes,ce Jules Renard, qui a vu sa mère tomber dans un puits,son père se suicider à son domicile d’un coup de fusil, son frère mourir à son bureau des suites d’une intoxication liée à un chauffage mal réglé ..).

Pleine également d’anecdotes sur des écrivains, des musiciens ( surprenant Rossini..), bref un régal d'érudition et un art parfait de l'autodérision!

Egalement un portrait familial ( vie et mort d'une famille, grands parents, parents, et un frère, philosophe légèrement déjanté, spécialiste d'Aristote et vivant lui aussi en France.). Les deux frères faisaient d'ailleurs le malheur de leur pauvre mère :
Un de mes fils, disait-elle, publie des livres que je peux lire mais ne peux pas comprendre, et l'autre écrit des livres que je peux comprendre mais ne peux pas lire.


Pauvre Mrs Barnes!

Et une réflexion sur ce qu'est un romancier, ce qui fait démarrer une histoire.

Un petit extrait à ce sujet:

La fiction est créée selon un processus qui combine une liberté totale et un contrôle absolu, qui contrebalance l’observation précise par le libre jeu de l’imagination, qui utilise des mensonges pour dire la vérité et la vérité pour dire des mensonges. Elle est à la fois centripète et centrifuge. Elle veut raconter toutes histoires, dans toutes leurs incohérences, leurs contradictions et leur insolubilité; en même temps, elle veut raconter LA vraie histoire, celle qui fond en une seule et raffine et résout toutes les autres histoires. Le romancier est à la fois un impudent cynique et un poète lyrique, s’inspirant de l’austère exigence d’un Wittgenstein- «  ne parle que de ce que tu peux vraiment connaître »- et de l’espiègle effronterie d’un Stendhal.

message partiellement rapatrié


mots-clés : #creationartistique #humour #mort
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Message par Marie Sam 17 Déc - 2:47

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Quand tout est déjà arrivé
traduit de l'anglais par Jean Pierre Aoustin
Mercure de France

"Vous réunissez deux choses qui n'avaient encore jamais été mises ensemble. Et le monde est changé. Les gens ne le remarqueront peut être pas sur le moment, mais ça ne fait rien: le monde a quand même été changé."

Quand on «  réunit »,deux choses, ou deux personnes, quelquefois une fusion s'opère et c'est magique. C'est le bonheur.

Réunir l'aéronautique et la photographie, à l'époque de Nadar ,pseudonyme de Gaspard Félix Tournachon ,alliait mystère et magie .On connait la caricature de Daumier, intitulée" Nadar élevant la photographie à la hauteur de l'Art. " Après, dans ce «  péché d'élévation » quelquefois on a de la chance et on atterrit en Normandie comme Fred Burnaby , quelquefois on en a moins, c'est l'Essex. Ou la mort.

"Vous réunissez deux êtres qui n'ont encore jamais été mis ensemble; et parfois le monde est changé, parfois non. Ils peuvent s'écraser et brûler, ou brûler et s'écraser; mais parfois , quelque chose de nouveau est créé, et alors le monde est changé. Ensemble, dans cette première exaltation, ce premier sentiment grisant d'essor, ils sont plus grandis que leurs deux individualités séparées. Ensemble, ils voient plus loin et plus clairement."

Oui, mais la fusion ne se fait pas toujours. Prenez ce même Barnaby, amoureux fou de Sarah Bernhardt.. là, on peut dire que c'est la chute en piqué.. c'est "à hauteur de l'homme ", et on n'y plane pas toujours.

Toutes ces digressions, ces correspondances ( car il y en a entre tous les personnages des deux premiers chapitres), pour permettre au pudique Julian Barnes d'introduire le bouleversant troisième chapitre, "La perte de profondeur.":

"Vous réunissez deux êtres qui n'ont jamais été mis ensemble. Parfois, c'est comme cette première tentative d'associer un ballon à hydrogène et un ballon à air chaud: préfère-t-on s'écraser et brûler, ou brûler et s'écraser? Mais parfois cela marche, et quelque chose de nouveau est créé, et le monde est changé. Puis, à un moment ou un autre, pour telle ou telle raison, l'un des deux est emporté. Et ce qui est retiré est plus grand que la somme de ce qui était réuni. Ce n'est peut être pas mathématiquement possible, mais ça l'est en termes de sentiments et d'émotions. "

Ils ont vécu trente ans ensemble, il y a eu trente sept jours entre le diagnostic et la mort. Et le monde a changé.
C'est le deuil d'un être profondément aimé, c'est le deuil d'un couple. Avec la colère, le chagrin intense, l'envie de suicide,le manque et les autres.. Ah, les autres.. Et puis, au jour le jour , en la maintenant présente le plus possible, le plus longtemps possible. Et le temps qui estompe même les souvenirs :

"Ou, pour le dire autrement, les souvenirs de votre vie- votre vie d'avant- ressemblent à ce miracle ordinaire jadis observé par Fred Burnaby, le capitaine Colvile et Mr Lucy près de l'estuaire de la Tamise. Ils étaient au dessus des nuages, sous le soleil… le soleil projetait sur l'étendue cotonneuse de nuages au-dessous l'ombre de leur ballon: l'enveloppe, la nacelle et, nettement profilées, les silhouettes des trois aéronautes. Burnaby compara cette image à une «  photographie colossale ». Et ainsi en est-il de notre vie: si nette, si sûre, jusqu'à ce que, pour une raison ou une autre-le ballon s'éloigne, les nuages se dispersent, l'angle du soleil change- l'image soit perdue à jamais, disponible seulement dans la mémoire et transformée en anecdote."

Et enfin, pas après pas, jour après jour , on s'élève et on retombe, et puis on accepte? :

"Ce n'est que l'univers faisant ce qu'il a à faire, et nous sommes ce à quoi la chose est faite. Et ainsi en est-il, peut-être du chagrin. On imagine qu'on a lutté contre lui, avec détermination, surmonté l'affliction, fait partir la rouille de notre âme, quand tout ce qui s'est passé, c'est que le chagrin s'est déplacé, a changé de point de mire. Nous n'avons pas fait venir les nuages en premier lieu, et n'avons pas le pouvoir de les disperser. Tout ce qui s'est passé, c'est que quelque part- ou de nulle part- une brise inattendue s'est levée, et nous sommes de nouveau en mouvement.Mais vers où sommes-nous emportés? Vers l'Essex? La mer du Nord? Ou, si ce vent est un noroît, alors , peut-être, avec de la chance, en France."

Julian Barnes,  je vous souhaite la Normandie. Et le dîner de Mme Delanray.
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Message par tom léo Dim 18 Déc - 22:30

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Une fille qui danse

Originale : The sense of an ending (Anglais, 2011)

CONTENU :
Quatrième de couverture, début a écrit:« Ceux qui veulent nier le passage du temps disent : quarante ans, ce n’est rien, à cinquante ans on est dans la fleur de l’âge, la soixantaine est la nouvelle quarantaine et ainsi de suite. Je sais pour ma part qu’il y a un temps objectif, mais aussi un temps subjectif… le vrai, qui se mesure dans notre relation à la mémoire. Alors, quand cette chose étrange est arrivée, quand ces nouveaux souvenirs me sont soudain revenus, ç'a été comme si, pendant ce moment-là, le temps avait été inversé… Comme si le fleuve avait coulé vers l’amont. »

Tony, la soixantaine, a pris sa retraite. Il a connu une existence assez terne, un mariage qui l’a été aussi. Autrefois il a beaucoup fréquenté Veronica, mais ils se sont éloignés l’un de l’autre. Apprenant un peu plus tard qu’elle sortait avec Adrian, le plus brillant de ses anciens condisciples de lycée et de fac, la colère et la déception lui ont fait écrire une lettre épouvantable aux deux amoureux. (…)

REMARQUES :
Depuis le début le livre m'a convaincu par le style brilliant et une langue splendide. Je l'ai lu dans cet anglais d'une pureté remarquable !

Le narrateur Tony Webster se souvient dans la première de deux parties à peu près d'égale longeur, d'un passé lointain, autour de la fin d'école, le début de l'université. Il raconte de leur groupe de quatre amis et, là-dedans, du toujours un peu « autre » Adrien qui les dépasse en intelligence et en esprit critique. Qui d'autre va oser comme lui de mettre en question la soi-disante vérité établie de l'enseignement historique, et va plutôt parler d'un certain relativisme de notre optique ? Dans un autre registre Tony raconte de son premier « grande » relation avec Véronica : fille qui bascule entre jeu d'attirance et refus. Il laissera tomber après... une expérience. Plus tard Adrien prend la suite. Qu'est-ce qui va se passer ? Dans un premier temps Tony raconte l'hisotire du mariage de Véronica et Adrien, mais aussi – ils étaient déjà loin l'un de l'autre – du suicide d'Adrien. Point.

Quarante ans plus tard un héritage bizarre – deuxième partie du roman – va remettre cette histoire si longtemps « passée » en mouvement. Qu'est-ce qui s'est vraiment passé ?

On le comprendra : les reflexions autour du souvenir, de la mémoire traversent ce livre. Ceci n'est pas seulement vrai pour les questionnements tardifs du narrateur vers soi-même, mais commence déjà au début avec ces idées sur l'histoire et sa vérification, son interprétation multiple : où est l'objectivité ? Où le subjectif ? Et si cela vaut déjà pour une science, comment cela ne sera pas vrai pour l'histoire personnelle ?

Même si l'extrapolation d'une telle criticisme envers le vérifiable peut mener vers un relativisme, je veux d'abord souligner nos expériences à nous tous (?) probablement : Oui , dans l'acte du souvenir on se construit souvent un passé. Mais qu'est-ce qui s'est passé vraiment ? On était tous déjà surpris de découvrir après-coup, que telle ou telle bribe d'histoire était tout autre que souvenue.

Dans ce contexte on peut comprendre un peu le sentiment grandissant chez Tony, d'avoir complétement raté la compréhension des choses de sa vie et de ses alentours. Et plus que cela : d'avoir pris part, si il en était conscient ou pas, à des cours d'événements affreux. Ainsi on influe même là, où nous en avons aucune notion. Cela pourrait même provoquer de la malaise, voir des sentiments de culpabilité. L'auteur ne montre pas beaucoup d'issues...

Vu sous cet angle les deux parties peuvent être comprises comme « description d'un passé tel que souvenu », et puis la « mise en question des certitudes ».

On trouvera en outre quantité de descriptions assez fines, par exemple sur cette jeunesse dans les alentours de 67/68, et leur éducation : le contexte d'une liberté grandissant d'un coté, mais l'emprisonnement intérieur de l'autre. Par ailleur ces « sauvages » d'un époque deviendront, au moins en ce qui concerne Tony, des braves bourgeois... Et les rêves d'être « autre » et de se libérer cède lentement la place : il ne reste pas grande chose de la revolte des jeunes.

Un livre bref en pages qui réussit d'apporter pratiquemment à chaque page un nouveau point de vue, un nouveau regard. J'étais scotché !

Ce livre était pour moi la première rencontre bouleversante et remarquable avec Julian Barnes. Il a gagné le Man Booker's Prize 2011.

Je suis loin d'épuiser tous les sujets du livre et serais ravi d'en lire d'autres.
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Message par tom léo Ven 23 Déc - 18:19

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Quand tout est déjà arrivé

Originale : « Levels of Life » (Anglais, 2013)
Traduction : Jean-Pierre Aoustin (2014)

CONTENU :
4ème de couverture a écrit:« You put together two things that have not been put together before. And the world is changed. »
Nous vivons à ras de terre, à hauteur d'homme et pourtant - et par conséquent - nous aspirons à nous élever. Créatures terrestres, nous pouvons parfois nous hisser jusqu'aux dieux. Certains s'élèvent au moyen de l'art ; d'autres, de la religion ; la plupart, de l'amour. Mais lorsqu'on s'envole, on peut aussi s'écraser. Il y a peu d'atterrissages en douceur. On peut rebondir sur le sol assez violemment pour se casser une jambe, entraîné vers quelque voie ferrée étrangère. Chaque histoire d'amour est une histoire de chagrin potentielle. Sinon sur le moment, alors plus tard. Sinon pour l'un, alors pour l'autre. Parfois pour les deux.


REMARQUES :
Dans « Tout est arrivé » Barnes nous présente dans trois chapitres différentes associations, compositions de personnes avec des objets, ou entre personnes, sur des « niveaux différents ». Voilà le temps arrivé pour dire que le titre dans l’originale anglaise est « Levels of Life », alors quelque chose comme niveaux, plans de vie :

- D’abord on présente différentes tentatives de l’homme de prendre de l’altitude et de regarder la terre d’en haut. Entre eux Nadar, pionnier des voyages en ballon, et au même moment de la photographie. En mettant ces deux choses ensemble il arrive à être en 1858 le premier homme à faire des prises de vue aériennes de la terre. Un approche donc quasimment inimaginable jusque là qui aboutit pour l’instant par exemple à une prise de la levée de la terre, vue de la lune...,  pour Barnes une forme de négation d’un interdit presque réligieux de « s’élever ». Cette première partie est racontée surtout avec beaucoup d’humour, mais aussi des détails historiques : Barnes a fait ses recherches. Mais cela ne devient pas sec. « So british ! »

- Puis nous est présenté un autre pionnier de l’aéronautique, Fred Barnaby : bohémien, soldat et... amoureux de Sarah Bernhardt, l’actrice qui fait un tabac à Paris dans ces années. Ils vont vivre une passion intense, mais quand pour Barnaby pose la demande en mariage, Bernhardt, en femme libre, répond à sa façon. Deux « niveaux » de voir cette relation, de prendre position...

- Mais qui s’élève en amour peut tomber d’en haut. Dans la troisième partie – la plus personnelle et poignante, et de loin – l’auteur parle de son chagrin : la perte de son épouse Pat en 2008, après une trentaine d’années de mariage qu’on devine heureuses et épanouies. Voilà une « perte d’hauteur » car le regard vers la vie, ensemble plus riche et large, se rétrecit un peu, et il n’y a pas le vis-à-vis avec lequel on partage toutes ses impressions, ses idées, ses élancements du cœur. On semble plus « incomplet » sans l’autre. Et quelles bêtises ne doit-on pas entendre : « Ah, tu as déjà meilleure mine !  Et maintenant c’est derrière toi ?! » Des amis et connaissances ne trouvent pas toujours un échos bienveillant chez lui. Il a l’air de se fâcher devant certaines paroles qui se veulent apaisantes. Alors je n’ose à peine de parler de ce chapitre, de peur d’être aussi complétement à coté de la plaque. Mais une chose est sûre : Barnes n’accepte pas des consolations d’une vie promise, d’un au-délà etc. Il se déclare résolumment athéiste, donc doit assumer la séparation absolue, sans aucun compromis (est-ce qu’il tient la route?).

Pour cette forme de conséquence radicale il faut avoir du respect. Je ne peux pas lui suivre dans cette logique (terrible), même si – et je suis proche à le suivre en cela - en beaucoup de choses cela doit interpeller de ne pas chercher des consolations faciles et se chercher rapidemment un ailleurs meilleur. Cette vie ici-bas est à prendre au sérieux et elle est unique. Mais il est bien possible que la lecture d’un tel livre demande une certaine maturité. Je ne le donnerais pas à certainen personnes mal-préparées et trop peu sûres.

Mais quelle force d’écriture et aussi d’ouverture dans cette troisième partie forte ! Chapeau !

(J’ai lu le livre dans sa version anglaise.)


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Message par Tristram Mar 9 Avr - 1:07

Dix ans après

famille - Julian Barnes 51t6sg13

Suite de Love, etc., 1992 (titre original Talking It Over, alors que celui de 2002 est appelé en français… Love, etc. !) ‒ ce n’est pas l’éditeur qui l’aurait clairement indiqué ! et bien sûr je n’ai pas lu Love, etc. (le premier, hein…) D’ailleurs j’ai eu du mal à comprendre qui sont les personnages secondaires ; pour qui serait dans le même cas (lire ce livre avant le précédent), je précise que Mme Wyatt est la mère de Gillian (d’origine française), et Ellie une jeune collègue de cette dernière (restauratrice de tableaux). Mais le trio central, c’est Gillian, qui a divorcé de Stuart pour épouser son meilleur ami, Oliver, alors qu’ils avaient la trentaine. Stuart revient des USA, où il s’est remarié et a redivorcé, ainsi qu’eu du succès dans le négoce agro-alimentaire, tandis qu’Oliver est un cossard facétieux et dépressif qui a donné deux filles à Gillian.
Ce que Barnes représente dans ce texte, c’est donc les retrouvailles des personnages dix ans après, selon un projet littéraire qui serait sous-entendu dans ce qu’expose Stuart ici :
« Dans les romans, quelqu’un se marie et c’est fini ‒ eh bien, je peux vous dire par expérience que ce n’est pas le cas. Dans la vie, chaque fin est le début d’une autre histoire. Sauf quand on meurt ‒ ça c’est une fin qui est vraiment une fin. Je suppose que si les romans reflétaient fidèlement la vie, ils se termineraient tous par la mort de tous leurs personnages ; mais alors on n’aurait pas envie de les lire, n’est-ce pas ? […]
Mais la vie n’est jamais comme ça, hein ? On ne peut pas la poser comme on pose un livre. »
Le livre est constitué de monologues, peut-être adressés à l’auteur, et de dialogues qui se répondent. Ces soliloques et conversations sont bourrés d’humour, sans doute le plus difficile à traduire, d’autant que l’esprit est souvent idiosyncrasique d’une culture… Humour fort spirituel donc, allant des jeux de mots jusqu’à l’ironie la plus cruelle entre les deux rivaux ‒ Stuart vu par Oliver :
« Ô narcoleptique et stéatopyge individu, à l’entendement crépusculaire et à la Weltanschauung en Lego… »

« Un Anglais doté d’une Théorie, oh mon Dieu ‒ c’est comme de porter un costume en tweed au Cap-d’Agde. Ne fais pas ça, Stuart ! "Mais non, il leur faut encor / Plier leur prochain à leur volonté." Et donc Stuart, vêtu de pied en cap de laine six-fils, nage en chien parmi les nudistes en tenant le manifeste suivant entre ses canines : L’humanité elle-même doit devenir biologique ; le citadin peut revendiquer une certaine parenté avec le goret stressé ; nous devons nous griser d’air pur loin de ces redoutables sigles de pollution avec lesquels il prend plaisir à nous effrayer ; nous devons cueillir des baies sauvages et occire le lapin du dîner avec un arc et une flèche, puis danser sur la mousse humide comme dans une vision arcadienne de Claude le Lorrain. »
On découvre aussi « la loi de l’effet non voulu », le dilemme des causes endogènes ou exogènes à la dépression (héritage génétique versus vicissitudes de son vécu…) La dépression est bien décrite :
« On dit que l’alcoolisme est une maladie, alors je suppose qu’on peut l’attraper d’une façon ou d’une autre… Et pourquoi n’en serait-il pas de même avec la dépression ? Après tout, ça doit être terriblement déprimant de vivre avec une personne déprimée, non ? »

« Avant je pensais qu’il y avait quelque intérêt à être moi. Maintenant je n’en suis plus convaincu. »

« Non, c’est le hic avec tout ça… Je ne peux décrire que ce qui est susceptible d’être décrit. Ce que je ne peux pas décrire est indescriptible. Ce qui est indescriptible est insupportable. Et d’autant plus insupportable que c’est indescriptible. »

« Non pas que je croie à l’âme. Mais je crois à la mort d’une chose à laquelle je ne crois pas. »
Julian Barnes, un des plus francophiles et pourtant parfaitement britannique parmi les auteurs de langue anglaise, est aussi un profond observateur de la société :
« En fait de héros il n’y a plus que ce pâle ersatz, le "modèle". On n’aspire plus à l’individualisme, on aspire à représenter une catégorie. »
Question cuisine, on parle sandwich frites-beurre et curries (Oliver), mais aussi risotto et même une exceptionnelle frittata (Stuart) que j'ai sauvegardée dans les Recettes culinaires et littéraires.
Barnes ne précise pas le genre de ce texte (si l’éditeur a respecté sa volonté), qui effectivement n’est pas tout à fait du roman.
A propos, quand on aura sauvé la planète et mené à bien toutes nos saines revendications, il faudra mettre la pression sur les éditeurs pour qu’ils se résignent à une éthique les obligeant à indiquer sur la couverture qu’ils publient la suite d’un autre livre !


Mots-clés : #contemporain #famille #humour #social

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Message par topocl Mar 9 Avr - 7:38

J'ai Love qui doit trainer quelque part par là, tu m'incites à l'essayer?

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Message par Tristram Mar 9 Avr - 12:23

Allez, je t'incites !

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Message par topocl Mar 9 Avr - 12:46

J'espère juste que ce n'est pas une vengeance pour les livres de la chaine de lecture.

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Message par Tristram Mar 9 Avr - 13:00

Tu verras !

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Message par bix_229 Mar 9 Avr - 13:28

Je partage l' avis de Topocl sur Une fille qui danse. Un livre brillant, remarquablement construit et qui met en pièces les alibiset les prétextes
faciles derrière lesquels les hommes s' abritent.
Par lacheté, par habitude, par paresse.
La vérité est dérangeante. Mais parfois elle vous éclate au visage alors qu' on la croyait disparue de la mémoire.
La vérité est cruelle. D' autant plus qu' avec le temps, elle est devenue inutile, mais redoutablement nocive.

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Message par églantine Jeu 11 Avr - 22:46

Une fille qui danse
Voilà ce que j'en disais, il y a quelques années :

Mais c'est bizarre je ne m'en souviens plus . Shocked
Je vais le relire un de ces moments .


famille - Julian Barnes Unefil10







un homme se remémore son parcours de vie porté par un élément déclencheur de ce retour sur le déroulement de sa vie pour comprendre ....Un monsieur "tout le monde" qui prendra conscience de l'amplitude du temps et de l'impact de chaque acte ou pensée sur le déroulement d'une vie , des vies .....
Dans cette approche rétrospective , son regard projette une "autre vérité" que celle vécue dans "l'ici et maintenant" .

De là , il s'agira pour lui de se réajuster pour réintégrer ce passé autrement , avec qu'il est devenu,dans une perspective exempte de complaisance vis à vis de lui-même.
Julian Barnes appuie douloureusement sur nos illusions de jeunesse , l'insouciance qui la caractérise , la quête d'absolu et les grandes idées qu la dirigent nourrie par la fougue débordante et sans concessions de la jeunesse exaltée .

Rien que de très banal là-dedans , mais l'habileté de l'écrivain qui structure son roman en deux parties , l'une dans la narration des souvenirs de son personnage  et l'autre dans le présent de celui-ci éclaire ce parcours de vie banal et tragique avec une finesse d'observation exceptionnelle .

Il souligne sans jugement mais sans aménité  non plus les petits arrangements de la conscience qui permettent d'avancer sans trop de douleurs .

Une fille qui danse , C'est la mémoire subjective , c'est le constat incontournable des conséquences de chaque acte ou pensée avec ce qu'il peut y avoir de tragique dans l'irréversible , c'est le questionnement de la responsabilité de l'homme face à ses actes , c'est une réflexion sur la mémoire et la notion de vérité liée à l'espace temps , c'est aussi un regard appuyé sur l'impossibilité de rencontrer l'autre au delà- des apparences , chaque parcelle de vie isolée et pourtant étroitement lié aux autres .....

Un roman aux multiples ramifications bouleversant , et qui laisse le lecteur face à sa propre solitude et le dessin de sa vie !

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Message par topocl Ven 12 Avr - 8:10

C'est un très bon souvenir, Une fille qui danse. La délicatesse de Julian Barnes!!

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Message par topocl Sam 13 Avr - 20:38

famille - Julian Barnes Index12

Et bien voilà, merci tristram, si je peux dire, j'ai lu Love, etc.

C'est tout exactement pareil que ce que décrit tristram dans son comme de Dix ans après:
tristram a écrit:Mais le trio central, c’est Gillian, qui a divorcé de Stuart pour épouser son meilleur ami, Oliver, alors qu’ils avaient la trentaine.

et
tristram a écrit: bourrés d’humour,
Si ce n'est que l'humour so british, pour moi , ça ne fait normalement pas 20 000 tonnes, mais bon, ma balance ne devait  pas être à l'indulgence, aujourd'hui.
L’originalité, c’est que l'histoire est racontée par les trois personnages en même temps.
Le moins original c’est que Stuart et Oliver  c'est Laurel et Hardy, autrement dit, Stuart est un raseur pas drôle de première et Oliver un fringant rigolo très charismatique (qu'est-ce qu'il a pu m'agacer!), et que dans cette dichotomie, on ne peut pas dire que Barnes mette beaucoup de subtilité.
L'encore moins original, c’est que Barnes ne s’est vraiment pas foulé pour prêter une psychologie intéressante au personnage féminin.
J'ai tenu jusqu'à la fin en me disant que celle-ci allait peut-être sauver le reste, mais  même pas.
Et en plus, non seulement Barnes a fait une suite, mais Marion Vernoux en a fait un film...  affraid .

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Message par Tristram Sam 13 Avr - 20:41

Sans rancune... famille - Julian Barnes 1384701150

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Message par topocl Sam 13 Avr - 20:46

Bon, je note juste que je te fais lire trois livres géniaux et que tu me proposes cette lavasse Suspect ....

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Message par Tristram Sam 13 Avr - 20:51

Sans commentaire... famille - Julian Barnes 1405744041

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