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Cormac McCarthy

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Message par Bédoulène Sam 17 Déc - 16:09

Cormac McCarthy (Né en 1933)

Cormac McCarthy Cormac10

Cormac McCarthy est un écrivain américain né le 20 juillet 1933 à Providence, Rhode Island (États-Unis). Il a écrit dix romans ainsi qu'une trilogie et a travaillé occasionnellement comme scénariste pour le cinéma et la télévision. En 2007, son roman post-apocalyptique intitulé La Route ((en) The Road, 2006) a été récompensé par le prix Pulitzer de la fiction. Cormac McCarthy est un romancier majeur de la littérature américaine contemporaine à l'image de William Faulkner ou de Herman Melville.

Cormac McCarthy est le troisième d'une fratrie de six enfants. Son père, juriste, travaille de 1934 à 1967 pour la Tennessee Valley Authority, entreprise américaine chargée de la gestion et du développement économique de la vallée du fleuve Tennessee. Après ses études, il rejoint en 1953 l'armée de l'air américaine pour quatre ans, dont deux passés en Alaska, où il anime une émission de radio. En 1957, il reprend ses études à l'université. Il épouse Lee Holleman, étudiante, en 1961, dont il a un fils, Cullen. Il quitte l'université sans aller jusqu'au diplôme, et s'installe avec sa famille à Chicago, où il écrit son premier roman, The Orchard Keeper. Divorcé de Lee Hollman, il rencontre Anne DeLisle durant l'été 1965, sur un bateau en route pour l'Irlande. Ils se marient l'année suivante au Royaume-Uni. Grâce au soutien financier de la Fondation Rockefeller, il voyage également dans le sud de l'Europe, avant de séjourner quelque temps à Ibiza, où il écrit son deuxième roman, Outer Dark, publié en 1968. En 1969, McCarthy et sa femme s'installent à Louisville, dans le Tennessee. Il y écrit Child of God.

McCarthy et Anne DeLisle se séparent en 1976, et l'écrivain déménage pour El Paso au Texas. En 1979, le roman sur lequel il travaille depuis près de vingt ans, Suttree est enfin publié. Méridien de sang ((en) Blood Meridian, 1985), roman souvent considéré comme son meilleur, paraît en 1985. McCarthy vit aujourd'hui à Tesuque (en), au nord de Santa Fe, Nouveau-Mexique, Il vit dans une relative discrétion et accorde très rarement des interviews. Son dernier roman, The Road, La Route, publié en 2006, qui obtient le prestigieux prix Pulitzer de la fiction il accepte sa première interview télévisée avec la journaliste américaine Oprah Winfrey. Lors de l'entretien, diffusé le 5 juin 2007, il fait part de son expérience sur la difficulté d'être père à un âge avancé, (il a alors 65 ans) et comment la relation avec son fils a été source d'inspiration de son roman La Route. McCarthy revient en 2013, en tant que scénariste de Cartel (The Counselor), réalisé par Ridley Scott. McCarthy signe là son premier scénario original pour le cinéma. Cartel raconte l'histoire du conseiller, un avocat (incarné par Michael Fassbender) profitant du trafic de cocaïne à la frontière américano-mexicaine.


Traduits en français

Le Gardien du verger
L'Obscurité du dehors
Un Enfant de Dieu ; Page 2
Suttree ; Page 2
Méridien de sang ; Page 2
De si jolis chevaux ; 2
Le grand passage ; Page 3
Des villes dans la plaine ; Page 3
Non, ce pays n'est pas pour le vieil homme ; Page 3
La Route  ;  page 1, 2
Le Passager ; Page 3
Stella Maris ; Page 4

Maj le 22/10/2023
______________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________

Cormac McCarthy Route111

La route

Je suis arrivée au bout de La route !

Ce livre m'a effrayé car je me dis : c'est possible, ça peut arriver. Je savais que les Hommes étaient responsables de cette apocalypse.

Qu'elle est difficile à parcourir cette route qui mène vers l'inconnu. Des cendres, des cendres et on étouffe sur cette route, on tremble, on souffre, et parfois un peu d'espoir quand ils découvrent de quoi s'alimenter. La végétation, les animaux, même la mer n'ont de couleur que le gris des cendres.

Parmi les survivants des bandes de méchants qui pratiquent le cannibalisme. Où sont les gentils ?

Les dialogues du Père et de l'enfant dévoilent l'amour qui les lie et la maturité de cet enfant dont l'âge n'est pas donné mais qui est assez jeune pour jouer encore. Les rapports père/enfant, qu'ils soient tus ou dits sont tellement forts. L'enfant s'affirme tout de même, il n'est pas toujours d'accord avec ce que dit ou fait son père lequel s'appuie sur cet enfant parce qu'il a foi en lui parce qu'il «porte le feu».
Quelle foi il faut à cet homme pour continuer le chemin, la vie, quelle foi il a en cet enfant : si grande qu'en mourant il le laisse vivre.  Malgré tout, un espoir si infime soit-il est saisissable. D'autre part je pense que tout parent est un peu égoïste face à l'amour de ses enfants, non ? C'est ma  première rencontre avec cet auteur.

Extraits

«L'homme tira l'enfant contre lui. Rappelle-toi que les choses que tu te mets dans la tête y sont pour toujours, dit-il. Il faudra peut-être que t'y penses.

Il y a des choses qu'on oublie, non ?

Oui. On oublie ce qu'on a besoin de se rappeler et on se rappelle de ce qu'il faut oublier.»


Dernière édition par Bédoulène le Lun 6 Nov - 10:36, édité 1 fois

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Message par Mordicus Mer 4 Jan - 20:02


La route

Je l'ai lu un été de canicule. Il m'a glacé les os. Il m'a ébranlé. Il est affreux. Mais superbe.
Je dois le relire. Ou le revoir.
Ou les 2.

(Mais je n'ai rien lu d'autre de cet auteur).
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Message par Marie Jeu 5 Jan - 2:32

Cormac McCarthy Route111

La route
traduit de l'anglais par François Hirsch.

Je l'ai lu d'une traite, je l'ai fermé couverte de cendres , mais à la réflexion, il me reste un goût de malaise, celui d'avoir été manipulée ( efficacement, c'est la force de ce roman) par un évangéliste ou autre. Peut être parce que rien n'est expliqué, parce qu'expliquer serait trop rassurant. et c'est en cela que c'est biblique. L'Apocalypse, c'est une prédiction biblique.

"Dieu n'a jamais parlé"
dit le père. Pas besoin, les hommes étaient prévenus.
" Les gens passaient leur temps à faire des préparatifs pour le lendemain. Moi, je n'ai jamais cru à cela. Le lendemain ne faisait pas de préparatifs pour eux. Le lendemain ne savait même pas qu'ils existaient.

" Sur cette route, il n'y a pas d'hommes du Verbe. Ils sont partis et m'ont laissé seul. Ils ont emporté le monde avec eux. Question: Quelle différence y-a-t-il entre ne sera jamais et n'a jamais été.... Qu'avaient-ils fait? L'idée lui vint qu'il se pourrait même dans l'histoire du monde qu'il y eût plus de châtiment que de crimes, mais il n'en tirait guère de réconfort."


"Tout cela comme une antique bénédiction. Ainsi soit-il. Evoque les formes. Quand tu n'auras rien d'autre construis des cérémonies à partir de rien et anime-les de ton souffle."
Un seul flocon gris qui descendait, lentement tamisé. Il le saisit dans sa main et le regarda expirer là, comme la dernière hostie de la chrétienté.
Etc...
Mais bien sûr, Dieu n'est pour rien là-dedans. Il n'y a pas de Dieu et nous sommes ses prophètes

Il n'y a que l'homme, l'homme est mauvais et a été puni..
Et la seule lueur qui reste là où tout est dévasté et où même la mer ne sera plus jamais bleue, c'est la tendresse réciproque du père et du fils, le fait que la
"bonté trouvera le petit garçon. Elle l'a toujours trouvé. Elle le trouvera. ".

Car :
dans ce couloir froid, ils avaient atteint le point de non retour qui depuis le commencement ne se mesurait qu'à la lumière qu'ils portaient avec eux.
Il en reste quelques-uns :
"Oh,dit-elle, je suis si contente de te voir-
 ..
Elle disait que le souffle de Dieu était encore le souffle de son père bien qu'il passe d'une créature humaine à une autre au fil des temps éternels.

Amen..
Aimez-vous les uns les autres et dépêchez-vous, sinon vous errerez sur les routes en tirant un caddie de supermarché (image très forte que celle du caddie) jusqu'à ce que l'innocence et la bonté d'un enfant sauve peut être le monde. Ca ne vous rappelle pas quelque chose?

commentaire ,légèrement agacé à l'époque il me semble ,récupéré
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Message par animal Jeu 5 Jan - 6:33

J'avais oublié ce commentaire. Je devais trop focalisé sur la promo du film et par l'imagerie post-apocalyptique "à la Mad Max". Ptet qu'un jour j'essaierai quand même ? Cormac McCarthy 575154626

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Message par Bédoulène Jeu 5 Jan - 7:57

oui Marie ça se sent l'agacement Smile

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Message par Mordicus Jeu 5 Jan - 9:07


Merci de ton commentaire Marie. Parce que je ne me souvenais absolument pas de ce bazar chrétien au milieu de l'apocalypse.
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Message par topocl Jeu 5 Jan - 9:38

j'ai jamais pu le finir, La route, dont on entend tant de beaux commentaires, et qui est un des livres cultes du Masque et la plume.
Tu me donnerais presque envie de réessayer, Marie, je n'aurais plus ce sentiment de solitude dans le rejet.

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Message par Bédoulène Jeu 5 Jan - 9:51

moi c'est surtout cette possibilité de catastrophe par la faute des humains qui m'a interpellée (et puis ça m'a rappelé la planète des singes)

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Message par shanidar Mar 21 Fév - 11:13

Cormac McCarthy Route111

La Route

Magistral.

Un roman d'une incroyable puissance malgré l'économie de ses moyens : deux bouts de ficelle et une roue de caddie (un homme, son fils et leur moyen de locomotion). Avec ça, Cormac McCarthy parvient à écrire un roman qui ressemble  à un chef-d'œuvre !

La gageure étant de ne rien raconter des raisons qui ont fait du monde un endroit dévasté. Nous ne saurons jamais pourquoi cet homme et son enfant parcourent des terres incendiées, dévastées et couvertes de cendre par endroits, alors que d'autres ont été pillées, dézinguées, anéanties par des hommes. Toutes les raisons sont plausibles et jamais évoquées : une guerre nucléaire ? Un incident climatique du genre d'une sécheresse radicale qui aurait anéantie une partie du monde (voire le monde en son entier) ? Un accident ? Une attaque extra-terrestre laissée sans suite ?? Pas de question, donc pas de réponse. Pas plus que nous ne saurons qui est cet homme, guidant un enfant par la main à travers l'enfer sur terre. Rien de son passé, de sa construction intellectuelle, de sa profession, rien de ses parents, de ses relations humaines. Rien en dehors de quelques allusions à la mère de l'enfant.

Alors ? Que reste-t-il à l'écrivain et son lecteur si on lui retire l'immense partie d'un livre apocalyptique qui n'en donne que les effets ? De l'ennui ? De la répétition ? Non. Une peur. Une peur sauvage, envahissante, inexpugnable qui s'empare peu à peu du lecteur découvrant avec terreur toute l'empathie qu'il éprouve pour cet homme, pour cet enfant, pour leur moyen de locomotion qui est un moyen de sauver leurs peaux. Et c'est terrible.

La narration ne tient à rien. Rien. Sauf cette ambiance radicale de fin du monde, de hordes de sauvages cannibales prêtes à vous éventrer, de cette recherche continue de nourriture, de cette angoisse permanente de mourir. Mourir d'épuisement, mourir sous la cendre, mourir de faim, mourir sous les coups des barbares ou être dévoré vivant, mourir…

Un Roman Saisissant.

Car tout est mort autour. La nature est morte, les animaux sont morts, les oiseaux disparus, même la mer qui bouge pourtant à une couleur de mort.

Mais alors, on ne peut s'empêcher de se demander de quoi il est question ici ? D'un éloge du nomadisme, d'une mise en garde contre nos dérives consuméristes et anti-environnementales, d'une légende effrayante faite pour nous glacer les sangs, d'un nouvel évangile  ? Un peu tout cela sans doute, mais aussi une réflexion sur l'humanité d'un môme qui continue à vouloir être du côté des 'gentils', à vouloir aider son prochain, à être un porteur du feu tel que son père le lui a appris… car quel homme au cœur de la déshérence, un enfant à la main, ne chercherait pas à inventer pour lui une histoire de beauté, de bonté et d'épreuves pour le sauver du désespoir ?

Est-ce un livre sur l'espoir ? Ou sur le désespoir ?

Et le roman prodigieux de McCarthy est aussi un récit topographique, cartographié, démontrant la nécessité pour l'homme de savoir où il se trouve pour savoir où il va. Le plus fort étant bien sûr, qu'il est impossible pour le lecteur de savoir où se trouve l'homme, l'enfant et leur caddie… dans quelle partie du monde. Si la marche ininterrompue des deux êtres est à lire d'un point de vue symbolique, que veut-elle dire ? Qu'il est impossible à l'homme de s'arrêter, jusqu'à ce que la mort le rattrape ? Que nous sommes des machines désirantes et que ce désir met en échec le désespoir et cela même si ce désir se réduit à la pure nécessité c'est-à-dire à manger, se vêtir, avoir chaud et un endroit où dormir et puis pouvoir se protéger de la violence, obtenir quelques soins en cas de maladie et accéder à une quelconque forme d'hygiène (vous vous rappelez des obligations revendiquées par Simone Weil ? Elles sont là !).

Faut-il lire ce roman comme l'absolu du pessimisme ou comme la possibilité, même dans la pire des situations, de trouver une issue ?

Chacun découvrira, creusant un peu, ce qui fait de lui un vivant ; pour ma part, toujours optimiste, j'y vois, malmenés, peut-être silencieux, un cri et un espoir.


Et l'incroyable talent de Cormac McCarthy.
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Message par topocl Mar 21 Fév - 11:38

Vos avis divergents vont finir par me faire ré-essayer.

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Message par shanidar Mar 21 Fév - 11:47

topocl a écrit:Vos avis divergents vont finir par me faire ré-essayer.

Je n'aurai peut-être pas tenté sans les avis divergents de Bédou et Marie. Et parce que j'avais adoré No country for old men...

Bédoulène : je ne suis pas étonnée que tu aies lu ce texte comme le résultat terrible du pouvoir déréglé de l'Homme et pourtant rien ne confirme cette intuition dans le roman. Elle témoigne de tes propres angoisses et je crois que c'est l'inquiétante richesse de ce livre : nous montrer l'intérieur de nous-mêmes, ce qui nous effraie et ce qui nous hante.
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Message par Tristram Mar 21 Fév - 12:14

Marie ou McCarthy a écrit:Il n'y a pas de Dieu et nous sommes ses prophètes

J'aime assez cette phrase pour en faire ma signature _ mais qui signe ?
Sinon, je vais devoir lire le livre (après avoir vu le film).
Intéressante variante post-apocalyptique/ survival (avant, on rangeait ça dans la science-fiction), où le manque de repères en fait une parabole ouverte à toutes les interprétations ou, mieux, réflexions.
Après tout, les grandes migrations ont déjà commencé...

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Message par shanidar Mar 21 Fév - 14:11

Je comprends la lecture 'biblique' de Marie, mais elle m'ait apparue sans lourdeur et maintenue à la lisière du récit sans vraiment parvenir à le contaminer.

Il m'intrigue McCarthy, je vais essayer de lire Un enfant de Dieu d'ici peu, cela pourra apporter un peu d'eau au moulin...
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Message par bix_229 Mar 21 Fév - 15:24

Cormac McCarthy Route111

LA ROUTE


Ce livre est l'histoire d'une fin ou plutôt de ce qui se passe après.
La fin c'est celle de la planète Terre ravagée par un cataclysme sans précédent.

Ils sont deux les personnages de ce livre, à marcher sur une route ou plutot une croûte de glace sale et couverte de cendre.
De la vie ils ne connaissent plus que le froid, la peur, la faim, la solitude, la fatigue et le silence.
Et chaque journée est pire que la précédente.
Ni soleil ni lune ni lumière, juste une opacité glauque obscurcie encore par la neige ou la pluie.
Ils savent tous les deux qu'ils marchent sur un astre mort.
Ils on guetté en vain un signe de vie, une lumière.
Mais il n'y a plus de vie. Juste des soubresauts convulsifs. Les spasmes violents de quelques survivants en sursis, obsédés par l'unique désir de survivre à tout prix.

S'ils marchent encore, les deux, c'est juste pour essayer de se rassurer l'un l'autre.
Mais ils savent.
Le père se souvient encore. d'un temps où le monde était encore vivant et d'une vie absurde mais inestimablement vivable...
Il y pense encore mais s'interdit d' en parler à son fils qui n'a connu que l'enfer où ils s'enfoncent et qui ne connaîtra rien d' autre.

Ils sont merveilleux tous les deux. Ils n'ont plus l'ombre d'un espoir sur l'avenir. Juste la certitude de l'instant et de l'autre.
L'enfant est pur comme peut l'être un enfant de cet âge. Son père lui, doit surmonter tous les démons qui sont au coeur de l'homme.
Il doit sans cesse louvoyer entre la priorité de survivre et celle d' éviter les pires bassesses qui blesseraient l'enfant.
Leur accord est tacite et se lit bien dans les brefs échanges verbaux qui se terminent toujours par ces mots.
D'accord.
D'accord.
Et derrière ces mots, toutes les interrogations, les angoisses, les doutes...

Ce livre ne serait qu'un cauchemar absolu s'il n'y avait la chaleur humaine qui les lie, au delà de la souffrance et de la mort préssentie.
Cette chaleur et cette confiance qui est ce qu'il y a de meilleur dans l'humain et dans toute l'histoire de l'humanité.

Comme Bédoulène, je pense que ce livre est une fable dont le thème serait : l' humanité saura-t-elle survivre à sa propre folie.

Question que se posait aussi cet autre écrivain Stig Dagerman.

Récupéré


mots-clés : #psychologique
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Message par bix_229 Mar 21 Fév - 15:43

En y repensant, il est possible qu' on puisse imaginer une interprétation biblique.
J' avoue que, tétanisé par le texte et le style, ça ne m' est pas venu à l' esprit.
Peut etre justement parce qu' on est en état d' apné.
Meme si c' était le cas, ça ne me gènerait pas de le reconsidérer ainsi.
J' ai davantage pensé à l' état du monde actuel et des menaces qui pèsent très lourdement sur lui.
Mais toute l' oeuvre de Faulkner baigne dans une atmosphère morale de péché, de culpabilité, de souillure et de transgression.
Et celle de Flannery O' Connor.
Et de Malcolm Lowry.
Et de bien d' autres.
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Message par Tristram Dim 26 Fév - 15:33

J'ai relu La route (eh oui, je me suis aperçu en notant des extraits que j'en avais déjà...), agréablement surpris de me rappeler des scènes du film... que je viens de visionner pour la première fois, dans la foulée du livre ! Donc j'avais lu le livre, et pas vu le film, tout le contraire de ce que j'avais en tête _ dois-je consulter, docteur ?
Curieux quand même de retrouver des images d'un film pas vu dans un livre déjà lu (imagination à défaut de mémoire ? en tout cas, force d'expression de l'auteur ! Il parvient pratiquement à l'archétype dans ce chef-d'oeuvre, jugement que je pense objectif).
Le film m'a paru moins convaincant que le livre (raccourci, modifié, voire infléchi) ; les flash-backs notamment cassent le vaste et morne univers de cendres, que je trouve plus pauvrement rendu dans le film.

L'aspect biblique n'est pas vraiment au premier plan (du livre), m'a-t-il semblé (mais je crois que c'est un travers de lecture de ma part, un manque d'attention à cet angle de vue). Si Dieu existe dans ce livre, on croit peu à son existence, ou on a une assez mauvaise opinion... C'est plus l'opposition bien - mal (méchants et gentils) qui prédomine, sur fond de pensée puritaine.
L'horreur de l'anthropophagie est centrale (ce qui prolonge ma récente lecture de Temps glaciaires, de Fred Vargas), et se poursuit avec les préoccupations concernant le suicide et les armes à feu (autre thème nord-américain par excellence). Dans le film, on voit une planque abondamment pourvue de stocks alimentaires, prévue au cas d'une explosion nucléaire (je ne crois pas que ce soit une précaution répandue en dehors des US ?)

Le topos du père seul avec son fils dans le monde épuisé est très fort pour moi (comme pour beaucoup je pense, et comme le thème post-apocalyptique en général, dans Barjavel par exemple). C'est celui de soi perdu, sans avenir, dérisoire, méditant sur l'existence (et son absence), lourd de questionnements métaphysiques. Tout cela fait bien réfléchir (comment s'accommode le gigot d'enfant ? aurai-je assez de cartouches ?) ; une sorte de page grise de l'avenir, où le personnage principal peine à écrire.

J'ai vu dans des listes de recommandations de lecture (faites par des écrivains notamment) que ses précédents ouvrages sont également souvent plébiscités, comme Suttree (direct dans la LAL).

« Il se disait que s’il vivait assez longtemps le monde aurait à la fin tout à fait disparu. Comme le monde mourant qu’habite l’aveugle quand il vient de perdre la vue, quand toute chose de ce monde s’efface lentement de la mémoire. »

« Le monde se rétractant autour d’un noyau brut d’entités sécables. Le nom des choses suivant lentement ces choses dans l’oubli. Les couleurs. Le nom des oiseaux. Les choses à manger. Finalement le nom des choses que l’on croyait être vraies. Plus fragiles que l’on aurait pensé. Combien avaient déjà disparu ? L’idiome sacré coupé de ses référents et par conséquent de sa réalité. Se repliant comme une chose qui tente de préserver sa chaleur. Pour disparaître à jamais le moment venu. »

« L’accablant contre-spectacle des choses en train de cesser d’être. L’absolue désolation, hydropique et froidement temporelle. Le silence. »

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Message par shanidar Dim 26 Fév - 15:47

Je n'ai pas vu le film (et j'en suis sûre !) mais je trouve dommage que la couverture du livre de poche montre l'homme et l'enfant, cela a coupé une partie de mon imagination autour de la figure des deux protagonistes.

Ceci dit ta réflexion sur le problème des armes à feu est également présente dans No country for old men (que je te recommande également) et il me semble que les Suisses sont bien achalandés aussi en abris atomiques (en cas de fin du monde, vous saurez où me trouver Cormac McCarthy 1156247026 )
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Message par Tristram Dim 26 Fév - 17:14

C'est cette image fameuse, avec l'idée effectivement très parlante du caddie, qui m'a enduit d'erreur je pense.  jocolor
Un autre sujet de conversation intéressant je crois, c'est celui des adaptations cinématographiques de livres (que je sache, on a jamais sciemment fait l'inverse ?). Parfois le résultat est meilleur au cinéma (qui après tout ne fait que reprendre un thème), c'est souvent le contraire (le livre développe plus, laisse plus de part à l'imagination et à la réflexion), mais dans tous les cas (corrigez-moi si je me trompe...) cela donne toujours quelque chose de différent, ce qui est normal d'ailleurs, puisque l'approche d'un media ne peut pas être la même que celle d'un autre.
Il me semble qu'on peut, par exemple, imaginer un roman, un film reprenant le boléro de Ravel, et ce devra donner un résultat singulier dans chaque cas, peut-être complémentaire, et aussi toujours tributaire de l'auteur.
Mais il est un peu agaçant de pouvoir croire que voir Les liaisons dangereuses à la télé dispense de lire le livre (un des plus beaux specimens de langue française selon moi).
Oui, ces abris anti-atomiques me font réfléchir : que penser de ceux (assez nantis pour ce faire) qui mettent leurs moyens dans ce genre de stockage secret ? Evidemment, vivant en brousse, à la merci d'une grève des distributeurs de carburant et autres formes d'énergie, je garde des conserves d'avance, mais quand même, ça m'interroge ! De toute façon, ce sera(it) chacun pour soi (et les siens) _ et même plus Dieu pour tous !

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Message par shanidar Mar 28 Fév - 11:36

Un autre sujet de conversation intéressant je crois, c'est celui des adaptations cinématographiques de livres (que je sache, on a jamais sciemment fait l'inverse ?).


L'inverse s'appelle une 'novelisation', Tristram et cela se fait pour certains films américains (à ma connaissance) quand ils ont été de grands succès et surtout pour les séries et les jeux vidéos.
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Message par Tristram Mar 28 Fév - 11:44

Merci Shanidar ! j'adore apprendre de nouvelles choses _ et j'ai encore de beaux jours devant moi avec les chosiens !

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