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Luigi Meneghello

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Message par bix_229 Mer 21 Déc - 17:41

Luigi Meneghello (1922-2007)

Luigi Meneghello Menegh10

Luigi Meneghello est un écrivain un peu hors norme dans le paysage littéraire italien. Cela xplique que son oeuvre n'a fait l'objet que de rares traductions, alors quelle est aujourd’hui considérée comme 'classique' à l'égal de celle d'un Pavese, d'un Gadda ou d'un Fenoglio par les lecteurs italiens . Il a écrit entre autres I piccoli maestri, Pomo Pero, Fiori italiani, Jura, Bau-sète!, Maredè, Maredè..., Il dispatrio e La materia di Reading. Né à Malo dans la province de Vicence en 1922, il a émigré en Angleterre à partir de 1948. C’est ainsi qu’il a enseigné la littérature italienne à I'Université de Reading jusqu'en 1980.Il est décédé en 2007.

Oeuvres traduites en français

1963 : Libera nos a Malo
1964 : Les petits Maîtres
1988 : Colin-Maillard


Dernière édition par bix_229 le Mer 21 Déc - 17:58, édité 2 fois
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Message par bix_229 Mer 21 Déc - 17:48


Luigi Meneghello Menegh11

LIBERA NOS A MALO

Presque cinquante ans après sa publication en Italie, Libera nos a malo, le "livre-monde" que Luigi Meneghello dédia à l'univers rural de son enfance, est enfin traduit en français.

Dans ce roman atypique et fascinant, l'écrivain italien - disparu en 2007 et considéré comme une figure majeure de la littérature contemporaine du pays - fait revivre le monde disparu de Malo, le petit village en Vénétie où il grandit entre les années 1920 et les années 1940.

Pour cet exercice de mémoire porté par les libres associations et les digressions, Meneghello adopte un regard critique qui lui permet de se pencher avec sévérité et ironie (comme le montre le jeu de mots du titre, entre la conclusion du "Notre Père" en latin et le nom du village), mais aussi avec une certaine tendresse, sur cet univers paysan dominé par la pauvreté, l'ignorance et la croyance religieuse, mais animé par de véritables liens de solidarité et par un esprit de communauté très marqué.


Peu à peu, il tire de l'oubli tout ce qui a laissé une trace dans sa mémoire : les paysages et les rites du travail, l'univers familial et celui de l'école, la rhétorique fasciste et les liturgies de l'Eglise, les jeux et les amours, sans oublier une riche galerie de personnages hauts en couleur, à commencer par ses amis, mais aussi le curé du village ou la maîtresse qui lui a appris la lecture.

Bien que présenté comme un simple roman, Libera nos a malo est une oeuvre beaucoup plus complexe. L'auteur y croise récit autobiographique, enquête anthropologique et réflexion sur le langage. La question de la langue est en effet au coeur du livre car, pour l'auteur, le dialecte est la langue naturelle, celle de l'enfance et de la liberté, alors que l'italien est le moyen de communication de l'école et des institutions, une langue peu maîtrisable, vécue comme une imposition et pleine de mystères. "L'effet des mots écrits, les mots de la langue italienne, sur nous qui parlions le dialecte était des plus étranges", souligne l'écrivain, en rappelant que les mots italiens résonnaient dans le dialecte comme des formules magiques aux résonances secrètes.

Cette tension permanente entre italien et dialecte traverse tout le livre, grâce à une écriture riche et élaborée qui n'hésite pas à exploiter une reconstitution presque philologique des formes dialectales. Il s'agit d'un choix courageux, car, au début des années 1960, l'italien venait à peine de s'imposer sur l'ensemble du territoire national et, à la différence d'aujourd'hui, rares étaient les écrivains (avec notamment les exceptions de Gadda et de Pasolini) qui osaient introduire en littérature la force du dialecte.

Grâce à cette langue très inventive et personnelle (d'ailleurs, très bien restituée par la traduction française), Meneghello a su recréer magistralement un monde, dont - au moment d'écrire - il était désormais définitivement éloigné. Une distance qui lui a permis d'ôter toute nostalgie à cette magnifique archéologie d'un pays perdu.
LIBERA NOS A MALO de Luigi Meneghello. Traduit de l'italien par Christophe Mileschi. Editions de l'Eclat, "Paraboles", 364 p.

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J'espère qu' Animal nous parlera de ce livre qu'il a lu. B


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Message par animal Mer 21 Déc - 21:59

je vais devoir me contenter de reprendre ce que j'avais posté alors. je peux quand même ajouter que c'est une lecture dont je me souviens toujours avec plaisir, que c'est le genre de livre qui vient en tête pour un conseil, une suggestion. je me souviens aussi du traducteur qui avait parlé de son travail... pour ne pas en perdre plus, je vous le donne comme c'était.

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Message par animal Mer 21 Déc - 22:00


Luigi Meneghello 97828411

Libera nos a malo (Editions de l’éclat, traduction de Christophe Mileschi)

quatrième de couverture a écrit:Libera nos a malo (« Délivrez-nous du mal ») (1963) est le roman du pays de Malo (Vénétie), des années 1920 jusqu’à l’après-guerre. Mosaïque de récits drolatiques d’une enfance italienne sous le fascisme, bribes de fictions et d’épopées autobiographiques, digressions philologiques et burlesques sur la religion, les courses de bicyclettes, l’amitié, les petites amoureuses ou la mort, le livre nous révèle une Italie disparue dont le héros est la langue. Cette langue minuscule de Malo, dont l’extraordinaire richesse vient télescoper l’italien officiel des instances de pouvoir et dire l’universalité des récits de l’enfance et du souvenir.

Une lecture qui m'aura occupé presque tout le mois, pas que ce soit trop dense ou trop compliqué mais on ne choisit pas toujours son rythme ou le moment choisit par le sommeil pour se mélanger aux pages. C'est donc par petits morceaux de cinq à dix pages que j'ai lu ce livre  qui avait fait l'objet d'une soirée/rencontre organisée par la librairie Le Livre (si vous passez dans le coin, il faut y aller). C'est toujours un peu autrement de rester avec un livre sur plusieurs semaines. Courtes lectures et souvenirs dissolus d'une enfance et d'une jeunesse dans un pays. Je ne savais pas trop à quoi m'attendre mis à part l'importance et la présence de la langue différente... pas vraiment de grand choc ou de grande révélation, mais comment alors expliquer ce plaisir et cette présence assurée sur la longueur ? je ne peux pas le dire. Je pourrai seulement dire que les chroniques anecdotiques et nombreuses ne manquent ni de charme ni d'intérêt socio-historique. On revient quand même à deux choses, la seconde à travers la première. Le regard de l'auteur, le regard de l'adulte qui a traversé des années riches en événements et en mutations, en confrontations sur son pays (avec le sens du local connu), sa langue, dialecte, les lieux, les personnes, les usages, l'histoire, tout ce qui l'a construit lui et qui semble se dissoudre et qu'il observe avec un mélange de mélancolie et de détachement.

Ensuite bien que ce soit une traduction a priori compliquée :
En dépit de l’importance majeure de l’œuvre de Luigi Meneghello dans le panorama littéraire italien, son roman le plus célèbre et le plus célébré, Libera nos a malo, paru pour la première fois chez Feltrinelli, en 1963, n’avait encore jamais été traduit en français.

Ce n’est nullement l’effet d’un oubli ou d’une distraction des éditeurs et des traducteurs : le texte pose des problèmes de transposition en français qui ont eu largement de quoi dissuader les uns et les autres. Dans cette évocation de son enfance et de sa jeunesse des années 20 aux années 60, dans le village de Malo, province de Vicense, Meneghello ne se contente pas d’avoir recours ça et là au(x) dialecte(s) de sa région, ce qui engendre déjà de belles difficultés. Bien plus : le dialecte devient un des enjeux décisifs du récit, en quelque sorte le personnage central. Il ne s’agit plus seulement de « rendre » en français des mots, expressions et tournures insolites pour un italien ne connaissant pas le dialecte de Malo ; il faut encore rendre compte de la tension entre « la langue » (l’italien), langue des livres, des idées et des hymnes, et le parler du quotidien (dialecte), langue des choses, des jeux d’enfant et de la vie que cette tension comporte.

Et l'éditeur expliquait, en l'absence de celui-ci, que le traducteur s'était jeté en s'appuyant pour la cohérence sur des dialectes de chez nous avec un choix tout de même relativement réfléchi. Difficile de dire si les impressions peuvent être les mêmes qu'en langue originale. Le livre est lisible bien que parfois confus, mais c'est aussi la manière qu'à une histoire ou une idée d'en amener une autre pour mieux laisser l'autre dans un suspend sans réponse, et on sent aussi dans le développement des idées de l'auteur, ce qu'il ne manque pas de faire très explicitement, l'attachement à cette langue. L'identité, le fait que ces mots sont ceux de son monde et n'en sont pas d'autres. Avec distance, avec amour plutôt que dans le rejet du reste, un amour avec ses regrets dus au temps qui passe mais un véritable amour, complexe, en souvenirs et en nuances pour ce pays qui apparait heureux mais rude. Pour faire trop moderne on dirait que c'est un de ces livres qui interroge l'identité mais ça serait un peu vulgaire pour décrire sa saveur, sa générosité un peu triste.

Je crois que c'est une fois refermé qu'on se rend compte de ce qui s'y trouve. Un beau témoignage, à la fois grand et simple (en un sens) et pesé et réfléchi. Il y a beaucoup de curés, de filles et de moteurs, mais c'est d'un monde et d'un rapport au monde qu'il s'agit. Et il est beau et même émouvant, avec en fait un rapport de cause à effet qui n'est pas sans faire remonter et remuer des souvenirs.

Une table des morts les plus remarquables et quelques annexes clôturent le livre, dont décidément le fait de le terminer révèle sans twist aucun la mesure.

pour conclure un mot sur la soirée et la présentation sur laquelle je n'étais revenu juste après. L'éditeur était seul pour cause d'empêchement du traducteur. Une bonne partie de la présentation a donc été consacrée à la maison d'éditions, Les éditions de l'éclat. Avec un intérêt marqué pour les philosophies et cultures méditerranéennes. Un intérêt pour le sens qui va jusqu'à rendre disponible le best-seller de la maison en lecture complète sur son site. Plus une démarche et une confiance ou un principe qu'une bravade dirai-je comme ça sur une simple impression. Tout n'a pas l'air rose pour les petits éditeurs mais c'est fascinant de les écouter et il n'est pas négligeable de rendre compte de leur engagement. C'est malheureusement un peu loin maintenant. Je crois que les copier/coller des présentations et peut-être un peu mes impressions donneront une idée du livre lui-même.

Je ne pensais pas au cours de ma lecture la terminer sur cette force qui n'est pas abrupte.

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Message par animal Mer 21 Déc - 22:00

extrait (p115) :

Il y a avait en outre les vouïottes, ou chemins vicinaux, qui ne débouchent pas dans un village, mais vont pour ainsi dire rendre visite aux hameaux et aux familles des paysans ("chez les" chose ou "chez les" untel), ou finissent tout simplement au milieu de la luzerne et du tarfeuille, aux marges d'une lande illimitée de champs, fossés et cultures. Alors on reste là, sa bicyclette appuyée contre un meûrier, et l'on entend soudain les voix de millions et de millions de bestioles : le printemps tardif devient un lieu, cesse d'être une forme du temps, et depuis le centre de cet espace, si immense et si dense, le village auquel ramène cette vouïotte paraît lointain et sans importance et, pendant un moment, on ne sait plus quoi penser.

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Message par animal Mer 21 Déc - 22:01

le livre a du avoir droit à un petit tour de presse, au moins pour son état de première traduction d'un texte tordu.

explications du traducteur et extrait sur le site de l'éditeur : www.lyber-eclat.net

forcément, pour ma génération (et celles qui ne sont pas loin), on pense aux histoires de famille, pas tant les "légendes" que ce qui fait imaginer la vie quotidienne des parents enfants, des grand-parents et de ceux dont on a entendu parler et pour lesquels on a ressenti la possibilité ou l'espoir de la proximité. C'est le rapport et le décalage voire le faussé, une part importante de ce monde.

l'extrait au dessus représente de façon flagrante l'attention et la réserve que l'auteur garde vis à vis de lui même, c'est aussi un très beau témoignage de promeneur et c'est un peu pour ça que je l'ai choisi. L'extrait n'est pas tout à fait révélateur mais les qualités sont partagées avec le reste de ce texte qui se fait plus ou moins labyrinthique à plaisir.

(et vous savez maintenant tout ou presque).

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Message par animal Lun 17 Avr - 21:08

Je n'ai pas relu mais je retrouve un entretien avec le traducteur : quaderna.org

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