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Gonçalo M. Tavares

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Message par bix_229 Jeu 22 Déc - 19:22

Gonçalo M. Tavares
Né en 1970


Gonçalo M. Tavares  Tavare10

Auteur portugais, né en 1970. Après avoir étudié la physique, le sport et l’art, il est devenu professeur d’épistémologie à Lisbonne.
Depuis 2001, il ne cesse de publier (romans, recueils de poésie, essais, pièces de théâtre, contes et autres ouvrages inclassables). Il a été récompensé par de nombreux prix nationaux et internationaux dont le Prix Saramago, le Prix Ler/BCP (le plus prestigieux au Portugal), le Prix Portugal Telecom (au Brésil).
Gonçalo M. Tavares est considéré comme l’un des plus grands noms de la littérature portugaise contemporaine, recevant les éloges d’auteurs célèbres comme Eduardo Lourenço, José Saramago, Enrique Vila-Matas, Bernardo Carvalho et Alberto Manguel.
Monsieur Kraus fait partie de l'ensemble 0 Bairro, quartier peuplé de personnages portant des noms d'artistes célèbres, dont on pénètre le quotidien par le biais de courtes saynètes. Y flaner nous mène chez Monsieur Valéry qui fait des bonds pour se grandir, Monsieur Calvino qui enferme le néant dans un ballon (tous deux publiés aux éd. Viviane Hamy), puis chez Madame Woolf, Monsieur Duchamp, Madame Pina Bausch, Monsieur Breton... Pour l'auteur, le Bairro constitue " un lieu où l'on tente de résister à l'entrée de la barbarie.
Source : Babélio

Oeuvres traduites en français :

Romans

Cycle Le quartier
2002 : Monsieur Valéry
2004 : Monsieur Brecht et le succès
2005 : Monsieur Kraus et la politique, Page 1,
2005 : Monsieur Calvino et la promenade
2006 : Monsieur Walser et la forêt
2009 : Monsieur Swedenborg

Cycle Le Royaume
2004 : Un homme : Klaus Klump & la machine de Joseph Walser
2004 : Jérusalem, Page 1,
2007 : Apprendre à prier à l'ère technique, Page 1,

Autres
2010 : Un voyage en Inde, mélancolie contemporaine, unilinéaire
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Message par bix_229 Jeu 22 Déc - 19:41

Gonçalo M. Tavares  Tavare10


Monsieur Kraus et la politique
. - V. Hamy

Du bon usage de Karl Kraus

Donner du sens au non sens et dénoncer la stupidité humaine, tel pourrait être le propos de ce livre placé sous l'égide de Karl Kraus. Kraus vivait au début du 20e siècle en Allemagne. Gonçalo M Tavares le propulse au début du 20 e siècle au Portugal.

Sans problème apparent. Kraus s'adapte immédiatement à la situation et illustre ses pensées par des petites chroniques envoyées à la presse dénoncent ceux qui font un très mauvais usage de la langue. Au seul profit de leur prétentieuse personne...

C'est hilarant, bien pensé, tonique et exemplaire... Dans la continuité évidente de Ionesco, Beckett et Jarry.

- "C'est comme le jeu des enfants dit monsieur Kraus. Si un homme politique nous parle du ciel et qu' il pointe le doigt vers le haut, en disant :"regardez !" C'est précisément à ce moment-là qu'il faut vérifier les objets qu'il conserve dans sa cave. P. 89

Motifs de démission

Tout pays doit etre géré par le bon sens et en faisant un usage scrupuleux de l'intelligence. Aussi lorsqu'il tombe amoureux, un homme politique doit-il immédiatment céder sa place." P. 92

- "Lire en profondeur... murmura monsieur Kraus.

Un politicien ne lit pas de livres, dans le meilleur des cas, il lit les titres. Avec les gens, il fait pareil." P. 100

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mots-clés : #humour #politique
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Message par tom léo Ven 23 Déc - 18:05

Gonçalo M. Tavares  Images10

Jérusalem

Titre originale : Jerusalém (Portugais, 2004)

CONTENU :
Y-a-t-il une formule pour l'horreur ? Théodore Busbeck, médecin et historien, travaille avec acharnement sur l'idée que le mal suit une logique, une formule interne, et qu'on pourrait calculer en avance les horreurs à venir. Son ex-femme et patiente Mylia resiste depuis de années aux prognostics des docteurs de sa mort imminente ; Ernst Spengler, son amant de jadis, est un homme cassé après un séjour en hôpital psychiatrique ; Hinnerk Obst reste marqué par la guerre... Dans une nuit de Mai toutes ces personnes se rencontrent et la violence semble inévitable... : Spengler est en train de se jeter par la fenêtre, Mylia visite une église dans sa maladie, Obst se promène avec un fusil.

REMARQUES :
Le livre consiste d'une multitude de petits, courts chapitres avec encore des paragraphes ordonnantes, toujours titrées simplement avec les personnages qui y jouent un rôle. Il y a des constellations les plus diverses. La langue est sèche, distanciée, logique et sans débordements émotionnels, tout en communiquant une atmosphère sombre, ombrageux.

Pas facile de résumer ce roman sous un fil et un aspect unificateur : selon le sujet, selon la chronologie ??? On peut avec raison voir dans cette nuit du destin un noyau du livre : c'est à ce moment là, dans quelques instants, que se concentrent les conséquences des décisions de vie et des événements antérieurs. Parallèlement à ce moment précis et circonscrit nous regardons justement en arrière, dans ces passés qui se rencontrent là. A le considérer comme ça, nous pourrions lentement établir une chronologie donnant un fil qui accompagne les portagonistes à travers les années :

Mylia est sonnée psychiquemment quand dans une thérapie elle fait connaissance du Docteur Busbeck, son époux futur et théoreticien d'une formule universelle. Plus tard il l'interne dans une clinique psychiatrique où elle sera sous tutelle. Elle fera connaissance de son grand amour Ernst Spengler, avec lequel elle aura dans la clinique encore un enfant : elle pourra le porter au terme de la grossesse avec la « permission » de Busbeck, mais le perdra aussi toute de suite à celui-ci qui demandera le divorce et enlèvre – comme docteur ?! - l'enfant de ses parents pas responsables. Donc il grandira avec un handicap chez le Docteur.

Ce livre appartient dans l'oeuvre de Tavares à la tétralogie « Le règne » et forme le troisième tome. Dans cette série l'auteur se pose en gros avec la question du mal dans le monde. Ici, dans « Jérusalem » cela se passe au même moment sur plusieurs niveaux : D'un coté le Docteur Busbeck travaille avec acharnement sur une théorie avec laquelle il aimerait découvrir une certaine logique et rythmicité du mal dans l'histoire de l'humanité. Peut-être aura-t-il encore dans l'arrière pensée la volonté que de telles découvertes, de telles données objectives d'un ouevre de vie, permettent aux génération futures une maîtrise et une compréhension de l'indicible souffrance et mal. Néanmoins : jusqu'à où cela peut aller ? Est-ce qu'on peut vraiment trouver une formule pour prédire avec sécurité les acteurs et victimes futures, et pour déculpabiliser ce faisant la part de participation en liberté ???

Les acteurs de ce roman sont tous plus ou moins des acteurs, et aussi des victimes du bien et du mal. En chacun il y a un mélange, aussi une accentuation différente du degré de conscience, voir de l'inconscience, d'un acte, de la participation et de la responsabilité ou voir d'une existence de « victime ». Comment Tavares construit ces variations infinies de coexistences des contraires pour un tel ou une telle, est un coup de génie (selon moi). Tout le monde est partiellement atteints, cherche d'une façon ou d'une autre un adoucissement de ses souffrances ou une réponse à ces besoins.

Ce complexe de sujet central est enrichi encore avec d'autres élaborations de sujets, partiellement en passant, mais digne de réflexion : comment vivre avec ceux aui ont atteris dans des établissements spécialisées ? Ou et comment se passe la guérison ? Qui a et dans quelle mésure, des droits sur la vie des autres (tutellage etc) ? Une multitude de thèmes digne d'être digerés. Et à la fin on est là un peu pantois, avec le vertige, ne sachant pas toujours où est-ce que nous nous trouvons dans une prise de position ou le spectre large élaboré par l'auteur dans ses réponses ou suggestions.

Non, je ne vais pas affirmer qu'il s'agit d'un « beau » livre, mais quelle puissance que je ressente derrière l'écriture de cet auteur, quels sujets intéressants ! Remarquable !


mots-clés : #pathologie #psychologique
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Message par Bédoulène Ven 23 Déc - 18:35

j'ai ce livre dans ma PAL, ce sera la 2ème chance que je donne à l'auteur pour me convaincre car le voyage en Inde, je l'avais abandonné

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Message par Marie Mar 27 Déc - 3:46

Gonçalo M. Tavares  41j3tl10

Apprendre à prier à l'heure de la technique
Position dans le monde de Lenz Buchmann

traduit du portugais par Dominique Nédellec

Viviane Hamy

- Dans cette maison, la peur est illégale.
C’était un des leitmotiv de Frederich Buchmann. Ajoutons que cette phrase fut déterminante pour Lenz- son père savait combien il importait de ne pas faire preuve d’inconséquence.
Frederich punissait les manifestations de peur de ses deux fils en les enfermant à clé dans une pièce de la maison, la «  prison », dont il avait obturé les fenêtres et qui ne contenait aucun meuble ni objet.
En de rares occasions ( mais qui le marquèrent durablement), Lenz fut jeté en prison pour avoir commis l’illégalité d’afficher sa peur. Son frère Albert, en revanche, était constamment enfermé dans cet espace où se trouvait suspendue toute possibilité de jeu, en attaque comme en défense. C’était un espace absolument neutre, où la portée des gestes était annulée: tout mouvement devenait inutile et presque ridicule. Les murs n’étaient pas des surfaces stimulantes pour un humain et l’étaient moins encore si cet humain était un enfant. C’était un espace qui écrasait l’enfance- une masse énorme qui en écrasait une autre bien moins robuste. Il était impossible dans cet espace de penser en conformité avec son âge….

Pour la famile Buchmann, ce qui perturbait le plus le développement de la personnalité, c’était la peur.
Frederic Buchmann disait:
-On pourra formuler à votre encontre n’importe quelle accusation: vous pourrez vous rendre coupables de la pire des immoralités, être recherchés par la police ou par le diable en personne: je défendrai mes fils avec les armes dont je disposerai. Je ne me sentirai honteux que si un jour quelque un me rapporte que vous avez eu peur. Si cela devait se produire, inutile de chercher refuge ici: vous trouverez la porte close.
C’est dans cette atmosphère que Lenz grandit et apprit à vivre. C’est ainsi qu’il se prépara, mûrit, développa ses forces

Genèse d’une personnalité.. Une seule, car..


Frederich Buchmann n’avait aucun doute:
- J’ai un chien et un loup, lançait-il directement à ses fils.
Et il n’allait pas jusqu’à leur dire, mais il y pensait souvent lorsqu’il sentait qu’il n’était plus capable de veiller très longtemps avec vigueur sur sa famille. Il pensait que ces deux personnalités compromettaient dès le départ la possibilité d’une alliance: le chien ne pourra pas protéger le le loup parce qu’il n’en a pas la force, et le loup ne protègera jamais le chien parce que cela n’est pas dans sa nature.


Exit le frère!

Et puis:

Car il faut dire ici que Lenz a toujours considéré de simples idées de son père sur le monde comme des déclarations définitives ,voire comme des ordres. Et Lenz aurait été plus enclin à déplacer le monde pour qu’il soit dans la position exacte indiquée par son père qu’à dire à ce dernier qu’il s’était trompé.
Il savait bien quel sens avait un ordre. Un ordre peut avoir des conséquences positives ou négatives, mais cette question ne se pose que plus tard; ce qui importe, c’est l’énergie principale. Un ordre est simplement une phrase à laquelle il s’agit obéir , un bout de langage; et qui le reçoit doit, au péril de sa vie si nécessaire, lui donner une existence dans la réalité. Un ordre exprime la volonté de celui qui en sait plus et, ainsi, à un commandement doit donc correspondre un ensemble de mouvements visant à ce que le monde confirme la vision pénétrante de celui qui l’a émis. Chaque fois que l’on obéit intégralement à un ordre, la hiérarchie en place est confirmée et le cœur s’en trouve tranquillisé.


Peur et besoin de sécurité, voila les bases de l’éducation du jeune Lenz. Et les bases aussi , c’est normal, de la conduite de sa vie et de son rapport aux autres.


Au fur et à mesure que je relis ce roman pour en recopier des extraits , je me rends compte à quel point c’est un roman très brillant , intelligent , mais glaçant. Qui fait peur..Non pas à cause des actions décrites, on en a vu d’autres, mais par sa logique inéluctable que seule viendra perturber des éléments incontrolables, eux, , la maladie et la mort.
Logique qui fait que l’on rentre dans le raisonnement du personnage central, tout à fait dépourvu d’affects et de morale ,et qu’on finit par le comprendre et presque à le plaindre. Du moins moi..
La capacité d’emprise de ce genre d’individus est sans limites ( pas pour tous les autres, heureusement ) car ils sont constamment en équilibre , qu’ils justifient leurs modes opératoires par des arguments somme toute assez valables, et que c’est ainsi qu’ils arrivent à entraîner des foules qui se demandent après comment elles ont pu se faire manipuler , mais c’est trop tard. Comment? La peur, le besoin de sécurité et un discours logique , et voilà tout.
C’est vrai que ni un chirurgien , ni un homme politique ne doivent avoir trop d’états d’âme s’ils veulent être à la hauteur de leur tâches. Ce ne sont pas des domaines ( ni des spécialités en ce qui concerne la chirurgie) qui sont choisis par hasard, mais dans les deux, le goût du pouvoir est nécessaire.Et le pouvoir permet tant de choses, qui, alloué à une personnalité limite, peut conduire absolument à n’importe quoi , tant en chirurgie qu’en politique. S’il n’existe pas bien sûr de barrières ( personnelles ou extérieures).

C’est un roman très découpé, ciselé en petits chapitres et sous-chapitres tous précédés de titres explicatifs qui accentuent la logique de la démonstration et de l’étude du raisonnement de Lenz et de sa conduite.
Le récit est également mené sans affect aucun , avec une précision- surtout dans les détails physiques- d’entomologiste , et tout cela contribue à créer une atmosphère dont on ne ressort pas indemne.
Un vrai cauchemar, ce roman, mais un très brillant cauchemar qui, là aussi, pourrait animer des heures de conversation tant il y aurait à dire!

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mots-clés : #psychologique
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Message par tom léo Jeu 16 Fév - 18:10

Gonçalo M. Tavares  41afnl10

Monsieur Walser et la forêt


Original : O senhor Walser (Portugais, 2006)

CONTENU :
Le « Bairro » est un quartier de plusieurs personnages illustres, une utopie en plusieurs voulumes dans laquelle Tavares rend hommâge à quelques auteurs connus. Ici alors il s’agit de Monsieur Walser (probablement plutôt en hommâge de Robert qu’à Martin...) Il s’est décidé de construire sa nouvelle maison un peu à l’écart du quartier, au milieu de la forêt, difficile d’accès., mais comme symbole de tout ce que Walser aimerait vivre : comme une conquête de la civilisation sur la barbarie et comme un lieu d’échange et de partage.

Mais le jour d’inauguration les choses se compliquent : est-ce que beaucoup de travaux n’étaient pas encore achevés ? Des artisans de toutes sortes arrivent à la maison, voulant reparer ici et là des « défauts de construction », détruisant de cloison, prenant quasimment possession des lieux...

REMARQUES :
C’est une petite œuvre de 17 chapitres d’une à trois pages de la série autour du « O Bairro », ce quartier imaginaire concu de Tavares qui se veut être – comme indique un mot – un lieu comme ce village d’Asterix, dans lequel on essaie de resister à l’entrée de la barbarie. Walser est habité par le désir de créer un espace où ou pourra simplement être, sans contraintes, naturellement, dans le partage les uns avec les autres, dans une atmosphère d’une agréable convivialité. Il a des grands projets..., là au milieu de la forêt, se croyant à l’abri du chaos et comme ayant déjà conquéri ce lieu comme signe de la victoire de la civiliation sur les forces brutes, de la raison humaine

Mais l’homme, et aussi ce lieu isolé ne semble pas à l’abri de l’invasion de l’imprévisible, du chaos. Et les artisans de toutes sortes rapportent l’intranquillité et une fin (provisoire?) du repos.

Dans un commentaire de l’édition française on remarquait que là derrière se cachait une critique de l’intellectuel coupé des réalités du monde concret. Cette critqiue me desorientait : où alors est l’hommâge pour Walser et son désir « justifié », sa lutte contre les forces contraires et absurdes? Est-ce que c’est la seule lecture possible ? Est-ce que cela ne signifie pas confondre les genres ? Ici, à mon avis, il s’agit plutôt d’une petite nouvelle que je vois certes avec une note d’humour, mais aussi dans une relation de proximité avec des textes absurdes et kafkaesques. Qui aurait envie de se moquer de Josef K ? Donc, à mon avis c’est à lire autrement pour être apprécié?!

A chacun de découvrir et se former un jugement.
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Message par Bédoulène Jeu 16 Fév - 18:28

moi je deviens encore plus sceptique en ce qui concerne un lecture de l'auteur, après ce commentaire. J'avais laissé tombé "un voyage en Inde" d'ailleurs

(mais j'ai Jérusalem alors peut-être que....)

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Message par shanidar Jeu 16 Fév - 21:11

Hé bien, beaucoup de questions à l'issue de cette lecture tom léo. Ce qui ne me semble pas totalement étonnant dans la mesure ou Tavares cherche toujours (du moins dans ce que j'ai lu de lui) à prendre le contre-pied de ce que l'on attend de sa 'prestation'. Un voyage en Inde qui n'atteindra jamais l'Inde, des personnages venimeux, peu aimables dans ces cycles hors Barrio et peut-être là encore une envie d'aller contre l'idée d'un Walser heureux dans sa forêt, se promenant et rentrant à l'asile... Je ne sais pas, je n'ai encore jamais lu de livres de Tavares se référent à ce Barrio mais je compte bien me lancer (avec ce que trouverai !).

En attendant, ce que tu dis titille !
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Message par tom léo Ven 17 Fév - 15:52

shanidar a écrit:Hé bien, beaucoup de questions à l'issue de cette lecture tom léo. Ce qui ne me semble pas totalement étonnant dans la mesure ou Tavares cherche toujours (du moins dans ce que j'ai lu de lui) à prendre le contre-pied de ce que l'on attend de sa 'prestation'.

Bonne interprétation qui me fait réflèchir... Et si cette sorte de dérangement est alors ce que Tavares cherche à "provoquer"? Des fois j'aime bien ces lectures qui soulèvent plus de questions qu'elles ne resoudrent. Cela suscite quelque chose. Peut-être pas toujours comfortable par ailleurs...
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Message par shanidar Ven 17 Fév - 21:04

A mon avis, jamais confortable, ce qui pose la question de l'intérêt du lecteur... Pourquoi lire quelque chose de totalement déstabilisant comme Jérusalem peuplé de fous ou de peu aimable comme le personnage principal de Apprendre à prier à l'heure de la technique ? Pourquoi nous 'infliger' ces lectures pour le moins difficiles, désagréables, voire urticantes ?
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Message par Tristram Ven 2 Déc - 11:11

Monsieur Valéry et la logique

Gonçalo M. Tavares  Le_qua11

Ce livre constitue le premier tome de Le Quartier – Les Messieurs. Tavares précise en préambule que dans ce projet il s’agit d’hommages aux personnages évoqués.
« Le mot « quartier » évoque un espace accueillant, familier, un espace dans lequel on a confiance en ses voisins. Le Quartier des Messieurs est un espace ludique et utopique. Un quartier où l’on essaie de barrer la route à la bêtise. »
Gonçalo M. Tavares  O_bair12

Ce premier volume est une sorte de sottisier d’absurdités dérivées de l’esprit logique de Valéry (et illustré de croquis). Monsieur Valéry est plus une source d’inspiration que l’objet d’un portrait – ou alors ce dernier est assez irrévérencieux ; mais on y trouve des phrases qui ont un sens.
« Une compétition n’est juste que si tout le monde part sur un pied d’égalité. Mais cela est impossible, comme on le sait. Et si on était tous égaux, comment les uns pourraient-ils devancer les autres ? Dans une compétition les gens finissent toujours comme ils ont commencé, concluait monsieur Valéry. »

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Message par Bédoulène Ven 2 Déc - 12:00

intéressant alors, tu liras les autres tomes ?

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Message par Tristram Ven 2 Déc - 12:42

Je vais persister, sans pouvoir dire si j'irai jusqu'au bout !

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Message par Tristram Sam 17 Déc - 11:44

Monsieur Brecht et le succès

Même principe, avec Brecht ; exemple, in extenso :
« LE FAUSSAIRE
Arriva le moment où un homme, qui avait passé sa vie à faire de faux tableaux, perdit la vue. C’était un vice : il se mit à falsifier des morceaux de musique.
À la morgue, après son décès, on le confondit avec un autre. »
Toujours pas trop emballé par cet auteur/ ouvrage.

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Message par Bédoulène Sam 17 Déc - 16:52

J'avais laissé tombé "un voyage en Inde" peut-être un jour lui donnerais-je une seconde chance

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Message par Tristram Sam 25 Fév - 10:57

Monsieur Henri et l’encyclopédie

C’est cette fois une sorte de philosophe de comptoir que ce monsieur Henri qui ingurgite de l’absinthe en lançant ses brèves, non-sens peut-être plus humoristique que les précédents personnages.
« Monsieur Henri pensa encore un instant et dit : je comprends, maintenant, pourquoi on se met à penser. … c’est à cause de la fatigue. … si tout le monde était en excellente condition physique, il n’y aurait pas un seul philosophe. »

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