Tarun TEJPAL
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Tarun TEJPAL
Tarun Tejpal est né en Inde en 1963. Engagé dans l'opposition, il a dénoncé des malversations au sein du gouvernement indien en 2001. Menacé de mort, il a vécu sous protection plusieurs années. Il est l'éditeur du Dieu des petits riens d'Arundhati Roy. Il a écrit pour plusieurs journaux internationaux : The Paris Review, The Guardian, The Financial Times et Prospect. Loin de Chandigarh, son premier roman, devient un succès mondial et est salué par VS Naipaul.
Le 28 novembre 2013, un mandat d'arrêt est lancé contre lui pour le viol présumé d'une collègue à Goa ; le scandale est alors l'objet d'une importante couverture médiatique dans le pays. Dans une lettre d'excuses publiques, Tejpal annonce se retirer de son poste, mais nie les accusations de viol portées contre lui. L'affaire, au-delà du simple fait criminel, est vécue comme une trahison de Tejpal envers les progressistes du pays, qui voyaient en lui un symbole d'intégrité. A ce jour, le procès n'a toujours pas eu lieu.
sources : wikipédia et divers
Romans traduits en français
2006 : Loin de Chandigarh
2010 : L'Histoire de mes assassins
2011 : La Vallée des masques
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Dernière édition par bix_229 le Jeu 22 Déc - 22:33, édité 2 fois
bix_229- Messages : 15439
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Localisation : Lauragais
Re: Tarun TEJPAL
LOIN DE CHANDIGARH
Dans ce roman, il est question d'un couple. Des élans de la passion, des pièges du désir et de la sexualité. De leurs limites aussI.
Parcequ'on imagine toujours plus que ce qu'on sait, que ce qu'on voit, que ce qu'on tient. Parcequ'on désire toujours ce qu'on n'a pas... Et quand on l'obtient, par hasard, on désire autre chose. L'homme n'est pas raisonnable...
Il est question aussi de la difficulté à etre aimé pour ce qu'on est et non pour l'image qu'on se fait de nous. L'homme de ce couple essaie d'échapper à ce piège en se laissant envouter vontairement par un fantome, un fantasme. Et se fait ainsi piéger d'une autre façon.
Et Tejpal nous parle de la création littéraire, de sa magie, de ses pièges, de la torture qu'elle engendre. De la destruction qui est toujours au coeur de la création, de toute création. On finit toujours par le savoir...
Dans ce livre dont l'auteur est indien, l'Inde est toujours présente. Et son histoire, sa culture, sa civilisation, ses religions. Ce qu'elle est train de devenir sous le poids d'une population exponentielle, d'une misère endémique, sous la pression et l'attraction de l'Occident et notamment des Etats Unis.
Voila pourquoi ce livre m'a semblé grand... Je n'oublie jamais que c'est l'impression du moment et qu'elle est subjective...
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mots-clés : #psychologique
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Tarun TEJPAL
Histoire de mes assassins
Ce livre est parti d’une histoire personnelle de l’auteur, journaliste d’investigation : Il « a fondé le site d’information Tehelka.com, et le magazine du même nom, qui sont les meilleurs outils d’investigation de la presse indienne. En 2001, Tehelka avait révélé une affaire de corruption, fait tomber le ministre de la Défense, George Fernandes, et ébranlé tout le gouvernement. Cela avait valu à son fondateur trois années de menaces de mort, de harcèlement moral et économique. » (source libération)
Au-delà de cette histoire personnelle, Tejpal a voulu aller plus loin et écrire un roman de l’Inde toute entière, sans tabou comme on peut l’attendre de lui. Pour lui dans ce roman, l’Inde, c’est la violence : violence morale, violence sociale, violence physique et sexuelle. Seuls s’imposent l’argent , la force et l’intimidation.
On ne peut certes pas écrire un roman édulcoré sur ce sujet, j’ai quand même regretté une certaine complaisance dans la description des scènes de violences et de sexualité (c’est d’ailleurs ce qui m’avait fait lâcher Loin de Chandinagr à l’époque), même si cette complaisance est parfois très talentueuse. Passé cet écueil, on est devant un roman très riche, raconté par un conteur hors pair, les personnages se multiplient et chacun a sa personnalité, son histoire qui se rapportent souvent à la grande Histoire.
Si c’est fameux journaliste qui raconte, il n’en est pas le personnage le plus fascinant pour autant . Il est l’objet d’une tentative d’assassinat . On arrête très vite ses 5 assassins potentiels, des explications sont rapidement trouvées et l’affaire mise au placard. C’est compter sans sa maîtresse fouille-merde et son guru malicieux qui vont le pousser à aller voir plus loin, pour apprendre qu’ en Inde, la vérité n’est jamais où on le croit et que ce n’est pas dans ce pays qu’on cherchera à faire simple quand on peut faire compliqué.
S’intercalant à cette histoire, Tejpal développe donc la biographie des cinq assassins, chacun pris dans un tourbillon d’inculture, de violence et de fatalités qui vont le mener là. On fréquente des propriétaires terriens véreux, un Robin des Bois illuminé, une secte de dresseurs de serpents, un musulman traumatisé par la partition, une troupe de gamins des rues, une épouse effacée mais fidèle, des politiciens corrompus, une bufflonne protectrice, des bandits au cœur aussi cruel que pur, et j’en passe : toute cette richesse de l’Inde des beaux quartiers aux bidonvilles qui me fait me questionner sur le sens du mot démocratie quand on parle de ce pays (je me permets cette énumération car c’est une des caractéristiques du style de l’auteur, ces accumulations sans fin qui veulent traduire le foisonnement indien, mais qui font malheureusement à la longue un peu procédé).
On a donc une histoire palpitante avec des personnages attachants, riche en couleur avec un vrai sens du récit, et un contenu qui mène à s’interroger. Plusieurs niveaux de lecture donc, pour un roman très riche et étincelant où l’humour décapant est un ingrédient supplémentaire. Il y a plein de plaisirs à découvrir au fil des pages, un vrai régal malgré les petites réserves .
mots-clés : #criminalite
Ce livre est parti d’une histoire personnelle de l’auteur, journaliste d’investigation : Il « a fondé le site d’information Tehelka.com, et le magazine du même nom, qui sont les meilleurs outils d’investigation de la presse indienne. En 2001, Tehelka avait révélé une affaire de corruption, fait tomber le ministre de la Défense, George Fernandes, et ébranlé tout le gouvernement. Cela avait valu à son fondateur trois années de menaces de mort, de harcèlement moral et économique. » (source libération)
Au-delà de cette histoire personnelle, Tejpal a voulu aller plus loin et écrire un roman de l’Inde toute entière, sans tabou comme on peut l’attendre de lui. Pour lui dans ce roman, l’Inde, c’est la violence : violence morale, violence sociale, violence physique et sexuelle. Seuls s’imposent l’argent , la force et l’intimidation.
On ne peut certes pas écrire un roman édulcoré sur ce sujet, j’ai quand même regretté une certaine complaisance dans la description des scènes de violences et de sexualité (c’est d’ailleurs ce qui m’avait fait lâcher Loin de Chandinagr à l’époque), même si cette complaisance est parfois très talentueuse. Passé cet écueil, on est devant un roman très riche, raconté par un conteur hors pair, les personnages se multiplient et chacun a sa personnalité, son histoire qui se rapportent souvent à la grande Histoire.
Si c’est fameux journaliste qui raconte, il n’en est pas le personnage le plus fascinant pour autant . Il est l’objet d’une tentative d’assassinat . On arrête très vite ses 5 assassins potentiels, des explications sont rapidement trouvées et l’affaire mise au placard. C’est compter sans sa maîtresse fouille-merde et son guru malicieux qui vont le pousser à aller voir plus loin, pour apprendre qu’ en Inde, la vérité n’est jamais où on le croit et que ce n’est pas dans ce pays qu’on cherchera à faire simple quand on peut faire compliqué.
S’intercalant à cette histoire, Tejpal développe donc la biographie des cinq assassins, chacun pris dans un tourbillon d’inculture, de violence et de fatalités qui vont le mener là. On fréquente des propriétaires terriens véreux, un Robin des Bois illuminé, une secte de dresseurs de serpents, un musulman traumatisé par la partition, une troupe de gamins des rues, une épouse effacée mais fidèle, des politiciens corrompus, une bufflonne protectrice, des bandits au cœur aussi cruel que pur, et j’en passe : toute cette richesse de l’Inde des beaux quartiers aux bidonvilles qui me fait me questionner sur le sens du mot démocratie quand on parle de ce pays (je me permets cette énumération car c’est une des caractéristiques du style de l’auteur, ces accumulations sans fin qui veulent traduire le foisonnement indien, mais qui font malheureusement à la longue un peu procédé).
On a donc une histoire palpitante avec des personnages attachants, riche en couleur avec un vrai sens du récit, et un contenu qui mène à s’interroger. Plusieurs niveaux de lecture donc, pour un roman très riche et étincelant où l’humour décapant est un ingrédient supplémentaire. Il y a plein de plaisirs à découvrir au fil des pages, un vrai régal malgré les petites réserves .
Un couteau est un bel objet. Il n’est pas fait pour tuer. Pour ça, il y a le pistolet. Le couteau sert à effrayer, à semer la terreur dans la mémoire de ton adversaire. Le couteau est un instrument d’orfèvre, le pistolet un ustensile de quincaillier. Une balle ne te donnera jamais la finesse, la précision d’une lame. Avec un couteau, tu peux décider de la punition exacte que tu veux infliger. Faire une incision de douze centimètres de long, un trou de cinq centimètres de profondeur, trancher la moitié d’un doigt, épointer le nez, sectionner la langue en deux, couper un testicule en rondelles, agrandir la taille d’un trou du cul, effiler les oreilles, dessiner une fleur sur un torse, une étoile sur une joue. Tu peux réaliser toutes ces jolies choses. Si les circonstances l’exigent, tu peux aussi sortir les entrailles, découper le cœur, planter un drapeau dans la cervelle. Avec un pistolet, une seule chose est possible : un trou dans la peau. Les tueurs utilisent une arme à feu, Les artistes préfèrent l’arme blanche.
mots-clés : #criminalite
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Etre dans le vent, c'est l'histoire d'une feuille morte.
Flore Vasseur
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