Georges Simenon

mais je vais enchaîner avec le suivant je crois bien.

Louvaluna a écrit:

animal a écrit:Je l'ai dévoré celui-là !

C'est dommage, tu ne pourras donc jamais le relire...

Il y en a encore beaucoup à croûter. Il a été très prolixe Simenon

Un crime en Hollande (1931)

Sans surprises ça se lit tout seul et avec plaisir, sans doute aussi celui de l'auteur à aller chercher cet exotisme austère pour mieux remuer tout ce qu'on peut trouver de très humain, en bon et en moins bon, en coulisses.

Solide capital sympathie qui fait passer les traits très accentués des caractères.

La petite incursion que ça fait du côté du whodunnit est une singularité de cette enquête ?

Au rendez-vous des Terre-Neuvas (1931)

Qu'est-ce qu'il fait Maigret en vacances ? Il change ses plans pour rendre service et travailler, l'air de rien et essayer de sortir des gens de leurs embarras à sa bourrue mais pas insensible manière. Madame accompagne. Pas loin du pilote automatique mais des évocations du monde à part de la mer et de charmes inévitables associés au petites réserves vis à vis du trop propret font l'affaire du lecteur...

La Danseuse du Gai-Moulin (1931)

Enquête à Liège sur fond de conspiration et autour de jeunes gens et d'une danseuse. Plus une démonstration qu'une enquête peut-être bien avec pour point fort un Maigret assez joueur qui n'est d'abord présent qu'en ombre chinoise. Accessoirement on note un goût affirmé pour les bières anglaises pour alimenter la nuit liégeoise ?

Je pense que je serais bon client

C'est facile et agréable de se laisser faire.

La Guinguette à deux sous (1931)

Ce Maigret estival avec Madame qui l'attend en Alsace est un bon cru. Peut-être le dénouement est-il prévisible mais Maigret ronchon dans une ambiance qui n'est pas la sienne ça fait toujours son effet. Et puis il se situe sur le fil entre les mondes, entre joie et déchéance chez des gens "normaux". Si le Pernod n'est pas son carburant le banal-moyen est son terrain. Très bon cru même, riche en contrastes qui rehaussent son gris.

Cool
Je note celui là alors, mon père les a tous, ça va être bien !
et ton commentaire est beaument tourné (bellement)

Tu me fais envie avec ton Simenon !

Ben son côté alimentaire/exploit associé à l'atmosphère, au charisme et au regard de son Maigret... ça fait une belle association de bonnes raisons pour se laisser tenter.

Yep !
Tu as une belle édition il me semble ?

Omnibus, ça en fait tout un stock sous la patte.

Ah il me semblait bien !  
Je vais essayer de te suivre dans ce sillage un jour .
Faut que je le mérite avant . Pas gagné .

(ça m'a l'air tout mérité).

L'ombre chinoise (1932)

Relecture. Et ça change quoi une relecture quand on a commencé à les lire dans l'ordre les Maigret ? Hé bien, derrière ce jeu de double monde devenu familier on devient plus sensible à l'entre deux qu'il se pousse du col ou se débatte dans des généralités de l'humanité. La silhouette d'ours à humeur changeante de Maigret fait le pont entre les deux, sensible aux plus fragiles. Cette ombre chinoise à quelque chose de très sombre, très cru, très triste aussi avec ses lumières souvent inattendues. Il n'y a pas que les sympathies du commissionaire pour réchauffer un peu le lecteur.

Et Maigret, la porte refermée, marcha vers la fenêtre que, malgré le froid, il ouvrit toute grange. Il était las, comme après un dur interrogatoire de quelque criminel. Il y avait surtout en lui ce malaise imprécis que l'on ressent quand on est obligé de regarder de la vie des aspects que d'habitude on préfère ignorer.
Ce n'était pas dramatique. Ce n'était pas révoltant.
Elle n'avait rien dit d'extraordinaire. Elle n'avait ouvert au commissaire aucun horizon nouveau.
N'empêche qu'il se dégageait de cette entrevue comme une sensation d'écœurement.

Et un extrait tout neuf parce que la reprise de celui qu'on trouve à la page 1 du fil...

Il y a une façon de fumer qui est crispante pour celui qui regarde le fumeur : à chaque bouffée, les lèvres s'entrouvrent voluptueusement, avec un petit "poc". Et la fumée n'est pas lancée en avant, mais s'échappe avec lenteur, forme un nuage autour du visage.

et après l'extrait dans le message, cette femme intrigue

L'affaire Saint-Fiacre (1932)

Retour aux sources pour Maigret, du côté de Moulins et sans enquête officielle. Maigret spectateur de la fin d'une époque ? Maigret pas si vieux et pourtant si loin de ses racines ? Et que dire des allures de défouloir du final ? Maigret passif devant une violence assez profonde ?

L'affaire Saint-Fiacre est un excellent Maigret et le souvenir que j'ai du film n'arrive pas à la cheville de cette toute fraîche lecture !

Coool.