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Michel Houellebecq

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Message par topocl Ven 30 Déc - 10:04

Michel Houellebecq
Né en 1956


identite - Michel Houellebecq Image223

Michel Houellebecq, né Michel Thomas le 26 février 1956 (ou 19581) à Saint-Pierre (La Réunion), est un écrivain, poète et essayiste français.

Il est, depuis la fin des années 1990, l'un des auteurs contemporains d'expression française les plus traduits dans le monde. En parallèle de ses activités littéraires, il est également chanteur, réalisateur et acteur, s'illustrant notamment en 2014 dans deux films : L'Enlèvement de Michel Houellebecq et Near Death Experience.

Il est révélé par les romans Extension du domaine de la lutte et, surtout, Les Particules élémentaires, qui le fait connaître d'un large public. Ce dernier roman, et son livre suivant Plateforme, sont considérés comme précurseurs dans la littérature française, notamment pour leur description de la misère affective et sexuelle de l'homme occidental dans les années 1990 et 2000. Avec La Carte et le Territoire, Michel Houellebecq reçoit le prix Goncourt en 2010, après avoir été plusieurs fois pressenti pour ce prix.

Michel naît à Saint-Pierre, sur l'île de La Réunion, fils de René Thomas, guide de haute montagne, et de Lucie Ceccaldi, docteur en médecine, anesthésiste diplômée « major » de la faculté de médecine d'Alger, tous deux militants communistes. Sa mère aurait falsifié son acte de naissance pour le vieillir de deux ans, car elle le pensait surdoué : il ne serait donc pas né le 26 février 1956, comme l'indique son acte de naissance, mais le 26 février 1958, selon ses propres déclarations. Ses parents se désintéressent de lui très tôt, le couple se sépare, et une demi-sœur naît peu après.  Dans un premier temps, ce sont ses grands-parents maternels, en Algérie, qui le prennent en charge puis, après le divorce de ses parents, son père le récupère par un coup de force et le confie à sa grand-mère paternelle, Henriette Thomas, née Houellebecq, une communiste, dont il a adopté le nom de jeune fille comme pseudonyme par reconnaissance.

Après avoir été lycéen à Meaux, il suit les classes préparatoires aux grandes écoles au lycée Chaptal de Paris, où il se fait rouer de coups et intègre, en 1975, l’Institut national agronomique Paris-Grignon (INA P-G). À l'Agro, il fonde l'éphémère revue littéraire Karamazov pour laquelle il écrit quelques poèmes et entame le tournage d'un film intitulé Cristal de souffrance. Il sort diplômé de l'école en 1978, ingénieur agronome avec une spécialisation (fortuite) en « Mise en valeur du milieu naturel et écologie ».

Il entre ensuite à l’École nationale supérieure Louis-Lumière, en section photographie (section prise de vues), mais en sort en 1981, avant d'avoir obtenu son diplôme. Son fils Étienne naît la même année. Il connaît ensuite une période de chômage, puis divorce, ce qui engendre une dépression nerveuse.

Il débute en 1983 une carrière en informatique chez Unilog, puis comme contractuel à la direction informatique du ministère de l’Agriculture, rue de Picpus, dans le XIIe arrondissement de Paris, où il restera trois ans (cette période est racontée dans Extension du domaine de la lutte). Il postule pour un emploi à l’Assemblée nationale et réussit en 1990 le concours externe d'adjoint administratif au service informatique. Ce revenu assuré lui donne la tranquillité dont il a besoin. En 1996, ayant acquis l’ancienneté nécessaire et voulant se consacrer à l’écriture, il demande sa mise en disponibilité.

En 1992, Michel Houellebecq reçoit le prix Tristan-Tzara pour son recueil de poèmes, La Poursuite du bonheur, paru en 1991. Il fait la connaissance de Juliette et André Darle, qui invitent alors ce jeune poète de trente-six ans, employé de l’Assemblée nationale, quasiment inconnu, au festival de Poésie Murale qui a lieu au château des Stuarts à Aubigny-sur-Nère.

En 2000, il s'exile en Irlande avec sa deuxième femme, Marie Pierre Gauthier ; en 2002, il s'installe en Andalousie, dans le parc naturel de Cabo de Gata-Nijar.

Fin 2012, en pleine polémique d'exil fiscal, il annonce son retour en France. Installé dans son nouvel appartement parisien, il évoque dans une interview les raisons de son retour : la lassitude des langues étrangères. Il nie tout geste politique concernant son départ de la côte sud-ouest de l'Irlande, mais dit qu'il peut être interprété comme tel « puisque ça prouve que le niveau d'imposition n'est pas suffisamment fort pour décourager tout le monde ».

À l'annonce de la publication de son recueil de poèmes Configuration du dernier rivage en avril 2013, il exprime sa volonté de continuer à écrire en ces mots : « la vie ne m'intéresse pas assez pour que je puisse me passer d'écrire ».

Il reçoit le prix de la BnF 2015 pour l’ensemble de son œuvre.

wikipedia

Liste des œuvres

Romans
   1994 : Extension du domaine de la lutte ; Page 2
   1998 : Les Particules élémentaires, lauréat du prix Novembre, « meilleur livre de l'année » ; Page 1, 2
   2001 : Plateforme ; page 3
   2005 : La Possibilité d'une île, lauréat du prix Interallié.
   2010 : La Carte et le Territoire, lauréat du prix Goncourt ; Page 3, 8
   2015 : Soumission ; pages 1, 3, 4
   2019 : Sérotonine, Flammarion ; Page 5
   2022 : Anéantir, Flammarion ; Page 7, 9

Poésie
   1988 : « Quelque chose en moi »
   1991 : La Poursuite du bonheur
   1995 : La Peau, poèmes, livre d'artiste avec Sarah Wiame (six cent quatre-vingts exemplaires).
   1996 : La Ville, poèmes, livre d'artiste avec Sarah Wiame (vingt-cinq exemplaires).
   1996 : Le Sens du combat, lauréat du Prix de Flore.
   1997 : Rester vivant suivi de La Poursuite du bonheur, édition revue par l'auteur
   1999 : Renaissance
   2000 : Poésies
   2010 : Poésie
   2013 : Configuration du dernier rivage
   2014 : Non réconcilié. Anthologie personnelle: 1991-2013, Poésie/Gallimard.

Essais
   1991 : H.P. Lovecraft. Contre le monde, contre la vie
   1991 : Rester vivant, méthode
   1998 : Interventions, recueil d'articles
   2009 : Interventions 2 : Traces ; Page 3

Récit autobiographique
   2023 : Quelques mois dans ma vie. Octobre 2022 – mars 2023., Page 9

Textes et nouvelles
   1993 : Contribution à Genius Loci, collectif
   1995 : « Approches du désarroi », Objet perdu. Idées - Fictions - Images, album collectif
   1997 : Une nouvelle dans Dix, recueil de nouvelles collectif
   1997 : Participation à « La Question pédophile », L'Infini, no 59
   2000 : « Rudi », Elle, no 1648, supplément « Une nouvelle inédite » (ébauche de « Lanzarote »).
   2000 : Lanzarote, récit sur photographies
   2000 : « La Privatisation du monde », L'Atelier du Roman, no 23.
   2000 : Co-rédaction de l'article « Neil Young » dans le Dictionnaire du Rock
   2002 : Lanzarote et autres textes
   2002 : Europe Endless [archive], auto-publication.
   2002 : Participation à Balade en Seine et Marne. Sur les pas des écrivains de Dominique Noguez
   2003 : « J'ai un rêve », Bordel, no 3
   2004 : Une nouvelle dans Des nouvelles du Prix de Flore
   2005 : Rester vivant et autres textes

màj le 31/08/2023

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Message par topocl Ven 30 Déc - 10:12

Soumission

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Je ne sais pas si je suis vraiment à même de « juger » ce roman, car je n'ai jamais lu Huysmans, ni Nietzsche, je n'ai même jamais entendu parler de Guénon. Je n'y connais pas grand-chose en politique, ni intérieure ni internationale, je vois juste que je suis dans un monde qui se délite pour lequel je n'ai pas de projection, ni de solutions. Enfin, je ne connais pas l’œuvre de Houellebecq, et en outre, je ne suis pas très bonne pour décrypter les symboles, les sens cachés, les choses qui s'adressent à l'inconscient. J'en ai donc fait une lecture très « grand public ». Avec Hoellebecq, je dirai :

Tout cela était très agréable à lire ; en même temps, (...) la démonstration me paraissait fausse ; mais enfin ça me changeait de mes problèmes de plomberie

Comme roman, Soumission, c'est l'histoire d'un type pas intéressant.
Un prof d'université médiocre, François,dont les deux seuls centres d'intérêt sont Huysmans et le sexe. Lui-même trouve sa vie minable, mais pas suffisamment pour se suicider. La politique, qui ne l'intéresse pas, va le rattraper et mettre un peu de sel dans tout cela,. Mais beaucoup plus parce que cela chamboule ses petites habitudes universitaires que parce que cela  bafoue la dignité, ou méprise les droits de l'homme, accessoirement de la femme.
Cet homme, tout comme notre monde occidental, cherche désespérément une « renaissance ». Il va la trouver , et décréter comme phrase ultime « je n'aurais rien à regretter » face a cette soumission, cette compromission minable qui lui ouvre une compensation soi-disant salvatrice. Au lecteur de se faire son opinion.

Comme vision et analyse du monde.
D'abord tout ce qui montre que notre monde  va vers la vacuité, est prêt à toutes les compromissions, que les politiques ne sont pas des gens très intéressants, ceci n'est pas très nouveau, mais c'est plutôt bien raconté .
Mais l'aspect de politique-fiction, je l'ai trouvé assez limité,  Houellebecq a manqué d’approfondissement et d'inventivité. D'ambiiton, peut-être . On est finalement plus dans l'étude de meurs, Houellebecq s'intéresse plus aux petitesses diverses et aux « conversations courtoises entre gens instruits », voire érudits, qu'au destin du monde.
On dira facilement que c'est outré, qu'il est inimaginable qu'une chose pareille se passe en 2022, je ne suis pas loin de partager cette idée, mais c'est un roman et donc pourquoi pas. J'ai d'ailleurs trouvé la fin surjouée, la provocation houellebecquienne glissant vers la galéjade, et que cela enlevait un peu de force à son propos.
En tout cas, cela a le mérite de rappeler que ce qui est fondamentalement antidémocratique, c'est installer et entretenir une société de misère et  de découragement, que cela ouvre la porte à toutes les  « solutions miracles », à toutes les intransigeances, et surtout à accepter l'inacceptable, l'histoire l'a déjà démontré et il serait naïf de croire que cela n'est que du passé .

Comme écrivain, je trouve que Houellebecq  mène bien son intrigue,qu'il écrit plutôt bien, en ce sens que c'est très vif, dynamique, coulant, souvent brillant. Il  a un sens certain de la formule, et échappe, le plus souvent (mais pas toujours,il faut le nuancer quand même),à l'aphorisme généralisateur clinquant, pour le plaisir de faire bon mot. Il y a parfois aussi des parties assez douces, sur la littérature, en particulier, ou celle-ci 

Je me promenai pendant un quart d'heure sous les arcades de poutrelles métalliques, un peu surpris par ma propre nostalgie, sans cesser d'être conscient que l'environnement était vraiment très moche, ces bâtiments hideux avaient été construits durant la pire période du modernisme, mais la nostalgie n'a rien d'un sentiment esthétique, elle n'est pas liée non plus au souvenir d'un bonheur, on est nostalgique d'un endroit simplement parce qu'on y a vécu, bien ou mal peu importe, le passé est toujours beau, le futur aussi d'ailleurs, il n'y a que le présent qui fasse mal, qu'on transporte avec soi comme un abcès de souffrance qui vous accompagne entre deux infinis de bonheur paisible.


Je me serais par contre passée de phrases du genre : »enfin tout ça était complètement à chier » ou « une période supercool de ma vie » , mais je suis vieux jeu.
Je me serais aussi passée du traînage-dans-la boue frisant l'insulte de François Bayrou, qui est loin d'être mon idole, mais ne mérite pas (pas plus que d'autres en tout cas) le numéro d'humoriste radiophonique revanchard à grandes dents que Houellebecq lui a concocté.
Je me serais passé aussi des scènes de sexe, le sexe m'ennuie toujours dans les livres, mais elles ne sont finalement pas si nombreuses que ça, et si je ne veux pas de sexe, j'ai qu'à ne pas lire Houellebecq. Les scènes de spéculation intellectuelle sur certains littérateurs et en particulier sur Huysmans m'ont aussi parfois un peu ennuyées, mais là, je crois, c'est que je ne suis pas à la hauteur, et par ailleurs elles se justifient : Huysmans est décrit lui aussi comme un homme  assez terne qui  a connu une conversion, et c'est une thématique qui sous-tend tout le livre.

Et alors, Houellebecq et l'islam ?

Eh bien,  je dois dire que comme à Houellebecq, un pouvoir islamique, même « ouvert » me ferait peur. L'islam, en tant que système politique, ça n'a nulle part été la panacée. Mais que Houellebecq parle surtout de convertis à l'islam, et ce pour des motifs pas toujours très honorable, ayant éventuellement fréquenté  antérieurement des milieux identitaires, et je trouve que cela fausse un peu les cartes, et je comprends que des musulmans puissent être gênés , voire choqués par ce genre de raccourcis.


Ensuite, Houellebecq et les femmes .
C'est sûr qu'on se sent un peu viande fraîche en lisant ce livre, pas si fraîche pas  que ça,car j'ai peur que les années fassent de moi quelqu'un de pas très intéressant pour Houellebecq. Mais je crois que de toute façon , dans la vraie vie, on est encore plus viande fraîche que ça et que tout ce qu'on peut imaginer, alors... on va juste dire que Houellebecq est un peu plus honnête les autres. Je remarque juste que François regarde d'abord de haut  la polygamie et les secondes et troisièmes épouses de 15 ans puis qu'il se laisse tenter, d'ailleurs ce n'est ni mieux ni pire que ses escorts habituelles de looser.
Quant à la mère de François, elle a une présence extrêmement fugitive et tellement peu approfondie qu'on se demande bien ce qu'elle fait par là.



Ce que ce livre montre, c'est que Houellebecq est un type intelligent, cultivé,plein d'humour et de pas mal de défauts, qui a une vision à lui de l'évolution de nos sociétés et la raconte plutôt bien.
Génial, sans doute pas. Mais talentueux certainement.

(commentaire récupéré)


mots-clés : #romananticipation

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Message par Tristram Ven 30 Déc - 11:46

« C’est triste, le naufrage d’une civilisation, c’est triste de voir sombrer ses plus belles intelligences – on commence par se sentir mal à l’aise dans sa vie, et on finit par aspirer à l’établissement d’une république islamique. »
Michel Houellebecq, « La possibilité d’une île »
(2005)

Pas encore lu le dernier, mais je retiens "particulièrement" des autres romans Les Particules élémentaires.

« D’abord révélée à l’animal sous la forme de la douleur physique, l’existence individuelle n’accède dans les sociétés humaines à la pleine conscience d’elle-même que par l’intermédiaire du mensonge, avec lequel elle peut en pratique se confondre. »
Michel Houellebecq, « Les particules élémentaires », I, chapitre 13
« Un mensonge est utile quand il permet de transformer la réalité, songea-t-il ; mais quand la transformation échoue il ne reste que le mensonge, l’amertume et la conscience du mensonge. »
Michel Houellebecq, « Les particules élémentaires », II, chapitre 11

Voilà un auteur (un cas ?) très intéressant ; je ne pense pas qu'on puisse faire une oeuvre séduisante de l'exposé de notre désastre, et le traitement littéraire de H. est congru à son propos.

« La traditionnelle lucidité des dépressifs, souvent décrite comme un désinvestissement radical à l’égard des préoccupations humaines, se manifeste en tout premier lieu par un manque d’intérêt pour les questions effectivement peu intéressantes. Ainsi peut-on, à la rigueur, imaginer un dépressif amoureux, tandis qu’un dépressif patriote paraît franchement inconcevable. »
Michel Houellebecq, « Les particules élémentaires », II, chapitre 17

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Message par Hanta Ven 30 Déc - 12:20

Les particules élémentaires


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Une étoile pour le papier utilisé.
Peut être le pire livre lu de ces dix dernières années pour moi et pourtant je suis tombé sur beaucoup d'ouvrages référents du pire.
Commençons.
Le style : irrégulier, répétitif, grammaticalement douteux par moment, lourd à d'autres, avec des dialogues poussifs se voulant intellectuels, de longues digressions venant comme un cheveu sur la soupe pour faire montre d'une immense culture générale... Et j'en passe.
Les personnages : peut être le seul point un petit peu positif : ils sont bien décrits, on apprend à les connaître, ils sont approfondis mais ils demeurent stéréotypés de la classe bo-bo bien connu de notre cher auteur. On retrouve les hippies, les adeptes du développement perso, les personnes frustrées par un intellect non débridé, les scènes érotico-pornographico-sexuelo-masturbo ennuyantes dans un contexte de volonté de retourner à l'état de nature en TGV.
L'histoire : elle est absente, c'est une histoire de personnes désespérées qui ne savent pas ce qu'elles veulent qui ne savent pas ce dont elles ne veulent pas et qui ne vont pas aller mieux.
C'est sans doute une thérapie ratée pour Houellebecq mais un moment éreintant pour moi humble lecteur s'étant révélé trop stupide pour ne pas déceler le génie torturé de cet auteur dont la plus grande préoccupation sera de s'acheter un autre paquet de cigarettes. En effet il y a une grande culture de soi qui finit par être beaucoup trop générale.
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Message par Hanta Ven 30 Déc - 12:22

Soumission


identite - Michel Houellebecq Sm_cvt16

J'ai voulu attendre que l'hystérie médiatique et lectrice se calme avant de lire moi même cet ouvrage et bien après j'ai voulu laisser passer un jour ou deux avant d'exposer un avis.
Je vais commencer par les points que je pense positifs et finirai par ce que je n'ai pas aimé.
En termes de style c'est je pense le meilleur Houellebecq que j'ai pu lire. C'est assez dynamique, enlevé et les phrases ne sont pas des longues logorrhées processionnaires voulant allier un savoir wikipeditique ou un propos acerbe. Donc plutôt satisfait de ce côté là car c'est assez fluide, je note un joli humour sur certains passages.
Les personnages sont plus subtiles que d'habitude, ils sont plus ambivalents et moins stéréotypés, ce qui donne du corps au livre, ce qui permet un point de fixation à certaines facettes pour davantage identifier des choses connues et c'est important dans une uchronie ou une dystopie car les repères permettent une passerelle entre ce qu'on connait et ce vers quoi on tend par le biais de la lecture.
Il y a une réflexion dans cet ouvrage qui est originale et qui propose un point de vue différent, plus nuancé que ce qu'on peut lire habituellement et en cela c'est une réussite partielle.
J'en viens aux points négatifs.
La réflexion est originale mais elle sort de nulle part, le livre ne tient pas compte des structures politiques, légales et sociales de l'Europe ou de la France si bien que la fiction est trop éloignée de ce que le contexte actuel donne. de plus la posture de l'auteur qui déclare "ce n'est qu'un roman" mais qui débat ensuite avec Finkielkraut en s'appuyant sur ce livre engendrent une contradiction qui enlèvent le sérieux littéraire ou intellectuel au livre.
Car il faut bien l'avouer, il n'a clairement pas le niveau d'un ouvrage de philosophie politique ou de sciences humaines. Si la première posture de l'auteur semble accompagner ce point de vue, la seconde emboîte une autre direction qui peut prêter à un sourire gêné.
D'ailleurs je ne comprends pas pourquoi le livre a fait un tel bruit, il n'est pas armé intellectuellement, il n'est pas assez proche de la réalité, et est trop nuancé pour que des cris d'orfraie soient pertinents.
Ensuite, si le style est fluide, il en devient sommaire sur certains passages et on en vient parfois à se demander l'intérêt littéraire de l'objet, un objet qui sur certaines pages pourraient être écrites par beaucoup de monde tant le langage est banal, les structures convenues et le style transparent.
Enfin, il manque je pense le plus important, une connaissance approfondie de l'islam... Il faudrait lire Arkoun, Bidar ou même Averroes pour le côté historique et d'autres intellectuels de l'islam pour montrer point par point les confusions et préjugés qu'il peut y'avoir dans ce livre (la polygamie notamment) et qui lui font faire fausse route. Un portrait même dystopique de la société doit quand même reposer sur une assise critique fidèle avec des connaissances fiables.
Eric Emmanuel Schmitt avait le même problème en étant approximatif sur la vie d'Hitler dans la part de l'autre ce qui rendait le propos stérile et je ne peux que déplorer la même conclusion pour le présent ouvrage.
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Message par Tristram Ven 30 Déc - 13:08

Hanta a écrit:Une étoile pour le papier utilisé.

Suit une belle description d'une description qui elle-même ne peut être que navrante...

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Message par Hanta Ven 30 Déc - 13:20

Il t'appartient de ne pas aimer ce que je dis, il m'appartient de ne pas aimer cet auteur malgré mes tentatives. Et il appartient à chacun la possibilité d'émettre sa propre opinion de lecteur.
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Message par Tristram Ven 30 Déc - 13:26

Mais j'aime beaucoup ce que tu dis de ces ouvrages ; je veux simplement souligner qu'à mon avis Houellebecq use d'un style aussi plat que ce qu'il décrit, ce qui me semble adéquat. Parler des bobos avec une style chateaubriantesque serait peut-être moins adapté, par exemple. Je maintiens que l'étalage de science wikipédesque, les amours lamentables, la culture de salon sont judicieux dans la forme.

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Message par Hanta Ven 30 Déc - 13:28

D'accord je comprends mieux le sens de ta remarque.
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Message par ArenSor Ven 30 Déc - 13:35

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Soumission

Il est difficile de parler de "Soumission" sans prendre en compte le personnage Houellebecq et la situation particulière dans laquelle est sorti ce roman avec tout le tapage médiatique qui en a brouillé la lecture. Par ma part, j'ai dévoré le livre (métaphoriquement), Houellebecq possède une plume fluide, agréable et il sait ménager le suspens tout au long du récit. Comme souvent, il y a beaucoup d'humour - j'ai franchement ri - d'autodérision et une critique tout à la fois amusante et acerbe de la société actuelle et de ses travers. Je considère Houellebecq comme une formidable éponge apte à absorber les problèmes et questionnements "dans l'air du temps" et à les retranscrire sous forme de politico-fictions (tout comme les écrivains de science-fiction des années 60 traduisaient les rêves ou les craintes de rencontres avec les extra-terrestres). Sur le fond, l'analyse est souvent plus fine qu'il n'y paraît : correspondances du héros avec le personnage d'Huysmans, l'alliance contre le FN mais qui revient à instaurer une forme de dictature insidieuse... En revanche, certains développements philosophico-religieux de la 3e partie m'ont semblé un peu "fumeux" et relever plutôt de réflexions métaphysiques "de bazar". En conclusion "Soumission" est pour moi un excellent livre, intelligent, drôle, bien écrit. Maintenant dire que c'est un chef d'oeuvre, je n'irais pas jusque là.
(message récupéré))
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Message par Mordicus Ven 30 Déc - 13:56

Hanta a écrit:
Une étoile pour le papier utilisé.
[...]

Tu mets un extrait, pour voir ?
J'suis curieuse.
(Jamais rien lu de lui. Sûrement à cause de ses cheveux. Erk.)


Tristram a écrit:Mais j'aime beaucoup ce que tu dis de ces ouvrages ; je veux simplement souligner qu'à mon avis Houellebecq use d'un style aussi plat que ce qu'il décrit, ce qui me semble adéquat. Parler des bobos avec une style chateaubriantesque serait peut-être moins adapté, par exemple. Je maintiens que l'étalage de science wikipédesque, les amours lamentables, la culture de salon sont judicieux dans la forme.

Je m'inscris en faux.
Etant une vraie bobo tendance hipster choisivore, je serais ravie qu'on m'écrive en ChateauBriand, qu'on me pare de Baudelaire, qu'on me souligne de Ellroy, qu'on me caresse de Somoza et qu'on me touche d'Ogawa !

Non mais.
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Message par Tristram Ven 30 Déc - 14:32

ArenSor a écrit:Il est difficile de parler de "Soumission" sans prendre en compte le personnage Houellebecq et la situation particulière dans laquelle est sorti ce roman avec tout le tapage médiatique qui en a brouillé la lecture.
Tout à fait ArenSor : Hanta lui-même dit avoir voulu sortir du battage médiatique avant de donner son avis sur ce livre, pour ensuite se référer à la posture de l'auteur après la parution. Je pense qu'il est très difficile dans ce contexte de juger d'une éventuelle valeur "intrinsèque" des ouvrages de cet auteur _ à minima un témoignage sur notre époque/ société ?  

Mordicus a écrit:Je m'inscris en faux.
Etant une vraie bobo tendance hipster choisivore, je serais ravie qu'on m'écrive en ChateauBriand, qu'on me pare de Baudelaire, qu'on me souligne de Ellroy, qu'on me caresse de Somoza et qu'on me touche d'Ogawa !

Non mais.
Mea maxima culpa, mauvais exemple ; pour ma défense, j'avouerai n'avoir jamais rencontré de bobo que sur mes genoux. Ca m'apprendra à parler de choses que je ne connais pas et de livres que je n'ai pas lus (comme Soumission) ; je savais pourtant bien que ça allait se voir...

Mais c'est quand même grâce au tant décrié Houellebecq que j'ai pu me fâcher avec deux personnes en moins d'une demi-heure !

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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
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Message par Hanta Ven 30 Déc - 14:52

Différence de sortir du battage médiatique qui est fait par l'environnement, et la manipulation de son livre selon des buts qui évoluent par l'auteur lui-même.

Mordicus j'ai plus le livre je l'avais emprunté à la bibli.
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Message par Mordicus Ven 30 Déc - 14:56

Tristram a écrit:
Mea maxima culpa, mauvais exemple ; pour ma défense, j'avouerai n'avoir jamais rencontré de bobo que sur mes genoux. Ca m'apprendra à parler de choses que je ne connais pas et de livres que je n'ai pas lus (comme Soumission) ; je savais pourtant bien que ça allait se voir...

Mais c'est quand même grâce au tant décrié Houellebecq que j'ai pu me fâcher avec deux personnes en moins d'une demi-heure !

Je te pardonne.
(Quoique. Je devrais t'obliger à lire Les particules élémentaires comme punition. Avec une critique de ta part.)

Qu'en penses-tu @Hanta ?

[J'étais pas fâchée en vrai.]
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Message par Mordicus Ven 30 Déc - 14:57

Hanta a écrit:[...]
Mordicus j'ai plus le livre je l'avais emprunté à la bibli.

Tant pis. Je n'ai pas la force d'aller exhumer l'Internet pour ça.
Ton "best of" aurait été cool.
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Message par Tristram Ven 30 Déc - 15:14

Hanta a écrit:la manipulation de son livre selon des buts qui évoluent par l'auteur lui-même

J'en étais resté à "l'auteur, sous protection policière, fuit la scène médiatique" suite à l'attentat survenu le jour même de la sortie dudit livre. Mais là encore, je n'ai pas trop suivi... Il faudrait que je retrouve l'itinéraire sur le net, mais bon, je préfère lire (dès que je ne réagis pas malencontreusement sur ce forum)...

Mordicus a écrit:Quoique. Je devrais t'obliger à lire Les particules élémentaires comme punition. Avec une critique de ta part.

Quoique me délectant assez de faire l'avocat du diable, je n'envisage pas de relire Les particules dans l'immédiat...

Mais je peux encore citer (en tronquant les extraits comme ça m'arrange) !
« ; considérant le passé, on a toujours l'impression – probablement fallacieuse – d'un certain déterminisme. »
Michel Houellebecq, « Les particules élémentaires », I, chapitre 11

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Message par topocl Ven 30 Déc - 16:08

Je savais qu'en ouvrant un fil Hoeullebecq, il y aurait du répondant Smile !

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Message par bix_229 Ven 30 Déc - 16:12

topocl a écrit:Je savais qu'en ouvrant un fil Hoeullebecq, il y aurait du répondant Smile !

C' était exprés, hé ? identite - Michel Houellebecq 1156247026
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Message par topocl Ven 30 Déc - 16:19

Ben c'est pas plus mal quand on en arrive à papoter!

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Message par Mordicus Ven 30 Déc - 16:34

Tristram a écrit:[...]
Mais je peux encore citer (en tronquant les extraits comme ça m'arrange) !
« ; considérant le passé, on a toujours l'impression – probablement fallacieuse – d'un certain déterminisme. »
Michel Houellebecq, « Les particules élémentaires », I, chapitre 11

Ce ferait très bien sur une devanture de mercerie !
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