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Karen Blixen

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Message par bix_229 Lun 19 Déc - 18:21

Karen Blixen (1885-1962)

Karen Blixen Karen-10

Karen Blixen, de son nom de plume Isak Dinesen, (17 avril 1885 à Rungstedlund - 7 septembre 1962 à Rungstedlund) est une femme de lettres danoise. En 1914 elle épouse son cousin le baron Bror von Blixen-Finecke, suédois, qui l’emmène au Kenya (alors dominion britannique) où ils s’installent avant de faire faillite avec une plantation de café trop en altitude. Le baron participe à la Première Guerre mondiale du côté des alliés et elle va l’accompagner. Son mari volage lui transmet la syphilis ; ils se séparent en 1921 et divorcent en 1925.

Maintenue en vie par un traitement aux métaux lourds (mercure), elle peut néanmoins faire de grandes promenades à cheval et comme Shéhérazade elle écrit pour garder l'attention de son confident. La syphilis est la cause de sa mort. Elle est une des principales héritières du style gothique anglo-saxon, qu'elle prolonge par un fantastique personnel.

Oeuvres traduites en français

1934 : Sept contes gothiques
1937 : La Ferme africaine (adaptée au cinéma sous le titre Out of Africa : Souvenirs d'Afrique)
1942 : Contes d'hiver
1957 : Les Derniers Contes
1960 : Ombres sur la prairie

Anecdotes du destin, recueil de nouvelles dont fait partie Le Dîner de Babette (porté à l'écran sous le titre Le Festin de Babette)
Les Voies du châtiment, sous le pseudonyme Pierre Andrézel
La Ferme africaine est éditée en France en 1942 avec une traduction d'Yvonne Manceron basée sur la traduction anglaise. Le roman est réédité en mai 2005 avec une traduction basée sur le texte original danois.

Tiré de Wikipedia


Dernière édition par bix_229 le Lun 19 Déc - 18:30, édité 1 fois
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Message par bix_229 Lun 19 Déc - 18:28

Karen Blixen Ferme10

La ferme africaine
[Den afrikanske farm]
Première parution en 1942
Trad. du danois par Alain Gnaedig
Traduction nouvelle
Collection Folio (n° 4440), Gallimard
Parution : 09-11-2006

«Quand le souffle passait en sifflant au-dessus de ma tête, c'était le vent dans les grands arbres de la forêt, et non la pluie. Quand il rasait le sol, c'était le vent dans les buissons et les hautes herbes, mais ce n'était pas la pluie. Quand il bruissait et chuintait à hauteur d'homme, c'était le vent dans les champs de maïs. Il possédait si bien les sonorités de la pluie que l'on se faisait abuser sans cesse, cependant, on l'écoutait avec un plaisir certain, comme si un spectacle tant attendu apparaissait enfin sur la scène. Et ce n'était toujours pas la pluie.

Mais lorsque la terre répondait à l'unisson d'un rugissement profond, luxuriant et croissant, lorsque le monde entier chantait autour de moi dans toutes les directions, au-dessus et au-dessous de moi, alors c'était bien la pluie. C'était comme de retrouver la mer après en avoir été longtemps privé, comme l'étreinte d'un amant.»

Le travail d'Alain Gnaedig, un des plus éminents traducteurs des langues scandinaves, mais aussi l'auteur d'une nouvelle traduction de Dickens, rend enfin tout son éclat à la prose de Karen Blixen, en proposant au lecteur français une traduction fidèle de l'original danois de La ferme africaine, un des titres les plus populaires de la littérature du XXe siècle.
Gallimard

Vous avez peut-être vu le film qu'on a adapté. Mais si vous n'avez pas encore lu le livre, faites-le, vous ne le regretterez pas. Son succès ne se dément pas. Mais, contrairement à un certain nombre de "best-sellers", il est tout à fait justifié.
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Message par Tristram Mer 23 Oct - 13:14

Beau livre en effet ; voici ce qu'elle dit de Jogona Kanyagga, le vieillard dont elle a noté l’histoire sous sa dictée :
« Ce regard  c’était celui qu’Adam avait dû jeter sur Dieu après avoir reçu une âme. Je venais à nouveau de créer Jogona Kanyagga, de le révéler à lui-même.
Quand je lui tendis le document, il le prit avec respect, l’enveloppa dans un coin de son vêtement et partit en le tenant bien serré. Pour rien au monde il n’eût voulu le perdre. Ce document, où il avait mis toute son âme, contenait la preuve de son existence.
C’était le récit de ce que Jogona Kanyagga avait accompli, son nom désormais serait impérissable. La chair était devenue le Verbe et il vivait parmi nous plein de grâce et de vérité !
[…]
Ce passé qu’il avait eu tant de peine à retrouver et à fixer, et auquel il découvrait un aspect différent chaque fois qu’il l’évoquait, était désormais fixé pour toujours, il s’offrait aux regards dans sa forme définitive. Ce passé était entré dans l’histoire, mais une histoire sans ombre et sans variations. »
Toujours dans La Ferme Africaine :
« L’Afrique se souvient-elle encore de moi ? Est-ce que l’air vibre sur la plaine en reflétant une couleur que je portais ? Mon nom intervient-il encore dans les jeux des enfants ? La pleine lune jette-t-elle sur le gravier de l’allée une ombre qui ressemble à la mienne ? Les aigles du Ngong me cherchent-ils parfois ? »

_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
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Message par Bédoulène Jeu 21 Nov - 15:49

Karen Blixen 41hcfj10

Dans la première partie j'ai aimé la découverte de l'Afrique, de cette région, à travers les yeux et les ressentis de l'auteure.

"Les indigènes sont l’Afrique personnifiée, l’Afrique en chair et en os. Ils sont aussi bien le Longonol, le grand volcan assoupi qui domine, solitaire, toute la vallée du Rift, les mimosas le long du fleuve. Les éléphants et les girafes ne représentent pas mieux l’Afrique que mes indigènes, humbles silhouettes dans un paysage écrasant. Les uns comme les autres émanaient du même principe et n’étaient que des variations sur un thème unique ; non pas des composés fixes d’atomes hétéroclites, mais des composés hétéroclites d’atomes semblables, comme le seraient par rapport au chêne le bois, la feuille ou le gland.
En Afrique, les Blancs qui se déplacent toujours chaussés, et généralement pressés détonnent dans le paysage. Les indigènes, au contraire, sont toujours en « harmonie avec le pays."

"Dans un pays étranger et devant les aspects nouveaux, qu’y revêt la vie, il faudrait savoir ce qui, jusque dans la mort, conserve sa valeur."

C'était très intéressant que l'auteure s'attarde à dresser le portait physique, psychique et spirituel des différentes ethnies. De même les rapports entre elle et "ses" indigènes, (tout particulièrement le chapitre consacré aux femmes Somalies) ses squatters. On mesure aussi l'hospitalité que cette femme de l'aristocratie accorde, bien sur à ses amis, mais aussi aux personnes de passage qui viennent, reviennent, restent, meurent aussi dans la ferme, la maison !

"En échange des bienfaits de la civilisation, mes voyageurs m’apportaient les trophées de leurs chasses, des peaux de léopard et de cheetah, de quoi m’habiller de fourrures quand je reviendrais à Paris, des peaux de serpents ou de lézards pour mes sacs et mes souliers et des plumes de marabouts"

Bon, je vois ça à une époque où peu de personnes s'intéressaient à l'écologie, la biodiversité, à la préservation.

Son regard sur les animaux :

"Ce sont les bœufs qui ont en Afrique payé le plus lourd tribut à la civilisation.
Partout où une terre a été défrichée, ce sont eux qui l’ont défrichée, peinant, suant, enfonçant jusqu’au jarret dans la terre, devant la charrue, avec la menace des longs fouets suspendue au-dessus d’eux.
Partout où un chemin fut tracé, ce sont eux qui l’ont tracé et ils ont remorqué le fer et les outils à travers le pays sous les encouragements et les vociférations des conducteurs, à travers les terrains caillouteux de la montagne, comme à travers les hautes herbes de la plaine, car il n’y avait pas d’autres chemins.
Dès l’aube, ils ont remonté et descendu les collines, traversé les vallées et le lit des rivières, et cela aux heures les plus brûlantes.
Leurs flancs ont été zébrés de coups de fouet et l’on rencontre des bœufs qui ont perdu un œil ou les deux yeux d’un seul coup de ces fouets à lanières.
Les bœufs des Indiens, comme ceux de beaucoup d’entrepreneurs européens, travaillent tous les jours de leur vie sans jamais connaître de dimanche.
Nous avons de grands torts envers le bœuf ; on peut dire que le taureau est constamment furieux, qu’il roule les yeux, martèle le sol et fonce sur tout ce qu’il voit, mais du moins il vit, le feu jaillit de ses naseaux et la vie de ses reins.
Ses jours sont marqués par des exigences sans doute, mais quelquefois aussi par des satisfactions.
De tout cela nous avons privé les bœufs et en échange que leur avons-nous laissé ? Nous avons disposé de leur existence, les bœufs sont condamnés à nous suivre partout et à partager notre vie quotidienne, ils portent nos fardeaux et les tâches les plus lourdes leur sont réservées. Ce sont des êtres dépourvus d’existence propre.
Ils semblent créés pour nous subir"


"Tous ces oiseaux étaient noirs, mais d’un noir doux, profond et mystérieux, un noir d’Afrique qui ressemblait plus à une patine acquise avec l’âge, qu’à une couleur ; c’est le noir des vieilles suies, le noir qui surpasse par son élégance, sa Vivacité et sa force toutes les autres couleurs.
Tous les calaos, avec beaucoup de pétulance, parlaient à la fois ; on eût dit une réunion d’héritiers après un enterrement"


Elle chasse ;  ne fait jamais montre d'anthropomorphisme, elle se borne à admirer, reconnaître chez les animaux leur beauté, leur valeur, leur caractère, s'il faut tuer un animal elle le fait, parce que c'est utile (pour nourriture, parce que l'animal sauvage prélève des animaux domestiques) mais aussi pour le plaisir de chasser (ce qu'il est pas facile d'admettre vu qu'elle se rend compte de la disparition peu à peu de certaines espèces).

La Baronne gère apparemment seule la ferme, son mari n'est cité qu'une fois alors qu'elle accompagne un convoi de ravitaillement, à sa demande, pendant la guerre. (j'ai pu voir dans sa biographie ses rapports avec lui).

"Une ferme est un lourd fardeau, les indigènes qui vivaient d'elle, et même les Européens qui en dépendaient, se déchargeant sur moi de tous  soucis. Je me suis demandé parfois si les boeufs et les caféiers n'en faisaient point autant.
J'avais l'impression que toutes les créatures de la ferme, celles qui parlaient comme celles qui ne parlaient point, me rendaient responsable, si la pluie tardait ou si les nuits étaient froides.
Et, le soir, lorsque j'étais seule il ne me semblait même pas possible ou convenable d'oublier mes soucis et de prendre un livre ; j'étais poussée hors de chez moi, comme une feuille emportée par le vent, par crainte de perdre ma ferme."

Les caféiers ne rendent pas beaucoup car ils sont trop en altitude, s'ajoute les dégâts causés par les sauterelles (véritable plaie), les maladies, l'ingratitude du temps. La ferme doit être vendue, la Baronne doit s'occuper du sort des squatters, licencier ses indigènes, récupérer ses quelques biens.

"Il fallait aussi régler le sort de mes chevaux et de mes chiens.
J’avais pensé les tuer, mais plusieurs amis m’avaient écrit pour me demander de les leur laisser, ils m’assuraient qu’ils en prendraient grand soin.
En voyant courir mes chiens à côté de mon cheval, je pensais que ce serait mal agir envers eux que de supprimer cette vie que je sentais si ardente. Je fus longue à me décider. Et finalement, je résolus de les laisser à mes amis."


Ceci m'a été difficile à comprendre, mais cette attitude rejoint ce que j'ai dit plus haut pas d'anthopomorphisme, l'animal reste un animal, c'est sa valeur qu'elle voit, on ne peut pas dire qu'elle "aime" ses animaux, non.

Dans la IIIème partie, ce sont les départs, le sien, ceux qui quittent la vie, un ami, un chef Kikuyu, un invité...

C'était une lecture intéressante, les descriptions sont très belles ; l'attitude du gouvernement aussi vis à vis des indigènes (les nombreuses interdictions qui tendent à nier les us et les moeurs - traditions -  des indigènes) ; les rapports entre les différentes ethnies, entre les Blancs et les Noirs. La Baronne est intelligente, elle a su comprendre l'Afrique à travers les Indigènes. Elle s'est impliquée, dénouant les conflits, lectrice, soigneuse pour tous ceux qui vivaient sur sa terre.

Karen Blixen Ngongh10


merci à Tristram qui m'a suggéré cette lecture


Mots-clés : #autobiographie #colonisation #lieu


Dernière édition par Bédoulène le Jeu 21 Nov - 20:29, édité 2 fois

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Message par Tristram Jeu 21 Nov - 16:15

Et content que tu y ais trouvé de l’intérêt, Bédoulène ! On  trouve en effet de très belles choses :
« Leur courage [aux Noirs] est magnifique, ils aiment le danger d’un amour qui est la plus belle réponse que puisse faire au ciel la créature avertie de son sort, et qui semble un écho venu de la terre quand le ciel a parlé. »
Karen Blixen, « La Ferme africaine »
Il te reste maintenant ses contes/ nouvelles à lire...
« En tout temps, Élishama prenait le parti de l’individu contre le monde. Quelle que fût la folie de l’individu, le monde dans son ensemble était, sans aucun doute, plus désespérément bête et méchant. »
Karen Blixen, « L’éternelle histoire »
J'aime bien ton commentaire, il signale les difficultés (et peut-être même les doutes légitimes) pour appréhender Blixen. Elle est profondément originale par certains côtés, et n'entre pas du tout dans les cases de notre pauvre logique binaire (et déconnectée).

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Message par Bédoulène Jeu 21 Nov - 20:45

A son crédit le fait qu'elle ait pu convaincre l'administration de réserver un territoire aux squatters.

J'ai bien noté aussi le non respect des traditions par les Missions Française et Ecossaise et par le Gouvernement, nous sommes bien pendant la colonisation :

"Mais l’enterrement de Kinanjui fut très européen et très ecclésiastique. Quelques représentants du Gouvernement y assistaient, le commissaire du district et deux fonctionnaires de Nairobi, mais c’était surtout l’Église qui avait pris l’affaire en main. La Mission française comme la Mission écossaise étaient abondamment représentées.
Si l’on avait tenu à donner aux Kikuyus l’impression que les églises européennes avaient confisqué leur vieux chef on n’aurait pas mieux réussi. Il était clair que c’étaient elles qui l’emportaient et que maintenant Kinanjui ne pouvait plus leur échapper.
D’ailleurs, c’est un vieux tour de passe-passe dans lequel les églises de tous les temps ont excellé."

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