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Lao She

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Romanchoral - Lao She Empty Lao She

Message par Armor Mer 4 Jan - 11:12

Lao She
(1899-1966)


Romanchoral - Lao She Textes10

Lao She, de son véritable nom Shu Qingchun, est né le 3 février 1899 et mort le 24 août 1966, durant la Révolution culturelle.

La famille de Lao She est mandchoue. Son père fait partie de la garde du palais impérial de Pékin. Il meurt le 15 août 1900 lorsque les puissances étrangères prennent Pékin, durant la révolte des Boxers.
Lao She explique sa crainte des étrangers : « Quand j'étais petit, ma mère ne me racontait pas de légendes sur les ogres qui mangent les petits enfants. Pour elle, les monstres étaient les étrangers, plus cruels et plus barbares que les ogres, avec d'énormes mâchoires et des crocs redoutables. Et les contes pour enfants ne sont que des contes, tandis que les histoires de ma mère reposaient sur des faits qui avaient atteint directement toute notre famille »

Lao She est diplômé de l'École normale de Pékin en 1918. Il dirige ensuite une école primaire et devient inspecteur, avant de démissionner.
Sa conversion à l'anglicanisme lui offre l'opportunité d'enseigner en Angleterre de 1924 à 1929, à l'École des études orientales et africaines de Londres. Il découvre à cette occasion les littératures européennes et américaine. Dans Messieurs Ma, père et fils, il décrit les préjugés et le racisme qui séparent les Chinois et la population de Londres.
De retour en Chine, marié à Hu Xieqing (en), il enseigne à l'université pour subvenir à ses besoins. Il publie plusieurs romans et nouvelles au cours des années 1930, dont le chef d'oeuvre Le Pousse-pousse.

Le déclenchement de la deuxième guerre sino-japonaise l’amène à écrire des œuvres d'inspiration patriotique, en commençant par son roman Quatre générations sous un même toit, roman de guerre et de la résistance chinoise, dans lequel il exprime sa colère vis-à-vis de l'occupant japonais et des légations européennes. Il prend par ailleurs la tête de la Fédération des artistes et des écrivains contre l'agression japonaise. À la même époque, lorsque Mao Zedong décide de mettre à l'honneur la littérature orale comme moyen de propagande, et Lao She est l'un de ceux qui apportent leur concours pour l'écriture de nouveaux textes.

Entre 1946 et 1949, Lao She obtient une bourse du Département d'état et il va vivre aux États-Unis. Il revient en Chine en 1949 et met ses talents d'écrivain au service du régime communiste. Il écrit ainsi plusieurs pièces de théâtre sur commande, dont Le Fossé de la barbe du dragon, grâce à laquelle il obtient le titre d'« artiste du peuple »
Lao She ne se déclarera jamais marxiste :
« Je peux comprendre pourquoi Mao Tse Tung cherche à détruire le vieux monde bourgeois, mais je ne peux écrire sur ce combat parce que je ne suis pas marxiste, et que je ne peux penser et sentir comme un étudiant de Pékin... Nous autres, les vieux, nous n'avons pas à demander pardon pour ce que nous sommes. Nous pouvons seulement expliquer pourquoi nous sommes ainsi et encourager les jeunes à trouver leur voie vers le futur. »

Lao She est l'une des premières victime de la Révolution culturelle. Avec trente autres personnalités du monde culturel, il est enfermé dans la cour de l'ancien temple de Confucius à Pékin. Les gardes rouges lui rasent la moitié du crâne, lui versent de l'encre noire sur le visage et lui accrochent un panneau autour du cou indiquant : « monstres et démons ». Puis, agenouillé, il est battu avec des ceintures de cuir et des pieux. Lao She, âgé de soixante-sept ans, s'évanouit. De retour chez lui, sa femme doit découper ses vétements raidis par son sang séché. Il est retrouvé mort le 24 août. La version officielle est celle d'un suicide par noyade. Mais cette version est aujourd'hui remise en cause.
source : wikipédia

Oeuvres traduites en français :

- Un fils tombé du ciel
- Messiers Ma, père et fils
- Le pousse-pousse
- Quatre générations sous un même toit ; Page 1
- Gens de Pékin
- La cage entrebâillée
- Les tambours ; Page 1
- La philosophie de Lao Zhang
- Ecrits de la maison des rats (recueil d'articles)
- L'enfant du Nouvel An
- L'histoire de ma vie
- Le nouvel inspecteur, suivi de Croissant de lune (2 nouvelles)
- L'homme qui ne mentait jamais (nouvelles)
- La maison de thé (théâtre)

MAJ de l'index le 10/01/2018


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Romanchoral - Lao She Empty Re: Lao She

Message par Armor Mer 4 Jan - 11:21

Pour écrire ce roman, Lao She s'est inspiré de sa propre expérience. En effet, chose rare à l'époque où les différentes castes ne se mélangeaient guère, l'intellectuel Lao She se lia d'amitié avec une famille de "chanteurs au tambour", dépositaires d'un art ancestral qui semble l'avoir littéralement fasciné.

Romanchoral - Lao She 41n79d10

Les tambours

1938 : Comme de nombreux compatriotes, Baoqing et sa famille ont fui l'invasion japonaise. Désormais établis à Chongqing, il exercent dans un théâtre local leur métier de toujours, chanteurs au tambour.  Baoqing et sa femme ont une fille unique, mais ils n'ont pas souhaité qu'elle perpétue la tradition familiale. En effet, leur caste est méprisée, et les chanteuses au tambours sont souvent réduites à la prostitution. Ils ont donc choisi d'adopter une fillette, Grâce, et l'ont initiée à leur art. Si la femme de Baoqing, alcoolique et colérique, ne rêve désormais que de vendre la jeune fille pour pouvoir s'acheter un fils, Baoqing, lui, s'est attaché à elle.

Baoqing a déjà beaucoup évolué par rapport aux moeurs de l'époque, mais il n'en reste pas moins un produit de la société traditionnelle. Il trouve ainsi tout naturel de choisir les époux de ses filles, quitte à sacrifier leur avenir dans son propre intérêt. Baoqing n'a donc accompli que "la moitié du chemin" ; c'est du moins ce que tente de lui faire comprendre Meng Liang, un jeune écrivain aux idées progressistes avec lequel il s'est lié d'amitié. Si pour l'aînée, il est déjà trop tard, tout n'est pas perdu pour Grâce. Elle peut encore s'instruire, et choisir elle-même son destin, même si les préjugés de classe ne lui rendront pas les choses faciles...

Si les Tambours restera probablement un livre mineur dans  l'oeuvre de Lao She, il n'en demeure pas moins fort intéressant par de multiples aspects. On se régalera comme toujours du style de l'auteur, de sa dérision et de ses métaphores originales. Et on ne pourra qu'être sensible à ce véritable plaidoyer en faveur d'une société plus juste, notamment envers les femmes. Lao She n'a de cesse de prôner leur droit à l'éducation et à disposer d'elles-même, en dénonçant les injustices d'un système féodal qui les réduit à l'état d'objet que l'on monnaye, bat ou rejette à l'envi.

Les femmes ont toujours été maltraitées et considérées comme quantité négligeable dans l'ancienne société. Mais si tu veux devenir quelqu'un, tu dois lutter pour progresser.  Aujourd'hui la femme est dans la même situation qu'un coureur qui participerait à une course avec les pieds entravés. Mais ni tes pieds, ni ton esprit ne sont attachés. Il te faut simplement travailler davantage.Ta soeur a été battue. Pourquoi? Parce qu'elle n'a jamais essayé d'évoluer. Elle n'a connu que l'obéissance servile et la fidélité au système familial. Comment aurait-elle pu savoir que les anciennes forces qui dégradent la femme peuvent être vaincues par la rébellion des femmes elles-mêmes ?

Indépendamment du seul aspect littéraire, le personnage de Meng Liang, double littéraire de l'auteur, est très intéressant pour comprendre la personnalité et la vie de Lao she lui-même.
Son rejet du système traditionnel et de ses injustices, son désir d'égalité entre êtres humains, montrent clairement qu'il était séduit par les idées nouvelles. Néanmoins, il ne rejette pas le passé en bloc et demeure très attaché aux aspects positifs de la culture chinoise ancestrale, amoureux de l'art chinois sous toutes ses formes, et soucieux de perpétuer les valeurs familiales. Et puis, Lao She incite ses compatriotes à s'ouvrir sur le monde, ne serait-ce que par l'apprentissage des langues et la lecture des grands auteurs étrangers.

Pour nous qui connaissons l'histoire récente et tragique de la Chine, il n'est pas difficile de voir dans ses propos ce qui a pu en faire un temps un auteur très apprécié du parti communiste. Mais on comprend hélas aussi bien vite pourquoi il fut persécuté durant la révolution culturelle….

(Ancien commentaire remanié)


mots-clés : #conditionfeminine #traditions


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Message par Armor Mer 4 Jan - 11:30

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Quatre générations sous un même toit

Le vieux monsieur Qi ne craignait rien ni personne. Les guerres ne l'avaient pas effrayé, la paix le réjouissait. Il avait seulement  la hantise de ne pouvoir célébrer son quatre-vingtième anniversaire. (…) Il menait une vie honnête, sans chercher à sortir de  sa condition, n'aspirant qu'à jouir d'une vie paisible débarrassée des soucis matériels ; la guerre même ne le prendrait pas au dépourvu. Il gardait toujours chez lui des réserves de farine, de riz et de légumes salés, de quoi nourrir sa famille durant des mois. Les obus pouvaient percer le ciel, les soldats galoper dans les rues, il fermerait sa porte en la calant avec une grande jarre ébréchée remplie de pierres. Cela suffirait à le préserver de tout désastre.

1942. Les Japonais on envahi Pékin. Durant de longues années, ils vont tenir la population sous leur joug. L'action se déroule quasi exclusivement dans la rue du "Petit bercail", hutong populaire comme il n'en existe quasiment plus aujourd'hui. Dans cette ruelle cohabitent de nombreuses familles issues de milieux sociaux très divers. S'y côtoient des érudits, des artisans et de pauvres gens. Ils s'aiment, se querellent, s'entraident ou se dénoncent les uns les autres. Et surtout, tentent de survivre au jour le jour…

Depuis des décennies, la Chine n'est plus "qu'un simple morceau de lard que tout le monde se partage". Mais l'occupation japonaise se montre particulièrement cruelle : rien n'est épargné aux Pékinois impuissants. Les persécutions, les privations et le climat de peur permanents révèlent les caractères, la résistance active et la collaboration la plus abjecte cohabitant parfois au sein d'une même famille. Mais même les plus viles compromissions ne peuvent garantir fortune et sécurité...

Lao She décrit le peuple de Pékin comme personne, de son style inimitable et savoureux qui, selon moi, atteint ici sa plénitude. Il fait revivre sous nos yeux la Chine des années 40, ses petits métiers, ses spécialités culinaires, ses rites ancestraux, tout un mode de vie en apparence immuable, mais en apparence seulement... Lao She nous narre son déclin avec un mélange de nostalgie et d'appétance pour les idées nouvelles.…
Lao She a l'art de croquer en quelques traits des personnages qu'il approfondit ensuite par petites touches, nous faisant partager leurs émotions et questionnements les plus intimes. S'il ne craint pas d'user parfois de la caricature, c'est pour mieux retomber dans une sensible évocation des tourments humains.
L'auteur affectionne les métaphores originales, souvent animalières ou végétales. Elles surgissent au détour d'une phrase, alors qu'on ne les attendait pas ; elles peuvent surprendre, mais leur pertinence nous arrache immanquablement un sourire… Car l'humour est l'une des caractéristiques de l'écriture de Lao She. Grinçant, bon enfant, outrancier ou plus subtil… il en maîtrise toute la palette.

Le récit alterne moments de tendresse familiale, disputes animées entre voisins, pensées et projets des uns et des autres, mais aussi descriptions terribles des multiples exactions commises par les occupants. De plus en plus sombre au fur et à mesure que l'étau japonais se resserre, le roman ne tombe pourtant pas dans la désespérance. Lao She est avant tout un auteur de la vie, la vie qui continue coûte que coûte. Et c'est superbe.

Il m'est impossible de décrire ce que j'ai ressenti durant cette lecture, tant elle m'a marquée. 1900 pages qui se lisent d'une traite et auxquelles on repense longtemps après avoir, à regret, refermé le dernier tome. Assurément l'un des plus gros coups de coeur de ma vie de lectrice !

N'étant jamais allée en classe, elle n'avait pas de vrai prénom ; en effet, on ne donnait alors un prénom aux enfants qu'à leur entrée à l'école. Ce fut donc son mari qui, après leur mariage, lui donna le prénom de Yun Mei, un peu comme on décerne le titre universitaire de "docteur". ("yun" signifie charme, "mei" "prunier")
Ces deux caractères, Yun Mei, ne furent jamais bien accueillis dans la famille Qi. Les beaux-parents n'avaient pas l'habitude d'appeler leur bru par son prénom, pas plus que le grand-père ; d'ailleurs ils n'en voyaient pas la nécessité. Les autres la considéraient un peu comme la bonne à tout faire et ne voyaient rien en elle qui puisse évoquer le "charme" ou les "fleurs de prunier". Comme les deux caractères Yun Mei se prononcent exactement de la même façon que deux autres caractères qui signifient "transporter le charbon", le vieux Qi croyait qu'ils étaient synonymes.
"Eh bien, elle est déjà bien occupée du matin au soir, et en plus on a la cruauté de lui faire transporter le charbon?"
Du coup, son mari n'osa plus l'appeler par son prénom.

(Ancien commentaire très remanié)


mots-clés : #corruption #famille #guerre #traditions #romanchoral


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Message par Tristram Mer 4 Jan - 13:08

Excellent souvenir de lecture, ces Quatre génératins sous le même toit, une immersion dans le Pékin de la deuxième guerre mondiale. La communauté du hutong (ruelle), pour aussi exotique qu'elle soit, est universelle _ comme les effets de la guerre _, (elle me rappelle les harafich, les gueux de la hara, la ruelle du Caire, voir Mahfouz) ; je me souviens toujours de l'arbre dans la cour, qui varie au rythme des saisons...

« Le courage de la goutte d’eau c’est qu’elle ose tomber dans le désert. Bon, je vais me mettre à faire la loche d’étang. Sur le marché, dans un grand bac d’anguilles n’y a-t-il pas toujours une loche ? Elle aime bouger, les anguilles lui emboîtent le pas ; on évite ainsi que toutes ne soient écrasées sous leur poids et n’en meurent. La ville de Peiping est ce grand bac, les Pékinois sont les anguilles et moi je suis la loche ! »
Lao She, Qian Moyin in « Quatre générations sous le même toit », tome II, « Survivre à tout prix »

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Message par Armor Mer 4 Jan - 13:23

Je me doutais que tu aurais une citation pour Lao She. Wink Je pensais bien que c'était un auteur susceptible de te plaire.
Et je me souviens aussi de cet arbre, si symbolique au milieu de la cour.

Avec Famille, de Pa Kin, Quatre générations sous un même toit est probablement le roman qui m'en a le plus appris sur l'organisation traditionnelle des maisons chinoises, avec leur agencement si particulier.

D'ailleurs, si tu n'as pas lu Famille, je te le conseille vivement. Comme Lao She, Pa Kin nous décrit la confrontation entre une société millénaire et l'émergence des idées nouvelles qui séduisent une jeunesse lassée du carcan traditionnel.
Si on veut en apprendre plus sur l'organisation familiale et les coutumes ancestrales, ce roman est vraiment passionnant. (culte des ancêtres, rôles dévolus aux différents membre de la famille, mariages arrangés etc…)
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Message par Tristram Mer 4 Jan - 15:03

Pas (encore) lu Pa Kin ; tout cela est dans la lignée de Cao Xueqin, Le Rêve dans le pavillon rouge
(non, je ne citerai point !) Suspect

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Message par Armor Mer 4 Jan - 15:42

Tristram a écrit:
(non, je ne citerai point !) Suspect

Romanchoral - Lao She 1390083676

Je me demande d'ailleurs comment tu t'organises pour t'y retrouver dans toutes tes citations. Tu dois en avoir des milliers !
Tu te fais des cahiers par année, des répertoires par noms d'auteurs, par thèmes ? Version papier ou numérique ?
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Message par Tristram Mer 4 Jan - 16:49

Armor a écrit:Je me demande d'ailleurs comment tu t'organises pour t'y retrouver dans toutes tes citations.
Notées dans un fichier informatique (donc rien qui remonte à plus de vingt ans), juste regroupées par auteurs : ce qui m'a plu ou frappé, et pas forcément représentatif du livre. Avant je soulignais dans les bouquins, et comme je n'ai pas ma bibliothèque avec moi... Mad
De plus j’ai l’heur d’oublier rapidement ce que j’ai lu, et malheureusement perdu la bonne habitude (scolaire) de gribouiller à chaud un court résumé/ analyse de chaque livre (avec commentaires éventuels) _ ce que je regrette un peu aujourd'hui _, je suis incapable de parler d'un ouvrage lu il y a un certain temps (pire, j’en rachète que je pensais nouveaux pour moi ; par contre, j’ai le plaisir de relire comme au premier jour).
Maintenant que j’y pense, je pourrais me contenter de quelques rares bouquins, itérativement relus (très borgésien) !

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Message par Armor Jeu 5 Jan - 18:13

Quelle organisation ! J'en serais incapable…
Par contre je n'ai jamais supporté les bouquins surlignés. Je trouve ça très pénible à la relecture. Wink
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Message par Dreep Sam 28 Aoû - 21:24

Quatre générations sous un même toit

Romanchoral - Lao She Quatre10

Face à un occupant d'un sans-gêne absolu, quelle attitude adopter ? C'est la question obsédante, parfois laissée en suspens mais toujours en fond, qui suit les différents chemins d'une bonne trentaine de personnages (La famille Qi, ces quatre générations sous un même toit, ainsi que leurs voisins : Lao She explore tout les cas de figure, de la rébellion à la servilité la plus infâme, en passant par diverses formes de passivité ou de résignation. En tant que personnages, les japonais n'existent presque pas, ils se content d'incarner un joug de moins en moins tolérable (humiliations, surveillance des uns et des autres, interdiction de sortir, spoliations et rationnements alimentaires : Peiping ressemble peu à peu à un camp de concentration...). Pour le meilleur ou pour le pire donc, les personnages sont chinois et Lao She se fait observateur critique de chacun, nous laissant voir de quoi leur conscience est faite.

Des affects et des antécédents culturels s'entremêlent et pèsent leurs poids, notamment dans le cœur de Ruxuan, aîné de la troisième génération Qi, hésitant à rejoindre la résistance ou à rester au bercail pour aider ses parents. On sait l'importance de la famille dans le bastion du confucianisme : c'est à la vieille Chine des traditions que Lao She semble opposer une mentalité sans repères précis autre que la sécurité ou la prospérité, quel qu'en soit le prix moral. La situation politique évolue beaucoup plus vite que les caractères, et en tout cas Lao She dispose d'un nombre considérable de pages pour en faire le tour, sur un mode souvent satirique (assez dickensien) puis plus grave lorsque les choses se corsent. Au détour d'une ruelle puis d'un quartier et finalement d'une ville entière, Lao She a comme photographié son époque, sa torpeur et ses lueurs d'espoir ; le roman est forcément long, mais son ampleur le vaut bien.
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Message par Armor Dim 29 Aoû - 0:49

C'est une lecture qui m'a profondément marquée, l'un des livres fondateurs de ma passion pour les littératures d'Asie, aussi la lecture de ton ressenti me fait-elle vraiment plaisir, Dreep.

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Message par Dreep Dim 29 Aoû - 13:03

Nos ressentis se rejoignent, heureusement j'ai lu ton commentaire après avoir écrit le mien, j'aurais été embarrassé ! Bientôt je commence Loin de Chandigarh, tu connais je crois.
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Message par Quasimodo Dim 29 Aoû - 13:32

Merci pour ce très beau commentaire, il va décidément falloir que je lise ce livre (et s'il est dickensien, par-dessus le marché...)
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Message par Bédoulène Dim 29 Aoû - 13:37

oui je vais aussi noter et souligner cette trilogie ! (mais d'abord continuer celle commencée de Smiley)

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Message par Armor Lun 30 Aoû - 12:28

Dreep a écrit:Nos ressentis se rejoignent, heureusement j'ai lu ton commentaire après avoir écrit le mien, j'aurais été embarrassé ! Bientôt je commence Loin de Chandigarh, tu connais je crois.

Embarrassé, mais pourquoi ? (Cela dit c'est flatteur ! Romanchoral - Lao She 1390083676 )
J'avais abandonné Loin de Chandigarh, non pas parce que c'était mauvais, mais parce que ce n'était pas le bon moment pour ce livre. Je compte bien le reprendre un jour. Je crois me souvenir que bix ll'a beaucoup aimé.

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Message par Dreep Lun 30 Aoû - 18:02

De peur de répéter ce qui a déjà été dit Razz
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Message par bix_229 Lun 30 Aoû - 18:17

@Dreep Loin de Chandigarh,

En effet je l'avais beaucoup aimé. L'époque devait etre bonne... Enfin meilleure. Romanchoral - Lao She 3933839410
Quant à Lao She, je connais, et j'aime cette littérature populaire et familière.
Il faudrait que j'y retourne.
En projet, L'Homme qui ne mentait jamais, des nouvelles.
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