Ali al-Muqri
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Ali al-Muqri
source : Wikipédia français et anglaisou Ali al-Mouqri (en arabe : علي المقري), né en 1966 à Ta'izz au Yémen du Nord, est un romancier et journaliste yéménite. Il écrit depuis ses 18 ans et était collaborateur de journaux progressistes depuis 1985, Ali al-Muqri, également auteur d'un essai sur l'alcool et l'islam, s'est surtout fait connaître avec ses deux premiers romans.
Sensibilisé à la cause des minorités sociales et religieuses, Ali al-Muqri s'est acquis en deux livres une réputation d'auteur engagé. Son premier roman, intitulé en anglais Black Taste, Black Odour, et sélectionné en 2009 pour le International Prize for Arabic Fiction, dénonce la condition des Akhdams, populations africaines arabisées du Yémen.
Son second roman, Le Beau Juif, sélectionné en 2011 pour le prix international du roman arabe, se situe quant à lui dans le Yémen du XVIIe siècle et relate les amours d'un jeune juif avec une jeune musulmane, sur fond de cohabitation et d'affrontement communautaires.
Ses engagements et la forte charge sociale de ses livres, traduits notamment en anglais, en espagnol, en allemand et en français, ont valu à Ali al-Muqri de recevoir des menaces de mort.
Ouvrages traduits en français :
- Al-Yahūdī al-Ḥālī (Le beau Juif, 2009)
- Ḥurmah (La Femme interdite, 2012)
tom léo- Messages : 1353
Date d'inscription : 04/12/2016
Localisation : Bourgogne
Re: Ali al-Muqri
Originale: Al-Yahūdī al-Ḥālī (Arabe/Yemen, 2009)
Présentation de l'éditeur a écrit:Dans le Yémen du XVIIe siècle, les communautés cohabitent et s'affrontent. Alors quand Fatima, la fille du mufti, s'éprend du bel adolescent juif qui répare les fenêtres ajourées du palais de son père, leur histoire est forcément destinée à connaître un parcours semé d'embûches. Quant à l'enfant de cette union interdite, ni les Musulmans ni les Juifs ne veulent le reconnaître. Que son père se convertisse à l'islam n'y change rien. Et quand, vers 1660, un certain Shabbataï Tsevi prétend être le Messie et redonne vie au rêve d'émancipation des Juifs, les rapports inter-religieux se compliquent encore... Ce roman dresse un tableau vivant d'un Yémen fécond et multiculturel.
REMARQUES :
C’est avec un certain recul - au début de sept ans - que Salem le Juif, raconte en 1644 des rencontres avec Fatima, la fille du Mufti, de cinq ans son aînée ! S’installe pendant une période un vrai apprentissage mutuel des cultures de l’un et de l’autre à Rayda : Salem apprend l’écriture, la poèsie arabe, évidemment aussi grâce aux grands spirituels de l’Islam, et aussi le Coran lui-même. Et Fatima est assidue à apprendre le Hébreu, à étudier les textes de la Torah. Ô, là où l’amour naît on veut tout savoir et apprendre de l’autre. Mais bien sûr qu’on apprécie - et qu’on peut apprécier ! - ce qui fait plaisir et vivre à l’autre ! Et peu à peu les deux s’imprègnent de la culture, de la foi de l’autre ! Salem, plus tard, va se dire « appartenant au rite de Fatima », muselman à sa façon à elle : ouverte, tolérante. Et vice versa. Comme si là où la relation et le respect entre des individus sont accordés, on ne peut plus s’exclure !
Mais quand on craind, des deux cotés, que cela va virer vers une relation amoureuse « impossible » dans le temps (on cite des exemples suicidaires de jeunes amants…), on baigne dans les affrontements intra-communautaires qui frisent la haine, voir l’exclusion et l’oppression. Dans le contexte du Yemen du XVIIème siècle ce sont plutôt des Juifs qui seront des victimes d’exactions, et qui sont poussés vers l’obéissance. Néanmoins, avec leur rêve d’un Messie vainqueur à l’horizon, on les voit aussi capables de pousser les Muselmans vers l’exclusion…, en théorie.
Dans ce contexte : quelle sera le chemin des deux amoureux qui ont grandi entre-temps ? Je vous le laisse découvrir. La langue est belle. On pourrait être étonné d’un changement de ton quand le vieux Salem donne le récit de l’histoire des Juifs, de leur attente, comment ils sont traités. Et cela s’appelera à juste titre dans cette partie « Chronique ». Mais cela contribue à donner chair à un récit qui n’est pas seulement une histoire d’amour, mais un récit de l’histoire d’une minorité dans un pays arabe.
Assez osé pour un roman de ses contrées-là, touchant, poignant ! Cela m’a plu et je remercie T.
Mots-clés : #amour #historique #religion
tom léo- Messages : 1353
Date d'inscription : 04/12/2016
Localisation : Bourgogne
Re: Ali al-Muqri
merci Tom, en effet un sujet intéressant et pas évident du tout !
je note d'autant que cette lecture peut s'accrocher à celle que j'ai faite récemment "Les livres de Jakob de Olga Tokarczuk
je note d'autant que cette lecture peut s'accrocher à celle que j'ai faite récemment "Les livres de Jakob de Olga Tokarczuk
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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
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"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21020
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Ali al-Muqri
Bédoulène a écrit:merci Tom, en effet un sujet intéressant et pas évident du tout !
je note d'autant que cette lecture peut s'accrocher à celle que j'ai faite récemment "Les livres de Jakob de Olga Tokarczuk
Oui, il pourrait y avoir des parallèles... La coexistence de différentes réligions - difficile sujet: défi à relever! Et j'étais très admiratif, avec quelle largeur de vue Al-Muqri se saisit du sujet!
tom léo- Messages : 1353
Date d'inscription : 04/12/2016
Localisation : Bourgogne
Re: Ali al-Muqri
tom léo a écrit: Et quand, vers 1660, un certain Shabbataï Tsevi prétend être le Messie et redonne vie au rêve d'émancipation des Juifs, les rapports inter-religieux se compliquent encore...
(...)
Dans le contexte du Yemen du XVIIème siècle ce sont plutôt des Juifs qui seront des victimes d’exactions, et qui sont poussés vers l’obéissance. Néanmoins, avec leur rêve d’un Messie vainqueur à l’horizon, on les voit aussi capables de pousser les Muselmans vers l’exclusion…, en théorie.
Par rapport au Méssie Sabbatai Tsevi, on trouve ici un article plus ample:
https://fr.wikipedia.org/wiki/Sabbata%C3%AF_Tsevi
Sujet qui fût aussi traité par d'autres écrivains, dont Amin Maalouf dans "Le Périple de Baldassare"...
tom léo- Messages : 1353
Date d'inscription : 04/12/2016
Localisation : Bourgogne
Re: Ali al-Muqri
merci Tom, pour le lien et pour Amin Maalouf, ces livres complèteront celui de Jakob d'où le nom Frankistes
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Bédoulène- Messages : 21020
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Ali al-Muqri
C'est un livre que j'avais profondément aimé, il faut absolument que je le relise car j'ai oublié trop de choses ! Mais le fond m'avait autant plu que la forme, ce qui n'est pas si courant.
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Armor- Messages : 4589
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 42
Localisation : A l'Aise Breizh
Re: Ali al-Muqri
je vous rapporte mon commentaire de 2012
Le beau Juif
Al-Muqri nous raconte l'amour au destin tragique de Fatima, jeune musulmane instruite et tolérante et de son beau juif, ouvrier inculte découvrant grâce à elle l'écriture, la poésie, toute une culture qu'il ignorait. C'est l'occasion d'ajouter le Yémen du XVIIe siècle à la longue liste des pays où les communautés juives furent en même temps courtisées (et pressurées) pour les avantages économiques qu'ils apportaient au pays et haïs, rejetés, persécutés, expulsés, rappelés… De découvrir de l'intérieur ce que le « messie » Shabbataï Tsevi a pu apporter d’espoir à cette communauté, pour mieux le lui retirer en se convertissant ensuite à l'islam.
Très intéressant récit de la tolérance éclairée de quelques uns, noyée et déchirée dans le communautarisme égocentrique de la masse et des dirigeants.
Récup
Le beau Juif
Al-Muqri nous raconte l'amour au destin tragique de Fatima, jeune musulmane instruite et tolérante et de son beau juif, ouvrier inculte découvrant grâce à elle l'écriture, la poésie, toute une culture qu'il ignorait. C'est l'occasion d'ajouter le Yémen du XVIIe siècle à la longue liste des pays où les communautés juives furent en même temps courtisées (et pressurées) pour les avantages économiques qu'ils apportaient au pays et haïs, rejetés, persécutés, expulsés, rappelés… De découvrir de l'intérieur ce que le « messie » Shabbataï Tsevi a pu apporter d’espoir à cette communauté, pour mieux le lui retirer en se convertissant ensuite à l'islam.
Très intéressant récit de la tolérance éclairée de quelques uns, noyée et déchirée dans le communautarisme égocentrique de la masse et des dirigeants.
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Etre dans le vent, c'est l'histoire d'une feuille morte.
Flore Vasseur
topocl- Messages : 8395
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 64
Localisation : Roanne
Re: Ali al-Muqri
merci topocl tu confirmes ce que dit Tom !
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"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21020
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
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