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Joyce Carol Oates

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Message par Allumette Sam 3 Déc 2016 - 13:00

Joyce Carol Oates
Née en 1938


polar - Joyce Carol Oates Joyce_11

Joyce Carol Oates, née le 16 juin 1938 à Lockport dans l'État de New York, est une femme de lettres américaine, à la fois poétesse, romancière, nouvelliste, dramaturge et essayiste. Elle a également publié plusieurs romans policiers sous les pseudonymes Rosamond Smith et Lauren Kelly. Elle naît d'un père, Frederic Oates, dessinateur industriel, et d'une mère, Carolina, femme au foyer. Sa grand-mère paternelle, Blanche Woodside, vit avec la famille et est très proche de Joyce, qui l'évoquera dans son roman La Fille du fossoyeur . Elle a un frère, Fred Jr, né en 1943, et une sœur, autiste, Lynn Ann, née en 1956. Très tôt, elle s'intéresse à la lecture, notamment au conte de Lewis Caroll, Alice aux pays des merveilles, que lui a offert sa grand-mère, et dont elle dira qu'il fut sa plus grande influence littéraire.

À l'adolescence, elle découvre les écrits de Faulkner, Dostoïevski, Thoreau, Hemingway, Charlotte et Emily Brontë, qui l'influenceront beaucoup par la suite. Elle commence à écrire dès l'âge de 14 ans, lorsque sa grand-mère lui donne une machine à écrire. Elle travaille pour le journal de son lycée, le Williamsville South High School, dont elle sort diplômée en 1956 (elle est d'ailleurs la première dans sa famille à obtenir un diplôme d'enseignement secondaire). À 19 ans, elle connaît un premier succès en gagnant, avec la nouvelle In the World, le concours organisé par le magazine Mademoiselle. Elle sort diplômée de l'université de Syracuse en 1960, puis obtient une maîtrise universitaire en Lettres de l'université du Wisconsin à Madison en 1961.

Peu après, elle épouse Raymond J. Smith, un étudiant de la même université qu'elle qui deviendra professeur de littérature anglaise. En 1962, le couple s'installe à Détroit, au Michigan, « une ville où la violence et les tensions raciales sont vives. À son propos, Joyce Carol Oates dit : «Détroit, mon grand sujet, a fait de moi la personne que je suis, et en conséquence l'écrivain que je suis, pour le meilleur et pour le pire.» Cette ville est le cadre de son premier chef-d'œuvre, Eux (Them, 1969), couronné par le National Book Award. Elle commence à enseigner brièvement à Beaumont, au Texas, puis, en 1968, à l'Université de Windsor, en Ontario, au Canada. Dix ans plus tard, elle décroche un poste de professeur en création littéraire à l'Université de Princeton, au New Jersey. Elle enseigne dans cette institution jusqu'en 2014.

Peu de temps après l'obtention de son diplôme, elle rencontre Evelyn Schrifte, la directrice des éditions Vanguard, sur qui elle fait une forte impression. Son premier ouvrage, un recueil de nouvelles intitulé By the North Gate, est publié par cette maison en 1963. Depuis, elle publie des romans, des essais, des nouvelles, du théâtre et de la poésie ; au total plus de soixante-dix titres. Fine psychologue, elle «aime les personnages ambigus, leurs zones d'ombre et leurs secrets. La violence et les pulsions sexuelles présentes dans certains de ses récits sont proches de celles que l'on retrouve dans le roman noir». Elle a d'ailleurs écrit plusieurs romans policiers sous les pseudonymes de Rosamond Smith et de Lauren Kelly. À l'opposé de ces textes ancrés dans la réalité sociologiques américaine, l'autre versant de l'œuvre de Joyce Carol Oates use d'un réalisme magique dans des romans gothiques contemporains, où apparaissent les influences conjuguées de William Faulkner, Franz Kafka, Thomas Mann et, surtout, Flannery O'Connor.

Un peu à part dans l'ensemble de l'œuvre, son roman Blonde, inspiré de la vie de Marilyn Monroe et publié pratiquement dans le monde entier, lui vaut les éloges unanimes de la critique, tout comme le roman Les Chutes (The Falls, 2004) grâce auquel elle remporte en France le Prix Femina étranger. Elle suscite aussi la controverse à plusieurs reprises, notamment avec son roman de littérature d'enfance et de jeunesse intitulé Sexy (2005), qui aborde de front les thème de l'adultère, de la pédophilie et de l'homosexualité.

Excellente nouvelliste, Oates signe aussi de courts romans, dont le plus reconnu demeure Reflets en eau trouble, qui revient sur le fait divers de l'accident de Chappaquiddick. Essayiste, elle donne des études sur les œuvres de D.H. Lawrence et Oscar Wilde et s'intéresse également à l'écriture féminine et à la boxe.
Elle a figuré deux fois parmi les finalistes du prix Nobel de littérature. Alors qu'elle enseigne toujours la littérature à l'université de Princeton, son époux, Raymond J. Smith meurt en février 2008. Il dirigeait une revue littéraire canadienne, l'Ontario Review.

Source : Wikipédia 03.12.2016

Ouvrages traduits en français :

Cliquer ici pour consulter la bibliographie:

màj le 27/01/2021
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Message par Nadine Sam 3 Déc 2016 - 14:21

ah ah- J'ai dis que j'explorerai. 

Sous ses pseudos polar, (genre que j'affectionne (sauf quand ça fait trop peur mais bon) ) tu en as un à me conseiller Allumette, s'il te plais ?
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Message par Bédoulène Dim 4 Déc 2016 - 4:11

polar - Joyce Carol Oates 41c3li10

CORKY

Corky, cet Irlandais issu des quartiers pauvres qui va se hisser jusqu'à la classe supérieure, jusqu'à devenir Conseiller municipal, grâce à ses amitiés, son audace, à son mariage avec la fille d'un riche agent immobilier. Le père de Corky a été tué par balles dans le dos devant la porte de leur maison alors qu'il n'est âgé que de 10 ans et il sera aussi privé de sa mère devenue folle et qui mourra elle aussi jeune. De ce drame, Corky en ignorera très longtemps l'origine mais en gardera une appréhension qui le fera se tenir toujours dos au mur dans les lieux publics. Corky ne sait résister ni à la boisson ni aux femmes et se trouvera embarqué dans des situations aventureuses, embarrassantes, dangereuses car comme beaucoup d'hommes au fond il est naïf. Parfois le lecteur à envie de le plaindre de se laisser attendrir par Corky, à d'autres moments on le trouve haïssable, opportuniste. Il sait qu'il a été lâche à plusieurs reprises, il se dégoûte parfois et cette lucidité sur lui-même nous permet de l'excuser.

Corky aime qu'on l'aime, qu'on l'apprécie. Il est dans une mauvaise passe en ce moment, problèmes financiers importants, rupture avec sa maîtresse et soucis avec la fille de son ex-femme. Il doit gérer tous ces problèmes et le suicide d'une amie de sa «belle-fille» ajoute à son malaise car il en vient à soupçonner son meilleur ami, le fils de l'actuel maire. Il ne maîtrise plus rien et pense à dénoncer son ami mais sa belle-fille joue les justiciers et il s'interpose. Gravement bléssé il reste quelques jours dans le coma mais finalement Corky l'Irlandais s'en sort et l'horizon s'éclaircit, il peut encore rêver à son avenir.

Ce livre est vraiment puissant, déroutant ; l'auteure «habite» le cerveau et le coeur de son personnage principal et elle nous en livre le contenu sans censure aucune. Une connaissance des arcanes de la politique et de l'émancipation de cette ville et de ses habitants. J'aurais voulu mettre des extraits mais il y en avait beaucoup trop que j'avais noté tellement ce livre est intéressant dans sa plongée libre dans les sentiments d'un homme.



mots-clés : #criminalite #psychologique


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Message par Allumette Dim 4 Déc 2016 - 5:00

Nadine a écrit:ah ah- J'ai dis que j'explorerai. 

Sous ses pseudos polar, (genre que j'affectionne (sauf quand ça fait trop peur mais bon) ) tu en as un à me conseiller Allumette, s'il te plais ?

non, Nadine [pour l'instant, je n'ai lu que des livres signés JCO]. mais, on peut se faire une LC si tu le souhaites, ce serait très sympa.
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Message par Allumette Dim 4 Déc 2016 - 5:08

polar - Joyce Carol Oates 51hyvo10

Premier amour

Dans un climat de tension sexuelle ou plutôt de fantasmes, une jeune fille de onze ans se laisse abuser, sans vraiment le savoir, tout en ayant accepté le silence. L'homme de vingt-cinq ans, son oncle, l'emmène dans des dédales interdits où elle semble prendre goût. L'écriture de ce livre est jolie, directe, luxuriante, autant que le lieu où se déroule les faits ou le rêve ? Le livre est écrit à la troisième personne lorsque sont décrits les faits que la jeune fille vit; mais, quand le livre propose la deuxième personne du singulier, la jeune fille nous emmène réellement ou pas dans son Premier amour... Le livre est terrible, incroyable et mémorable.

Lu en Octobre 2014


mots-clés : #sexualité
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Message par Allumette Dim 4 Déc 2016 - 5:19

polar - Joyce Carol Oates 41zdof10

Les chutes


Ce livre nous fait traverser une vingtaine d'année de la vie d'Ariah, tout d'abord jeune mariée et qui finira, malgré son déni par être veuve 2 fois. Ariah se considère damnée, condamnée. Elle a perdu son premier mari le lendemain de ses noces... dans les chutes.... C'est de cette façon que commence le roman. Heureusement, il s'en suivra des années heureuses lors desquelles elle deviendra de nouveau épouse puis maman, sans oublier, toujours, son piano. Mais le sort s'acharne et elle cachera à ses 3 enfants les raisons de la mort de leur père, elle n'en parlera pas. Les enfants, adultes, ados, chercheront, tout naturellement, à mieux comprendre ; car au sein de la ville, leur nom de famille semble connoté.... Quelques longueurs parfois, mais c'est un livre où l'auteur nous entraîne dans le suspens et les ressentis de chaque personnage de la famille.


Lu en novembre 2014


mots-clés : #psychologique #famille
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Message par Nadine Dim 4 Déc 2016 - 9:26

Allumette a écrit:
Nadine a écrit:ah ah- J'ai dis que j'explorerai. 

Sous ses pseudos polar, (genre que j'affectionne (sauf quand ça fait trop peur mais bon) ) tu en as un à me conseiller Allumette, s'il te plais ?

non, Nadine [pour l'instant, je n'ai lu que des livres signés JCO]. mais, on peut se faire une LC si tu le souhaites, ce serait très sympa.

Allumette ah mais oui ! Il y a une lecture commune polar qui se prépare, quand on aura le fil de créé, qui nous permettra un petit bilan des envies, on pourra toujours le proposer!
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Message par topocl Lun 26 Déc 2016 - 13:49

Petite sœur, mon amour

polar - Joyce Carol Oates Image227

Accrochez vous, cela décoiffe! J’ai attaqué ce livre un peu à reculons : le titre un peu mièvre, la petite fille si mignonne sur la couverture, le point de départ sur un fait-divers racoleur… C’était à tort ne pas faire confiance à JC Oates, qui avec sa force tranquille et cruelle, m’a laissée «groggy» ! Auteur qui à 70 ans et plus de 70 titres, n’en finit pas de nous tenir en haleine et de nous surprendre, que dis-je, de nous scotcher à notre livre! Elle décrit avec une précision d’entomologiste la vie d’une famille américaine middle class, et, à travers ses dysfonctionnements nous offre une critique amère et désespérée de toute une société :

« J’aimais maman avec désespoir avant même qu’il y ait de désespoir dans notre vie ».

Le ton est donné. Il y a la mère Besley ne sachant que courir après une reconnaissance sociale et affective factice qu’elle ne sait pas atteindre par elle-même. Courant désespérément après la gloire et l’amour. Son mari Bix est un solide gaillard qui fuit ses responsabilités dans le travail, la course au fric et aux femmes. Ce dernier n'est pas souvent là mais il sait curieusement se faire aimer et faire croire à ses promesses jamais tenues. Ce couple bancal et perpétuellement insatisfait est curieusement étayé par ses enfants. Ce sont eux, les enfants, qui assurent sa cohésion, ils n’ont pas droit à l’erreur. On ne les élève pas pour eux-mêmes, mais pour satisfaire les besoins toujours croissants de leurs parents. Ils doivent se glisser dans l’image idyllique qu’on s’est fait d’eux. Pour être aimé, il faut en passer par là.

«Malgré tout, je l’aimais. Je les aimais tous les deux. C’était terrible.»

Le fils  aîné Skyler, le «petit homme» de sa maman déçoit leurs espoirs en tombant lors d’un entraînement de gym qui devait faire de lui un homme, un vrai. Il reste «infirme» pour la vie, et même si on lui jure qu’on l’aime malgré tout, on ne s’intéresse plus guère à lui. Sa petite sœur prend le relais. Elle devient dès ses 4 ans une patineuse sublime (elle a l’impression que dans le ventre de sa mère elle chaussait déjà des patins) Sa mère y voit un appel personnel de Dieu et va la pousser de façon insatiable pour satisfaire son égo. Et la petite Edna Louise, dont on change inconsidérément le prénom en Bliss, va désespérément s’obstiner, envers et contre tout, à devenir la meilleure pour gagner le challenge de ses parents,  qui en demandent toujours plus. La vie est totalement déchirante  pour ces deux enfants, l’amour n’est jamais au rendez-vous comme ils le souhaiteraient et ils essaient de s’épauler l’un l’autre, l’aîné se donnant comme tâche de protéger la plus jeune.

Quand Bliss est retrouvée assassinée dans le sous-sol de la maison, les soupçons qui pèsent sur son frère et ses parents sont heureusement vite effacés par les aveux foireux d’un jeune pédophile qui va ensuite se suicider. Les soupçons sont peut-être effacés mais pas la culpabilité qui va miner chacun d’eux, et que les tabloïds et internet vont se charger de leur rappeler. Ce qui pouvait encore faire croire à une famille va achever de se désagréger. La mère trouve sa rédemption dans une espèce de mystique du pardon et de la dévotion béate, qui la propulse dans les médias : la célébrité et l’admiration de tous sont enfin là, ce que l’enfant n’avait pas su lui offrir de son vivant lui est enfin accessible suite à sa mort. Le frère, lui, totalement livré à lui-même, passe d’un établissement psychiatrique à l’autre, se désocialise, sombre dans la drogue. Lui aussi change de nom sur l’ordre de ses parents, cette fois-ci pour fuir celui qu’il a été (ce changement de nom des deux enfants, débaptisés par leurs propres parents n’est évidemment pas anodin). Il n’est plus que l’ombre de lui-même et c’est à 19 ans qu’il nous raconte cette histoire, lui donnant un ton très particulier fait de multiplication de détails, de répétition compulsive de situations, de questionnement répétitifs et des italiques habituels de JC Oates, qui font rôder l’angoisse et le malheur sur son récit.

Je ne raconte pas la fin et je le regrette (la partie Pélerinage en enfer et retour). Elle est éblouissante et terrifiante. Il ne faut surtout pas y renoncer malgré quelques longueurs dans la deuxième partie. C’est une condamnation monstrueuse de cette course aux chimères qui révèle la solitude et la vacuité de nos sociétés. L’histoire de cette famille, totalement réinventée par l’auteur, peut sembler outrée, mais je crois qu’il n’en est rien ou si peu, qu’elle n’est qu’une image désespérée d’une vanité consumériste totalement déboussolée. J’ai beaucoup pensé à Féroces de Robert Goolrick où on retrouve ces parents plus passionnés de leurs plaisirs futiles que de l’amour de leurs enfants, totalement démissionnaires, et ceux-ci abandonnés dans la tourmente de ce vide parental, de ce désir de combler une attente qu’ils ne satisferont jamais, définitivement détruits par la négligence parentale.

(commentaire récupéré)


mots-clés : #famille

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Message par Bédoulène Mar 27 Déc 2016 - 4:14

polar - Joyce Carol Oates 97827511

EUX

C'est à la lecture d'une lettre qui lui est adressée par l'une de ses élèves en cours du soir et après leur rencontre que Carol Joyce Oates sensibilisée à la vie si différente de la sienne de cette jeune fille, décide d'en faire un roman. L'histoire se déroule à Détroit, plus précisément dans les bas-fonds. Une famille comme tant d'autres, une vie en désespérance prévisible et pourtant des Femmes et des Hommes qui ne désespèrent pas. Malgré les blessures physiques et morales, ces personnages se relèvent toujours. Une description lucide des personnages, de leurs actes et de l'environnement dans lequel ils vivent. L'auteure fait toujours preuve de sincérité dans son écriture, pas de pathos, simplement avec une justesse qui nous touche.

Extraits

polar - Joyce Carol Oates Eux_0010

polar - Joyce Carol Oates Eux_0011

polar - Joyce Carol Oates Eux_0012


mots-clés : #social


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Message par topocl Mar 27 Déc 2016 - 5:38

JCO, versant autobiographie:

J'ai réussi à rester en vie

polar - Joyce Carol Oates 41c-mb10

«Nous ne choisissons pas les gens dont nous tombons amoureux. L'amour que nous éprouvons est notre destin. Nous ne choisissons pas notre destin.»

Sur les bancs de l'université où elle est toute jeune étudiante en littérature anglaise, Joyce rencontre Ray, de 8 ans son aîné. Un mois plus tard ils sont fiancés, deux mois après mariés. S’ensuivent 47 années d'un amour indéfectible, subtil, où ils vont vivre dans leur bulle, parfaitement complémentaires, en affinité parfaite tant au niveau affectif qu’intellectuel, sans un nuage, sans un orage. À tel point que quand Ray atteint 78 ans, et meurt en l'espace d'une semaine, Joyce, qui n'avait jamais imaginé la vie sans lui, se retrouve dans une espèce de désespoir douloureux et hébété. Ce livre est le récit des 4 mois qui suivirent son veuvage.

Il faut dire aussi que ce n'est pas un roman, mais un récit autobiographique de la grande écrivaine Joyce Carol Oates. J'ai été très intéressée par tout ce qui touche au «vivant» : cette relation d'exception, ces époux-amant si proches, qui partagent toute pensée et tous moments, mais ne lisent jamais les écrits de fiction l'un de l'autre, les fameux amis qui ne sont autres que Richard Ford, Philip Roth, Jeffrey Eugenides… et de nombreux autres tout aussi célèbres, quelques passages intéressants sur la création littéraire, la personnalité de JCO enfin: bêtement, cette femme aux plus de 100 ouvrages, dont on parle régulièrement pour le Nobel, qui montre une finesse aussi implacable à décrypter les arcanes de l'âme humaine dans ce qu'elle a de plus retors, je me l'imaginais forte, voire implacable. C'est en fait une femme douce, timide, humble, menant une vie fort ordinaire, qui n'est plus rien sans l’étayage de son mari tuteur, ayant besoin d'être regardée et aimée pour exister.

«J'aimerais leur dire qu'être un écrivain « établi » ,- voire un « écrivain majeur » (qualificatif qui me semble totalement irréel )- ne donne ni assurance ni sentiment de sécurité, ni même une idée de qui l'on est.»

«En dépit de ma réputation d'écrivain, ma vie privée a été aussi mesurée et bienséante qu’un papier peint de Laura Ashley»

J'ai été estomaquée de voir cette femme, si roulée dans sa création littéraire, totalement naïve et désemparée face à la vie, n'ayant pas une seconde imaginée qu'une vie pour Joyce pouvait exister sans Ray et pour Ray sans Joyce, et donc totalement impréparée à ce veuvage dévastateur. J'ai moins accroché à tout ce qui touche à la mort et au veuvage, je trouve cela plutôt long, et j'ai regretté que Joyce Carol Oates ne m’ait pas traitée en tant que lectrice comme elle traitait son mari :

«Nous avions pour habitude de ne pas partager tout ce qui était perturbant, déprimant, démoralisant, ennuyeux (...) Car  à quoi sert de partager ses misères avec quelqu'un, sinon à le rendre misérable lui aussi ?»

Autant je comprends qu'elle ait ressenti le besoin de mettre cela par écrit pour le dépasser, autant je n'ai pas trouvé cette expérience enrichissante pour moi. Enfin j'ai été très gênée par les nombreux aphorismes sur le thème de «un homme, une femme», «une veuve», comme si nous étions tous pareils et réagissions tous de la même façon…

(commentaire récupéré)



mots-clés : #autobiographie  #mort

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Message par Mordicus Sam 31 Déc 2016 - 12:33


Carthage

J'en suis à la moitié.
Je suis conquise.

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Message par Mordicus Dim 1 Jan 2017 - 11:24


Extrait de Carthage
[...]

La Stagiaire cessa de rire. Était-ce drôle ? Peut-être pas tant que cela.
Que quelqu'un parle d'elle l'embarrassait, car c'était inattendu et surprenant.
«"Sabbath McSwain" : un nom curieux. Je ne sais pas pourquoi, il me fait l'impression d'un nom inventé.
- Vous avez dit... "inventé" ?
- Il l'est ? »
La Stagiaire regarda L'Enquêteur comme s'il l'avait giflée : pas très fort, mais, comme on le dit dans les arts martiaux, assez fort pour capter son attention.
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Message par Nadine Dim 1 Jan 2017 - 11:55

Ah oui.
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Message par Mordicus Dim 1 Jan 2017 - 12:38


Nadine.
Tu n'as pas l'air très convaincue.
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Message par Bédoulène Dim 1 Jan 2017 - 15:19

Mordicus tu vas y revenir à JCO !

bonne continuation

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Message par Nadine Dim 1 Jan 2017 - 16:06

Le problème de l'écrit. C'était pas Ah oui. C'était :

Ah. Oui !
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Message par Mordicus Dim 1 Jan 2017 - 16:33


(Vive la ponctuation !)
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Message par Jack-Hubert Bukowski Lun 2 Jan 2017 - 2:18

J'ai toujours 3 ou 4 romans de JCO qui traînent. Je vous lis de près sur le fil pour voir ce qui va finir par me tenter de ce côté.
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Message par Mordicus Lun 2 Jan 2017 - 13:44

Extrait de Carthage
[...]

Il avait fini par se rendre compte que la tuer serait peut-être plus charitable que de la décevoir.
On ne veut pas décevoir ceux qui vous aiment ou qu'on aime. La solution la plus facile est toujours de les tuer, comme il est plus facile de tuer un civil qui risque de vous foutre dans la merde en portant plainte, plus facile que de négocier un accord, une fois que quelqu'un est mort il n'y a plus que deux versions de l'histoire.
Tel était le conseil du sergent Shaver. Tous les gars se la répétaient comme une plaisanterie qui devient plus drôle chaque fois qu'on la raconte.
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Message par Mordicus Lun 2 Jan 2017 - 19:21


Extrait de Carthage
[...]

Tous les détenus ne se comportaient pas comme des animaux enragés. La Stagiaire s'en rendrait compte plus tard. Moins de la moitié, sans doute. Moins d'un tiers. Mais les autres, ceux qui restaient en arrière ou se contentaient de regarder défiler les visiteurs terrifiés, passaient inaperçus.
Des animaux sauvages. Que feraient-ils, s'ils pouvaient nous saisir ?
Les femmes, notamment.
Mon Dieu, fais que je tienne le coup. Juste encore un peu !

C'était une leçon cruelle. Le lieutenant voulait qu'ils sachent : l'utilité des prisons, des barreaux. L'utilité de l'incarcération, de la punition.
Dresser des êtres humains contre des êtres humains. Pousser des êtres humains à un paroxysme de ressentiment, de fureur. De terreur.
Il y avait aussi une haine sexuelle. Il s'agissait de faire sentir aux femmes combien leur sécurité était précaire, combien elles étaient dépendantes d'autres hommes pour leur protection contre ces hommes-bêtes.
C'était une ruse grossière, cruelle et simpliste. Intellectuellement, La Stagiaire le comprenait. Mais elle était aussi profondément bouleversée, et ce moment ne s'effacerait pas de sitôt de sa mémoire.

Mordicus
Mordicus

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