Françoise Sagan
Page 1 sur 2 • Partagez
Page 1 sur 2 • 1, 2
Françoise Sagan
Françoise Sagan
(1935-2004)
(1935-2004)
Françoise Sagan, de son vrai nom Françoise Quoirez, est une écrivaine française.
Né dans une famille d'industriels aisés, elle a une scolarité mouvementée, elle change souvent de cours privés. Cependant, elle lit énormément. En 1951, après un échec au baccalauréat et un été de bachotage, elle réussit son examen. Elle s'inscrit ensuite à la Sorbonne. Elle côtoie la jeunesse parisienne bourgeoise, la fête et l'alcool. En 1953, elle échoue à son examen de propédeutique.
Durant l'été 1953, elle écrit "Bonjour tristesse". Elle a 18 ans, le succès est au rendez-vous. En 1957, elle est victime d'un grave accident de voiture la laissant entre la vie et la mort pendant quelques jours. À partir de cet événement, elle est sujette à des douleurs qui la rendent dépendante des médicaments, de l'alcool et de la drogue.
Elle publie régulièrement et connaît chaque fois de grands succès de librairie. Son œuvre comprend également des nouvelles et des pièces de théâtre. Elle a aussi contribué à la co-écriture de scénarios et de dialogues de films.
En 1961, en pleine guerre d'Algérie, elle signe la Déclaration sur les droits à l'insoumission dans la guerre d'Algérie.
Elle reçoit, en 1985, le Prix Prince-de-Monaco pour l'ensemble de son œuvre. Elle cesse d'écrire après son roman "Le Miroir égaré" publié en 1996 .
Bibliographie :
- CLIC ici:
Romans :
Bonjour tristesse, 1954
Un certain sourire, 1956 : Page 1
Dans un mois, dans un an, 1957
Aimez-vous Brahms..., 1959
Les Merveilleux Nuages, 1961
La Chamade, 1965
Le Garde du cœur, 1968
Un peu de soleil dans l'eau froide, 1969 : Page 1
Des bleus à l'âme, Paris, 1972
Un profil perdu, 1974 : Page 1
Le Lit défait, 1977
Le Chien couchant, 1980
La Femme fardée, 1981
Un orage immobile, 1983
De guerre lasse, 1985
Un sang d'aquarelle, 1987
La Laisse, 1989 : Page 1
Les Faux-fuyants, 1991
Un chagrin de passage, 1993
Le Miroir égaré, 1996
Nouvelles :
Meurtre à la carte, paru dans Mystère magazine no 221, juin 1966
Des yeux de soie, 1975
Musiques de scènes, 1981
La Maison de Raquel Vega, 1985
Un matin pour la vie, 2011 (édition limitée)
Menu, paru dans La Revue de Paris, 1955
Histoire d'août, paru dans VSD
Un vrai macho, paru dans Playboy, octobre 1985
Biographie :
Sarah Bernhardt : Le Rire incassable, biographie, éditions Robert Laffont, 1987
Mémoires, journal et entretiens :
Toxiques, journal, 1964
Il est des parfums, 1973
Roman conçu comme « une promenade à travers le jardin des parfums » (écrit avec Guillaume Hanoteau)
Réponses, entretiens, 1975
Avec mon meilleur souvenir, roman autobiographique, 1984
Au marbre, chroniques 1952-1962, 1988
Répliques, entretiens, 1992
...Et toute ma sympathie, roman autobiographique, 1993
Derrière l'épaule, mémoires, 1998
Winnie Denker et Françoise Sagan, La Sentinelle de Paris, 1988
Publications posthumes
Bonjour New-York, 2007
Un certain regard, regroupant Réponses et Répliques, autobiographie, 2008
Maisons louées, 2008
Le régal des chacals, 2008
Au cinéma, 2008
De très bons livres, 2008
La Petite Robe noire, 2008
Lettre de Suisse, 2008
Théâtre :
1958 : Le Rendez-vous manqué, ballet en trois actes, musique de Michel Magne
1960 : Château en Suède
1960 : Le Gigolo
1961 : Les Violons parfois
1963 : La Robe mauve de Valentinne : Page 1
1964 : Bonheur, impair et passe
1966 : Le Cheval évanoui et L'Écharde
1970 : Un piano dans l'herbe
1971 : Le Doux Oiseau de la jeunesse, adaptation française de la pièce de Tennessee Williams Sweet Bird of Youth
1978 : Il fait beau jour et nuit
1987 : L'Excès contraire
Cinéma :
1963 : Landru de Claude Chabrol - scénario et dialogues
1970 : Le Bal du comte d'Orgel de Marc Allégret - dialogues d'après le roman homonyme de Raymond Radiguet
1974 : Encore un hiver, court métrage, scénario et réalisation
1977 : Les Borgia ou le Sang doré de Alain Dhénaut - scénario co-écrit avec Jacques Quoirez d'après le récit d'Étienne de Monpezat
1977 : Les Fougères bleues - réalisation et adaptation d'après sa nouvelle Les Fougères bleues, contenue dans le recueil Des yeux de soie
Elle ne participera pas en revanche à Un peu de soleil dans l'eau froide (1971) de Jacques Deray et La Femme fardée (1990) de José Pinheiro, tous deux adaptés de ses romans.
Chansons
Françoise Sagan est l'auteur des textes d'une quinzaine de chansons :
1956 : Sans vous aimer, La Valse, Vous, mon cœur, musique de Michel Magne ;
1957 : Les Jours perdus, Pour toi et moi, Le Jour, En dormant, Ciel et Terre, Va vivre ta vie, musique de Michel Magne ;
1961 : Quand tu dors près de moi, adaptation française par Françoise Sagan de la chanson Goodbye Again du film Aimez-vous Brahms…, musique de Georges Auric d’après Johannes Brahms ;
1964 : Parallélébipèdes66, musique de Philippe-Gérard ;
1970 : De toutes manières, musique de Frédéric Botton ;
1971 : Doux oiseau de jeunesse, de la pièce de théâtre homonyme de Tennessee Williams, musique de Frédéric Botton ;
1971 : Dis-moi, du film Un peu de soleil dans l'eau froide, musique de Michel Legrand ;
1976 : Melanco, musique de Philippe-Gérard ;
1999 : Quelques cris, musique de David Hallyday.
màj le 24/12/2017
Nadine- Messages : 4832
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 48
Re: Françoise Sagan
Un style bien particulier, nouveau pour l'époque :
« Pourquoi n’ai-je jamais pu entrer dans les situations ? j’étais là, par exemple, avec un amant qui me plaisait, à trois rangs de l’homme que j’aimais. Ça, c’est une situation. Eh bien, rien. Dans ma tête, ça ne correspondait pas. Je me disais : "Tiens Guy a bronzé ; tiens, Hélène est aimable avec Nico", un calme. »
Françoise Sagan, « Toxique »
_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15559
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane
Re: Françoise Sagan
La laisse
Un court roman très "Sagan", histoire de couple tissé de tensions, entre allégeance et domination, fronde et possessivité, paresse et exigence intellectuelle. L'argent et ses développements symboliques au coeur d'un couple.
Le style est fluide, pas toujours très tenu, on s'ennuie parfois, comme son protagoniste en fait. Et c'est sur le dernier quart du livre, qu'en même temps que Vincent, l'on reçoit davantage de subtils bilans, tableaux de forces tronquées. La violence est croissante, le noeud de la crise enclos, seul, la valeur du roman,
mais cela valait la peine de sentir ce manque d' allant , dans la progression un peu bateau, car la réception peut mieux jouir du resserrement analytique final.
C'est un roman sur l'effet de masque dans l'amour, essentiellement.
Une lecture légère où Sagan m'a paru peu encline à éviter les lieux communs, prête à en jouer, pour y glisser avec élégance une intégrité assez inégalée.
Loin d'être le meilleur Sagan mais sûrement pas plus tarte qu'une session de, genre, "Friends" (cette série tarte à mon avis, et sympa que moi et ma génération suivions assez unanimement. )
Le personnage de Vincent est assez riche même si la tenue générale du roman est diluée. Et un extrait de commentaire de Sagan qui le laisse deviner :
Un court roman très "Sagan", histoire de couple tissé de tensions, entre allégeance et domination, fronde et possessivité, paresse et exigence intellectuelle. L'argent et ses développements symboliques au coeur d'un couple.
Le style est fluide, pas toujours très tenu, on s'ennuie parfois, comme son protagoniste en fait. Et c'est sur le dernier quart du livre, qu'en même temps que Vincent, l'on reçoit davantage de subtils bilans, tableaux de forces tronquées. La violence est croissante, le noeud de la crise enclos, seul, la valeur du roman,
mais cela valait la peine de sentir ce manque d' allant , dans la progression un peu bateau, car la réception peut mieux jouir du resserrement analytique final.
C'est un roman sur l'effet de masque dans l'amour, essentiellement.
Une lecture légère où Sagan m'a paru peu encline à éviter les lieux communs, prête à en jouer, pour y glisser avec élégance une intégrité assez inégalée.
Loin d'être le meilleur Sagan mais sûrement pas plus tarte qu'une session de, genre, "Friends" (cette série tarte à mon avis, et sympa que moi et ma génération suivions assez unanimement. )
Le personnage de Vincent est assez riche même si la tenue générale du roman est diluée. Et un extrait de commentaire de Sagan qui le laisse deviner :
Sagan sur le personnage masculin de La laisse"J'ai écrit l'histoire de ce couple au "je" car il me semblait que Vincent pour être aussi ingénument cynique que je le souhaitais, exprimait la liberté, la force, la drôlerie de ce "je". Bien sûr je lui ai apporté pas mal de mes propres réflexes. Mais qu'importe , si il est aussi plaisant que je le voulais."
Dernière édition par Nadine le Sam 28 Jan - 17:01, édité 1 fois
Nadine- Messages : 4832
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 48
Re: Françoise Sagan
Tristram a écrit:Un style bien particulier, nouveau pour l'époque :« Pourquoi n’ai-je jamais pu entrer dans les situations ? j’étais là, par exemple, avec un amant qui me plaisait, à trois rangs de l’homme que j’aimais. Ça, c’est une situation. Eh bien, rien. Dans ma tête, ça ne correspondait pas. Je me disais : "Tiens Guy a bronzé ; tiens, Hélène est aimable avec Nico", un calme. »
Françoise Sagan, « Toxique »
Ce livre Toxique est intéressant sur bien des points, j'étais impressionnée lorsque je l'ai lu , de l'honnèteté intellectuelle de Sagan.
Bon j'aime beaucoup cette auteure, cette femme. Elle me touche.
Nadine- Messages : 4832
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 48
Re: Françoise Sagan
je suis tombée ces jours-ci sur ce site, où une dite lettre d'amour d'elle est retranscrite. je ne sais si c'est vérifiable, mais c'est vrai que ça sonne bien dans l'idée que je me fais de cette personnalité :
lettre de Sagan
Beaucoup plus impudique sur l'émotion que la plupart de ses ecrits publics, mais baignée de ce recul constant qu'elle nous a proposé sa vie durant.
lettre de Sagan
Beaucoup plus impudique sur l'émotion que la plupart de ses ecrits publics, mais baignée de ce recul constant qu'elle nous a proposé sa vie durant.
Dernière édition par Nadine le Sam 28 Jan - 17:00, édité 1 fois
Nadine- Messages : 4832
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 48
Re: Françoise Sagan
Oui ; Toxique, c'est la drogue...Nadine a écrit:Ce livre Toxique est intéressant sur bien des points, j'étais impressionnée lorsque je l'ai lu , de l'honnèteté intellectuelle de Sagan.
Lettre magnifique (et quelle chance de ne pas être celui à qui elle était destinée)...Nadine a écrit:une dite lettre d'amour d'elle est retranscrite
_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15559
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane
Re: Françoise Sagan
Un profil perdu
Ils sont à la fin de leurs années de mariage. Ils se rendent pour la dernière fois à un dîner ensemble. Pour la dernière fois, ils vont offrir cette image du couple parfait. Alan, le bel Américain, se révèle d’une jalousie mortelle et Josée, sa femme, sait qu’elle ne peut plus le supporter. À ce dîner, Josée rencontre Julius A. Cram. Petit, un peu chauve, il porte des lunettes. Respecté, craint par tous et surtout par ses amis, il a la réputation d’être un requin de la finance, ce qui lui vaut d’être milliardaire.
Julius se prend d’affection pour Josée et décide de l’aider à s’échapper de ce mariage raté.
Josée se laisse faire et trouve, en l’espace de quelques jours, un studio pour un prix dérisoire, un travail dans une revue passionnante et entre dans le cercle très fermé et très snob de Julius. Elle s’ennuie un peu dans ce milieu, mais accepte l’amitié de Julius, sa compagnie et en oublie rapidement son passé avec Alan. De son côté, Julius semble n’être intéressé que par la vie de Josée et n’attend rien en échange. Une amitié gratuite.
Mais la gratuité existe-t-elle réellement ? Les amis de Josée ne semblent pas y croire et elle-même en doute. Mais quel confort de se sentir à nouveau quelqu’un, respectée, admirée presque, avec une situation.
La vérité finit par éclater lorsque Josée trouve enfin le grand amour. Comment Julius supportera de ne pas être l’être aimé ? Josée osera-t-elle quitter cette nouvelle prison dorée ?
Rien de surprenant , une chose est certaine , on ne lit pas ce livre avide d'en connaitre l'épilogue... On le connait bien assez tôt.
Une histoire somme toute banale d'un couple avec ses turpitudes , d'un Julius cliché qui n'attend qu'une amitié "gratuite" du moins on tente de le croire afin de rester dans l'histoire ...Un peu de mièvrerie ne fait pas de mal.
Ca reste bien écrit , une lecture détente sans artifice ni haute en couleurs , un bouquin à alterner à la plage avec les tests de l'été de Cosmopolitan pour rester dans le ton.
Ils sont à la fin de leurs années de mariage. Ils se rendent pour la dernière fois à un dîner ensemble. Pour la dernière fois, ils vont offrir cette image du couple parfait. Alan, le bel Américain, se révèle d’une jalousie mortelle et Josée, sa femme, sait qu’elle ne peut plus le supporter. À ce dîner, Josée rencontre Julius A. Cram. Petit, un peu chauve, il porte des lunettes. Respecté, craint par tous et surtout par ses amis, il a la réputation d’être un requin de la finance, ce qui lui vaut d’être milliardaire.
Julius se prend d’affection pour Josée et décide de l’aider à s’échapper de ce mariage raté.
Josée se laisse faire et trouve, en l’espace de quelques jours, un studio pour un prix dérisoire, un travail dans une revue passionnante et entre dans le cercle très fermé et très snob de Julius. Elle s’ennuie un peu dans ce milieu, mais accepte l’amitié de Julius, sa compagnie et en oublie rapidement son passé avec Alan. De son côté, Julius semble n’être intéressé que par la vie de Josée et n’attend rien en échange. Une amitié gratuite.
Mais la gratuité existe-t-elle réellement ? Les amis de Josée ne semblent pas y croire et elle-même en doute. Mais quel confort de se sentir à nouveau quelqu’un, respectée, admirée presque, avec une situation.
La vérité finit par éclater lorsque Josée trouve enfin le grand amour. Comment Julius supportera de ne pas être l’être aimé ? Josée osera-t-elle quitter cette nouvelle prison dorée ?
Rien de surprenant , une chose est certaine , on ne lit pas ce livre avide d'en connaitre l'épilogue... On le connait bien assez tôt.
Une histoire somme toute banale d'un couple avec ses turpitudes , d'un Julius cliché qui n'attend qu'une amitié "gratuite" du moins on tente de le croire afin de rester dans l'histoire ...Un peu de mièvrerie ne fait pas de mal.
Ca reste bien écrit , une lecture détente sans artifice ni haute en couleurs , un bouquin à alterner à la plage avec les tests de l'été de Cosmopolitan pour rester dans le ton.
Ouliposuccion- Messages : 377
Date d'inscription : 14/01/2017
Localisation : ubiquiste
Re: Françoise Sagan
Il y a un beau replay sur Arte ces jours ci sur Sagan, je recommande, il y a pas mal d'archives vidéo d'interviews si la femme vous intéresse.
Nadine- Messages : 4832
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 48
Re: Françoise Sagan
Un peu de soleil dans l'eau froide
L'histoire d'amour racontée allie un homme fétard et sincère à une femme droite et passionnée.
Je continue la découverte de Sagan, et me confirme à moi même que ce livre est l'un de ses romans sentimentaux qui ne sauraient défendre brillamment sa plume. ça reste élégant, et fin psychologiquement, mais, oui c'est un roman à l'eau de rose, dans le fond.
Ce n'est pas désagréable. j'ai cependant moins appris que dans un autre d'elle.
Sans doute parce que la finesse d'analyse qu'elle fait passer sur le couple a déjà été passée lors de mes précédentes lectures.
Ouliposuccion ci dessus résume bien, sur la fin, pour celui-ci pareillement.
Le ressort de cet opus est l'égocentrisme qui s'ignore lui même, le défaud de s'auto-observer amoureux : comblé d'être ainsi dans un roman. le personnage est assez veule. Il n'y a jamais de jugement diégétique sur lui mais c'est clairement démontré. Et à la fois c'est tellement humain.
Pour ce talent de sagan, je lirai encore un autre de ses romans pastels.
Dernière édition par Nadine le Dim 26 Fév - 15:27, édité 1 fois
Nadine- Messages : 4832
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 48
Re: Françoise Sagan
'Romans pastels', j'aime beaucoup ces mots, même s'ils ne m'incitent guère à relire un Sagan (j'avais bien aimé, jeune, Bonjour tristesse).
shanidar- Messages : 1592
Date d'inscription : 02/12/2016
Re: Françoise Sagan
La robe mauve de Valentine.
Marie et son fils Serge se sont installés à l'hôtel le temps que Marie gagne le procès qui lui permettra de récupérer la fortune de son époux défunt.
Survient Valentine, qui leur demande asile jusqu'à ce que soit passée la dernière fantaisie de son mari Jean-Lou.
A serge, Marie la nomme sa tante.
Valentine est un peu paumée, un peu fragile, un peu moderne, un peu maussade, un peu immature.
Son neveu se laisse apprivoiser, puis tente de l'apprivoiser.
Mais Valentine n'est pas telle qu' elle se presente, à différents niveaux d'ailleurs.
De cette divergence de vue naît le ressort dramatique de ce marivaudage moderne . Spirituel, superficiel et amusant, touchant, subtil enfin.
Pour les afficionados de Sagan, qui guetteront le miroir de l'auteur dans les dialogues. Un des 3 meilleurs Sagan que j'ai lu pour l'instant . Intéressant de découvrir son théâtre. Comédie, forcément.
Un peu gnagnan à un moment, et paf, pif paf. Plus , finalement.
Nadine- Messages : 4832
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 48
Re: Françoise Sagan
Un certain sourire
Voici le second livre écrit par la jeune Sagan. On peut imaginer comme il fut attendu au tournant.
Je l'ai trouvé très sensible.
C'est un livre pastel, encore une fois, roman sentimental, mais qui comblera les afficionados de l'auteur. Je trouve qu'elle y met une fragilité qui disparait par la suite, la jeune héroine est vulnérable, intelligente et non encore désabusée. Juste plutôt en désarroi.
Curieusement, et contrairement à Bonjour tristesse, on peut croiser deux trois fois une maladresse de style qui trahit la grande jeunesse de Sagan.
ça reste anecdotique mais nous rappelle la précocité de son talent.
C'est l'histoire d'un premier amour. Pour un homme plus agé, charismatique. Aux allures d'alter ego pour cette jeune femme dont on suit le récit. Elle sera le jouet de la situation, par trop de conscience et compréhension, elle subira, rendue impuissante par intelligence des choses, une union malheureuse qui la laissera affranchie d'espérance en l'amour.
Incipit du roman a écrit:« Nous avions passé l'après-midi dans un café de la rue Saint-Jacques, un après-midi de printemps comme les autres. Je m'ennuyais un peu, modestement ; je me promenais de la machine à disques à la fenêtre pendant que Bertrand discutait le cours de Spire. Je me souviens qu'à un moment, m'étant appuyé à la machine, j'avais regardé le disque se lever, lentement, pour aller se poser de biais contre le saphir, presque tendrement, comme une joue.»
N'écrit-elle pas avec grâce cette petite Françoise ?
Deux ans après elle épousait l'éditeur Schoeller . Un mariage qui la laissera un peu abandonnée lorsqu'il échouera deux ans plus tard. J'ai lu quelque part (mais ne trouve plus la source) qu'elle écrit ce roman à une période où elle rencontre Schoeller.
J'ai été frappée par la manière très neuve de dresser le portrait d'une jeune femme hors des caractéristiques habituelles : elle n'est pas dite belle, elle semble surtout sentimentale, ce n'est pas la frondeuse de Bonjour Tristesse, on y voit davantage les traits d'une jeunesse encore pleine de l'envie de croire, et c'est surtout une intelligence qui mène le récit. Une jeune femme intelligente qui rencontre l'amour. La narration a un ton qu'on retrouve ensuite chez Sagan, toujours, et je n'arrive pas à l'expliquer, mais il a quelque chose d'entier, vraiment. Ce qui donne un livre, des livres, à l'eau de rose mais avec des héros intelligents.
Roman à l'eau de rose intelligente.
mots-clés : #amour
Nadine- Messages : 4832
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 48
Re: Françoise Sagan
Matthieu Galey : Journal, 28 février 1956J'ai aperçu Françoise Sagan, frigorifiée, la pauvre, assise à la terrasse d'un café avec des gens qui devaient l'ennuyer : elle m'a jeté un regard vague et désespéré. Lu son second roman. Jolie variation sentimentale sur un thème fluet. Coup pour rien ; ne prouve pas qu'elle est nulle pour ceux qui l'attendaient au tournant ; n'établit pas davantage qu'elle est un génie, comme ses amis le laissent entendre"
ArenSor- Messages : 3366
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Rue du Nadir-aux-Pommes
Re: Françoise Sagan
J'ai tenté de lire Les Faux-fuyants.
Ca m'a barbée...
Mondain, superficiel, articulé sur le dialogue seul (j'en peux pluuss...... ).
Je me demande quel livre me donnerait une autre image de l'auteur. J'ai lu Bonjour tristesse il y a longtemps.
Même pas le début de la moindre idée, du moindre écho dans ma mémoire. (!!)
Quel est son meilleur livre selon vous ?
Ca m'a barbée...
Mondain, superficiel, articulé sur le dialogue seul (j'en peux pluuss...... ).
Je me demande quel livre me donnerait une autre image de l'auteur. J'ai lu Bonjour tristesse il y a longtemps.
Même pas le début de la moindre idée, du moindre écho dans ma mémoire. (!!)
Quel est son meilleur livre selon vous ?
Tatie- Messages : 278
Date d'inscription : 14/02/2021
Re: Françoise Sagan
J'ai quand même retenu dans Les Faux-fuyants cette phrase :
Je pense que ça fait allusion à la mémoire et/ou au fatum, mais ça fait aussi penser à Emmanuel Le Roy Ladurie (à propos de la perception historique) :« Je me demande ce que le passé nous réserve »
Sinon, je n'ai lu de Sagan que Bonjour tristesse et Toxique, je crois bien.« On ne sait jamais de quoi hier sera fait. »
_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15559
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane
Re: Françoise Sagan
Ah tiens, complètement passée à côté !
Mais s'il faut se farcir le reste pour arriver à ça, ce sera sans moi !
J'ai une aversion profonde pour les livres construits exclusivement à base de dialogues.
Mais s'il faut se farcir le reste pour arriver à ça, ce sera sans moi !
J'ai une aversion profonde pour les livres construits exclusivement à base de dialogues.
Tatie- Messages : 278
Date d'inscription : 14/02/2021
Re: Françoise Sagan
Perso, de plus en plus pour les livres systématiquement sans renvoi à la ligne, paragraphes et... ponctuation ! Intéressant à petites doses, mais la régression systématique, très peu pour moi !
_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15559
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane
Re: Françoise Sagan
Et oui je vois ce que vous voulez dire, Tatie et Tristam.
Pour autant, un opus-"eau-de rose-teintée" de plus, ici :
Un sang d’aquarelle
Le titre est beau.
Heureuse que Sagan se soit collée à la mise en abyme de sa posture existencielle en la plongeant dans le pire contexte possible.
Un livre de Sagan dont je n’avais ja-mais entendu parler. trouvé dans la boîte à livres d'en face.
Edition originale : 1987.
Comment un réalisateur, Constantin von Meck, accepte la demande de la UFA pour tourner un « Médée ». Il est de nationalité allemande. Goebbels adore ses films.
Il accepte la mission, retourne dans son pays, y fait de nombreuses comédies et fait fi des tensions, s’arrange de ce protectorat pour continuer à travailler avec passion, tandis que l’Amérique et ses alliés le mettent à l’opprobre, lui qui travaillait depuis 20 ans à Hollywood.
Inconvénients éthiques du caractère passionné de ce personnage, ses révoltes et ses lâchetés, ses courages, aussi, qui rapidement ne suffisent pas.
Je trouve que Sagan se mouille jusqu’au cou dans cet ouvrage, je suis contente de voir qu’elle a osé s’y coller si directement. Le personnage est agaçant bien entendu, et ses réactions sincères, brossées dans leur primauté, ouvrent peu à peu un tableau glaçant de la compromission et de la collaboration. Elle accentue le côté attachant de Von Meck pour mieux en montrer l’erreur.
Je conseille si vous n’avez pas d’allergie au ton « sagan ». Car ce dernier est bien là, il y a des mots d’esprit pleins de vacuité, des poses et des égotismes, du mélo. C'est un bouquin qui a le ton de la comédie, sur un fond historique sordide, ça fait vaudeville.
Et moi qui suis attachée à cette manière de Sagan, j'ai beaucoup aimé, parce que, comme à chaque fois, s'y glisse une finesse psychologique.
Le final du livre m’a prise par surprise, et fais pleurer tout de go. C’est mélo mais c’est plein de force. Allez. Aux dessillements. Aux impuissances.
Pour autant, un opus-"eau-de rose-teintée" de plus, ici :
Un sang d’aquarelle
Le titre est beau.
Heureuse que Sagan se soit collée à la mise en abyme de sa posture existencielle en la plongeant dans le pire contexte possible.
Un livre de Sagan dont je n’avais ja-mais entendu parler. trouvé dans la boîte à livres d'en face.
Edition originale : 1987.
Comment un réalisateur, Constantin von Meck, accepte la demande de la UFA pour tourner un « Médée ». Il est de nationalité allemande. Goebbels adore ses films.
Il accepte la mission, retourne dans son pays, y fait de nombreuses comédies et fait fi des tensions, s’arrange de ce protectorat pour continuer à travailler avec passion, tandis que l’Amérique et ses alliés le mettent à l’opprobre, lui qui travaillait depuis 20 ans à Hollywood.
Inconvénients éthiques du caractère passionné de ce personnage, ses révoltes et ses lâchetés, ses courages, aussi, qui rapidement ne suffisent pas.
"J'aime mieux être trompé que de me méfier. En réalité, il trouvait surtout la méfiance plus fatigante, et plus morose que son contraire. "
Je trouve que Sagan se mouille jusqu’au cou dans cet ouvrage, je suis contente de voir qu’elle a osé s’y coller si directement. Le personnage est agaçant bien entendu, et ses réactions sincères, brossées dans leur primauté, ouvrent peu à peu un tableau glaçant de la compromission et de la collaboration. Elle accentue le côté attachant de Von Meck pour mieux en montrer l’erreur.
En tout cas lui Constantin von Meck était un homme fini ; fini car il avait été un tricheur, un menteur, même s'il ne l'avait pas fait exprès ; il était à présent un homme mort, à ses yeux comme à ceux du monde. Et tout à coup, Constantin von Meck qui mesurait un mètre quatre vingt-quinze et pesait quatre-vingt-cinq kilos, Constantin von Meck qui avait de grandes moustaches, des yeux rieurs et un pelage blond jusqu'aux roux sur une carcasse jadis athlétique, Constantin von Meck se replia sur lui-même comme un foetus et se mit à sangloter d'une manière spasmodique et puérile dans son oreiller. Il pleurait : des larmes jaillissaient de ses yeux, coulaient dans sa moustache, ruisselaient sur ses tempes. Il pleurait comme il n'avait jamais pleuré de sa vie, comme il ne se rappelait pas avoir jamais pleuré de sa vie. Il n'avait pas eu de ces larmes à la mort de son meilleur ami - et amant- , Mickaël ; il n'avait pas eu ces larmes non plus quand sa mère était morte ; il n'avait pas eu ces larmes quand Wanda l'avait quitté pour de bon, enfin pour la dernière fois... Il n'avais pas eu ses larmes jamais pour personne et là il les avait pour lui-même, pour l'image d'un lui-même qui souffrait à présent ; et l'idée que ce fût pour lui et en fonction de lui, qu'il avait ce chagrin intolérable, doublait sa honte, son désespoir et ses sanglots.
Je conseille si vous n’avez pas d’allergie au ton « sagan ». Car ce dernier est bien là, il y a des mots d’esprit pleins de vacuité, des poses et des égotismes, du mélo. C'est un bouquin qui a le ton de la comédie, sur un fond historique sordide, ça fait vaudeville.
Et moi qui suis attachée à cette manière de Sagan, j'ai beaucoup aimé, parce que, comme à chaque fois, s'y glisse une finesse psychologique.
Le final du livre m’a prise par surprise, et fais pleurer tout de go. C’est mélo mais c’est plein de force. Allez. Aux dessillements. Aux impuissances.
« On m’a pris deux hommes ! « aboya Constantin devant ces quatre hommes, dont le plus grand, un officier allemand, lui arrivait à peine à l’épaule. « On m’a pris deux hommes ! Mon meilleur décorateur et mon meilleur électricien, parce qu’ils étaient prétendument juifs ! Je veux qu’on me les rende ! Je ne tournerai plus un film sans eux, ni pour la U.F.A ni pour personne, vous m’entendez ?
Mais…, dit le producteur français mais voyons ! C’était une convention - vous le savez bien, monsieur Von Meck - qu’on ne devait pas engager un élément sémite sur…
-Je ne suis pas vos conventions, dit Constantin avec hauteur. J’ignorais que les français en avaient jamais eu de ce genre !
Disons que c’est une convention allemande, alors, » proposa le producteur de la U.F.A, lequel arborait toujours au coin de la bouche un petit sourire de satisfaction, généralement caché par un cigare qui le faisait ressembler à une caricature de sa corporation. Constantin se retourna sur lui :
« Monsieur Pleffer, dit il , vous êtes un scientifique, je crois. Vous avez donc dû entendre parler de la théorie sur l’évolution, de Darwin, selon laquelle l’homme, l’être humain, descend du singe ; théorie généralement admise, je crois. Or, Monsieur Pleffer, vous n’avez jamais , j’imagine, entendu parler de « singes juifs » jusqu’ici? Pourriez vous donc sil vous plaît, user de votre pouvoir et récupérer ces deux enfants de singes que mon décorateur et mon électricien ? »
Nadine- Messages : 4832
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 48
Re: Françoise Sagan
Un commentaire qui pourrait faire relire Sagan ?!
_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15559
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane
Page 1 sur 2 • 1, 2
Des Choses à lire :: Lectures par auteurs :: Écrivains européens francophones
Sujets similaires
» Collectif : Lettres d'Amour. George Sand, Alfred De Musset. Préface de Françoise Sagan
» Françoise Chandernagor
» Françoise héritier
» Françoise Smyth-Florentin
» Françoise Chandernagor
» Françoise héritier
» Françoise Smyth-Florentin
Page 1 sur 2
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum