Des Choses à lire
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Après tout une communauté en ligne est faite de vraies personnes, avec peut-être un peu plus de liberté dans les manières. Et plus on est de fous...


Je te prie de trouver entre mes mots le meilleur de mon âme.

Georges Brassens, Lettre à Toussenot

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La date/heure actuelle est Ven 29 Mar - 1:53

10 résultats trouvés pour conflitisraelopalestinien

Hubert Haddad

Palestine

Tag conflitisraelopalestinien sur Des Choses à lire Palest10

Par un concours de circonstances imprévues, un soldat israélien est capturé par un commando palestinien à l’insu de Tsahal et survit (et en prime il a perdu la mémoire). Il est recueilli par Asmahane, une aveugle, et sa fille Falastìn ; il ressemble au fils et frère disparu, et elles le font passer pour lui.
Devenu Nessim, il erre dans Hébron et alentour, vivant l’abjecte oppression israélienne, ce qui donne un panorama assez approfondi de la condition palestinienne, avec des points de vue arabes mais aussi juifs (et un rejet assez consensuel des « internationaux »). Une étrange attirance mutuelle lie Nessim et Falastìn. Recueilli dans une faction combattante, grâce à un passeport israélien (le sien !) Nessim-Cham se rend à Jérusalem, où il est muni d’une ceinture explosive.
« Tu détisses chaque nuit le temps passé pour garder l’âge de ton amour, tu es comme la reine qui défait son métier. Personne ne reviendra, mais tu restes pareille à ton souvenir. Tes yeux usés de larmes ne voient plus que l’image ancienne… »

« Dans la lumière verticale, les champs d’oliviers ont un tremblement argenté évoquant une source répandue à l’infini. L’ombre manque à midi, sauf sous les arbres séculaires aux petites feuilles d’émeraude et d’argent, innombrables clochettes de lumière au vent soudain et qui tamisent le soleil mieux qu’une ombrelle de lin. À l’est d’Hébron, du côté des colonies et au sommet des collines, ils ont presque tous été arrachés, par milliers, mis en pièces ou confisqués, sous prétexte d’expropriation, de travaux, de châtiment. »

« C’est écrit, ma fille. L’occupant se retirera dans un proche avenir pour ne pas être occupé à son tour. Simple question de démographie. »

Ayant un peu fréquenté Israël, Cisjordanie et bande de Gaza, j’ai retrouvé dans ce livre cette Histoire en marche de nos jours, une colonisation qui ne cache même pas son nom. Et le destin de Nessim-Cham souligne peut-être le déchirement de peuples pourtant si proches, où la répression humiliante mène à la haine qui conduit aux pires extrémités.

\Mots-clés : #actualité #colonisation #conflitisraelopalestinien #contemporain #guerre #politique #segregation #terrorisme #violence #xxesiecle
par Tristram
le Ven 26 Mai - 12:48
 
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Sujet: Hubert Haddad
Réponses: 19
Vues: 747

Etgar Keret

Sept années de bonheur

Tag conflitisraelopalestinien sur Des Choses à lire Sept_a10

Ces chroniques intimes, parues en 2013 en Israël, réunissent des ressentis et réflexions d’un habitant d’un pays menacé en permanence, et sa condition particulière, notamment lors de ses nombreux voyages à l’étranger. Significativement, la première évoque comme, ayant amené sa femme pour accoucher dans un hôpital, y affluent les victimes d’un attentat terroriste de plus. Mais c’est aussi un regard plus vaste sur cette société ; ainsi sa sœur est convertie à l’orthodoxie.
« En France, un réceptionniste nous dit, à moi et à l’écrivain arabe israélien Sayed Kashua, que si ça ne tenait qu’à lui, l’hôtel ne recevrait pas les juifs. Après quoi il me fallut passer le reste de la soirée à entendre Sayed râler : comme si ça ne suffisait pas d’avoir subi l’occupation sioniste pendant quarante-deux ans, il lui fallait maintenant supporter l’insulte d’être pris pour un juif. »

Beaucoup de choses sur les taxis, son fils, son père, et aussi La maison étroite, « une maison qui aurait les proportions de mes nouvelles : aussi minimaliste et petite que possible », qu’un architecte lui construit à Varsovie. Sur trois niveaux, elle est prévue dans une « faille » entre deux immeubles :
« Ma mère regarda l’image simulée pendant une fraction de seconde. À ma grande surprise, elle reconnut immédiatement la rue ; l’étroite maison serait construite, par le plus grand des hasards, à l’endroit précis où un pont reliait le petit ghetto au grand. Quand ma mère rapportait en fraude de quoi nourrir ses parents, elle devait franchir une barrière à cet endroit, gardée par un peloton de nazis. Elle savait qu’en se faisant surprendre avec une miche de pain elle serait exécutée sur-le-champ. »

Seule rescapée de sa famille, son père lui avait demandé de vivre pour faire survivre leur nom.
Voici l’extrait qui m’a conduit à lire ce livre (et constitue une bonne réponse possible dans le dossier La littérature c’est koi, notée par Bix en son temps) :
« L’écrivain n’est ni un saint ni un tsadik [(homme) juste, en hébreu] ni un prophète montant la garde ; il n’est rien qu'un pécheur comme un autre doté d’une conscience à peine plus aiguisée et d’un langage un peu plus précis dont il sert pour décrire l’inconcevable réalité de notre monde. Il n’invente pas un seul sentiment, pas une seule pensée ‒ tout cela existait longtemps avant lui. Il ne vaut pas mieux que ses lecteurs, pas du tout ‒ il est parfois bien pire ‒, et c'est ce qu’il faut. Si l'écrivain était un ange, l'abîme qui le séparerait de nous serait si vaste que ses écrits ne nous seraient pas assez proches pour nous toucher. Mais parce qu'il est ici, à nos côtés, enfoui jusqu'au cou dans la boue et l'ordure, il est celui qui plus que quiconque peut nous faire partager tout ce qui se passe dans son esprit, dans les zones éclairées et, plus encore, dans les recoins sombres. »


\Mots-clés : #antisémitisme #autobiographie #communautejuive #conflitisraelopalestinien #contemporain #ecriture #terrorisme #viequotidienne
par Tristram
le Jeu 19 Mai - 12:45
 
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Sujet: Etgar Keret
Réponses: 2
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Colum McCann

Apeirogon

Tag conflitisraelopalestinien sur Des Choses à lire A11

Rami est israélien, graphiste réputé, a participé à plusieurs guerres. Sa fille Smadar meurt à 13 ans dans un attentat.
Bassam est palestinien, a fait 7 ans de prison pour des actes terroristes perpétrés à l’âge de 17 ans, sa fille Abir meurt à 10 ans devant l’école d’une balle tirée par un soldat israélien.

Tous deux rejettent la violence, la vengeance, combattent l’Occupation et la haine, seules responsables de ces drames,  au sein des Combattants de la paix et du Cercle des parents, deviennent amis, témoignent, témoignent, témoignent encore.

Des oiseaux, dans leurs vols étranges et leurs présences ironiques, observent le dangereux monde des hommes.


De cette histoire vraie, McCann fait un récit aussi linéaire que chaotique où il entremêle, en 1000 petits chapitres - de 1 ligne à quelques pages - des digressions, des faits historiques ou géographiques, des récits parallèles. C’est quoi, vivre toute sa vie dans un pays en guerre, et refuser cette violence. La force qu’il faut à demander simplement le répit.

Ce « roman » d’enjeu planétaire passionne par l’ampleur du message de paix, l’humanisme de ces deux hommes aussi ordinaires qu’extraordinaires, la description d’un mode de vie qu’on croit toujours avoir saisi mais qui scelle à chaque page la confrontation de l’arrogance et de l’humiliation.

Il séduit aussi par sa forme littéraire singulière, ce brillant accolement de petits textes, de flashs, de récits intercalés, de photos, qui, dans l’embrasement de leur disparité, forment un Tout puissant, à la cohérence bouleversante. C’est organisé dans un mouvement d’ascension- redescente avec pour point culminant la parole donnée à chacun des deux hommes , leur témoignage terrible : « Mon nom est Rami Elahanan. Je suis de père de Smadar », accolé à  « Mon nom est Bassam Aramin,  je suis le père d’Abir ».

Tag conflitisraelopalestinien sur Des Choses à lire Apeiro10
Bassam et Rami, Abir, Smadar.


Mots-clés : #conflitisraelopalestinien #historique #xxesiecle
par topocl
le Lun 18 Jan - 11:00
 
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Sujet: Colum McCann
Réponses: 46
Vues: 4426

Littérature et alpinisme

Jean-Michel Asselin
Né en 1952 à Chagny (Saône-et-Loire)

Tag conflitisraelopalestinien sur Des Choses à lire Jean-m10

Biographie:
Journaliste, écrivain, alpiniste. Ancien journaliste, éditorialiste et rédacteur en chef des revues spécialisées Montagnes Magazine, Vertical et Alpinisme et Randonnée, il est aujourd'hui rédacteur indépendant, semi-retraité, et anime chaque semaine une chronique montagne sur France Bleu Isère.



Bibliographie:
ici, détail des références en cliquant sur les titres. Il faut (ou il faudrait) y ajouter les participations à des ouvrages collectifs ou à plusieurs auteurs, type Passagers de l'Everest (dernière mouture en 2006), récit mené en compagnie de Pierre Dutrievoz et Cécile Pelaudeix - l'iconographie livre de très belles photos, quant au texte, il passe du très trivial à l'onirique, très "embarquant".

Beau conteur, écoutez par exemple cette évocation radiophonique de George Mallory.
Spoiler:

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On ne vit pas au sommet
Chroniques de montagne

Tag conflitisraelopalestinien sur Des Choses à lire On_ne_10
2017, 150 pages environ.

Un peu mélancolique, un peu humoristique, toujours passionnée, telle est dans cet opus sans prétention la jolie plume de Jean-Michel Asselin, qu'on avait connu éditorialiste-vedette de revues spécialisées.

Bouquin découpé quatre parties, la première -la plus forte à mon sens- intitulée (més)aventures himalayennes (sic !) illustre son propre parcours d'alpiniste qui a tenté en vain l'Everest à cinq reprises, sur cinq expés différentes, échouant à chaque fois, dont par deux fois à cinquante mètres de dénivelée du sommet.
À environ 100000 € l'expé (tarifs actuels), il nous raconte à mots légers comment il s'est ruiné, a gagné le statut de Perdant de l'Himalaya, quelques surnoms dont "Big Problem", est parti pour onze ans de psychanalyse et, quand il ne parle pas de lui, donne moult détail drôlatique, pittoresque ou informatif sur la faune humaine et ses comportements d'altitude en Himalaya, ou encore l'incroyable histoire de la sépulture de Maurice Wilson, ou la poisse de Joe Simpson.
Spoiler:


Extrait:
Mais il y eut pire, au camp 4, à 8000 mètres, dans le chaos des tentes, j'ai vu, de mes yeux vu, un de mes congénères faire fondre le neige pour se fabriquer un thé. Pour cela, il avait simplement pris une gamelle qui traînait, pleine de neige, dans l'abside d'une tente. L'eau qui se formait dans la gamelle prit très vite une curieuse couleur et l'assoiffé allait y glisser un sachet de thé quand un des alpinistes présents lui demanda avec étonnement ce qu'il faisait avec sa pee bottle...Pee bottle, un mot britannique qu'on traduira par "pot de chambre" ! Imaginez le thé ! C'est ça aussi, l'Everest !


S'ensuit la seconde partie, Cimes des quatre coins du monde, et on emboîte le pas de l'auteur sur plusieurs continents, au gré des réflexions, comme celle-ci:
Ce que j'ai vu en revanche dans cette course, c'est la dégradation du monde. Ces montagnes que nous pensons solides, éternelles, j'ai pu constater à maintes reprises leur fragilité. Oui, nos élans vers le monde, si sincères soient-ils, ont quelque chose de contradictoire et peut-être d'insoluble. Ils ne jouent pas en faveur de la protection nécessaire à la montagne. Nous rêvons de terres vierges, de paradis et nous ne pouvons ignorer que nos pas de touristes n'ont pas toujours la légèreté que nous devons au monde. Que faire, que dire, sinon tenter d'être respectueux, modeste, attentionné ? Ne pas se bercer d'illusions: voyager durable est une douce arnaque. Et pourtant nous savons tous combien le voyage ne forme pas seulement la jeunesse mais aussi la bienveillance, la compassion. À une condition: que nous soyons certains que ce que nous amenons n'est rien face à ce qui nous est donné.  


La troisième est dans la veine de la citation ci-dessus pourtant empruntée à la partie précédente, et s'intitule Petites considérations philosophiques au sommet.

Enfin la dernière partie est axée spécifiquement sur un trek précis, effectué pour une association humanitaire en Palestine, et se nomme Paysages libres de Palestine.

Libres, vraiment ? Hum, pas si sûr qu'il faille se fier au titre. Là, Jean-Michel Assselin, au niveau de la mer ou peu s'en faut à l'aune des cimes des parties précédentes, dialogue avec la dureté d'un réel, et va cheminant, observant et dialoguant avec un quotidien si proche, si lointain, si connu et si tu: une belle découverte, que cette partie-là. Le journaliste-témoin généraliste n'est pas loin.



Mots-clés : #alpinisme #conflitisraelopalestinien #mort #temoignage #voyage
par Aventin
le Lun 28 Déc - 19:19
 
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Sujet: Littérature et alpinisme
Réponses: 78
Vues: 9905

Gila Lustiger

Nous sommes

Tag conflitisraelopalestinien sur Des Choses à lire G10

Mon père a toujours voulu nous protéger de lui-même ; pas des Allemands, de lui-même. Pas de l’homme, bien sûr, qu’il était venu après tant d’années vouées à la rigueur et à la discipline de son travail de refoulement; mais de son pire ennemi, qu’il a combattu pendant cinquante nous ans et qu’il croit à présent avoir vaincu, lui, l’homme d’affaires et l’essayiste en vue : le garçon exténué du camp de concentration. Mon père a toujours voulu nous protéger de ce jeune homme et ne nous a jamais laissé voir son visage d’enfant parce qu’il n’était ni innocent, ni tendre, ni joufflu, ni pur. Mais c’est justement ce visage que ma sœur et moi avons cherché toute notre vie. En vain.


Dans ce texte tardivement autobiographique, Gila Lustiger raconte sa famille Ses parents, ses grands-parents. Son grand-père maternel, le jeune sioniste, communiste convaincu, qui embarque de Pologne sa bourgeoise de fiancée, pour de ses mains  participer à la création de l’État d’Israël. Son père réchappé d’Auschwitz, enfermé dans son silence, ses journaux, ses livres et qui a nommé ses filles l’une Bonheur, l’autre Joie.

Au-delà des portrait émouvants, et souvent savoureux, elle raconte aussi ce livre en train de se faire, ce que cela coutes d’être écrivain et romancière dans une famille  vouée au silence, et qui  peut considérer la fiction comme une insulte à ce qu’elle a vécu.

Gila Lustiger est prise entre une fougueuse admiration, une compassion bouleversée, mais aussi une détestation déterminée : le poids du silence, le devoir d’assumer ce fardeau, censé déterminer la conduite de tous les descendants, un devoir de courage et de bonheur par respect pour ceux qui sont revenus.

Pas facile de grandir, puis d’être une adulte libre là au milieu

C’est assez disparate,  La traduction joue peut-être son rôle. Mais Gila Lustiger gagne son lecteur par son humour décapant, son ironie, qui peut parfois aller jusqu’à la hargne, sa capacité à briser les tabous et à s’autoriser la subversion.

Eh oui, c’est la vérité, même si elle est inavouable : ce n’est pas aux assassins que j’en voulais, ni aux collaborateurs, aux lâches, aux voleurs, aux tortionnaires et aux traîtres, mais à ma famille qui avait été anéantie pendant la guerre à cause des Allemands. Je pensais : Il fallait que ça tombe sur toi. Être justement ce qui te déprime, le rejeton d’une famille anéantie.



En tout cas, merci à bix pour cette lecture qui, derrière l’émotion, marque son originalité par un côté pas toujours politiquement correcte, pas du tout.


mots-clés : #autofiction #campsconcentration #communautejuive #conflitisraelopalestinien #devoirdememoire #famille
par topocl
le Jeu 17 Jan - 20:35
 
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Sujet: Gila Lustiger
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Cyril Dion

Imago

Tag conflitisraelopalestinien sur Des Choses à lire Cvt_im10

Encore un livre qui démontre qu'il ne suffit pas d'avoir de bonnes intentions et de bonnes idées pour faire un bon livre.

Cyril Dion entrecroise des destins, dont les éléments nous sont peu à peu révélés..
On part dans le contexte du conflit israélo-palestinien, avec une description époustouflante de la vie dans la zone de Gaza, de cette vie dans un territoire en quasi guerre perpétuelle,  gorgée de harcèlement, de discrimination, d'humiliations, d'incommodités quotidiennes, de bombes tombées à l'aveuglette et de ruines, qui fait naître une  haine aveugle chez les jeunes palestiniens, qui nourrit les vocations des terroristes. Deux frères l'un porté par la vengeance, l'autre par un esprit de tolérance (parmi les deux, l'un lit, l'autre pas, devinez lequel??)
En France, un responsable du "Fonds" chargé de négocier et d'administrer les fonds humanitaires, un homme arrogant mais fier de sa mission, aussi.
Et une femme  marquée par la vie, retirée à la campagne, portrait le plus inabouti.

C'est très intéressant au niveau informatif, très documenté et habilement détaillé. Les pages sur la vie dans la zone de Gaza, le contraste avec les rues du Caire et la vie parisienne, tout le début, en fait, j'ai beaucoup accroché.

Se développe malheureusement peu à peu malheureusement un scénario  "démonstratif" fait de liens familiaux occultes,  peu à peu révélés, mais "pleins de sens". Au passage, le bureaucrate vaniteux connaît comme une épiphanie assez ridicule en se confrontant à la réalité de la vie en Palestine. C'est beaucoup et il est difficile, malgré l'envie que j'en aurais eu,  de sauver ce roman qui veut monter la complexité des choses, mais s'appuie pour cela sur des procédés par trop grossiers.


mots-clés : #conflitisraelopalestinien #guerre #terrorisme
par topocl
le Lun 4 Déc - 10:58
 
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Sujet: Cyril Dion
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Zeruya Shalev

Tag conflitisraelopalestinien sur Des Choses à lire Produc13

Douleur

Zeruya Shalev suit le parcours affectif d'Iris, dont le passé est marqué par de graves blessures causées par un attentat-suicide. La "douleur" reste des années plus tard présente dans son corps et dans ses ressentis, alors que la rencontre inattendue d'Ethan, son premier amour, bouleverse complètement un équilibre déjà instable et fragile.

Douleur est un roman qui ne craint pas l'excès dans la représentation d'une intimité. Zeruya Shalev s'empare de sa propre expérience de vie (elle a été victime d'un attentat en 2004) pour saisir, à travers les vides et les espoirs d'Iris, les états d'âme d'une société israélienne confrontée à ses peurs. J'ai été marqué par la puissance dramatique d'une introspection, mais j'ai cependant été déçu par le choix de Zeruya Shalev de multiplier les angles narratifs (notamment avec une intrigue autour de la fille d'Iris), au détriment de la fluidité d'un style expressif.


mots-clés : #conflitisraelopalestinien #terrorisme
par Avadoro
le Dim 7 Mai - 23:59
 
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Sujet: Zeruya Shalev
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David Grossman

Une femme fuyant l'annonce

Tag conflitisraelopalestinien sur Des Choses à lire 41pbmq10

Ora, une femme séparée depuis peu de son mari Ilan, quitte son foyer de Jérusalem et fuit la nouvelle tant redoutée : la mort de son second fils, Ofer, qui, sur le point de terminer son service militaire, s’est porté volontaire pour « une opération d'envergure » de vingt-huit jours dans une ville palestinienne. Comme pour conjurer le sort, elle décide de s’absenter durant cette période : tant que les messagers de la mort ne la trouveront pas, son fils sera sauf. La randonnée en Galilée qu’elle avait prévue avec Ofer, elle l’entreprend avec Avram, son amour de jeunesse, pour lui raconter son fils. Elle espère protéger son enfant par la trame des mots qui dessinent sa vie depuis son premier souffle, et lui éviter ainsi le dernier.

À travers le destin bouleversant d’une famille qui tente à tout prix de préserver ses valeurs et ses liens affectifs, l’auteur nous relate l’histoire de son pays de 1967 à nos jours et décrit avec une force incomparable les répercussions de cet état de guerre permanent sur la psyché des Israéliens, leurs angoisses, leurs doutes, mais aussi la vitalité, l’engagement, et l’amour sous toutes ses formes.  


Dès le prologue, on constate une puissance narrative, David Grossman ne fait pas qu’écrire et conter, il transbahute son lecteur sur un terrain miné qui tord les tripes. Il ressort de chaque personnage une extraordinaire humanité, une sensibilité singulière, un esprit divin.   Je n’ai pu me détacher de ce chef d’œuvre à la construction si parfaite qu’elle en est bien rare. Comment aborder le conflit Israélo-Palestinien sans tomber dans une gigantesque lourdeur ? C’est un homme ayant perdu son enfant tombé au Liban qui nous offre ce texte colossal, sans trébucher dans le sentimentaliste, juste un hymne admirable, une éloquence  de toute beauté. Un conflit abordé au travers d’une mère, Ora, fuyant de chez elle afin d’éviter l’éventuelle annonce des messagers de la mort alors que son fils s’est porté volontaire pour se battre, une manière de conjurer le sort  ne pouvant se résoudre à l’attendre. Pas d’annonce, pas de mort. C’est en ayant le ventre lacéré par ses entrailles que débute une élégie maternelle lors de son voyage en Galilée avec l’un de ses  amours de jeunesse, une introspection du destin de trois personnes brutalisées par un combat survivant dans la noirceur des sévices moraux et physiques. Ora  ou l’aura absolue, souveraine dans son royaume d’Israël fait de cendres et de  poussières, d’une force  admirable, les étincelles  d’une souffrance immarcescible. De cette guerre qui consume, incendie les âmes, calcine les espérances jaillit ce roman flamboyant , éblouissant.
Un livre  monumental et d’une profonde maîtrise dont on ne ressort pas indemne face à l’évidence que la guerre coule dans les veines, nourrit dès la plus jeune enfance  ceux d’une « terre promise », mais à qui ?


" En l’écoutant bredouiller des explications, les yeux baissés, Ora découvrit avec horreur que personne ne lui avait demandé de rempiler. Officiellement, il était libéré de ses obligations militaires et redevenu un civil. C’était son initiative, admit Ofer, le front buté, virant à l’écarlate, il n’allait pas manquer l’aubaine ! Pas question ! « Durant trois ans, j’en ai bavé pour me préparer à ce genre d’opération. » Trois années de barrages et de patrouilles, au cours desquelles il s’était fait matraquer à coups de pierres par les gamins des villages palestiniens ou des colonies, sans parler du fait qu’il n’était pas monté dans un tank depuis six mois, et maintenant, avec la déveine qui le caractérisait, il allait louper une expédition pareille avec trois unités blindées ! Il en avait les larmes aux yeux. On aurait dit qu’il lui demandait la permission de rentrer tard d’une soirée avec ses camarades de classe. Comment pourrait-il se prélasser à la maison ou se promener en Galilée pendant que ses camarades iraient au casse-pipe ? Bref, elle comprit qu’il s’était porté volontaire de son propre chef, pour vingt-huit jours."






mots-clés : #conflitisraelopalestinien #guerre #psychologique #voyage
par Ouliposuccion
le Mar 24 Jan - 17:23
 
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Sujet: David Grossman
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Yasmina Khadra

Tag conflitisraelopalestinien sur Des Choses à lire L_atte10

L'attentat

ce livre fait partie d'une trilogie.J'avoue n'avoir pas lu les hirondelles de Kaboul mais vu le film.

j'avais déjà lu les sirènes de Badgad

pas obligé de lire les  livres dans l'ordre.

l'attentat est un livre poignant, il m' a pris aux tripes car après lecture on constate que  le conflit ne cessera jamais  et que les kamikazes n'ont que cette arme, leur propre vie pour se défendre.
Ce livre m' a touchée , fin hier et ce mardi, j'y pense encore.



un attentat  suicide a lieu dans un restaurant  de Tel Aviv , une femme se fait  exploser. Nombreuses  sont les victimes .Amine , chirurgien israélien d'origine arabe opère sans relâche, les survivants.
Épuisé, il décide de rentrer un peu chez lui se reposer.Il trouve bizarre de ne pas voir sa femme ni avoir de ses nouvelles .Voilà 3 jours qu'elle est partie chez sa grand-mère.
soudain, le téléphone sonne , on le rappelle d’urgence à l’hôpital.....un corps se trouve recouvert, c'est celui de sa femme, c'est la kamikaze.
elle était palestinienne.
Amine ne comprend pas , il veut savoir ce qui s'est passé dans la tête de sa femme.Il va mener son enquête..souvent à ses risques et périls..

c'est un livre magnifique ,réaliste  très bien écrit


rectificatif j’ai lu également les hirondelles de Kaboul   je viens  de voir le livre dans ma bibliothèque
et  second rectificatif le film c'est les cerfs-volants de Kaboul magnifique


mots-clés : #conflitisraelopalestinien #terrorisme
par faustine
le Mar 13 Déc - 13:55
 
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Sujet: Yasmina Khadra
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Hubert Mingarelli

La route de Beit Zera

Tag conflitisraelopalestinien sur Des Choses à lire Lemur10

Dans ce roman très beau, très tendre, très triste, Hubert Mingarelli nous raconte l'histoire d'un homme, déjà vieux, habitant dans une maison en pleine forêt, accompagné d'une chienne vieillissante, une chienne qui jour après jour perd ses forces alors que Stepan regarde avec amour et attention à la fois les oiseaux dans les arbres et la traîne blanche que laisse un avion dans le ciel. On sent chez cet homme un désespoir latent, une absence, celle du fils parti de l'autre côté du monde et une solitude palpable, qui chaque jour le met à l'épreuve de lui-même. Jusqu'au jour où un jeune enfant, un enfant arabe, c'est-à-dire l'enfant de ses ennemis surgit entre deux eucalyptus et adosse son propre mutisme à celui du vieil homme. Mais Amghar ne vient pas pour Stepan, il vient pour la chienne, celle que la mort attend, celle avec qui les mots sont inutiles.

C'est à une sorte de jeu de cache-cache géant que nous invite Mingarelli, mais un cache-cache adulte, celui d'un vieil homme qui tour à tour se montre orgueilleux et peureux, silencieux puis bavard, meurtri et joyeux, colérique et attentif, tendre et triste à la fois. Celui qui remonte le moral de son copain Samuelson, pleurant comme un veau sur ses malheurs passés et celui qui regardant sa chienne sait qu'il faudra en finir avec sa décrépitude. Celui qui serre très fort son fils dans ses bras, qui lui écrit chaque jour une lettre à heure fixe, qui a construit sa vie autour d'un vide, d'une crevasse et d'un cri ravalé, un hurlement coincé dans la gorge, un aboiement de rage. Pourtant la colère, il l'exprime parfois, parfois aussi l'énervement ou le désintérêt mais la douleur, comment la dire en dehors de ce gémissement rentré, de ce grognement inaudible, de ce grondement inarticulé ? C'est dans ce cri interdit que le personnage de Stepan bouleverse le lecteur, dans sa relation quasiment fusionnelle avec sa chienne, dans le geste sacrificiel qu'il doit commettre que se tisse le lien entre l'homme et celui qui le découvre. Le lecteur, prisonnier des lentes répétitions qui donnent au livre une sorte de rythmique, comme un gospel, une incantation sourde, une marche funèbre derrière laquelle on avance en se balançant d'un pied sur l'autre, en tentant de ne pas effrayer l'enfant, ni la chienne, ni le vieil homme, c'est dans cette atmosphère de recueillement et de silence que le lecteur est tout à coup sidéré par la justesse de ce qui est dit, par la tristesse foudroyante qui émane de ce texte d'une beauté dense, sylvestre, rapace.

J'ai été profondément touchée par ce roman. Profondément attristée par ce que nous raconte Mingarelli, sans jamais verser dans le pathos, mais en chantant à la fois le requiem des peuples qui se haïssent et en marquant le long silence qui suit un chant funèbre avant les applaudissements. C'est dans cet interstice que Mingarelli parvient à glisser toute son humanité.



mots-clés : #conflitisraelopalestinien #solitude
par shanidar
le Lun 5 Déc - 16:59
 
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Sujet: Hubert Mingarelli
Réponses: 41
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